En1999, lors de la réunion de l'Organisation mondiale du commerce, àSeattle, une opposition d'ampleur du mouvement antimondialisation s'est révélée, qui s'était déjà également exprimée en d'autres occasions, dont notablement àVancouver, lors du Sommet de l'APEC, en1997[1].
Selon certains, le dénominateur commun de la mouvance n'est pas de s'opposer à la mondialisation elle-même — terme qui signifie, littéralement, le fait de devenir mondial —, mais bien à la mondialisation de l'économie de marché et de la« penséenéolibérale[1] ».
Par certains aspects la mouvance seraitprogressiste, par d'autresréactionnaire[2], ce qui expliquerait la distinction entre alter/anti-mondialisation.
Les membres de ce mouvement radical, de ce fait appelé aussi altermondialisme radical, sont considérés par d'autres altermondialistes comme entretenant une confusion avec leur propre appellation, laquelle caractérise pour eux une démarche de contre-proposition, comme la recherche de nouvelles voies pour une mondialisation plussolidaire, et non une opposition à toutes formes de mondialisation. Les altermondialistes considèrent que cette "confusion" est aussi entretenue par les sceptiques au mouvement alter mondialiste, qui voient dans ses discours et modes d'actions une certaine ambiguïté pouvant amener à douter de ses intentions, voire à l'assimiler aux forces réactionnaires, isolationnistes et communautaristes.
Le terme "antimondialisation" est aujourd'hui de moins en moins utilisé enFrance et enBelgique pour qualifier l'altermondialisme. Il demeure toutefois une coexistence des deux termes auCanada. Certaines personnes tellesAndré Bellon ou les mouvements d'extrême droite s'en réclament, en opposition au terme d'altermondialisme.
Les antimondialistes ont pris pour habitude de récupérer dans leurs arguments, de façon fragmentaire des éléments ayant trait au caractère jugé injuste de certaines dispositions de la mondialisation actuelle développés par ceux qui se définissent altermondialistes. Toutefois, les altermondialistes considèrent leurs réponses, bien que plurielles, comme totalement différentes de celles des antimondialistes.
Il existe, chez les activistes opposés à une société interagissant avec le reste du monde, qui viennent des milieuxfondamentalistes,communautaristes,nationalistes des factions violentes. Certains observateurs voient dans lesattentats du 7 juillet 2005 à Londres qui semblaient viser leG8, une action des antimondialistes (leG8 souvent considéré comme symbole de la mondialisation qui ne bénéficierait qu'à des privilégiés).
Certains prônent le nationalisme et un retour aux valeurs «traditionnelles» en matière de mœurs, ainsi qu'une intégration des immigrés à leur culture. D'autres prônent la musique, la variété des races, et un système plus équitable[réf. nécessaire]. Certaines approches préconisent un abandon des progrès scientifiques et techniques au profit de réponses religieuses (dans le domaine de la biologie, cela conduit au soutien des conceptscréationnistes)[réf. nécessaire].
La critique de ce mouvement porte sur ses origines politiques et ses fondements idéologiques, et en particulier économiques. Certains de ses membres peuvent être issus de groupes d'extrême droite et plus rarement de groupuscules se considérant comme appartenant à lagauche radicale (en raison de lavision internationaliste de la majeure partie de la gauche radicale, il existerait une certaine incompatibilité entre les thèses antimondialistes et la pensée de l'essentiel de la gauche).
Du point de vue des partisans dulibéralisme économique, ses positions parfois en faveur duprotectionnisme économique et son souhait (lui aussi pas unanime) de réguler lemarché se basent sur une analyse discutable du fonctionnement de l'économie. Les positions protectionnistes sont d'ailleurs perçues comme ironiques car elles sont considérées par beaucoup d'économistes comme particulièrement néfastes, en premier lieu, aux pays du Sud[réf. nécessaire].
↑PourCécile Philippe dansC'est trop tard pour la terre, « les faucheurs d’OGM menacent le progrès de la science au nom d’une vision conservatrice de l’agriculture »
André Bellon,Pourquoi je ne suis pas altermondialiste. Éloge de l'antimondialisation, 2004.
Johan Norberg,Plaidoyer pour la mondialisation capitaliste, 2004.
Daniel Cohen,La Mondialisation et ses ennemis, Paris, Grasset, 2004.
Jean Jacob,L'antimondialisation : Aspects méconnus d’une nébuleuse, Berg International Editeurs, 2006
Derek Wall(en),Babylon and Beyond: The Economics of Anti-capitalist, Anti-globalist and Radical Green Movements. London: Pluto, 2005.(ISBN978-0-7453-2390-9)
Olivier Fillieule, avec Isabelle Sommier et Eric Agrikoliansky,La Généalogie des mouvements antiglobalisation en Europe. Une perspective comparée, Paris, Karthala, 2007.