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Myéline

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Ne doit pas être confondu avecMéline.

Structure typique d'un neurone

Lamyéline est une membrane spécialisée descellules gliales myélinisantes dusystème nerveux (lescellules de Schwann pour lesystème nerveux périphérique et lesoligodendrocytes pour lesystème nerveux central), qui s'enroule autour desaxones des neurones et permet leur isolation. Ceci induit l'accélération de la vitesse de conduction despotentiels d'action, et l'apparition d'uneconduction saltatoire.

Histoire

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Le terme a été inventé en 1854 par le médecin pathologisteRudolf Virchow, sans doute par analogie avec la substance blanchâtre et molle de lamoelle osseuse[1].

Histoire évolutive

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La myéline serait apparue chez lesvertébrésgnathostomes il y a environ 360 millions d'années sous l’effet d'unrétrovirus. Unrétrotransposon (nommé « RétroMyéline ») laissé par ce virus dans le génome de l'hôte est transcrit en une séquence d’ARN qui régule la production de myéline par lesoligodendrocytes[2],[3].

Structure, composition

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Structure

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Structure de la myéline autour d'un nœud de Ranvier

Sur un axone myélinisé, on peut observer la succession, après le segment axonal initial, de l'alternance de segments axonaux enrobés de myéline (lesinternœuds), et de segments amyéliniques correspondant auxnœuds de Ranvier. Dans le système nerveux central, un oligodendrocyte myélinise plusieurs internoeuds situés sur des axones différents tandis que dans le système nerveux périphérique, une cellule de Schwann myélinise un unique internœud. Aux extrémités de chaque internœud, se situe une zone appeléeparanœud, où la gaine de myéline s'insère sur l'axone.

Deux états de la myéline existent : la myéline compacte, et la myéline libre, correspondant à des degrés d'organisation différents. Dans les zones de myéline compacte, lecytoplasme est virtuellement exclu, permettant l'apposition étroite des feuillets membranaires, réalisant un aspect multilamellaire, caractéristique, observable en microscopie électronique, et décrit pour la première fois en 1953[4]. En conditions normales, la majorité de l'internœud est constituée de myéline compacte, la myéline libre, contenant du cytoplasme étant trouvée au niveau des languettes cytoplasmiques internes et externes (partie la plus interne/externe de la gaine) et aux extrémités des internoeuds, sous forme de boucles qui s'insèrent sur l'axone, réalisant les jonctions paranodales[5].

Composition moléculaire

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Lipides

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La myéline est, comme toutes les membranes biologiques, constituée d'une bicouche lipidique dans laquelle s'insèrent des protéines. Elle présente cependant un exceptionnel enrichissement en lipides comparativement aux membranes d'autres types cellulaires : les lipides représentent habituellement 30 à 40 % de la masse d'une membrane, contre 70 à 85 % pour la myéline[6]. Les principaux groupes de lipides de la myéline sont le cholestérol, les phospholipides et les glycosphingolipides (galactosylceramide etsulfatide), dans des proportions respectives de 40, 40 et 20 %[6]. Les plasmalogenes sont un groupe minoritaire mais fonctionnellement important[7],[8].

Protéines

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La composition protéique de la gaine de myéline diffère légèrement entre le système nerveux central et périphérique, certaines protéines comme laPLP (« Proteo Lipid Protein ») ou la protéine MOG sont spécifiques du système nerveux central, d'autres comme P0 et PMP22 du système nerveux périphérique. D'autres protéines comme laMBP (« Myelin Basic Protein »), laCNPase, la protéine MAG sont communes aux deux systèmes[9],[10].

Rôle et localisation

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Lescellules de Schwann enrobent lesaxones des fibres nerveuses dusystème nerveux périphérique. Au niveau de nombreuses fibres (mais pas toutes), ces cellules sont aplaties et leurmembrane plasmique est enroulée autour des axones. Les cellules de Schwann forment alors un long manchon discontinu appelé la « gaine de myéline », qui peut présenter jusqu'à 300 couches de membrane. La gaine de myéline permet d'augmenter la vitesse de propagation de l'influx nerveux le long de ces fibres nerveuses, pouvant alors se propager de 10 à75 m/s : en effet, entre chaque partie myélinisée de l'axone se trouve une partie « à nu » de l'axone qui, elle, est conductrice. On appelle cet endroit unnœud de Ranvier. Ainsi, l'influxsaute d'un nœud de Ranvier à l'autre le long de l'axone, ce qui lui permet de parcourir le même trajet en un temps moindre. C'est ce que l'on nomme la « conduction saltatoire ». Dans le corps humain, ce mode de conduction est utilisé là où la vitesse d'un influx doit être rapide. Les nerfs qui se dirigent vers les muscles squelettiques, par exemple, sont faits de fibres myélinisées à conduction saltatoire.

Outre son rôle d'isolant et d'accélérateur de la vitesse de propagation dupotentiel d'action, la myéline a un rôle nutritif en apportant des nutriments à l'axone[11].

La gaine de myéline est apparue il y a 425 millions d'années chez lesplacodermes[12].

Affections démyélinisantes ou impliquant la myéline

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Notes et références

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  1. (en) John M. S. Pearce,Fragments of Neurological History, World Scientific,,p. 59.
  2. https://www.pourlascience.fr/sd/genetique/un-virus-a-l-origine-de-la-myeline-26214.php
  3. A retroviral link to vertebrate myelination through retrotransposon-RNA-mediated control of myelin gene expressionDOI 10.1016/j.cell.2024.01.011
  4. (en) B. B.Geren et J.Raskind, « Development of the Fine Structure of the Myelin Sheath in Sciatic Nerves of Chick Embryos »,Proceedings of the National Academy of Sciences,vol. 39,no 8,‎1er août 1953,p. 880–884(ISSN 0027-8424 et1091-6490,PMID 16589348,PMCID PMC1063872,DOI 10.1073/pnas.39.8.880,lire en ligne, consulté le)
  5. (en) J. DavidRobertson, « Preliminary observations on the ultrastructure of nodes of Ranvier »,Zeitschrift fúr Zellforschung und Mikroskopische Anatomie,vol. 50,no 4,‎,p. 553–560(ISSN 0302-766X et1432-0878,DOI 10.1007/BF00336572,lire en ligne, consulté le).
  6. a etbJ. S.O'Brien et E. L.Sampson, « Lipid composition of the normal human brain: gray matter, white matter, and myelin »,Journal of Lipid Research,vol. 6,no 4,‎,p. 537–544(ISSN 0022-2275,PMID 5865382,lire en ligne, consulté le).
  7. (en) SebastianSchmitt, LudoviciCantuti Castelvetri et MikaelSimons, « Metabolism and functions of lipids in myelin »,Biochimica et Biophysica Acta (BBA) - Molecular and Cell Biology of Lipids,vol. 1851,no 8,‎,p. 999–1005(DOI 10.1016/j.bbalip.2014.12.016,lire en ligne, consulté le)
  8. Adrienne M.Luoma, FonghsuKuo, OzgurCakici et Michelle N.Crowther, « Plasmalogen phospholipids protect internodal myelin from oxidative damage »,Free Radical Biology & Medicine,vol. 84,‎,p. 296–310(ISSN 1873-4596,PMID 25801291,DOI 10.1016/j.freeradbiomed.2015.03.012,lire en ligne, consulté le)
  9. (en) OlafJahn, StefanTenzer et Hauke B.Werner, « Myelin Proteomics: Molecular Anatomy of an Insulating Sheath »,Molecular Neurobiology,vol. 40,no 1,‎,p. 55–72(ISSN 0893-7648 et1559-1182,PMID 19452287,PMCID PMC2758371,DOI 10.1007/s12035-009-8071-2,lire en ligne, consulté le)
  10. (en) Klaus-ArminNave et Hauke B.Werner, « Myelination of the Nervous System: Mechanisms and Functions »,Annual Review of Cell and Developmental Biology,vol. 30,no 1,‎,p. 503–533(ISSN 1081-0706 et1530-8995,DOI 10.1146/annurev-cellbio-100913-013101,lire en ligne, consulté le)
  11. (en) Klaus-Armin Nave, « Myelination and the trophic support of long axons »,Nature Reviews Neuroscience,no 11,‎,p. 275-283(DOI 10.1038/nrn2797).
  12. Florence Rosier et Bernard Zalc,La myéline. Le turbo du cerveau, Odile Jacob,,p. 121.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Florence Rosier et Bernard Zalc,La myéline. Le turbo du cerveau, Odile Jacob,, 312 p.(lire en ligne).

Articles connexes

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v ·m
Système nerveux central
Types de tissus
Types de cellules
Neurone
Cellule gliale
Système nerveux périphérique
Générale
Tissu conjonctif
Neurogliale
Neurone / Axone
Parties
Péricaryon (soma)
Axone
Dentrite
Types
Autres
Terminaison
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Récepteur sensoriel
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