Le territoire estcolonisé par l'Empire colonial portugais en 1498. Après plus de quatre siècles de domination coloniale, uneguerre d'indépendance se déclenche en 1964 opposant le Portugal auFront de libération du Mozambique (FRELIMO), un mouvement armé anticolonialiste. Le pays obtient son indépendance en 1975 à la suite de larévolution des Œillets en tant querépublique communiste avec FRELIMO commeparti unique. Deux ans plus tard, une guerre civile éclate en 1977 entre le gouvernement du FRELIMO et les rebelles anti-communistes de laRésistance nationale du Mozambique (RENAMO). Elle se termine en 1992 à l'issue des accords de paix entre RENAMO et FRELIMO instaurant le multipartisme. Cependant, FRELIMO reste le parti dominant malgré le changement de son idéologie du communisme au socialisme démocratique en 1989.
Dès avant l'an mil, de nombreux échanges commerciaux étaient réalisés avec les commerçants arabes mais aussi de l'Ouest de l'archipelindonésien. Ainsi un capitaine persan,Ibn Shahriyar, dans sonLivre des merveilles de l'Inde, rapporte le témoignage d'un marchand arabe du nom d'Ibn Lakis qui, en 945, voit arriver sur la côte du Mozambique un millier d'embarcations montées par desWaq-Waq qui viennent d'îles « situées en face de la Chine »[6] chercher des produits. Une grande partie de la population littorale au nord est déjà convertie à l'islam.
En 1964, le FRELIMO lance laguerre d'indépendance du Mozambique qui se poursuit dix ans. Le FRELIMO n'attend pas le retrait des troupes portugaises de l'Angola pour développer sa propre administration dans les régions « libérées ». Le nombre d'écoles et l'alphabétisation augmentent, des centres de santé sont créés et des cultures agricoles se développent, organisées par le mouvement. En 1973, les premiers « comités du parti » sont créés et l’« École du parti », chargée de former idéologiquement ses cadres[9].
Au terme de laguerre d'indépendance du Mozambique, le pays obtient son indépendance le, sous le nom deRépublique populaire du Mozambique et devient unrégime communiste que l'ancien mouvement indépendantiste, leFRELIMO, dirige en tant queparti unique.Samora Machel est élu président et met en place un certain nombre de réformes, notamment agraires[10]. Le régime de Samora Machel entreprend également une lutte autoritaire contre le tribalisme et tente de réduire l'influence des religions, ce qui sera mal accepté par une partie de la population.
La première année de l'indépendance est pleine d'espoir, et le régime trouve de nombreux soutiens dans le camp socialiste (URSS,Cuba,Yougoslavie), comme dans la gauche occidentale. Mais le Sud du pays connaît une situation compliquée du fait de la proximité de laRhodésie et l'Afrique du Sud, tous deux hostiles au nouveau pouvoir, et l'accusant de recueillir des opposants. À partir de 1976 commence un conflit armé, qui dégénère dans uneguerre civile sanglante. LaRENAMO, anti-marxiste et soutenu par Rhodésie et l'Afrique du Sud , entretient une guérilla qui s'étend et fait près d'un million de morts en quinze ans. La guérilla de la Renamo est si sanglante qu'elle est comparée aux Khmers rouges cambodgiens[11].
Cela entraîne aussi le pays dans la faillite. Il devient pour les économistes le pays le plus pauvre du globe en 1986, une année qui voit également mourir le président Samora Machel dans un accident d'avion.Joaquim Chissano fait partie du comité central du FRELIMO qui assure l'intérim à la tête de l'État. Le, il prend seul la présidence de la République. À la fin de la guerre civile, en 1992, les accords de paix permettent l'instauration d'une démocratie de type occidental : le FRELIMO, ayant abandonné l'idéologiemarxiste-léniniste, demeure au pouvoir par la voie des urnes, Joaquim Chissano est élu président lors de l'élection présidentielle de 1994, tandis que la ReNaMo est démilitarisé et devient un parti légal[12].
Armando Guebuza, du FRELIMO, est président de à. Filipe Nyusi, toujours du FRELIMO, lui succède en 2015[16].
À partir de 2017, ont lieu dans le nord du pays plusieurs attaques de groupuscules islamistes que le gouvernement s'efforce de combattre[17].
Le président Filipe Nyusi, candidat du parti au pouvoir, le FRELIMO, est réélu en pour un deuxième mandat de cinq ans avec 73 % des suffrages. Son parti, le FRELIMO, remporte 184 des 250 sièges à l’Assemblée nationale et dirige l’ensemble des dix provinces du pays. Les conditions de déroulement du scrutin et les résultats de cette élection sont une nouvelle fois contestés[18].
En, lecycloneIdai provoque au moins 650 morts, des centaines de milliers de déplacés, plus de 1,8 million de personnes sous assistance humanitaire et de considérables dégâts économiques[19].
À partir d', laprovince de Cabo Delgado, au nord du pays, est touchée par une insurrection djihadiste menée par le groupeAnsar al-Sunnah qui prête allégeance à l'État islamique en[20],[21],[22]. Le 24 mars 2021, une attaque à proximité dePalma fait plus de 1400 morts ou disparus dont 55 employés chargés de la mise en œuvre du projet d'extraction gazière et de liquéfaction prévu dans le secteur. Elle entraîne la mise en sommeil du projet jusqu'en 2023[23].
En 2024, les autorités ont fait état de plusieurs dizaines de morts causés au Mozambique par lecycloneChido, de lasaison cyclonique 2024-2025 dans l'océan Indien sud-ouest, qui a provoqué des pluies torrentielles et des vents violents. Le cyclone a frappé les provinces côtières deNampula etCabo Delgado tôt dimanche le, causant des dégâts énormes et coupant l’électricité.
Le Mozambique est unerépublique. Leprésident est élu pour un mandat de cinq ans. Dès l'indépendance, le pouvoir est aux mains d'un parti politique dominant, laFront de libération du Mozambique (FRELIMO). Aux yeux des observateurs internationaux et de l'opposition, les élections de 2004 ont été entachées de fraudes et d'irrégularités.
Le, un nouveau code pénal entre en vigueur au Mozambique, dépénalisant l’homosexualité et l’avortement[24].
Domaine des savanes coupées par des fleuves venant des plateaux d’Afrique anglophone. Le relief est plus relevé à l’intérieur. Lemont Binga est le point culminant avec 2 436 m.
Le Mozambique figure parmi les cinq pays les plus touchés par descatastrophes naturelles entre 2000 et 2019, selon l’Indice mondial des risques climatiques (IRC). Lescyclones etsécheresses en particulier y sont fréquents[25].
Le Mozambique est l'un des pays les plus pauvres du monde. Il y a environ 74,5% de la population mozambicaine vivant sous leseuil de pauvreté (avec moins de 1,90$/jour)[26].
L’économie repose essentiellement sur l'agriculture. Environ un actif sur cinq travaille dans le secteur primaire. Des années 1970 à 1990, l’agriculture était entièrement collectivisée. Depuis les années 2000, elle juxtapose des petites fermes familiales et de grandes exploitations appartenant à de grandes entreprises. Les agriculteurs n’arrivent pas à satisfaire les besoins alimentaires mais le pays exporte néanmoins du coton, du sucre, ducoprah[n 1], une forte production denoix de cajou et une forte production de crevettes. Le pays est aupalmarès des huit premiers producteurs de coton d'Afrique de l'Est, du Sud et du Nord au milieu des années 2010.
Les principaux atouts de développement du pays sont dans les secteurs du tourisme et dans l’industrie minière. En 2007, de grands projets d'exploitation du sous-sol[29] ont vu le jour pour exploiter les sablesminéralisés, lecharbon, l'or, labauxite et letantale.
L'économie et la politique sont aux mains d’une très petite élite descendant desassimilados, les Africains assimilés par les Portugais durant l’époque coloniale, et une autre plus importante venant de l'Afrique du Sud, voisine. La plupart de la main d’œuvre est mal formée. Le système de formation a été influencé par le passé colonial du pays, mais avec un système secondaire et universitaire peu développé. La colonisation portugaise a occidentalisé les élites en leur imposant une scolarité portugaise, mais juste de niveau primaire. Les élites qui ont conduit le pays à l'indépendance ont transmis à la masse l’éducation qu'ils ont, eux, reçue. L’économie est frappée par la fuite des cerveaux, les rares universitaires formés préférant s'expatrier.
L'aide et les investissements internationaux ont permis au pays de faire quelques progrès spectaculaires. La croissance duPIB est à peu près de 7 % chaque année. En 2009, le Mozambique est lepays qui a la plus faible dette publique en pourcentage du produit intérieur brut avec un taux de 3,7 %. Néanmoins, la découverte en d'une dette cachée de plus de deux milliards de dollars, liée à des emprunts opaques réalisés par des entreprises publiques, donne un coup de frein à la croissance qui chute à 3 % entre 2016 et 2017[30]. Le pays se déclare en défaut de paiement en[30].
Cependant le manque d’infrastructure, la corruption et la forte prévalence dusida (qui a dramatiquement réduit l’espérance de vie) sont des freins au développement, ainsi que la présence de conflits armés ou d'instabilités civiles à ses frontières, ou des troubles locaux subsistant encore de façon sporadique à la suite de la longue guerre civile, et des difficultés environnementales avec leurs lots de populations déplacées à la suite de graves inondations et de périodes d’intense sécheresse.
À partir de 2010, d'importantes réserves de gaz sont découvertes au large des côtes septentrionales du pays. Elles constitueraient les4es réserves les plus importantes au monde après leQatar, laRussie et l'Iran[30]. La localisation de cesgisements constitue un atout du fait de leur facilité d'acheminement vers le marché asiatique. D'ici 2025, le pays peut également devenir l'un des principaux producteurs de charbon[30].
Le pays a perdu beaucoup d'habitants lors de la traite et de sa guerre civile, et la population jeune (la moitié des habitants a moins de 20 ans) augmente rapidement.
En dépit d'un taux de natalité élevé (5 enfants par femme), la croissance naturelle est freinée par la pandémie dusida (12 %). L'accès aux moyens de contraception est limité.
Sur les 43 langues recensées au Mozambique[32], les principales, par leur nombre de locuteurs de plus de 5 ans, selon le recensement de 1997[33], sont : l'emakhuwa (3 291 916 locuteurs, soit 26,3 % de la population de plus de 5 ans), lexichangana (1 423 327, soit 11,4 %), l'elomwe (985 920, soit 7,9 %), lesena du Mozambique (876 057, soit 7,0 %), leportugais (809 186, soit 6,5 %), et l'echuwabo (786 715, soit 6,3 %). En ce qui concerne la langue portugaise, selon le recensement de 2007[34], 50,4 % de la population sait la parler (80,8 % en ville et 36,3 % en campagne) contre 39,5 % en 1997 et 24,4 % en 1980 ; 12,8 % l'utilise comme langue principale à la maison (8,8 % en 1997) ; et 10,7 % la considère comme leur langue maternelle (6,5 % en 1997 et 1,2 % en 1980). ÀMaputo, la capitale, c'est même 42,9 % des habitants de 5 ans et plus qui ont le portugais comme langue maternelle[34] et 55,2 % comme principale langue au quotidien[réf. nécessaire]. Entre 1997 et 2007 la langue portugaise a progressé dans tout le pays[35]. Leslangues bantoues représentent quant à elles les langues maternelles de 85,2 % de la population du pays (93,5 % en 1997 et 98,8 % en 1980)[34]. L'Anglais est une langue étrangère très présente parmi les membres de l'élite du pays.
Principales langues maternelles au Mozambique par le nombre de locuteurs de plus de 5 ans selon le recensement de 1997[33]
Le pays compte environ 101 ethnies, les plus importantes étant lesMakondés, lesTsongas, lesYaos et lesShonas. Il y a également environ 45 000 Européens et 15 000 Sud-Asiatiques, représentant moins de 2% de la population[37].
La Direction nationale des affaires religieuses au ministère de la Justice affirme que leschrétiens évangéliques représentent le groupe religieux le plus rapide en croissance dans le pays. En général, les communautés religieuses ont tendance à trier leurs membres à travers des lignes ethniques, politiques et économiques.
Au Mozambique, des dizaines de milliers de personnes meurent ou tombent malades en raison du manque d'accès à l'eau potable. Ladysenterie, lecholéra et les autres maladies hydriques figurent parmi les principales causes de mortalité, avec lepaludisme et lesida. Selon lesNations unies, chaque année, plus de 20 000 enfants décèdent de maladies hydriques[39].Le pays est bénéficiaire de l'aide internationale et notamment de la part d'Unitaid, ce qui lui a permis notamment de recevoir le traitement de 25 000 enfants par desantirétroviraux[40].
L'espérance de vie total à la naissance était de 60 ans en 2022[41] ; le pourcentage de personnage âgée de 12 à 23 ans, immunisées contre la rougeole était de 65% en 2023, gagnant 3% depuis 2021 (62%) mais en 2019 il était de 83%.
Le niveau d'éducation au Mozambique est de neuf ans pour les garçons et de sept ans pour les filles, ce qui donne une moyenne de 8 ans d'éducation[42] (2005) ; le ratio fille/garçon des inscriptions au primaire et au secondaire était de 0,91 en 2020[41] .
Le pourcentage d'enfant (âgé(e) de 7 à 14 ans) mozambicain actifs économiquement est de 27,4% en 2008 et le travail des enfants (travail familiale non-rémunéré) était de 90,4% également en 2008[41] selon laBanque mondiale.
La sélection mozambicaine de football a disputé quatre fois laCoupe d'Afrique des nations, mais elle n’a jamais disputé uneCoupe du Monde. Elle occupe le 96e rang dans le classement FIFA en date de décembre 2024; qui enregistre une nette progression dans la performance de l'équipe, sachant qu'elle occupait le 113e rang en date de septembre 2023[43].
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↑« Mozambique. Le chef de l'État sortant, Joaquim Chissano, remporte l'élection présidentielle Un homme aux multiples visages »,Le Monde,(lire en ligne)
↑Bertrand Le Gendre, « Le Mozambique mise sur le développement de l'Afrique australe »,Le Monde,(lire en ligne)