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Monts Zagros

33° 40′ N, 47° 00′ E
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Monts Zagros
Carte topographique de l'Iran montrant les monts Zagros depuis l'ouest jusqu'au centre sud du pays.
Carte topographique de l'Iran montrant les monts Zagros depuis l'ouest jusqu'au centre sud du pays.
Géographie
Altitude4 409 m,Qash-Mastan
MassifCeinture alpine
Longueur1 600 km
Administration
PaysDrapeau de l'IranIran
Drapeau de l'IrakIrak
Drapeau de la TurquieTurquie
Géologie
RochesRoches sédimentaires
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Lesmonts Zagros (enpersanرشته كوه زاگرس,Reschte-Kuh-e Zāgros, enkurdeÇîyayên Zagrosê, enlori,كۆیەل زاگرۥۇس, enturcZagros Dağları) sont unechaîne de montagnes s'étendant principalement dans l'ouest de l'Iran, depuis ledétroit d'Ormuz dans legolfe Persique jusqu'auhaut-plateau arménien dans le sud-est de laTurquie en passant par le nord-est de l'Irak. Elle a une longueur totale de 1 600 kilomètres. Son point culminant se trouve dans le massif deDena avec 4 409 mètres d'altitude.

Les rivièresZarineh etSimineh prennent leur source dans les monts Zagros, pour se jeter au nord dans lelac d'Ourmia.

Géographie

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Vue satellite des monts Zagros en septembre 1992.

La chaîne de Zagros, orientée nord-ouest - sud-est, borde le nord dugolfe Persique, côté iranien. Elle isole des influences maritimes l'intérieur de ce pays ce qui contribue à son aridité[1].

La chaîne du Zagros culmine à 4 409 m auQash-Mastan dans lemassif de Dena. Le deuxième massif du Zagros en termes d'altitude est celui duZard Kuh au nord-ouest du massif de Dena dont le sommet principal,Kolonchin, culmine à 4 221 m[1]. Les monts Zagros abritent deux des cinq régions glaciaires d'Iran (les trois autres étant dans l'Elbourz)[2].

Au nord-est, leplateau iranien s'insère entre les monts Zagros à l'ouest et la chaîne de l'Elbourz plus au nord. Au sud-est, le Zagros se recourbe vers le nord-est dans leLaristan faisant la connexion avec lachaîne du Makran, zone montagneuse d'origine volcanique[1].

La rivièreKaroun, affluent duChatt-el-Arab, au sud-ouest de la chaîne, trouve sa source principale au cœur des monts Zagros au pied du massif de Zard Kuh, où il est alimenté par larivière Kuhrang sur le flanc est, et larivière Bazoft sur le flanc ouest. La rivièreKarkheh naît également dans les monts Zagros et se jette dans le Chatt-el-Arab en territoireirakien.

Les monts Zagros résultent de la collision continentale de laplaque arabique vers laplaque eurasiatique à partir duCénozoïque[3],[4],[5], en lien avec l'orogenèse alpine[6]. Ainsi, à la fin duCrétacé, une importante compression affecte les monts Zagros en lien avec une double subduction de laNéotéthys et de sa mer de Nain-Baft[3],[4]. Les massifs montagneux ont été plissés en strates parallèles par la tectonique, la poussée des plaques venant du sud-ouest et de la plaque arabique[1]. Les roches plissées sont principalement de naturecalcaire.

Histoire

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Premières occupations

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Articles connexes :Préhistoire de la Mésopotamie etPréhistoire de l'Iran.

Les monts Zagros présentent un riche héritage historique, témoin d'une occupation humaine remontant auPaléolithique inférieur. Les plus anciens vestiges humains mis au jour dans cette région appartiennent auxNéandertaliens et proviennent des grottes deShanidar, deBisitun et deWezmeh. La grotte de Shanidar a livré les restes de dixNéandertaliens datés d'environ 65 000 à 35 000 ans[7].

Les traces d'occupations duPaléolithique supérieur (Baradostien) et de l'Épipaléolithique (Zarzien) se retrouvent dans de nombreux autres sites : grottes de Yafteh et Kaldar près deKhorramabad,Warwasi etMalaverd près deKermanshah, grotte Kenacheh au Kurdistan, grotte Boof dans le Fars, ainsi que dans divers abris sous roche[8].

Shanidar abrite également deux nécropoles « proto-néolithiques » plus récentes, dont l'une, vieille d'environ 10 600 ans, renferme les sépultures de 35 individus[9].

Berceau de l'agriculture et de l'élevage

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Article connexe :Néolithique du Proche-Orient.

Les premiers signes d'agriculture apparaissent dès 9000av. J.-C. dans les contreforts montagneux, faisant de cette région de l'Ouest de l'Iran l'un des centres primordiaux de domestication de nombreuses espèces végétales et animales. Les monts Zagros furent notamment le théâtre de la domestication de l'orge, probablement dublé amidonnier, de diverses légumineuses, et plus particulièrement deschèvres[10].

La période néolithique acéramique (vers 9600 à 7000av. J.-C.) livre certaines des premières preuves archéologiques de l'agriculture céréalière à son stade « pré-domestique » : le site deChogha Golan témoigne de cette révolution agricole dès 9300av. J.-C.[11]. Parallèlement, l'élevage et la gestion des chèvres (Capra hircus) se développent vers 8200av. J.-C., après la fin du refroidissement climatique duDryas récent, sur les sites deGanj Dareh etTepe Abdul Hosein[10].

Les analyses génétiques rétrospectives d'ADN fossile révèlent un processus de domestication progressif : les populations humaines protégèrent d'abord les troupeaux de chèvres sauvages en éliminant leurs prédateurs, avant d'entreprendre leur élevage proprement dit[12]. Bien que cette région soit aujourd'hui relativement aride, elle bénéficiait alors d'un climat plus verdoyant qui favorisa l'émergence de l'un des deux centres mondiaux connus de domestication caprine.

Certains de ces établissements primitifs évoluèrent pour devenir les futures cités d'Anshan et deSuse, tandis queJarmo demeure l'un des sites archéologiques emblématiques de cette région. La viticulture y trouve également ses racines les plus anciennes : les sites deHajji Firuz Tepe etGodin Tepe ont révélé des traces de stockage vinicole remontant à 3500-5400av. J.-C.[13]

Apports de la génétique

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L'analyse génétique d'un fragment d'os métatarsien découvert dans lagrotte de Wezmeh et daté duNéolithique a révélé l'existence d'un groupe génétique jusqu'alors inconnu. Cet individu, porteur de l'haplogroupe Y-ADN G2b[14] (branche G-Y37100[15]) et de l'haplogroupe mitochondrial J1d6, présentait un phénotype caractérisé par des yeux bruns, une peau relativement foncée et des cheveux noirs. Bien que les populations néolithiques pré-indo-européennes d'Iran aient présenté une pigmentation réduite dans plusieurs gènes, cet individu ne contribua pas au patrimoine génétique despremiers agriculteurs européens ni desEuropéens contemporains. Il montre en revanche une parenté génétique étroite avec leszoroastriens iraniens actuels, puis avec lesPersans,Baloutches,Brahouis,Kalash etGéorgiens[16]. Cette découverte conduit Gallego-Llorente et ses collaborateurs (2016) à considérer les monts Zagros, aux côtés deKotias peuplé par les chasseurs-cueilleurs du Caucase, comme une source probable d'ascendance eurasienne pour l'Asie centrale et méridionale, hypothèse étayée par les preuves archéologiques d'expansions néolithiques orientales depuis le Proche-Orient[17].

Époque historique

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À l'aube de l'Antiquité, le Zagros servit de berceau à diverses populations pré-indo-européennes :Hourrites,Gutis,Kassites,Élamites,Turukku etLullubis, rejoints sur le versant occidental par des peuplessémitiques tels que lesAssyriens etAmorrites. Ces groupes menèrent des incursions répétées contre les citéssumériennes,akkadiennes etassyriennes deMésopotamie. La chaîne montagneuse constitue en effet une frontière naturelle majeure entre la plaine mésopotamienne de l'Irak actuel et leplateau iranien. Les interactions complexes de ces peuples au début du deuxième millénaireav. J.-C. sont documentées par une petite archive de tablettes d'argile découverte àTell Shemshara, sur les rives duPetit Zab[18]. Le site voisin deTell Bazmusian témoigne quant à lui d'une occupation intermittente s'étalant de 5000av. J.-C. à 800apr. J.-C.[19]

Curiosités

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On trouve, au sud des monts Zagros, des glaciers de sel dont le plus célèbre, laKuh-e-Namak (persan :کوه نمک), dont le nom signifie « montagne de sel » en persan, est undôme salin de près de 400 m de hauteur[20].

Notes et références

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  1. abc etdGrande encyclopédie de la montagne, Bruxelles, Erasme,,p. 2391-2392
  2. (en) Mahsa Moussavi, Mohammad Javad Valadan Zoej, F. Vaziri, Mahmod Reza Sahebi, Yousef Rezaei, « A new glacier inventory of Iran »,Annals of Glaciology, vol. 50,no 53, 2009,DOI 10.3189/172756410790595886.
  3. a etb(en) A. Zanchi, S. Zanchetta, F. Berra, M. Mattei, E. Garzanti, S. Molyneux, A. Nawab, J. Sabouri, « The Eo-Cimmerian orogeny in North Iran »,Geological Society London Special Publications, avril 2009,DOI 10.1144/SP312.3.
  4. a etb(en) M. Rezaeian, A. Carter, N. Hovius, M. B. Allen, « Cenozoic exhumation history of the Alborz Mountains, Iran: New constraints from low-temperature chronometry »,Tectonics, vol. 31,no 2, avril 2012,DOI 10.1029/2011TC002974.
  5. (en) Bernard Guest, Brian K. Horton, Gary J. Axen, Jamshid Hassanzadeh, William C. McIntosh, « Middle to late Cenozoic basin evolution in the western Alborz Mountains: Implications for the onset of collisional deformation in northern Iran »,Tectonics, vol. 26,no 6, décembre 2007,DOI 10.1029/2006TC002091.
  6. Klein 2000, chapitreIII : « Contexte géologique »,p. 37-44[lire en ligne]
  7. (en) TimMurray,Milestones in Archaeology: A Chronological Encyclopedia, ABC-CLIO,(ISBN 9781576071861,lire en ligne),p. 454
  8. Sonia Shidrang, « The Middle to upper paleolithic transition in the Zagros : the appearance and evolution of the Baradostian »,in Y. Nishiaki, T. Akazawa (ed.),The Middle and Upper Paleolithic Archeology of the Levant and Beyond, pp. 133–156, Tokyo, 2018.
  9. Ralph S. Solecki, Rose L. Solecki et Anagnostis P. Agelarakis,The Proto-Neolithic Cemetery in Shanidar Cave,Texas A&M University Press,, 3–5 p.(ISBN 9781585442720,lire en ligne)
  10. a etb(en) Kevin G. Daly, Valeria Mattiangeli et al.,Herded and hunted goat genomes from the dawn of domestication in the Zagros Mountains,PNAS, vol. 118,no 25, 22 juin 2021,DOI 10.1073/pnas.2100901118
  11. (en) Simone Riehl et al., « Emergence of Agriculture in the Foothills of the Zagros Mountains of Iran »,Science,vol. 341,no 65,‎(DOI 10.1126/science.1236743)
  12. (en) Saeid Naderi, « The goat domestication process inferred from large-scale mitochondrial DNA analysis of wild and domestic individuals »,PNAS, 2008, vol. 105, 17659-17664,DOI 10.1073/pnas.0804782105
  13. Rod Phillips,A Short History of Wine, New York, Harper Collins, 2000.
  14. (en) Farnaz Broushak, Mark G Thomas, Vivian Link, Saioa López, Lucy van Dorp, Karola Kirsanow, Zuzana Hofmanová, Yoan Diekmann, Lara M Cassidy, David Díez-del-Molino, Athanasios Kousathanas, Christian Sell, Harry K. Robson, Rui Martiniano, Jens Blöcher, Amelie Scheu, Susanne Kreutzer, Ruth Bollongino, Dean Bobo, Hossein Davudi, Olivia Munoz, Mathias Currat, Kamyar Abdi, Fereidoun Biglari, Oliver E. Craig, Daniel G Bradley, Stephen Shennan, Krishna Veeramah, Marjan Mashkour, Daniel Wegmann, Garrett Hellenthal et Joachim Burger, « Early Neolithic genomes from the eastern Fertile Crescent », surdiscovery.ucl.ac.uk(consulté le),p. 1 – 169
  15. « G-Y37100 YTree »
  16. FarnazBroushaki, Mark G.Thomas, VivianLink, SaioaLópezet al., « Early Neolithic genomes from the eastern Fertile Crescent »,Science,vol. 353,no 6298,‎,p. 499–503(PMID 27417496,PMCID 5113750,DOI 10.1126/science.aaf7943,Bibcode 2016Sci...353..499B)
  17. M.Gallego-Llorente, S.Connell, E.R.Jones, D.C.Merrettet al., « The genetics of an early Neolithic pastoralist from the Zagros, Iran »,Scientific Reports,vol. 6,no 31326,‎,p. 31326(PMID 27502179,PMCID 4977546,DOI 10.1038/srep31326,Bibcode 2016NatSR...631326G)
  18. JesperEidem et JørgenLæssøe,The Shemshara archives 1. The letters,vol. 23, Copenhague, Kongelige Danske videnskabernes selskab,coll. « Historisk-Filosofiske Skrifter »,(ISBN 87-7876-245-6)
  19. Behnam AbuAl-Soof, « Mounds in the Rania Plain and excavations at Tell Bazmusian (1956) »,Sumer,vol. 26,‎,p. 65–104(ISSN 0081-9271)
  20. Patrick De Wever et Jean-Marie Rouchy,Le sel, saveur de la Terre, France, EDP sciences,coll. « Terre à portée de la main »,, 96 p.(ISBN 978-2-7598-2049-8),p. 61-62.

Articles connexes

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Liens externes

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