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Mont Ventoux

44° 10′ nord, 5° 17′ est
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Mont Ventoux
Vue de la face nord du mont Ventoux depuis les Baronnies.
Vue de la face nord du mont Ventoux depuis lesBaronnies.
Géographie
Altitude1 910 m[1]
MassifMonts de Vaucluse (Alpes)
Coordonnées44° 10′ 26″ nord, 5° 16′ 42″ est[1]
Administration
PaysDrapeau de la FranceFrance
RégionProvence-Alpes-Côte d'Azur
DépartementVaucluse
Ascension
Première parPétrarque
Voie la plus facileRoute venant deSault.
Géologie
Âge95 millions d'années
RochesCalcaires
TypeCrêt
Géolocalisation sur la carte :France
(Voir situation sur carte : France)
Mont Ventoux
Mont Ventoux
Géolocalisation sur la carte :Vaucluse
(Voir situation sur carte : Vaucluse)
Mont Ventoux
Mont Ventoux
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Vue du versant nord du mont Ventoux.
Le mont Ventoux vu depuisAvignon au sud-ouest avec lepont Saint-Bénézet au-dessus duRhône.

Lemont Ventoux est un sommet situé dans ledépartement français deVaucluse enrégionProvence-Alpes-Côte d'Azur. Culminant à 1 910 mètres, il fait environ25 kilomètres de long sur un axe est-ouest pour15 kilomètres de large sur un axe nord-sud. Surnommé leGéant de Provence ou lemont Chauve, il est le point culminant desmonts de Vaucluse et le plus haut sommet de Vaucluse. Son isolement géographique le rend visible sur de grandes distances. Il constitue la frontière linguistique entre le nord et le sud-occitan.

Avant d'être parcourue par trois routes principales, qui ont permis le développement dutourisme vert et dessports de pleine nature aussi bien en été qu'en hiver notamment avec l'organisation de grandescourses cyclistes, de bolides motorisés ou autres événements, la montagne était sillonnée dedrailles tracées par lesbergers à la suite de l'essor de l'élevage ovin entre leXIVe et le milieu du XIXe siècle. Ces chemins ont désormais été transformés en sentiers derandonnée, à l'instar desGR 4 etGR 9.

Sa nature essentiellementcalcaire et de nombreux pierriers dans la partie sommitale expliquent la remarquable blancheur du sommet. La montagne présente également une intensekarstification due à l'érosion par l'eau. Les précipitations y sont particulièrement abondantes au printemps et à l'automne. L'eau de pluie s'infiltre dans des galeries et rejaillit au niveau derésurgences au débit variable telles lafontaine de Vaucluse ou la source duGroseau. Le mont Ventoux est soumis à un régimeméditerranéen dominant, responsable parfois l'été de températurescaniculaires, mais l'altitude induit aussi une grande variété de climats, de sommet au climat de typemontagnard, en passant par unclimat tempéré à mi-pente. En outre, le vent peut être très violent et lemistral souffle pratiquement la moitié de l'année. Cettegéomorphologie et ce climat particuliers en font un site environnemental riche et fragile, constitué de nombreux étages de végétation, comme en témoigne son classement enréserve de biosphère par l'UNESCO et en siteNatura 2000.

Si des peuplements humains sont avérés au niveau despiémonts durant laPréhistoire, la première ascension documentée jusqu'au sommet serait l'œuvre, le, dupoètePétrarque depuisMalaucène sur le versant nord. Il ouvre la voie, plus tard, à de nombreuses études à caractère scientifique. Par la suite, pendant près de six siècles, le mont Ventoux va être intensémentdéboisé, au profit desconstructions navales àToulon, des fabricants decharbon de bois et des éleveurs ovins. Durant laSeconde Guerre mondiale, la montagne abrite lemaquis Ventoux. Depuis 1966, le sommet est coiffé d'une tour d'observation de plus de quarante mètres de haut surmontée d'une antenneTDF.

Alors que l'élevage ovin a presque disparu, l'apiculture, lemaraîchage et laviticulture, la récolte deschampignons parmi lesquels latruffe, ainsi que la culture de lalavande sont toujours pratiqués.

En raison de ces particularités, le mont Ventoux est une figure symbolique importante de laProvence ayant alimenté récits oraux ou littéraires, et maintes représentations graphiques artistiques ou scientifiques.

Toponymie

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Le mont Ventoux, avec les noms principaux de ses cols et de ses abrupts
1 = Mont Ventoux - 2 = Col des Tempêtes - 3 = Tête de la Grave - 4 = Chalet Reynard - 5 = Pas de la Frache - 6 = Flassan - 7 = Rocher de Cachillan - 8 = Tête de Chauve - 9 = Tête du gros Charne - 10 = Tête du Fribouquet - 11 = Cime Saint Vincent - 12 = Grand Barbeirol

Enoccitanprovençal, mont Ventoux se ditMont Ventor selon lanorme classique ouMount Ventour selon lanorme mistralienne.

Le nom d'origineVentour apparaît déjà auIIe siècle sous sa formelatineVĭntur sur trois inscriptions votives à un dieu celte[2]. La première est découverte auXVIIIe siècle, àMirabel-aux-Baronnies, sur le site de Notre-Dame de Beaulieu parEsprit Calvet. Elle indiqueVENTVRI / CADIENSES / VSLM[N 1]. La seconde, qui provient d'Apt, est relevée, en1700, parJoseph-François de Rémerville, lequel noteVENTVRI / VSLM / M. VIBIVS[N 2]. La troisième est exhumée lors des fouilles de1993, à la chapelle Saint-Véran, près deGoult, seulVINTVRI[N 3] restait lisible sur un fragment[a 1].

Si cetoronyme est passé dans la langue provençale sans grand changement, il n'en est pas de même de son savant rhabillage latinMons Ventosus qui est documenté dès leXe siècle et qui est le vocable employé parPétrarque auXIVe siècle[a 2]. À la suite du poète, il a été réinterprété pendant longtemps comme « mont venteux »[3] tant il est vrai que lemistral y souffle souvent à plus de100 km/h, et parfois jusqu'à300 km/h[4].

Certains auteurs[5] ont cherché à l'analyser comme un*Ven-topp, qui aurait signifié « cime enneigée » engaulois ou par*uindo / *vindo « blanc »[N 4]. Mais la phonétique fait difficulté et la finale reste inexpliquée[a 2]. Le linguiste Xavier Delamarre émet l'hypothèse d'une racine celtiquevent[6] désignant des lieux de sacrifice gaulois (deuanos[7] « tueur de »). Le mont Ventoux aurait donc été un lieu sacré pour les Celtes. La toponymie celtique est rarement descriptive[8]. La plupart des noms de lieux celtes renvoient à des mots qui ont un sens religieux ou une fonction (économique, politique ou militaire).

Actuellement, en se fondant sur les formes anciennes biens connues, on met en avant la racine*Vin-. Elle se retrouve dans lamontagne Sainte-Victoire, qui était unMons Venturi transformé enSanctæ Venturii à partir de1345, ainsi qu'enrégion provençale dansVenasque,Venterol (Alpes-de-Haute-Provence),Venterol (Drôme),Vence,Ventabren,Ventavon ou enCorse dansVenaco etVentiseri[9]. Elle apparaît aussi dans lePiémont, où se trouve unVenasca, ainsi que dans lesPyrénées avec lePort de Venasque etBenasque qui a aussi donné son nom à lavallée de Bénasque. Cette racine pré-latine, répandue sur un large territoire, désigne à chaque fois une hauteur ou un lieu élevé et dans le cas du Ventoux et de la Sainte-Victoire son suffixe-tur indique une distance. Le Ventoux serait donc « la montagne qui se voit de loin »[a 2].

Géographie

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Situation

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Carte topographique du mont Ventoux et de ses environs.

Le mont Ventoux est un sommet culminant à 1 910 mètres dans leComtat Venaissin et dont le piémont s'étend jusqu'enProvence[1]. C'est le point culminant desmonts de Vaucluse et le plus haut sommet du département deVaucluse. Il fait environ25 kilomètres de long sur un axe est-ouest pour15 kilomètres de large sur un axe nord-sud et couvre environ26 000 hectares. Onze communes se partagent le massif :Aurel,Beaumont-du-Ventoux,Bédoin,Brantes,Flassan,Malaucène,Monieux,Saint-Léger-du-Ventoux,Sault,Savoillan etVilles-sur-Auzon[a 3].

Situé à moins de20 kilomètres àvol d'oiseau au nord-est deCarpentras, il est suffisamment éloigné des autres sommets de la région — lamontagne de Lure (1 825 m) se trouvant à plus de40 kilomètres à l'est — pour paraître plus haut qu'il ne l'est en réalité, ce qui lui vaut le surnom deGéant de Provence. De fait, par temps dégagé, on découvre du sommet un panorama exceptionnel sur toute la chaîne desAlpes, leMassif central et lesCévennes, la bassevallée du Rhône dont on peut parfaitement voir les méandres en direction d'Avignon, laCamargue, la plaine de laCrau, lamer Méditerranée avec l'ensemble dugolfe du Lion, l'étang de Berre, lamontagne Sainte-Victoire, lemassif de la Sainte-Baume, jusqu'àNotre-Dame-de-la-Garde et les montagnes environnantes deMarseille (massif de l'Étoile,massif du Garlaban,massif de Marseilleveyre,massif de Saint-Cyr).

Accès et voies de communication

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Réseau routier interne

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LaRD 974 tracée à travers le pierrier calcaire.

L'accès au sommet par le versant septentrional se fait depuisMalaucène par laD 974, dite route dumont Serein. Sa construction a été décidée en 1931 pour desservir la station de ski[a 4]. Longue de21 kilomètres, avec une pente de 7,5 %, elle a été inaugurée en 1932[a 5].

Sur le versant méridional, laD 974, dite route de l'Observatoire, venant deBédoin rejoint au niveau duchalet Reynard la route qui monte depuisSault en direction du sommet[a 4]. Inaugurée auprintemps 1882, elle est longue de 21,6 kilomètres, avec des pentes oscillant entre 7,4 et 10 %. Elle n'est goudronnée qu'en 1934[a 4]. En2016, la route a fait l'objet d'une campagne de mesures de son altitude en plusieurs points par une équipe de géomètres du conseil départemental de Vaucluse, permettant d'établir son sommet à 1 897 mètres[10],[11].

LaD 164, ou route du Ventouret, prend son départ à Sault[a 5]. Empruntant la combe de la Font de Margot et la combe Brune, elle a19 kilomètres de long et une pente de seulement 3,5 %[a 5]. Les travaux ont été achevés en un an et elle a été inaugurée le parÉdouard Daladier et Charles Martel, président duConseil général de Vaucluse[a 6].

Réseau routier périphérique

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Ces voies aux origines anciennes ou récentes contournent le massif mais rejoignent toujours un point d'accès menant à l'intérieur de celui-ci. LaD 1, ou route de la Gabelle, a été construite en 1821. Elle était dite alors route d'Avignon à Sault[a 6]. Elle est aujourd'hui doublée par laD 3 qui passe par le col des Abeilles. LaD 942, ou route de la Nesque[a 6], a été mise en service en 1920[a 7]. Elle emprunte lesgorges de la Nesque et conduit deVilles-sur-Auzon à Sault par Monieux. LaD 40, ou route du Toulourenc, a été tracée dès leXVIIIe siècle. Elle conduit deMalaucène àMontbrun-les-Bains en suivant lavallée du Toulourenc[a 7].

Drailles et chemins

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Lesdrailles sont des voies liées à latranshumance. La plupart d'entre elles sont devenues actuellement deschemins de randonnée. Elles sont rares dans le sens nord-sud, à l'exception des deux partant deFlassan versVerdolier et versBrantes. À ces chemins pastoraux s'ajoute un chemin depèlerinage, celui de Sainte-Croix qui, partant desBaux, se dirige vers le sommet par la combe Fiole[a 8].

Les anciennes drailles sont plus fréquentes d'est en ouest. Les plus importantes restent celles deMalaucène àSaint-Léger, deMormoiron àSault et deBédoin à Flassan. Cette dernière, devenue leGR 9, est dénommée « draille traversière ». Son tracé délimitait la plaine cultivée de la montagne boisée. Pour faciliter les passages plusieurs ponts de bois ou maçonnés avaient été construits. Il en reste six de pierre, dont quatre enjambant leToulourenc et deux situés dans la vallée de l'Ouvèze[a 8].

Géologie

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Le massif du Ventoux est séparé dumassif des Baronnies par l'accidenttectonique duToulourenc[12], et fait partie du Panneau de couverture Nord-Provençal (PCNP) dont il constitue le front septentrional avec lamontagne de Lure. Au sud, cette plateformeurgonienne, quasi rectangulaire, se termine par la montagne de la Trévaresse, tandis qu'elle est délimitée à l'est par la faille de laDurance et à l'ouest par celle deSalon-Cavaillon. Dans le tiers inférieur se trouvent leLuberon, lesDentelles de Montmirail, leplateau d'Albion et lesmonts de Vaucluse occupant le tiers supérieur. Ce gigantesque « bulldozer »calcaire est le responsable du ridement et du plissement dumassif des Baronnies essentiellementmarneux[a 9].

Il y a plus de155Ma, unbassin sédimentaire profond existe à la place du Ventoux avant le début duJurassique supérieur[a 10].

De-155 à -95 Ma, à la fin de l'Oxfordien, le site de cette fosse profonde (marnes noires avecgéodes) se met à évoluer vers une bordure de bassin où se forment des calcaires urgoniens blanchâtres massifs, pendant tout leCrétacé inférieur. À la même période, une ride orientée est/ouest sépare le bassin vocontien marneux, où se forme le massif des Baronnies, de la plateforme calcaire provençale au sud[a 10]. Cette ride est le résultat des mouvements tectoniques induits par lesfailles deCrillon,Loriol,Sarrians-Mollans etNîmes-Entrechaux[13]. Actuellement, la vallée duToulourenc s'est creusée sur le passage de ces deux dernières failles parallèles[a 10].

De-95 à -40 Ma, la première émersion du bloc Ventoux-Lure a lieu au cours duCénomanien. Elle est repérable actuellement par la présence desables blancs et ocre ainsi que par des substratsferrugineux etsiliceux. La phasepyrénéenne, qui se développa tout au cours duCrétacé supérieur, par sa compression nord/sud provoque la formation de grands plis est/ouest. Sa pression est telle qu'elle fait rejouer les failles mais accentue fortement le relief de ce qui va devenir la chaîne Ventoux-Lure[a 10]. C'est durant cettephase orogénique que le massif prend son aspect d'anticlinal déversé et poussé vers le nord chevauchant à l'aplomb la vallée du Toulourenc[14].

De-40 à -16 Ma, l'élévation importante du sommet faitchevaucher les roches de la montagne sur les terrains plus au nord, jusqu'au début duTertiaire. Cette compressionpyrénéo-provençale se termine à la fin de l'Éocène. Elle laisse place à une phase extensive au cours de laquelle se forment de grands bassins (Carpentras,Malaucène,Vaison) et des fossés d'effondrement (Aurel-Sault etLe Barroux) qui commencent à individualiser le Ventoux. Puis, pendant lapériode burdigalienne, lamer Ligure s'ouvre et envahit le futur site de laProvence[a 10]. Cette mer peu profonde pénètre dans l'actuellevallée du Rhône et, durant20 millions d'années, dépose dessédiments tandis que le mont Ventoux, les monts de Vaucluse et le massif du Luberon forment des îles[15].

De-16 à -2 Ma, lasurrection alpine qui se déroule au cours duMiocène moyen, donne au massif sa structure actuelle[a 10]. Latectonique des plaques ayant provoqué la fermeture dudétroit de Gibraltar le niveau de lamer Méditerranée baisse de 1 500 mètres, ce qui provoqua une importante phase d'incision dans le massif dont restent témoins lesgorges de laNesque et du Toulourenc[a 11].

Depuis deux millions d'années, durant leQuaternaire, lasurrection de rides et le creusement duréseau hydrographique se poursuivent[a 11]. Lors de l'ultime phase de laglaciation de Würm, le niveau de la Méditerranée baisse de100 mètres et provoque les derniers encaissements destalwegs à30 mètres au-dessous du sol actuel[16]. L'alternance de glaciations et de périodes plus chaudes donna au Ventoux son faciès actuel avec le développement de lakarstification et la formation deséboulis cryoclastiques de la calotte sommitale[a 11].

Géomorphologie

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Les reliefs et leur histoire

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La dissymétrie entre les versants nord et sud du Ventoux est d'originesédimentaire. Elle a été accentuée par latectonique et par l'érosion tout en étant rendue plus complexe par le jeu desfailles qui fracturent le massif. Son sommet occupe le centre d'une crête orientée est / ouest et longue de25 kilomètres. Sa face nord, dont la base est composée decalcaires tendre d'origine néomancienne et le sommet de calcaire urgonien très compact, domine la vallée du Toulourenc de 1 500 mètres. Le versant sud a sa partie orientale plus affaissée que l'occidentale à la structure courbe et régulière. Lesmonts de Vaucluse, qui se situent au centre, sont entaillés decombes et devallons (Combe-Obscure, Combe de Curnier, Combe de Malaval)[a 12].

Si le Ventoux en tant que massif s'est individualisé tout au long d'une période couvrant l'Éocène supérieur et l'Oligocène, sa forme actuelle n'a été déterminée qu'au cours duQuaternaire. Pendant celui-ci, les deux glaciations deRiss et deWürm, conjointement avec lemistral de lavallée du Rhône, ont modelé ses formes actuelles particulièrement sur sa partie sommitale[a 12].

Sur le versant nord, une érosion toujours très active provoque des éboulements et la force torrentielle du Toulourenc érode la base[a 13]. Sur le versant sud, l'érosion, moins active, remodèle les hauts versants et les structures périglaciaires[a 12]. Jusqu'au milieu duXIXe siècle, l'influence de l'homme a été primordiale sur la structure du massif, un intensif déboisement ayant accéléré l'érosion[a 13].

Structures superficielles et karstification

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La calotte sommitale du Ventoux couverte de lauzes et vue sur le col des Tempêtes.

Le sommet est recouvert uniformément par unpierrier dû à l'action répétée dugel et du dégel qui a fait éclater le calcaire enlauzes. La face nord présente de nombreuses brèches ou éboulis cimentés. Sous l'action d'unruissellement intensif, celles-ci ont tendance à se désagréger. D'une façon générale, sur le versant sud, les éboulis ont été stabilisés par la végétation. Ils restent actifs ponctuellement sur les pentes fortes des combes et des ravins[a 13].

De plus, la dissolution du calcaire sous l'action des eaux de pluie plus ou moins acides provoque la formation delapiaz ainsi que celle degrottes et d'avens. Si les lapiaz ne sont visibles que sur de faibles étendues, car le plus souvent masqués par des éboulis, ils sont le siège d'écoulements sporadiques mais puissants lors des violentsorages[a 14].

Il n'existe pas sur les flancs du Ventoux de cavités de grandes dimensions comme dans lesmonts de Vaucluse ou leplateau d'Albion. Mais la présence deconcrétions stalagmitiques, retrouvées en surface, ou d'avens à larges ouvertures sont la preuve d'un important affaissement de la surface[a 14]. De plus des indices d'anciennes émergences existent dans la Combe de Canaud ainsi que dans l'aven des Fourches près deSault[a 15]. La cavité la plus importante est la grotte du Vent (ou Trou Soufflant), sur la face nord, qui atteint une profondeur explorée de140 mètres et qui est en relation avec lafontaine de Vaucluse. Plus vers l'est, l'exploration de l'aven du Gros Collet a montré qu'il avait été rapidement colmaté[a 15].

Les seulesrésurgences actives preuves d'une forte karstification du massif sont situées à sa base. Quatre sources ont des débits supérieurs à10 l/s, la Font Martin, la résurgence de Notre-Dame des Anges, le Groseau et la fontaine de Vaucluse[17].

La Font de Martin, qui est située sur la rive droite du Toulourenc, déverse entre 30 et 100 l/s. Ses eaux proviennent des écoulements gravitaires du front septentrional du Ventoux et du versant oriental de la montagne de Bluye. La fontaine vauclusienne de Notre-Dame des Anges, sur la rive gauche du Toulourenc, débite de 40 à 100 l/s. Sa galerie s'enfonce sous la montagne de Rissas[17]. Son siphon, profond de100 mètres, la rend très intéressante au point de vue spéléologique[a 15]. Sonimpluvium se compose du Rissas, au sud, de la montagne de Bluye, au nord et au nord-est, et du sommet de la Plate au sud-est[17]. Sur ce site, on observe un ensemble de petites sources pérennes presque dans le lit de la rivière et, quelques mètres plus haut, la grotte de la Baume, de quelques dizaines de mètres de long sur deux à trois mètres de haut, se termine sur un conduit noyé, qui fonctionne comme unsiphon lors des périodes de forte pluviométrie.

LeGroseau, ainsi nommé d'après le nom du dieucelte Grasélos et des nymphes Grasélides, est un ensemble de sources pérennes jaillissant à flanc de rocher. Elles ont servi à alimenter en eauVaison-la-Romaine grâce à la construction d'un ouvrage par lesRomains ; des traces du conduit ont d'ailleurs été retrouvées sur la route deMalaucène. Le Groseau déverse entre 50 et 170 l/s. Cette source vauclusienne, hydrologiquement proche du système de Notre-Dame-des-Anges, sourd au pied de la falaise marquant une faille orientéeNE / SO. Elle draine les eaux de pluie de la partie occidentale du Ventoux et du réservoir calcaire de la montagne de Piaud.

La structurekarstique du Ventoux participe avec lamontagne de Lure et les monts de Vaucluse, à l'alimentation desexsurgences duGroseau et de laFontaine de Vaucluse (première résurgence de France et cinquième mondiale), avec un débit de 22 000 l/s. Elle devance, en France, lessources de la Touvre, enCharente, qui déversent 13 000 l/s et duLez, au nord deMontpellier, qui atteint 3 500 l/s. L'impluvium de la Fontaine couvre le massif du Ventoux, le plateau d'Albion, les monts de Vaucluse et la montagne de Lure[17].

Hydrographie

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Sources

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Fontaine de la Grave entre le chalet Reynard et le sommet du mont Ventoux.

Dans la vallée duToulourenc, d'autres résurgences apparaissent également tout le long du lit, décelables lorsqu'elles jaillissent dans la rivière par leur température constante à environ11 à 12 °C toute l'année.

Des sources existent aussi sur les versants du massif. Près du sommet, sur le versant nord, à 1 788 m, la source de Fontfiole (ouFont-Fiole) coule avec une eau à4 à °C[18]. Il s'agit de la source la plus haute du département de Vaucluse. Sur le versant méridional, entre le sommet et le chalet Reynard, on observe la Fontaine de la Grave (ouFont des pastres), une source captée par une petite fontaine, ainsi que la Font d'Angiou, la Font de l'Arjelas et la Fontaine de Saint-Sidoine[a 16].

Galeries drainantes

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Des galeries creusées dans lamolassegréseuse dupiémont du Ventoux recueillent par infiltration l'eau des reliefs karstiques. Appelées « mines » dans leComtat Venaissin, il s'agit deqanats, un type d'aménagement par creusements, dont les plus anciens ont été découvertes enIran et enArménie et ont été datés duIIe millénaire avant notre ère[a 17]. Ils sont semblables à ceux que l'on retrouve enEspagne (cimbras ouminas), auMaroc (khettara) ou dans lesoasissahariennes (foggara)[a 17].

Leur longueur dépendait de leur usage. Les plus petites n'ont que quelques mètres de profondeur. Elles servaient à alimenter d'une façon pérenne de petits bassins réservés à l'irrigation de cultures en terrasses[a 17]. Les plus grandes galeries se prolongent sur plusieurs kilomètres. Creusées par desbaumeurs et surveillées par des fontainiers, outre l'irrigation, elles alimentaient fontaines publiques et lavoirs. D'après les contrats existant dans différentes archives, leur utilisation s'est surtout avérée utile entre 1750 et 1860, et c'est grâce à une rigoureuse gestion collective que ces galeries ont assuré pendant plus d'un siècle une alimentation communale en eau toute l'année[a 18].

Lacs artificiels

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Lac du Paty à Caromb.

Outre les nombreuses retenues collinaires créées, au milieu desannées 1980, pour l'irrigation des « terrasses du Ventoux », il existe trois importantes retenues artificielles liées à l'hydrographie du massif. La première en date est celle duPaty, sur la commune deCaromb. C'est un barrage sur Lauzon, édifié entre 1764 et 1766, selon les plans dressés par le Père Morand, professeur de mathématiques au collège des Jésuites d'Avignon. Il a été construit en pierres de taille et mesure80 mètres sur sa partie supérieure,20 mètres de haut et a une épaisseur de 6 à 7 m. Sa capacité de retenue est de 120 000 m3[a 19].

La seconde se trouve àMonieux. C'est l'étang du Bourget qui a été créé en 1965 afin de permettre l'alimentation en eau des travaux d'installation de la base militaire d'Albion. Il a une superficie de2,4 hectares.

Enfin, àMormoiron, l'étang des Salettes, retenue édifiée sur la rivière éponyme, au confluent de trois valats (Maupas, Borel et Marquetton), couvre2 hectares. Ces trois retenues sont de nos jours devenues des centres de loisirs[a 19].

Sismicité

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À l'exception des cantons deBonnieux, d'Apt, deCadenet, deCavaillon et dePertuis classés en zone Ib (risque faible), tous les cantons du département sont classés en zone Ia (risque très faible). Ce zonage correspond à unesismicité ne se traduisant qu'exceptionnellement par la destruction de bâtiments[19].

Pourtant des indices de déformations quaternaires (paléoséismes estimés le plus souvent à une magnitude supérieure à 6) existent sur le front septentrional du Ventoux. La vitesse de déplacement de ces failles reste inférieure au millimètre par an[a 11]. Ces faibles déformations suffisent pour maintenir le relief sans qu'il puisse être affirmé qu'actuellement elles sont dues à la tectonique ou à des relaxations sous l'action de la gravité[a 12].

Climat

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Ce massif possède toutes les caractéristiques climatiques desAlpes du Sud, dont il est le chaînon le plus occidental. Deméditerranéennes au bas, elles évoluent en fonction de l'altitude vers unclimat tempéré puiscontinental de typemontagnard au sommet[a 20]. Outre la présence dumistral, il est marqué par trois autres données importantes : la proximité de lamer Méditerranée, son altitude élevée et sa dissymétrie, unubac très raide faisant pendant à unadret très long[a 20]. Cette conjugaison est à l'origine de la richesse de sa flore (400 genres floristiques pour plus de 1 000 espèces de plantes sur cinqétages de végétation observés) et de sa faune (dont plus de100 espèces d'oiseaux).

Ensoleillement et températures

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Le taux d'ensoleillement est très important puisque le versant méridional, tel laplaine comtadine, reçoit en moyenne 2 800 heures par an de rayonnement direct. La situation est différente au sommet. Très souvent empanaché de nuages, il baigne dans le brouillard plus de 200 jours par an[a 21]. L'ensemble du massif est le siège d'importantes variations de température selon la saison. Caniculaire en été du fait de la forte réverbération du soleil sur leslauzes blanches, elle peut descendre à−30 °C en hiver (conditions similaires au désert). À l'étage inférieur, vers 1 400 mètres, la moyenne annuelle tourne autour de°C[a 21]. À une altitude de700 mètres, la même moyenne passe à11 °C, ce qui a permis d'évaluer précisément le gradient de diminution de température sur les pentes du Ventoux à0,6 °C par tranche de100 mètres de hauteur. Un autre élément important est à comptabiliser, depuis 1980 : on assiste à une augmentation de°C dans la moyenne annuelle des températures[a 21].

Piémont

MoisJanvFévMarsAvrMaiJuinJuilAoûtSeptOctNovDécAnnée
Températures maximales moyennes (°C)9111418222630292520131018,9
Températures minimales moyennes (°C)1347111417161410528,7
Températures moyennes (°C)579131620232319159613,8
Source :Archives climatologiques mensuelles - Orange (1961-1990)

Sommet du Ventoux

MoisJanvFévMarsAvrMaiJuinJuilAoûtSeptOctNovDécAnnée
Températures maximales moyennes (°C)-0,7-0,70,42,06,911,415,114,510,96,82,70,35,8
Températures minimales moyennes (°C)-5,1-5,8-4,3-2,32,25,89,18,96,02,3-2,1-4,10,9
Températures moyennes (°C)-2,9-3,3-2,0-0,24,68,612,111,78,54,10,3-1,93,3
Source :Archives climatologiques mensuelles - Période 1948/1999

L'amplitude thermique est moindre au sommet du Ventoux qu'en plaine et ce contrairement à la plupart des stations de montagne. Ceci s'explique en très grande partie à cause du vent, très violent au sommet tout au long de l'année et qui a un effet fortement modérateur sur les températures. En effet, en présence de vent, la température baisse moins la nuit et augmente moins la journée[réf. souhaitée].

Précipitations

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Face nord du Ventoux en hiver.

Le régime des précipitations est typiquement méditerranéen puisque soumis à un rythme à quatre temps : deuxsaisons sèches (une brève enhiver, une très longue et accentuée enété), deuxsaisons pluvieuses, enautomne (pluies abondantes et brutales) et auprintemps. Au bas du Ventoux, la moyenne annuelle est de 700 mm d'eau, ce qui correspond à90 jours de pluie[a 22]. À700 mètres d'altitude, il tombe entre 900 et 950 mm/an, et à 1 400 mètres, de 1 000 à 1 150 mm au chalet Reynard, sur le versant méridional, tandis que la face septentrionale en reçoit 1 600[a 23].A contrario, le sommet est beaucoup moins arrosé puisque les précipitations se situent entre 800 et 900 mm. L'explication peut résider en les vents violents (plus de60 km/h) qui soufflent 121 jours par an[a 23], mais aussi dans les phénomènes de pression liés à l'altitude.

Si la neige est rare sur le piémont, elle se maintient au sommet en moyenne 140 jours par an[20]. Les relevés qui ont été établis depuis le milieu duXXe siècle à partir de 1 000 mètres d'altitude montrent que sur l'adret la neige au sol persiste 35 jours par an, tandis que pour l'ubac, elle y reste50 jours[a 24].

Vents

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Le vent est supérieur à90 km/h les deux tiers de l'année et au sommet, il souffle en moyenne pendant240 jours, soit deux jours sur trois[a 25]. On distingue principalement trois types de vent. Lemistral, tout d'abord, qui se subdivise en « mistral blanc » et « mistral noir »[a 25]. Le premier, le plus connu, descend le long de lavallée du Rhône et sa force rend le ciel d'un bleu lumineux. Le second souffle avec des retours d'est et apporte un ciel nuageux. Au sommet du Ventoux, il souffle en moyenne pendant151 jours. Sa plus grande vitesse a été enregistrée à313 km/h le[a 26].

Le « marin » est un vent du sud qui apporte la pluie. C'est lui qui détient le record de vitesse puisqu'il a été enregistré à deux reprises les[4] et, à320 km/h[a 26]. En effet, le mont s'étendant perpendiculairement au vent, il s'y produit uneffet Venturi accélérant le flux d'air, comme sur l'extrados d'une aile d'avion[4]. Le troisième est la « ventoureso » ou brise du Ventoux. Cet air froid et sec, très rafraîchissant l'été, descend desAlpes du Sud et souffle jusqu'enCamargue[a 27].

Dictons populaires

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Comme partout ailleurs en France pour d'autres montagnes, le Ventoux a été et reste pour la population environnante un « marqueur météorologique » très important. Nombre de dictons font allusion à son « chapeau » ou à son « manteau » pour prévoir le temps dans un avenir plus ou moins proche[a 28].

Un dicton usuel dans l'ensemble de laProvence et duLanguedoc rhodanien se retrouve décliné en différentes versions en fonction de l'endroit d'où le sommet du massif est observé :

Provence[a 29]

« Quand lo Ventor a son capèu
Se plòu pas ara, plourá lèu[N 5]. »

Apt[a 29]

« Quand lo Ventor a son capèu
Ei de plueia o ben de nèu[N 6]. »

Malaucène[a 29]

« Quand lo Ventor a son capèu
E Sant-Amant, son mantèu
Ei de la plueia per ben lèu[N 7]. »

Entrechaux[a 28]

« Quand lo Ventor a son capèu
Arfuien, son mantèu
Plourá lèu[N 8]. »

Mormoiron[a 28]

« Quand lo Ventor a son capèu
E la Durença, son mantèu
Plourá lèu[N 9]. »

Comtat Venaissin[a 29]

« Quand lo Ventor a son capèu
E lo Ròse soun mantèu
Plourá lèu[N 10]. »

Les deux derniers dictons sortent de ce schéma traditionnel.

Camaret-sur-Aigues[a 28]

« Quand i a lo barri sus lo Ventor
Se part d'en bas, siam a la bisa
Se part d'en aut, siam à la plueia[N 11]. »

Comtat Venaissin[a 30]

« Quand i a la bugadiera
Se plòu pas aujornd'uei
Plourá lèu[N 12]. »

Flore

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Article détaillé :Flore du mont Ventoux.
Lavande sauvage au mont Ventoux.
Saxifrage à feuilles opposées.
Cèdre de la première génération (1863).
Cèdre de l'Atlas, une des espèces ayant servi au reboisement du mont Ventoux.

Le mont Ventoux présente uneflore d'une diversité rare : grâce à la configuration du massif, à ses versants très différents et à son histoire humaine, on rencontre uneflore méditerranéenne, unemédioeuropéenne, des espèces alpines, des forêts demélèzes, desapins ou decèdres. Au sommet, zone d'éboulisthermoclastiques, soumise à un climat extrême, on trouve même des espèces observées en régionarctique[21], telles que lasaxifrage du Spitzberg et lepetit pavot velu du Groenland. Nombreuses sont les espèces protégées ; certaines, très rares, ne se rencontrent que sur le Ventoux. Alors pour préserver l'environnement, la cueillette des végétaux, même non protégés, est déconseillée.

Les flancs du mont Ventoux sont couverts de plantes méditerranéennes comme lechêne vert, mais aussi decèdres de l'Atlas, depins et de quelques cultures d'oliviers ou encore delavande sur les piémonts[21].

Le mont Ventoux se distingue par un profil topographique très asymétrique. Le versant sud (adret) est en pente douce, ouvert sur la plaine ducomtat Venaissin, bien exposé au soleil et la végétation y est méditerranéenne presque jusqu'au sommet. Parmi les végétations dominantes, on trouve[22] despins d'Alep entre 300 et 430 mètres d'altitude, puis deschênes verts entre 480 et 540 mètres ; de lagarrigue aux herbes aromatiques comme le thym et lalavande vraie jusqu'à 1 150 mètres d'altitude ; ensuite, deshêtres de 1 130 à 1 660 mètres et despins à crochets (sous-espèce de pins de montagnes) entre 1 480 et 1 650 mètres d'altitude. Enfin, le secteur alpin au-dessus de 1 810 mètres d'altitude[21].

Le versant nord (ubac) est moins ensoleillé. Ses pentes sont abruptes, faites d'éboulis et de falaises et sa flore y est médioeuropéenne et non plus méditerranéenne. Parmi les végétations dominantes du versant nord[22], on trouve deschênes verts jusqu'à620 mètres d'altitude puis desnoyers de 620 à 800 mètres. De la garrigue aux herbes aromatiques comme lethym et lalavande vraie entre 800 et 910 mètres d'altitude. Ensuite, deshêtres de 910 à 1 380 mètres et des pins à crochets (sous-espèce de pins de montagne) jusqu'à 1 720 mètres d'altitude. Enfin, le secteur alpin au-dessus de 1 720 mètres d'altitude[21].

La partie sommitale du mont Ventoux est couverte d'ébouliscalcaires, ce qui peut faire penser, vu de loin, qu'il y a de la neige à son sommet toute l'année. Au milieu de cet apparent désert de pierres se cache une grande variété d'espèces végétales d'affinités alpines, dont certaines sont extrêmement rares voireendémiques. Cette présence est très originale au cœur de la région méditerranéenne. Le pavot du Groenland (Papaver aurantiacum ouPapaver rhaeticum) ou lelys martagon, présents dans les éboulis sommitaux, pourraient en être les emblèmes[a 31].

Le mont Ventoux est devenu, grâce au reboisement effectué à partir de la deuxième moitié duXIXe siècle, et qui s'est prolongé dans la première moitié duXXe siècle, la plus grande forêt communale française[23], constituant un poumon vert de6 300 hectares d’un seul tenant, avec différentes espèces d'arbres qui se sont acclimatées et qui varient en fonction de l'attitude. Pour un des responsables locaux de l’Office national des forêts,« le génie écologique de l’époque a consisté à mettre les bonnes essences aux bons niveaux d’altitude »[24]. Dans le contexte de l'évolution climatique en cours auXXIe siècle,« le Ventoux est une sentinelle, il se situe à l’extrême-sud dumassif alpin, c’est ici que l’on verra en premier les effets : les espèces vont devoir migrer vers le haut pour échapper au réchauffement ou disparaître », indique Lenka Brousset, chercheuse à l’Institut méditerranéen de biodiversité marine et continentale[24].

Faune

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Grands ongulés

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Chamois.

La présence des grands ongulés est récente car essentiellement liée au reboisement des pentes du Ventoux[a 32]. Outre lesanglier (Sus scrofa scrofa), plus traditionnel, se sont aujourd'hui parfaitement acclimatés lecerf élaphe (Cervus elaphus), lecerf Sika (Cervus nippon), lechamois (Rupicapra rupicapra), lemouflon corse (Ovis gemelini × ovis sp.) et lechevreuil (Capreolus capreolus), soit six des onze espèces vivant en France[a 32].

Loup

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Loup (Canis lupus italicus).

Depuis longtemps et durant la préhistoire, leloup (Canis lupus) a fréquenté les pentes du Ventoux. Ses restes ont été identifiés àEntrechaux dans les grottes de la Masque et des Puces, ainsi qu'àMonieux, au bau de l'Aubesier[a 33]. Plusieurs toponymes en ont aussi gardé la trace tels quela Loubatière,la Louvière, leravin du Pra du Loup,l'Espère du Loup,la Font du Loup etChanteloube[a 34]. Unstatu quo entre lui et l'homme s'établit jusqu'auXVIIIe siècle, puis les grandes battues sont transformées en traque avec797 loups abattus, puis 147 au siècle suivant. Dès 1850, le loup se fait rare. Il se cantonne dans le Ventoux, lesmonts de Vaucluse et leLuberon[a 33]. Des campagnes d'empoisonnement achèvent les dernières meutes[a 34].

Selon la tradition, le dernier loup du Ventoux est tué au début duXXe siècle. Depuis sa réapparition,via l'Italie, dans lemassif du Mercantour-Argentera, en 1992, ses déplacements l'ont dirigé vers l'ouest et il s'est installé dans une grande partie desAlpes du Sud. Dans ce secteur, en 2005,21 zones d'habitat avaient été repérées, dont 14 occupées par des meutes. Ils ont été alors estimés à130 individus. Depuis lors, le loup s'est installé dans lamontagne de Lure et des indices de sa présence ont été découverts àÉourres, commune qui se situe à20 kilomètres àvol d'oiseau du Ventoux[a 35]. En, un loup a été abattu illégalement sur le territoire de la commune deBédoin[25].

Autres mammifères et petit gibier

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Outre les prélèvements ponctuels de grands mammifères, toujours réalisés sous le contrôle des organismes gestionnaires[a 36], la présence delièvres,lapins,renards etblaireaux est avérée[26]. Si les deux premiers constituent le gibier le plus courant, les deux autres espèces ne sont chassées qu'en tant que nuisibles[a 36]. Sur les onze communes du massif les seules espèces aviennes pouvant être chassées sont laperdrix rouge, lefaisan commun, lesgrives, lemerle noir, labécasse des bois et l'étourneau sansonnet[a 36].

Oiseaux

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L'avifaune comprend environ120 espèces différentes,rapaces ou nicheurs[26], dont certaines sont rares à l'exemple de laGélinotte des bois, duMonticole de roche ou de laChouette de Tengmalm, originaire des grandes forêts boréales et qui fut observée au cours desannées 1960[a 37]. Les quatre étages de la forêt abritent chacun les espèces qui lui sont spécifiques.

Étage duchêne vert
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Dans cette partie arborée, où se trouve aussi lechêne kermès qui caractérise lagarrigue, on rencontre les trois types defauvettes typiquement méditerranéennes :Fauvette mélanocéphale,Fauvette pitchou etFauvette passerinette. S'y joignent les espècesubiquistes telles que leTarier pâtre, leSerin cini, leChardonneret élégant, leVerdier d'Europe, leBruant zizi, l'Alouette des champs[a 37], l'Alouette lulu et lePouillot véloce[21].

Étage duchêne blanc
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Circaète Jean-le-Blanc (Circaetus gallicus).

C'est aussi celui de tous leschênes pubescents et desérables. Sa diversité sylvestre a attiré une avifaune très riche. C'est là que nidifient et se nourrissent leGeai des chênes, lePic épeiche, lePigeon ramier, laTourterelle des bois, leMerle noir ou lePinson des arbres, mais aussi laGrive musicienne et laGrive draine. S'y retrouvent aussiPouillot véloce etPouillot de Bonelli,Roitelet huppé etRoitelet triple-bandeau,Pipit des arbres,Fauvette à tête noire etRouge-gorge familier. Cet écosystème accueille encore l'Accenteur mouchet, laMésange charbonnière et l'Orite à longue queue, laSittelle torchepot, leGrimpereau des bois, leGrimpereau des jardins et leTroglodyte mignon. Desrapaces y ont établi leurs aires comme leCircaète Jean-le-Blanc, le rapace le plus emblématique du Ventoux, l'Autour des palombes[a 38], leFaucon pèlerin et l'Aigle royal[21].

Étage duhêtre
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Il est aussi d'une extrême richesse en avifaune puisque la précédente a aussi colonisé ce système écologique. mais l'on y trouve en plus laMésange nonnette, leBouvreuil pivoine[a 38] et lePic noir[21].

Étage dupin à crochet
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Cet ultime écosystème se poursuit jusqu'à la calotte sommitale du Ventoux en passant par un couvert sylvestre dégradé où règne legenévrier. On y rencontre leVenturon montagnard, leBec-croisé des sapins[a 38] et leBruant fou[21]. Une végétation de plus en plus clairsemée attire ensuite leTraquet motteux, laLinotte mélodieuse, lePipit rousseline et lePipit spioncelle[a 38].

En une trentaine d'années, depuis le reboisement, une dizaine d'espèces, initialement présentes uniquement sur le versant septentrional du Ventoux, ont colonisé le versant méridional dont laBuse variable, laGrive musicienne et leMerle à plastron[a 39].

Reptiles et amphibiens

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Pélobate cultripède (Pelobates cultripes) ou crapaud à couteau.

Dans le massif ont été répertoriées treize espèces dereptiles dont deuxvipères : lavipère aspic et lavipère d'Orsini[a 40]. S'y ajoutent sept espèces decouleuvres :couleuvre verte et jaune,couleuvre d'Esculape,couleuvre à échelons,couleuvre de Montpellier,couleuvre vipérine,coronelle lisse etcoronelle girondine. Quant auxlézards, il en a été relevé quatre espèces :lézard ocellé,lézard vert,lézard des murailles etlézard psammodrome[a 41].

Huit espèces d'amphibiens se trouvent dans le Ventoux dont lasalamandre tachetée, lecrapaud commun, lecrapaud calamite, larainette méridionale, lepélodyte ponctué, l'alyte accoucheur et lagrenouille rieuse. Une mention spéciale doit être faite pour lecrapaud à couteau oupélobate cultripède, espèce rarissime, dont le département deVaucluse est l'un des derniers refuges[a 41].

Insectes

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Échiquier d'Occitanie (Melanargia occitanica).

Le premierentomologiste qui étudie le Ventoux estJean-Henri Fabre auXIXe siècle. Mais il faut attendre 1978 pour disposer de la première étude sur un groupe d'insectes. Elle est réalisée par Gérard Luquet sur lessauterelles, lescriquets et lesgrillons. Il la poursuit en 2000 sur leslépidoptères. L'entomologiste observe 1 425 espèces depapillons, soit 28 % des 5 100 espèces répertoriées en France. Dans ce panel, quatre espèces ne sont connues que dans le Ventoux, dix-neuf y ont été répertoriées puis identifiées par ailleurs et vingt-neuf décrites pour la première fois[a 42].

Ils occupent trois zones bien distinctes. La première qui s'étage jusqu'à800 mètres d'altitude au sud et600 mètres au nord, est classée en tant que zone méditerranéenne. Parmi ces lépidoptères, les plus remarquables sont lezygène de la millefeuille, l'alexanor, lemachaon, lavanesse de l'ortie et lecitron, ainsi qu'une espèce dugenreZerynthia. Lescoléoptères sont représentés par lacétoine dorée et par le genreTrichodes, les criquets par l'œdipode turquoise et l'œdipode à ailes rouges[a 42]. Dans cette zone trois espèces sont endémiques : un papillon diurne, l'échiquier d'Occitanie (Melanargia occitanica), et un nocturne,Orenaia ventosalis, auxquels se joint un criquet, l'arcyptère provençale (Arcyptera kheili)[a 43].

Au-dessus, se trouve la zone subalpine au couvert de pins noirs et de chênes blancs. Safaune la plus remarquable comprend parmi les sauterelles,Euthystira brachyptera ; pour les coléoptères, ledorcadion,Acanthocinus aedilis etRhagium inquisitor et pour les papillons, une espèce demélitée[a 43].

Dans la zone alpine se distinguent parmi les lépidoptèresHipparchia semele et deux espèces endémiques,Elophos unicoloraria occidentalis etColostygia stilpna, ainsi que larosalie des Alpes (Rosalia alpina) et lecarabe du Ventoux (Carabus auratus honnoratii natiofabrei f.i. ventouxensis) pour les coléoptères[a 43]. Le pierrier sommital a été colonisé par deux des64 espèces defourmis qui se trouvent sur les pentes du Ventoux,Formica lemani etTetramorium caespitum. On y trouve aussi le criquetStauroderus scalaris et deux papillons, l'apollon (Parnassius apollo) et lemélitée orangée (Melitae diadema)[a 44].

Histoire

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Préhistoire et antiquité

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Découvertepaléontologique : l'ours brun du mont Ventoux

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Le milieukarstique du mont Ventoux possède de nombreuxavens. Ce n'est qu'en1996, dans une cavité découverte deux ans plus tôt dans le versant nord, sur la commune deBrantes, et formée d'un puits de17 mètres de profondeur, que des spéléologues mettent au jour une grande quantité d'ossements fossilisés d'ours bruns. Leur présence est rare enVaucluse, avec seulement trois sites connus, contemporains de l'homme de Néandertal. Plus tard, c'est dans une dizaine des dix-sept avens connus sur ce même versant, entre 1 300 et 1 600 mètres d'altitude, que le Groupe spéléologique deCarpentras trouvera à nouveau les restes d'environ500 ours, ce qui en fait un des gisements les plus importants d'Europe[26]. Des études montrent que l'origine de cette espèce estbalkanique et que sa présence date duPléistocène supérieur. Tous les indices donnent à penser par ailleurs que ces ours sont tombés naturellement, pour la plupart à la sortie de l'hibernation, dans ces véritables pièges naturels. La présence de l'homme à la même époque est également avérée, par le biais d'outils et de flèches retrouvées dans les couches stratigraphiques. Les traces de charbon de bois montrent qu'il est, depuis des siècles, à l'origine des premiers déboisements, afin de développer le pastoralisme. Des restes de nombreuses espèces associées ont aussi été trouvés :fouines auNéolithique,chamois à l'âge du bronze,carnivores,ongulés,insectivores,rongeurs,chiroptères, oiseaux, preuves d'une grande diversité biologique. La présence de l'ours brun en Vaucluse est avérée jusqu'auXXe siècle[27].

Les trompettes du Ventoux

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Une grande quantité de fragments de poteries a été mise au jour au sommet du mont Ventoux, lors du creusement des fondations de l'observatoire météorologique. Une reconstitution a permis d'identifier des embouchures, des pavillons et des formes semi-circulaires et de déterminer que ceux-ci provenaient de trompettes en terre cuite. Le docteur Hyacinthe Chobaud, qui a rendu compte de cette découverte et en a fait la description, explique que ce dépôt votif a été fait par une antique civilisation pastorale pour conjurer les effets du « maître vent », surnom donné aumistral enProvence. Il note que ces trompettes possédaient deux anses trouées leur permettant de glisser une lanière pour être portées à l'épaule[28]. C'est la première trace d'une occupation humaine temporaire du sommet du Ventoux.

Moyen Âge

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Itinéraire probable suivi par Pétrarque lors de son ascension du mont Ventoux, le.

La première ascension relatée serait celle entreprise le par lepoètehumanisteitalienPétrarque, qui décrit le panorama extraordinaire offert depuis le sommet[29]. Cependant, la lettre du récit, probablement antidatée, n'aurait été écrite qu'en1352 ou1353[30], et la date aurait été choisie symboliquement[N 13]. En effet, le ducalendrier julien correspond au ducalendrier grégorien et, auXIVe siècle, l'Europe est au début dupetit âge glaciaire, ce qui fait que le mont Ventoux était certainement encore enneigé[31]. Par ailleurs, il semblerait que Pétrarque ait été devancé au sommet quelques années auparavant, vers1334, par le philosophe françaisJean Buridan[31],[32],[33]. Pétrarque raconte en outre avoir rencontré un vieux pâtre « vers le milieu de la montagne » qui lui dit avoir déjà fait pareille chose cinquante années plus tôt[34].

Renaissance

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Chapelle Sainte Croix.

AuXVe siècle, une chapelle dédiée à laSainte-Croix est construite au sommet sur décision de Pierre Valétariis,évêque de Carpentras et neveu du papeSixte IV[N 14]. À la fin duXVIe siècle, à la suite desguerres de religion, il n'en reste plus que l'abside. César de Vervins, prêtre et chanoine théologal du chapitre métropolitain d'Avignon[N 15], la fait reconstruire et, par testament du, laisse une rente de douzelivres pour son entretien[35].

Cette chapelle, sans doute pour sa difficulté d'accès, sert de lieu de pèlerinage pour invoquer la protection divine contre lapeste, comme en1518. Pour fuir le « mal contagieux », les consuls d'Avignon se réfugient àMontfavet. En ce lieu, le Conseil de Ville, lors de sa séance du mois de juin, mandate Joachin de Saze, consul, et Baudichon Falcon, « courrier de la ville », pour aller brûler un cierge à la Sainte-Croix[N 16]. Toujours debout à la finXIXe siècle, la chapelle sert d'abri lors de la construction du premier observatoire. Abandonnée au milieu duXXe siècle, elle est rasée. Elle est maintenant remplacée par une chapelle moderne qui a été inaugurée le[36].

Période moderne

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Déforestation et reboisement

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Reboisement du massif le long de la route au départ de Bédoin.

Si le reboisement du Ventoux est considéré comme une réussite exemplaire[a 45], c'est que la montagne a été pendant des siècles l'objet d'une déforestation intense. Les chantiers navals deToulon, dès leXIIe siècle, utilisent les arbres qui poussent sur ses pentes. Cette ponction est aggravée, dès le, par la généreuse donation faite parBarral des Baux, seigneur de Bédoin. Il cède, en pleine propriété, la montagne à la communauté des villageois. Cette cession va se révéler, au cours des siècles, une catastrophe pour la forêt[a 46].

Surexploitée par des coupes claires afin de permettre la pâture des troupeaux de moutons, seuls restent boisés auXIXe siècle les lieux inaccessibles de l'ubac, commele Contrat et lesSerres Gros. Une première prise de conscience pour un nécessaire reboisement a lieu en1840 au niveau municipal. Mais le maire est mis en minorité par ses conseillers, généralement gros propriétaires de troupeaux[a 46].

Il faut attendre1858, pour que Jean-Charles Eyraud, le nouveau maire, avec l'aide de François Tichadou[37], inspecteur desEaux et Forêts, dans le cadre de vastes travaux appelés « restauration des terrains de montagne », retourne la situation[29]. Les deux hommes proposent de planter massivement des chênes truffiers, ce qui est accepté dans l'enthousiasme. Aussi, entre1860 et1890, les nouvelles truffières de Bédoin approvisionnent-elles le marché de Carpentras et assoient-elles la réputation destruffes du Ventoux[a 46].

Des essences locales sont aussi utilisées, notamment lehêtre, lepin sylvestre, mais aussi des espèces exotiques comme lepin noir d'Autriche qui s'acclimatent très bien. Mais l'essence la plus importante du second volet du reboisement est lecèdre de l'Atlas[38] dont l'implantation va constituer la première cédraie de France[a 46]. Ensemencée entre1862 et1865, à partir de cônes importés de l'Atlas algérien[39], elle couvre60 hectares entre 800 et 1 000 mètres d'altitude[a 47].

Pour reconstituer la forêt, et en particulier la cédraie, de nouvelles plantations sont effectuées à partir de1922. Cette essence couvre aujourd'hui2 000 hectares et se régénère naturellement grâce à la dissémination des graines par le vent[a 47]. Depuis, entre Sault et le chalet Reynard, de nouvelles espèces desapins ont été acclimatées, dont lesapin de Céphalonie, lesapin de Nordmann et lesapin d'Andalousie. Elles participent à la grande diversité des essences du massif[a 47].

Avec la signature de l'armistice par le maréchalPétain — chef de l'État français — avec l'occupant allemand, cette politique de reboisement est remise en cause en raison des restrictions qui s'ensuivent. Le massif redevient une zone intense d'exploitation forestière pour fournir en bois lesgazogènes[a 48].

Charbonnières du Ventoux

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Charbonnière.

Au même niveau que le pastoralisme, la production decharbon de bois, une activité traditionnelle, a largement participé au déboisement. Lescharbonniers se sont installés dans le massif dès leMoyen Âge. Leur activité est telle, qu'en1549, les États du Comtat s'alarment dudéboisement[a 49]. Cette pratique étant généralisée enFrance, une ordonnance royale tente d'y mettre fin en1635. Elle n'a aucun effet dans leComtat Venaissin. Le résultat attendu de cette surexploitation arrive en1838 : il ne reste plus un seul arbre sur les pentes du Ventoux entre 500 et 1 000 mètres d'altitude. Les charbonniers désertent le secteur et s'en vont travailler dans lesmonts de Vaucluse[a 49].

Pour construire une meule ou charbonnière, il fallait utiliser entre 10 et50 tonnes de bois, provenant essentiellement duhêtre et duchêne blanc ouvert[a 50]. Leurs troncs étaient étagés autour d'une cheminée centrale et cette demi-sphère recouverte de terre humide et de feuillage pour en assurer l'étanchéité. La combustion était maîtrisée par le charbonnier grâce au percement de « trous d'évent » dans le revêtement terreux[a 50]. Au bout de quelques jours avait lieu le défournement, cinq tonnes de bois avaient fourni une tonne de charbon[a 49].

La reconstitution d'une charbonnière a été réalisée sur le territoire de la commune deVilles-sur-Auzon[a 51] et, au sud du hameau deLa Gabelle, un sentier-découverte permet de visiter une vingtaine de plateformes utilisées jadis par les charbonniers[a 51].

Glacières du Ventoux

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AuXVIIe siècle, la fabrication par accumulation et tassement de neige dans des cavités et l'exploitation des cubes de glace transformée durant l'été est une activité importante permettant, entre autres choses, la fabrication des sorbets ou la conservation des cadavres. Ce commerce, contrôlé par lesvice-légats pontificaux, s'étend jusqu'àAvignon,Marseille etMontpellier[40].

En1724, l'historienJoseph Fornery indique que ce sont les habitants de Bédoin, durant l'hiver, qui font des magasins de neige dans la montagne pour en faire ensuite un commerce considérable[a 52]. Bien que sur le versant septentrional se retrouve la « combe de la Glacière », c'est sur le versant méridional que cette pratique est la plus répandue grâce à la facilité du transport vers la plaine comtadine[a 52]. La technique de production reste connue. Durant tout l'hiver, des hommes chaudement vêtus de peaux de bête partent à dos de mulet, entre la combe Fiole et le combe du Grand Clos, pour entasser de la neige fraîche dans des fossés préparés à l'avance puis la recouvrent de branchages et de feuilles afin de la conserver[a 53].

Quelques textes provenant de la comptabilité des « fermiers de la glace » donnent une idée de la production. En1719, ce sont22 tonnes qui parviennent àMontpellier, soit, avec une perte estimée à 50 %,45 tonnes qui sont parties du Ventoux. Vers la fin duXVIIIe siècle, les fermiers reçoivent6 000 livres pour leurs livraisons, ce qui correspond à la vente de 1 500 tonnes de glace[a 53].

Entre1707 et1716, ce sont surtoutCarpentras,Avignon,Orange etArles qui passent des contrats avec les fermiers. Plus ponctuellement apparaissentNîmes et Montpellier. La livraison s'effectue de nuit avec halte le jour, la neige pilée étant alors entreposée et tassée dans des glacières locales. Les charrois mettent une nuit pour atteindre Carpentras ou Avignon, deux nuits pour Nîmes et trois nuits pour Montpellier[a 53]. Ce commerce va perdurer jusqu'à la fin duXIXe siècle, la commune de Bédoin comptant alors neuf conserves de neige[41] d'environ 25 m3[42],[a 54]. L'apparition de la glace artificielle en1890 met un terme à ce trafic[a 54].

Premières ascensions scientifiques

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Le, le Père Antoine-Jean Laval effectue l'ascension de nuit dans le but de connaître la situation géographique du sommet et d'effectuer des observations astronomiques. Il publie ses résultats dans leJournal de Trévoux de[a 55]. Quant à Michel Darluc, médecin àAix-en-Provence, en compagnie de son confrère le docteur Gavot, il fait l'ascension le pour des études botaniques et géographiques[a 56]. Parti de Sault, à dos de mulet, il rejoint Bédoin par le col des Abeilles, puis arrive au sommet où il fait toute une série d'observations et de mesures barométriques et thermométriques[a 57]. Il publie ses résultats, en1782, dansHistoire naturelle de la Provence, contenant ce qu'il y a de plus remarquable dans les règnes végétal, minéral, animal et géoponique[43].

Toujours en 1711,Antoine de Jussieu, jeune botaniste de25 ans, surintendant duJardin du roi, entreprend le même périple avec l'intention de recenser la flore. Parti à pied deBeaumont-d'Orange, ilherborise aumont Serein, descend ensuite à Bédoin pour envoyer à Paris une pleine caisse de plantes, puis repart pour Sault[a 56]. Là, il est contraint et forcé de faire une halte afin d'acheter une paire de chaussures. Puis, il reprend la route pour rejoindreSisteron par la vallée duriou de Jabron[a 56].

Un peu plus tard, en1775, le docteur Jean-Claude Pancin, professeur de botanique à l'université d'Avignon, réalise plusieurs ascensions pour enrichir sonherbier et dresse le premier catalogue de la faune du Ventoux[a 56].

En1823, l'ingénieur-géographe Joseph Delcros mesure la hauteur du sommet à 1 911 m, ce qui permet de rectifier les anciennes valeurs souvent bien différentes de la réalité[44]. Malgré les mesures de Delcros, plusieurs années après, certains ouvrages continuent de présenter des valeurs largement au-delà[45] ou en deçà. Parmi ces valeurs, celle de 1 000 toises[46], soit une étendue naturelle d'environ 1 800 mètres, ce qui le rapprochait ainsi de la valeur théorique dumont Olympe[N 17], mais reste en fait bien en dessous de la réalité. D'autres ont même abaissé cette valeur à958 toises soit une étendue naturelle d'environ 1 724 mètres seulement, résultat d'un problème dans la technique de mesure par observations barométriques[47].

Mais ce sont surtout desbotanistes et desentomologistes que la montagne passionne[29]. Ainsi, durant toute la fin duXIXe siècle,Jean-Henri Fabre s'intéresse à la flore et auxinsectes du Ventoux, emmenant avec lui, durant ses expéditions, plusieurs scientifiques[48].

Premières ascensions touristiques

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La première véritable excursionniste estAmélie de Sade, marquise deMontbrun[N 18]. De1783 à1788 en compagnie de l'abbé Jean-Antoine Constantin, curé d'Aurel, elle fait plusieurs expéditions qui la conduisent au sommet du Ventoux[a 57].

En, le curé botaniste narre àEsprit Calvet, l'ascension nocturne à laquelle a participé le chevalierRobert de Lamanon et lui indique qu'il a eu le plaisir, lors du retour, d'entendre « Madame de Sade conférer avec Monsieur de Lamanon d'histoire naturelle »[a 57].

Au cours de l'automne1844,Agricol Perdiguier et deux de ses compagnons, dont un dénommé Vidal, décident d'entreprendre le « voyage au Mont Ventoux ». Ils montent par le chemin des pèlerins et arrivent à la chapelle Sainte-Croix. Surpris par un orage, ils descendent en urgence et Vidal se blesse grièvement dans une chute[a 58].

Théodore Aubanel,Pierre Grivolas etFrédéric Mistral entreprennent l'expédition de nuit un jour de septembre de la seconde moitié duXIXe siècle pour assister au lever du soleil à son sommet. Ce dernier relate cet évènement en ces mots : « Nous vîmes le soleil surgir, tel un superbe roi de gloire, entre les cimes éblouissantes des Alpes couvertes de neige »[49].

Eugène Barrème, un Aixois, directeur de laRevue Sextienne, en1878, décide avec un groupe d'amis de se lancer à l'assaut du Ventoux. Ils le font savoir et lors de la traversée de Carpentras « ils sont applaudis, couverts de vivats et sur le point d'être portés en triomphe ». Ils font étape à Sault et entreprennent la montée par la voie la moins raide. Arrivés au sommet, ils sont pris dans un violent orage et le directeur de la revue en donna une description qui plût à ses lecteurs :

« Quelle plume pourrait décrire cette lutte terrible des éléments ligués contre le Ventoux ? De tous côtés, à nos pieds même, des éclairs jaillissent, zébrent le brouillard et l'illuminent de leur clarté blafarde[a 59]. »

Observatoire du Ventoux

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Article détaillé :Émetteur du mont Ventoux.
Terrasse de l'observatoire dans lesannées 1930.
La tour de l'Observatoire située au sommet du mont Ventoux.
Le radôme pour lecontrôle aérien.

Depuis1882, on trouve au mont Ventoux un observatoire de la météorologie nationale qui a été construit selon les plans de l'ingénieur Henri Bouvier (1828-1898)[50]. Cet observatoire cesse son activité au début de laPremière Guerre mondiale[a 60]. Puis un nouveau service météorologique est installé jusqu'au, date à laquelle il rejoint ses nouveaux locaux àCarpentras-Serres[a 60]. Depuis juillet 2016, le Syndicat mixte d'aménagement et d'équipement du mont Ventoux, autour du projet de parc naturel régional du Mont-Ventoux, et l'associationInfoclimat ont de nouveau rendu possible l'observation météorologique, grâce à l'installation de capteurs modernes sur la tour de télécommunicationsOrange[51],[52].

Le bâtiment principal, avec sa tour de42 mètres de hauteur surmontée d'une antenne de20 mètres, a été édifié en1966. Il est actuellement affecté à labase aérienne 115 Orange-Caritat[a 60]. Unémetteur de télévision, d'une puissance de195kW et dont le signal est si puissant qu'on peut le recevoir à plus de90 kilomètres à la ronde, a été construit à son sommet dans lesannées 1960, utilisant un pylône de50 mètres[4]. Depuis le, cet émetteur diffuse laTNT.

Leradôme, installé en1995 sur l'arête occidentale par ladirection générale de l'Aviation civile, protège unradar qui assure avec dix-neuf autres stations la sécurité de l'espace aérien[a 61]. Au début duXXIe siècle, dans un abri souterrain au col des Tempêtes, a été mis hors-service le réseau de transmission hertzien affecté auxmissiles de laforce stratégique duplateau d'Albion[a 61]. Aujourd'hui le sommet du Ventoux est désigné sous le nom de l'observatoire : « Je suis allé jusqu'à l'observatoire » signifiant avoir atteint le sommet[a 2].

Période contemporaine

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Maquis Ventoux

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Article détaillé :Maquis Ventoux.

LeMaquis Ventoux, appartenant au réseau désigné sous le nom decode R2, est au cours de laSeconde Guerre mondiale l'un des plus importantsmaquis deProvence. Il le doit d'abord à la position stratégique du massif dans lavallée du Rhône puis au nombre de réfractaires s'y étant réfugiés entre1939 et1940 ainsi qu'à l'accueil de la population sur place[a 48].

Le, la capitulation de l'Italie fasciste amène le retrait de Provence de saIVe Armée. Celle-ci laisse la place à laWehrmacht. Sa première attaque contre le Maquis Ventoux a lieu le, au sud duchâteau de Javon et elle est menée par des commandos de laDivision Brandenburg. Face à ces forces motorisées, les effectifs du maquis subissent de lourdes pertes[a 62].

Ledébarquement de Provence a lieu le et le le Maquis Ventoux entre en contact avec une patrouille de reconnaissance américaine àBanon. Un plan d'action est décidé et à partir du, par leurs accrochages àBédoin, auBarroux, àMollans et àSaint-Jean-de-Sault, les maquisards réussissent à retarder ou à bloquer la retraite des colonnes allemandes. Les missions du Maquis Ventoux prennent fin après la libération deVaison-la-Romaine par les troupes alliées le[a 63].

Exploits sportifs

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Courses à pied
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La première est organisée en1908 par l'Union sportive de Carpentras. Ce « Marathon du Ventoux » est remporté par le carpentrassien Joyerot. Pendant sept décennies, cette épreuve subit une éclipse. Elle est relancée le par le club d'athlétisme de l'Union Sault/Apt - Luberon/Ventoux. Pierre Liardet, originaire de Sault, parcourt les 26 km de la montée en1 heure 39 minutes et 9 secondes. En1988 et1989, la ville de Bédoin propose une troisième et quatrième édition, la course se déroulant sur 21,600 km. Le record est établi par Aimé Arnaud en1 heure et 35 minutes[a 64].

Atterrissage en avion
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Le, jour de course automobile, Gustave Daladier, pour la première fois, pose son avion sur un petit plateau au col des Tempêtes[53].

Montée avec un vélo sans selle
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Julien Bouteille, un professeur à la retraite âgé de70 ans, se lance sur la route du versant sud, le dimanche et fait l'ascension enh 54 min 35 s. Arrivé au sommet, il réalise une descente à pied vers Malaucène enh 19 min[a 64].

Ascension en triporteur
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Avec son engin pesant 52 kg, le, André Derve, deValréas, réalise une montée par le versant nord enh 3 min[a 64].

Course en roller
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La première montée est réalisée en2003 par Thibaut Dejean. Enthousiasmé, il fonde avec Cyril Abbas une section roller au sein duP.U.C.[a 64]. L'année suivante, au cours du mois de juillet, des dizaines de passionnés les rejoignent pour le premier « Roller aventoux ». Christophe Martinet est vainqueur en1 heure et 49 minutes. Ce record est battu de2 minutes, lors de l'édition du par Benoît Gamba qui réalise une ascension à14 km/h de moyenne[a 65].

Record de montée à vélo en24 heures
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Il existe sous deux versions. Celui par le versant sud, avec11 montées, appartient à Jean-Pascal Roux, de Bédoin, depuis le. Le précédent, avec9 ascensions, appartenait à Jean-Michel Robert d'Avignon. Le second, sur le versant nord, est la propriété de Stéphane Rubio, un Picard, depuis le avec lui aussi11 ascensions[a 64].

Ventoux : frontière linguistique

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Le Ventoux et la montagne de Lure frontière entre deux variantes de l'occitan : le provençal et le vivaro-alpin.

Le Ventoux et la montagne de Lure marquent une frontière linguistique entre deux variétés de lalangue occitane. Celle-ci traverse d'ailleurs toute la langue d'oc de la frontière italienne jusqu'à l'Atlantique. C'est une prononciation différentes du K et du G devant la voyelle A qui détermine ces deux grands ensembles linguistiques : le nord-occitan et le sud-occitan[a 66].

Le nord-occitan correspond aux parlersvivaro-alpin,auvergnat etlimousin, le sud-occitan auprovençal,languedocien etgascon. Le tableau ci-dessous montre quelques exemples de cettepalatalisation dans le langage courant[a 66].

FrançaisSud-occitanNord-occitan
chantercantarchantar
chèvrecabrachabra
coqgaujau
chargercargarcharjar

Ces différences de prononciation se retrouvent aujourd'hui essentiellement dans les toponymes. Sur les thèmes latinscapra-, on trouve unCabrières en Vaucluse, et unChabrillan dans la Drôme ;campus-, donne un Campredon, quartier deL'Isle-sur-la-Sorgue, et unChamptercier dans le nord des Alpes-de-Haute-Provence ;canta-, Cantarel, à Avignon, etChantemerle, dans la Drôme, etcastrum- se décline enCastellane, dans le sud des Alpes-de-Haute-Provence, etChastel-Arnaud, dans la Drôme[54]. Sur un thème pré-latingarg- (pierre) a forméGargas, en Vaucluse, et son équivalentJarjayes, dans les Hautes-Alpes[55].

Activités

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Agriculture et productions

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Élevage ovin

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Aiguier sur le versant sud du Ventoux.
Troupeau de moutons à proximité dumont Serein.

L'élevage ovin est pratiqué sur les pentes du Ventoux depuis des millénaires. À tel point que dès la fin duNéolithique, lepastoralisme et son associé traditionnel lefeu sont à l'origine du premier déboisement du massif[a 67]. Datant de cette période, des vestiges de bergeries rupestres ont été identifiés dans la combe de Malaval[a 68]. Les flancs de la montagne constituent un immense espace pastoral de25 000 hectares[53]. L'élevage dumouton a connu son premier grand essor auMoyen Âge et plus particulièrement auXIVe siècle au temps despapes d'Avignon. D'énormes troupeaux paissaientlandes, sous-bois, terres aprèsmoisson ou enjachère[a 69]. De nombreuxjas en témoignent encore : jas des Melettes, jas de Couanche, jas de Perrache, jas des Landérots, jas de Pié Gros, jas de Baumasson, bergerie de l'Avocat au mont Serein, etc. Il en a été répertorié 60 à Bédoin, 20 à Flassan et 10 à Villes-Sur-Auzon avec lesciternes et lesaiguiers attenants[a 69]. Ces jas étaient en pierres sèches et autrefois couverts de tuiles creuses[56].

Les premières estimations précises ne datent pourtant que duXIXe siècle. Le nombre d'ovins est alors estimé à 30 000 têtes. Cecheptel subdivisé en petitstroupeaux, ou trenteniers, est placé sous la garde de jeunesbergers dont un bon nombre sont issus deshospices d'Avignon et de Carpentras[a 70]. Déjà lesagneaux de la race locale « Préalpes du Sud » sont vendus aux foires annuelles de Sault[a 70].

Un net recul de cet élevage va résulter de la politique de reboisement qui va affecter la zone depâturage à partir de 1 000 mètres d'altitude. Entre 1866 et 1929, ce sont la moitié destroupeaux qui disparaissent sur le versant sud et le versant nord n'a plus qu'un tiers à un quart de son cheptel initial[a 71]. En 1970, on comptabilise encore 6 000 ovins disséminés en70 troupeaux. En l'an 2000, le chiffre est resté identique mais avec seulement28 troupeaux répartis sur les territoires des communes de Monieux, Sault, Aurel, Montbrun et Bédoin. À ce chiffre s'ajoute l'estive qui fait monter sur les pâturages du Ventoux entre 800 et 1 000 têtes en provenance deSarrians et deJonquières[a 71].

Lecachat ou « fort du Ventoux » est préparé à partir dulait de chèvre oude brebis de ces troupeaux.

Apiculture

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Si l'apiculture semble avoir été une activité traditionnelle dans le massif et le piémont du Ventoux, aucun texte n'y fait allusion avant leXVIIIe siècle[a 72]. Le premier document est daté de 1777 : il s'agit d'une ordonnance prise par lesconsuls de Sault qui interdit de couper lalavande afin de sauvegarder lesabeilles[a 72]. Quant àFrédéric Mistral, dans son poèmeCalendau[57], édité en 1867, il narre les aventures de son héros descendant le long duRocher du Cire pour aller récolter lemiel desruches sauvages. Quelques années plus tard, Félix Achard, l'archiviste départemental de Vaucluse, écrit dans leRépublicain de Vaucluse, en, que les milliers deruchers installés sur les pentes du Ventoux transforment celui-ci en montHymette[a 72]. La production de miel, à la fin duXIXe siècle dans l'arrondissement de Carpentras, confirme cette impression puisqu'il y est récolté35 tonnes par an[a 73].

Aujourd'hui cette activité se concentre essentiellement sur le plateau de Sault où l'on assiste en saison d'été à une véritable transhumance de ruches[a 73]. Lesapiculteurs y récoltent un miel « toutes fleurs » (thym,sarriette,romarin,sainfoin, etc.) et surtout le miel de lavande, entre finjuin et débutaoût. Ces miels bénéficient d'uneIGP « Miel de Provence » depuis 2005[a 73].

Cultures maraîchères et fruitières

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De par la protection climatique que le mont Ventoux lui confère, la partie méridionale duComtat Venaissin bénéficie d'un micro-climat favorable aux cultures maraichères et fruitières, mais le véritable essor de ces cultures s'est produit dans la seconde moitié duXIXe siècle grâce au développement du réseau d'irrigation à partir des eaux de la Durance et des Sorgues par le canal de Carpentras et à la construction du premier chemin de fer reliant Paris à la Méditerranée, ce qui a valu à la région son surnom de « jardin de la France »[58].

Parmi les fruits et légumes les plus cultivés aujourd'hui figurent lacerise des coteaux de Vaucluse, lafraise (connue sous le nom defraise de Carpentras), lemelon, l'abricot, lesasperges et bien sûr leraisin de table. L'ancienne variété emblématique de raisin blancgros vert du Ventoux est aujourd'hui abandonnée au profit du raisin noir qui fut commercialisé sous le nom demuscat de Hambourg, du nom de la variété de vigne importée d'Italie auXVe siècle dont il est issu, et qui bénéficie depuis 1997 de l'AOCmuscat du Ventoux.

Vignes : AOC Ventoux, raisin de table et pépinière viticole

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Articles détaillés :Ventoux (AOC),Muscat du Ventoux etPépinière viticole.
Le vignoble d'appellation Ventoux sur la commune de Flassan.

Au pied de son versant méridional, dans la région duComtat Venaissin, riche en vignobles, uneappellation d'origine contrôlée porte le nom decôtes-du-ventoux. Un arrêté du définit d'abord les conditions de production duVDQS de ce vin. Puis la reconnaissance en AOC se fait à la date du. Le décret est modifié en 1980 et 1994. Les vins produits sont blanc, rosé, rouge. Il existe aussi une production de ces vins en primeur[59]. Cette appellation est la seconde en importance de lavallée du Rhône[60] et elle regroupe environ le tiers desvignerons de Vaucluse[61]. Depuis lemillésime 2008, le nom de l'appellation a été simplifié pour devenir AOC Ventoux[62].

Lemuscat du Ventoux, variété de raisin de table, est produit sur ceterroir depuis leXIXe siècle. Ce sont près de quatre cents producteurs répartis sur48 communes de Vaucluse qui produisent annuellement 2 000 tonnes demuscat. Cette variété bénéficie depuis 1997 de l'AOC[63].

Muscat du Ventoux.

Il est cultivé sur des coteaux d'altitude supérieure à200 mètres sur les terrasses du Ventoux et dans la vallée duCalavon qui se situent sur les cantons deMormoiron,Pernes-les-Fontaines,Malaucène,Vaison-la-Romaine,Carpentras,Bonnieux,Apt,Gordes,Cavaillon etL'Isle-sur-la-Sorgue. Plus de 60 % des parcelles sont irriguées[63].

Lors de l'apparition duphylloxéra au milieu desannées 1860, si le département de Vaucluse est l'un des premiers départements touchés, laprofession viticole se rend vite compte que sur le piémont du Ventoux des communes commeBédoin,Mormoiron,Flassan etCaromb ont vu leursvignes préservées[64]. Une demande urgente de la part des autresvignobles se fait jour et ces plants de vignes locaux, multipliés sous couche, approvisionnent un marché qui s'étend de l'Espagne jusqu'à laCrimée[64]. Puis entre 1880 et 1885, se développe la technique du greffé/soudé dont les vignerons du Ventoux se font une spécialité. Grâce à elle le phylloxéra est vaincu et une nouvelle profession est née : lespépinièristes-viticulteurs. Le seul marché physique au monde des plants greffés se tient toujours chaquevendredi à Carpentras denovembre àmars et fixe les cours du marché international[64].

Champignons du Ventoux

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Panier de truffes du Ventoux.

Le piémont du Ventoux est, avec leTricastin voisin, le premier producteur en France deTuber melanosporum[a 74]. Son marché reste hors normes car c'est la seule production à échapper aux inspecteurs de l'administration fiscale, aucune transaction n'étant réglée par chèque[a 74]. En saison, c'est le marché de Carpentras, un des plus importants de la région avecRicherenches, qui fixe les prix. Depuis la fin, il se tient tous lesvendredis dans la cour d'honneur de l'Hôtel-Dieu. Lesrabassiers (trufficulteurs) y affirment, pour justifier les prix, que le « diamant noir » naît entre les pluies des deux Vierges[N 19]. C'est loin d'être faux puisque les spécialistes ont vérifié qu'une bonne année dépend à la fois d'un fort ensoleillement estival suivi de pluies entre la mi-août et la mi-septembre[65].

Grisets, lactaires sanguins et délicieux.

La truffe du Ventoux se récolte entre 500 et 1 000 mètres d'altitude. Préférant les terrainscalcaires, elle se développe toujours en symbiose avec lechêne blanc ouvert, lefrêne et lecharme. Il est affirmé que les plus fines poussent à l'ombre dutilleul[65].

Parmi la centaine d'espèces de champignons liée aux différentes essences poussant sur les pentes du massif, une espèce se distingue particulièrement : le « griset du Ventoux » (Tricholoma portentosum). Cetricholome, typique de cette région, se consomme généralement à lapersillade, en omelette ou en accompagnement d'un gigot d'agneau[a 75].

Cultures des hauts plateaux : petit épeautre et lavande

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Articles détaillés :Engrain etLavande.

Lepetit épeautre est un blé rustique dont les archéologues ont retrouvé la trace dans des couches datées de 9 000 ans avant notre ère. Cette céréale se complait dans des sols pauvres et accepte des hivers longs et froids[a 76]. Elle se sème en septembre-octobre et son cycle végétatif est de onze mois[a 77]. Cette culture, très populaire sur le plateau de Sault et les pentes du Ventoux jusqu'auXIXe siècle, a été reprise dans lesannées 1980. Dans le cadre de laSICA « Céréales Ventoux », une cinquantaine de producteurs approvisionnent un marché qui absorbe200 tonnes par an[a 77].

Liée au soleil et aux vacances, lalavande, dontJean Giono a dit qu'elle est « l'âme de la Haute-Provence », n'est plus actuellement l'« or bleu » du Ventoux, des Baronnies et de la montagne de Lure[a 77]. Cueillie pendant des siècles à l'état sauvage, sa récolte n'a été organisée qu'à partir duXVIe siècle en même temps que la distillation de sa fleur[a 78]. Son âge d'or se situe au début duXXe siècle. Et c'est au cours desannées 1920 qu'il y a une véritable fièvre de plantation. Après lacrise de 1929 et laSeconde Guerre mondiale, le marché est à nouveau demandeur à partir de 1955 pour entrer en crise cinq ans plus tard[a 79]. La mécanisation de la récolte, une meilleure organisation du marché et l'obtention d'uneAOC pour l'« huile essentielle de lavande de Haute-Provence », en 1981, aurait dû relancer la production[a 80]. Mais celle-ci de l'ordre de200 tonnes au début desannées 1980 a chuté à25 tonnes dans lesannées 1990 pour enfin remonter à80 tonnes en 2003[a 81].

Tourisme

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Hormis l'agriculture et l'élevage, l'économie la plus facilement identifiable autour du mont Ventoux est liée autourisme. Même les producteurs viticoles semblent tenir compte du développement du tourisme et un nombre grandissant de domaines proposent, en plus de la traditionnelle dégustation, de véritables cours d'initiation à l'œnologie.

On peut considérer trois principales sortes de tourisme sur le mont Ventoux. Tout d'abord, le tourisme détente, qui se traduit par un important développement des chambres d'hôtes, de l'hôtellerie et de la location saisonnière, par une concentration importante de piscines et par des animations comme les marchés provençaux. Ensuite, letourisme vert, qui profite du cadre protégé qu'offrent le mont Ventoux et ses environs. Enfin, le tourisme sportif car nombreux sont les touristes qui viennent voir cette montagne mythique duTour de France et parfois même s'y essayent sur une partie du parcours, ou encore viennent pratiquer la randonnée ou faire du ski[a 82].

Activités praticables

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Cyclisme

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Article détaillé :Cyclisme au mont Ventoux.
Borne kilométrique sur laD 974.

Le lundi, Adolphe Benoît, qui vient d'exécuter la montée puis la descente du Ventoux sur son vélocipède, fait parvenir une carte postale représentant l'Observatoire à l'un de ses amis et narre :

« L'ascension du Mont-Ventoux demande 7 heures en voiture[N 20], 6 heures à pied et3 h ½ pour un cycliste entraîné (développement 3 m au maximum). La descente vertigineuse, en roue libre, sur les pentes caillouteuses à 12 % est une dangereuse acrobatie. J'ai brûlé deux freins et une paire de jantes en bois. Avis aux amateurs[66]. »

La première ascension officiellement chronométrée a lieu le, lors dumarathon du Ventoux. Le cycliste Gabriel Jacques escalade les 21,6 kilomètres en2 heures et 29 minutes avec un développement de5 mètres 10[53].

Trois itinéraires d'ascension sont possibles pour le mont Ventoux :

LeTour de France propose régulièrement l'ascension mythique de ce sommet, connu pour la raideur de sa montée tout autant que pour la chaleur qu'il y fait en juillet et le vent qui y souffle. Le peloton franchit pour la première fois le Ventoux en1951 au cours de l'étape Montpellier-Avignon.Charly Gaul en1958,Raymond Poulidor en1965,Eddy Merckx en1970,Bernard Thévenet en1972,Jean-François Bernard en1987,Eros Poli en1994,Marco Pantani en2000,Richard Virenque en2002,Juan Manuel Gárate en2009,Christopher Froome en2013,Wout van Aert en2021 etValentin Paret-Peintre en2025 s'y sont notamment illustrés. Le record actuel de l'ascension par Bédoin est détenu depuis le par l'EspagnolIban Mayo en55 minutes et 51 secondes et a été établi lors duCritérium du Dauphiné libéré 2004. Mais les plus grands y ont également connu des défaillances. Ainsi, lors de l'édition de1967, le BritanniqueTom Simpson est mort après un malaise ayant provoqué une chute, victime dudopage et de déshydratation[68], sous une chaleur étouffante de35 °C.

LeMasterseries est un défi organisé chaque année fin juin ou début juillet. La pratique duVTT se développe également.

En 2019, leMont Ventoux Dénivelé Challenge, une course professionnelle sur route d'un jour dévolue aux grimpeurs est créée[69]. Elle est disputée le lendemain de la Santini Granfondo Mont Ventoux, une cyclosportive.

Courses motorisées

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Article détaillé :Course de côte du Mont Ventoux.
Arrivée au sommet, en 1906, d'une voitureRichard-Brasier.
Ascension du Ventoux en 1904.
Victor Vermorel et saVermorel 1908.

C'est en 1885 qu'est mise en service la première route d'accès au Ventoux. Le, trois véhicules automobiles de la marqueDe Dion-Bouton se lancent à l'assaut de ses pentes.

Organisées par l'Automobile Club d'Avignon et le journal l'Auto-Vélo, dès 1902, des courses de côte automobiles ont lieu régulièrement chaque année au mont Ventoux. Elles impliquent également des motos et desside-cars. Le premier vainqueur,M. Chauchard, surPanhard-Levassor, parcourt les 21,6 kilomètres en27 minutes 17 secondes soit une moyenne de47,501 km/h. L'année suivante, le record est battu par Dejean surRichard-Brasier en25 minutes 25 secondes, puis en 1904, il est descendu à21 minutes 12 seconde parHenri Rougier surTurcat-Méry. L'année suivante, la course de vitesse se déroule le. Elle avait été précédée par une course de voiturettes gagnée parM. de la Touloubre, surDarracq en25 minutes 39 secondes et par celle des motocyclettes dont le vainqueur avait étéDominique Lamberjack, surGriffon, en25 minutes 18 secondes[70]. Le record de la montée est pulvérisé par Cagno, surFiat, en19 minutes 13 secondes qui réalise une moyenne de66,441 km/h. Le, Bablot, un pilotemarseillais, au volant de sa Brasier quatre cylindres, abaisse le record à19 minutes 8 secondes soit une moyenne de67 km/h[53].Victor Vermorel, un passionné de la traction automobile, conçoit un véhicule pour la compétition en 1908. Il l'engage dans la course de côte du mont Ventoux, la plus dure épreuve existant alors. La Vermorel arrive en tête de la course en ligne et remporte à nouveau la victoire, quelques jours après aumont Pilat[71].

Le chalet Reynard.

L'histoire de cette course est traditionnellement divisée en trois époques : de 1902 à 1913, c'est le temps des pionniers automobilistes, de 1921 à 1936, celui des « gentlemen drivers » et de 1947 à 1976, les temps modernes. Depuis la première course, le record automobile a été battu26 fois,21 fois à moto et15 fois en side-car. La moyenne de100 km/h est dépassée en 1957 parWilly Daetwyler surMaserati. En 1969,Peter Schetty surFerrari212 E établit le record de129,422 km/h. De 1902 à 1936, le départ est donné àBédoin et l'arrivée au sommet ; de 1937 à 1976, le départ se fait au fameux virage de Saint-Estève et l'arrivée au chalet Reynard, à6 kilomètres du sommet. Enfin, depuis la restauration de la course en 1988, le tracé se déroule sur10 kilomètres[72],[73].

Athlétisme

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Depuis 2010, le sommet du mont Ventoux accueille l'arrivée du sеmі-mаrаthоn au départ de Bеdоіn. Il s'agit d'une épreuve en sоlо ou en rеlаіs de course sur routes départementales affichant 1 610 m de dénivelé positif[74].

Station de sports d'hiver du mont Serein

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Lemont Serein.
Station de ski du mont Ventoux à proximité du mont Serein.

Sur le versant nord du mont Ventoux, au pied dumont Serein culminant à 1 445 m d'altitude, se trouve une station de ski installée depuis le milieu desannées 1920.

L'écrivain, peintre et alpinistePierre de Champeville, fondateur et premier directeur dusyndicat d'initiative deCarpentras[N 21], est le premier à être convaincu de la possibilité de créer une station de sports d'hiver sur l'un des versants du Ventoux. Après une reconnaissance positive de sa part en, il organise au cours de l'hiver 1925-1926 plusieurs excursions avec démonstration de ski dans le vallon des Pointes.

Face au succès rencontré, la nécessité d'offrir un abri aux skieurs incite les Syndicats d'Initiative d'Avignon et de Carpentras à aider Eugène Reynard, un apiculteur deBédoin, propriétaire d'un terrain au mont Serein, à édifier sur celui-ci un refuge connu depuis sous le nom de chalet Liotard.

Dès 1927, sous l'impulsion de Champeville, commence la mise en état du plateau du Contrat et les premières pistes sont fréquentées l'année suivante. L'équipement du site Contrat / mont Serein terminé, le ski-club du Ventoux d'Avignon prend à son tour l'initiative de faire construire le refuge Chanvert sur le versant nord. Dans le même temps, les hommes politiques interviennent pour faire tracer une nouvelle route allant deMalaucène vers le sommet du Ventoux via le mont Serein.

La popularisation de ces aménagements est faite par Champeville lui-même au cours desannées 1930-1931 avec une série d'articles qui paraissent dans la presse nationale et locale[N 22].

Aujourd'hui la station du mont Serein offre12 kilomètres de pistes deski alpin et7 kilomètres deski nordique, et un hôtel-restaurant. La station a su diversifier ses activités en proposant des loisirs l'été comme l'équitation, levélo tout terrain, latyrolienne, lagrimpe d'arbres ou l'initiation à l'astronomie. La pratique du parapente sur le mont Ventoux est apparue à la fin duXXe siècle[75].

Randonnée

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Vue du sommet.
Vue dans la direction nord, du col des Tempêtes.

Le mont Ventoux possède troissentiers de grande randonnée : leGR 4, leGR 9 et le GR91 avec ses variantesGR 91a,GR 91b etGR 91c[76].

LeGR 4 débute l'ascension àMalaucène à l'ouest, emprunte la combe de Comentige avant d'atteindre le col du Comte et en continuant par la combe de Pré Long jusqu'à la station du mont Serein, où un changement de direction au sud permet d'atteindre le sommet. Le sentier redescend par la crête vers l'est, en passant par le col des Tempêtes et le col de la Frache, puis en direction du sud-est jusqu'àSault.

LeGR 9 passe parBuis-les-Baronnies et s'oriente rapidement vers le sud où il rejoint peu après le col de Font Combran leGR 91. Il franchit le Toulourenc àBrantes et rejoint la station du mont Serein à l'ouest. Contrairement auGR 4, il ne monte pas jusqu'au sommet du mont Ventoux, mais bifurque à l'est à flanc de montagne, 400 à 500 mètres sous la crête. Il s'oriente ensuite vers le sud, en direction des gorges de la Nesque, et finalement à l'est jusqu'au hameau de Saint-Jean au sud de Sault[77].

LeGR 91 propose une option de contournement par l'ouest, en suivant le Toulourenc au nord du sommet, jusqu'à Malaucène puis en s'orientant franchement vers le sud. La varianteGR 91a relie par le bas du versant sud leGR 91 et leGR 9. LeGR 91b propose une option assez similaire et parallèle, mais un peu plus haute, sous les crêtes. LeGR 91c propose une option de contournement par l'est, en reliant leGR 9 - 91 au niveau du Toulourenc auGR 4 à Sault.

Plusieurs GR de Pays (Tour desBaronnies, Tour desDentelles de Montmirail, Pays de la Pierre) approchent également les versants du mont Ventoux.

Protection environnementale

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Aires protégées

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Le sommet du mont Ventoux avec les éboulis.

Mont Ventoux *
Image illustrative de l’article Mont Ventoux
Panneau représentant la réserve de biosphère du mont Ventoux.
Zone géographiqueEurope et Amérique du Nord **
PaysDrapeau de la FranceFrance
RégionProvence-Alpes-Côte d'Azur
DépartementVaucluse
Coordonnées44° 10′ nord, 5° 17′ est
Création1990
SuperficieCœur :2 126 ha
Zone tampon :26 830 
ha
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification géographique UNESCO
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Au cours desannées 1970, d'importantes recherches et études sont menées par l'INRA sur le thème « équilibres biologiques au mont Ventoux ». Dès 1990, pour soutenir ces travaux, l'UNESCO désigne le massif au titre de septièmeréserve de biosphère française[a 83].

Ce classement a pour but d'encourager et de développer trois missions. La première est la conservation desécosystèmes, des paysages et de la diversité génétique. La seconde a trait audéveloppement durable en liaison avec les communes avoisinantes. La dernière apporte son soutien aux activités de recherche, de surveillance, d'éducation et de formation[a 83].

Pour ce faire, trois types de zones ont été déterminées. Tout d'abord, six zones centrales, sont délimitées afin de protéger les paysages, les écosystèmes et les espèces qui y cohabitent, sur une superficie totale de2 126 hectares[a 84]. Le sommet du Ventoux (963 hectares), au-delà de 1 000 mètres, est une zone d'éboulis calcaires possédant une flore rare. Le mont Serein (409 hectares) présente un mélange de forêts et d'alpages. La hêtraie nord (98 hectares) possède des arbres très anciens, fait rare sur les pentes du Ventoux. La cédraie de Bédoin (98 hectares) est le résultat d'une opération de reboisement particulièrement réussie. La Tête de l'Émine (81 hectares) présente une flore exceptionnelle abritant de nombreuses espèces d'oiseaux. Enfin, les gorges de la Nesque (963 hectares), la zone la plus basse en altitude, offre des falaises vertigineuses creusées dans la roche calcaire entre le mont Ventoux et lesmonts de Vaucluse, abritant de nombreuses espèces et recelant des trésors archéologiques[a 84].

Une aire tampon de26 830 hectares, faiblement peuplée, entoure ces zones centrales et abrite des activités traditionnelles. Elle a fonction de protection. Une zone de transition, plus densément peuplée, complète le dispositif de la réserve et incite à des actions de développement durable[21]. Trente quatre communes du département de Vaucluse autour du Ventoux, soit le tiers de celles du département, bénéficient de cette désignation prestigieuse en reconnaissance de son patrimoine naturel exceptionnel, de ses paysages, de son histoire et de ses activités humaines respectueuses de la nature qui ont façonné ce terroir[a 84]. Toutes ces actions sont animées par le « Syndicat mixte d'Aménagement et d'équipement du mont Ventoux »[a 85].

Dans le cadre de la mise en place d'un réseau écologique européen[a 85], des mesures de protection existent également dans le cadre d'un périmètreNatura 2000 sur une superficie de3 140 hectares[21]. Le but est de conserver ou de préserver espèces et habitats menacés ou remarquables[a 85]. Sur cette aire comprise entre 700 et 1 900 mètres d'altitude, deux sites ont été retenus dans le massif : les gorges de la Nesque (1 200 hectares) et le sommet du Ventoux (3 128 hectares)[a 85]. Des données très précises décrivent le milieu : 25 % de roches et éboulis, 18 % de landes et broussailles, 15 % derésineux, 15 % de forêts mixtes, 10 % de pelouses sèches, 10 % de pelouses alpines, 5 % de caducifoliées et 2 % d'espècessempervirentes non résineuses[78]. Ces deux zones font partie de latrame verte nationale, décidée par leGrenelle Environnement en 2007.

Deux espèces endémiques à cette région ont été trouvées au mont Ventoux :Lithobius delfossei, uniquement connue enIsère, dans lesHautes-Alpes et enVaucluse, etLithobius subtilis geoffroyi dans lesAlpes-de-Haute-Provence et en Vaucluse[21].

Les lamas du Ventoux

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Sur la commune duBarroux, depuis 1984, une « ferme expérimentale d’élevage delamas »[79] est installée par Pierre-André Scherrer sur sa propriété de33 hectares. Confronté aux risques d’incendie de ses garrigues, il s’était procuré auprès duMuséum national d'histoire naturelle deParis cinq de cescamélidésandins pour leur faire débroussailler les sous-bois.

Cette expérience, soutenue par la municipalité et l’Office national des forêts, retient dès 1988-1989, l’attention duConseil général de Vaucluse, duConseil régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur, duministère de l'environnement et de laCEE. En, un protocole est signé avec le Centre d'études et de réalisations pastorales Alpes-Méditerranée (CERPAM). Désormais le lama est considéré comme un outil de débroussaillement, au même titre qu’un engin mécanique dont il faut financer les journées de travail.

Fort de cette expérience sur le piémont du Ventoux, à présent des lamas interviennent sur les garrigues entourant laraffinerieShell àBerre, dans lesBouches-du-Rhône, dans l'île du Levant pour le compte de laMarine nationale, pour l’Armée de l'air, afin d’entretenir le couloir de sécurité autour de labase aérienne d'Orange, etc. La ferme expérimentale, inscrite depuis 1996 au « Registre national des fermes pédagogiques », a reçu en 1999 le trophée du « tourisme industriel et technique » décerné parEDF. Depuis, c'est Marie, l’épouse de Pierre-André Scherrer, qui a pris la direction de l’exploitation.

Représentations du mont Ventoux

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Littérature

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Pétrarque, à l'âge de32 ans, écritL'ascension du mont Ventoux. Cette narration rédigée immédiatement après celle-ci et adressée à son confesseur et ami, Dionigi da Borgo san Selpolcro, professeur dethéologie à laSorbonne, constitue l'une des plus célèbres lettres de la tradition occidentale[a 86]. Habitant àAvignon et fasciné par cette montagne, il décide, après une déception amoureuse, de la gravir. Le récit, pauvre mais très précis sur cette ascension par ses détails topographiques[a 86], est une allégorie à Dieu, emplie de transcendance physique et de contemplation[80]. En fait, la lettre qui nous est parvenue a été retravaillée, jusqu'à devenir « la recomposition littéraire d’une expérience personnelle »[81].

Le, en pleine épidémie depeste,Thomas Platter en compagnie de son ami bâlois Lucas Justus et de Maître Adolphe, un médecin du Comtat Venaissin, partent à2 heures du matin deBédoin et arrivent à midi au sommet[a 86]. Les trois hommes sont contraints de s'abriter dans la chapelle Sainte-Croix en partie occupée par une congère[a 55] et Thomas peut décrire pour la première fois laflore du Ventoux[N 23].

En 1634,Nicolas-Claude Fabri de Peiresc est informé parG. Boule, le pasteur deVinsobres, de l'existence de la grotte du Vent qui se situe à 1 450 mètres d'altitude[a 55]. Dans le cadre de son étude sur la source des vents, il décrit la grotte nord du Ventoux[82] ou celle de la Baume de l'Or, une galerie de mine, située à 1 200 mètres[a 55]. Il fait l'ascension du mont en compagnie de son ami l'astronome et mathématicienAthanase Kircher qui vivait alors àAvignon depuis deux ans[83].

Joseph Roumanille décrit sous forme de lettres pour sa sœur Toinette une ascension qu'il a effectuée en 1852 lors d'un pèlerinage[84].Frédéric Mistral relate en 1906 son ascension du mont Ventoux dansMes origines, mémoires et récits (Moun espelido, Memòri e Raconte)[49].Alphonse Daudet imagine son château de Trinquelage au sommet du mont Ventoux, dansLes Trois Messes basses (1875).Jean Giono cite le Ventoux dans son œuvreProvence (écrite entre 1936 et 1965). Quant àJean-Henri Fabre, qui a effectué25 ascensions[84] et décrit scientifiquement lieux et plantes[48], il n'a pas manqué de célébrerLou Ventour dans un poème dont voici les premières strophes :

L'ivèr fini, quand lou vanèu
Is alo loungarudo passo,
Eilamoundaut, sus l'esquinasso
Dóu Ventour se foundon li nèu ;
A l'alen dóu marin, la reialo flassado
D'eici, d'eila, se rout e pendoulo estrassado[85]

En 2007, le poèteMichaël La Chance remporte le Prix de la bande de Moebius avecLe venturier au sommet, une reconstitution poétique du voyage de Pétrarque[86].

En 1962,René Barjavel publie le romanColomb de la lune. Le mont Ventoux, transformé en base spatiale par des scientifiques français afin d'envoyer sur la Lune un homme du nom de Colomb, est le principal lieu de l'action.

Peintures et gravures

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Premières représentations

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Depuis leXVe siècle, le mont Ventoux a fait l'objet de nombreuses peintures et gravures, soit comme sujet principal, soit en arrière-plan de paysage. Sa plus ancienne représentation estLe couronnement de la Vierge, œuvre réalisée de 1453 à 1454 parEnguerrand Quarton et actuellement conservée aumusée Pierre-de-Luxembourg deVilleneuve-lès-Avignon[87]. LaPietà de Villeneuve-lès-Avignon, peinte vers 1455, est attribuée au même artiste. Le tableau est actuellement exposé aumusée du Louvre[a 87]. Un autre peintre, dont le nom s'est perdu, représente en 1480 le mont Ventoux dans leRetable des Pérussis[87]. Cette œuvre fait partie des collections duMetropolitan Museum of Art deNew York[a 88].

  • Le couronnement de la Vierge d'Enguerrand Quarton. Le mont Ventoux est figuré sur la partie basse du tableau.
    Le couronnement de la Vierge d'Enguerrand Quarton. Le mont Ventoux est figuré sur la partie basse du tableau.
  • La Pieta de Villeneuve-lès-Avignon d'Enguerrand Quarton. Le mont Ventoux est figuré derrière et à droite du cardinal.
    La Pieta de Villeneuve-lès-Avignon d'Enguerrand Quarton. Le mont Ventoux est figuré derrière et à droite du cardinal.

Cartes anciennes

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Entre leXVIe siècle et le milieu duXVIIIe siècle, on assiste à une floraison de cartes. La première est une figuration duComtat Venaissin intituléeVenuxini comitatus nova descr[iptio] et réalisée en 1574 par Stefano Ghebellini, dont un exemplaire est archivé à laBibliothèque nationale. Le Ventoux y apparaît fort symbolisé par une suite de petites collines. Suit une peinture murale réalisée en 1583 parIgnazio Danti pour la « galerie des cartes géographiques » duVatican, là aussi le massif est représenté mais toujours sous forme de collines successives seule une élévation suggère son sommet. Il faut attendre Jacques de Chièze et 1627 pour avoir une carte un peu plus conforme. Celle-ci, gravée àAmsterdam, montre le Ventoux en élévation et sommé par la chapelle Sainte-Croix. Les deux dernières cartes majeures représentant le massif sont d'une toute autre facture. D'abord celle due au talent duR.P. Bonfa, professeur de mathématiques au collèges des jésuites d'Avignon, et gravée en 1696 à la demande des États du Comtat[88]. Le Ventoux y est représenté, en vue cavalière, massif et imposant[a 89]. Puis est réalisée, à la demande deLouis XV, la célèbre série des « Cartes Cassini ». Celle représentant le Ventoux est éditée en 1744 parCésar-François Cassini[a 90].

  • Le Ventoux réduit à une succession de collines sur la première carte du Comtat Venaissin (vers 1580).
    Le Ventoux réduit à une succession de collines sur la première carte du Comtat Venaissin (vers 1580).
  • Le Ventoux représenté dans la Galerie des cartes géographiques du Vatican.
    Le Ventoux représenté dans la Galerie des cartes géographiques du Vatican.
  • Carte gravée et peinte à Amsterdam montrant le Ventoux sommé de la chapelle Sainte-Croix (1627).
    Carte gravée et peinte à Amsterdam montrant le Ventoux sommé de la chapelle Sainte-Croix (1627).

Peintres duXVIIIe au XXe siècle

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Mont Ventoux vu de Carpentras, gravure deG. A. Hackert, d'après la peinture deJ. P. Hackert, musée de Vendôme.

C'est à partir de la dernière moitié duXVIIIe siècle, que des peintres vont à nouveau être attirés par « cette majestueuse montagne baignée par la lumière »[a 91]. Le premier à deviner cette potentialité estClaude Joseph Vernet (1714-1789), qui peint en 1774Les environs d'une foire où le Ventoux figure[a 91]. Mais c'est un peintre allemand,Jacob Philipp Hackert, qui en 1778 va véritablement innover en prenant pour la première fois le massif comme seul thème dans son tableauVue du mont Ventoux depuis les environs de Carpentras[a 91]. C'est ensuite au tour deJean-Joseph-Xavier Bidauld (1758-1846) de reprendre le flambeau vers 1808 en peignantVue de l'aqueduc et du mont Ventoux[a 91].

Lapériode romantique est là.Jean-Joseph Bonaventure Laurens (1801-1890) durant toute sa carrière va réaliser plusieurs centaines de dessins et d'aquarelles[a 92] et son frèreJules Laurens (1825-1901), jusqu'alors peintre orientaliste, le rejoint en 1880 et accumule huiles et croquis. Leur œuvre est exposée au musée Duplessis de Carpentras[a 92].Louis des Isnards (1805-1888) est moins prolifique mais sa toileLe Ventoux au lever du soleil fait partie des collections dumusée Calvet[a 92].

À leur suite, de nombreux peintres vont prendre le Ventoux et ses alentours, ses villages ou encore ses habitants comme modèles[89]. Le premier d'entre eux estPierre Grivolas (1823-1906), professeur à l'École des Beaux-Arts d'Avignon, et fondateur d'une véritable école, qui va peindre la montagne sous ses différentes faces[90]. Lui et son frèreAntoine Grivolas (1843-1902), lequel s'était d'abord passionné pour les fleurs sur laCôte d'Azur, sont considérés comme les peintres majeurs du Ventoux[90].

D'autres commePaul Vayson (1842-1911)[89],Joseph Eysséric (1860-1932)[90],Marius Jouve (1865-1909)[89] ouEugène Martel (1869-1947)[90] les suivent dans cette voie. Pour mieux appréhender la montagne, certains s'installent au pied du massif commeRené Seyssaud (1867-1952) qui, dès 1899, vit àVilles-sur-Auzon et va faire du Ventoux son thème récurrent jusqu'en 1930[90]. C'est aussi le cas d'Auguste Roure (1878-1936), dit le « peintre des garrigues », qui, à partir deMalaucène, va réaliser de nombreuses toiles[90], ainsi queJean-Pierre Gras (1879-1964), fils deFélix Gras[90], et d'Alfred Bergier (1881-1971)[89] dont les œuvres sont essentiellement consacrées à cette montagne.

Se trouvent aussi éblouis par la découverte du massif,Pierre de Champeville (1885-1950), professeur de dessin nommé à Carpentras, qui a laissé de nombreuses aquarelles réalisées au cours de ses excursions,Paul Surtel (1893-1985), qui suit son épouse elle aussi nommée à Carpentras en 1951 et découvre la majesté du Ventoux[90],Gilbert Blanc (1906-1993), qui installe son atelier à Bédoin et peint la montagne en tous temps et en toutes saisons[90] et enfinPierre Ambrogiani (1907-1985), qui quitteMarseille, en 1955, et s'installe àAurel pour être au cœur de son nouveau thème pictural[90].

Photographie

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Deux photographes ont consacré une partie de leur vie à prendre des milliers de clichés du Ventoux. Tout d'abordCharles Bartésago (1878-1973), dont le fonds de 4 800 photos a été acquis par lemusée Calvet et déposé aux Archives de la ville d'Avignon[a 93], etFirmin Meyer (1899-1976), qui suivitPierre de Champeville dans ses expéditions et prit des milliers de photos en noir et blanc. Il est considéré comme le plus grand photographe du Ventoux auXXe siècle[a 94].

Outre ces deux photographes, bien d'autres professionnels de la photographie l'ont utilisé comme modèle. Parmi les plus récents figurent Alain Christof ou encore Stepffen Lipp.

Cinéma et documentaires télévisés

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Le mont Ventoux a servi de décor à un certain nombre de longs métrages, documentaires et productions originales :

  • Bagarres,Henri Calef, 1948, d'après le roman deJean Proal ;
  • La Mémoire du feu,André Ughetto, 1976 ;
  • Le Mont Ventoux,Jean Fléchet, 1978 ;
  • Le Vélo de Ghislain Lambert,Philippe Harel, 2000 ;
  • Des Lamas en Ventoux[91], Philippe d'Hennezel, 1991, prix de la recherche au festival Vert de Meaux ;
  • Un peu de Bedoin[92], de Waldeck Weisz, film-documentaire de30 minutes réalisé en 2001 ;
  • Paysvisages du Ventoux[93], de Waldeck Weisz, film-documentaire de32 minutes réalisé en 2004 ;
  • L'Ascension du Mont Ventoux[94], de Guy Seligmann et Marcel Rodriguez, film-documentaire de42 minutes réalisé en 2005 ;
  • Lo Gigant, Éric Eratostene, documentaire de26 minutes, 2001, AMDA production ;
  • Ventoux, Nicole Van Kilsdonk (Pays-Bas), long-métrage, 2014 ;
  • Speed with Guy Martin (Grande-Bretagne), reportage, 2014 ;
  • Meurtres au Mont Ventoux, Thierry Peythieu avec Ingrid Chauvin, téléfilm pour France 3, 2014 ;
  • Dead Man Cycling, Wildcat Documentaries pour la BBC (Grande-Bretagne), documentaire, 2015[95].

Autre média

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Il existe[Quand ?], sous le nom de « ventoux-tv.com », un projet de télévision locale diffusée surinternet sans abonnement[96].

Notes et références

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Notes

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  1. À Vintur, lesCadienses se sont acquittés de leurs vœux, de bon gré et à juste titre, CIL, XII, 134 et add.p. 185.
  2. À Vintur, Marcus Vibius s'est acquitté de son vœu, de bon gré et à juste titre, CIL, XII, 1104, et ILN, IV, Apt, 17.
  3. À Vintur, ILN, IV, Apt, 143.
  4. L'adjectif aurait été le deuxième terme comme dans l'anthroponymeceltiquePenn-uindos « tête blanche ».
  5. Quand le Ventoux a son chapeau, s'il ne pleut pas maintenant, il pleuvra bientôt.
  6. Quand le Ventoux a son chapeau, c'est de la pluie ou de la neige.
  7. Quand le Ventoux a son chapeau, et Saint-Amand, son manteau, c'est de la pluie pour bientôt. La colline de Saint-Amand, est l'un des sommets des Dentelles de Montmirail.
  8. Quand le Ventoux a son chapeau, Arfuyen, son manteau, il pleuvra bientôt. Arfuyen est une crête à l'ouest de Malaucène.
  9. Quand le Ventoux a son chapeau, et la Durance, son manteau, il pleuvra bientôt.
  10. Quand le Ventoux a son chapeau, et le Rhône, son manteau, il pleuvra bientôt.
  11. Quand il y a le casque sur le Ventoux, s'il part d'en bas, il y aura le mistral, s'il part d'en haut, il y aura la pluie.
  12. Quand il y a la bugadière, s'il ne pleut pas aujourd'hui, il pleuvra bientôt. La bugadière (du provençal bugada = lessive) est un nuage horizontal qui stationne autour du massif à une altitude de 1 000 mètres.
  13. Ce n'est pas l'opinion de Pierre Dubrunquez, préfacier deL'ascension du Mont Ventoux (Éd. Séquences, Rezé, 1990) qui n'émet, quant à lui, aucun doute sur la véracité de cette date du 26 avril 1336. Il explique : « Deux dates sont ici décisives qui concernent l'épisode de la montée du Ventoux. La rencontre en 1333 à Avignon de Dionigi Roberti da Borgo San Sepolcro, le père augustin qui devait l'initier à la lecture de l'évêque d'Hippone. Les deux années de retraite ascétique aussi qu'en 1337-1338, il vécut auprès de son jeune frère Gherardo ».
  14. Pierre Valétariis, constructeur de la chapelle sommitale du Ventoux, resta sur le siège épiscopal de Carpentras de1482 à1514.
  15. C'est ce même César de Vervins qui fait édifier, près du sommet, laHalte du Jas, dite de Gerbaud ou du Compagnon, qui est placée sous la garde d'un ermite. Cette bergerie se situe toujours à 1 500 mètres du sommet, dans laCombe Fiole. Cf. Georges Brun,Le mont Ventoux, recueil de textes anciens et modernes, Le Nombre d'Or, Carpentras, 1977.
  16. Baudichon Falcon eut l'heureuse idée de justifier sur une note tous les frais de l'expédition. Celle-ci a été retrouvée et publiée par le docteur P. Pansier.
  17. Bernoulli donne 1 017 toises pour le mont Olympe.
  18. Marie Françoise Amélie de Bimard, héritière par sa mère Marie Françoise Amélie Pape de Saint-Auban, du marquisat de Montbrun, avait épousé Jean-Baptiste Joseph David de Sade, seigneur d'Eyguières.
  19. Les pluies doivent être abondantes entre l'Assomption () et la Nativité de Notre-Dame ().
  20. Cette voiture n'était pas automobile mais unepatache.
  21. La ville de Carpentras a honoré Pierre de Champeville (1885-1950) en donnant son nom à l'un de ses squares, la plaque commémorative célèbre en lui « l'apôtre du Ventoux ».
  22. Les articles de Pierre de Champeville ont été archivés à la Bibliothèque Inguimbertine de Carpentras par le conservateur Robert Caillet, coauteur avec Champeville deCarpentras et le Mont-Ventoux, imp. Batailler, Carpentras, 1934. Il s'agit deNos sports d'hiver au Mont-Ventoux, les Tablettes d'Avignon, 2 mars 1930,Neiges comtadines, sur la face nord du Ventoux, les Tablettes d'Avignon, 20 avril 1930,Les sports d'hiver au Mont-Ventoux, La Montagne, revue du Club Alpin Français, janvier-février 1931,Sports d'hiver au Mont-Ventoux, le Grand Silence Blanc, les Tablettes d'Avignon,1er mars 1931 etAutour du Mont-Ventoux, Revue du Touring-Club de France, avril 1931.
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Références

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Annexes

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Articles connexes

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Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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  • Bernard Mondon,Voyages au mont Ventoux, florilège littéraire, Éditions Alain Barthélémy,(ISBN 2879231698)
  • Jacques Galas,Ventoux, le mythe au quotidien, Éditions Alain Barthélémy,(ISBN 2879232317)
  • Guy Barruol, Nerte Dautier, Bernard Mondon (coord.),Le mont Ventoux. Encyclopédie d'une montagne provençale, Alpes de Lumières,(ISBN 978-2-906162-92-1)Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Biotope (coord.),Ventoux Géant de nature, Réserve de biosphère-Parthénope éditions,

Ouvrages principalement photographiques :

  • Steffen Lipp (introduction de Jean-Paul Clebert),Mont Ventoux, edisud,(ISBN 2-85 744-417-6)
  • Steffen Lipp, texte de Bernard Mondon,Le Mont Ventoux, Lumière du sud, équinoxe,(ISBN 2 84135 133-5)

Liens externes

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