Lemont Sinaï (arabe :جبل موسى,copte : ⲧⲟⲟⲩ ⲥⲓⲛⲁToou Sina, hébreu : הר סיני,araméen : ܛܘܪܐ ܕܣܝܢܝṭūrāʾ Dsyny,égyptien ancien :dw n Mfkt) oudjebel Moussa (« montagne de Moïse ») est une montagne d'Égypte située dans le sud duSinaï et culminant à 2 285 mètres d'altitude.
Le mont est surtout célèbre dans le récitbiblique pour avoir été le lieu oùMoïse rencontra Dieu pour la première fois aubuisson ardent (Ex 3,1-4,17), où il reçut lesDix Commandements (ou Dix Paroles, Ex 20,1-17) ainsi que de nombreuses autres lois pour le peuple hébreu (Exode 19,1-31,18). Plusieurs autres localisations de cet épisode ont été proposées (voirHar Karkom etSinaï (Bible)).
Enégyptien ancien, le mont Sinaï était appelédw n Mfkt[1],[2] (« mont de Mafkat », littéralement « mont du Sinaï » ou « mont de la turquoise »).
Le mont Sinaï est appeléجبل موسى,djebel Musa : « montagne de Moïse » enarabe, ⲧⲟⲟⲩ ⲥⲓⲛⲁToou Sina encopte,הר סיני,har Sinai enhébreu, ܛܘܪܐ ܕܣܝܢܝṭūrāʾ Dsyny enaraméen.
Il est également connu sous le nom demont Horeb,mont Musa, ouGabal Musa enégyptien.
Le mont Sinaï est situé au Nord-Est de l'Égypte, dans legouvernorat duSinaï Sud, au niveau de la pointe sud de la presqu’île duSinaï, à 50 kilomètres des côtes de lamer Rouge et d'El-Tor, au sud-ouest, ainsi qu'à 75 kilomètres deCharm el-Cheikh, au sud-sud-est, et 160 kilomètres environ à vol d'oiseau duCaire. Le sommet s'élève à 2 285 mètres d'altitude, à quatre kilomètres au nord-nord-est dumont Sainte-Catherine (2 642 m),point culminant du massif et du pays.
Deux chemins principaux mènent au sommet. Le plus long et le moins escarpé s’appelleSiket El Bashait ; il faut environ deux heures et demie à pied pour gravir la montagne et il est accessible aux chameaux. L’autre itinéraire, appeléSiket Sayidna Musa, passe dans le ravin derrière le monastère et est surnommé la route aux 3 750 « pas de la pénitence »[3].
Le mont Sinaï est un lieu saint qui prend une place importante dans les religions monothéistes méditerranéennes.
Moïse brisant les Tables de la Loi, sur le mont Sinaï parRembrandt (1659).
C’est là que dans la religionhébraïque,Moïse, après avoir libéré le peuplehébreu d’Égypte et avoir traversé la mer Rouge qui se referma ensuite sur l’armée égyptienne, reçut deYahweh leDécalogue (Les Dix Commandements) également appeléles Tables de la Loi. Lorsque Moïse redescendit du mont Sinaï, il vit les Hébreux, sous la conduite de son frère Aaron, adorer un veau d’or ; pris de colère, il brisa les Tables de la Loi contre un rocher et retourna au sommet du mont Sinaï pour regraver les tables, afin de conclure le pacte d’alliance entre le peuple israélite et Dieu[4]. Cet épisode de l’Ancien Testament s’accompagne d’images symboliques fortes visant à montrer la toute-puissance du Créateur telles que le tonnerre et les éclairs, les flammes et une épaisse fumée recouvrant la montagne.
La Bible cite également cet épisode de l’exode du peuple hébreu vers Canaan, en faisant référence aumont Horeb qui serait selon l’avis d’une partie des experts enthéologie une autre appellation du mont Sinaï[réf. nécessaire].
Le Coran y fait également référence dans la sourate 52At-Tûr (le mont Sinai), par le premier verset de la sourate (« Par le mont Sinaï ! »)[5] Une petite mosquée est construite au sommet du mont Sinaï.
Les Israélites considéraient déjà le Sinaï comme une terre sainte[6]. Des peupladessémitiques présentes bien avant les Hébreux et avant les Égyptiens vénéraient déjà les divinités présentes dans ces montagnes. Dans lalittérature rabbinique classique, le mont Sinaï est devenu synonyme de sainteté ; en effet il est dit que :« Lorsque leMessie des Juifs viendra, Dieu joindra les monts Sinaï, Tabor et Carmel ensemble et rebâtira letemple de Jérusalem »[7].
Dans un registre spirituel, la montagne est à plusieurs reprises citée par les théologiens sous l’appellation « Sinaï mystique », comme étant un rite d’initiation, consacrant une spiritualité ascendante[Quoi ?] devant mener à la découverte d’un « moi supérieur » situé en son sommet qui devient alors la symbolique du but à atteindre. Il demeure au cœur de nombreuses pratiques initiatiques d’inspiration chrétienne, chiite et soufie[8].