
Lemouvement antinucléaire est l'ensemble des personnes etorganisations (associations,syndicats,partis politiques) qui s'opposent de façon générale (philosophiquement,idéologiquement oupolitiquement) à l'utilisation civile ou militaire de l'énergie nucléaire sous une forme ou sous une autre. Cette opposition peut s'étendre de labombe atomique aux différentes armes utilisant l'uranium appauvri, jusqu'à la production d'électricité d'origine nucléaire, l'irradiation des aliments et l'utilisation de laradioactivité.
Les opposants au nucléaire soutiennent que l'arme nucléaire est inutile, coûteuse, et dangereuse pour la vie sur la planète Terre, de même que la production d'électricité d'origine nucléaire, qui pourrait selon eux être remplacée par leséconomies d'énergie et lesénergies renouvelables tandis que l'uranium serait, de même que lesénergies fossiles, une source d'énergie dont l'épuisement serait attendu dans quelques décennies.
Certains opposants au nucléaire considèrent qu'il existe des liens étroits entre le nucléaire civil et militaire, et que le nucléaire dit « civil » a une lourde responsabilité dans laprolifération nucléaire.
La technologie nucléaire est tenue par le mouvement antinucléaire comme une « technologie à haut risque » pouvant mettre en danger sur une longue durée les populations environnantes et même éloignées. Le mouvement a pour motivation les problèmes de sécurité et de sûreté que cette technologie implique : conséquences quasi-irrémédiables sur la santé et poursuite de vie intenable en cas d'accident nucléaire « grave », y compris pour la descendance des victimes. Dans l'argumentaire s'ajoute l'absence de solution pérenne pour la gestion desdéchets radioactifs à vie longue, rejetant la solution destockage géologique profond dont le laboratoireCigéo étudie la réalisation…
Des centaines de groupes de toute taille, régionaux, nationaux ou internationaux, de toute importance politique –Greenpeace, leWWF, lesAmis de la Terre (Friends of the earth), leRéseau Sortir du nucléaire, laClamshell Alliance (en) (Nouvelle-Angleterre), l'Abalone Alliance (en) (Californie), Stop Golfech (Tarn-et-Garonne)… – s'opposent au développement de l'énergie nucléaire.
Ces associations pensent de la technique nucléaire :
Certains groupes utilisent une justification économique pour son effet de sensibilisation des populations, remettant en cause lacompétitivité du nucléaire.« Il y a des coûts économiques réels qui n'ont pas été correctement dimensionnés »[Selon qui ?] ; ces « coûts cachés » sont dénoncés par la prospective écologique antinucléaire.
Certains groupes ont pu organiser des actions dedésobéissance civile non-violente,telle l'inscription de slogans sur des tours de refroidissement de lacentrale nucléaire de Belleville[source secondaire souhaitée].
Les propositions d'alternatives technologiques décentralisées – comme leséconomies d'énergie et lesénergies renouvelables – ou sociales – comme lanon-violence et ladémocratie participative dont fait partiela procédure de débat public–, l'effort de développement nécessaire desénergies renouvelables, deviennent la plupart du temps des références. La réaction de refus du nucléaire dans tous ces mouvements est dénigrée et qualifiée deNIMBY par ceux qui les désapprouvent, ceux que les « antinucléaires » qualifient globalement de « pronucléaires ».
Certains observateurs mettent en évidence un lien fort entre les opposants à l'énergie nucléaire et ceux qui, dans l'histoire mondiale, demandaient un désarmement unilatéral pendant laGuerre froide. D'autres rattachent le mouvement antinucléaire à des courants dumouvement écologiste qui prônent le respect de l'environnement et la responsabilité de léguer auxgénérations futures une terre sansdéchet.

Le mouvement antinucléaire est né après laSeconde Guerre mondiale, en réponse auxbombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki. Le mouvement antinucléaire est alors un mouvementpacifiste, pour lequel les considérations écologiques sont absentes ou secondaires.
En France est créé le, le groupe des Combattants de la Liberté qui deviendront en 1951 leMouvement de la Paix. Issu de la Résistance, ce mouvement participe aux conférences mondiales.
Le, l'Appel de Stockholm deFrédéric Joliot-Curie, scientifique français, président du Conseil mondial de la Paix, vise à interdire labombe nucléaire dans le monde. AuxÉtats-Unis, des personnalités telles queBarry Commoner ouLinus Pauling s'opposent auxessais nucléaires vers la fin desannées 1950.
La bombeCastle Bravo d'une puissance de 15mégatonnes testée dans l'atoll de Bikini en1954 a provoqué un drame humain et écologique dans une zone de plusieurs centaines de kilomètres autour du lieu d'explosion. Ces conséquences déclenchèrent un mouvement d'opinion global critique à l'égard des tests et, plus généralement, du développement desarmes nucléaires[2].

En1956, le philosophe allemandGünther Anders publie un texte intitulé « Sur la bombe et les causes de notre aveuglement face à l'apocalypse ».
En1957 a lieu le premier accident grave du nucléaire civil du monde occidental à la centrale deWindscale en Angleterre (renommée Selafield depuis) .
En1958, sous l'impulsion deBertrand Russell laCampagne pour le désarmement nucléaire[1] en Grande-Bretagne lance la première marche d'opposition aux armes nucléaires, de Londres àAldermaston, lieu où une usine de fabrication de missiles nucléaires avait été installée. Le logo imaginé pour ce mouvement par le designerGerald Holtom restera comme unsymbole de paix universel (associé au mouvement beatnik et plus tard au mouvementhippie ouPeace and love).
La première manifestation en France contre l'armement atomique se déroule le. Quatre-vingt-deux personnes pénètrent dans l'usine nucléaire deMarcoule (Gard) qui produit duplutonium pour labombe atomique[3].
En1962 est créée la première association antinucléaire française : l'APRI -association pour la protection contre les rayonnements ionisants[4]. C'est aussi en 1962 queSatish Kumar et E. P. Menon font leur « Pèlerinage pour la paix » de plus de 8 000 kilomètres, et rencontrent quatre chefs d’États nucléaires àMoscou,Paris,Londres etWashington, DC.
En 1963Claude Bourdet etJean Rostand créent en France leMouvement contre l'armement atomique (MCAA) qui deviendra leMouvement pour le désarmement, la paix et la liberté (MDPL). La même année, leTraité d'interdiction partielle des essais nucléaires propose l'arrêt des essais atomiques atmosphériques au sol et dans les eaux : il est signé par plus de 150 nations à l'exception de la Chine et de la France. En 1964 a lieu la conférence internationale deThyringen enSuède réunissant des organisations opposées à l'armement nucléaire se réclamant du non-alignement. Le est organisé un rassemblement de 120 000 personnes à l'appel duComité national contre la force de frappe (CNFF) dans le parc des Sceaux à Paris. Le est signé leTraité de non-prolifération nucléaire.


Dans les années 1970, l'apparition de sensibilités environnementalistes ouvre le débat sur les conséquences de l'utilisation destechnologies complexes, dont l'énergie nucléaire notamment, parce qu'elle est alors dans une phase de développement et sans références techniques encore bien établies. Elle est intimement liée aux technologies et concepts de l'arme nucléaire, dans un rapport qui a été codifié lors de la signature dutraité de non-prolifération nucléaire :

Dans les années 1980, l'opposition à l'énergie nucléaire s'exprime sur des bases environnementales : pollution de l'eau des fleuves et rivières, accidents deréacteur nucléaire connus, fuites connues de produits radioactifs pendant des livraisons. Le stockage ou traitement desdéchets radioactifs à long terme reste tenu comme un risque à forte probabilité :
Le mouvement antinucléaire a été popularisé par des artistes américains :Bonnie Raitt etJackson Browne ont enregistré des chansons sur l'énergie nucléaire et ses alternatives, et beaucoup d'entre eux se faisaient arrêter dans des manifestations. De nombreux autres films étaient tournés sur le sujet, commeLe Syndrome chinois (nommé auxAcademy Awards de1979) etLe Mystère Silkwood, qui illustrent les effets de fusion du cœur et de contamination radioactive.
En France, de nombreux artistes (tels queMarcel et son orchestre,Kent,les Wampas…) se sont produits dans des concerts en faveur de la sortie du nucléaire. Dans son TNP (Théâtre national portatif),Jean Kergrist a incarnéLe Clown atomique plusieurs milliers de fois depuis 1975[29].Nicolas Lambert est l'auteur et l'interprète de la pièce de théâtre documentaireAvenir radieux, Un fission française[30].
EnBelgique aussi, des artistes tel leGroupe d'action musicale (GAM) se mobilisent, font des concerts et participent même aux actions de luttes contre les projets de construction, comme celui de laCentrale nucléaire de Chooz.
La supplication. Tchernobyl, chronique du monde après l’Apocalypse de Svetlana Alexievitch, Prix Nobel de la Littérature, est un chœur d’hommes et de femmes racontant le calvaire subi après l’accident nucléaire. Magistrale polyphonie. Son livre bouleversant, traduit en dix-sept langues – et à ce jour toujours interdit en Biélorussie – est un plaidoyer convaincant contre l'énergie nucléaire.
DansÉoliennes, l'écrivainFerenc Rákóczy a publié le journal poétique d'un voyage à Tchernobyl ainsi que des poèmes sur la catastrophe nucléaire, analysant en particulier l'aspect de la perte de sens qui en résultait pour l'humanité[31].
Peu de temps après la catastrophe de Fukushima, un collectif d’artistes japonais s’est réuni autour de la figure de Otomo Yoshihide, originaire de cette ville, pour le Project Fukushima[32]! « Au bout de Fukushima il y a comme suspendu, la grande question de la vie et du vivant. Qu’en faisons nous ? »[33] Des moinesbouddhistes se sont mobilisés contre le nucléaire au Japon.

En 1957, le rapportWASH-740 (en) de la Commission de l'énergie atomique des États-Unis, appelé parfois rapport Brookhaven (du Brookhaven national laboratory), qui fait une analyse des risques (probabilité) et impact d'accidents nucléaires. Un groupe de scientifiques (dont des physiciens) forment l‘Union Mondiale pour la Protection de la Vie en 1958 àSalzbourg (Autriche) et ils sont à l'avant garde des campagnes contre les centrales d'énergie nucléaire.
EnAutriche, enSuède (1979), enBelgique (1999) et enAllemagne (2000), sous l'influence des mouvements antinucléaires, les gouvernements ont décidé d'abandonner la filière électro-nucléaire progressivement et de ne pas construire de nouvellescentrales nucléaires.


Dès l'année 1979 eut lieu une occupation du chantier de la centrale nucléaire de Wyhl par 25 000 personnes pendant8 mois.
En Allemagne, lestransports de matières radioactives sont devenus l'un des principaux sujets de mobilisations du mouvement antinucléaire. En particulier, les transports de déchets entre l'usine Areva NC de la Hague et le centre de stockage temporaire (Transportbehälterlager) de Gorleben sont entourés de manifestations fortement médiatisées et d'un important dispositif policier.
EnFrance, pays disposant du plus grand nombre deréacteurs nucléaires par habitant au monde (56 réacteurs pour 65 millions d'habitants)[34], les antinucléaires dénoncent le risque d'accident nucléaire, estiment qu'il n'y a pas de solution acceptable pour lesdéchets radioactifs et que le coût réel du démantèlement des installations nucléaires est sous-estimé. Ils affirment aussi que la France a investi d'importantes ressources durant des décennies dans le nucléaire civil et militaire, sans consultation de la population, et que le pays serait maintenant en retard dans le développement desénergies renouvelables par rapport à ses voisins.
En, puis le, une manifestation àCreys-Malville rassemble plus de 50 000 manifestants devant lesurgénérateurSuperphénix. Elle se solde par la mort d'un manifestant et de nombreux blessés.
Dans la nuit du 19 au, un mouvement disant se nommer Coordination autonome des révoltés en lutte ouverte contre la société (CARLOS) et censé, selon certaines sources[35], regrouper des membres desNoyaux armés pour l'autonomie populaire, de laGauche prolétarienne, deCamarades et dumouvement autonome[36] fait exploser des bombes devant des bâtiments et des équipements d’EDF[37], du CEA, de Creusot-Loire et de la CGE. Ces attentats, au nombre de 23, sont revendiqués dans un communiqué[38] envoyé àLibération et publié le dans lequel il est dit que combattre le nucléaire signifie « remettre en cause radicalement le capitalisme ». Ils sont condamnés par les syndicatsCFDT d'EDF-GDF et du CEA deToulouse[39], mais approuvés par le Comité antinucléaire de Toulouse, qui trouve normal « qu’une partie du mouvement choisisse une forme plus spectaculaire de légitime défense »[40].
En1975 et1979 l’Armée révolutionnaire bretonne commet deux attentats à la bombe contre lacentrale de Brennilis[41],[42]. En1978, afin de réduire le déficit électrique de laBretagne, le gouvernement français envisage d'implanter unecentrale nucléaire sur la commune dePlogoff. Le projet est rejeté par de nombreux habitants de la région, rejoints par des opposants français et étrangers à l'énergie nucléaire. Le conflit se terminera par l'abandon du projet.
Entre 1980 et 1982 une opposition très vive se développe contre le projet de centrale nucléaire deChooz-B, à laquelle répond une violente répression par les forces de l'ordre. Le gouvernement socialiste dePierre Mauroy décide finalement de la construction de 2 réacteurs.
Dans la nuit du, cinq roquettes sont tirées contre le chantier de lacentrale nucléaire deSuperphénix, sans que les auteurs de l'attentat soient identifiés et sans qu’il y ait de revendication. Ce n’est qu’en2002, queChaïm Nissim, ancien député écologiste deGenève, affirme être l'auteur de l'attentat et s'être procuré le lance-roquettes auprès du groupe du terroristeCarlos[43]
Les antinucléaires affirment aussi que l'État est coupable de désinformation concernant le passage du « nuage » de lacatastrophe de Tchernobyl sur la France.
En1999 et2000, de multiples manifestations empêchent la recherche d'un site destiné à accueillir un laboratoire de caractérisation du granite comme roche hôte pour le stockage de déchets radioactifsHAVL et MAVL. La « Mission de concertation granite », composée de trois hauts fonctionnaires, ne parvient pas à organiser les concertations prévues. Dans son rapport[44], la « Mission de concertation granite » écrit : « L’associationSortir du nucléaire s’est montrée particulièrement active en divulguant la carte des sites, épisode présenté comme une fuite, en assurant partout la résistance à la concertation, et en favorisant par l’intermédiaire de ses membres l’organisation de manifestations locales ». En l'absence de site granite, le seul laboratoire souterrain est leLaboratoire de recherche souterrain de Meuse/Haute-Marne implanté àBure et qui caractérise une roche hôte argileuse.
Le, àAvricourt (Moselle), un militant meurt accidentellement alors qu'il participe à une manifestation contre unconvoi ferroviaire de déchets nucléaires. Sa mort a un grand retentissement au sein du mouvement antinucléaire et l'incident est relaté dans la presse internationale[45].
En 2006,EDF est condamné pour avoir espionné, avec l'aide d'anciens agents du renseignement francais, deux militants de Greenpeace, dans un but de surveillance du mouvement écologiste.[10]. Deux de ses décideurs sont condamnés à une peine de prison pour ces faits.
En2009 a lieu uneconsultation européenne des citoyens en ligne afin de sonder l’avis des Européens sur les projets que devraient mettre en place les pouvoirs publics[46]. En France, la pétitionSortir du nucléaire et favoriser les vraies énergies d'avenir arrive en première position un mois après publication[47]. Ce succès est dû à la mobilisation en ligne active des réseaux antinucléaire[48] qui, comme la plupart des mouvements activistes, utilisent leweb pour organiser leurs actions[49]. Le dépositaire de la pétition inscrit dans son profil son appartenance au mouvementSortir du nucléaire, un réseau comprenant à l'époque 900 associations. La pétition est la plus visitée du site le mois de sa publication et les statistiques de la page montrent que 34,1% des visites proviennent de boites mails. Cet élément permet de mettre en lumière les ressorts et les usages des lienshypertexte dans le cadre du militantisme en ligne et particulièrement dans ce cas, dans les mouvements antinucléaire[50].
En 2018 et 2019, à la suite de violences commises par des militants antinucléaires venus s'installer àBure et dans les villages voisins, la justice met 29 personnes et lieux sur écoute. Un millier de discussions sont retranscrites, plus de 85 000 conversations et messages interceptés, ce qui représente plus de 16 ans de temps cumulé de surveillance téléphonique[51].
En 2021, plus de Français se disent plus favorables au nucléaire qu'opposés à celui-ci et la confiance des Français pour le nucléaire ne cesse de croître. La production d’énergie nucléaire est également davantage défendue par les hommes (73 % y sont favorables) que par les femmes (54 %). De même, les Français de plus de 65 ans sont plus nombreux (71%) à l’approuver que les jeunes (51 %) ; 62 % des Français des catégories socioprofessionnelles supérieures sont pour, contre 50 % pour les classes populaires[52],[53],[54],[55].
En Angleterre, dans leBerkshire, lecamp de femmes pour la paix de Greenham Common démarre en pour protester contre l’installation de missiles nucléaires sur une base aéronautique militaire et il va durer 19 ans, jusqu’à son démantèlement définitif en 2000.
En, des musiciens forment un convoi pacifiste solidaire de plus de 100 véhicules pour se rendre à Greenham Common en clôture du festival de rock libre deStonehenge.
Devenu célèbre à partir de la chaîne humaine du, formée par 70 000 personnes entre la base de la Royal Air Force de Greenham et l’usine d’armement nucléaire d'Aldermaston, ceCamp de femmes pour la paix de Greenham Common féministe, pacifiste et antinucléaire va inspirer « plus d’une douzaine d'autrescampements de protestation pacifiste en Grande-Bretagne, dans toute l’Europe et ailleurs dans le monde »[56].
Tout au long des années 1980, le camp de Greenham Common est pour le gouvernement deMargaret Thatcher « une épine dans le pied qui perdure »[57], et le quotidienThe Guardian a consacré un site web à son histoire détaillée.
À partir de 1985, uncamp de protestation de femmes contre l'armement nucléaire s’installe également à Aldermaston, qui va peu à peu se transformer en campagne de protestation féministe permanente contre « la folie nucléaire en général et les armes de destruction massive fabriquées en Angleterre en particulier ». Ces militantes continuent d’organiser des camps de protestation non-mixtes et publient un fil d’actualité sur les initiatives anti-guerre et antinucléaires en Grande-Bretagne.[réf. nécessaire]
EnÉcosse, leFaslane Peace Camp (en) dont des militants ont publié un journal en 2008[58], a démarré en à côté de labase navale de Faslane et il se poursuit encore activement en 2009.
En novembre 1979, l’écoterroristeMarco Camenisch sabote des pylônes électriques à l'explosif, pour être « solidaire de la résistance contre les centrales nucléaires, de la résistance sociale et écologiste et de la lutte révolutionnaire de libération sociale contre la domination de classe et contre l'exploitation de l'homme et de la nature »[59].
En1985, le sabotage duRainbow Warrior commandité par le ministère de la Défense français entraîne la mort d'un militant de l'associationGreenpeace, tué lors de l'explosion des mines placées sous le bateau. Ce sabotage visait à empêcher Greenpeace de continuer à pénétrer dans la zone militaire française près des sites du Pacifique où sont menés les essais nucléaires français.
Le, sur réquisition de la section antiterroriste du parquet de Paris, laDirection de la surveillance du territoire (DST) place le militant antinucléaireStéphane Lhomme en garde à vue pendant 14 heures, d'abord à son domicile puis au commissariat central de Bordeaux. Son domicile est perquisitionné et la copie d'un documentEDF classé « confidentiel défense » y est saisie[60],[61]. Stéphane Lhomme est accusé de « compromission du secret de la défense nationale ». Le document en question concerne la sécurité du réacteur nucléaireEPR, en projet au moment des faits. Le lendemain, plusieurs associations antinucléaires protestent contre cette arrestation en diffusant alors le document dans son intégralité sur Internet. Stéphane Lhomme est alors sous la menace d’unemise en examen par leparquet de Paris et la DST pour « compromission du secret de la défense nationale », délit passible de cinq années d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende[60]. La procédure est finalementclassée sans suite fin[62].
L’importance du mouvement antinucléaire au Japon s’est considérablement accrue depuis le désastre nucléaire de Fukushima, en.
Le,Setsuko Thurlow (サーロー 節子), née à Hiroshima etHibakusha survivante du bombardement atomique du, a délivré le discours de réception du Prix Nobel de la Paix d'ICAN à Oslo pour son action en faveur du désarmement nucléaire mondial.
Les tenants de l'énergie nucléaire estiment que les antinucléaires donnent une priorité importante à lasortie du nucléaire civil par rapport à d'autresproblèmes écologiques, comme les émissions de gaz à effet de serre.
Ainsi,Jean-Marc Jancovici s'étonne que les ONG environnementales qui acceptent sans les discuter les conclusions duGIEC, organisme de l'ONU, sont toutes à peu près unanimes pour réfuter celles de l'OMS, lui aussi rattaché à l'ONU, sur les conséquences de lacatastrophe de Tchernobyl[63].
Selon les antinucléaires, les conclusions de l'OMS seraient biaisées car depuis 1959 l'OMS est statutairement soumise à l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) qui doit promouvoir l'énergie nucléaire[64],[65]. L'OMS a fait en 2001 une mise au point rappelant que ce n'est qu'un principe de partage des compétences comme il existe entre tous les organismes mandatés par l'ONU, comme lePNUE, leGIEC, l'Agence internationale de l'énergie etc[66].
Ils soulignent aussi l'impréparation de la France à la gestion d'un accident du type Tchernobyl[67].
Cependant, certains écologistes reprochent au mouvement antinucléaire de sous-estimer les coûts environnementaux des combustibles fossiles et des alternatives non-nucléaires, et d'exagérer les coûts environnementaux du nucléaire[68],[69],[70],[71],[72],[73],[74],[75],[76].
Parmi les nombreux experts nucléaires qui offrent leur expertise pour aborder ces controverses, Bernard Cohen, professeur émérite de physique à l'Université de Pittsburgh, est fréquemment cité. Il est surtout connu pour comparer la sûreté nucléaire à la sécurité relative d'un large éventail d'autres phénomènes[77],[78].
Samuel MacCracken, de l'Université de Boston, a estimé que, en 1982, aux États-Unis, si la production de carburant et de transport, ainsi que la pollution, ont été pris en compte, 50 000 décès par an pouvaient être directement attribués aux centrales non nucléaires. Il a estimé alors que si les centrales non-nucléaires eurent été mises aux mêmes normes que les centrales nucléaires, chacune de ces centrale ne serait responsable que d'environ 100 décès par an[75].
LaWorld Nuclear Association, organisation mondiale réunissant les différents acteurs des technologies du nucléaire, fait des études qui permettent de quantifier les coûts et les avantages de l'énergie nucléaire comparés aux coûts et avantages des solutions de rechange. LeNuclear Energy Institute (en) ou laSFEN, par exemple, créent leurs propres études sur le nucléaire[79],[80],[81].
Certaines personnes, y compris d'anciens opposants à l'énergie nucléaire, affirment que l'énergie nucléaire est nécessaire pour réduire les émissions de dioxyde de carbone. Parmi elles,James Lovelock[68], auteur de l'hypothèse Gaïa,Patrick Moore[69], le cofondateur de Greenpeace et ancien directeur de Greenpeace International,George Monbiot etStewart Brand, créateur duWhole Earth Catalog[82],[83]. Lovelock réfute les allégations sur le danger de l'énergie nucléaire et ses déchets[84],[85].« Je suis vert et je prie mes amis dans le mouvement d'abandonner leur opposition obtuse à l'énergie nucléaire »[68]. Moore, dans une interview, déclare que« (…) j'ai eu tort dans mon analyse de l'énergie nucléaire comme une sorte decomplot diabolique »[86]. Dan Becker, directeur du départementRéchauffement Climatique du Sierra Club, a déclaré en 2007 :« Le passage de centrales au charbon polluantes à l'énergie nucléaire dangereuse est d'abandonner la cigarette et de prendre du crack »[87].
« Alors que certains écologistes, dans l'intérêt de réduire les émissions de CO2 liées à la combustion de combustibles à base de carbone, sont passés de anti- à pro-nucléaire au cours des dernières années, beaucoup - sinon la plupart - des organisations écologistes militantes restent farouchement opposées à l'expansion de l'énergie nucléaire. Ils vont jusqu'à proposer le déclassement et le démantèlement des installations existantes électriques nucléaires »[88],[89].
George Monbiot, un écrivain anglais connu pour son engagement écologiste et politique, exprimait jusqu'alors une profonde antipathie à l'égard de l'industrie nucléaire[90]. Il a finalement rejeté cette position et pris une position plus neutre plus tard, en ce qui concerne l'énergie nucléaire en. Bien qu'il « déteste encore les menteurs qui dirigent l'industrie nucléaire »[91], Monbiot préconise maintenant l'utilisation du nucléaire, après avoir été convaincu de sa relative sécurité. Il considère que les effets duséisme de 2011 de la côte Pacifique du Tōhoku sur les réacteurs nucléaires de la région sont très limités[91]. Par la suite, il a durement condamné lesméthodes antiscientifiques du mouvement antinucléaire, il a écrit que le mouvement « a trompé le monde sur les effets des rayonnements sur la santé humaine… et fait [des revendications] sans fondements scientifiques, invérifiables en cas de contestation et erronées à l'extrême »[92].
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