Pour les articles homonymes, voirSalt.
| Type de traité | Traité de contrôle et de limitation des armements |
|---|---|
| Signature | |
| Lieu de signature | Signé àMoscou (URSS) parNixon etBrejnev |
| Entrée en vigueur | |
| Parties | États-Unis etURSS |
| Terminaison | 5 ans |
| Dépositaire | Gouvernements desÉtats-Unis et de l'URSS. |
| Langues | Anglais,russe |
Convention sur l'interdiction des armes biologiques ()Traité relatif à la limitation des systèmes contre les missiles balistiques (dit ABM) (1972)
Lestraités SALT (de l'anglaisStrategic Arms Limitation Talks,litt. « négociations sur la limitation des armes stratégiques ») sont deuxtraités demaîtrise des armements conclus entre lesÉtats-Unis et l'URSS durant laguerre froide. Après un processus de négociations entamé en, le traitéSALTI est signé en etSALTII en.
Le traitéSALTI concerne les armes stratégiques offensives. Il est signé en même temps que letraité concernant la limitation des systèmes antimissiles balistiques (dit traité ABM) qui porte lui sur les armes stratégiques défensives. Le traitéSALTI s'inscrit dans le cadre des obligations des États-Unis et de l'URSS en vertu de l'articleVI dutraité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), signé en et entré en vigueur en.
Le traitéSALTII n'est finalement pas ratifié et n'entrera donc jamais en vigueur.
Lacrise de Cuba de provoque une prise de conscience du danger nucléaire tant aux États-Unis qu'en Union soviétique et ouvre une période de relative stabilité dans la guerre froide.Kennedy etKhrouchtchev initient dès cette recherche d'un monde plus sûr qui repose davantage sur une parité militaro-stratégique entre les deux superpuissances que sur la tentative de prendre l'ascendant sur l'autre. Le discours de Kennedy du l'illustre spectaculairement dans lequel il affirme que« les deux pays partagent une humanité commune et un intérêt commun à éviter une catastrophe nucléaire et à construire une paix sincère ». Concrètement, les deux États établissent à partir du mois d’ uneligne de communication directe entre laMaison-Blanche et leKremlin pour le cas où une autre crise surviendrait, et concluent letraité interdisant les essais d'armes nucléaires dans l'atmosphère, dans l'espace extra-atmosphérique et sous l'eau[1].
Leurs successeurs,Johnson etBrejnev, vont poursuivre cette politique malgré la persistance de l'antagonisme des deux puissances, particulièrement auMoyen-Orient où leconflit israélo-arabe s'exacerbe et en Asie en raison de laguerre du Viêt Nam. Dans sondiscours sur l'état de l'Union de, Johnson déclare« notre but n’est pas de continuer la guerre froide mais d’y mettre un terme ». En URSS, la destitution deKhrouchtchev et la mise en place d'une nouvelle direction collégiale où Brejnev va progressivement s'imposer comme l'homme fort notamment sur les sujets de relations internationales se traduit par une période de transition, peu propice aux grandes initiatives sauf dans le domaine du rattrapage du retard pris sur les Américains dans la compétition nucléaire.
En 1961, Kennedy avait lancé le programmeMinuteman, consistant à placer en silos protégés environ 1 000 ICBMs et le programmePolaris, consistant à déployer environ650SLBM lancés depuis 41sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE). À la charnière des années-, les Soviétiques avaient donné la priorité au déploiement de fusées à moyenne portée SS-4 et SS-5 pouvant frapper le continent européen et son pourtour mais incapables d’atteindre les États-Unis. Changeant de priorité, les Soviétiques déploient dans la seconde moitié des années soixante desICBM lourds SS-9 (destinés à contrer leTitan américain) et desICBM SS-11 en silos souterrains bétonnés au rythme de 200 à 300 par an. À la fin de la décennie, les Soviétiques disposent de plus d'ICBM que les Américains[1].
| Sigle | Année de signature | Année de ratification |
|---|---|---|
| SALTI | 1972 | 1972 |
| SALTII | 1979 | |
| INF | ||
| STARTI | ||
| STARTII | États-Unis Russie | |
| SORT | ||
| New START |
Dans les années-, les arsenaux stratégiques des deuxsuperpuissances se trouvent en situation de parité. Les deux protagonistes reconnaissent que, sans accord sur des limites concertées, lacourse aux armements nucléaires risque à la fois d’imposer aux économies des coûts insupportables et de menacer la stabilité internationale peu à peu établie depuis. La stabilité de leur relation stratégique devient pour les deux superpuissances un acquis plus important que les idéologies et les ambitions qui les opposent. La rencontre deGlassboro entre le président Johnson et lePremier ministreKossyguine en marque le premier pas vers le processus de contrôle des armements[2]. Il est de l'intérêt de chaque partie de planifier en commun l'évolution future des arsenaux pour éviter les risques de voir l'autre prendre un avantage unilatéral décisif[1].
À partir de,Nixon et son conseillerKissinger, engagent une politique extérieure réaliste et volontariste, largement compatible avec les vues deBrejnev, qui est convaincu de l'impossibilité de gagner une guerre nucléaire et recherche, maintenant que la parité militaire est atteinte, la reconnaissance de l'URSS comme une superpuissance politique sur un pied d'égalité avec les États-Unis. Des négociations sont engagées qui aboutissent le à un premierAccord relatif à certaines mesures destinées à réduire le risque de déclenchement d'une guerre nucléaire« afin d'éviter que des armes nucléaires soient utilisées accidentellement ou sans autorisation »[1],[3].
Le, jour d'investiture deNixon, l'Union soviétique exprime sa volonté de discuter de limitation des armements stratégiques. Les pourparlers s'engagent le sur les armements stratégiques offensifs et sur les systèmes défensifs. Les deux parties se retrouvent rapidement dans une impasse en raison d'un désaccord sur les types d'armes à inclure dans le traité : l'URSS insiste pour que les systèmes nucléaires américains en Europe soient inclus dans l'équation stratégique, tandis que les États-Unis veulent qu'ils soient traités dans un forum différent, en même temps que les systèmes soviétiques à courte et moyenne portée. Le, les États-Unis et l'URSS annoncent être parvenus à un accord préliminaire sur deux documents séparés, un accord intérimaire de limitation de certains systèmes offensifs stratégiques et un traité visant à limiter les systèmes ABM[4].
Le traitéSALTI est signé le àMoscou entre les Américains et les Soviétiques parRichard Nixon etLéonid Brejnev. Son nom officiel estAccord intérimaire entre les États-Unis d'Amérique et l'Union des républiques socialistes soviétiques relatif à certaines mesures concernant la limitation des armes offensives stratégiques. Le traitéSALTI est ratifié le par les États-Unis et l'Union soviétique[4].
Cet accord provisoire est valable pour une durée de cinq ans. Il expire donc le, toutefois, les États-Unis annoncent le qu'ils continueront de l'observer tant que se poursuivront en parallèle les négociations relatives au traitéSALTII. L'Union soviétique fait une annonce similaire le[4].
Cet accord n'entraîne pas de réduction des armements stratégiques offensifs ni aucune forme de désarmement, mais, pour la première fois, fixe un plafond au niveau atteint au moment de sa conclusion pour deux catégories d'armements : lesmissiles balistiques intercontinentaux (ICBM) et lesmissiles balistiques lancés depuis des sous-marins[5]. Les bombardiers stratégiques et les autres armes nucléaires américaines et soviétiques déployées en Europe ne sont pas couvertes par cet accord[1].

Les négociations continuent entre les deuxgrandes puissances. Le àVienne,Jimmy Carter pour les Américains etLéonid Brejnev pour les Soviétiques signent le traitéSALTII. Celui-ci apporte des limitations supplémentaires par rapport àSALTI et définit un plafond précis debombardiers et delance-missiles tolérés, ce qui implique la destruction du surnombre. Il interdit également l'envoi d'armes nucléaires dans l'espace et leFractional Orbital Bombardment System.
Du fait de la dégradation des relations Est-Ouest, due au constat en- que l'URSS profitait davantage que les États-Unis de la détente, leSénat des États-Unis refusa pendant six mois les sollicitations du Président Carter de ratifier le traité et le président renonça finalement à cette requête après l'invasion soviétique en Afghanistan. On a fait remarquer toutefois que l'intervention du intervenant six mois après la signature du traité alors qu'il avait fallu seulement quatre mois ( - ) pour obtenir la ratification du traité SALT entre Nixon et Brejnev, ce refus persistant a peut-être levé les hésitations du Kremlin à répondre positivement aux demandes insistantes d'intervention, formulées par le gouvernement afghan depuis le printemps à l'Union soviétique[6]. Toutefois, même sans avoir été ratifié, les termes du traité furent respectés dans la pratique.
| Élément caractéristique du traité | SALTI | SALTII | ||||
|---|---|---|---|---|---|---|
| Date de signature | ||||||
| Date d'entrée en vigueur | Non-ratifié | |||||
| Plafonds sur les lanceurs | États-Unis | URSS | États-Unis / URSS | dontMirvés[a] | ||
| ICBM | 1 054 | 1 618 | 2 250 | 820 | 1 200 | 1 320 |
| SLBM | 656 | 950 | ||||
| Bombardiers / ASBM[b] | Libre | Libre | ||||
| Bombardiers / ALCM[c] | ||||||
| Bombardiers / Bombes[d] | ||||||
Notes relatives au tableau
| Organisations |
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|---|---|
| Armes nucléaires |
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| Armes conventionnelles | |
| Autres armes non conventionnelles | |
| Années 1940 |
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|---|---|---|
| Années 1950 |
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| Années 1960 |
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| Années 1970 |
| |
| Années 1980 |
| |
| Années 1990 | ||
| Années 2010 | ||
| Années 2020 | ||
| Géopolitique | ||
| Politique étrangère et diplomatie |
| |
| Organisations |
| |
| Dissuasion nucléaire |
| |
| Guerre secrète | ||
| Idéologie | ||
| Propagande | ||
| Personnalités |
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| Chronologie | ||