Aujourd'hui, lepanocho (le dialecte ancien parlé en Murcie) est une langue en danger d'extinction, car il est parlé essentiellement par les personnes âgées ; il fut en effet rejeté et dénigré pendant leXIXe siècle par la bourgeoisie murcienne.
Le catalan représente unsubstrat important du murcien. Après la Reconquista il était parlé dans toute la Murcie, dans une situation debilingüisme avec le castillan, avant que ce dernier ne s'impose progressivement.
Cette configuration particulière se traduit dans une influence initiale de substrat arabe, aragonais et catalan. Par la suite, pour des raisons géographiques et politiques, le murcien a subi une profonde influence de l’andalou, et c'est ce qui le caractérise le plus nettement dans l’actualité, les traits archaïques tendant à être supplantés par d'autres plus diffusés[1].
Aspiration voire chute de [s] en position finale ou implosive. Autour de Carthagène, comme enandalou oriental, création d'uneopposition voyelle fermée/voyelle ouverte pour retraduire le trait singulier/pluriel[4],[5],[6].
Assimilation dupoint d'articulation du [s] aspiré par la deuxièmeconsonne (obippo, cáccara pour obispo et cáscara), voire disparition (bácula pour báscula) ; la nature fricative du [s] et son assourdissement antérieur sont des caractéristiques qui s'étendent aux consonnes sonores qui les suivent (las jallinas pour las gallinas, las fotas ou las votas pour las botas, los zeos, efaratar, ejarrar, ejraciao etc)[4].
Seseo autour de Carthagène, avec un [s] majoritairementcoronal oupré-dorsal, comme en andalou. Dans les régions valenciennes de parler murcien toutefois, le [s] estapical, comme en Castille[7].
Amuïssement de consonnes sonores intervocaliques, en particulier /d/ ([ð] en castillan standard) (comío pourcomido ;pare pourpadre, ou vocalisationpaere), mais aussi /b/ (caeza), /g/ (juar pourjugar) ou /r/[4],[5].
Neutralisation de /l/ et /ɾ/ en position implosive ou finale, comme enandalou (farta pourfalta oucalpintero pourcarpintero)[5],[4].
Assimilation régressive des consonnes dans des groupes intérieurs comme /ds/ (adscribir), /bs/ (substracción), /ks/ (exponente), /rs/ (intersticio), /ns/ (constar), /rn/ (carne), /rl/ (Carlos), /kt/ (contacto), /dk/ (adquirir) ou /gd/ (Magdalena), par redoublement de la deuxième consonne ([maðða'lena] pour [maɣðale'na], consonne qui finit même par chuter : [maða'lena]).
Conservation des occlusives sourdes intervocaliques dans certains termes[8].
Cas de palatalisation de /l/ initial, comme en catalan[8].
Cas de conservation des groupes initiaux /pl/, /fl/ et /cl/, palatalisés en castillan[8].
Sur certains emprunts lexicaux, c'est l'affriquée [tʃ] et non la vélaire [x] (issu en castillan moderne du [ʃ] médiéval) qui est utilisée comme équivalent de l'affriquéevalencienne [d͡ʒ] :menchar (menjar en catalan, en castillancomer), etc.[8].
Diminutif en-ico (-iquio en panocho et-icho autour d'Albacete)[9].
¡Acho tío! ¿Cómo te fue ayeh´r con la zagalica aquella que conocih´te la otra noche en el bah´r? ¿Te pediste unas pataticas fritas con la cerveza y el zarangollo?
Espagnol standard :
¡Hola tío! ¿Qué tal te fue ayer con la muchacha aquella que conociste la otra noche en el bar? ¿Te pediste unas patatas fritas con la cerveza y el puré de calabaza y cebolla típico de Murcia?
Français :
Salut mec ! Comment ça s'est passé hier avec la fille que tu as connue l´autre soir dans le bar ? Tu as commandé des frites avec de la bière et de la purée de courge à l'oignon typique de Murcie?