Petit village agricole de l'Artois méridional, le bourg principal est niché au cœur du pays des Sept Vallées, le « poumon vert du Pas-de-Calais », et au creux de l'un des vallons de l'arrière-pays deMontreuil-sur-Mer, à sept kilomètres au sud de la ville d'Hesdin. Cette région est particulièrement réputée pour la qualité de sessols agricoles.
Au cours duMoyen Âge et de l'époque moderne, cette proximité d'Hesdin représente une chance et parfois une source de malheur pour les villages environnants. Chance, parce que la ville, grâce à son activitédrapière et sa position de carrefour, devient une florissantecité. Malheur, pour les mêmes raisons de richesses et de circulation : ces terres convoitées et successivement revendiquées par de nombreuses couronnes, servent de « boulevard » à desarméesprédatrices.
En 1834, lefinage de la commune s'étend tandis que sa population croît en raison de la suppression de la commune deDommartin, après la disparition de sonabbaye. L'ancien territoire de Dommartin est réparti entre les trois communes limitrophes. Deux siècles durant, la commune connaît undécroissance démographique essentiellement lié à l'exode rural.
Mouriez est située entre lesvallées de laCanche et de l'Authie, sur les contreforts méridionaux descollines de l'Artois, à28 km à l'est deBerck et au nord d'Abbeville ainsi qu'à58 km à l'ouest d'Arras. Sonfinage, l'un des plus vastes du canton, s'étend sur1 572hectares. Il jouxte le département de laSomme au niveau du ravin de la Goulaffre entre la plaine de Bamières et la forêt de Dompierre. Le bourg principal est localisé à sept kilomètres de distance àvol d'oiseau au sud-ouest de la commune d'Hesdin-la-Forêt.
Outre le bourg, le village est composé de troishameaux dont deux sont situés sur le plateau environnant : Bamières (à l'est), et Lambus (au nord) à proximité de laroutenationale 39 (RN 39). Le hameau de Rachinette (au sud-est) est blotti dans le fond des vaux Roux et de la Goulaffre.
Le substrat s'est formé au cours duCrétacé supérieur. Il est composé decraies datant duTuronien supérieur auConiacien inférieur, c'est-à-dire de quatre-vingt-dix millions d'années environ. Une couche de craie du Coniacien moyen les recouvre.
Craie coniacienne comportant de fines strates de rognons de silex et recouverte par un horizon lœssique.
Legéographe françaisJean Tricart, à propos des vallées du plateau duTernois, démontre que les dissymétries des formes de vallées en structure calcaire sont pour partie liées au phénomène decryoclastie qui favorise une érosion plus rapide des versants orientaux. Ce phénomène explique que lesversants orientaux des vallées – c'est-à-dire ceux exposés vers l'ouest, donc plus ensoleillés — sont généralement de pente plus douce, et donc plus longs, que leur versant occidental[3], puisque les altitudes du plateau et du fond de vallée sont les mêmes. Cette caractéristiquegéomorphologique se retrouve dans le cas duvallon de Mouriez. Lescartesgéologique outopographique font nettement apparaître ce phénomène qui s'exprime par la présence de vallons secs,affluents de la vallée principale, et dont ceux situés sur la rive orientale/gauche sont plus longs que ceux situés sur la rive occidentale/droite.
Certains de ces vallons constituent descreuses. Ce sont de petites formes de typekarstique[Note 3], et le géographePhilippe Pinchemel précise que les creuses consistent en de petitsravins secs creusés, sur une dizaine de mètres de profondeur, dans une formation crayeuse et « qui apparaissent comme découpées à l'emporte-pièce dans un vallon plus évasé »[4]. Lavégétation plus abondante sur les talus est due à une concentration de l'humidité. La taille des creuses varie d'une centaine de mètres jusqu'à deux kilomètres pour les plus longues, tandis que la largeur dépasse rarement la vingtaine de mètres. Les têtes de vallon des creuses sont généralement abruptes[5], mais peuvent avoir été émoussées par des actions de ravinement.
Enfin, les cartes révèlent la présence sur le plateau de quelques vestiges derideaux. Ils attestent de la présence ancienne demicroreliefs que lesremembrements successifs font progressivement disparaître. Ils seraient d'origine structurale et/ou culturale[6].
La présence d'une strate supérieure de lœss a favorisé l'apparition d'une formation superficielle composée d'horizons lœssiques. Ce type de terrain se caractérise par son fort potentiel de stockage des précipitations, rendant généralement favorable la mise enculture des terres, notamment lacéréaliculture. Les horizons superficiels des terres du pays abritent une forte densité derognons desilex issus du substrat crayeux (craies duCrétacé supérieur altérées —Sénonien, nomenclature géologique : C7). La présence de ces silex ne facilite pas la mise en culture, mais ils ont été longtemps réemployés commematériaux de construction (bâtiment,route…)[7].
Détail de mur de ferme : blocs de craie et briques sursolin en silex épannelés.
Détail de mur de ferme : motif de briques dans soubassement en silex.
Détail de mur d'étable : soubassement en briques et en silex disposés en escalier.
Détail de mur de grange : entorchis avec clayonnage en bois sur soubassement en silex.
Le fond de vallée collecte une partie deseaux pluviales en provenance du plateau. Lesruissellements ont pu provoquer autrefois quelquesinondations importantes[Note 4] et ils participent à la dégradation de plusieurs sections de route qui parcourent la commune.
Ce fond de vallée sèche constitue la partie supérieure duréseau hydrographique de la Warnette,affluent de l'Authie. Exceptionnellement, lebassin hydrographique de ce réseau est animé d'unrégime hydrographique particulier qu'il est possible d'apparenter à celui de torrent[Note 5], en période de précipitations intenses et lorsque les terres saturées en eau ne protègent plus de puissants ruissellements qui, alors,ravinent lessols agricoles. Ainsi, les trois morphotypes spatiaux successifs propres aux torrents sont observés : lebassin de réception, le chenal d'écoulement puis lecône de déjection. Le plateau, des lieux-ditsle Bout de Haut auPetit Lambus, correspond au bassin de réception ; le fond de vallée sèche jusqu'à Tortefontaine correspond au chenal d'écoulement (avec vallons secs affluents, mais susceptibles d'être réactivés en cas deprécipitations intenses et prolongées), tandis que le cône de déjection, situé sur la partie orientale des terres de l'abbaye de Dommartin, forme leglacis débouchant sur le val d'Authie.
Unréservoir d'eau est situé sur les hauteurs à l'intersection duchemin des Religieux et du chemin rural ditde Mouriez menant au hameau deSaint-Josse-au-Bois. Il est relié au principalchâteau d'eau du secteur situé à Lambus, point culminant du plateau de Mouriez.
Le territoire communal est couvert par leschéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Authie ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 253 km2 de superficie, délimité par lebassin versant de l'Authie. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit est, en 2024, en cours d'élaboration. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte Canche Et Authie[12].
Leclimat est de typeocéanique. Lamétéorologie du jour et ses prévisions pour les trois prochains jours peuvent être consultées sur le site de Météo France[13].
Comparaison des données météorologiques de Mouriez avec les données nationales
La commune s'inscrit dans les « paysages du val d’Authie » tels qu'ils sont définis dans l'atlas de paysages de la régionNord-Pas-de-Calais, conçu par ladirection régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL)[Note 7],[14]. Ces paysages, qui concernent83 communes, se délimitent : au sud, dans le département de laSomme par les « paysages de l'Authie et du Ponthieu », dépendant de l'atlas de paysages de la Picardie et au nord et à l'est par les « paysages du Montreuillois », les « paysages du Ternois » et les « paysages des grandes plaines arrageoises et cambrésiennes ». Le caractère frontalier de la vallée de l'Authie, aujourd’hui entre le Pas-de-Calais et la Somme, remonte au Moyen Âge où elle séparait le royaume de France du royaume d'Espagne, au nord[15].
Le coteau nord est escarpé alors que le coteau sud offre des pentes plus douces. À l'ouest, l'Authie s'ouvre sur labaie d'Authie, typique de l'estuaire picard, et se jette dans laManche. Avec son vaste estuaire et les paysages des bas-champs, la baie d'Authie contraste avec les paysages plus verdoyants en amont[15].
L'occupation des sols des « paysages du val d'Authie » est composée pour 69,48 % en cultures, 15,34 % en prairies naturelles, permanentes, 7,79 % en forêts et milieux semi-naturels, 5,04 % en espaces artificialisés avec principalement les communes d'Auxi-le-Château et Doullens, 1,11 % en cours d'eau et plans d'eau, 0,87 % en peupleraies et 0,37 % en espaces industriels[15].
L'inventaire deszones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d'améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d'aide à la prise en compte de l'environnement dans l'aménagement du territoire.
Le territoire communal comprend deux ZNIEFF detype 2[Note 8] :
la moyenne vallée de l'Authie et ses versants entre Beauvoir-Wavans et Raye-sur-Authie. Cette ZNIEFF de la moyenne vallée de l'Authie comprend une organisation paysagère régulière avec le fond de vallée humide, des versants calcaires, pentes boisées et hauteurs cultivées[18] ;
Au, Mouriez est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[21].
Elle est située hors unité urbaine[22] et hors attraction des villes[23],[24].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d'occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (92,1 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (92,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (76,9 %), prairies (10 %), forêts (5,9 %), zones agricoles hétérogènes (5,2 %), zones urbanisées (2 %)[25].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l'évolution dans le temps de l'occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[26].
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
La rue principale vue du bas de la côte « Bruges », du nom de l'ancien propriétaire du café situé à mi-pente sur la gauche - vers 1908.
La morphologie est de typevillage-rue, àhabitat groupé en ordre lâche, contraint par un fond de vallée et encadré de trois hameaux situés sur le plateau. Dans le bourg principal, et plus particulièrement dans la partie de la vallée correspondant au chenal d'écoulement[Note 9], les habitations sont traditionnellement construites sur les pentes, de manière surélevée au fond de vallon (niveau de la route), pour éviter les dégâts dus aux inondations.
En 2021[Note 11], le nombre total delogements dans la commune était de 143, alors qu'il était de 148 en 2015 et de 141 en 2010[Insee 1], soit une progression du nombre total de logements de 1,4 % depuis 2010.
Parmi ces 143 logements, 72,4 % étaient desrésidences principales, (soit 103 logements), 20,3 % des résidences secondaires et 7,2 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 100 % d'entre eux desmaisons individuelles[Insee 2].
Sur les 103 résidences principales, 85,4 % sont occupées par des propriétaires, 13,6 % par des locataires et 1,0 % par des personnes logées gratuitement[Insee 3].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Mouriez en 2021 en comparaison avec celle du Pas-de-Calais et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion derésidences secondaires et logements occasionnels (20,3 %) supérieure à celle du département (6,5 %) et à celle de la France entière (9,7 %) ainsi que d'une proportion de logements vacants (7,2 %) inférieure à celle du département (7,3 %) et de la France entière (8,1 %).
L'implantation d'unparc éolien comprenant unecentrale de douze unités, réparties entre les communes de Mouriez (cinq unités) et de Tortefontaine, est envisagée, bien qu'aucune date ne soit avancée. Son éventuelle réalisation dépendra des choix retenus dans le cadre du schéma départemental et d'uneenquête d'utilité publique. Laprésidente en exercice de lamunicipalité s'est prononcée en faveur du projet[27], mais un certain nombre d'habitants et depropriétaires terriens semblent y être opposés.
Trois routes secondaires desservent également la commune :D 134,D 138e1 etD 138e2. Les autres routes sont à caractère communal ou vicinal[28]. Au total, la commune est parcourue par vingt-deux kilomètres de routes.
Les embranchements autoroutiers les plus proches, vers l'A16 etA28, sont distants de vingt-cinq à trente kilomètres. Trois principaux accès sont répertoriés : la sortie 23 « Abbeville Nord » avec l'échangeur autoroutier A16-A28, et les sorties 24 « Rue », 25Berck et « Montreuil-sur-Mer » de l'A16.
Cette faible desserte explique qu'en 2000, 87,5 % des ménages résidant dans la commune disposaient au moins d'une voiture, soit 12,5 points de plus que la moyenne française et près de 8 points de plus que la moyenne des ménages ducanton de Hesdin[30]. Par ailleurs, près du tiers des ménages de Mouriez possède au moins deux véhicules automobiles.
Le nom de la localité est attesté sous la formeMons Richarii en 1114[31],de monte Raheri en 1147,Montreher en 1159,Monreher ouMonrihier en 1175,Monreher en 1183[32].
Il s'agit d'une formation médiévale enMont-, appellatif toponymique issu du gallo-romanMONTE (latinisé enMons dans certains textes médiévaux). Le second élément est un nom de personne mal éclairci, sans doute germanique,Richar selonAlbert Dauzat etCharles Rostaing[33] ouRatharius selonMaurits Gysseling[34]. Dans les deux cas, les consonnes intervocaliques se sont amuïes.
Pendant l'occupationromaine enMorinie vers55 av. J.-C.[Note 12], il semblerait que Mouriez se soit appeléRumacum[35].
Dans plusieurs de sesCommentaires sur la Guerre des Gaules, Jules César rapporte sa vision des différentes tribus de laGallia Belgica. Selon ces recueils, le peuple desAtrébates, originaire deGermanie se serait installé en Artois entre leIVe et le IIe siècleav. J.-C., en fondant notamment une cité du nom deNemetocenna[36]. Les Atrébates correspondent archéologiquement auxCeltesdanubiens et il est probable qu'ils se sont fondus au substrat de population celtique préexistant.
La carteBelgii Veteris Typus d'Ortelius précise les limites de la Morinie ainsi que la localisation des principales autrestribus. Le cartographe situe clairement lacité deHedana sur la Canche à proximité de sa lisière sud. Sa localisation en amont du confluent avec laTernoise correspond actuellement à la commune deVieil-Hesdin distante de dix kilomètres de celle de Mouriez.
Tout au long duMoyen Âge, les terres méridionales de l'Artois sont fortement convoitées et successivement revendiquées par lescouronnes de France,d'Angleterre, deBourgogne ou encored'Espagne[Note 13]. La localisation de Mouriez n'est pas forcément confortable, car située au sein du « boulevard de l'Artois »[37] desarmées, trop lourdement équipées pour franchir aisément lesmarécages de la régionlittorale des Bas-Champs[Note 14] et desvallées de laCanche, de l'Authie et de laSomme. De plus, ces armées en campagne sont, la plupart du temps,prédatrices. Ces situations de crises à répétition ont incité les populations autochtones à développer des stratégies de protection et de survie particulières désignées par le termemuches[Note 15] ; c'est-à-dire des réseaux desouterrains aménagés pour se protéger despillages et autres sévices des hommes d'armes ou mercenaires[38].
Mais, la proximité du finage de Mouriez de lacité d'Hesdin constitue également un atout pour la communauté villageoise qui profite du dynamisme économique de la villedrapière et de son marché alimenté par lesproductions agricoles et animales desfinages du pays Hesdinois. En effet, Hesdin dispose alors d'une situation privilégiée, à l'intersection des axes nord-sudCalais-Paris[Note 16] et ouest-estBoulogne-sur-Mer-Cambrai[Note 17] et à quelques kilomètres du port maritime deMontreuil-sur-Mer aisément accessible par la vallée de la Canche[Note 18].
Au début du règne deClovis, les terres de Mouriez, comme l'ensemble de celles de l'Artois, font partie intégrante duRegnum Francorum. À sa mort, en 511, les terres reviennent au royaume deSoissons dirigé parClotaireIer, puis à son filsChilpéricIer.Vers 575, Chilpéric est contraint, sous la pression de son frèreSigebertIer, de déplacer sa capitale àTournai, mais l'Artois ainsi que les basses terres littorales situées au nord de labaie de Somme demeurent sous son autorité.
En 1131, à la mort dupère Milon, fondateur de la communauté dePrémontrés établie à Saint-Josse-au-Bois en 1125[41], Adam († 1166) est élu nouvelabbé. Ce dernier initie alors les travaux d'une vasteéglise aulieu-ditDommartin qui préfigure la future installation de l'abbaye en ce lieu.
À la mort de Gui de Hantona,vassal duvicomte Hugues Colet deBeaurains, sa fille Oda épouse Rollancourt[42], lègue en 1138 à l'abbaye l'ensemble du domaine de son père, c'est-à-dire « le quart des terres et des bois de Bamières ».
En 1161, l'abbaye est transférée sur l'ancienne commune de Dommartin — devenant alors l'abbaye Saint-Josse de Dommartin — en un lieu plus favorable situé sur le flanc nord de la vallée de l'Authie. Deux années plus tard, l'église, devenueabbatiale et dont les travaux avaient commencé dès 1153, est consacrée. De typegothique primitif, elle mesure quatre-vingt-neuf mètres de long pour vingt-six mètres de large et autant de haut[45].
Au cours desXIIe et XIIIe siècles, l'abbaye semble avoir rapidement étendu son domaine grâce à quelques achats[46] et à un certain nombre delegs etconcessions[47]. Une partie d'entre eux fut contestée, parfois violemment, surtout par les fils et beau-fils d'Hugues Colet (Enguerrand, Waldric, Bartélémy et Robert) après le retour de ce dernier deJérusalem[48].
En 1249, l'autel de Mouriez est accordé à l'abbaye de Dommartin[43].
En 1364,Jean II le Bon donne enapanage à son quatrième fils,Philippe le Hardi, leduché de Bourgogne récupéré par dévolution deux ans plus tôt. Lorsque, en juin 1369, ce dernier épouseMarguerite III de Flandre, les comtés de Flandre et d'Artois, et donc Mouriez, passent sous influence bourguignonne. La Maison de Bourgogne issue de lamaison capétienne de Valois prendra complètement possession de ces deux comtés en janvier 1384, à la mort deLouis de Male. Dans un objectif de souveraineté visant à extraire ses domaines de l'apanage français, son petit-fils,Philippe le Bon, signe en qualité de représentant de la régence française letraité de Troyes le. Ce dernier initie du même coup une alliance avec leroyaume d'Angleterre, alliance confirmée contre la France le, lors d'une nouvelle rencontre avecHenri V d'Angleterre. Les acquisitions artésienne et picarde du duc seront confirmées le, lors de la paix franco-bourguignonne établie par letraité d'Arras, en échange de sa neutralité[49].
Laparoisse de Mouriez quitte alors pour plus de deux siècles l'influence politique de la couronne royale française, et ce, malgré les éventuels hommages rendus par les seigneurs de l'Artois et de la Flandre au roi de France en qualité de suzerain, souvent très rapidement dédits[Note 19],[51].
Les alentours deMouriers au sein du bailliage d'Hesdin après le traité des Pyrénées -Nicolas Sanson, 1656.
Durant l'époque moderne, les contestations territoriales en Artois perdurent malgré des modalités d'expression en partie différentes de celles qui animèrent la période médiévale.
Le retour de l'influence de la couronne royale française sur le Hesdinois s'opère à la faveur de laguerre de Trente Ans, avec de la prise d'Hesdin le. Soixante-dix ans après que l'Artois a été progressivement reprise en main par descongrégations monastiquescatholiques,Louis XIV met un terme à laguerre de Trente Ans en signant le letraité des Pyrénées. Ses gains territoriaux sont importants. Entre autres, l'Artois réintègre alors formellement leroyaume de France tandis que l'interfluve Canche-Authie devient domaine royal en qualité debailliage d'Hesdin.
En 1700, l'abbaye de Dommartin fait l'acquisition de laseigneurie de Mouriez. En 1718, l'abbé Charles Ricouart ordonne des travaux d'agrandissement de l'abbatiale. Lanef est alors allongée de deuxtravées tandis que l'édification d'un nouveau clocher[Note 20] de soixante-cinq mètres de hauteur coiffé d'uneflèche de plus de trente mètres est décidée. Les religieux désiraient y placer un nouveau jeu decloches, plus puissantes que les précédentes, afin qu'elles soient audibles à travers toute la vallée. Le chantier du clocher n'est pas réalisé comme initialement prévu car ses fondations se révèlent insuffisantes. Les moines arrêtèrent alors la construction à quarante-trois mètres et une flèche de vingt-quatre mètres de hauteur y est placée[54].
Le, un dénommé Maximilien-François de Robespierre, rentré commenovice à l'abbaye de Dommartin le pour satisfaire sesparents, renonce, la veille de sa prise d'habit, à la vie monacale[55]. De son union avec Jacqueline-Marguerite Carrault naît, hors mariage, le,Maximilien de Robespierre, célèbre lors de laRévolution française.
En 1789, aucun des trente moines de l'abbaye n'accepte de rejoindre leclergé constitutionnel et de prêter serment sur laconstitution civile du clergé. Deux années s'écoulent sans heurt, lorsque, au début du mois de juin 1791, les commissaires]du district confisqurent l'ensemble des biens de la ferme et procèdent à sonadjudication commebiens nationaux le 8 du même mois. Le, les biens religieux sont aliénés mais aussitôt rachetés par le père abbé Ghislain-Joseph Oblin. Finalement, l'abbaye est de nouveau confisquée en 1793[56].
Le village n'a pas trop souffert de laGrande Guerre, ou en tout cas pas directement. Aucun livre d'histoire ne semble y faire allusion. À l'origine, leplan Schlieffen prévoyait que la1re armée allemande, commandée par le généralvon Klück, traverse successivement l'Artois, lePonthieu, leVimeu, lePays de Caux puis laBeauce pour prendre l'ennemi à revers. Ainsi, cette armée aurait dû passer entre Hesdin etSaint-Pol-sur-Ternoise. Mais des difficultés logistiques contraignirent l'état-major allemand à modifier sa stratégie. En réalité, la première armée fut stoppée sur les premierscontreforts de l'Artois. Ainsi, la portion de front la plus proche, celle située entre les communes deVimy et d'Albert restait située à une quarantaine de kilomètres, une distance suffisante pour éviter les dommages.
Durant laSeconde Guerre mondiale, le Nord-Pas-de-Calais fut occupé dès mai 1940, après leFall Gelb, par les armées allemandes. Une partie du hameau de Bamières fut réquisitionnée par laWehrmacht dans le but d'y déployer une base de lancement defusées V-1. La rampe fonctionna plusieurs mois et le village dut subir la destruction de la maison Lemoine située dans la côte Bruges lors d'un défaut de tir de bombes volantes. Dans les champs alentour, l'armée allemande déploya un dispositif composé d'undépôt de carburant[Note 21] et d'unaérodrome[Note 22]. Pour éviter les survols ennemis à basse altitude, une série de pieux en bois— appelés localementpoteaux deRommel[Note 23] — fut plantée dans l'ensemble deschamps entourant le hameau et disposée en quinconce pour prévenir d'éventuelsatterrissages[58]. La base de Bamières fut lourdementbombardée le[59]. L'armée d'occupation confisqua également l'ensemble des terrains agricoles des exploitations du hameau qu'elle exploita à l'aide deprisonniers-manœuvres. Quelques-uns parvinrent à s'évader, un à un, cachés dans le double fond aménagé dans une voiture décapotable qui n'attira pas la curiosité des sentinelles tant sa taille était petite[Note 24]. Certains jeunesrésistants, affiliés ou non à des cellulescommunistes ou auréseau AGIR, deviendront quelques années plus tard membres duconseil municipal.
Une seconde rampe de lancement de fusées V-1 aurait également été établie à proximité des fermes de Lambus[60],[61].
Le, trois résistants duparti communiste français de la région d'Hesdin, Marcel Fréville (1899-1942), né àContes, Victor Mariette (1904-1942), né dans la commune et Élie Fauquet (1891-1942), né àAubin-Saint-Vaast, sont exécutés, par les Allemands, à lacitadelle d'Arras. Andrée Patoux (1908-1971), née Armand, tenant l'imprimerie Patoux à Hesdin, résistante avec eux, est internée en Allemagne et en revient après la guerre ; Fidéline Fauquet (1886-1945), née Sallembien, épouse d'Élie Fauquet, meurt en déportation dans le camp deRavensbrück. Sur un mur de la citadelle d'Arras sont apposées trois plaques en mémoire des trois résistants. Une rue d'Hesdin porte le nom de Marcel-Fréville depuis 1944[62],[63],[64],[65],[66],[67],[68].
La commune faisait partie depuis 1801 ducanton de Hesdin[2]. Dans le cadre duredécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[87]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[88].
En 2022, la commune comptait 238 habitants[Note 26], en évolution de −4,8 % par rapport à 2016 (Pas-de-Calais : −0,72 %,France horsMayotte : +2,11 %).
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 31,7 %, soit en dessous de la moyenne départementale (36,7 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 29,7 % la même année, alors qu'il est de 24,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait119 hommes pour127 femmes, soit un taux de 51,63 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,50 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[90]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,8
90 ou +
0,0
10,8
75-89 ans
10,1
18,3
60-74 ans
19,4
23,3
45-59 ans
23,3
15,0
30-44 ans
15,5
10,8
15-29 ans
12,4
20,8
0-14 ans
19,4
Pyramide des âges du département duPas-de-Calais en 2021 en pourcentage[91]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,6
5,6
75-89 ans
8,9
16,7
60-74 ans
18,1
20,2
45-59 ans
19,2
18,9
30-44 ans
18,1
18,2
15-29 ans
16,2
19,9
0-14 ans
17,9
États matrimoniaux et compositions des ménages en 2007 et 2020
Tandis que, de 1999 à 2007, le nombre et la taille desménages n'avaient guère varié, passant respectivement de 97 à 96 ménages et de 2,5 à 2,6 personnes par ménage, ces derniers indicateurs évoluent de nouveau sensiblement.
En effet, le nombre de ménages a augmenté jusqu'à atteindre 104 ménages en 2020. Parallèlement le nombre moyen de personnes par ménage a diminué jusqu'à 2,32. Ces tendances traduisent la diminution constatée du nombre d'habitants de la commune depuis 2007.
De 2002 à 2007, 6,3 % de la population nouvellement installée provenait d'une autre région ou de l'étranger. Au cours de la même période, 77,7 % des résidents n'avait pas déménagé tandis que 0,9 % des résidents changèrent de logement tout en restant au sein de la commune. Ainsi, alors que les plans départemental et régional faisaient état demigrations résidentielles annonçaient globalement une tendance au vieillissement des populations rurales[92] — notamment avec une part plus importante de départs chez les jeunes adultes —, les dynamiques de mobilité qui animaient la commune durant cette période semblaient alors suivre une tendance pour partie différente. Les mécanismes locaux de la mobilité résidentielle étaient fondés, certes, sur le départ de populations fraîchement diplômées, mais ces départs étaient alors numériquement compensés par l'installation de foyers denéoruraux — actifs ou retraités — fuyant les désagréments des villes à la recherche d'une qualité de vie moins stressante[93].
Sur la période 2014-2020, la tendance précédemment soulignée semble se confirmer puisque les nombres de résidences principales et secondaires continuent d'augmenter - respectivement de 100 à 104 et de 28 à 29 unités résidentielles - tandis que le nombre de logements vacants passait de 19 à 9[94].
Le syndicat d'initiative organise des animations deloto, leNoël desenfants avec sortie au cinéma ainsi qu'une retraite aux flambeaux la veille du14 juillet[95]. Le seul club encore en activité est celui desaînés.
Labrocante annuelle a lieu le dernier dimanche du mois demai. Pour son édition de 2009, elle a accueilli plus de deux cent vingt exposants, soit près de 50 % de plus que les années précédentes. Le linéaire de stand est gratuit et son obtention s'effectue auprès dusyndicat d'initiative communal[96].
La commune dispose d'une société dechasse[97] qui organise sonball-trap annuel le premierweek-end du mois de septembre, peu de temps avant laducasse de la commune organisé par le syndicat d'initiative.
Afin de conserver son patrimoine Aurélien Szczepanski crée en 2015 une association de restauration du patrimoine (Les Amis de Notre-Dame de Mouriez) afin de sauvegarder le patrimoine et de le faire vivre. L'association a accueilli en 2017 Les Petits chanteurs de France en entreprend des travaux de restaurations en collaboration avec le conseil municipal[98].
Enfin, outre le syndicat d'initiative et la société de chasse, la commune compte deux associations supplémentaires : les Anciens combattants et l'Aménagement foncier rural (AFR)[99].
Passage duGR 123 à l'intersection du Bois de Caumont et du ravin de la Goulaffre.
Il existe un terrain debasket-ball situé à proximité de l'église.
Le village est traversé par le chemin de grande randonnéeGR 123. Sur le territoire communal, le GR de Pays (GRP)Tour de la Canche-Authie emprunte les mêmes sentiers que le GR 123 avant de s'en séparer dans le hameau deRapéchy. Le GR 123 continue alors sa progression vers le sud, tandis que le GRP bifurque vers l'est en remontant le val d'Authie en direction d'Auxi-le-Château.
Dans la région, letourisme rural connaît un essor remarquable depuis les années 1980[100]. Depuis près de dix ans, un agriculteur de la commune a diversifié ses activités en ouvrant, dans le hameau de Lambus, ungîte de France pouvant accueillir jusqu'à neufvacanciers.
Évolution de la fiscalité sur le revenu depuis 2001 : nombre de foyers fiscaux, types et montant des revenus de référence
Année
Nombre de foyers fiscaux
Revenu fiscal de référence des foyers fiscaux
Impôt net (total)
Nombre de foyers fiscaux imposables
Revenu fiscal de référence des foyers fiscaux imposables
Traitements et salaires
Retraites et pensions
Nombre de foyers concernés
Montant
Nombre de foyers concernés
Montant
2007
129
2 212 104
58 292
49
1 452 302
72
1 557 342
50
617 586
2006
128
1 582 893
59 009
50
1 065 214
69
1 428 447
50
589 231
2005
118
1 466 371
52 629
40
897 446
63
1 248 896
47
512 223
2004
126
1 477 462
39 524
43
876 484
65
1 263 118
45
508 611
2003
125
1 406 552
42 185
45
919 761
68
1 223 765
44
490 237
2002
130
1 529 688
59 984
48
960 228
70
1 230 111
47
561 315
2001
139
1 626 391
77 560
51
1 068 911
76
1 209 142
51
565 274
Sources des données :ministère du Budget, des comptes publics et de la fonction publique - 2008[102]
Le niveau d'imposition moyen des Richarimontois, établi sur les bases de l'impôt sur le revenu, est inférieur à ceux du département et du territoire national, et ce depuis plusieurs années[Note 29]. Par ailleurs, le taux moyen d'imposition des foyers fiscaux imposables tend à décroître depuis 2001, passant de 7,5 % à 4 % en 2007 (cf. graphique ci-contre gauche).
Source : Ministère du Budget, des comptes publics et de la fonction publique[103].Source : Ministère du Budget, des comptes publics et de la fonction publique[104].
Ces dernières années, la baisse du niveau d'imposition sur le revenu est concomitante d'une hausse des taux defiscalité directe locale (cf. graphique ci-contre droit). Les transferts decompétences de l'échelon national vers lescollectivités territoriales, effectués dans le cadre des politiques dedécentralisation, expliquent cet effet ciseaux. Dans le cas de Mouriez, cette augmentation n'est pas induite par les taux d'imposition communal et intercommunal — qui restent constants ou décroissent légèrement —, mais par une hausse des taux de perception aux échelons départemental et régional[105].
L'analyse des comptes de la commune[106] établit un solde positif pour l'exercice 2007 de 34 000 euros soit 138euros par habitant. La commune n'étant pas endettée, sa capacité d'autofinancement est intacte. Pour l'exercice comptable 2008, elle dispose d'unfonds de roulement doté de 101 000 euros.
En 2021[Note 30], la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 147 personnes, parmi lesquelles on compte 72,6 % d'actifs (68,5 % ayant un emploi et 4,1 % de chômeurs) et 27,4 % d'inactifs[Note 31],[Insee 9]. En 2021, letaux de chômage communal (au sens du recensement) des15-64 ans est inférieur à celui du département et inférieur à celui de la France métropolitaine.
La commune est hors attraction des villes[Carte 3],[Insee 12]. Elle compte 31 emplois en 2021, contre 41 en 2015 et 31 en 2010. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 102, soit unindicateur de concentration d'emploi de 30,2 et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 52,6 %[Insee 13].
Sur ces 102 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 14 travaillent dans la commune, soit 14 % des habitants[Insee 14]. Pour se rendre au travail, 92,1 % des habitants utilisent une voiture, un camion ou une fourgonnette, 2,0 % s'y rendent en deux-roues motorisé, à vélo ou à pied et 6,0 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[Insee 15].
En 2011, une entreprise a été créée à Mouriez[a 1].
Le silo de Lambus témoigne de la richesse agricole du finage.Ancien bassin de décantation de la Belle Épine.
En 1986, un importantsilo à céréales de type cathédrale a été bâti sur le hameau de Lambus à proximité de la route D 939. Situé sur un point haut, le bâtiment principal, qui dépasse les cinquante mètres de hauteur, est visible à plusieurs kilomètres à la ronde. L'infrastructure est exploitée par la société Unéal,groupe coopératif spécialisé dans les métiers de l'agriculture et implanté dans leNord-Pas-de-Calais et enPicardie. Le silo a été l'objet d'un programme de rénovation afin d'éviter d'éventuellesinfiltrations d'eau depluie liées au vieillissement dubéton[107].
La commune accueille sur son territoire l'ancienbassin de décantation de la sucrerie de Marconnelle, entreprise ayant cessé son activité depuis 2007. Paysagé, le site[108] développe unbiotope particulier.
Globalement, depuis deux générations, le nombre d'activités n'a cessé de décroître. Celles encore présentes sont essentiellement liées aux secteurs agricole ouagroalimentaire, ce qui dénote l'importance de ces secteurs à l'échelle départementale.
La commune est dans le « pays de Montreuil », une petiterégion agricole dans le département du Pas-de-Calais[109]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 32] sur la commune est l'exploitation de grandes cultures (horscéréales etoléo-protéagineux)[Carte 4].
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 26 lors du recensement agricole de 1988[Note 34] à 21 en 2000 puis à 12 en 2010[111] et enfin à 13 en 2020[Carte 5], soit une baisse de 50 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 65 % de ses exploitations (passant de 16 556 à 5 736)[112],[Carte 6]. Lasurface agricole utilisée sur la commune a également diminué, passant de1 466ha en 1988 à1 423ha en 2020[Carte 7]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 56 à109 ha[111],[Carte 7].
L'entreprise de travaux agricoles implantée depuis plus de vingt ans sur la commune a été reprise ces dernières années par l'entreprise Lefrançois basée àClenleu[113].
pommes de terre,lin,betterave sucrière,maïs, etchicon sont les principalesplantes rentrant dans la composition desassolements. La pratique de lapolyculture résiste malgré une diversification dessemences moins importante qu'il y a une vingtaine d'années. Globalement, les pratiques d'élevage déclinent. Une déprise des pâtures à des fins agricoles est observée, tandis que, au cours du dernier quart de siècle, l'élevage ovin a quasiment disparu. Seule subsiste encore une petite activité d'élevage bovin pour laviande ainsi qu'une petiteproduction laitière répartie sur trois fermes.
Ces dernières années, le finage de la commune a fait l'objet d'unremembrement agricole, avec extension sur les communes de Tortefontaine, Guigny et Capelle-lès-Hesdin. Entamée le, la procédure a été close le[114]. L'opération de remembrement a été menée dans le cadre de l'Association foncière de remembrement de Mouriez créée spécialement pour l'occasion par arrêté préfectoral en date du[115].
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
1
8,3 %
(5,3 %)
Construction
2
16,7 %
(11,7 %)
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
2
16,7 %
(22,5 %)
Information et communication
0
0,0 %
(3,6 %)
Activités financières et d'assurance
1
8,3 %
(5,3 %)
Activités immobilières
2
16,7 %
(5,7 %)
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien
4
33,3 %
(20,2 %)
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
0
0,0 %
(15,8 %)
Autres activités de services
0
0,0 %
(9,9 %)
Sur les troiscafés existant à la fin des années 1970, seul l'établissement Crevel-Plé reste actuellement en activité. Autrefois, il assurait également les fonctions dequincaillerie, de débit detabac et destation-service. Par ailleurs, il hébergeait le siège duclub de football disparu depuis plus de vingt-cinq ans et dont l'ancienne pâture, qui faisait office deterrain de jeu, a été transformée enlabour.
L'épicerie, presse et bar Merlier[Note 37], le café Bruges et lecharron ont cessé leurs activités vers la fin des années 1980. Deuxboulangers ambulants (depuisDouriez et Hesdin) desservent le village une fois par semaine ainsi qu'unboucher et unpoissonnier plus irrégulièrement[116].
Les trois anciennes fermes d'abbaye du château (1688), de Bamières (1745) et de Lambus (1770) conservent des caractèresarchitecturaux remarquables (porche àbâtière en craie duXVIe siècle ou voûté en briques duXVIIe siècle, charpente encroupe sanspignon duXVIe siècle, murs àchaînage briques-craie de plus d'un mètre d'épaisseur, pigeonnier etcolombier circulaires…).
L'égliseNotre-Dame de laNativité, deculte catholique romain, a été érigée sur le plateau à partir d'unechapelle datant de 1674, à laquelle il a été adjoint une nef vers 1747, reconstruite en 1864[117]. Elle abritait une statue de la Vierge à l'enfant, statue volée en mars 1978, qui était le seul bien classé de la commune[118]. Réalisée vraisemblablement autour de 1600, l'œuvre enbois recouverte depolychrome mesure soixante centimètres. À la suite duvol, deux autres statues, dont celle desainte Catherine, de facture similaire et datant duXVIe siècle ont été retirées de l'église afin d'en assurer la protection et laconservation. Elles font désormais partie du fonds dumusée des Beaux-Arts d'Arras[119]. AuXVIIe siècle, l'église était desservie par un père de l'abbaye de Dommartin. L'église a été implantée au nord du fond de la vallée accueillant le bourg principal afin de rendre audible l'appel descloches et d'être accessible depuis les hameaux. Lecimetière entoure l'édifice. Depuis septembre 2008, la flèche duclocher supporte un tout nouveaucoq, le précédent ayant été détruit par lafoudre. Plus récente, la cloche de l'édifice se nomme Julie Charlotte[120].
Présence decalvaires situés pour le premier en haut de lacôte Bruges[Note 38], à l'entrée nord du village, face au carrefour de la rue principale et de la rue de l'Église, pour le deuxième devant l'école, et les deux derniers dans les hameaux de Bamières et de Lambus.
Jean-MichelDewailly, « Habitat agricole et tourisme dans le pays de Montreuil : l'exemple de Mouriez »,Hommes et terres du Nord, Université de Lille I,no 1,,p. 48-54(ISSN0018-439X)
↑La crue de 1938 est restée célèbre chez les anciens du village, la route du fond de vallée ayant été recouverte de plus d'une hauteur d'homme. D'autres crues moins importantes ont eu lieu depuis. Ce phénomène incita la municipalité à engager, dans lesannées 1980, des travaux d'assainissement.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑La DREAL distingue, dans la régionNord-Pas-de-Calais, quatre grandes familles de paysages : ceux du Haut Pays, Bas Pays, Littoraux et d'interface. Ces grandes familles de paysages comprennent21 grands paysages régionaux.
↑Les ZNIEFF detype 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Ainsi, en 2007, une dizaine de familles britanniques et trois néerlandaises étaient propriétaires d'une habitation et résidaient de manière principale ou secondaire dans la commune.
↑2021 est l'année de référence des données statistiques fournies par l'Insee en 2025
↑La cité deMontreuil-sur-Mer, rattachée audomaine royal depuis 980, est régie par une charte communale à partir de 1188 octroyée parPhilippe Auguste. Montreuil-sur-Mer dispose d'un port maritime sur la Canche depuis 988 édifié parHugues Capet. L'ensablement de l'estuaire de la Canche, à partir de la fin du Moyen Âge, aura raison des activités de commerce maritime.
↑L'exemple le plus célèbre étant le celui de l'hommage rendu en 1515 parCharles Quint àFrançois Ier son suzerain pour l'Artois et la Flandre. En 1521, FrançoisIer décide de menacer la Flandre pour soutenir laMaison d'Albret dans sa tentative de reconquête duroyaume de Navarre et ainsi contraindre Charles Quint à maintenir ses troupes dans lesPays-Bas. Dans ce but, François s'empareHesdin puis se retire quelques semaines plus tard à l'arrivée de l'armée de Charles. Premier épisode d'une rivalité franco-espagnole en Artois et en Flandre qui mènera à la destruction complète deThérouanne et d'Hesdin en 1553. Après plusieurs accrochages entre François et Charles, letraité de Madrid puis lapaix des Dames sont respectivement signés en 1526 et 1529. La France renonce alors à sa suzeraineté sur l'Artois et la Flandre. Cette perte de souveraineté n'empêchera pas d'autres raids français sur ces comtés.
↑L'ancien clocher en bois ne fut pas détruit pour autant. Il resta à sa place surmontant le transept dans sa partie centrale et muni de ses quatre cloches.
↑Poteaux dénommésRommelspargel par les troupes allemandes, de qui signifie « asperges de Rommel ».
↑Récit de résistance de M. Lahutte E., ancien maire de Mouriez.
↑De nos jours, un grand nombre d'établissements de soins sont toujours en activités parmi lesquels, l'hôpital maritime de Berck, l'institut Calot, l'hôpital de jour en psychiatrie Les goélands, l'établissement Hélio-Marin, l'institut d'éducation motrice, le centre Jacques-Calvé, trois autres centres d'éducation motrice…
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑2021 est l'année de référence des données statistiques fournies par l'Insee en 2025
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement desfoyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à lataxe d'habitation.
↑Intervalle de temps qui permet de se prémunir contre des fluctuations ponctuelles dues à d'éventuelles réductions ou crédit.
↑2021 est l'année de référence des données statistiques fournies par l'Insee en 2025
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Les données relatives à lasurface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[110].
↑2022 est l'année de référence des données statistiques fournies par l'Insee en 2025
↑Un établissement est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Qui faisait également office de salle des fêtes, tout comme l'établissement Crevel-Plé.
↑Désignée ainsi du nom des propriétaires de l'ancien café situé au milieu de la côte pentue de à plus de 8 %.
↑Ce dossier de l’Insee reprend, pour la commune,le Code Officiel Géographique, le découpage territorial, l'intercommunalité, les zonages d’études, le dossier complet de la commune, un comparateur de territoires, les données statistiques et les définitions des termes géographiques (zonages administratifs, d’étude, etc.).
↑"Remonter le temps" est un outil de comparaison de l’évolution de l’occupation des sols dans le temps sous forme de cartes ou photos aériennes :carte de Cassini (XVIIIe siècle),carte d'état-major (1820-1866) et période actuelle (1950 à aujourd'hui). Pour comparer deux autres cartes, sélectionner les cartes en haut de la page.
↑A. Gloriod et J. Tricart, « Étude statistique de vallées asymétriques sur la feuille de Saint-Pol au 1/50 000 », dansRevue de Géomorphologie dynamique, Paris,3e année,no 2, 1952.
↑Ph. Pinchemel,Les plaines de craies du nord-ouest du bassin parisien et du sud-est du bassin de Londres et leurs bordures : étude de géomorphologie, Armand Colin éd., Paris, 1954, texte remanié de doctorat,502p. ,p. 335.
↑OuNemetacum pour les Romains, cf. l'article « Atrebates » dans de Bouillet M.-N.,Dictionnaire universel d'histoire et de géographie, Hachette, Paris, 1897,31e édition.
↑Albéric Calonne d'Avesne,Montreuil-sur-Mer et Hesdin, Sueur-Charruey, Arras, 1875,72p. ,p. 4.
↑J. Desmulliez et L. Milis,Histoire des provinces françaises du Nord, dans Lottin A. dir., Tome 1.De la Préhistoire à l'an Mil, Westhoek, Éditions des Beffrois, coll. « Histoire », 1988,p. 234
↑Philippe Lambert, « À Hesdin, le 13 juillet 1942, Marcel Fréville, Victor Mariette et Élie Fauquet étaient exécutés »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑Annuaire des Mairies du Pas de Calais (62), 2006-2007, EIP/ Les Éditions Céline, Cannes,p. 229,[lire en ligne].
↑J.-L. M. (CLP), « Mouriez : Christophe Dedours élu maire pour la première fois : Samedi s'est tenue l'installation du maire et des adjoints. Éliane Decobert ne se représentant plus, c'est à l'élection d'un nouveau maire qu'il a fallu procéder. Jean-Marie Noullez, ex-premier adjoint, et Christophe Dedours, ex-conseiller, étaient candidats. »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑« Projets des maires: « Manager une équipe et écouter les concitoyens » : Christophe Dedours, 47 ans (SE) est un agriculteur passionné. Il est entré au conseil municipal en 2008 avec la volonté d'être au service des habitants et de trouver des solutions à leurs problèmes. En mars, contre l'avis de son épouse, il s'est présenté aux élections, qu'il a remportées »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑P. L, « Christophe Dedours en route pour un second mandat à Mouriez : Le maire de Mouriez a présenté ses vœux à la population vendredi soir, il en a profité pour annoncer qu'il se représenterait »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑Philippe Lambert, « À Mouriez, Christophe Dedours réélu pour un second mandat : Élu maire en 2014, Christophe Dedours, agriculteur âgé de 53 ans a été réélu par son conseil municipal »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑J.-M. Dewailly,Tourisme et loisirs dans le Nord-Pas-de-Calais : approche géographique de la récréation dans une région urbaine et industrielle de l'Europe du Nord-ouest, Thèse de doctorat d'État de Géographie, Université de Paris 4, 2 vol., 1985, 1123p. .