Londres, au début duXXe siècle[1]. Eliza Doolittle, une pauvre fleuristecockney, demande au prétentieux professeur Higgins, qui se moque de son langage « primaire », des leçons de phonétique afin de parler comme une « lady dans une boutique de fleurs ». Le colonel Pickering, ami et collègue du professeur, propose un pari à ce dernier : transformer suffisamment Eliza pour la faire passer pour une grande dame raffinée lors d'une réception à l'ambassade deTransylvanie, quelques mois plus tard. Higgins relève le défi et installe la jeune fille chez lui au terme d'un contrat verbal dont la durée est fixée à six mois : Eliza ne payera pas ses leçons de phonétique mais elle sera le « cobaye » de Higgins, lequel s'engage à mettre toute sa science au service d'un projet, celui de la faire parler comme une duchesse, dont le test final sera l'apparition d'Eliza à un bal de la cour. Le père d'Eliza, un éboueur quelque peu anarchiste, plein de vitalité et animé d'une joyeuse verve populaire, vient s'enquérir des intentions du professeur et repart avec l'argent qu'il lui a demandé en compensation de la « perte » de sa fille.
Les leçons commencent, sans autre résultat dans un premier temps que celui d'exaspérer l'élève, jusqu'à ce qu'une nuit, vers quatre heures du matin, le miracle se produise et qu'Eliza parvienne à prononcer correctement la phrase fatidique : « The rain in Spain stays mainly in the plain »[2]. Ce premier succès donne lieu à une danse triomphale au terme de laquelle Eliza, s'avouant qu'elle aurait pu « danser toute la nuit », prend conscience du fait qu'elle est amoureuse de sonpygmalion.
Quelques leçons plus tard, Higgins et Pickering décident de montrer leur élève en public et la conduisent aux courses d'Ascot, dans la loge de la mère du professeur, une femme ouverte et intelligente qui fait partie de la gentry. Mais l'expérience tourne à la catastrophe lorsque Eliza laisse échapper dans un excès d'enthousiasme un retentissant « C'mon Dover, move your bloomin ' arse ! »[3] à l'adresse du cheval sur lequel elle a misé. Les aristocrates présents sont profondément choqués – à l'exception du jeune et naïf Freddy Eynsford-Hill, foudroyé par le charme de la jeune fille.
Le lendemain, Higgins tente de convaincre Eliza de revenir mais celle-ci, hésitante entre ses sentiments envers son Pygmalion et la perspective d'une possible indépendance, refuse comme elle a refusé auparavant sa main au pauvre Freddy. Le professeur se rend compte, alors qu'il rentre chez lui morne et solitaire, qu'il avait fini par « s'habituer » à elle. Alors qu'il réécoute uncylindre sur lequel il avait enregistré la voix de son élève, Eliza pénètre dans le bureau. Il lui demande ses pantoufles.
Lors de sa venue à Paris pour la première du film, Audrey Hepburn passa sous silence dans une interview le fait qu'elle était doublée pour les parties chantées.Marni Nixon, qui double Audrey Hepburn pour les chansons du film, prêta également sa voix àDeborah Kerr dansLe Roi et moi et àNatalie Wood dansWest Side Story[7]. Audrey Hepburn enregistra toutefois plusieurs chansons que l'on peut entendre dans les bonus DVD du film, dontWouldn't it Be loverly etShow Me qu'elle interprète de façon très convaincante.
L'édition DVD 2008 présente le film en version restauré avec notamment un remixage 5.1 de la version originale. La version française n'a en revanche pas été restaurée. Celle-ci a beaucoup été critiquée[réf. nécessaire] car souvent surjouée par rapport à la version originale. De plus, les travaux sur la phonétique et les différents jeux de mots ne sont pas bien retranscrits et multiplient les contresens. Enfin, la traduction enfrançais des chansons est parfois inexacte. On peut notamment citer la chansonJust you wait qui devient enfrançaisJ'vais t'en faire voir !
« Je pense queMy Fair Lady est un film charmant… Audrey a joué ça avec beaucoup de brio. Elle travaille dur… Elle est extrêmement intelligente, inventive, modeste… et drôle. Quand vous travaillez avec elle vous ne sauriez croire qu’elle est une superstar. Elle est pleine de tact, c’est la créature la plus charmante du monde. Rex Harrison est magnifique également, il a réalisé une grande performance comme il l’avait fait sur scène. » (George Cukor[8].)
↑Traduction : « La pluie en Espagne reste principalement dans la plaine ». Le-ain est en effet un des phonèmes qui distinguent en Angleterre l'anglais raffiné de l'anglais des classes inférieures. Dans la version française du film, l'équivalent est « Le ciel serein d'Espagne est sans embruns », jouant sur les prononciations [ɛ̃] et [œ̃] (« -ein » et « -un »), qui peuvent jouer en français un rôle discriminatoire équivalent. On peut voir la scène en anglaisici.
↑a etb« Film in 1966 », surawards.bafta.org(consulté le)
↑Il en fut de même pour d'autres actrices dans d'autres films. Par exemple,Ava Gardner dansShow Boat qui, bien que bonne chanteuse, fut doublée par une voix plus lyrique.