Ce département doit son nom à larivière de la Moselle, unaffluent duRhin, qui le traverse dans sa partie ouest et arroseMetz, sonchef-lieu. LaSarre, le plus grand affluent de la Moselle, prend sa source dans l'est du département, en arrose environ la moitié et donne son nom auLand allemand voisin. Situé enEurope rhénane, le département de la Moselle est frontalier avec leLuxembourg et l'Allemagne avec qui il entretient plusieurs liens au sein de laGrande Région. C'est le23e départementle plus peuplé de France en 2017 avec ses 1 043 522 habitants, appelés lesMosellans, qui sont répartis dans 725 communes.
Créé en 1790 à partir de laprincipauté épiscopale de Metz et des territoires du nord-est desprovinces deLorraine et de Bar[n 1], ce département a une histoire complexe en raison des diverses modifications de ses frontières entre 1790 et 1833[n 2], puis de ses deux annexions à l'Allemagne[n 3]. Lapremière annexion est à l'origine d'un énième changement de son territoire[n 4], de ses limites actuelles et de plusieurs particularismes sociaux, culturels et législatifs[n 5] qui sont toujours en vigueur auXXIe siècle.
L'histoire récente du département de la Moselle est liée de près à celle de la région voisine d'Alsace, tous les deux ayant en commun l'héritage du second empire allemand (droit local d'Alsace-Moselle) et une influence franco-germanique forte.
Se fondant sur ses particularités géoéconomiques, historiques et culturelles, en 2019 le département dépose par la voix de ses élus une demande d'être reconnu comme l'"Eurodépartement" français auprès de l'Assemblée nationale[1], afin de bénéficier de mesures de différenciation territoriale adaptées[2].
Par ailleurs, la grande majorité de la population mosellane se trouve à moins de 50 kilomètres des frontières (distance à l'intérieur de laquelle une population est généralement qualifiée de « frontalière »). Le cas du village franco-allemand deLeiding/Leidingen est particulier : les limites entre les deux états-nations passent au milieu de la rue. Enfin, les frontières mosellanes ont une dimension culturelle spécifique : elles se font avec deux langues, leluxembourgeois et l'allemand, dont lesvariétés dialectales sont historiquement présentes dans environla moitié du département. Cette particularité renvoie aubilinguisme historique complexe qui existe en Moselle depuis une quinzaine de siècles.
Dans sa partie occidentale, le paysage est celui d'un plateau avec un mélange de terres agricoles et de collines boisées de faible altitude. Dans la partie orientale, le paysage est progressivement marqué par la forêt et un caractère plus montagnard, en tant que partie mosellane du massif desVosges et desVosges du Nord. Le point culminant de la Moselle est leGrossmann (986 m)
L'environnement y a d'abord souffert de l'industrialisation lourde liée aux gisements defer deLorraine, qui aartificialisé les vallées et bords de cours d'eau. Les industriels ont créé dans les vallées de vastes emprisesfoncières en achetant des terres aux agriculteurs et en profitant d'undroit d'eau qui était en France avantageux pour les riverains.
Le climat en Moselle est océanique dégradé ou atténué à influence semi-continentale. Les saisons sont contrastées et bien marquées mais en fonction des vents dominants peuvent se succéder du jour au lendemain des périodes de précipitations (influence océanique) ou de forteamplitude thermique (influence continentale).
Intégralement situé sur lebassin versant du Rhin, le département est géographiquement organisé autour des vallées de laMoselle et de laSarre. Cependant, l’extrême est du département, c'est-à-dire le pays dePhalsbourg et la haute vallée de la Zorn, ainsi que l'est dupays de Bitche sont directement reliés auRhin, donc sans lien avec le bassin Sarre-Moselle.
De là est né lemythe des « provinces perdues »[non neutre], correspondant en fait à cette nouvelle terre d’Empire, ouReichsgebiet, dont l'appellation officielle allemande estReichsland Elsass-Lothringen, dont les traces subsistent dans ledroit local d'Alsace-Moselle. L'esprit de revanche, que nourrissait la perte de la Lorraine et de l'Alsace au sein de la population française et de sa classe politique, exalte en France un sentiment profondémentgermanophobe[10], propice aux velléités guerrières de la France. Lorsque laPremière Guerre mondiale éclate, les Mosellans comme les Alsaciens sont naturellement incorporés dans lestroupes allemandes, au sein desquelles la plupart d'entre eux a déjà accompli deux années de service militaire obligatoire. Entre 1914 et 1918, si 18 000 Alsaciens et Mosellans s'engagent dans l'Armée française, 380 000 Alsaciens-Lorrains, soit plus de 95 % des conscrits, nés Allemands se battent pour l'empire allemand jusqu’à la fin de la guerre. Pour éviter les désertions, la plupart sont envoyés sur le front russe[11]. Leurs tombes sont aujourd'hui entretenues par leVolksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge. Ceci explique la spécificité des monuments aux morts du département, qui ne portent souvent que l'inscription lapidaire « À nos morts », en lieu et place du traditionnel « Morts pour la France ».
Dans l'entre-deux-guerres, la Moselle reste traumatisée par les déchirures de la guerre et les dommages collatéraux desnationalismes.
Les intellectuels mosellans réagissent diversement au rattachement de la Moselle à la France. L'avocatRobert Schuman se montre conciliateur et recherche une synthèse entre le sentiment d'appartenance à la nation et les nombreuses spécificités alsaciennes-mosellanes. Il sera notamment l'un des architectes duDroit Local d'Alsace et de Moselle. D'autres par contre s’engagent sur la voie d’un nationalisme pro-français, revanchard et cocardier. D’autres s’engagent sur la voie antagoniste d’un nationalisme pro-allemand, tout aussi vindicatif et belliqueux. D’autres enfin, commeAdrienne Thomas[12],Polly Maria Höfler (1907-1952),Ernst Mungenast ouAlfred Pellon[13], hésitent entre un pacifisme sincère, mais naïf, et un régionalisme culturel identitaire[14]. Beaucoup de ces mouvements, plus ou moins autonomistes, seront ensuite largement exploités par les nazis[15]. De nombreux communistes mosellans sont aussi impliqués dans le mouvement autonomiste[16], jusqu'à l'arrivée au pouvoir d'Hitler en Allemagne .Ce combat identitaire, souvent mené par des intellectuels idéalistes, qui s’inscrit parmi des courants de sensibilité à l’œuvre dans l’Europe entière, traduit aussi une crise d’identité propre à l’ensemble desAlsaciens-Lorrains[17].
La Moselle est touchée par laSeconde Guerre mondiale, dès la déclaration de guerre le : près de 30 % du territoire de la Moselle se trouve entre laLigne Maginot et lafrontière franco-allemande[18]. 302 732 personnes, soit 45 % de la population du département, sont évacuées pendant le mois de septembre 1939 vers des départements du Centre et de l'Ouest de la France, essentiellement laCharente, laCharente inférieure, laVienne, laHaute-Vienne et enfin laHaute-Loire qui accueillent lesmineurs[19]. L'ordre d'évacuation pour les villages frontaliers commeOberdorff a été donné dès le1er septembre[20]. Parmi les quelque 300 000 évacués, 200 000 reviendront après la défaite[21].
Au cours de laSeconde Guerre mondiale, malgré l'armistice du, la Moselle està nouveau annexée, en juillet de la même année, par l'Allemagne nazie. Elle n'est pas réunie à l'Alsace, qui subit le même sort, mais intégrée auGau Westmark, la "Marche de l'Ouest", comprenant aussi laSarre et lePalatinat,Sarrebruck en était le chef-lieu. L'importance de la population francophone en Moselle, ou tout simplement francophile, amène leGauleiterBürckel à procéder à des expulsions massives vers la France. L'évêque de Metz,Joseph-Jean Heintz, expulsé dès le mois d'août, en est un bon exemple. Moins bien traités que lesAlsaciens, lesLorrains expulsés se félicitèrent bientôt de leur destin quand, en 1942, les jeunes Mosellans restés ou retournés au pays furent soumis à l'incorporation de force dans les armées allemandes.
Comme dans le reste de la France, plusieurs types de résistance à l'annexion virent le jour, prenant parfois la forme de groupes organisés et structurés, comme leGroupe Mario, animé parJean Burger, ou leGroupe Derhan. Au cours de ces années noires, plus de dix mille Mosellans furent déportés dans des camps, notamment dans lesSudètes, pour s'être opposés publiquement à l'annexion en[22]. Si des villages lorrains furent libérés dès le début de, au début de laBataille de Metz, la ville elle-même ne fut libérée que le et il fallut attendre le mois de pour voir les combats cesser dans le nord-est du département.
Le bilan matériel de la guerre est très lourd en Moselle. À partir du printemps 1944, les bombardiers américains se sont succédé par vagues au-dessus de la Moselle, faisant d’énormes dégâts collatéraux. Si les populations civiles furent durement touchées, les dégâts matériels furent plus grands encore[n 9]. Les dévastations sont généralisées dans la vallée de la Seille, entreDieuze etMetz, et au nord d'une ligneForbach-Bitche. 23 % des communes de la Moselle furent détruites à plus de 50 %, et 8 % des communes le furent à plus de 75 %[23]. Dans la seule journée du, un total de 1 299 bombardiers lourdsB-17 etB-24 déversèrent 3 753 tonnes de bombes, de1 000 à2 000 livres, sur les ouvrages fortifiés de laMoselstellung et les points stratégiques situés dans la zone de combat de laIIIe armée[24]. Ce funeste ballet aérien ne prendra fin, au-dessus de la Moselle, qu’en, lorsque le département sera entièrement libéré.
À la suite d'un vote à l'unanimité par ses membres le, le conseil départemental mosellan s'engage dans la voie de transformer la Moselle en un « Eurodépartement » bénéficiant de compétences élargies. Ce projet peut se concrétiser si unerévision constitutionnelle créant un « droit à la différenciation » est mis en place[25], ou bien si l'État reprend la voie suivie pour l'instauration de lacollectivité européenne d'Alsace qui voit le jour en 2021.
Pour développer l’économie locale, laChambre de commerce et d'industrie de la Moselle a mis en place le site « Achat-Moselle »[26] dans les années 2000. Achat-Moselle est une réponse concrète de la CCI de la Moselle, adaptée aux enjeux du commerce électronique pour le commerce de proximité. Ce dispositif leur permet aux professionnels du commerce du département de créer un site internet pour être visible sur ce canal et développer leur activité. Un projet labellisé « Meilleure pratique européenne » par laCommission européenne.
Évolution de la population [ modifier ], suite (1)
1851
1856
1861
1866
1872
1876
1881
1886
1891
459 684
451 152
446 457
452 157
490 459
480 250
492 713
489 729
510 392
Évolution de la population [ modifier ], suite (2)
1896
1901
1906
1911
1921
1926
1931
1936
1946
524 885
564 829
615 790
655 211
589 120
633 461
693 408
696 246
622 145
Évolution de la population [ modifier ], suite (3)
1954
1962
1968
1975
1982
1990
1999
2006
2011
769 388
919 412
971 314
1 006 373
1 007 189
1 011 302
1 023 447
1 036 776
1 045 146
Évolution de la population [ modifier ], suite (4)
2016
2021
2022
-
-
-
-
-
-
1 045 271
1 049 942
1 050 721
-
-
-
-
-
-
(Sources : SPLAF - population totale du département depuis sa création jusqu'en 1962[27] − puis base Insee − population sans doubles comptes de 1968 à 2006[28] puis population municipale à partir de 2006[29].)
Histogramme de l'évolution démographique
Son chef-lieu est sa commune la plus peuplée,Metz (121 695 habitants en 2022), sa commune la moins peuplée estMolring (9 habitants en 2022).
La Moselle est un département densément peuplé, dont le développement industriel a fait apparaître de nombreuses villes moyennes. HormisMetz, principale ville possédant une très longue histoire, et dont l'agglomération s'étend de plus en plus loin le long de laMoselle, les autres grandes agglomérations sontThionville etForbach, qui doivent leur importance à lasidérurgie et à lahouille. C'est ce qui explique aussi le recul de ces villes à partir desannées 1970, avec la désindustrialisation. Thionville semble avoir réussi sa reconversion et retrouvé la croissance (la ville, ancienne possessionluxembourgeoise, bénéficie de la proximité duGrand-Duché de Luxembourg, grand pourvoyeur d'emplois). L'ouest de son agglomération ainsi que l'agglomération deForbach sont encore en déclin relatif.
Entre ces grandes agglomérations s'est développé un réseau de villes secondaires, surtout dans le nord (Sarreguemines,Saint-Avold). Le sud du département, notamment leSaulnois, (qui fit autrefois partie de laMeurthe), est resté plus rural. La seule ville importante y estSarrebourg.
Environ 50 000 Mosellans quittèrent leur département entre 1825 et 1850. Cela principalement pour migrer vers lesÉtats-Unis et Paris[30].
Après avoir connu une très forte croissance de sa population dans lesannées 1950 et1960, passant de 622 145 habitants en 1946 à 971 314 en 1968, la Moselle a connu un solde migratoire négatif, même si l'excédent naturel l'a compensé, de sorte que la population totale a continué à augmenter légèrement mais régulièrement, dépassant désormais le million d'habitants.
il existe par ailleurs, dans une douzaine de localités du sud-est du département, un usage ponctuel d'un dialectebas-alémanique qui est similaire àcelui d'Alsace.
Historique :
En 1790, le bilinguisme administratif est appliqué et l'usage du « Platt » est constant.
En 1794 une loi (reprise plus tard par Napoléon Bonaparte) interdit tout acte officiel en une langue autre que le français. Néanmoins les archives et registres montrent certains écarts avec ce principe.
1850 : le français gagne du terrain mais le catéchisme et les cultes se font en allemand dans les territoires de tradition germanophone. La population cultivée lit indistinctement des publications en français et en allemand. Le dialecte est la langue du quotidien.
1864 : D'après un rapport de la préfecture, il y avait à cette date près de 80 000 habitants du département qui ne savaient toujours pas parler le français[33],[n 10]
1871 : LeTraité de Francfort donne une partie de la Lorraine à l'Allemagne (actuel département de la Moselle). Les fonctionnaires et militaires retournent en France. Certains Mosellans "optent" pour la France. La culture allemande commence à s'introduire peu à peu, des colons allemands commencent à s’installer dans les villes qui s’industrialisent.
1872 : l'école devient tout à fait allemande. Le « platt » reste la langue du quotidien.
1915 : La dictature militaire entraîne une germanisation brutale de la population.
1918 : le français s'impose au retour de la Lorraine à la France. L'enseignement se met en place autoritairement en français.
1926 : les écoliers de Moselle-Est suivent encore 3 heures d’enseignement d'allemand par semaine. Le catéchisme et les cultes se font souvent en allemand. Le présidentRaymond Poincaré prônera un bilinguisme français/dialecte ce qui entraînera une réaction hostile des députés et des évêques. La situation restera inchangée jusqu'au début de la Seconde Guerre mondiale.
1940 : la Moselle est annexée auTroisième Reich. Les cours doivent se faire en allemand (« Hochdeutsch ») uniquement. Des enseignants de langue maternelle allemande sont mis en place dans de nombreuses écoles. Le français est interdit et son usage est verbalisé. Les actes se font désormais uniquement en allemand. Le dialecte (« platt ») continue d'être utilisé par la population.
Après 1945 : on assiste à une francisation forcée. Des instituteurs de langue française (comme l'illustrateur et écrivainJean Morette) remplacent ceux mis en place par l'occupant. La loi de 1926 sur l'enseignement de l’allemand à l’école restera provisoirement suspendue jusqu'en 1972, date à laquelle l'enseignement de l'allemand réapparaîtra timidement au primaire (méthode Holderith). L'allemand est aussi utilisé parfois ponctuellement lors de certains cultes. Le dialecte (« platt ») connaît un long déclin et ne survit que dans les échanges quotidiens de la population âgée et dans certaines manifestations populaires (théâtre, chants et poésies).
On notera cependant les ravages de l'histoire :Nancy doit sa prospérité et notamment son université à l'annexion deMetz et deStrasbourg à l'Allemagne en 1871. Quatre fois, en l'espace de 75 ans,Metz perdit son élite et ses habitants les plus dynamiques. Cela eut un effet très négatif sur son développement. Un antagonisme virulent oppose encore les deux villes lorraines (cf les discussions sur lagare de Lorraine TGV). Il se trouve encore des Nancéiens pour traiter les Messins de « Boches » à cause de l'annexion, et des Messins pour traiter les Nancéiens de « Polonais » à cause du roiStanislas Leszczynski.
La frontière linguistique séparant lesdeux Moselles et lesdeux Lorraines, à l'Est, est très nette. Ainsi, à l'Est deCourcelles-Chaussy, la commune deRaville[35] est considérée comme dernier village de Moselle romane avant laMoselle germanophone. Puis on passe àFouligny (anciennementFullinga etFilling[8]) , commune signalée comme étant toujours germanophone dans les années 1990[35], ainsi qu'en 2012 où il persiste encore des habitants germanophones[36]. Ensuite le prochain village estMarange-Zondrange, puisZimming et enfinBambiderstroff. Le changement de toponyme est radical. D'autre part, l'architecture du pays messin, marquée par des façades de pierre ocre (pierre de Jaumont) et de toit à pente relativement faible et propre au reste de la Lorraine romane, contraste très vite avec une architecture plus germanique. Les accents changent d'un village à l'autre. Ainsi les habitants deServigny-lès-Raville ou deHerny, villages où l'on parlait lepatois messin, n'ont pas l'accent germanique des habitants de Bambiderstroff etMainvillers (Maiwilla), villages de dialectefrancique (germanique) situé seulement quelques kilomètres plus loin.L'expression des anciens de Courcelles-Chaussy (pays messin)Après Fouligny, révise ton allemand ! traduit bien la ténacité de cette frontière linguistique. Mais en réalité les communes situées le long de cette frontière étaient plus ou moinsbilingues, comme Fouligny. Car les habitants de chaque côté de la frontière étaient plus ou moins amenés à avoir certaines relations communes, chose qui se remarque dans le vocabulaire des dialectes locaux.
Au nord de Metz, la frontière linguistique est floue et a aujourd'hui, quasiment disparu pour se cantonner au niveau d'Algrange, qui est la commune la plus au sud-ouest de la zone germanophone deThionville. il y a également les localités deRédange,Russange etNondkeil qui étaient germanophones au moins jusque dans les années 1980.
Cette diversité reste un atout majeur pour ce département situé au cœur de l'Europe occidentale. Les vicissitudes de l'histoire et des affrontements divers ont, dans la modernité, abouti à une forme d'identité mosellane commune. Celle-ci fait aujourd'hui la part belle à la biculturalité, à un consensus autour d'une situation interculturelle très originale, entre deux grandes civilisations européennes.
Communes mosellanes avec une terminaison germanique suivant la transcription lorraine :
-en
-ange
-ing
-troff
-ach
-viller
Communes mosellanes avec une terminaison germanique suivant la transcription alsacienne :
-heim
-house
Dans cette partie de la Moselle appelée la Mosellethioise ou allemande les suffixes -ingen des villages lorrains furent, au fil des siècles et par l'influence de la proximité avec leroyaume de France, francisé en -ange. AinsiMörchingen devintMorhange[8] etHagendingen[37] devintHagondange. Ce phénomène s'observe également enMeurthe-et-Moselle (Bezange-la-Grande,Godbrange etHerserange), dans les Vosges (Relanges), enBelgique, au sud duLuxembourg, ainsi que dans quelques localités de Moselle germanophone proche de la frontière linguistique (alentours de la commune deBoulay-Moselle par exemple).
Même chose pour les toponymes en -viller qui sont restés orthographiés -willer (parfois -weiller), jusqu'à la fin duXIXe siècle dans lesBulletin des lois de la république et les dictionnaires.
La transcription choisie des toponymes est très corrélée avec le dialecte local. Ainsi, on retrouve les terminaisons en -ange, -ing, -troff, -dorff, -ach et -viller dans les localités où est historiquement parlé le francique lorrain (-house et -heim uniquement dans la zone du francique rhénan) ; celles en -y, -ey, -court, -ville et -villers sont pour la plupart situées dans la zone du lorrain roman.
La vie culturelle mosellane est bien représentée dans le département par des festivals, parfois aussi bien issu du folklore local que d'une culture d'immigration dans les pays miniers.
LaMoselle-est conserve de nombreuses traditions locales comme les fêtes de la Kirb, célébrées en début octobre dans les milieux ruraux par des fêtes foraines et des repas festifs, ou la cavalcade deSarreguemines le jour duMardi gras. Du côté deMetz, le festival emblématique reste celui des fêtes de laMirabelle fin août, mais se déroulent également des événements autour des arts et du spectacle, notamment durant l'été avec « HopHopHop » et la « journée Extra-Large », de plus en automne les scènes messines desTrinitaires et depuis 2014 de laBAM produisent deux séries de concerts à savoir « Musiques volantes » et « Metz en fête ». Dans l'ancien bassin minier, a lieu chaque année le festival du film arabe de Fameck en raison de l'importante communauté immigrée auXXe siècle.
C'est en Moselle par ailleurs que se trouve le plus ancien théâtre de France, encore en activité. L'opéra-théâtre de Metz date en effet duXVIIIe siècle et a depuis toujours gardé sa vocation d'origine. Outre l'opéra-théâtre,Metz est dotée d'une importante salle de spectacle, l'Arsenal où se représentent de nombreux artistes nationaux et internationaux de divers genres : aussi bien des humoristes que des orchestres symphoniques. La ville de Thionville quant à elle est dotée de l'organisme du NEST (Nord-Est Théâtre) qui regroupe le grand théâtre de la ville et un petit théâtre en bois et propose des productions théâtrales très diverses et souvent peu communes.
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Depuis plus de vingt ans[Quand ?] leConseil départemental de la Moselle a engagé une véritable politique de développement touristique dans le département. La réalisation de zones de loisirs, de structures d’hébergement (hôtels, gîtes…), ainsi que divers équipements touristiques et l’ouverture de sentiers de randonnée et de pistes cyclables ont permis d’accroître sensiblement la fréquentation touristique en Moselle.
Aux côtés du Conseil départemental, l'Agence de développement et de réservation touristiques de la Moselle (Moselle Tourisme) est chargée de mettre en œuvre certaines actions de promotion, de commercialisation. Moselle Tourisme est membre duRéseau national des destinations départementales. De nombreux autres partenariats sont activés, en particulier avec les collectivités locales et les professionnels du tourisme. Moselle Tourisme est copropriétaire du Système d'information touristique - Lorraine (SITLOR), dont les objectifs sont la collecte de l'offre touristique régionale et sa diffusion auprès du grand public.
Selon le recensement général de la population du, 1,8 % des logements disponibles dans le département étaient des résidences secondaires.
Ce tableau indique les principales communes de la Moselle dont lesrésidences secondaires et occasionnelles dépassent 10 % des logements totaux en 2008 :
Labyrinthe végétal à Vigy : une représentation duGraoully en 2005.Locomotive Krupp : 030 T 741, de 1931, du Chemin de Fer de la vallée de la Canner.
Les télévisions locales sont historiquement importantes en Moselle. On peut l'expliquer par la présence de la chaîneRTL TV dans les années 1990, dont la principale cible était la Lorraine, mais également par le fait que le département dispose d'un réseau câblé développé. Par conséquent, de nombreuses communes disposent d'un canal local. Il y a deux chaînes locales à rayonnement départemental, à savoirMoselle TV etFrance 3 Lorraine (édition locale de Metz),Mosaïk-Cristal qui diffuse sur l'arrondissement de Sarreguemines etTV8 Moselle-Est sur les secteurs deForbach etFreyming-Merlebach. De nombreuses communes de plus petite taille disposent également d'un canal local, par exemple :
Le CSA a lancé le une consultation auprès des acteurs publics et privés concernés afin de recueillir leurs remarques en vue de la diffusion hertzienne en mode numérique de télévisions locales (TNT). Cette consultation avait également pour objet, dans le cadre de la préparation des futurs appels aux candidatures et de la planification en cours pour l'extension de la couverture de la TNT, de connaître les projets de télévisions locales existants ou en cours d'élaboration, en précisant la ou les zones concernées. Les contributions étaient attendues pour le. Ont répondu : TV8 Moselle, Communauté d'agglomération Forbach Porte de France, département de la Moselle, Canal local Mosaïk, TV2M, canal local TV Cristal à Bitche, canal local à Bischwiller, Communauté de communes Freyming-Merlebach.
Une seule et même chaîne,Moselle TV, existe sur le canal local TNT réservé sur le R1. Cette même chaine doit diffuser sur les émetteurs : Forbach, Longwy, Metz et Verdun (en Meuse) et couvre le département de la Moselle, le nord de la Meuse, le sud du Luxembourg, l'ouest de L'Allemagne[38].
Diffuser sur quatre émetteurs TNT plus les réémetteurs a un coût élevé, qui représente la totalité du budget d'une chaine locale existante.
Les chaînes locales existantes produisent, diffusent et rediffusent en moyenne 30 minutes de programmes quotidiens. Cependant une syndicalisation des programmes permet l'échange entre chaînes de leurs émissions et de leurs reportages.Ainsi, les chaînes accroissent leur programmation mais les sujets échangés ne correspondent plus au bassin de population visé.
les ministres du culte (évêques, prêtres, pasteurs et rabbins) sont salariés par l'État ;
les collectivités territoriales participent au financement du culte paroissial ;
l'enseignement religieux est obligatoire (sauf dérogation demandée, réellement appliqué depuis les années 1980, par les parents et accordée de droit). Les dispenses érodent les fréquentations ;
le Département de théologie de l'Université de Lorraine, fondé en 1974 sous le nom de Centre autonome d'enseignement de pédagogie religieuse et situé à Metz, est la seule structure universitaire publique de théologie sans affiliation confessionnelle, avec une intégration de la théologie musulmane.
L'enquête de l'INSEE de 1962 constate que la Moselle comptait 4,1 % deprotestants pour 85,5 % decatholiques (avec une forte proportion de « non déclarés »).
Afin de conserver ce patrimoine unique, le Conseil départemental de la Moselle a lancé un programme intitulé la « Route des Orgues » qui vise à restaurer, promouvoir et valoriser ces nombreux instruments souvent méconnus.
Au Moyen Âge, il existe de nombreux châteaux, fermes et églises fortifiées enpays messin.
Les grandes demeures féodales disparaissent avec la politique d’expansion territoriale de la France vers des "Frontières naturelles" menée au XVIIè siècle par les rois de FranceLouis XIII etLouis XIV qui appliquent une politique systématique de démantèlement et de destruction des édifices. Laguerre de Trente Ans, particulièrement dévastatrice en Lorraine, ruine une partie de la noblesse dont les possessions, vendues ou confisquées, sont attribuées à de nouveaux venus ou de récents anoblis[43]. Lechâteau du Schossberg, lechâteau de Turquestein ou celui deFaulquemont sont rasés en 1634 sur ordre de Richelieu, les deux châteaux d’Audun-le-Tiche en 1675, de même pourLixheim,Sarralbe,Sarrebourg etSarreguemines. Après la guerre de Trente Ans, disparaissent dans l’indifférence générale : lechâteau du Falkenstein, ruiné par les troupes de Mansfeld en 1623, celui deThicourt, incendié en 1635, le château des évêques d’Albestroff, le château deCréhange et celui deFontoy, détruit en 1643. Le château deRaville est reconstruit finXVIIe puis détruit à la Révolution. Lechâteau de La Grange est reconstruit en 1731. ÀHombourg-Haut, le château des évêques de Metz puis des ducs de Lorraine est entièrement détruit vers 1735. Le château deChâteau-Voué est partiellement détruit à partir de 1795. Lechâteau médiéval d’Ottange, en partie détruit en 1671, fut entièrement démoli en 1734. Disparaissent également les châteaux d’Hingsange et deGuermange. Certains sont vendus comme bien nationaux à la Révolution : le château d’Imling en 1795, il est détruit peu après et sert de carrière de pierres ; le château de Frescaty àMoulins-lès-Metz, construit pour l’évêque de Metz, détruit en 1944, il sert aujourd’hui deterrain d’aviation à la ville de Metz. Certains châteaux dupays messin sont transformés en fermes comme àAncerville ou le château-ferme de Prayelles àAugny[44].
Inauguré le, ce bâtiment situé dans lecentre-ville deMetz attire de nombreux visiteurs. Il accueille des expositions artistiques. Il est composé de 3 galeries superposées en forme de pavés sortant de son toit blanc aux formes rondes, d'où dépasse un mât.
Ouvert au public en 2007, leHaut Fourneau U4 de Uckange devient un espace dédié à la mémoire du passé sidérurgique de la France. Dès 2010, le Jardin des Traces s'étend sur 4 hectares au pied des infrastructures et par différents espaces à thèmes, il rend hommage aux installations et aux hommes et femmes qui les ont fait vivre pendant les 100 ans qu'a duré l'exploitation. Fondée en 1890, l'usine cesse sa production de fonte le. Un lieu atypique proposant visites libres ou guidées ainsi que de nombreuses animations.
La chapelle des Vignes (1875) et la croix de Mission, dans le vignoble de Marange.
Dans l'antiquité, le poète latinAusone célèbre souvent la table et surtout, le vin, levin de Bordeaux dont lechâteau Ausone prendra le nom, mais aussi les vins de Moselle.Jacques Brel chantera également bien plus tard le vin de Moselle dans la chansonJef. La Moselle fut très longtemps une terre de vignobles (cf.Vignoble de Lorraine).
L’irruption duphylloxéra à la fin duXIXe siècle, puis la signature de l’Armistice de 1918 qui sonna le glas des débouchés sur le marché allemand, ont provoqué un déclin certain de la vigne en terre mosellane. Néanmoins les coteaux mosellans continuent de produire un vin de qualité. Depuis 2010, lemoselle est unAOC.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑avec en plus des zones anciennement germanophones.
↑Entre autres, l'arrondissement de Metz est divisé en deux : l'arrondissement de Metz-Ville et l'arrondissement de Metz-Campagne.
↑En 1951, on recensa 44 600 bâtiments totalement détruits et 141 009 partiellement atteints.(1944-1945, Les années Liberté, ed. Le Républicain Lorrain, Metz, 1994.)
↑Ce chiffre date d'avant l'annexion allemande de 1871, il n'inclut donc pas les habitants germanophones du département de la Meurthe.
↑Romain Garcier, Thèse "La pollution industrielle de la Moselle française. Naissance, développement et gestion d'un problème environnemental, 1850-2000"
↑Laurence Turetti,Quand la France pleurait l’Alsace-Lorraine,1870-1914 : Les "provinces perdues" aux sources du patriotisme républicain, La Nuée Bleue, Strasbourg, 2008.
↑Auteur deDie Katrin wird Soldat, un roman paru en 1930, dont l’intrigue se situe à Metz, et qui sera brûlé par les nazis pour son « pacifisme ».
↑Alfred Pellon (1874-1949) dira à la fin de sa vie :« Nous autres Lorrains, nous n’avons pas de Patrie. »
↑Jacques Lorraine,Les Allemands en France : la théorie du sang et la France, la zone interdite Est, la Bretagne, l’Alsace et la Lorraine, terre d’épreuve, éd. du Désert, 327p. , Alger-Oran, 1943–1945.
↑Eugène Jager et Victor Starck, dans39-45 dans nos villages, destin frontalier des communes de Château-Rouge, Heining, Oberdorff, Tromborn et Voelfing, 1997
↑Alfred Wahl (direction), "Les résistances des Alsaciens-Mosellans durant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945)", Metz, Centre régional universitaire lorrain d’histoire, 2006, compte-rendu du colloque organisé les 19 et 20 novembre 2004 à Strasbourg par les Universités de Metz et de Strasbourg et laFondation entente franco-allemande
↑"Bilan", in1944-1945, Les années Liberté, Le Républicain Lorrain, Metz, 1994 (p. 54).
↑Colin, Jean (Général) :Contribution à l'histoire de la libération de la ville de Metz; Les combats du fort Driant (septembre-décembre 1944), Académie nationale de Metz, 1963 (p. 13).
↑J. Wirth,La langue française dans les départements de l'Est : ou des moyens et des méthodes à employer pour propager la langue nationale dans les parties de l’Alsace et de la Lorraine où l'idiome allemand est encore en usage, 1867(BNF31659022)
Émile Bégin,Biographie de la Moselle, ou histoire de toutes les personnes nées dans ce département, Verronnais, Metz(BNF33986022)
Michèle Benoît et Claude Michel,Le français parlé en Moselle, Édition des régionalismes, 2020, 202 p.(ISBN9782824010304)
Ernest de Bouteiller,Dictionnaire topographique de l'ancien Département de la Moselle : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, rédigé en 1868 sous les auspices de la société d'archéologie et d'histoire de la Moselle, Imprimerie nationale, Paris
Chastellux,Le territoire du département de la Moselle : Histoire et Statistique, Maline, Metz, 1860(BNF30227334)
Henry Contamine,Metz et la Moselle de 1814 à 1870 : étude de la vie et de l'administration d'un département,(BNF34198607)