
Lemusée Spitzner est un muséeanatomique créé en 1856 par Pierre Spitzner, d'origine allemande (Stahlberg, 4 octobre 1833–1896) et présentant desmoulages encire decorps humains ainsi que desmonstruosités. Ce musée est devenu ensuite uncabinet de curiosités médicales présenté sur les foires. La collection est visible dans les locaux de la Faculté de médecine de Montpellier depuis 2014.
Pierre Spitzner achète les quatre-vingt pièces de la collection de cires de Guillaume Dupuytren, chef de travaux de 1799 à 1801 aumusée Rouvière, alors entreposée au cloître des Cordeliers, en face de lafaculté de médecine. Grâce à ces pièces, Pierre Spitzner ouvre en 1856 à Paris son « Athaeneum, Muséum anatomique et ethnologique » dans le pavillon de la Ruche[1], place du Château d'eau (actuellementplace de la République). La finalité première du musée était de présenter les secrets du corps humain et aussi de visualiser les maladies que tous pouvaient contracter, notamment lesmaladies vénériennes. Il complète sa collection par les premières autopsies réalisées dans les hôpitaux. Afin de renouveler et compléter sa collection, Spitzner commande de nouveaux modèles anatomiques à descérisculpteurs, dont Baretta, Zeiler, Tramond, Vasseur, Talrich, Jurnelin ainsi qu'à des préparateurs desHôpitaux de Paris. Le développement de lasyphilis lui donne l'idée de créer une section complémentaire d'« Hygiène sociale » principalement destinée aux militaires dans une optique d'action de prévention.
En 1885, un incendie détruit l'espace d'exposition et, expulsé, il devientforain et sillonne avec sa collection les champs de foire de Belgique, Pays-Bas, Allemagne et Angleterre. À la mort du docteur, survenue en 1896, sa femme Désirée continue de sillonner les villes de Belgique avec son cabinet de curiosités. Elle meurt en 1939, mais les héritiers continuent d'exploiter le « musée » jusqu'en 1950, et remisent la collection dans un hangar près de Bruxelles, ce type d'exhibition n'étant plus au goût du public.
La collection est retrouvée en 1970 par la galeriste Margo Bruynoghe qui monte une exposition à Ixelles la même année, puis à Paris en 1980, à la Maison de la Communauté belge et aufestival d'Avignon en 1983. La collection dans son ensemble — forte de 350 cires — est ensuite mise aux enchères chezDrouot, achetée par les laboratoiresRoussel-UCLAF et, par après, offerte à laSociété anatomique de Paris.
À partir de 1997, la collection est exposée à Paris aumusée d'anatomie Delmas-Orfila-Rouvière. Elle est ensuite transférée, avec le reste des collections du musée, en 2014 dans les locaux de laFaculté de médecine de Montpellier[2].
Au début desannées 1930, le peintre belgePaul Delvaux trouve son inspiration dans ses visites à laFoire du Midi deBruxelles, où le musée Spitzner présentait en devanture des squelettes et une Vénus mécanique dans une embrasure encadrée de rideaux de velours rouge. Ce spectacle captive Delvaux, lui fournissant des motifs qui apparaissent dans ses toiles et ses dessins tout au long de son travail ultérieur[3].
Delvaux a immortalisé le musée dans une toile intituléeLe Musée Spitzner (collectionCommunauté française de Belgique,1943) et précédemment dans un dessin au même intitulé (1933)[4].
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