Moulmein, officiellement appelée aujourd'huiMawlamyine ouMawlamyaing (API :/mɔ̀ləmjàiN mjo̰/) est une ville deBirmanie (Myanmar) et la capitale de l'État Môn. Son nom signifie « œil perdu », car un roimôn y perdit un de ses yeux. C'est aujourd'hui la troisième ville de Birmanie avec une population estimée à 500 000 habitants en2009[1].
Elle doit son essor à son port de mer et constitue un important nœud de communications : grande station de chemin de fer, aéroport et nouveaupont sur la Salouen (le plus long pont de Birmanie), qui la relie àMartaban, sur la rive nord du fleuve. C'est le point de départ occidental duCouloir économique Est-Ouest, qui traverse la péninsule indochinoise jusqu'à la ville vietnamienne deDa Nang. Elle est aussi réputée pour son marché, ses pagodes et son université.
Le nom dériverait deMot-Mua-Lum, qui signifie "un œil détruit". En effet, la légende dit qu'un roi Mon possédait un puissant troisième œil au centre de son front, qui lui permettait de voir ce qui se passait dans les royaumes voisins. La fille d'un des rois de ces royaume fut donnée en mariage au roi à trois yeux et réussit à détruire ce troisième œil[3].
Le nombirman Mawlamyine est un probable dérivé deMoulmein.
Pendant l'époque coloniale, Moulmein avait une importante population anglo-birmane. Une zone de la ville était connue sous le nom de «Petite Angleterre» en raison de l'importance de la communauté anglo-birmane, beaucoup d'entre eux propriétaires de plantations de caoutchouc. Cette communauté a depuis diminué fortement, réduite aujourd'hui à une poignée de familles, la plupart étant partis pour le Royaume-Uni ou l'Australie.
Durant la période coloniale, Moulmein avait une importante population anglo-birmane ; un quartier de la ville était même surnommé la "Petite Angleterre". De nos jours, cette population est réduite à quelques familles, l'essentiel ayant émigré en Grande-Bretagne ou enAustralie.
Moulmein est célèbre pour ses fruits et sa cuisine. Une expression birmane affirme :« Mandalay pour parler,Rangoun pour paraître et Moulmein pour manger. »
Les anglophones la connaissent aussi grâce aux premières lignes du poème deRudyard KiplingMandalay (1892) :
By the old Moulmein pagoda
Lookin' lazy at the sea
There's a Burma girl a-settin'
and I know she thinks o' me.
Moulmein est aussi le cadre d'un essai deGeorge Orwell :Shooting an Elephant (1936). L'auteur y fut en poste comme officier de police. L'œuvre commence par ces mots :« À Moulmein, enBasse-Birmanie, j'étais haï par un grand nombre de gens — la seule fois de ma vie où j'ai été assez important pour cela. »