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LeMouvement pour la communauté (MPC) est créé àParis le parJacques Dauer (animateur des jeunes duRPF),Louis Joxe etRaymond Schmittlein[1]. Appelé « Mouvement Pour la Coopération », àAlger[2], il a pour objectif premier de soutenir la politique algérienne deCharles de Gaulle, et pour vocation politique, de réconcilier les deux communautés algérienne et européenne. Ce mouvement deviendra très vite un groupe surnommé « Le Talion », qui agira dans l'ombre, pour contrer l'OAS[3] et utilisera les mêmes méthodes dures, comme le plasticage, enlèvements et tortures[4]. Sous la direction dePierre Lemarchand, un groupe de 200 combattants non authentifiés ou, pour peu d'entre eux, appartenant auSAC[5], est recruté par le gouvernement en place soutenu par les ministresRoger Frey et son assistantAlexandre Sanguinetti.
À la fin de laIVe République, une organisation de jeunesgaullistes issus duRPF va soutenir énergiquement la politique du Général de Gaulle, publiant tout d'abordParis-Jeunes pendant la Traversée du désert, puisLe télégramme de Paris[6]. Ces militants ont fourni la base du MPC, mouvement destiné théoriquement à soutenir la politique gaulliste de la Communauté des pays ayant acquis leur indépendance vis-à-vis de la France. En 1966, après les difficultés liées aux affaires d'Algérie, ils formeront leFront du Progrès, ce changement de nom symbolisant une volonté de renouvellement dans ce courant dugaullisme de gauche d'abord marqué par le militantisme gaulliste en Algérie. LeFront du Progrès fusionnera plus tard avec d'autres partis au sein duMouvement solidarité participation. En 1994, Jacques Dauer fonde l'Académie du gaullisme et en assure le poste de secrétaire général. Il meurt le.
Il faut distinguer entre le MPC de Paris, dirigé parJacques Dauer etMichel Rodet, aux buts essentiellement politiques, et l'activisme qui s'est déployé sous son égide sur le terrain, en Algérie, en réponse aux assassinats de ses militants par l'OAS[réf. nécessaire]. Ces agents du MPC d'Algérie, militants ou mercenaires, étaient chargés, sous la direction deLucien Bitterlin et d'André Goulay, anciens du service d'ordre du RPF, de contrer et de démanteler les réseaux formés par l'Organisation de l'armée secrète qui prenaient racine dans la populationPieds-noirs d'Algérie et qui de surcroît, menaçaient la politiquegaulliste. Selon ses détracteurs, le MPC avait carte blanche[Qui ?] pour mener à bien ses actions et fut rebaptisé Mouvement pour la coopération pour les besoins de ses activités, mais surtout, il fut chargé d'infiltrer le mouvementOAS et d’en éliminer des membres actifs. Cependant, d'après son témoignage[7], Jacques Dauer prend ses distances avecLucien Bitterlin et tous ceux qui risquent d'utiliser le nom du MPC pour des actions armées, comme le montre le communiqué qu'il publia le, l'objet du MPC se limitant à du militantisme et à la de la propagande politique, et non de verser dans l'activisme. Jacques Dauer suspend les fonctions deLucien Bitterlin par lettre du et procède à la dissolution du MPC d'Algérie[8]. Il faut également lire le témoignage et les explications de Jacques Dauer etMichel Rodet dansLes orphelins du gaullisme (Julliard, 1962).
L’ancien ministre gaullisteLouis Terrenoire écrit que « parmi les gaullistes qui étaient ardemment désireux de militer pour (…) tenter de « sauver » les pieds-noirs de l’OAS, Lucien Bitterlin décida (…) d’implanter le Mouvement pour la Communauté (MPC) qui avait ses assises en France et que présidait le Cadi Benhoura »[9]
Le Talion succède au MPC[10], et sa base se situe dans la villa Andréa(Dar Es Saada), sur les hauteurs d'El Biar aux environs d’Alger, les membres engagés dans ce mouvement composé de policiers volontaires mais aussi de personnes peu recommandables et difficilement contrôlables étant confrontés aux violences duconflit algérien.
L’affaireCamille Petitjean, que lesbarbouzes torturent et assassinent à la demande du chefFLN de la zone autonome d'AlgerSi Azzedine[11], et qui sera révélée par tous les quotidiens français et plus particulièrement par le journalL'Écho d'Alger, révolte et indigne l'opinion française. En dépit de quatre années d'enlèvements et de tortures, le ministre de l'Intérieur Roger Frey, à une question d'un député, à l'Assemblée nationale, le, répond ainsi :
« J'affirme solennellement, une fois pour toutes, qu'il n'y a pas en France de police parallèle et qu'il faut que cessent ces calomnies odieuses, ces racontars déshonorants, ces histoires de barbouzes, qui n'ont même plus le mérite d'être drôles. Il faut que le pays sache qu'il n'y a en France que les forces régulières de la Sûreté Nationale, de la Préfecture de Police et de la Gendarmerie Nationale[12]. »
Le Talion-MPC, étroitement lié avec certains services de police (notamment la mission C, structure formée de policiers fidèles au général de Gaulle), avec plusieurs indépendantistes algériens du FLN, avec le Parti communiste en Algérie et l'Association pour le soutien àCharles de Gaulle (dirigé parYves Le Tac)[13], était financé sur les fonds secrets gérées par la délégation du gouvernement d'Algérie, placée sous la direction deJean Morin[réf. incomplète][14]. La Délégation du gouvernement en Algérie (délégué général :Paul Delouvrier de 1958 à 1960 et qui fut remplacé par Jean Morin)[15] publie un communiqué niant l’existence de polices parallèles enAlgérie[réf. nécessaire]. Toutefois, après cette annonce, les membres du Talion-MPC , qui avaient été appelésbarbouzes par l'OAS, arrêtent leurs opérations et sont rappelés en France métropolitaine. Ce retour fut aussi la conséquence des combats acharnés entre OAS et Talion-MPC qui ont mené à l'élimination de près de la moitié des membres de ce dernier[réf. nécessaire]. L'ensemble des fonds consacrés à ces opérations a été évalué à environ 990 millions de francs (soit à peu près 150 millions d'euros).[réf. nécessaire].