| Néo-égyptien | |
| Période | XVe – VIIIe sièclesav. J.-C. |
|---|---|
| Langues filles | égyptien démotique |
| Pays | Égypte |
| Typologie | flexionnelle,SVO |
| Classification par famille | |
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| Codes de langue | |
| IETF | egy |
| ISO 639-2 | egy |
| ISO 639-3 | egy |
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Lenéo-égyptien est la formevernaculaire de l'égyptien ancien auNouvel Empire (en particulier durant lapériode ramesside) et de laTroisième Période intermédiaire.
Si des traces de néo-égyptien existent déjà à laXVIIe dynastie (par exemple dans la stèle de Kamôsé), la plupart des textes néo-égyptiens datent desXIXe etXXe dynasties. Comme l'on date traditionnellement l'apparition dudémotique (état de langue qui succède au néo-égyptien) du début de laXXVIe dynastie, on qualifie de « néo-égyptien tardif » la langue pratiquée entre-temps.
Les scribes ramessides apprenaient toujours les grands classiques moyen-égyptiens, commeSinouhé ou l'enseignement d'Amenemhat. Mais à côté de ces textes anciens, leNouvel Empire a vu la production de nombreuses œuvres originales.
La majeure partie des œuvres qui nous sont parvenues sont réunies dans l'ouvrage d'Alan Henderson Gardiner,Late Egyptian Stories (LES). À cela il faut rajouter quelques textes fragmentaires ou tardifs. Ces textes sont pour la plupart traduit dans les anthologies de la littérature égyptienne.
À côté de récits religieux, rendus sur un mode plaisant (Le Procès d'Horus et Seth), de contes à arrière-plan mythologique évident (Vérité et Mensonge,Les Deux frères), on trouve des contes à arrière-plan historique (La Prise de Joppé).
La littérature « réaliste » va en revanche emprunter des formes nouvelles, en utilisant le récit par lettre (Tale of Woe) ou en imitant un rapport administratif (Histoire d'Ounamon), de la même manière que le récit deSinouhé, auMoyen Empire, s'inspirait des autobiographies funéraires. Dans le cas particulier d'Ounamon, l'hypothèse qu'il s'agirait d'un rapport authentique, éventuellement réécrit, a été émise par plusieurs auteurs, comme J. Černy ; la tendance actuelle est cependant d'y voir une œuvre de fiction[1].
Liste des textes dans lesLate Egyptian Stories :
On peut y rajouter :
L'une des nouveautés de la période ramesside est l'apparition d'une poésie amoureuse relativement abondante[3],[4].
La fouille du village deDeir el-Médineh a révélé un nombre extrêmement important de documents de la pratique, lettres, archives de procès, listes d'appel, à tel point que l'étude de la vie quotidienne en Égypte ancienne est souvent une étude de la vie à Deir-el-Médineh. La documentation du reste de l'Égypte est moins riche, mais pas négligeable pour autant.
Parmi ces textes, citons notamment :
De nombreux documents juridiques :
Des lettres, dont le dossier des « Late Ramesside Letters »[7],[8], correspondance entre Djéhoutymès, scribe de la tombe, et son fils Boutehamon à la fin de laXXe dynastie.
Des documents administratifs.
Les murs et les stèles des temples ramesside portent de nombreuses inscriptions « historiques », visant à commémorer tel ou tel événement du règne. La langue de ces inscriptions emprunte des tournures à la fois au moyen-égyptien et au néo-égyptien, etJean Winand l'a nommée « néo-égyptien partiel »[9].
Citons notamment :
Dans ces textes, le cadre narratif reste assez proche de la langue classique (en modernisant souvent les formes), alors que les dialogues sont plus marqués par le néo-égyptien.
Les inscriptions proprement religieuses, comme les scènes d'offrande, restent généralement en égyptien classique.
On distingue généralement deux « phases » dans l'évolution de la langue égyptienne. L'égyptien de première phase recoupe levieil égyptien et lemoyen égyptien ; l'égyptien de deuxième phase comprend le néo-égyptien, ledémotique et lecopte. Dans ce modèle, le néo-égyptien marque donc une transition importante.
Un changement fondamental dans legroupe nominal est que ledémonstratifpȝ/tȝ/nȝ devient unarticle défini d'emploi quasi systématique. Legenre grammatical desnoms est alors marqué par l'article et non plus par lamorphologie (ce qui a des conséquences orthographiques).
L'égyptien de première phase comportait de nombreuses formes verbales, distinguées par leur morphologie. Le néo-égyptien privilégie des constructions plus explicites, en utilisant par exemple desauxiliaires.
Pour résumer, le néo-égyptien est plutôtanalytique, alors que l'égyptien de première phase est plutôtsynthétique. Cette évolution favorise par ailleurs des constructions de typeSVO, par rapport aux constructionsVSO de la conjugaison suffixale.
Le néo-égyptien, tout comme la langue classique, continue de s'écrire enhiératique et enhiéroglyphes, selon les supports et le contexte. L'orthographe évolue cependant énormément à cette époque (ce qui déroute souvent les apprentis égyptologues lorsqu'ils abordent cet état de langue). Les scribes essaient visiblement d'actualiser les graphies pour se rapprocher de la prononciation des mots à leur époque. Cet effort de modernisation n'est cependant pas systématique, et se heurte au désir de conserver les orthographes traditionnelles. Il en résulte une grande diversité de graphies.