Muhammad al-Mahdî (arabe :أبو القاسم محمد بن الحسن المهدي Abû al-Qāsim Muḥammad ben al-Hasan al-Mahdīy, en arabe :مَهْدِيّ Mahdīy signifie(homme) guidé par Dieu) aussi connu comme l'Imam Zaman (arabe : إمام الزمان), est pour leschiitesduodécimains le dernierImâm de la lignée des Douze, 11 qui sont tombés en martyrs, tandis que le 12e est le sauveur ultime de l'humanité dans l'eschatologie chiite, qui émergera à la fin des temps accompagné deʿĪsā (Jésus, en arabe) avec pour ordre de rétablir la paix et la justice surTerre quand elle aura été remplie d'injustice[2],[3].
La tradition chiiteimamite rapporte que l'Imam al-Mahdî fera partie desAhl al-bayt, il sera un descendant du prophète de l'islam,Ali ibn Abi Talib,Fatima Zahra,Ali Zayn al-Abidin etHasan al-Askari. Il sera le Douzième Imam des Imams de Ahl-al-bayt, sa vie sera prolongée, son occultation sera prolongée et sous son apparence l'Islam gouvernera le monde.
Le père de Muhammad al-Mahdî estHasan al-Askarî, onzième imam chiite qui, selon la tradition, est mort empoisonné par lecalifeabbassideAl-Mu`tamid en874. Sa mère Malika, était une princesse byzantine descendante deBarnabé, l’apôtre de Jésus, réduite en esclavage après les conquêtes arabes; elle fut mariée secrètement avec l'imamHasan al-Askarî, puis renomméeNarjis Khatun[4].
LesAbbassides persécutaient leschiites, de ce fait lesimams devaient rester très prudents, l'idée de se cacher et de ne s'adresser aux fidèles qu'à travers des messagers était bien acceptée. Plus d'un siècle avant, lesIsmaéliens avaient dû pratiquer cela, leurs trois premiers imams étaient restés cachés endossant le rôle de simples commerçants, ne s'adressant aux croyants qu'à travers des porte-parole appeléshujja (arabe :حُجّةḥujja,argument; preuve; témoignage).
On sait si peu de chose sur Muhammad al-Mahdi que les musulmans n’adhérant pas au chiisme duodécimain peuvent douter de son existence historique. Sa naissance fut tenue secrète et les espions abbassides, malgré leurs recherches, ne purent le trouver. À la mort de Hassan al-Askarî, un de ses disciples, Muhammad ibn Nusayr al Namirî, ne crut pas en l’existence de cet héritier et il créa une secte dissidente, lesNusayrites.
À la mort de son père, il n’a que cinq ans. Au cours des funérailles, son oncle Ja`far ben `Ali s'apprêtait à diriger la prière lorsque l'enfant vint dire à son oncle : « Éloigne-toi mon oncle, seul un imam peut conduire la prière de funérailles d'un autre imam ». L'oncle s'écarta et Muhammad al-Mahdi affirma ainsi son droit au titre d'imam. Alertés, les soldats essayèrent de le trouver afin de le tuer, mais en vain. L'enfant se serait volatilisé, il aurait été vu la dernière fois dans une pièce (sardar) de la maison familiale. Il se serait enfui par un puits[5].
Dès cet instant, la première occultation débuta, c'est lapetite occultation « Ghaybat-é-Soughrâ» (arabe :غيبة ġayba,absence ; occultation ; disparition). Il aurait assumé l'imamat à l'âge de 5 ans alors que suivait la mort de son pèreHassan al-Askari[6]. Dès les premières années de son Imamat, il ne contactera ses disciples qu'à travers l'intermédiaire desQuatre Représentants (arabe: الارْبع نُوّاب nuww āb al-arba`, les quatre représentants) appelés les portes (arabe: باب bāb), pendant une période de 69 ans.
En cas de problème ou de question à poser à l'imam, les croyants s'adressaient au représentant qui rapportait ensuite la réponse de l'Imam, authentifiée par son sceau et sa signature. Les représentants récoltaient aussi l'aumône légale (arabe :زكاةzakāt,aumône) et la taxe du cinquième (arabe :خُمْسḫums,cinquième ;khums) au nom du douzième imam.
En939, l'Imam fit annoncer la mort prochaine du dernier représentant et l'entrée dans la grandeoccultation. Quelques jours après cette annonce, as-Samarri était mort. Depuis ce temps l'Imam ne s'est plus manifesté. C'est l'ère de lagrande occultation « Ghaybat-é-Koubrâ ». Les musulmans chiites croient que l'Imam va réapparaitre pour mettre fin à l'oppression et ramener la justice[7].
↑Islamique messianisme, al Mahdi: Étude du concept principal de l'Imâm sauveur par les Shi'ites Duodécimains, Abdulaziz Sachedina, P136
↑Amir-Moezzi, MohammadAli, « La figure de ‘Alī b. Abī Ṭālib entre histoire et eschatologie (suite) »,Annuaire de l'École pratique des hautes études (EPHE), Section des sciences religieuses. Résumé des conférences et travaux,no 124,(ISSN0183-7478,lire en ligne, consulté le)