Dans le monde de latauromachie, unmorucho[1] est untoro de lidia, issu du croisement d'un taureaubravo et d'un taureaumanso. Il est considéré comme une bête demedia-casta, c'est-à-dire sans bravoure. C'est une race très ancienne provenant de la région de Salamanque et de Valladolid qui n'a jamais été améliorée par des croisements et qui est devenue un élevage pour la boucherie.
Le terme « morucho » est improprement utilisé pour qualifier un taureau sanscaste et de provenance discutable[2].
Jusqu'auXIXe siècle, lesmoruchos appartenaient à la plus antiqueganadería espagnole,El Raso del Portillo, propriété de Pablo Valdès Sanz, remontant peut-être auXVe siècle. Les taureaux paissaient alors sur un territoire marécageux entreValladolid,Cuéllar,Ségovie etLa Pedraja de Portillo. Leur race était issue d'un mélange de race castillane et de race navarraise[3].
Ils étaient alors considérés comme la race la plus importante d'Espagne et ils avaient le privilège de sortir en premier dans toutes lesarènes, devant le bétail d'autres élevages[4]. La race n'ayant jamais été améliorée par des croisements, elle s'est affaiblie et elle a disparu à la mort du propriétaire de laganadería en 1885[4].
Il ne faut pas confondreEl Raso del Portillo avec uneganadería plus récente qui porte un nom voisinRaso de Portillo, revendiquant une ancienneté contestée[5].
La viande demorucho est très appréciée. Toujours élevé dans la région deSalamanque et deValladolid, lemorucho garde parfois un fond decharge mis à profit lors des fêtes de villages pour des jeux sans mise à mort[6], la bête devant être exécutée impérativement dans des abattoirs[2].
Lemorucho antique a laissé des souvenirs dans sa région. Il inspire encore des artistes contemporains comme lesculpteur Juan Ramón Bailón[7], ou lepeintre Manuel Mirón Villegas, qui a reçu en le prix du concours international de peinture taurine organisé àLogroño, par l'association culturelleEl Quite avec son œuvreMorucho al temple[8].