LesMyctophidés (Myctophidae, du grec mykter, « nez » et ophis, « serpent »), également connus sous le nom depoissons-lanternes dû à leur bioluminescence, sont unefamille depoissonstéléostéens d’une taille allant de quelques centimètres à environ30 centimètres de longueur. Ceux-ci appartenant à l'ordre desMyctophiformes qui sont représentés par environ 250espèces dans 33genres. Cette famille est répandue dans lazone aphotique, de tous les océans du monde, des eaux tempérées aux eaux tropicales et polaires habitant ces zones déjà depuis des millions d’années. Certains genres existent déjà depuis145 millions d’années, tel que les genresDiaphus etCeratoscopelus qui sont originaires duCrétacé[1].
Les poissons-lanternes sont parmi lesvertébrés les plus largement distribués, les plus diversifiés et les plus peuplés, certaines estimations suggérant qu'ils pourraient avoir unebiomasse mondiale totale de 1,8 à16 gigatonnes, représentant jusqu'à 65% de toute la biomasse des poissons des profondeursabyssales[2]. Despêcheries commerciales existent au large de l'Afrique du Sud, dans la région subantarctique et dans le golfe d'Oman.
Les myctophidés sont dans ce monde depuis des millions d'années. Ils ont vécu, évolué et se sont adaptés à l'environnement en constante évolution de laTerre. Des reliques de ces poissons fossilisées ou en fossilisation sont trouvables, ce qui a donné une indication de leur présence au cours de l'évolution de la vie sur terre. Des restes sous forme d'otolithes isolés, dedents et d'écailles deroches sédimentaires ont été trouvés. Certainsfossiles appartenant aux genresDiaphus etCeratoscopelus dateraient de la périodecrétacée d'il y environ a 145 millions d'années[3]. Des myctophidés fossilisés,Eomyctophum koraense etOligophus moravicus ont été trouvés dans les gisements datantPaléocène, de l'Éocène et de l'Oligocène de laRussie et des régions adjacentes des bassins de Thetys et Parathetys[4]. Le genreEomyctophum a ensuite été séparé dans la sous-famille des Eomyctophinae, différant des autres poissons myctophiformes par l'absence d'épaississements desphotophores en forme de lentille. Des archives fossiles sont également signalées à l'époque duMiocène de la période tertiaire supérieure il y a environ 23 millions d'années. Les découvertes de fossiles peuvent ainsi aider à comprendre le type declimat, d'hydrographie et d'habitats dans lesquels ces poissons vivaient, ainsi que leur évolution et leurs adaptations au cours du temps.
Les poissons-lanternes ont un corps mince et compressé recouvert d'écailles caduques, cycloïdes ou cténoïdes, qui recouvrent également lesglandes luminescentes chez la plupart des espèces. La taille des poissons varie de 2 à 30 cm, ce qui est une longueur standard, la majorité étant inférieure à 15 cm et pesant entre 2 et 6 g[5]. Lesmyctophidés sont caractérisées par une tête proéminente et arrondie avec de grands yeux elliptiques. Ils présentent également plusieursnageoires ; une nageoire dorsale haute, une nageoire adipeuse, une nageoire pelvienne et une nageoire anale soutenues par une plaque cartilagineuse à sa base, prenant naissance sous ou légèrement en arrière de l'extrémité postérieure de la nageoire dorsale.
Les nageoires pectorales ont généralement huit rayons et peuvent être petits ou réduits chez certaines espèces et bien développés chez d’autresespèces. La nageoire caudale est fourchue à son amorce. La couleur des myctophidés varie du bleu-vert à l'argent chez les espèces peu profondes, par ex.Diaphus sp., tandis que les espèces d'eau profonde sont brun foncé à noir, par ex.Lampanyctus sp. etTaaningichthys sp.
Les branchies portent desbranchiospines agrandies en forme de lame bien développées le long du premier arcbranchial, sauf chezCentrobranchus sp[6]. Qui ont des branchiospines moins développées, néanmoins le nombre de branchiospines que possède cette espèce est utilisé comme caractèretaxonomique pour différencier les espèces[7].
Les myctophidés montrent la présence d'organes bioluminescents non bactériens appelésphotophores, disposés ventralement et spécifiques à l'espèce. Ce sont des structures complexes constituées d'écailles modifiées en forme de coupe (lentille), contenant du tissu photogénique. Une fonction qui peut être nécessaire pour voir dans le noir en plus de leurs grands yeuxphotosensibles et aussi pour attirer les partenaires et tromper les prédateurs[8].
Des glandes lumineuses accessoires sont également observées chez certains myctophidés. Par exemple, chez le poisson phare, Diaphus sp. les glandes sont à proximité des yeux ou sont supracaudales (dorsales) chez les mâles et infracaudales (ventrales) chez les femelles deLobianchia gemellari, suggérant leur nature sexuellementdimorphe[7]. Certaines autres espèces présentant ces glandes sontStenobrachius leucopsarus etLampanyctus ritteri, à l'exception deSymbolophorus californiensis où elles sont absentes. Toutes les espèces de Myctophidés présentent des photophores à l'exception d'une, à savoirTaaningichthys paurolychnus (trouvé dans l'Atlantique Est: Madère et Cap-Vert; Atlantique Ouest: près des Bermudes et de la Jamaïque; Océan Indien occidental) alors que toutes les autres espèces de ce genre sont bioluminescentes[9].
Lesvessies natatoires facilitent laflottabilité pendant les stades juvéniles, qui se remplissent ensuite delipides ou dégénèrent pendant la maturation chez la plupart des espèces. L'intestin est légèrement sigmoïde, s'étend jusqu'au milieu du corps et présente des plis muqueux transversaux, qui vont d'extrêmement courts chezLampanyctus sp. allongée et dégagée du corps chezMyctophum aurolaternatum[10]. Une autre situation dedimorphisme est observable chez certaines espèces telles queCeratoscopelus warmingii etElectrona Antarctica dans lequel les mâles sont nettement plus petits que les femelles à la taille adulte[11].
Les poissonsmésopélagiques contiennent de grandes quantités d'esters de cire qui, lorsqu'ils sont consommés en grandes quantités, provoquent ladiarrhée et laséborrhée chez les animaux. Des études sur le myctophidé a montré la présence de 86,2 à 90,5 % d'esters de cire dans leslipides totaux[2]. Lesmyctophidés ont également une teneur élevée enprotéines et en minéraux, une teneur très variable en lipides et une teneur uniformément faible englucides indiquant son importance nutritionnelle. Un certain nombre d'études ont évalué la teneur en lipides des myctophidés migrant verticalement et ont découvert qu'ils comprenaient destriglycérides, censés servir principalement de réserve d'énergie et des cérides (esters de cire), principalement utilisés pour laflottabilité[12]. D’autres études ont signalé que les poissons-lanternes sont une bonne source depotassium, desodium et decalcium. Ils n'ont également trouvé aucune bactérie nocive comme lescoliformes, lesstreptocoques fécaux et lesstaphylocoques à coagulase positive[13]. Ils ont conclu à partir des découvertesbiochimiques etpathologiques ci-dessus que les poissons-lanternes sont suffisamment bons comme aliment agréable au goût pour la consommation humaine et animale après un traitement approprié[14].
Les poissons-lanternes sont connus pour leurbioluminescence, qui leur permet de produire et de contrôler leur propre lumière par la présence dephotophoresluminescents disposés systématiquement sur leur corps. Les photophores sont des organes lumineux complexes, situés sur différents endroits de leur corps, qui leur permettent de communiquer, de se camoufler ou d'attirer des proies. Ces organes lumineux peuvent être disposés en bandes, en taches, en croissants ou en cercles autour de leur corps, créant une variété de motifs et de couleurs[15].
Ces organes émettent une lumière bleu-vert-jaune faible à vive, qui est le résultat d'une réaction chimique d'oxydation, déclenchée et régulée par le système nerveux. Le composéluciférine est responsable de l'effet de luminescence et de la couleur et qui estcatalysé par l'enzyme luciférase. Ce composé est présent dans de nombreux autres groupes bioluminescents marins et terrestres avec des structures chimiques différentes[16].Cette adaptation aurait pu évoluer lorsque ces poissons ont commencé à habiter les eaux plus sombres de l'océan[17].La distribution ventrale caractéristique des photophores de poissons suggère que leur luminescence réduit la silhouette lorsqu'elle est vue sur un fond de lumière devenant de plus en plus sombre. Ces poissons font correspondre leur luminescence à l'éclairage de fond des océans en manipulant l'intensité des photophore à la suite d’une stimulation visuelle ditestimulation photique. Des expériences ont démontré la capacité de contrôleneuronal direct des photophores chez plusieurs espèces de myctophidés qui dépendent également des caractéristiquesmorphologiques et comportementales selon l’espèce demyctophidés[15].
La bioluminescence est donc surtout utile pour la réduction de la silhouette pour permettre à ces organismes de se fondre avec le décor. Ceci a pour but pour soit se camoufler, soit contre l’illumination ou soit pour distraire ou leurrerprédateur etproie. Dans les profondeurs de l'océan, où la lumière est très faible, la bioluminescence peut être utilisée pour se fondre dans l'environnement. Ces poissons peuvent contrôler l'intensité et la couleur de la lumière émise par leurs photophores pour correspondre à la faible lumière ambiante, ce qui les rend moins visibles pour les prédateurs ou les proies potentielles[18]. Lorsqu'un myctophidé est vu de dessous, sa silhouette apparaît plus sombre par rapport à la luminosité de la surface de l'eau s'il n'ajuste pas sabioluminescence. Pour contrer cela le contrôle desphotophores permet d'émettre de la lumière vers le bas, ce qui réduit le contraste entre l'animal et la lumière provenant de la surface et rend la détection de ces animaux plus difficiles pour les prédateurs et les proies. Cettebioluminescence peut également être utilisée pour attirer ou distraire d'autres créatures. Les myctophidés peuvent créer des éclairs lumineux rapides ou des motifs lumineux complexes pour désorienter les prédateurs ou attirer des proies. Cette bioluminescence peut être utilisée pour aussi attirer des partenaires. Autrement cette bioluminescence peut améliorer la vision dans le profondeursabyssales lorsque couplé à leurs grands yeux photosensibles[9].
Les myctophidés sont connus pour être desprédateurs opportunistes sur lescopépodes, lesostracodes, leseuphausiacés, les amphipodeshyperiidés, leschaetognathes, lesptéropodes, ainsi que les œufs de poisson et les larves de poisson[19]. Ils présentent une alimentation nocturne prédominante durant de 8 à 10 h. Néanmoins lesmyctophidés post-métamorphiques et adultes sont principalement des nourrisseurs nocturnes contrairement auxlarves qui se nourrissent pendant la journée chez la plupart des espèces[19]. Les myctophidés occupent également un statuttrophique important en tant que consommateurs dezooplancton[20]. Les myctophidés des régions tempérées et les régions de hautelatitude semblent présenter un degré élevé de chevauchement dans leurspectre alimentaire. Toutefois il a été établi qu’il y a une faible concurrence inter-espèce alimentaire en raison de la forte disponibilité alimentaire régionale[21].
Les poissons-lanterne effectuent unemigration verticale journalière et occupent la régionbathypélagique qui s’étend de 200 à 2 000 m pendant la journée et durant la nuit dans la régionépipélagique qui se prolonge de 10 à 100 m. Ils sont adaptés pour survivre dans des couches à faible teneur enoxygène ambiant (à environ 1 ml/l ou 4,5 μM), une caractéristique du nord de la mer d'Oman[22], y compris le golfe du Bengale et les marges continentales le long de l'est de l'océan Pacifique et au large de l'Afrique de l'Ouest. LeDiaphus arabicus etBenthosema pterotum par exemple sont adaptés aux conditions de faible teneur en oxygène dans le nord de la mer d'Oman[23].
Il existe une grande variabilité observée dans les schémas de migration océanique verticale au sein de lafamille. Certainesespèces vivant en profondeur peuvent ne pas migrer du tout tandis que d'autres ne le font qu'à intervalles irréguliers. La migration verticale nocturne commence généralement environ 1 h avant le coucher du soleil et se termine essentiellement entre une demi-heure et une heure après le coucher du soleil. Les schémas migratoires peuvent également dépendre du stade du cycle vital, du sexe, de lalatitude, de l'hydrographie, de latopographie et de la saison. Lesmyctophidés présentent quatre types de modèles de migration qui sont:
Les formes plus petites parcourent une distance de 10 à 170 m/h tandis que lestaxons plus gros parcourent une distance de 100 à 200 m/h dans un sens. Leslarves de myctophidés restent dans la zoneépipélagique (à 200 m de profondeur) puis se déplacent vers des profondeurs pour s'adapter à leur vie adulte ultérieure dans les zonesmésopélagiques, après quoi la plupart des espèces commencent une migration verticale quotidienne[25]. Ils sont également capables de traverser des gradients de densité tels que lathermocline et l'halocline qui sont difficiles à pénétrer pour la plupart des espèces dû à des processus physiques. Le comportement de nage observé chez les myctophidés prend deux formes selon le type de corps. Les espèces au corps robuste nagent en courtes rafales, propulsées par une fermeture rapide des rayons de la nageoire caudale et un mouvement de la queue.
En général, ce sont les migrateurs les plus forts, avec la plus grande différence de distribution verticale diurne et nocturne. Les individus au corps flasque ont tendance à se déplacer avec un lent frétillement de tout le corps, semblable à uneanguille. La zone épipélagique est la zone responsable du développement des myctophidés ; c'est dans cette zone que ces poissons réalisent la plupart de leurs activités comme l'alimentation, lareproduction et ledéveloppement. La migration verticale quotidienne du poisson-lanterne adulte est liée à la nutrition et à l'échange d'énergie entre lesniveaux trophiques inférieurs et supérieurs[26]. Par conséquent, il est important de comprendre leurs proies comme lescopépodes, leseuphausiacés grâce à des analyses du contenu intestinal qui, à leur tour, mettront en évidence leurécologie alimentaire et leur structure communautaire. En outre, la migration verticale est également contrôlée par l'intensité lumineuse. Cela pourrait être dû au fait qu'ils sont adaptés aux conditions de faible luminosité dans les eaux profondes et pourrait être une autre raison de leur migration vers la surface après lecrépuscule.
Les myctophidés se caractérisent par une croissance rapide, unematurité sexuelle précoce, une durée de vie de 1 à 5 ans et un forttaux de mortalité. Les femelles sontovipares et les deux sexes sont desgéniteurspélagiques non-gardien. Ils libèrent des œufs et duliquide séminal dans l'eau, où la fécondation a lieu. Les œufs minuscules ont une taille de 0,70 à 0,90 mm, avec un jaune segmenté, un espace modérément périvitellin, un seul globule d'huile et unchorion délicat. Ceux-ci sont rendus flottants par des goutteletteslipidiques[7]. Les œufs fécondés (embryons) puis leslarves écloses (~2,0 mm) dérivent au gré des courants jusqu'à leurdéveloppement. Les femelles produisent environ 100 à 2 000 œufs non fécondés par ponte, selon l'espèce et l'âge du poisson[27].
Lefrai peut se poursuivre toute l'année chez certainesespèces, mais a le plus été signalé entre l'hiver et le début du printemps. Tous les poissons-lanternes ont un faibletaux de fécondité.Benthosema pterotum, l'une des espèces dominantes, est connue pour frayer une seule fois dans sa durée de vie et ceci se produisant généralement à l'âge de 7 mois[21].
Les espèces plus grandes telles queBenthosema glaciale peuvent vivre jusqu'à 8 ans, atteignant la maturité à 2–3 ans, tandis que les myctophidés plus petits comme leDiogenichthys lateratus ont tendance à avoir une plus granderésilience, doublant leurs populations en 15 mois[28].
L'important contenu calorique deslipides chez les Myctophidés constitue une source d'énergie importante pour lesprédateurs supérieurs, en particulier pendant la saison dereproduction[29]. Des études menées sur des poissons mésopélagiques dans la mer d'Oman suggèrent que les Myctophidés constituent une part importante durégime alimentaire des poissons prédateurs commeChauliodus pamelas,Chauliodus sloani,Stomias affinis etScinax nebulosus[30]. Un certain nombre d'espèces decétacés et demanchots se nourrissent de myctophidés et font partie des animaux nonmésopélagiques susceptibles d'être affectés par la pêche commerciale des myctophidés.
Dans legolfe d'Oman, les régions du nord de la mer d'Oman, l'est de l'océan Pacifique, au large de l'Afrique de l'Ouest et dugolfe du Bengale, où la teneur en oxygène de l'eau a limité ou éliminé la présence d'autres petites espèces de poissons, les poissons-lanternes peuvent être une composante plus importante du régime alimentaire pour au moins les poissonsscombridés comme lesthons, lesmaquereaux.
D’autres études mettent en évidence les liens trophiques entre les poissons des hauteslatitudes et leurs proies et soulignent l'importance des Myctophidés en tant que source d'énergie importante pour les prédateurs marins qui se nourrissent dans la zone frontale polaire[30]. Récemment, des analyses d'acides gras ont été utilisées pour résoudre les interactions trophiques des Myctophidés dans lesréseaux trophiques marins de l'Antarctique[31]. Les Myctophidés ne sont généralement pas accessibles auxoiseaux de mer volants comme lesmouettes car les poissons ne se trouvent pas près de la surface (0–5 m) et ces oiseaux ne plongent généralement pas. La biomasse des myctophidés ne peut les atteindre que lorsque ces oiseaux consomment leurs principales proies comme lescalmars, lesnotothéniides des poissons endémiques de la région antarctique, également appelés « poissons des glaces » ou aussi les poissonschannichthyidés aussi connus sous le nom « poissons des glaces crocodiles ou poissons à sang blanc », qui se nourrissent de Myctophidés[32]. Lorsqu'elle n'est pas consommée par les prédateurs (mortalité des non-prédateurs), la biomasse endécomposition des poissons-lanteres finit par contribuer à la nutritionbenthique. Les myctophidés apportent à la fois des nutriments et dudioxyde de carbone aux couches plus profondes (500 à 1 000 m) dans ou à proximité des régions à faible teneur d'oxygène[12].
Ces poissons effectuent des migrations verticales journalières entre les régions méso-(200–2 000 m) etépipélagiques (10–100 m) et montre des adaptations aux eaux à faible teneur en oxygène[33]. Ils sont abondants dans les eaux profondes et jouent un rôle important dans l'écosystème océanique et dans la dynamique de l'énergie océanique, en formant un maillon important duréseau trophique. Ils remplissent le rôleprédateur et desproies pour de nombreuses autres espèces, comme les poissons plus gros, lesmammifères marins et les oiseaux marins. En tant que proies, ils sont une source importante de nourriture pour les prédateurs des eaux profondes et pour les espèces qui se nourrissent dans les eaux de surface, comme lesthons et lesrequins. En tant que prédateurs, ils sont importants pour réguler lespopulations d'autres espèces de poissons et de plancton[7].
La distributions des poissons-lanternes est circumglobales donc ceux-ci se trouvent dans tous lesocéans à l'exception de l'Arctique Ils sont très diversifiés, ce qui pourrait être utilisé comme indicateur de la distinctionbiogéographique d'une zone spécifique.Benthosema pterotum est l'espèce la plus commune et la plus nombreuse dans l'ouest dans la région dugolfe d'Oman enSomalie et dans l'est le long de la côte ouest de l'Inde lamer d'Oman. Cetteespèce est également le plus grand stock de poissons au monde escomposé uniquement d'une seule espèce[34]. D'autres espèces telles queBenthosema fibulatum,Diaphus spp.,Myctophum spinosum etSymbolophorus evermanni étaient occasionnelles en nombre dans legolfe d’Aden. Le long de la côte sud d'Oman et du nord-est de laSomalie,B. fibulatum a dominé les collectes auchalut et des relevés acoustiques[5].Dans l'est de la mer d'Oman,Diaphus arabicus etHygophum proximum sont des formes communes. Le long de la côte duPakistan, les concentrations de myctophidés sont presque exclusivement constituées deB. pterotum avec des densités décroissantes vers l'ouest. Une enquête dans l'ouest de l'océan Indien a estimé la présence de 97 espèces de myctophidés appartenant à 23genres[35].Stenobrachius leucopsarus est l'un des poissons-lanternes sans vessie abondants et dominants dans lePacifique subarctique, y compris lamer de Béring et lamer d’Okhotsk. Environ 43 espèces appartenant à 16 genres ont été enregistrées potentiellement dans l'océan Austral, dont 7 espèces :Electrona antarctica,Gymnoscopelus braueri,G. ophisthopetrus,G. nicholski,Krefftichthys anderssoni,Protomyctophum bolini etP. tensioni étaient considérées comme de véritables représentants des régions du sud du front polaire antarctique[36].
Espèce rencontrés | Région géographique[7] |
Benthosema fibulatum | Golfe d'Aden, sud d'Oman et côtes nord-est de laSomalie |
Benthosema glaciale | Atlantique Nord-OuestNorvège,Groenland etCanada,mer Méditerranée,Baie de Baffin |
Centrobranchus spp. | Atlantique Est : Maroc auSénégal et du Gabon à l'Angola Atlantique Ouest :USA et duBrésil à l'Argentine, Atlantique Nord-Ouest : Canada,Océan Indien Pacifique sud-est : USA et au large duChili, d'Hawaï et duJapon et de lamer de Chine |
Ceratoscopelus warmingii | Océan Atlantique,Océan Pacifique,Océan Indien Signalé comme commun enAfrique australe, au sud et à l'est de la mer de Chine |
Diaphus arabicus | Mer d'Arabie septentrionale et orientale |
Diaphus coeruleus | Océan Indien sud-ouest et Atlantique sud |
Diaphus theta | Subarctique et Pacifique nord-ouest |
Diogenichthys laternatus | Pacifique oriental :Californie, USA etMexique jusqu'au Chili, océans Atlantique et Indien et mer de Chine méridionale |
Eomyctophum koraense | Formes fossilisées enRussie |
Gymnoscopelus bolini etG. nicholski | Sud-ouest de l'océan Indien, sud de l'Atlantique et front polaire de l'Antarctique |
Gymnoscopelus braueri etG. ophisthopterus | Front polaire de l'Antarctique |
Hygophum proximum | Mer d'Arabie septentrionale et orientale |
Krefftichthys anderssoni | Front polaire de l'Antarctique |
Lampanyctodes hectoris | Eaux sud-africaines et Atlantique sud |
Lampanyctus ritteri | Océan Pacifique oriental |
Lobianchia gemellari | Océan Pacifique, Méditerranée etMer Noire, Océan Indien et Océan Atlantique auxÎles de Madère et Afrique du Sud |
Myctophum aurolaternatum | Pacifique et océan Indien |
Myctophum spinosum | Golfe d'Aden |
Oligophus moravicus | Formes fossilisées en Russie |
Protomyctophum bolini andP. tensioni | Front polaire de l'Antarctique |
Stenobrachius leucopsarus | Pacifique subarctique Pacifique nord-ouest :mer de Béring etmer d'Okhotsk |
Symbolophorus californiensis | Pacifique Nord près Japon et de l'Alaska à la Basse-Californie et au Mexique |
Taaningichthys paurolychnus | Atlantique Est près desîles de Madère et duCap-Vert, Atlantique Ouest près de laJamaïque et Océan Indien occidental |
Tarletonbeania crenularis | Pacifique oriental du sud-est de l'Alaska jusqu'au large du Mexique, y compris legolfe d'Alaska et la mer de Béring |
Certains poissons-lanternes, tels que lesespèces dugenreElectrona, sont exploités commercialement dans certaines régions du monde. Ils sont généralement utilisés pour la production d'huile de poisson, defarine de poisson et de produits de consommation humaine comme lescompléments alimentaires[7].
Lespêcheries commerciales de poissons-lanternes comprennent des opérations limitées au large de l'Afrique du Sud, dans la région subantarctique et dans le golfe. Mais la majorité des myctophidés ne sont pas utilisés pour la consommation humaine directe en raison de leur teneur élevée enlipides ou enesters de cire, ils sont donc utilisés comme aliments pour poissonsprédateurs, aliments pour volailles, aliments pour animaux etengrais pour les cultures[8].
Les exceptions à cette règle sontDiaphus coeruleus,Gymnoscopelus nicholski etG. bolini qui étaient considérés comme comestibles dans le sud-ouest de l'océan Indien et le sud de l'Atlantique à la fin des années 1970. Néanmoins, il n'y a plus aucun rapport de consommation humaine de myctophidés enInde aujourd'hui.En 1973 cette espèce particulière représentait environ 42 560 tonnes (10,45 %) des prisespélagiques[37]. Ensuite au milieu des années 1980 une pêcherie industrielle deLampanyctodes hectoris dans les eaux sud-africaines a dû fermer en raison de difficultés de traitement causées par la forte teneur en huile du poisson. Il est donc intéressant, compte tenu de leur importantebiomasse, des efforts sont nécessaires pour concevoir des idées et proposer une technologie de traitement rentable[38].
Les poissons-lanternes sont donc souvent étudiés par les scientifiques pour mieux comprendre leurécologie, leur comportement, leurbioluminescence et leur rôle dans lesécosystèmes marins. Ces études contribuent à notre compréhension générale de la vie marine et des interactions entre les espèces[34].
Comme les myctophidés ont un faibletaux de fécondité, ils sont sujets à des menaces de survie. L'exploitation sous la forme d'une pêche conventionnelle extensive peut réduire les stocks des poissons-lanternes dans des zones facilement accessibles, sans leur donner une chance de se régénérer et de se reconstituer. Des études dans lamer d'Oman ont déjà montré que le taux de capture de labiomasse a considérablement diminué d’environ 100 millions de tonnes métriques des estimations récentes d'environ 1,7 à 20 millions[39].
Des recherches pour comprendre lecycle de vie des myctophidés et leurs adaptations aux différents stress entre autres sont recherchées afin de raviver les stocks en déclin dans lesmilieux naturels grâce à deshabitats artificiels. Ces stocks élevés artificiellement peuvent répondre à la production defarine de poisson, d'huile de poisson plutôt que de stresser les réserves des océans[40].
Les dommages ou la perte de populations de myctophidés pourraient avoir de graves répercussions sur de nombreux autresorganismes, en particulier lesprédateurs supérieurs et d'autres poissons d'importance commerciale dans lesréseaux trophiques océaniques ouverts. Labiodiversité de cette communauté de poissons doit être conservée en protégeant leurs habitats, ce qui comprend également une étude détaillée et un inventaire des bioressources[41]. Il est possible que lespopulations de poissons-lanternes puissent soutenir despêcheries d'importance mondiale. De nombreuses espèces de myctophidés et degonostomatidés représentent ensemble environ 75% du total des captures mondiales potentielles de petits poissons océaniquesmésopélagiques dans l'océan Indien, en particulier lamer d'Oman. Sans oublier que les poissons myctophidés, en particulierBenthosema pterotum, sont parmi lesespèces cibles les plus disponibles dans le monde pour la recherche en biologiepélagique à de nombreux niveaux différents. En somme, leur statut de sensibilité est considéré comme intermédiaire avec une préoccupation mineure donc c’est une espèce pour laquelle le risque de disparition est faible[42].
Selon leWorld Register of Marine Species(19 février 2016)[43] :
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