Le premier bâtiment à avoir accueilli le muséum de Toulon (de 1888 à 2010) abrite toujours la bibliothèque de la ville et lemusée d'Art.
L'histoire du muséum d'histoire naturelle deToulon débute par son inauguration, en avril1888, en présence du maireHenri Dutasta. Initialement mis en place comme section d'histoire naturelle générale (y compris tropicale) du « Musée municipal » consacré à l'« instruction publique », il était alors situé dans des locaux qu'il partageait avec la « section des Arts » (aujourd'huimusée d'Art) et la bibliothèque centrale, en centre-ville. À son inauguration, il présentait surtout des espèces exotiques ramenées de l'empire colonial français, à un public encore bon connaisseur de la nature provençale, mais friand de plantes et d'animaux exotiques méconnus à l'époque[4].
Le premier conservateur de l'établissement, de 1906 à 1936, fut Léon Pourcel[5], au décès duquel la gestion des collections du Muséum fut confiée par la Ville de Toulon à la Société de Sciences naturelles et d'Archéologie du Var (SSNATV) qui nomma Paul Royer (membre de l'Institut Français d'anthropologie) délégué à la conservation en 1938. Paul Georgeot, délégué à la restauration, lui succéda en 1945, fut nommé conservateur en 1948 et exerça cette fonction jusqu'à sa mort en 1965. Lezoologue Jean-Pierre Risterucci lui succéda l'année suivante.
Avec le développement de la télévision, puis des réseaux informatiques, et des documentaires sur la biodiversité, la connaissance par les publics des espèces exotiques a beaucoup progressé durant la seconde moitié duXXe siècle, tandis que celle de labiodiversité duVar diminuait. C'est pourquoi le Muséum s'est de plus en plus consacré à la natureprovençale et varoise (géodiversité, biodiversité,anthropologie), mise en valeur à la fois dans l'exposition permanente et dans les expositions temporaires (en moyenne deux par an). Il s'agit plus précisément de la natureterrestre, car plusieurs projets de muséesmaritimes ouaquariums se succédaient par ailleurs dans l'agglomération, dont aucun n'a finalement abouti.
La Ville de Toulon a administrativement transféré le Muséum en 2003 auConseil départemental du Var, déménageant en2010 l'établissement dans de nouveaux locaux départementaux au nord-ouest de la ville, dans la vallée duLas, le long de ce fleuve, dans lejardin des plantes deToulon, alors connu comme « parc Burnett », classé ENS (« Espace naturel sensible ») et JR (« Jardin remarquable »), au 737 chemin du Jonquet (607 pour lesGPS). La redéfinition du territoire d'action et cette nouvelle implantation confèrent au Muséum une responsabilité départementale dans la conservation et la présentation du patrimoine naturel terrestre, ainsi que dans la transmission des savoirsnaturalistes associés.
Excepté pendant lapandémie de Covid-19 qui a limité le nombre de visiteurs, le Muséum départemental du Var reçoit en moyenne des dizaines de milliers de personnes chaque année, dont environ 7 500 scolaires.
Le muséum départemental du Var présente les principaux domaines de l'histoire naturelle dans des espaces spécifiques : le« règne minéral » dans les salles permanentes du rez-de-chaussée, le« règne végétal » dans le jardin attenant et dans une vitrine du rez-de-chaussée, et le« règne animal » à l'étage. Il comporte trois sections dont la visite peut se faire librement ou commentée (sur rendez-vous pour des groupes à partir de 7 personnes) ; des ateliers pédagogiques sont organisés (également sur rendez-vous) pour les jeunes, scolaires ou non, pour les enseignants ou les professionnels de l'éducation. Le Muséum est donc un lieu demédiation scientifique qui rend compte des avancées de la recherche dans le champ des sciences naturelles. Les deux missions s'entrecroisent pour apporter et susciter de nouveaux regards sur l'environnement de l'espèce humaine. Les trois sections sont :
à l'étage, les collections d'animaux naturalisés ou reproduits, exposant principalement labiodiversité du département duVar ; undiorama sonore permet de revivre acoustiquement, en cinq minutes une journée d'été dans lagarrigue provençale ;
en 2018 ont été à l'honneur « l'Illustration naturaliste » et les collections insolites à l'occasion du 130-e anniversaire de l'établissement, occasion de l'exposition « 130 de découvertes », visible non seulement dans le bâtiment, mais aussi dans le jardin.
en 2019, le Muséum présente « Aliens ! Faune et flore venues d'ailleurs », puis « Jules Verne des abysses aux étoiles ».
de 2020 à l'automne 2021, présente les « Œufs » de toute sorte, en tant que phénomènes biologiques, objets scientifiques, objets de collection et objets culturels.
en 2023 la « Plongée sonore avec lescétacés » est à la fois visuelle et auditive[10].
en 2024-2025 « Tous champions, les records de la nature »[11].
L'établissement participe aux manifestations annuelles de diffusion de la culture naturaliste telles que lesRendez-vous aux jardins,Nuit des musées,Portes du Temps,Journées du Patrimoine etFête de la Science et organise ses propresDimanches des sciences. D'autres activités du Muséum sont les expertises naturalistes ou environnementales : géodiversité et biodiversité du Var, aménagement du territoire, saisies de douanes, prospectionsnaturalistes etpaléontologiques, collaborations avec le monde desarts et de la culture (par exemple en relation avec l'entomologie et l'œuvre deJean-Henri Fabre). En outre, il propose des ateliers interactifs, comme la « Nature à la loupe » en 2024, à dominanteornithologique etentomologique[12].
Pour ce faire, le Muséum départemental du Var travaille en partenariat[13] avec des institutions derecherche[14] et demuséologie[15] et a collaboré avec dessociétés savantes et des guides-naturalistes qui par périodes ont participé à la gestion de l'établissement de 1936 à 2000, à sa rénovation en 2011, et y ont assuré des médiations culturelles et scientifiques de 2000 à 2023[16].
Le muséum départemental du Var gère plus de 75 000 objets et spécimens constituant sacollection scientifique. Comme tout ne peut être présenté ensemble, les expositions temporaires thématiques mettent en valeur tel ou tel groupe d'échantillons. Dans l'exposition permanente il présente aux publics :
des collections debotanique :herbiers, « jardin des plantes préhistoriques », borne inter-active concernant les plantes patrimoniales, collection botanique vivante dans le « jardin des plantes duLas », classéjardin remarquable etespace naturel sensible ;
des collections dezoologie : lesmammifères du Var (grands prédateurs, ongulés...), lesoiseaux du Var (rapaces diurnes et nocturnes, oiseaux des mers, oiseaux des villes,canards,passereaux,limicoles,galliformes…), les reptiles et amphibiens (dont latortue d'Hermann), lesinsectes (morphologie d'un insecte, insectes emblématique du Var, insectes dangereux pour l'Homme, les plus beaux insectes du monde…) et la domestication (comment les Hommes créent et fontévoluer les espèces, la sélection artificielle).
Présentées ou non au public, les collections peuvent être consultées dans un but scientifique. Leur réorganisation, reconditionnement après déménagement etnumérisation sont en cours. Elles recouvrent les principales disciplines naturalistes :
Minéralogie : 1 523 spécimens identifiés
Paléontologie : 10 831 spécimens
Préhistoire, Anthropologie,Archéologie : 667 spécimens et 243 pièces de la collection Sempéré
↑Délibération exécutoire du Conseil départemental du Var n° A-39 publiée le 27 juin 2017 sur[1]
↑Sources de cet article : Sites[2] ;[3] ;[4], dépliants du MHNTV et rapports d'activités annuels des conservateurs Philippe Orsini et François Dusoulier.
↑Selon le dépliant de l'exposition « 130 d'histoire du Muséum » (2018)
↑L'Aoubre[16], les Amis de lapresqu'île de Giens[17], Back to the tree[18], Centre archeologique du Var[19], Férus[20], Chiroptères de Provence[21], Géoforum[22], Gulliver[23], InfloVar[24], Mer Nature[25], Naturelle balade[26], Ligue pour la protection des oiseaux[27], Proserpine[28], Reptilvar[29], Regard du vivant[30], Société de sciences naturelles et d'archéologie du Var[31], Vespiland[32] ou encore le Village des tortues[33].