Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie duRazès, un pays historiquement très étendu, qui ne se résume aujourd'hui qu'aux collines de la Malepère et au bas Razès au centre et au sud, limité par lepays de Sault. Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par l'Aude, le ruisseau d'Antugnac et par un autre cours d'eau.
Montazels est une commune rurale qui compte 537 habitants en 2022, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1975. Elle appartient à l'unité urbaine d'Espéraza et fait partie de l'aire d'attraction de Limoux. Ses habitantssont appelés les Montazelois ou Montazeloises.
Longée par le fleuveAude, ancienne Atax, la commune de Montazels est située sur la pente d'une colline orientée à l'est, dominée par le Mont Sec et s'étendant sur un largeplateau du côté du couchant. Montazels s'élève au-dessus du village deCouiza avec vue directe sur les villages voisins deRennes-le-Château etCoustaussa.
Au, Montazels est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[16].Elle appartient à l'unité urbaine d'Espéraza, une agglomération intra-départementale dont elle est une commune de labanlieue[17],[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Limoux, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 39 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[18],[19].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (51,8 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (47,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (50,3 %), zones agricoles hétérogènes (29,2 %), zones urbanisées (12,3 %), cultures permanentes (6,8 %), forêts (1,5 %)[20]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par lerisque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment l'Aude. La commune a été reconnue enétat de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations etcoulées de boue survenues en 1982, 1992, 1996, 2009, 2018, 2019 et 2020[23],[21].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Montazels.
Leretrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer desdommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes desécheresse et de pluie. 99,8 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (75,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 358 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 358 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 94 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national auretrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site duBRGM[24],[Carte 3].
Dans plusieurs parties du territoire national, leradon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population auxrayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Montazels est classée en zone 2, à savoir zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments[27].
Fréquenté dès lapréhistoire, l'origine de Montazels semble être affirmée depuis l'époque romaine. La contraction de satoponymie serait issue du nom d'unevilla gallo-romaine située sur son territoire actuel. J. Astor[28] fait dériver le toponyme Montazels du latinmonticellus signifiant le petit mont le montceau, il cite les formes anciennes Montcol en 1004 et Montazellis en 1319.L'église paroissiale dédiée àsainte Cécile (Sainte Cécile de Montcol ou de Soroque) est mentionnée dans les sources dès1004[29]. (L'église actuelle a été construite à la fin duXVIIe siècle, le registre des baptêmes mariages et sépultures de cette période, conservé aux archives départementales, signale que les enfants nés à Montazels, à ce moment-là, sont baptisés à Couiza, l'église du village étant en construction). En1319, la notion de "castrum de Montazel"[30] est mentionné pour la première fois dans les sources.
Cros Mayrevieille relève dans son "histoire ducomté de Carcassonne"[31], le manuscrit 9551, folio 278, daté de 1235 à 1589, qui mentionne "la ville de Montazels en Rodès". Montazels apparaît également dans "l'assiette diocésaine" de1594 et dans "la recherche diocésaine d'Alet", conservées aux archives départementales de l'Aude (Carcassonne), série C. En1781, Montazels est également mentionné dans les archives diocésaines de la commune d'Alet. Vulgairement, nous pouvons trouver la dénomination de : Montazèls[32].
Louis Fédié dans son ouvrage : "Le comté deRazès et lediocèse d'Alet"[33] nous dit : "Montazels est un ancienmonastère bâti sur un pli de terrain qui domine les bords de l'Aude" et " fut probablement fondé par les religieux ducouvent de Saint-Polycarpe" (canton de Saint-Hilaire, Aude). (Fédié a pu se tromper, l'abbaye de Saint Polycarpe possédait effectivement un prieuré sur les bords de l'Aude au lieu-dit Sainte Croix, près du ruisseau de Cascabel, sur l'actuel territoire communal. On y trouve encore les ruines d'une ancienne église). Placé sous l'autorité de Bernard Atonvicomte de Carcassonne et deRazès, l'ancien couvent fut fortifié par l'un desseigneurs qui se vit attribuer les terres de Montazels, à titre defief, par Bernard Aton. (On peut douter de l'existence de ce couvent fortifié. De nos jours une rue du vieux village porte le nom de "rue de la trigasallo" les vieux habitants prétendent que ce nom dériverait de l'occitantrigar signifiant trier car autrefois les paysans venaient, disent-ils, y récupérer les brebis qu'ils avaient confié au berger communal. En fait le compoix de Montazels de 1700 (consultable aux Archives Départementales) donne de ce toponyme une forme plus intelligible : "tras la sallo" qui signifie "derrière la Salle". La Salle était vers leXe siècle un petit bâtiment suffisamment solide pour protéger les habitants du lieu en cas de danger. C'est sur l'emplacement de cette Salle ou à proximité que fut construit l'actuel château, construction qui pourrait être contemporaine de celle de l'église. FinXVIIe siècle les seigneurs se retirent sur leurs terres et font des travaux d'embellissement) Bernard Aton désirait réunir les principaux seigneurs de savicomté à son entourage et pour cela, créa deschâtellenies à titre de fiefs. "Quarante deux fiefs nobiliaires" sont institués autour de Rhedae. Avec le peu d'importance que représentait le fief de Montazels, tout laisse à penser qu'il dépendait du noble, "propriétaire" de Rhedae. Louis Fédié nous révèle le nom d'Altopol, sans aucune précision sur les sources sur lesquelles il s'appuie et qui peut correspondre à Guillaume Pierre d'Hautpoul.
De nos jours une rue du vieux village porte le nom de "rue de la trigasallo" les vieux habitants prétendent que ce nom dériverait de l'occitan trigar signifiant trier car autrefois les paysans venaient, disent-ils, y récupérer les brebis qu'ils avaient confié au berger communal. En fait le compoix de Montazels de 1700 (consultable aux Archives Départementales) donne de ce toponyme une forme plus intelligible : « tras la sallo » qui signifie « derrière la Salle ». Au Moyen Âge, la sala désignait la grande salle d'apparat d'un château. De fait, le château actuel édifié auXVIIe siècle est implanté à l'emplacement d'une fortification desXIIe et XIIIe siècles dont il subsiste encore d'importantes élévations.
FinXVIIe siècle les seigneurs se retirent sur leurs terres et font des travaux d'embellissement)
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[35].
En 2022, la commune comptait 537 habitants[Note 3], en évolution de −5,62 % par rapport à 2016 (Aude : +2,65 %,France horsMayotte : +2,11 %).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 306 personnes, parmi lesquelles on compte 73 % d'actifs (62,9 % ayant un emploi et 10,1 % de chômeurs) et 27 % d'inactifs[Note 5],[I 4]. En 2018, letaux de chômage communal (au sens du recensement) des15-64 ans est inférieur à celui du département, mais supérieur à celui de la France, alors qu'en 2008 il était inférieur à celui de la France.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction de Limoux, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 4],[I 7]. Elle compte 51 emplois en 2018, contre 55 en 2013 et 55 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 195, soit unindicateur de concentration d'emploi de 26,2 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 48,6 %[I 8].
Sur ces 195 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 33 travaillent dans la commune, soit 17 % des habitants[I 9]. Pour se rendre au travail, 91,3 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 0,5 % lestransports en commun, 5,5 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 2,6 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 10].
26 établissements[Note 6] sont implantés à Montazels au. Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 7],[I 11].Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 38,5 % du nombre total d'établissements de la commune (10 sur les 26 entreprises implantées à Montazels), contre 32,3 % au niveau départemental[I 12].
François de Calmès (Joseph-François) seigneur de Montazels auXVIIIe siècle. Né en 1740, co-seigneur de Barbaira, seigneur de Montazels, chevalier de l'ordre de Saint-Louis et baron de Serviès (en Val). Lieutenant du Génie dans l'armée de Condé puis capitaine d'infanterie, il épouse en 1772 mademoiselle Marie de Fournas Labrosse, originaire de Frabrezan. Cette dernière décède en 1773, sans avoir amené d'héritier à la seigneurie de Montazels. En secondes noces, Joseph-François épouse Madelaine (Magdelaine) de Bellissens, originaire de Cailhavel. En 1784, il échange les terres et la seigneurie de Montazels contre celles de Serviès à Henriette Eustachie de Castellan de Caumont, épouse de Guillaume de Vic et neveu de Joseph-François. Cette dernière épouse en 1785 Jean Hector de Casemajou, amenant ainsi la seigneurie de Montazels dans cette famille[43].
Jean Bernard Carles (1721 àQuillan -1806 à Montazels). Il est nommé curé de laparoisse de Montazels, le. Après les évènements de1789, il refusa de prêter serment à la république courant de l'année1790 et se réfugia enEspagne. Ses biens furent saisis et vendus au titre de "migrants". Puis en1792, il finit par jurer sa loyauté à la république, mais ne retrouvera sa paroisse qu'en1801. Durant son activité, il fut l’instigateur de la construction du bassin (Griffoul), ornant la place de la mairie actuelle. Pour cela, il obtint des fonds sous forme de dons, auprès de ses administrés. Pour l'alimenter eneau, il utilisa unefontaine située à environ deux à trois kilomètres du village. Ce monument est classé auprès desmonuments historiques, depuis le[44].
Joseph Saunière dit "Cubié" (1823 - 1900) ancien régisseur des terres duchâteau de Montazels etmétayer dumarquis de Cazamajou (ancien propriétaire duchâteau). Il fut maire du village et gérant de laminoterie du château (lieu-dit le moulin). Père du fameux curé, il était marié à Marguerite Hugues (1833 - 1909) qui lui donna onze enfants (cinq filles et six garçons)[45].
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[25].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement desfoyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à lataxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑Les données relatives à lasurface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[40].
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑J. Astor "Dictionnaire des noms de familles et noms de lieux du midi de la France" Éditions du Beffroi Millau 2002
↑(archives communales de Narbonne, inventaire Rocq., III, 366)
↑(archives de l'Aude, série E, non inventoriée), de Montazellis (ordonnance, VII, 645), de Mortazellis (archives communales de Narbonne, série AA99, folio 25)
↑tome I, doc. page 78: "Villa Sanciranichis (ouSauciranichis)quae audio nomine avocature Trianos eum ecclesia Sanctae Ceciliae" 1521
↑"Dictionnaire topographique du département de l'Aude" rédigé par l'abbé Sabarthès, curé deLeucate et membre non résidant du comité des travaux historiques et scientifiques, officier de l'instruction publique. Édition de l'imprimerie nationale en 1912.
↑D'après: 1-Lamothe "note historique sur Limoux et son arrondissement". Manuscrit, 1855-1865. A.D.A. de l'Aude, Carcassonne. 2-Abbé E. BaichèreAnnales des communes de l'Aude. A.D.A. de l'Aude, Carcassonne.