Unemontagne (Écouterⓘ) est une formetopographique derelief positif, à la surface deplanètes telluriques, et faisant partie d'un ensemble — unechaîne de montagnes — ou formant un relief isolé. Elle est caractérisée par sonaltitude et, plus généralement, par sa hauteur relative, voire par sapente. Il n'existe toutefois pas de définition unique de ce qu'est une montagne, terme apparu entre leXe et leXIIe siècle, et de nombreuxrégionalismes coexistent pour décrire les formes de relief. Elle peut désigner à la fois un sommet pentu et une simple élévation de terrain, comme unecolline, aussi bien que le milieu dans son ensemble. Les montagnes prennent en effet des formes très diverses en fonction des processus qui mènent à leurorogenèse : desescarpements demarges continentales etrifts en domaine extensif, aux chaînes decollision etplissement, en passant par les phases desubduction créant desvolcans de typeexplosif enarcs insulaires ou le long decordillères, sans oublier levolcanisme depoint chaud de typeeffusif ni lesintrusions mises au jour par l'érosion. Le climat qu'elles subissent, avec des températures en moyenne plus basses et desprécipitations plus importantes qu'en plaine du fait de l'altitude, joue également un rôle important dans leur façonnement. Avec l'isostasie, les montagnes connaissent des phénomènes desurrection et d'amincissementcrustal qui mènent, à terme, à leur disparition. Les plus anciennes chaînes de montagnes sur Terre datent duPaléozoïque.
En raison de leur climat spécifique, généralement marqué par unétagement altitudinal, et de leurs pentes difficiles d'accès rendant impossible une exploitation intensive, les montagnes abritent une grande variété d'écosystèmes et une importantebiodiversité. De nombreuses espèces animales y trouvent unepression écologique moindre. De ce fait, près du tiers des zones protégées dans le monde se trouvent en montagne. Bien qu'elles soient une source d'eau douce indispensable, les zones montagneuses sont souvent considérées comme rudes ou demandent des efforts d'adaptation importants de la part des populations humaines.
Au sens figuré, une montagne indique un amoncellement : une montagne d'objets, de richesses, de difficultés. Il désigne selon le lieu ou la relation engagée, la valeur, le prix, le nombre, la valeur morale, l'intérêt, le taux d'emprunt. En ce sens, les formes verbales ont été mieux préservées en français, à l'instar du verbe « surmonter » attesté parPhilippe de Thaon auXIIe siècle[5], dans l'expression « le montant d'une somme » ou « monter un budget » lorsqu'une situation est délicate.
Les tentatives pour donner une définition générale et universelle de la montagne sont très vite confrontées à l'imprécision et aux exceptions. Ainsi, selonRaoul Blanchard, « une définition même de la montagne, qui soit claire et compréhensible, est à elle seule à peu près impossible à fournir »[6]. Lapente et l'altitude définissent latopographie et lerelief, ensemble des formes, de volumes saillants ou en creux, « une famille de formes topographiques » comme décrit parEmmanuel de Martonne[7], mais la montagne est aussi un cortège de spécificités où certains phénomènes sont amplifiés et où des limites aux facteurs altitudinaux peuvent essayer d'être définies. Il est possible de distinguer trois sens à la montagne[8]. Dans le premier, c'est une élévation de terrain individuelle entourée de vallées, synonyme de hauteur, relief, sommet ; le mot « mont », bien qu'étymologiquement semblable, n'est guère utilisé dans cette acception, désignant par ailleurs une forme de relief de plissement. Dans le deuxième sens, une montagne est un espace formé par des reliefs saillants et s'oppose à lacolline, auplateau, aupiémont, à lavallée. Le troisième sens englobe tout le milieu de la montagne dans sa globalité ; plus imprécis, laissant de côté les notions de pente et d'altitude, il prend en compte les dimensions paysagères et humaines[8].
EnFrance, des critères administratifs et législatifs ont été définis. Laloi montagne (1985) insiste sur des seuils et des pentes[9] : entre 600 et 800 mètres d'altitude moyenne communale et une pente supérieure à 20 %, horsoutre-mer[10]. Les difficultés face à la réduction de la saison végétative sont également prises en compte : adaptation de la production et de la mécanisation agricoles, donnant droit auxfonds structurels européens, perception des conditions locales de développement nécessitant des mesures compensatrices telles que la politique de la « zone de montagne » (1961) et l'indemnité spéciale « montagne » des années 1970[11].
Une définition internationale des régions montagneuses est apportée par leCentre de surveillance de la conservation de la nature, dans le cadre duProgramme des Nations unies pour l'environnement (UNEP-WCMC) : altitude de plus de 2 500 mètres, ou altitude entre 1 500 et 2 500 mètres et pente de 2°, ou altitude entre 1 000 et 1 500 mètres et pente de 5°, ou encore altitude entre 300 et 1 000 mètres continue dans un rayon de sept kilomètres[15].
Enonomastique, un oronyme est untoponyme de montagne. Les oronymes sont parfois utilisés pour de simples hauteurs (escarpements, collines)[16].
Les vocables de la montagne se caractérisent par l'importance des variantes et synonymes ; cette richesse est issue des observations nombreuses des hommes qui vivent dans la montagne avec la nature et de la variété linguistique. Il est possible d'expliquer cette diversité par le vocabulaire employé par les différentes populations qui ont successivement colonisé le domaine montagnard à travers les âges — on en retrouve les traces et les racines linguistiques dans les cartes anciennes et les cadastres —, et par les déformations successives des noms, en particulier à une époque où l'orthographe n'était pas fixée et lors de transcriptions, lorsqu'avait lieu un mouvement général de francisation. Certains toponymes de lacarte d'état-major (1818-1881) ont été collectés par des officiers cartographes, plus préoccupés par les formes et accidents de terrain que par les questions linguistiques[17].
Il en ressort une grande variété derégionalismes.Tête etberg, employé en suffixe, sont courants dans l'Est de la France[18], aux côtés des ballons (de l'allemandBelchen).Puy etpuech sont fréquents en toponymie, pour désigner des lieux situés en hauteur (du latinpodium : « hauteur, lieu élevé ») en particulier dans leMassif central[19]. Le mot d'origineoccitaneserre correspond à un mamelon, une croupe, un relief allongé, une pointe rocheuse voire un contrefort, et viendrait d'un terme pré-indo-européen ou prélatinserra : « montagne allongée » ou « crête en dos d'âne ». En géographie, le mot est employé pour désigner une forme derelief : crêtes étroites et allongées, dénudées, gazonnées ou boisées. La moitié méridionale de la France est très riche en toponymes formés sur serre[20]. De même, le provençalbaou, avec son sommet généralement plat, letucgascon de forme arrondie, et lesoubeyran, avec ses variantes commebarre etchaux (chau, chalp, chaup), ou plus généralement lacime, se réfèrent à des hauteurs ou des sommets[18]. Le termemendi, montagne enbasque, constitutif de nombreux toponymes, s'applique à toute hauteur, même peu élevée.Hegi correspond à une crête,monho à la colline,gain aux hauteurs[21]. Par-delà les mots qui indiquent la montagne précisément, il existe un ensemble de termes relatifs aux détails du paysage montagnard, commeadret etubac, pour ne prendre que des exemples alpins. Les termes évoquant la végétation, naturelle ou aménagée, sont particulièrement fréquents, tant en montagne qu'en plaine, et renseignent sur les qualités du milieu ou leur histoire, à l'instar de lachaume et de l'alpe (ouaulp,aup,arpe et dérivésalpette,arpettaz,alpille), qui a donné l'« alpage »[22],[23].
Unechaîne de montagnes est un ensemble de reliefs disposés de façon allongée, principalement dans le cas d'unecollision continentale[24]. Les chaînes de montagnes sont généralement divisées en massifs de montagnes[25], lesquels sont parfois subdivisés en chaînons[26] ; toutefois, la terminologie québécoise ne retient que le terme de « chaînon » (équivalent de l'anglaisrange) pour désigner le sous-ensemble d'une chaîne (équivalent de l'anglaismountains)[27]. En outre, le terme « massif de montagnes » est aussi employé dans le cas d'ensembles montagneux, souvent anciens, formant un bloc continu[25]. Enfin, l'usage veut parfois qu'on parle de « chaîne » même pour des sous-ensembles, à l'instar de lachaîne de Belledonne ou de lachaîne des Aravis, au sein desAlpes, dont la disposition des sommets est globalement rectiligne. Le terme de « monts », au pluriel, est employé de façon générique pour désigner une chaîne ou un massif[28].
Dans un massif montagneux, les sommets sont reliés par descrêtes et séparés par descols, points les plus bas sur cette crête, et par des vallons, voire par de largesvallées, qui séparent plus généralement les différents massifs. Un sommet peut avoir une cime principale et des cimes secondaires[32].
Lagéomorphologie des montagnes dépend de différents facteurs[33] : leur processus de formation (orogenèse), la vitesse de déformation (mouvements verticaux et horizontaux des roches), lanature des roches (les roches tendres donnent desreliefs plus doux que les roches dures) et leclimat.
Vue desaiguilles de Chamonix, relief typique d'une chaîne de collision en milieu glaciaire.
Dans les chaînes decollision jeunes et les chaînes anciennes considérablement rajeunies, les sommets sont généralement qualifiés de « pics », lorsqu'ils ont une forme conique, ou d'« aiguille », lorsqu'ils sont particulièrement acérés sur une arête, voire de « dent » lorsqu'ils se détachent du relief[32]. On trouve aussi les qualificatifs de « pointe », de « tête » ou encore de « roche, rocher, roc »[34]. Lorsqu'ils ont connu uneglaciation, les sommets peuvent présenter une forme depic pyramidal dominant desvallées etcirques glaciaires[35].
Schéma représentant un relief de type jurassien et les terminologies associées.
Lerelief de plissement se traduit par une géomorphologie spécifique. Le sommet d'unanticlinal forme unmont. Dans un relief conforme, detype jurassien, le fond d'unsynclinal constitue unval. Une dépression au sommet d'un mont est unecombe. Les corniches rocheuses en bord de val ou de combe sont appeléescrêts. Lescluses sont des dépressions traversant perpendiculairement les anticlinaux. Dans unrelief inverse, de typepréalpin, les synclinaux se retrouvent au niveau des points hauts parérosion différentielle et sont dits « perchés ». Lerelief appalachien est un type particulier de relief de plissement ayant été largement aplani, puis à nouveau soulevé provoquant une reprise de l’érosion. Dans ce cas, les anticlinaux et les synclinaux sont nommés respectivement barres et sillons[36].
En domaine extensif, le rebord d'unhorst forme généralement un longescarpement defaille. L'érosion contribue à créer des sommets individualisés[37].
Les reliefsvolcaniques sont de deux grands types. Les volcansexplosifs se présentent généralement sous la forme destratovolcans, d'aspect conique, ou dedômes de lave[38]. Les stratovolcans peuvent supporter des dômes de lave et descônes de scories secondaires[38], auquel cas ils sont ditscomplexes ; lesvolcans Somma en font partie. Les volcanseffusifs se présentent sous la forme devolcans boucliers, de grandes dimensions avec de très faibles pentes[38]. Ceux-ci peuvent également supporter des cônes volcaniques. Lorsque les volcans boucliers émettent des laves sous unecalotte glaciaire, ils forment destuyas[39]. La majorité desvolcans sous-marins sont des volcans boucliers[40]. Les stratovolcans et les volcans boucliers présentent généralement à leur sommet descratères et parfois, lorsque leurchambre magmatique se vide, une vastecaldeira[41].
Dans lesbassins sédimentaires, l'érosion différentielle peut également mettre au jour des reliefs. Si les couches sédimentaires sontmonoclinales, c'est-à-dire inclinées et non plissées (couches de mêmependage), avec une alternance de roches dures au-dessus et tendres en dessous, l'érosion forme en bordure du bassin unecuesta, au front raide et au revers peu incliné ; si le fragment rocheux est totalement isolé, il constitue unebutte-témoin[42],[37],[43]. Si les couches ne sont pas inclinées, ou faiblement, l'érosion peut provoquer l'apparition d'un relief tabulaire appelémesa s'il constitue unplateau[42],butte si ses dimensions sont moindres[44],[45],planèze si l'origine est un relief volcanique inversé[46], outepuy en milieu tropical. Parmi les différentes formes d'inselberg, on trouve lebornhardt et lekopje, qui sont respectivement unmonolithe naturel inclusif et un amoncellement de rochers, ou encore lemorne[47], en milieu tropical[44], lemonadnock en zone tempérée[47],[38], leneck et ledyke, qui sont respectivement les résidus d'unecheminée volcanique et d'un filon volcanique vertical dégagés par l'érosion[46].
Schéma de comparaison des altitudes des quatorze sommets de plus de huit mille mètres (pointes rouges ou roses) et dessept sommets etsept seconds sommets, plus hauts et deuxièmes plus hauts sommets de chaque continent.Vue duChimborazo (6 263 m), enÉquateur, sommet le plus éloigné du centre de la Terre ; au premier plan, unevigogne.
D'autres référentiels peuvent être pris en considération : en se référant à la base de la montagne, c'est-à-dire ledénivelé, le Nanga Parbat (environ 7 000 m par rapport à la vallée de l'Indus distante de 25 km), lemont McKinley (environ 5 500 m) ou encore leKilimandjaro (4 800[57] à 5 200 m[58]) sont particulièrement notables ; en tenant compte de sa partie émergée, leMauna Kea a une élévation verticale de plus de 9 000 mètres, alors que son voisin, leMauna Loa, moins élevé mais plus volumineux, s'enfonce plus profondément dans leplancher océanique et présente une hauteur totale d'environ 17 000 mètres depuis sa racine[59],[60] ; le sommet duChimborazo, en raison du renflement équatorial, est le point de la surface le plus éloigné du centre de la Terre[61].
La plus haute montagne connue avec précision duSystème solaire estOlympus Mons,volcan bouclier sur la planèteMars avec 21,2 kilomètres d'altitude et 21,9 kilomètres de hauteur, pour un diamètre de 600 kilomètres[66]. Les autresplanètes telluriques présentent également des formations montagneuses :Maxwell Montes, culminant àSkadi Mons surVénus à 10,7 kilomètres d'altitude pour 6,4 kilomètres de hauteur[67], dont l'origine esttectonique[68], etCaloris Montes, s'élevant à moins de 3 kilomètres de hauteur[69] à la suite d'unimpact[70] surMercure. Il en est de même pour nombre desatellites et deplanètes mineures. Ainsi, sur(4) Vesta, le pic central deRheasilvia s'élève à environ 22 kilomètres au-dessus du fond du cratère d'impact[71], soit une hauteur comparable à celle d'Olympus Mons mais de loin la plus haute du Système solaire par rapport au diamètre de son astre. La crête équatoriale deJapet, dont l'origine est incertaine, mesure environ 20 kilomètres de haut[72]. Le point culminant deIo se trouve surBoösaule Montes, dont l'origine est tectonique ; il a environ 18 kilomètres de hauteur[73]. SurMimas, le cratère d'impact Herschel possède également un pic central ; sa hauteur atteint 7 kilomètres[74]. Le plus haut sommet de laLune, lemont Huygens, dans lesmonts Apennins, mesure 5,5 kilomètres[75].
Plusieurs astres du Système solaire possèdent des formations à l'aspect de montagnes, mais qui seraient constituées de glace, appeléescryovolcans, absents sur Terre. Parmi les candidats à ce processus figurent lemont Ahuna sur(1) Cérès[76],Doom Mons surTitan[77] et éventuellement quelques reliefs dePluton[78].
Montagnes remarquables du Système solaire
Schéma des dimensions comparées d'Olympus Mons avec les plus hautes montagnes terrestres : leMauna Kea et l'Everest.
Image de synthèse en vue oblique deRheasilvia avec une échelle de la hauteur en couleurs.
En raison desprécipitations qui s'abattent sur elles, du manteau neigeux voire desglaciers qui peuvent s'y former et y constituer un stockage sous forme solide, permettant une régulation dudébit des cours d'eau vers la plaine, les montagnes sont d'importantes ressources eneau douce[79]. Les plus grandsfleuves prennent tous leur source sur des hautes terres[80]. C'est pourquoi les montagnes sont qualifiées de « châteaux d'eau »[79],[80],[81].
Vue du torrent Acısu dans le massif de l'Anti-Taurus, dans le Sud de laTurquie, à la limite entre les zones de production (graviers au second plan) et de transport (cuvettes au premier plan).
L'eau des montagnes s'écoule vers les plaines au travers du réseau fluvial et desnappes d'eau souterraine[80]. Dans les parties les plus hautes et les plus pentues, au travers deravins, lestorrents arrachent dessédiments parérosion au niveau de la « zone de production ». Le blocage puis la purge des chenaux entraînent des coulées de débris qui laissent apparaître la roche dulit. Dans la partie intermédiaire se trouve la « zone de transport », qui jaillit entre les rochers, formant des cuvettes et des petites chutes d'eau en « marches d'escalier ». Au niveau despiémonts se trouve la « zone de dépôt », avec la pente la plus faible mais la largeur la plus importante, permettant unesédimentation[82].
Plus de la moitié de la population mondiale dépend de cette eau ; dans les zones arides et semi-arides, cette proportion grimpe aux alentours de 90 %[80],[81]. Par exemple, les dix plus grands fleuves de l'aireHindou Kouch–Himalaya alimentent à eux seuls les besoins en eau douce de 20 % de la population mondiale ; de même, lemont Kenya fournit de l'eau à sept millions d'habitants[81].
Les processus de formation des ensembles montagneux mettent le plus souvent en jeu desmouvements tectoniques[83]. Plusieurs types d'orogenèse (littéralement « naissance de relief ») en découlent[84]. Les forces mises en jeu modifient l'équilibre gravitaire par déplacement des masses rocheuses et affectent legéoïde terrestre[85].
Lorsque deux plaquesconvergent, lalithosphère océanique, plus dense, plonge selon un plan incliné sous la lithosphère continentale au niveau de la zone desubduction[89]. Lesroches sédimentaires de la plaque océanique sont comprimées en bordure de la plaque chevauchante au niveau duprisme d'accrétion, tandis que la croûte continentale s'épaissit pour former unecordillère[89] et que les roches de la lithosphère océanique, plongées en profondeur, se transforment enmagma sous l'effet de la température et de la pression[88] et remontent par infiltration à la surface pour donner naissance à unarc volcanique[89], comme dans lacordillère des Andes. Dans le cas d'une convergence entre deux plaques océaniques, un arc insulaire se met en place le long de lafosse océanique, telles lesîles Aléoutiennes[89]. Levolcanisme associé à une subduction est généralementexplosif. Il se retrouve sur une grande partie de laceinture de feu du Pacifique.
Si l'océan se referme entièrement, la convergence provoque unecollision continentale qui se manifeste par la création d'unechaîne de montagnes parplissement etchevauchement d'une plaque par-dessus l'autre[89]. Le socle continental est parcouru defailles inverses[89]. Les roches au-dessus du socle sont détachées etcharriées[90]. Les blocs basculés préalables sont surélevés[89]. Le raccourcissement horizontal de l'écorce terrestre provoque un épaississement crustal vertical, aussi bien vers le haut qu'au niveau de la racine[85]. Lafusion partielle des roches en profondeur entraîne desintrusions degranite[91]. Laceinture alpine est essentiellement liée à ce processus de collision et plissement. Le long des marges de coulissage, les terrains de part et d'autre de lafaille transformante sont juxtaposés, déformés et soulevés par frottement des deux plaques[92],[93].
Représentation en 3D depuis le sud-est dumassif de Konder, constitué par undyke.
Lorsque du magma est piégé en profondeur, au cours de l'un de ces processus, il forme unpluton. Son intrusion dans la croûte terrestre peut notamment prendre la forme d'unbatholite, d'unelaccolite, d'unsill, d'undyke ou d'unneck[96],[97]. Il peut alors déformer les couches supérieures de la croûte continentale mais le relief est surtout révélé par l'érosion qui conduit au dégagement des terrains environnants ; sa roche étant plus résistante, elle peut alors apparaître comme une formation montagneuse. Parfois isolée, elle peut se présenter comme uninselberg[97]. Lemassif du Brandberg, par exemple, présente plusieurs de ces caractéristiques.
Un autre phénomène desurrection est provoqué par l'isostasie[98]. Ce n'est pas à proprement parler un processus d'orogenèse ; il est qualifié d'épirogenèse (littéralement « naissance de terre ferme » ou « terre continentale »[99]). Il est provoqué par l'érosion, puissant agent de répartition des masses, ou par unrebond post-glaciaire[85],[98]. Dans les deux cas, la croûte continentale est allégée et subit une compensation verticale vers le haut, dite antéclise, de la part de la lithosphère[98]. Si le rapport entre l'érosion des sommets et l'érosion des vallées est positif, les sommets gagnent en altitude[100]. LesAlpes scandinaves ont été considérablement rehaussées et rajeunies par ce processus.
L'érosion est un facteur majeur de compensation de l'orogenèse. En réduisant la masse superficielle des montagnes, elle participe à lasurrection des roches présentes en profondeur, causant à leur tour leur érosion[38],[103]. Au niveau des jeunes chaînes montagneuses, elle est de l'ordre de 200 mètres par million d'années, alors qu'elle est quatre fois moindre en moyenne sur l'ensemble des continents. En l'absence de surrection, tous lesreliefs de la Terre seraient arasés en quelques dizaines de millions d'années avec la seule érosion. Lacompensation isostatique est donc un mécanisme de retour à un état d'équilibre par suppression du relief et de laracine crustale[85].
Croquis simplifié d'un paysage glaciaire de montagne.
Lamétéorisation des roches fait appel à plusieurs formes d'érosion. Parmi les formes mécaniques, lathermoclastie contribue à la fragmentation des roches par variations de températures, lacryoclastie faisant de surcroît intervenir les cycles degel et de dégel[104]. L'hydroclastie implique une alternance de phases d'humectation et de dessiccation de certaines roches capables d'absorber l'eau qui mène à leur délitage[104]. L'érosion fluvioglaciaire, sous l'effet du propre poids duglacier qui glisse et abrase la roche, est responsable du creusement descirques et desvallées glaciaires « en U », du surcreusement d'ombilics, qui sont remplis par deslacs glaciaires, et du façonnement depics pyramidaux voire denunataks[105]. Leruissellement détache et entraîne les particules par le biais destorrents. Ladéflation est le phénomène d'érosion éolienne par mise à nu des sols etcorrasion des roches[106]. Le produit de ces formes d'érosion mécanique est transporté par action gravitationnelle puis déposé parsédimentation, par exemple sous forme demoraines, deblocs erratiques, d'éboulis et decônes de déjection[38], puis de nouveaucharrié jusqu'aux océans. Ainsi, l'Himalaya a perdu depuis sa formation plusieurs fois son volume actuel, transporté essentiellement sous forme desables et delimons vers legolfe du Bengale qui les accumule jusqu'à 3 000 kilomètres au sud dudelta du Gange sur une épaisseur atteignant plus de dix kilomètres[107]. La principale forme d'érosion physico-chimique, faisant partie des processus d'altération, est ladissolution par l'eau qui affecte essentiellement lecalcaire et donne lieu à des paysageskarstiques[108].
Pourtant, les modèles d'érosion n'expliquent pas la rapidité de disparition des chaînes montagneuses malgré leur surrection, ni la quantité plus faible qu'attendue desédiments accumulés dans lesbassins[109]. Lorsque la convergence tectonique et lacollision continentale ralentissent, un phénomène de relâchement se produit (lacontrainte horizontale due aux forces de convergence devient inférieure à la contrainte verticalelithostatique), entraînant une extension et un amincissementcrustaux[110]. En effet, avec son épaississement préalable, la croûte est rendue plusductile par les modifications thermiques et physiques qu'elle a subies. L'affaissement des reliefs est d'autant plus prononcé que desfailles normales parcourent déjà le centre des chaînes montagneuses[109],[111]. Parmi les hypothèses expliquant ce phénomène d'extension, dit « syn-convergence » ou « post-orogénique », figurent lefluage avec épanchement latéral en profondeur, le retrait de panneaulithosphérique plongeant, le détachement par convection de racine lithosphérique et le détachement de panneau plongeant[109]. Cette extension s'observe aussi bien dans lesAlpes[109] et l'Himalaya[112] que dans laprovince géologique de Basin and Range dans l'Ouest desÉtats-Unis[113],[114].
Une ancienne classification, issue des travaux deWilliam Morris Davis, départageait les chaînes de montagnes tectoniquement actives présentant généralement des pentes fortes et des formes acérées, « jeunes », et les chaînes de montagnes anciennes, « inactives », avec généralement des formes plus douces, érodées[33].
En raison de leur variété de formation, les chaînes de montagnes abritent une importante diversité de roches appartenant aux trois grandes familles : les rochesmagmatiques,sédimentaires etmétamorphiques.
Les roches métamorphiques proviennent de roches sédimentaires ou magmatiques ayant subi unmétamorphisme en raison des conditions de chaleur et de pression dans la croûte terrestre, ou au contact demagma[122]. Elles se trouvent essentiellement dans les chaînes de collision, au niveau desblocs basculés laissant apparaître lesocle[123]. Il s'agit principalement degneiss (orthogneiss issu de granite ou rhyolite etparagneiss issu de marne), d'amphibolite (issue debasalte), deserpentinite (issue depéridotite), deschiste (issu de shale), demarbre (issu de calcaire et de dolomie), dequartzite (issu d'un grès)[123],[124].
Schéma de l'apparition d'une ombre pluviométrique.
Lorsque lesmasses d'air océaniques, chargées d'humidité, rencontrent un relief, elles sont forcées de s'élever au-dessus duversant au vent et, pardétente, se refroidissent, se condensent sous forme d'épais nuages et déversent d'importantesprécipitations, parfois sous forme deneige. Occasionnellement, une fois les lignes decrêtes franchies, les masses d'air redescendent le long du versant sous le vent et se compriment, créant uneffet de foehn. Elles se réchauffent et s'assèchent. La différence de précipitations de part et d'autre est appeléeombre pluviométrique[125].
Chaque écorégion à caractère montagneux présente une forme d'insularisation écologique à grande échelle d'espèces adaptées aux conditions plus froides qu'en plaine et trouvant parfois un refuge sur les terrains plus escarpés préservés des activités humaines[128]. Nombre de ces espèces sontrelictes : elles ont investi les montagnes des zones tempérées à la fin de ladernière période glaciaire, avec la réduction desbiotopes froids. Dans leszones intertropicales, cette différenciation est plus ancienne[128]. L'isolement des espèces et leur évolution[128] contribuent à ce que les montagnes abritent près de la moitié de labiodiversité mondiale[133].
La qualité dessols est un facteur supplémentaire perturbant l'étagement altitudinal. Dans les parties les plus élevées des montagnes, ils sont généralement peu épais, en raison de l'érosionglaciaire et fluviatile (ruissellement), de la pente (glissements de terrain) et de lathermoclastie. Les plantes ne disposent alors pas de l'azote nécessaire à leur développement[128]. Dans les parties intermédiaires des montagnes, où ladécomposition et lamétéorisation sont plus actives, et les parties inférieures, où les produits de l'érosion et les nutriments s'accumulent, leur croissance est au contraire favorisée. Localement, en raison du froid et de l'humidité des sols, destourbières peuvent se mettre en place et, par l'acidité du milieu, participer à la biodiversité[128]. Les dépôts d'éjectas participent à épaissir et fertiliser les sols dans les régionsvolcaniques[128].
Un des marqueurs de l'étagement altitudinal est lalimite des arbres, à l'exception des déserts chauds et froids où ils sont absents. Au-delà de cette limite, à l'étage alpin, les conditions climatiques sont trop rigoureuses et la période de végétation trop courte, de même que l'insolation est trop intense, pour permettre leur développement ; ils sont remplacés par desarbrisseaux à croissance lente et des plantes herbacées[128]. Celles-ci ont une période de croissance et de floraison parfois limitée à trois mois après l'hiver en région tempérée, alors qu'en zone intertropicale la croissance est seulement ralentie par la saison sèche[128]. Le port en coussin et la présence d'un duvet sur les feuilles sont des formes adaptées contre le froid[129]. La limite des arbres se situe à une altitude approximative où la température moyenne du mois le plus chaud est de10 °C, presque indépendamment de la latitude[128]. À l'étage nival, seuls quelquesmousses etlichens survivent[129]. Malgré l'insularisation écologique, on retrouve une diversité d'espèces botaniques dans les étages alpins comparable partout dans le monde et desgenres similaires à latitude équivalente[128]. Même lorsque les genres rencontrés sont différents, notamment dans la zone intertropicale, ils présentent unestratégie évolutiveconvergente, à l'instar d'Espeletia etPuya sp. dans lesAndes septentrionales et deDendrosenecio etLobelia sp. enAfrique de l'Est, ou d'autres encore àHawaï etJava, qui gardent leurs feuilles mortes, leur permettant ainsi de lutter contre le froid[128].
Peinture intituléeLes Tisserandes (2012) montrant une scène de vie desQuechuas dans lesmontagnes andines.
Sous les zones tempérées, les montagnes sont généralement considérées comme un milieu rude voire hostile, de fait moins peuplé que les plaines au climat plus propice[125],[134]. La pression plus faible de l'air, le climat plus rude, l'hydrologie plus irrégulière obligent tous les organismes à s'adapter. De plus, lesversants mal exposés au soleil et l'importance des pentes rendent difficile une exploitation agricole[135]. Toutefois, dans lazone intertropicale, les montagnes offrent des conditions climatiques plus favorables que les régions arides qui les entourent généralement : dans lacordillère des Andes, enAfrique ou sur leplateau tibétain, les populations ontadapté leur mode de vie et su tirer profit du milieu montagnard, au point parfois de voir fleurir des civilisations développées[125].
Ainsi, en 2000, la population vivant au-dessus d'une altitude de 1 220 mètres (4 000 pieds) est estimée à 10,2 % de la population mondiale[136], soit une densité moyenne de 20,7 hab./km2 (incluant les régions polaires)[29],[136], avec trois zones principales, dans lavallée du Grand Rift, auYunnan et dans l'agglomération deMexico[136]. Au-dessus de 2 130 mètres (7 000 pieds), elle avoisine 3 %, soit une densité de 12,8 hab./km2[136]. En retenant un critère d'altitude de 1 000 mètres, relativement proche du premier, et en y ajoutant un critère de pente pour les terrains situés entre cette altitude et300 mètres, tel que défini par leCentre de surveillance de la conservation de la nature (UNEP-WCMC), la population de montagne est estimée à 15 % dans le monde, dont la moitié enAsie et un quart enAfrique[29]. Au milieu duXXe siècle, elle était de 8 %[29]. C'est enEurope que le taux de croissance est le plus rapide durant ces cinquante années, alors qu'il est le plus lent enAmérique latine[29]. Sur l'ensemble ducontinent américain, cette population montagnarde a pour caractéristique de se rassembler à plus de 40 % dans des métropoles de plus de 100 000 habitants[29].
Les inégalités sont plus prononcées en montagne et les catastrophes naturelles y sont plus fréquentes[30]. Les principaleslignes de crêtes départageant les grandsbassins versants servent souvent de frontières naturelles et politiques entre les populations, en particulier dans les pays développés, entraînant leur isolement et le développement de contrastes[125]. Les développements idéologiques et technologiques sont souvent plus tardifs en montagne, tandis que les pratiques religieuses et l'entraide y sont plus ancrées[135].
Carte de reconstitution du monde avec ses massifs montagneux selon la description d'Hérodote dans sonEnquête (Ve siècle av. J.-C.).
La construction des territoires montagnards commence à la Préhistoire ancienne avec l’exploration de territoires de chasse et de cueillette. Ils se transforment auNéolithique avec l’exploitation plus grande et plus diversifiée des ressources et la mobilité des pratiques[137].
À cette époque, la montagne se définit par son relief et non par son altitude :« montaigne est une enfleure de terre »[152]. Ainsi, est qualifié de « montagne » tout relief dans le paysage, quelle que soit sa hauteur. Même si elle n'est pas étrangère au Moyen Âge, la notion d'altitude n'est pas en effet suffisamment précise pour que le terme prenne encore son sens actuel[143].
Pour les auteurs de laRenaissance, les montagnes sont soit le résultat de l'érosion (Léonard de Vinci,Agricola,Palissy) soit des reliefs dont l'existence remonte à lacréation de la Terre[153]. Desphilosophes naturalistes les assimilent au squelette de la Terre et perçoivent leur fonction comme celle d'une charpente du globe dans laquelle on pense trouver les témoignages les plus anciens de l'histoire de la Terre[154]. Dès 1524, leSuisseAegidius Tschudi franchit les cols desAlpes centrales —Septimer,Saint-Gothard,Furka,Grimsel etGrand-Saint-Bernard — et en fait un récit qui dépasse les frontières[134]. Trois décennies plus tard, son compatrioteJosias Simmler révèle au public l'existence desglaciers au travers du premier ouvrage entièrement consacré aux Alpes[134]. C'est à partir de la Renaissance et notamment de laRéforme, que la montagne commence à« se laïciser ». La croyance médiévale selon laquelle le Paradis se trouvait sur terre disparaît avec lesGrandes découvertes qui rendent obsolètes toutes les hypothèses d'une localisation à l'extrémité de l'Orient.Luther en conclut que le Paradis a disparu au moment duDéluge. Dès lors, plus aucun lieu sur Terre n'est sacralisé donc inaccessible : la montagne peut être fréquentée, découverte et mesurée[143].
La connaissance de la montagne a été longtemps marquée par le recours à desstéréotypes : les Alpes en particulier comme stéréotype de chaîne ou de région de montagne ; par exemple, l'étage alpin comme prototype d'étage écologique, latranshumance comme type de mode de vie montagnard. Puis les recherches comparatives dépassent les monographies et les ouvrages généraux sont plus rares. Par ailleurs, quelques scientifiques ont appelé à fonder une« montologie » et à développer une réflexion sur les paradigmes de la montagne[159],[160], notamment en termes deservices écosystémiques[161].
Alexander von Humboldt, en ayant exploré la cordillère des Andes à la même époque queThaddeus Haenke, est parfois considéré comme le précurseur de la recherche comparative sur la montagne[30]. Celle-ci, avecCarl Troll qui en définit les règles[30], devient un objet de recherche qui mobilise progressivement la communauté scientifique internationale. LeProgramme biologique international des années 1970, portant sur la modélisation des processus naturels, et leProgramme sur l'homme et la biosphère intitulé« Study of the impact of human activities on mountain »[162] mobilisent des spécialistes d'aires géographiques très différentes pour tenter une analyse comparative des systèmes montagnards. Dans les années 1990, à la faveur de laconférence de Rio et de l'agenda 21, la montagne, identifiée comme un écosystème fragile, devient l'objet d'une attention internationale de la communauté scientifique, des organisations non-gouvernementales et des institutions[146]. Désormais, la recherche mondiale sur les montagnes est conditionnée par l'analyse des problèmes rencontrés et la mise en œuvre de solutions concrètes en matière deprotection de l'environnement et de conservation des cultures locales, c’est-à-dire dedéveloppement durable (cf. les enjeux pour les sociétés et les économies en aval : gestion desressources en eau, limitation desrisques environnementaux), etc.
Les cultures montagnardes ont aussi une importante agriculture traditionnelle, centrée sur lapomme de terre, l'orge et lesarrasin qui peuvent être cultivés jusqu'à des altitudes de 4 000 à 4 500 mètres[165] dans lesAndes et l'Himalaya. L'orge est la culture la plus courante à ces altitudes dans l'Himalaya avant l'introduction de la pomme de terre, alors que cette dernière l'est antérieurement dans les Andes, avec notamment la culture de lacoca. D'autres plantes ont des capacités d'adaptation altitudinales moindres comme lemaïs, leblé, laluzerne qui peuvent tout de même être cultivés dans les meilleurs secteurs andins et himalayens à des altitudes supérieures à 3 000 mètres[166]. Des espèces et variétés originellement de climats tropicaux de basse et moyenne altitudes comme leriz, lecafé et lethé présentent des aires de cultures à moyenne altitude, jusqu'à 2 000 mètres environ. Laculture en terrasses permet d'irriguer les sols en pente en évitant leruissellement et de lutter contreleur érosion[38]. Elle est répandue dans de vastes régions montagneuses du monde :Asie, particulièrement duSud-Est,cordillère des Andes,Afrique etbassin méditerranéen (restanque enProvence)[167].
Comme l'agriculture, lasylviculture façonne les paysages de montagne et assure de surcroît l'accès et l'entretien des zones récréatives. Elle assure également la préservation d'essences locales[168]. Ledéfrichement, contrairement à la sylviculture, n'a pas pour but une exploitation durable de la forêt, mais a pour vocation d'ouvrir des parcelles cultivables et des pâturages pour les troupeaux[169].
La combinaison de branches économiques ne s'accordant pas forcément, comme le tourisme et l'agriculture ou la sylviculture, engendrent à partir des spécificités du territoire montagnard de nouveaux potentiels. Ils offrent un environnement favorable aux sports, aux loisirs et à la détente. Ils requièrent toutefois des infrastructures de transport et parfois de logement, ainsi que des services[168].
Laraquette à neige permet d'évoluer sur des terrains enneigés hors piste en pleine nature ou sur des itinéraires balisés[179]. Leski de randonnée[180], ou dans sa version compétition, le ski-alpinisme[181], se pratique sur des pentes modérées à fortes en dehors des stations, à l'aide depeaux de phoque collées à la montée sous les skis de randonnée pour éviter tout mouvement de recul.
L'alpinisme est une discipline qui consiste à évoluer en haute montagne, à l'aide decordes etbaudrier, auxquels il faut parfois ajoutercrampons etpiolets[182]. Il s'est développé à partir du milieu duXIXe siècle[38]. Leguide de montagne est un professionnel chargé de former et encadrer les alpinistes amateurs, particulièrement en haute montagne. Quelques décennies plus tard, l'alpinisme donne naissance à l'escalade, avec pour finalité non plus d'atteindre des sommets mais de rechercher la difficulté en grimpant des voiesclassées par difficultés dans des parois verticales ou sur des rochers (blocs). En milieu naturel, elle se pratique toute l'année[183].
Discipline ne nécessitant pas un entraînement régulier, la via ferrata se distingue aussi de l'escalade par l'équipement fixé à demeure dans la paroi et constitué d'agrès comme les barreaux, échelles,ponts de singe ou passerelles qui facilitent la progression sécurisée par un câble permettant l'assurage[184]. L'escalade glaciaire, qui consiste à évoluer sur des pentes en glace ou neige dure ou enterrain mixte, et lacascade de glace, variante apparue dans les années 1970, ainsi que le dry-tooling, né à la fin des années 1990[185], ont recours aux techniques de l'alpinisme.
Enbasse etmoyenne montagne, il est possible de pratiquer larandonnée pédestre sur dessentiers[186]. Lorsqu'elle est effectuée sur plusieurs jours et dans des régions particulièrement sauvages, on parle detrekking[187]. Les nuits ponctuant les randonnées sur plusieurs jours peuvent être passées enrefuge de montagne ou sur le terrain enbivouac, comme en alpinisme qui, selon la difficulté et la longueur de l'ascension, peut comprendre un bivouac en paroi. Letrail est une forme decourse à pied delongue distance sur des terrains d'altitude, alors que lacourse en montagne se pratique sur des sentiers stabilisés. Levélo tout-terrain (VTT) est adapté à la pratique ducyclisme en moyenne montagne[188].
Le décollage endeltaplane,aile triangulaire sous laquelle le pilote est allongé sur le ventre, comme celui enparapente, voile sous laquelle il s'assoit[189], nécessitent de s'élancer depuis un relief après avoir pris un peu de vitesse et permettent de profiter de l'aérologie propre aux montagnes. Lespeed riding est un dérivé de voile de parapente conjugué à une paire de skis permettant au pratiquant de descendre une montagne le plus rapidement possible en frôlant ses pentes, en alternant le vol et la glisse. Leparalpinisme est une discipline debase-jump consistant à sauter depuis le haut d'une falaise puis à ouvrir leparachute[190].
Lestorrents permettent de pratiquer lecanyonisme en progressant dans des gorges et descascades, alternant des glissades, des sauts dans des vasques naturelles et desdescentes en rappel[191]. Les sports d'eau vive comme lecanoë-kayak ou lerafting consistent à descendre les torrents à bord d'embarcations propulsées à l'aide d'unepagaie. Laspéléologie permet d'explorer les réseaux souterrains, notamment dans les massifskarstiques[192].
Les zones montagneuses abritent une importantebiodiversité à l'équilibre écologique fragile[168]. Elles représentent environ 30 % des zones terrestres protégées[133],[193]. En dehors de l'Antarctique, 17[193] à 18 %[194] des zones montagneuses sont protégées, soit un peu plus que la moyenne de 12[194] à 15 %[195] de l'ensemble des zones terrestres, mais enEurasie et enAfrique elles ne représentent que 10 à 15 % de la superficie montagneuse contre 23 à 32 % sur les autres continents[194]. Sur les 4 000 zones clés de biodiversité recensées en montagne dans le monde, seuls 20 % sont entièrement ou partiellement protégés[193]. La protection des montagnes a été reconnue comme un objectif majeur pour ledéveloppement durable ausommet de Rio en 1992[196].
Comme pour la peinture, les premières apparitions cinématographiques de montagnes réelles sont reléguées au rang de décor, avec toutefois le but de prouver que le septième art est capable de refléter la réalité du monde. Cette volonté se heurte toutefois à l'impossibilité de représenter dans un même champ l'immensité de la montagne dans sa globalité et la figure humaine des personnages, sujet même du récit. Ainsi, les premierswesterns s'ouvrent fréquemment avec un champ large sur un paysage de montagne qui se rétrécit progressivement sur des convois, des troupeaux et des silhouettes humaines. Ce procédé permet de dresser le caractère et les valeurs supposées des personnages dans leur environnement. En réduisant la taille de la montagne à la figure humaine dans un même cadre, le personnage apparaît comme familier avec le décor[221]. Sur le plan technique, un champ large sur la totalité d'un paysage montagneux requiert une caméra àfocale courte qui accélère le déplacement des objets mobiles vers leslignes de fuite et déforme les verticales. Pour en assurer l'intégrité, il est nécessaire d'y placer des repères visuels. De plus, les premièrespellicules ne possèdent pas la qualité nécessaire pour assurer les contrastes, pas plus que la prise de son ne parvient à s'adapter aux conditions de tournage en extérieur. L'adaptationPremier de cordée parLouis Daquin est donc un défi en 1943[222]. En plaçant la montagne hors-champ, à la place du spectateur, sa présence est suggérée et permet d'offrir par les mouvements de la caméra un large panorama visuel sur une plaine, à l'instar deLa Charge fantastique en 1941 etLa Rivière rouge en 1948[223].
Les montagnes sont un élémentsacré au centre de nombreuses religions et croyances[226]. Pour beaucoup, l'aspect le plus symbolique est le sommet de la montagne car il est identifié comme le plus proche duCiel[227], celui en particulier où résident lesdieux et lesesprits, comme lemont Olympe dans lamythologie grecque[228], ou celui où lessaints et lesprophètes ont rencontré Dieu et accompli son œuvre[226],[229], à l'instar deMoïse aumont Sinaï dans lejudaïsme[230], ou notamment deJésus aumont Thabor, ou encore deMahomet audjébel el-Nour. Parfois, la montagne est considérée comme l'axe du monde[227] ; c'est le cas dumont Meru, souvent identifié aumont Kailash, dans lebouddhisme, lejaïnisme et l'hindouisme, qui en fait la résidence deShiva[231]. Dans lachrétienté et jusqu'à laRenaissance et sesGrandes découvertes, leParadis est la plus haute montagne de la Terre et reste inaccessible[143].Antoine de La Sale (1442) le décrit ainsi :« Ce Paradis est situé dans l'Orient, c'est-à-dire tout au bout et à l'extrémité des contrées de l'Asie ; il est d'une hauteur extrême. Dans ce Paradis vivent Enoch et Elie, et ils y vivront jusqu'à la destruction de l'Antéchrist. C'est là que se trouve l'Arbre de vie, et de son pied sortent quatre ruisseaux : l'un s'appelle le Pison, l'autre le Guion, le troisième leTigre et le quatrième l'Euphrate : ils coulent tous les quatre dans les veines du corps formé par la Terre, c'est-à-dire dans la mer et hors de la mer, et font jaillir de grandes sources sur la terre en diverses régions… Personne ne peut entrer ni monter dans ce Paradis, à cause des montagnes escarpées qui l'entourent tout entier, sauf à l'entrée. Il y a tant de sortes de dragons, de serpents, de coquecigrues et d'autres bêtes venimeuses qui vivent là, dans ces très hautes montagnes, que les bêtes de ces montagnes ont une nature très proche de l'élément du feu… le Paradis est la tête de la terre en raison de son extrême hauteur ».
Les montagnes ont souvent fait l'objet de substitutions dans la pratique religieuse, pour permettre l'élévation :ziggurats chez lesMésopotamiens,pyramidesprécolombiennes,tours du silence chez leszoroastriens ou encore colonnes desstylites[226]. Dès l'Antiquité, la montagne est souvent interdite aux simples croyants et réservée aux moines[226]. Toutefois, la réalité de laGrèce ancienne est moins stricte. Certes, les montagnes naissent immédiatement après la Terre (Gaïa) et le ciel (Ouranos), en se singularisant de la Terre juste avant la mer, et deviennent le séjour desnymphes, en faisant immédiatement un milieu surnaturel et divin (zatheon). Elles sont aussi le théâtre des amours des Dieux, comme les montsLatmos et leIda, et la résidence desmuses qui habitent les montsHélicon etParnasse[228]. Cependant, la montagne (l'oros), opposée à la plaine côtière (lapolis), n'est pas pour autant un sanctuaire. Elle est fertile et féconde, peuplée de bergers, tout autant qu'un lieu de quêtes ; ainsi lescentaures dumont Pélion sont chassés parPirithoos, alors qu'Œdipe, nouveau-né, est découvert abandonné sur lemont Cithéron[228]. Dans la cosmologie andine, la montagne, avec lacordillère,« marque les confins du monde civilisé »[232]. Prenant le plus souvent la forme humaine lorsqu'elle se manifeste aux hommes, elle a une vie et des occupations propres : elle possède des troupeaux qui se cachent dans les nuages, loin des regards humains, de l'or et de l'argent qu'elle garde jalousement dans ses entrailles et elle est détentrice de l'eau, nécessaire à la vie. Dans la hiérarchie des divinités andines, elle vient aussitôt après la« Terre-Mère » et joue à la fois un rôle protecteur en veillant sur les récoltes, la fertilité du bétail, la santé des humains mais aussi un rôle maléfique lorsqu'elle châtie durement ceux qui ne respectent pas son domaine en n'établissant pas avec elle de pacte d'alliance par des dons avant de prendre ses richesses. Elle est aussi le domaine des morts : avant lachristianisation, auPérou, les morts étaient déposés dans les cavernes naturelles ou les failles de la montagne, aux limites de la zone habitable par les humains. Bien que lesévangélisateurs aient combattu cette croyance d'une montagne séjour des morts,« les habitants du Sud andin croient comme à l'époque incaïque que la demeure des morts se trouve au sommet du Coropuna, dans un village situé à l'intérieur même du volcan »[232]. Axe unissant le ciel, la terre et le monde souterrain, la montagne« permet le passage entre les différentes sphères qui constituent la cosmologie andine »[232].
Dans laBible, que ce soit dans l'Ancien ou leNouveau Testament,« la montagne est le lieu des théophanies, c'est-à-dire là où Dieu se manifeste »[233] comme dans l'Exode oùMoïse rencontre Dieu sur lemont Sinaï. La montagne est le« temple du Dieu de Jacob » (Isaïe Michée 4) et il est annoncé que c'est sur« sa montagne » que Dieu préparera le festin messianique (Isaïe 25). Mais c'est le Nouveau Testament qui instaure la montagne comme lieu de rassemblement du peuple et cesse d'en faire une demeure exclusivement divine[226]. Dans lesÉvangiles, les grands moments de la vie deJésus se tiennent sur la montagne, qu'il s'agisse de satransfiguration, de son entrée dansJérusalem aux Rameaux ou encore de sacrucifixion[233]. Ainsi, outre les monts Sinaï et Thabor, les montagnes sont omniprésentes dans la tradition biblique : lemont Sion, lemont du Temple, lemont des Oliviers, lemont Moriah, lemont Horeb, lemont Carmel, lemont Gerizim, lemont Ébal, lesmontagnes de Galaad, lemont Séïr, lemont Nébo ou encore lemont Ararat oùNoé aurait trouvé refuge à bord deson arche au cours duDéluge[234].
Si la natureédénique de la montagne s'est effacée à partir de laRenaissance, un phénomène nouveau et occidental d'Éden montagnard a surgi au cours duXXe siècle avec la sacralisation globale de l'Himalaya et duTibet. Plusieurs facteurs y ont concouru. La félicité procurée par l'altitude extrême (ivresse des hauteurs) a été invoquée comme« climax » des grandes ascensions himalayennes et continue d'être véhiculée par les alpinistes de cette chaîne montagneuse. Toujours en raison de leur altitude suréminente, la métaphore« toit du monde » qui désignait originellement lePamir a été transférée à l'Himalaya et à l'Everest, participant de cette construction d'un paysage sacré[143]. Mais c'est la fortune rencontrée par l'ouvrage de fiction fantastiqueLes Horizons perdus qui finit par servir de substrat à ce phénomène[235]. Son auteur,James Hilton, a inventé en 1933Shangri-La qu'il situe dans les montagnes du Nord de l'Inde, sur leplateau tibétain, à plus de 3 000 mètres d'altitude :« une région de hautes terres balayées par les vents, démesurée, inhabitée et presque entièrement inexplorée[236] ». Ce roman utopique, porté à l'écran parFrank Capra, a donné une image fantasmée du Tibet que, par leurs récits, les voyageurs et explorateurs britanniques et français ont cristallisée, jetant les bases du« mythe de Shangri-La »[237]. Ce phénomène prend de l'ampleur avec la diffusion progressive auprès du grand public des récits et romans d'Alexandra David-Néel. Parmétonymie[238], le Tibet est ainsi devenu le« remède fantasmé aux maux de l'Occident »[235]. Parallèlement, lathéocratie du Tibet et sa spiritualité ont été idéalisées, l'invasion chinoise leur servant de repoussoir. Ainsi s'est créé un discours légendaire qui privilégie une image édénique au mépris de toute réalité[143].
Cette forme de resacralisation de la montagne tient aussi à lasensibilité écologique qui s'est développée à partir des années 1970 dans les sociétés industrialisées. La haute montagne a été érigée en bien commun de l'humanité[239]. Dès 1979, leparc national de Sagarmatha, que domine l'Everest, a été inscrit par leNépal sur la liste dupatrimoine mondial de l'humanité. Depuis 2014, à l'instigation de l'Inde, l'aire de conservation du parc national du Grand Himalaya l'a rejoint sur la liste, au titre de l'extrême richesse de sa biodiversité, tant floristique que faunistique.
Cette sanctuarisation et cettepatrimonialisation, qui font la part belle à l'imaginaire occidental, ont fait évoluer le regard que les communautés locales, perçues comme les gardiennes de la nature, portent sur elles-mêmes et sur le rapport qu'elles entretiennent avec leur environnement quotidien. Cela entraîne le risque que cette image positive que leur renvoie le monde occidental ne les conduise à s'efforcer à faire correspondre leur territoire au mythe du Paradis perdu que les Occidentaux voudraient voir se perpétuer[239].
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