Ne doit pas être confondu avecMouvement pour le Pakistan.
| Mouvement du Pakistan pour la justice (ur)پاکستان تحريک انصاف | |
Logotype officiel. | |
| Présentation | |
|---|---|
| Chef | Gohar Ali Khan |
| Fondation | |
| Scission dans | PTI-N(2012) PTI-G(2018) IPP(2023) PTI-P(2023) |
| Siège | Sector G-6/4 Islamabad,Pakistan |
| Fondateur | Imran Khan |
| Vice-président | Vacant |
| Positionnement | Centre ouattrape-tout |
| Idéologie | Nationalisme pakistanais Populisme Démocratie islamique Conservatisme Islam politique |
| Couleurs | rouge etVert |
| Site web | www.insaf.pk |
| Représentation | |
| Sénateurs | 22 / 96 |
| Députés | 0 / 336 |
| Députés du Pendjab | 28 / 371 |
| Députés du Sind | 5 / 168 |
| Députés de Khyber Pakhtunkhwa | 0 / 145 |
| Députés du Baloutchistan | 0 / 65 |
| Députés du Gilgit-Baltistan | 22 / 33 |
| Députés de l'Azad Cachemire | 32 / 53 |
| modifier | |
LeMouvement du Pakistan pour la justice (enourdou : پاکستان تحريک انصاف ;Pakistan Tehreek-e-Insaf,PTI) est unparti politiquepakistanais fondé parImran Khan en 1996, qui devient la première force du pays après lesélections législatives de 2018.
Fondé le, le parti est longtemps resté marginal, mais devient avec lesélections législatives de 2013 l'une des principales forces du pays, rivalisant avec les partis historiques. Le mouvement est proche dunationalisme pakistanais et entend avoir une position centrale sur l’échiquier politique. Il est très critique envers les deux principaux partis, laLigue musulmane du Pakistan (N) et leParti du peuple pakistanais. Son discours se centre souvent autour de la lutte contre la corruption et la souveraineté du pays. Son slogan est « justice, humanité etestime de soi ».
Le parti a réalisé des performances négligeables lors desélections législatives de 1997 etde 2002 où il n'a jamais remporté plus d'un siège. Il prend part aumouvement des avocats en 2007 mais boycotte lesélections de 2008 pour protester contre les mesures prises par le présidentPervez Musharraf. Il émerge à partir de 2011 en réunissant des foules importantes et obtenant le ralliement de nombreux hommes politiques. Après lesélections de 2013, le parti devient la troisième force de l'Assemblée nationale et prend le contrôle du gouvernement local de la province deKhyber Pakhtunkhwa. Le mouvement accède au pouvoir après son succès auxélections de 2018.
Le manifeste du parti énonce notamment que « le programme de la résurgence du PTI exprime les aspirations longtemps négligées de notre peuple et énonce la vision d'une République islamique moderne qui prône la tolérance, la modération et la liberté de pratiquer la religion de son choix » et souhaite promouvoir « une société juste fondée sur une culture démocratique et l’État de droit. »[1]. Parmi ses objectifs, on trouve le renforcement de l'indépendance de la justice, la promotion de l'éducation pour tous, la protection des minorités et des femmes ainsi que leur meilleure représentativité. Dans le même temps, la liste des objectifs contient le renforcement des dispositions religieuses dans laConstitution sur des « bases non sectaires »[2].
Le PTI soutient par ailleurs la fin de laguerre contre les groupes islamistes qui agissent dans le nord-ouest du pays en établissant un accord de paix. Selon lui, cette guerre est menée sous la pression internationale et a conduit à aggraver le terrorisme et l'extrémisme dans le pays. Il propose que lePakistan mène la lutte contre le terrorisme selon son propre calendrier et dans le respect de la souveraineté du pays. Ainsi, le PTI s'oppose auxattaques de drones américains dans lesrégions tribales.

Le parti est fondé le parImran Khan, un ancien joueur decricket très populaire auPakistan. Moins d'un an après sa création, il participe auxélections législatives de 1997 où il ne remporte aucun siège malgré avoir réuni 314 820 suffrages (1,7 %).
Auxélections législatives de 2002, le parti remporte un siège, détenu parImran Khan, et réalise 0,8 % des voix au niveau national, soit environ 230 000 suffrages. Cette unique circonscription gagnée se situe dans ledistrict de Mianwali, dans le nord-ouest de la province duPendjab.
À partir de 2007, le PTI participe aumouvement des avocats pour protester contre la révocation par le présidentPervez Musharraf de nombreux juges, dont notamment le président de laCour suprêmeIftikhar Muhammad Chaudhry. Le PTI a ensuite boycotté lesélections législatives de 2008 en estimant que le maintien de Musharraf au poste de président menaçait la régularité du scrutin.

Le, le parti crée la surprise en réunissant environ 100 000 partisans lors d'un rassemblement politique àLahore, le fief électoral de laLigue musulmane du Pakistan (N), alors principal parti d'opposition.Imran Khan critique le gouvernement comme l'opposition et les accuse de corruption. Le, un rassemblement àKarachi du PTI réunit entre 100 000 et 150 000 personnes selon la police[3].
L'année 2011 est aussi marquée par l'adhésion croissante d'hommes politiques au PTI. La plus importante a lieu le :Shah Mehmood Qureshi, ministre des affaires étrangères jusqu'en rejoint le PTI après avoir quitté leParti du peuple pakistanais juste deux semaines plus tôt et dont il était un membre important. De nombreux membres de laLigue musulmane du Pakistan (Q) ont aussi rejoint le PTI[4], commeKhurshid Mahmood Kasuri. Le, un membre important de la Ligue musulmane du Pakistan (N),Javed Hashmi quitte son parti pour le PTI. En 2012, les sondages d'opinion montrent une forte progression du parti, qui arrive même parfois en tête[5].
Le PTI est soupçonné d'avoir le soutien de l'armée pakistanaise[6]. Toutefois, au cours de l'affaire du mémorandum de l'ambassade du Pakistan aux États-Unis et de la crise politique qu'elle provoque, Imran Khan indique qu'il ne soutiendrait pas d'action anti-constitutionnelle de la part de l'armée, en référence à des rumeurs de coup d'État[7].

Lors desélections législatives du 11 mai 2013, le parti arrive deuxième en termes de votes populaires avec près de 7,7 millions de voix et 16,9 % de l'électorat, mais il ne devient que la troisième force de l'Assemblée nationale avec 35 députés contre 42 pour leParti du peuple pakistanais.
Le parti arrive toutefois en tête dans la province deKhyber Pakhtunkhwa avec près de 50 députés sur 124 et mène un gouvernement local de 15 ministres en coalition avec leParti Qaumi Watan, laJamaat-e-Islami et l'Awami Jamhuri Ittehad Pakistan[8],[9]. Le,Pervez Khattak est investiministre en chef de la province. Le parti a également réalisé de bonnes performances en arrivant second dans la province duPendjab et àKarachi. Dans cette dernière ville, des milliers de partisans du mouvement manifestent pour protester contre des fraudes électorales alléguées en faveur du parti local, leMouvement Muttahida Qaumi[10]. C'est dans ce contexte que Zahra Shahid, vice-présidente du parti, est assassinée le àKarachi, à lui suite de quoiImran Khan accuse le MQM etAltaf Hussain d'en être responsables.
En, le mouvement entre en conflit avec leParti Qaumi Watan, son partenaire dans le gouvernement deKhyber Pakhtunkhwa.Pervez Khattak, sous la pression d'Imran Khan, expulse d'abord deux des trois ministres du parti, les accusant de corruption et indiquant leur avoir déjà donné un avertissement pour leurs pratiques. Le mouvement met ensuite fin à cette alliance, alors que les dirigeants duQaumi Watan démentent et accusent en échange son ancien allié de pratiques illégales. Cela dit, une enquête interne demandée par la direction du PTI aurait conclu que 11 ministres ont été impliqués dans des faits de corruptions, et seuls trois ont été expulsés, dont un ministre du PTI rendu inéligible par laCour suprême pour mensonge sur ses diplômes[11]. D'un autre côté, des analystes ont noté que les deux partis connaissaient des désaccords politiques de fonds, par exemple concernant les négociations de paix avec les talibans, le blocage des ravitaillements de l'OTAN ou les programmes scolaires[12].
La politique écologique du PTI dans la province est toutefois saluée parWWF, qui confirme la plantation de plus d'un milliard d'arbres pour corriger le déboisement des années précédentes et éviter l'érosion des sols[13].
Pour lesélections législatives de 2018, le parti présente un programme en onze points qui contient la plantation de dix milliards d'arbres au niveau national. Il propose également des réductions de taxes pour les entreprises, le renforcements des institutions chargées de lutter contre la corruption et cite à de multiples reprises sa politique dans leKhyber Pakhtunkhwa en exemple[14]. Par ailleurs, le parti a vu l'arrivée dans ses rangs de candidats anciennement membres des autres partis et traînant parfois de mauvaises réputations[15],[16]. Durant la campagne, le clan Sharif accuse la puissantearmée pakistanaise de comploter contre lui et de favoriser le PTI, alors que certainsmédias et fonctionnaires notent une répression contre le parti sortant et dénoncent des censures[17],[18].
Le, le PTI arrive largement en tête des législatives mais sans obtenir de majorité absolue. Il entame alors des négociations pour former un gouvernement de coalition avec des petits partis et des indépendants[19]. Le, le PTI annonce avoir trouvé un accord en vue de former un gouvernement de coalition, ralliant laLigue musulmane du Pakistan (Q), leParti baloutche Awami et laGrande alliance démocratique. LeMouvement Muttahida Qaumi rejoint peu après la majorité[20],[19]. De plus, le PTI renforce largement sa position à l'Assemblée provinciale de Khyber Pakhtunkhwa et prend la tête à l'Assemblée provinciale du Pendjab grâce à des ralliements indépendants.
Le,Imran Khan est éluPremier ministre par l'Assemblée nationale avec 176 voix favorables, soit quatre de plus que la majorité requise. Sa prestation de serment a lieu le lendemain[21] et le, c'est l'un de ses proches et membre fondateur du mouvement,Arif Alvi, qui est élu président de la république.

Après avoir perdu ses partenaires de coalition à l'Assemblée nationale, lePremier ministreImran Khan tombe sous l'effet d'unemotion de censure et est remplacé par le chef de l'oppositionShehbaz Sharif.
Dénonçant un complot américain, Imran Khan et son parti lancent un mouvement de protestations pour demander des élections anticipées.
Le pouvoir durcit sa répression et la quasi-totalité des dirigeants du parti sont arrêtés en mai 2023[22] dont le présidentPervaiz Elahi. À l'été 2023, deux anciens alliés d'Imran Khan, Jahangir Khan Tareen et l'ancien ministre de la DéfensePervez Khattak quittent le PTI pour former chacun un nouveau parti[23],[24].
Imran Khan ayant été déclaré inéligible, la commission électorale exige du PTI la tenue d'élections primaires internes pour le remplacer à la tête du parti. A défaut, le PTI risque alors de perdre son symbole électoral, labatte de cricket. Or, la possession d'un symbole électoral fait partie des conditions obligatoires pour participer aux législatives. L'avocat d'Imran Khan, Gohar Khan est élu chef du parti le 3 décembre[25]. La commission électorale invalide cependant la primaire, empêchant ainsi le parti de participer au scrutin. Le 26 décembre 2023, la Haute Cour de justice de Peshawar suspend la décision de la commission et rétablit le symbole électoral, en attendant un examen final sur le fond par laCour suprême du Pakistan[26]. Rendu le 13 janvier 2024, celui-ci voit la Cour suprême confirmer la décision de la commission électorale. Le PTI est ainside facto interdit de concourir, tous ses candidats se voyant contraints de soumettre leur candidature en tant qu'indépendants[27],[28]. La décision de la cour est décrite par plusieurs experts en droit comme un« coup porté aux droits fondamentaux » et une« une défaite pour les normes démocratiques »[29].
Malgré la répression, le PTI arrive en tête desélections législatives pakistanaises de 2024, tenues le 8 février. Le PTI a employé les réseaux sociaux pour contourner la censure dans les médias[30]. Contrairement aux années précédentes, les résultats du scrutin ne sont pas connus le jour même, la commission électorale évoquant une panne technique d'internet[31]. Alors que les médias diffusent leurs résultats qui donnent les indépendants du PTI en tête du scrutin malgré la répression du parti, à la surprise générale[32], la lenteur du dépouillement fait soupçonner unefraude électorale[33]. Le PTI est en particulier soutenu massivement par les jeunes, lesquels sont opposés au poids de l'armée dans la vie politique et aux deux dynasties régnantes depuis des décennies, les Sharif et les Bhutto[30].
Le PTI annonce vouloir former le nouveau gouvernement et tente de nouer un accord avec l'un des partis ayant remporté des sièges pour que ses membres le rejoignent[34]. En contrepartie, les deux formations se partageraient les sièges réservés[35]. LeMajlis Wahdat-e-Muslimeen est cité, mais il n'a pas présenté de candidates aux sièges réservés aux femmes et la liste ne peut être modifiée[36]. Gohar Ali Khan annonce par ailleurs tenter de former un gouvernement, mais sans la PML(N) et le PPP, préférant le cas échéant être dans l'opposition[37]. Le jour même, Imran Khan confirme son opposition à une telle alliance[38]. Le 15 février, il choisit la candidature d'Omar Ayub Khan pour le poste de Premier ministre[39]. Le 16 février, le PTI choisit de siéger dans l'opposition[40].
Le parti appelle ses députés indépendants à rejoindre les rangs duSunni Ittehad Council le 19 février[41]. La commission électorale a confirmé la possibilité d'obtenir ces sièges, puisque le parti n'a pas présenté de liste pour les sièges réservés, bien que ça n'ait jamais eu lieu par le passé malgré les ralliements[42]. Le doute subsiste puisque le parti n'a pas participé au scrutin[43].
Le 29 février 2024, seul candidat après le retrait d'Ali Zafar[44], Gohar Ali Khan est de nouveau élu chef du PTI[45]. Le 5 mars 2024, Akbar Babar conteste de nouveau la régularité de la primaire[46].
Le PTI n'ayant pu prendre directement part aux scrutins, ses candidats étant officiellement des indépendants, il n'a pas la possibilité, comme les autres formations, de bénéficier des quotas de sièges attribués aux minorités, et aux 60 réservés les femmes[30]. L'ensemble des sièges sont distribués aux autres partis[47]. Les députés désignés prêtent serment le 8 mars malgré la protestation du PTI[48]. Le 12 juillet, la Cour suprême invalide la décision de la commission électorale privant le PTI de ses sièges réservés[49]. 39 des candidats indépendants du parti sont reconnus comme étant membres de celui-ci et les 41 autres se voient accorder quinze jours pour s'affilier au parti[50]. Le 15 juillet, le gouvernement annonce qu'il va interdire le PTI, faire appel de la décision de la Cour suprême, et déposer un recours pour haute trahison à l'encontre de l'ancien présidentArif Alvi, Imran Khan, et l'ancien président de l'Assemblée nationale Qasim Suri pour la dissolution inconstitutionnelle de l'Assemblée en 2022[51]. Le 6 août, le Parlement adopte un amendement de la loi électorale interdisant à des indépendants de se déclarer candidats d'un parti s'ils ne se sont pas déclarés comme tel lors de l'enregistrement de la candidature. L'amendement empêche également un parti de fournir une liste de candidats aux sièges réservés une fois le délai passé[52].
Le 27 juin 2025, la chambre constitutionnelle de la Cour suprême déclare en appel le PTI inéligible aux sièges réservés. Le parti ne dispose plus de recours[53].
| Année | Votes | % (votes) | % (sièges) | Députés | Rang | Position |
|---|---|---|---|---|---|---|
| 1997 | 314 820 | 1,7 | 0 | 0 / 207 | 8e | Extra-parlementaire |
| 2002 | 238 635 | 0,8 | 0,3 | 1 / 342 | 9e | Opposition |
| 2008 | ||||||
| 2013 | 7 679 954 | 16,9 | 10,2 | 35 / 342 | 2e | Opposition |
| 2018 | 16 851 240 | 31,9 | 46,2 | 158 / 342 | 1er | Majorité(2018-2022), opposition(2022-2023) |
| Année | Votes | % | Députés | Rang | Gouvernement |
|---|---|---|---|---|---|
| 2013 | 1 039 719 | 19,31 | 48 / 124 | 1er | |
| 2018 | 2 132 364 | 34,09 | 83 / 124 | 1er |
| Institutions |
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| Partis politiques (députés) |
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| Hauts postes |
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