| Montvendre | |||||
La mairie. | |||||
| Administration | |||||
|---|---|---|---|---|---|
| Pays | |||||
| Région | Auvergne-Rhône-Alpes | ||||
| Département | Drôme | ||||
| Arrondissement | Valence | ||||
| Intercommunalité | Valence Romans Agglo | ||||
| Maire Mandat | Bruno Servian 2020-2026 | ||||
| Code postal | 26120 | ||||
| Code commune | 26212 | ||||
| Démographie | |||||
| Gentilé | Montvendrois, Montvendroises | ||||
| Population municipale | 1 283 hab.(2022 | ||||
| Densité | 74 hab./km2 | ||||
| Géographie | |||||
| Coordonnées | 44° 52′ 21″ nord, 5° 01′ 24″ est | ||||
| Altitude | Min. 157 m Max. 646 m | ||||
| Superficie | 17,24 km2 | ||||
| Type | Bourg rural | ||||
| Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
| Aire d'attraction | Valence (commune de la couronne) | ||||
| Élections | |||||
| Départementales | Canton de Crest | ||||
| Législatives | Troisième circonscription | ||||
| Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte :France Géolocalisation sur la carte :France Géolocalisation sur la carte :Drôme Géolocalisation sur la carte :Auvergne-Rhône-Alpes | |||||
| Liens | |||||
| Site web | www.montvendre.fr | ||||
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Montvendre est unecommune française située dans ledépartement de laDrôme, enrégionAuvergne-Rhône-Alpes.
Le village de Montvendre est situé à 11 km deValence et à 4 km au sud deChabeuil, au pied des contreforts duVercors.
| Malissard | Chabeuil | Chabeuil Barcelonne | ||
| Beaumont-lès-Valence | N | Barcelonne Combovin | ||
| O Montvendre E | ||||
| S | ||||
| Beaumont-lès-Valence Montmeyran | Montmeyran La Baume-Cornillane | La Baume-Cornillane Combovin |
La commune de Montvendre est située dans la plaine de Valence[1].
Sites particuliers :
Montvendre est composée de sols argileux[2].
Le village est au confluent de deux rivières, leRiousset et leBost, qui prennent leur source toutes les deux sur la commune de Barcelonne. Leurs eaux se jettent dans laVéore.
Pour des articles plus généraux, voirClimat d'Auvergne-Rhône-Alpes etClimat de la Drôme.
Plusieurs études ont été menées afin de caractériser les types climatiques auxquels est exposé le territoire national. Les zonages obtenus diffèrent selon les méthodes utilisées, la nature et le nombre des paramètres pris en compte, le maillage territorial des données et la période de référence. En 2010, le climat de la commune était ainsi de typeclimat méditerranéen altéré, selon une étude duCentre national de la recherche scientifique (CNRS) s'appuyant sur une méthode combinant données climatiques et facteurs de milieu (topographie, occupation des sols, etc.) et des données couvrant lapériode 1971-2000[3]. En 2020, le climat prédominant est classé Csa, selon laclassification de Köppen-Geiger, pour la période 1988-2017, à savoir un climat tempéré à été chaud et sec[4]. Par ailleursMétéo-France publie en 2020 une nouvelle typologie desclimats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à unclimat de montagne ou de marges de montagne[5] et est dans la région climatique Moyenne vallée du Rhône, caractérisée par un bon ensoleillement en été (fraction d’insolation > 60 %), une forte amplitude thermique annuelle (4 à20 °C), un air sec en toutes saisons, orageux en été, des vents forts (mistral), une pluviométrie élevée en automne (250 à300 mm)[6]. Elle est en outre dans lazone H2d au titre de laréglementation environnementale 2020 des constructions neuves[7],[8].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de12,4 °C, avec uneamplitude thermique annuelle de17,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 960 mm, avec7,7 jours de précipitations en janvier et5,4 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur lastation météorologique deMétéo-France la plus proche, sur la commune deChabeuil à3 km àvol d'oiseau[9], est de13,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 873,9 mm[10],[11]. La température maximale relevée sur cette station est de40,9 °C, atteinte le ; la température minimale est de−14,7 °C, atteinte le[Note 1].
La commune est desservie par la RN 538.
La commune est traversée (à l'ouest) par leTGV Méditerranée. La gare TGV la plus proche est celle deValence-Alixan.
Au, Montvendre est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[12].Elle est située hors unité urbaine[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Valence, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[13]. Cette aire, qui regroupe 71 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[14],[15].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (88,8 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (89,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (81,4 %), forêts (8,4 %), zones agricoles hétérogènes (4,9 %), prairies (2,5 %), zones urbanisées (1,8 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (1 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Le village est situé au pied d'une colline calcaire, à l'abri du vent du nord[réf. nécessaire].
SiteGéoportail (carte IGN, ordre alphabétique)[17] :
Autre liste des quartiers :
Anciens quartiers, hameaux et lieux-dits :
La première partie du toponyme provient du latinmons « montagne, mont, élévation » qui peut désigner une simple colline, en pays de plaine.
La deuxième partie viendrait du latinVenus (génitifVeneris) :
Pour un article plus général, voirHistoire de la Drôme.
Paléolithique moyen : des éclats levallois épais ont été trouvés près du pont de Chaillard, sur la Véore, par monsieur Garnier[38],[39].
Lepremier âge du Fer est attesté sur les marges orientales de la plaine de Valence, notamment sur les communes de Montélier, de Chabeuil et de Montvendre[40].
Des fouilles ont été faites lors de la construction de la ligne TGV Méditerranéen entre Lyon et Marseille. À Chabeuil, il ne s'agit que de mobilier épars ; en revanche, les sites des Claveysonnes (Montélier) et des Châtaigniers-nord (Montvendre) ont livré quelques structures[41].
Un habitathallstattien a été découvert, avec plusieurs tessons de céramique[42].
La plaine de Valence fait partie du territoire de la tribu gauloise desSegovellaunes[43]. Montvendre fournit par ailleurs de nombreux témoins de la centuriation coloniale de Valence, ainsi que des vestiges d’habitat rural d’époque augustéenne[44].
L'origine latine du toponyme laisse penser à la présence d'un temple de Vénus sur la commune. Certains historiens pensent à une reconversion romaine d'un ancien lieu de culte gaulois[réf. nécessaire].
Aucune trouvaille archéologique n'a été faite concernant un lieu de culte quelconque[27].
Lors de la construction de la ligne TGV Méditerranéen, au quartier Les Châtaigniers, les fouilles ont permis la découverte des plus anciennes productions kaolinitiques du secteur (dans un lot daté provisoirement du milieu duIer siècle avant notre ère). La moitié du vaisselier est constituée de céramiques communes grises dont le répertoire s'apparente en partie à celui des pâtes rouges[45].
Des pièces de monnaie romaines ont été trouvées auChamp du Pin près du hameau des Ferrands[réf. nécessaire].
Sur ce même lieu a été mis au jour, lors d'un aménagement de la ferme équestreLes Pialoux, une meule à sang de type de type pompéien associée probablement à une importante exploitation agricole antique situé à 500 m reconnue par photographie aérienne et composé de plusieurs corps de bâtiments[46],[47]. Elle constitue le point le plus septentrional des découvertes de meule de type Pompéi d'origine italique[47].
La plus grande partie de la plaine de Valence était divisée en lots carrés distribués aux vétérans de l'armée.
Le long de l'ancienne voie gauloise, devenue romaine, de Vienne à Cavaillon, on suppose l'existence devillae, de riches propriétés, avec des allées plantées d'arbres perpendiculaires à la voie. Ces villas avaient souvent des cimetières dans leur voisinage, ce qui expliquerait les toponymesGrand Ossel etPetit Ossel bien que l'on n'ait jamais retrouvé d'ossements[27].
Vers 440 : desAlains sont installés dans la plaine de Valence par les autorités romaines[27].
Lors dupartage de l'empire carolingien, Montvendre fait partie du royaume de Lothaire. Le territoire passe ensuite auroyaume d'Arles puis auSaint-Empire romain germanique[27].
La première mention du village date de 1100 (document de l'abbaye de laCollégiale Saint-Barnard de Romans-sur-Isère, preuve que cette dernière y avait certains droits féodaux[27].
Le village est bâti au pied de la colline où se dresse le château fort (dont il ne reste que lamotte castrale)[réf. nécessaire].
En 1157, l'empereurFrédéric I Barberousse donne pouvoir à l'évêque de Valence sur un certain nombre de places, dont Montvendre[27].
En 1178 : enArles,GuillaumeIer de Poitiers,comte de Valentinois, intervient en faveur des chanoines de Saint-Ruff pour leurs possessions à Montvendre et àMontmeyran[50].
XIIe siècle : un prieuré de moines bénédictins dédié à Saint-Pierre-aux-Liens était situé sur le promontoire au centre de la commune. Ce prieuré dépendait deBeaumont et, par delà, de la puissanteabbaye de la Chaise-Dieu (Haute-Loire). L'église du prieuré était probablement paroissiale ; ses desservants (deux ou trois) percevaient les dîmes. Un cimetière devait exister à côté de la chapelle (mais il ne sera attesté qu'en 1305 avec une donation de Briande Ebrand demandant à y être inhumée[27].
En 1283, l'évêque de ValenceJean de Genève est impliqué dans le conflit sanglant (débuté en 1189) entre les comtes de Poitiers-Valentinois et les évêques de Valence et de Die[réf. nécessaire].
Il fait construire un véritable système fortifié (château, remparts, porte, donjon et garnison). la construction en est confiée aux chanoines augustins deSaint-Ruf de Valence[27]. Il n'en reste aujourd'hui que la porte fortifiée[réf. nécessaire].L'évêque ordonne aussi la construction d'une chapelle dédiée à Sainte-Marie. On ne sait pas s'il faut confondre ce sanctuaire avec l'église Saint-Blaise construite par la suite en dehors des murs, à côté de la porte[27].
Un capitaine-châtelain est chargé de la défense, de l'administration et de la justice épiscopale. Il perçoit les droits sur la cuisson du pain (four banal), sur la mouture des grains (moulin)[27].
Les chanoines reçoivent les deux-tiers des dîmes, le prieuré Saint-Pierre le tiers restant[27].Aucun document ne permet de savoir comment fonctionnaient les consuls qui représentaient les habitants[27].
En 1288, le couvent de Saint-Ruff achète à Arnaud le lieuBasterii (près du château de Montvendre) afin d'y construire une grange, une maison plane ou forte, une bastide avec oratoire[51].
En 1289, un acte de cession mentionne le château de Montvendre. Le monastère de Sainte-Croix de Quint tombait en décadence et ne pouvait se relever seul. Afin d'y remédier, Jean de Genève, évêque de Die (par un acte du 4 des calendes de novembre () 1289, donné dans le château de Montvendre et ratifié par le chapitre de Die) céda le prieuré et ses dépendances aux Hospitaliers de Saint-Antoine-de-Viennois[52].
LesXIVe et XVe siècles sont marqués par les ravages des bandes de pillards (lesroutiers) et les conflits. Au cours de cette période instable, les habitants de Montvendre doivent composer avec les villages alentour afin d'organiser leur protection. Chaque communauté participait en fournissant de l'argent pour l'achat d'armes et en fournissant des soldats[27].
En 1311, Montvendre est envahi par les mercenaires d'Arnaud du Peloux[réf. nécessaire].
Près du cimetière et de l'actuelle église Saint-Pierre, un lieu-ditla Confrérie" rappelle la confrérie du Saint-Esprit qui était chargée de venir en aide aux pauvres en période de disette[27].
L'histoire de Montvendre est influencée par la présence despapes installés enAvignon en 1309.
XIVe siècle : un nouveau château est construit par les évêques de Valence. Le corps de logis est flanqué d'une tour ronde et d'une tour carrée[réf. nécessaire].
Vers 1419, Montvendre est momentanément rattaché aux possessions du ducAmédée VIII de Savoie[27].
En 1430, le terrier (ou rôle de taxe de l'évêque de Valence) nous donne de nombreuses informations sur les propriétés et leurs détenteurs[27] :
En 1432, les habitants de Montvendre se rebellent contre l'évêque de Valence. Ils contestent les distances de plus en plus importantes qui leur sont imposées pour aller chercher des meules :
Après 1472, les remparts, l'église et la tour sont réparés[27].
DébutXVIe siècle : Montvendre bénéficie de la prospérité générale du royaume[27] :
L'évêque de Valence choisissait, pour administrer sa seigneurie, ses châtelains parmi les riches familles de la région : les seigneurs d'Urre (Eurre), la famille d'Allard (arrivée peu après) et un certain Jean de Flotte (cousin d'un gouverneur deRomans) qui tenait ses droits des Castellane. La maison-forte de Jean de Flotte se trouvait au milieu de la plaine ; elle était diteMolières (demolle, mouille « marécages »[27].

Cette stabilité prospère prend fin avec les guerres de Religion. Contrairement à ses voisins comme Beaumont,La Baume-Cornillane etMontmeyran qui se convertissent au protestantisme, Montvendre reste catholique (à l'exception des bordures vers ces trois dernières communes). Montvendre subit à nouveau le passage des soldats.
Montvendre a conservé ses registres paroissiaux depuis 1600[27].
LeXVIIe siècle (a part le règne d'Henri IV) n'est pas une bonne période ; Montvendre souffre des épidémies de peste et d'un climat froid et humide. Des informations sont disponibles dans quelques terriers épiscopaux (non encore dépouillés en 1979)[27] :
Démographie[24] :
Avant 1790, Montvendre était une communauté de l'élection, subdélégation et bailliage de Valence.
Elle formait une paroisse du diocèse de Valence, dont les dîmes appartenaient au chapitre de Valence[24].
Ancienne propriété gallo-romaine[60].
Le château de Villeplat est attesté en 1891. Le lieu est dénomméVileplan auXVIIIe siècle (Carte de Cassini)[61] :
1741 : Louis Starot (né en 1690) achète Villeplat pour en faire sa résidence secondaire. Il descend d'unchamoiseur suisse (Soleure) ; il est le fils d'un maître d'escrime deRomans-sur-Isère. Louis Starot s'est enrichi dans l'immobilier et a acheté, à Valence, une charge de receveur des décimes ecclésiastiques[60],[62].
Son fils,Claude (né en 1728) est docteur de l'université de Valence et inspecteur général des postes. Il aspire à la noblesse et ajoute à son patronyme le nom de l'une de ses terres ; le patronyme devient « Starot de Saint-Germain ». Il achète les seigneuries de Montmeyran (en 1780) et, en partie, de Montvendre (en 1783). Il restaure Villeplat, conserve les cuisines avec leur grande cheminée, construit le bâtiment actuel dont le rez-de-chaussée est de style Louis XVI, organise la terrasse, la pièce d'eau et le verger[60].
En cette veille de Révolution, le château accueille la haute société valentinoise.
Claude a un frère, Louis, propriétaire de l'Obérie, et deux sœurs mariées chez les Lacroix-Saint-Pierre (Chabeuil) et les Bachasson de Montalivet (Montmeyran).
Il a surtout une fille, Louise-Françoise-Adélaïde (née à Versailles en 1769) que fréquente le jeuneNapoléon Bonaparte (en garnison à Valence). Claude refusera tout projet de mariage, considérant que ce jeune officier n'avait aucun avenir[60].
Claude devient l'un des quatrefermier généraux institués en 1786 par Louis XVI. Cette fonction lui vaudra d'être guillotiné en 1794[60] à Paris.
En 1790, la commune de Montvendre est comprise dans le canton de Chabeuil[24].
Le budget de la commune est de 89 livres (ou francs) : six pour la « maison commune », six pour le cierge pascal, douze pour le « valet de ville » (garde champêtre), quinze pour la « planche de Véore » (passerelle de Chialat), cinquante pour le maître d'école. Les textes parlent d'un « remonteur de l'orologe » mécanique (localisation inconnue)
.Les recettes viennent essentiellement du « vingt-quatrième » sur les grains et le vin (132 livres 10 sols en 1789)[63].
Le four banal était affermé contre une rente à monsieur de Saint-Germain. Les habitants décident de la création d'une régie directe[64]. Béranger des Ferrands et Rochette avance la somme de 200 livres de rente à la municipalité à recouvrer sur les usagers sous la forme d'une livre de pâte sur 36.
Le moulin banal était affermé par l'évêque aux Visitandines de Valence. Il devient municipal et la part du meunier Liotard est réduite du 24ème au 36ème[63].
Le moulin (et domaine attenant) est vendu aux enchères à des hommes de paille de monsieur de Saint-Germain.
La ferme de Panette (possession des Visitandines) passe à Charles Chirouze et François Combe (des Romieux).
Riousset (possession des Allard) passe à Victor Terras (dont le frère avait déjà acquis l'Alary).Les Saint-Germain, Claude et Louis, gardent leurs domaines qu'ils transmettront à leurs héritiers[63].
En ces périodes de troubles, les conseillers se réunissent souvent dans l'ancienne maison consulaire au pied du coteau. Il faut fournir des grains à Valence qui crève de faim, ainsi que des hommes, des chevaux, des harnais et des charrettes à l'armée. Les hommes ont droit à une prime. Les réquisitions de matériel sont payés par les plus aisés[63].
La commune possède une dizaine de riches propriétaires (sur les 220 habitants assujettis à l'impôt)[63] :
La moitié des journaliers et des artisans ne payait pas plus d'une livre d'impôt. Un ouvrier agricole gagne un franc par jour en hiver, et 1 franc 16 sous en été. Un faucheur gagne deux francs. Un conducteur de charrue gagne 135 à 150 francs par an, une servante 54 à 72[63].
Le, Gimbert, curé de Montvendre, prête serment pur et simple. Le, trois semaines après la publication de labulle papale, il se rétracte. Il adresse au directoire la lettre suivante : « Montvendre, le 22 mars 1791. Messieurs, s'il existe une propriété sacrée et inviolable, c'est celle de la conscience. La liberté dont nous avons le bonheur de jouir ne saurait exclure la liberté de conscience. La blesser, à cet égard, quand elle est droite, c'est s'exposer aux plus cruels remords. C'est ce que j'ai éprouvé moi-même depuis la prestation du serment. Ne pouvant plus résister à ces remords, pour me mettre à couvert de peines encourues et infligées par notre Saint Père le pape à tous les assermentés, j'ai cru, pour plus de sûreté, devoir rétracter ce matin, à l'issue de la messe paroissiale, en présence du maire et autres officiers municipaux et notables, et un grand nombre de personnes réunies dans l'église, ledit serment condamné par le pape dans sa bulle ou bref du 13 avril 1791. J'espère, Messieurs, de votre justice, que vous ne désapprouverez pas cette démarche, qui ne peut que contribuer à mon salut sans donner la plus légère atteinte à ma soumission à la loi, à la nation et au roi, ni à mon patriotisme. »[65].
Le curé Dorée fait défection ; le culte s'arrête (1793-1801) ; les biens ecclésiastiques sont vendus ; une cérémonie à ladéesse Raison a lieu[63].
En 1805, le nouveau curé est l'abbé Lacroix-Saint-Germain, héritier des Saint-Germain et propriétaire du château. Ce dernier est transformé en presbytère[66].
Le premier cadastre est élaboré (il sera terminé le 17 janvier 1822 sous la Restauration)[66] :
La commune a une superficie de 1680 hectares : 68,36 % sont en terre labourables, 18,76 en taillis (ou futaies), 11 en prés et pâtures, 4,63 en vignes. Aux Ferrands, la moitié de la surface est occupée par des bois. La plaine réunit la moitié des terres labourables. Les Dourcines réunit le tiers des vignes, bien exposées au sud. Des landes et pâtures sont présentes sur les terrains communaux, autour du village, dont ceux duBois de la Cour.
Ces terres sont partagées entre 272 propriétaires (202 de Montvendre, 70 des communes voisines).
Le plus important estJean-Pierre de Montalivet (1766-1823), ministre de l'intérieur en 1809. Il avait épousé Adélaïde de Saint-Germain le 16 août 1797, entrant ainsi en possession de 225 hectares (Villeplat, l'Obérie, une partie des terres de Molières, le Moulin, les Garennes, les Mèges, le Pré du Roi)[66]. Le 15 mai 1812, le comte de Montalivet, alors ministre de l'intérieur, attribue la somme de 500 francs à Montvendre pour calmer le soulèvement des pauvres[67][source insuffisante].
Six habitants de la commune sont morts dans les guerres napoléoniennes : Joseph Duc (1809), Jean Serpeille (1811), François Rossignol (1812), Joseph Lagrange (1813), Pierre Mirabel (1813), François Vieux (1814)[68].
En 1822, la commune est partagée entre 208 propriétaires. Les 13 principaux possèdent 41 % des terres. Les 90 les moins aisés ont moins de deux hectares ; ils vivent chichement sur de simples lopins, louent leurs services comme ouvrier agricole ou sont artisans en entretenant un jardin potager[66].
Après 1823, les héritiers de Montalivet ne conservent pas les terres. Elles sont vendues, en partie, à François Bénistant, le second plus gros propriétaire, administrateur rigoureux et maire de la commune (de 1808 à sa mort en 1831). Le domaine de ce dernier comprend désormais les Châtaigniers, les Dourcines, les Romieux, et des écarts et dépendances aux Garennes, aux Mèges, à Mornas, Valensayes, Meillasolle, Pré du Roi, Théolets, Fond d'Armand, Auches, Cordières, Paluts, les Chirouzes, Chassagne. Il possède aussi des bois à Blagnat, au Bois de la Guerre, aux Crotes, etc. En 1831, il possède 500 sétérées.
Son fils étant décédé, son héritage passe à ses quatre filles : Sophie est l'épouse de Frédéric Sayn (des Romieux), Julie est celle de Henri Delpuech (de la Rolière), Geneviève est celle d'Antoine Sauzet (de Villeplat), Rosalie est celle de François Sauzet (de Lobérie ; frère d'Antoine). Les Sayn, les Sauzet et les Delpuech deviennent les principaux notables[66].
En 1836, est fait le premier recensement exact avec état nominatif : Montvendre compte 1005 habitants (soit une augmentation de 400 environ en 50 ans). En 1848, on compte 1100 habitants[66].
Le patrimoine de la commune va se réduire : de 72 hectares (pâtures, landes, bois et taillis), il tombe à 51 en 1845, 23 en 1848, 9 en 1850 et 4 en 1858. Ces terrains qui servaient au bétail des plus pauvres vont être vendus à Laurent Terras, Antoine Girard, Joseph Hugon, Napoléon Morin et quelques autres, pour financer les travaux municipaux, essentiellement la construction de l'église Saint-Blaise (inaugurée en 1848) qui a coûté plus de 40 000 francs[66].
La municipalité (maire Joseph Moulier) achète le château (presbytère) pour y mettre l'école des filles. Devant les difficultés, le maire garde le bâtiment pour lui, à ses frais.
La mairie et l'école des garçons restent dans l'ancienne maison consulaire jusqu'en 1879[66].
Sur le plan politique, la commune est conservatrice et respectueuse des notables : Joseph Moulier (de Lorient), Frédéric Sayn (des Dourcines); Antoine Sauzet (à l'Obérie), François Sauzet (à Villeplat).
Il y a quelques esprits plus « avancés » : l'instituteur Cellone, venu de Briançon vers 1835, est surveillé par les autorités. Il sera révoqué en 1849. Un Chaix fera un séjour à la tour de Crest (devenu prison) en 1851[66].
Sur le plan religieux :
En 1851, le 4 décembre, le coup d'état de Louis Napoléon Bonaparte déclenche un soulèvement dans la Drôme de 5 à 7 000 républicains[70].
Les protagonistes de l'insurrection sont des paysans, ouvriers, artisans et bourgeois. La répression sera forte. Les prisonniers s'entassent dans la vieille tour de Crest qui devient le symbole de la résistance républicaine dans la Drôme[71].
Quatre Montvendrois sont condamnés : Chirouze (Pierre), cultivateur ; Clément (Jean-Louis), cordonnier ; Decès (Henri), cultivateur ; Eyme (François), tuilier[72].
En 1856, la commune compte 1 003 habitants[66].
En 1860, à côté des agriculteurs, la commune compte[66] :
Après 1875, la commune devient libérale. L'ancien maire Jean-André Bellier ditRozier (propriétaire de Riousset) est un partisan de laTroisième République.
Le village se développe[66] :
Les tisserands sont installésrue du Four (oudu Char du Roi) : Louis Sardaillon, Pierre Boissieu (sa femme et sa fille), Pierre Lagrange, Jean Girard.
À la Croix, réside François Sylvestre (maçon), Pierre Chambon (tailleur, avec ses deux ouvriers), Jean-Louis Clément (cordonnier, avec son fils Louis).
La commune compte deux auberges-cabarets, en face l'une de l'autre, particulièrement fréquentés : celle de Vacher (maison Chambre actuelle) et celle de Vincent Gay (maison Bruyère) avec épicerie. Cette dernière sera transférée à la Croix par la suite[66].
Vie quotidienne[66] :
Les fêtes sont mal connues[66]:
FinXIXe siècle : Montvendre possède deux foires, les et[73]
Le, le réseau téléphonique est ouvert sur Montvendre etLa Baume-Cornillane[74].
Au début duXXe siècle, une certaine aisance permet la construction (ou l'amélioration) de nombreuses maisons : un deuxième étage est ajouté ; certaines maisons traditionnelles sont remplacées par des bâtisses cubiques ; les toitures rouges de tuiles plates (venues du nord du département) apparaissent dans la plaine ; les murs de molasse laissent la place aux murs en « crapier » (mélange de gravier de rivière et de ciment)[75].
En 1904, laVilla des Cèdres est construite parGustave Sayn (né en 1862) à quelques pas de la maison familiale. Il y réserva toute une aile à ses collections, son laboratoire et sa remarquable bibliothèque. Ce sont d'abord ses observations sur le Crétacé inférieur qui l'on fait connaître. Il réalise une note sur leNéocomien de la chaîne de la Raye et découvre à Barcelonne un gisement urgonien extrêmement riche en gastéropodes et en rudistes[2],[76],[77]. C'est un spécialiste desammonites[75].
Par ailleurs, il fonde le syndicat agricole et conseille les paysans[75]. Dans ce cadre, il développe la vie culturelle en promouvant la pièce de théâtre en patoisLoù Nouananto qui fût jouée à Crest, Grane, Montvendre, Étoile, et même à Valence en 1987[78].
Vie quotidienne[75] :
Lors de la mobilisation d'août 1914 (Première Guerre mondiale), l'instituteur de l'époque écrit que lorsque le tocsin sonne le, les paysans courbés au travail, se relèvent et consultent l'horizon. Leur première idée est qu'un incendie a éclaté. La plupart des pompiers accourent revêtus de leur costume. Sur le perron de la mairie, lecture est donnée par le maire de l'ordre de mobilisation générale. Jusqu'à onze heures du soir, les habitants défilent devant les affiches en silence[79].
Quarante habitants de la commune sont morts pour la patrie[68].
On constate le déclin des notables. L'Obérie et Villeplat n'ont plus de propriétaire résident. Aux Dourcines, les premiers essais de culture mécanisée, onéreux, ne donnent pas de bons résultats[80].
Le, au confluent des deux rivières, le monument aux morts est inauguré. Est chanté un poème écrit par le maire Élie Clément (agriculteur) et mis en musique par Léonce Granier (professeur au conservatoire de Montpellier) (voir le texte)[68].
Le, par testament olographe, Joseph Gustave Sayn (de Montvendre) lègue à la faculté des sciences de Lyon ses collections de géologie duCrétacé et duTertiaire[81]. Il décède en 1935 et ne sera pas remplacé aux Dourcines[80]. Il lègue sa collection duJurassique à l'université de Grenoble[2].
Trois habitants de la commune sont morts pour la patrie : Marcel Descombes, André Charras, Ernest Clément[68].
| Période | Identité | Étiquette | Qualité | |
|---|---|---|---|---|
| Les données manquantes sont à compléter. : de la Révolution au Second Empire | ||||
| 1790 | 1791 | Claude Sauzet[33] | ||
| 1791 | 1794 | Pierre Bénistant[33] | ||
| 1794 | 1801 | Jean Decez[33] | agent municipal | |
| 1801 | 1806 | Laurent Terras[33] | ||
| 1806 | 1808 | Jean-Pierre Grégoire[33] | ||
| 1808 | 1831 | François Bénistant[33] | ||
| 1831 | 1835 | Frédéric Sayn[33] | ||
| 1835 | 1835 | François Vincent[33] | ||
| 1835 | 1842 | Antoine Sauzet[33] | ||
| 1842 | 1848 révoqué (raisons politiques) | Joseph Moulier[33] | ||
| 1848 (mars) | 1848 (août) révoqué (raisons politiques) | Jean-André Bellier ditRozier[33] | ||
| 1848 | 1853 | Antoine Sauzet[33] | ||
| 1853 | 1865 | Joseph Moulier[33] | ||
| 1865 | 1871 | Jean-André Bellier[33] | ||
| Les données manquantes sont à compléter. : depuis la fin du Second Empire | ||||
| 1871 | 1874 révoqué (raisons politiques) | Simon Surel[33] | ||
| 1874 | 1876 | Paul Sauzet[33] | ||
| 1876 (élect. partielle ?) | 1878 | Simon Surel[33] | ||
| 1878 | 1884 | Simon Surel | maire sortant | |
| 1884 | 1888 | Simon Surel | maire sortant | |
| 1888 | 1919 | Francis Duc[33] | Radical | conseiller d'arrondissement puis conseiller général duCanton de Chabeuil (1907-1913) |
| 1892 | 1896 | Francis Duc | maire sortant | |
| 1896 | 1900 | Francis Duc | maire sortant | |
| 1900 | 1904 | Francis Duc | maire sortant | |
| 1904 | 1908 | Francis Duc | maire sortant | |
| 1908 | 1912 | Francis Duc | maire sortant | |
| 1912 | 1919 | Francis Duc | maire sortant | |
| 1919 | 1925 | Élie Clément[33] | agriculteur | |
| 1925 | 1929 | Eugène Panaye[33] | ||
| 1929 | 1935 | Eugène Panaye | maire sortant | |
| 1935 | 1945 | Charles Chirouze père[33] | ||
| 1945 | 1965 | Charles Chirouze fils[33] | ||
| 1947 | 1953 | Charles Chirouze fils | maire sortant | |
| 1953 | 1959 | Charles Chirouze fils | maire sortant | |
| 1959 | 1965 | Charles Chirouze fils | maire sortant | |
| 1965 | 1971 | François Boudillon[33] | ||
| 1971 | 1977 | François Boudillon | maire sortant | |
| 1977 | 1983 | Jean Imbert[33] | ||
| 1983 | 1989 | Jean Imbert | maire sortant | |
| 1989 | 1995 | Bernard Bret[33] | ||
| 1995 | 2001 | Bernard Bret | maire sortant | |
| 2001 | 2008 | Léo Chovin | ||
| 2008 | 2014 | François-Bernard Petit | ||
| 2014 | 2020 | Bruno Servian | (sans étiquette) | agriculteur |
| 2020 | en cours (au 24 décembre 2020) | Bruno Servian[82][source insuffisante] | maire sortant | |
Ladéchèterie du canton de Chabeuil est située à l'entrée du village[réf. nécessaire].
En 2014, la commune de Montvendre a bénéficié du label « ville fleurie » avec « une fleur » attribuée par le Conseil national des villes et villages fleuris de France auconcours des villes et villages fleuris[83].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[84]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[85].
En 2022, la commune comptait 1 283 habitants[Note 3], en évolution de +9,94 % par rapport à 2016 (Drôme : +2,64 %,France horsMayotte : +2,11 %).
| 1793 | 1800 | 1806 | 1821 | 1831 | 1836 | 1841 | 1846 | 1851 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 777 | 525 | 728 | 838 | 1 015 | 1 005 | 975 | 982 | 1 015 |
| 1856 | 1861 | 1866 | 1872 | 1876 | 1881 | 1886 | 1891 | 1896 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 1 003 | 987 | 945 | 912 | 934 | 895 | 874 | 873 | 868 |
| 1901 | 1906 | 1911 | 1921 | 1926 | 1931 | 1936 | 1946 | 1954 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 816 | 834 | 762 | 678 | 668 | 632 | 633 | 636 | 641 |
| 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2011 | 2016 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 652 | 629 | 600 | 634 | 743 | 857 | 992 | 1 072 | 1 167 |
| 2021 | 2022 | - | - | - | - | - | - | - |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| 1 255 | 1 283 | - | - | - | - | - | - | - |

La commune est rattachée à l'académie de Grenoble et compte deux écoles :
En 1979-1992[91] :
En 1992[1] :
La population de la commune se situe dans l'aire de diffusion de plusieurs médias :
La communauté catholique et l'église de Montendre (propriété de la commune) sont rattachées à la Paroisse Saint Martin de la Plaine de Valence (communauté des portes du Vercors), elle même rattachée au diocèse de Valence[95].
Paroisse catholique : liste des curés[96] :
En 1992 : céréales, fruits, volailles[1].
Foires et marchés :
Depuis 1977, l'association locale des « Amis de Montvendre » organise une « Foire aux Fleurs » le dernier dimanche d’avril et une « Foire aux arbres » le premier dimanche de novembre[97].
Unvide-greniers est organisé le deuxième dimanche de mai[réf. nécessaire].
Une zone artisanale a été créée en 2003[98].
La commune possède un certain nombre d'entreprises : mécanique de précision, travaux publics, bâtiment[réf. nécessaire].
Deux textes sont rapportés :La grossa sarpint etQuitan la tante Noemie[99].
Montvendre est le dixième village botanique de la Drôme avec pour thème les plantes d'Extrême-Orient (250 espèces en 2014, plus 150 au Jardin Zen)[réf. nécessaire].
Le Jardin Zen est une copie architecturale dujardin sec duRyōan-ji deKyoto (Japon) en 1500, avec leslapiaz duVercors et leskaolin deLarnage ; il est gratuitement ouvert au public[100].
Montvendre possède des armoiries dont l'origine et leblasonnement exact ne sont pas disponibles. |
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