Le motmultilinguisme (ainsi queplurilinguisme) décrit le fait qu'une communauté, ou une personne, soitmultilingue (ouplurilingue), c'est-à-dire qu'elle soit capable de s'exprimer dans plusieurs langues.
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Au Moyen Âge, le multilinguisme est omniprésent, en particulier dans les milieux ecclésiastiques[1],[2],[3]. Desprières juives et chrétiennes delangue d’oïl nous étant parvenues en portent témoignage[4].
La confusion entre « plurilinguisme » et « multilinguisme » est courante. Selon les concepts développés par la Division des Politiques linguistiques duConseil de l'Europe[5] (47 États membres) :
« Multilinguisme » fait référence à la présence, dans une aire géographique donnée, grande ou petite, de plusieurs variétés linguistiques (formes de la communication verbale, quel qu’en soit le statut) ;
« Plurilinguisme » fait référence au répertoire de variétés linguistiques que peuvent utiliser les locuteurs, dont lalangue maternelle et toutes celles acquises ultérieurement, là encore, quel que soit leur statut à l'école et dans la société et à quelque niveau que ce soit[6].« La compétence plurilingue et interculturelle est définie comme la capacité à mobiliser le répertoire pluriel de ressources langagières et culturelles pour faire face à des besoins de communication ou interagir avec l'altérité ainsi qu'à faire évoluer ce répertoire. La compétence plurilingue renvoie au répertoire de tout individu, composé de ressources acquises dans toutes les langues connues ou apprises et relatives aux cultures liées à ces langues (langue de scolarisation, langues régionales et minoritaires ou de la migration, langues étrangères vivantes ou classiques »[7].
En particulier on parle debilinguisme voire de trilinguisme lorsque deux langues voire trois langues entrent en considération. À l'opposé, on parle demonolinguisme (parfois unilinguisme) pour décrire le fait d'être monolingue, c'est-à-dire de parler une seule langue.
Mondialisation des échanges : dans ce contexte, le fait de parler plusieurs langues semble utile puisqu'elle facilite la communication interindividuelle. Le multilinguisme est aussi un métier (interprète);
Sauvegarde de langues minoritaires : le multilinguisme est aussi perçu par ceux qui le défendent comme une solution au problème de la disparition des nombreuseslangues. Ce problème menace ladiversité culturelle dumonde, en vouant à la disparition un nombre delangues très important, qui consistent pourtant en autant de façons différentes de voir, d'appréhender, de classifier et d'établir des relations entre les choses. On sait en effet que 90 % deslangues sont menacées d'extinction puisqu'elles devraient disparaître dans les 50 prochaines années[8].
Culture et formation de la personnalité : apprendre et parler plusieurs langues permettrait de mieux percevoir et comprendre les nuances socioculturelles des cultures associées à ces langues et selon une étude publiée en 2015 dans la revuePsychological Science, les enfants parlant ou entendant parler plus d'une langue seraient plus prompts à l'empathie que les autres[9]. Des écrivains font le choix du plurilinguisme, qu'ils appartiennent ou non à une aire de langue minorée (comme Michele Sovente dans la région de Naples). Leurs œuvres posent des problèmes particuliers lorsqu'elles sont traduites vers une langue de destination unifiée[10].
Dans le cadre de l'enseignement des langues : on peut y voir un projet humaniste mais également une instrumentalisation de l'enseignement des langues, au service de la construction d'unecitoyenneté européenne : « la notion d'enseignement des langues disparaît de la présentation historique au profit de celle de politique linguistique, et que cette dernière est elle-même mise au service de la construction d'un projet politique, celui d'une Europe multilingue et multiculturelle » (…) « la construction de ce projet depolitique éducative s'accompagne de la production d'uneidéologie, celle du plurilinguisme en tant que modèle dedéveloppement humain, et que, dans le même temps, l'éducation plurilingue et interculturelle se présente elle-même comme le seul horizon possible pour le développement de l'éducation et de l'enseignement des langues »[11].
Le multilinguisme a des avantages sur la cognition. Par exemple, le simple passage d'une langue à l'autre nécessite un développement de la flexibilité cognitive en ce qui concerne toutes les langues utilisées dans une conversation. En outre, on souligne que le choix de la langue (grammaire, vocabulaire) était considéré comme un moteur clé pour déclencher le processus de transfert cognitif[12].
Difficulté de mise en œuvre du multilinguisme dans l'Union européenne
Le multilinguisme constitue l’un des plus grands atouts de la diversité culturelle en Europe et, en même temps, l’un des plus importants défis à relever pour la création d’une Union européenne véritablement intégrée. Une plus grande attention doit être accordée à la suppression des obstacles au dialogueinterculturel etinterlinguistique[13].
Cette attitude, pourtant prévisible, a grandement contribué à faire progresser l'influence de cette langue sur le plan mondial. Paradoxalement, le laisser-faire européen a surtout profité aux intérêts commerciaux desÉtats-Unis d'Amérique, en leur permettant d'exporter leurs chansons, leurs films et leurs livres, aux dépens des langues nationales et régionales de l'Europe, mais aussi aux dépens de la richesse dupatrimoine culturel européen.
Pour rendre compte des processus de dynamique des langues, on peut néanmoins faire appel à un modèle simple et efficace qui combine deux forces (l’« utilisabilité » et le « maximin »). Ce modèle prédit, dans le contexte européen actuel, une convergence accélérée vers une hégémonie linguistique exercée par l’anglais. Une telle évolution, cependant, s’avère inefficace quant à l'allocation des ressources, injuste quant à la distribution des ressources, dangereuse pour la diversité linguistique et culturelle, et préoccupante quant à ses implications géopolitiques. Il est donc nécessaire d’examiner des alternatives à un tel scénario[15].
Voir également lerapport Grin pour la mise en place et la préservation du multilinguisme en Europe entre autres par l'adoption de l'espéranto comme langue commune pour favoriser l'apprentissage des autres langues de l'Union et sans qu'on impose sa langue à autrui.
L'apprentissage de langue et l'intégration des immigrants dans la société
Ce concept permet de comprendre les effets de l'apprentissage de langue par les communautés immigrées vivant dans la société en général. L'intégrationdes immigrants est un enjeu majeur pour les sociétés contemporaines, notamment dans des paysmulticulturels comme leCanada.
L'apprentissage de la languelocale par les immigrants entraîne divers effets socioculturels positifs :
Intégration communautaire : La langue permet auximmigrants de participer activement à lavie sociale de leur nouvelle communauté, ce qui renforce leur sentiment d'appartenance. «Les activités socialesen français visent à la fois à mieux connaître la société d’accueil[16]» et à élargir son réseau d’amisfrancophones.
Cohésion sociale : En surmontant «les barrièreslinguistiques[17]», les immigrants peuvent établir des relations et favoriser le respect mutuel, améliorant ainsi la cohésion sociale.
Maintien de l’identité culturelle : Dans de nombreux pays, les politiques de «plurilinguisme»[16] permettent « aux immigrants de conserver leurlangue maternelle[16] »tout en apprenant la langue locale, ce qui favorise une intégration harmonieuse et respectueuse de la diversité.
Défis de la discrimination et d'exclusion sociale : Les immigrants font face à des défis dediscrimination et d'exclusion sociale. Les barrières linguistiques peuvent entraîner une discrimination[18] qui limite l'accès aux services et aux opportunités. Apprendre la langue locale aide à réduire ces obstacles et à favoriser une meilleure inclusion.
Des études montrent que les immigrants qui apprennent la langue de leur pays d'accueil se sentent mieux intégrés et peuvent créer des liens sociaux plus solides.
Accès au marché du travail : Les immigrants qui maîtrisent la langue du pays d'accueil trouvent des emplois plus facilement et obtiennent de meilleures opportunités professionnelles[19].
Dans l'ensemble, l'intégration linguistique permet aux immigrants de contribuer pleinement à l'économie du pays d'accueil, tout en bénéficiant de meilleures perspectives d'emploi et destabilité financière.
Les systèmes éducatifs des pays d'accueil offrent généralement des programmes de soutien pour les jeunes immigrants, ainsi que pour les adultes, facilitant ainsi leur intégration scolaire et leur développement personnel :
Soutien linguistique et « alphabétisation[20]»: Les cours de langue et les programmes d’alphabétisation offerts aux immigrants permettent une meilleureadaptation scolaire pour les jeunes et un renforcement des compétences pour les adultes.
Développement personnel et confiance en soi : En apprenant la langue locale, les immigrants, notamment les jeunes, gagnent en confiance [« gençler özgüven kazanıyor»][21]et se sentent plus à l’aise dans leur nouvel environnement scolaire et social.
Alphabétisation familiale : L’apprentissage de la langue locale par les familles immigrées renforce les liens familiaux et contribue à une intégration harmonieuse tout en préservant l’identité culturelle des générations futures.
L'intégration linguistique est ainsi essentielle pour la réussite académique des enfants immigrants et pour l'autonomie des adultes, favorisant leur bien-être social et personnel.
Une alternative au multilinguisme imparfait est le multilinguisme soutenu par l'utilisation d’une langue construite conçue pour être utilisée comme seconde langue commune à tous, quel que soit le pays où l’on se trouve, pour assurer les fonctions de langue de communication à moindre coût, ou encore delangue pivot. Cette solution est notamment conseillée par lerapport Grin avec l’espéranto ; il existe d’autres langues à même visée, comme lepandunia.
Lapierre de rosette, l'un des premiers outils de transcodage multilingue de l'histoire (reconstitution possible de la stèle originelle).
Une autre solution serait le recours à une langue autrefois commune, comme lelatin enEurope[réf. nécessaire] que l'on qualifie souvent à tort de langue morte vu qu'il n'a jamais cessé d'être parlé et qu'il est même, actuellement, en pleine recrudescence. C'est la solution actuellement employée dans lemonde arabe, où l'arabe littéral est lalangue véhiculaire commune à tous les pays arabes (lalangue vernaculaire locale étant ledialecte arabe propre à chaque pays).
En fait, si le multilinguisme a des difficultés aujourd'hui, c'est plutôt parce que lagestion des langues n'est pas véritablement assurée sur laToile. L'ICANN et lalangue anglaise exercent unehégémonie sur la Toile.
Il existe des méthodes, basées sur l'emploi decommunautés d'intérêt, destandards de métadonnées, et de services, qui permettent de s'adapter à la diversité des langues employées en Europe et dans lemonde. Lalangue est un paramètre qui pourrait être mieux géré, afin que leslangages de balisage fréquemment employés sur laToile (HTML,XML, et leurs variantes) accèdent plus efficacement auxressources informatiques employées dans le monde dans différentes langues.
Nombre de linguistes ont publié en2017 une Déclaration pour un monde multilingue dans une quarantaine de langues[22] en ayant constaté que des millions de personnes à travers le monde se voient dénier leur droit fondamental à préserver, apprécier et développer la langue porteuse de l’identité de leur communauté. Ils suggèrent que cette injustice devrait être corrigée dans des politiques publiques soutenant des sociétés et des individus multilingues. Ils font des recommandations d’adopter un état d’esprit multilingue qui célèbre et promeuve la diversité linguistique comme une norme mondiale, qui lutte contre les discriminations linguistiques et développe des politiques publiques linguistiques en faveur du multilinguisme[23].
↑Claire Kappler et Suzanne Thiolier-Méjean (dir.),Le plurilinguisme au Moyen Âge. Orient-Occident, de Babel à la langue une, Paris, L’Harmattan,coll. « Méditerranée médiévale »,
↑Julien Stout, « Balbutier, jubiler,tochier. À propos de quelques usages sonores et formels du multilinguisme dans les prières juives et chrétiennes en ancien français »,Études françaises,vol. 60,no 3,,p. 49-89(lire en ligne)
↑Voir notamment l'une des publications où ce concept et les politiques relatives sont largement développées: Guide pour l’élaboration des politiques linguistiques éducatives en Europe : de la diversité linguistique à l’éducation plurilingue –Conseil de l’Europe (page 40)[1]
↑Bruno Maurer,Enseignement des langues et construction européenne. Le plurilinguisme, nouvelle idéologie dominante, Paris, éditions des archives contemporaines,, 158 p.(ISBN9782813000668,lire en ligne)
↑ab etcRalalatiana, Michela Claudie et Michèle Vatz-Laaroussi, « Quand Projet d’Immigration Rime Avec Inscription Dans Les Cours de Francisation. La Trajectoire Langagière de Neuf Immigrantes Scolarisées Dans La Région Montréalaise »,Diversité Urbaine,vol. 15,no 1,,p. 87–107(lire en ligne[PDF])
↑Monika Jezak,, « Politiques Des Langues, Pratiques Langagières et Parcours d’Intégration Des Immigrants Adultes À La Communauté Francophone Minoritaire d’Ottawa »,rants Adultes À La Communauté Francophone Minoritaire d’Ottawa.” Francophonies d’Amérique,vol. 46,,p. 97–125(lire en ligne[PDF])
↑Mianda Gertrude, « Genre, langue et race : l’expérience d’une triple marginalité dans l’intégration des immigrants francophones originaires de l’Afrique subsaharienne à Toronto, Canada »,Francophonies d’Amérique,vol. 46,,p. 27-49(URL:https://doi.org/10.7202/1064886ar.[PDF])
↑Leyla, Sall, Benoit Bolland, et Benoit Bolland, « L’Acadie du Nouveau-Brunswick et les immigrants francophones. Un modèle d’intégration économique par les marges »,Revue Européenne Des Migrations Internationales,vol. 67,,p. 67-90(lire en ligne[PDF])
↑Gillardin, Bernard, « L’apprentissage de La Lecture En Français Par Une Population Immigrée de Langue Courante Étrangère »,Migrants Formation,vol. 51,no 1,,p. 79–84(lire en ligne[PDF])