À son sommet a été construit un observatoire météorologique et malgré les conditionsclimatiques rigoureuses, la montagne est une destination extrêmement populaire en particulier pour les Japonais, qu'ils soientshintoïstes oubouddhistes, en raison de sa forme caractéristique et du symbolisme religieux traditionnel dont il est porteur. Il a ainsi été le sujet principal ou le cadre de nombreuses œuvres artistiques, notamment picturales au cours des siècles. Pourtant, cette fréquentation fragilise l'environnement. Aussi, le, il est inscrit aupatrimoine mondial de l'UNESCO sous le titre « Fujisan, lieu sacré et source d'inspiration artistique ».
Du fait de l'existence de différentes méthodes de transcription dujaponais, le mont Fuji possède différents noms, dont certains sont erronés. Ainsi, en japonais contemporain, « mont Fuji » se ditFujisan mais, en raison d'une erreur de lecture dukanji 山, il arrive que les Occidentaux l'appellent « Fujiyama »[note 3]. Parler de « mont Fujiyama » est une faute par pléonasme,yama signifiant déjà « montagne ». Il est faux de dire quesan serait ici le suffixe さん, visant à personnifier le mont Fuji ;san signifie bien ici « montagne, mont ». Parmi la bonne trentaine d'autres noms japonais pour le mont Fuji[3], devenus obsolètes ou poétiques, figurent Fuji-no-Takane(ふじの高嶺?,litt.le haut pic du Fuji), Fuyō-hō(芙蓉峰?,litt.le pic du Lotus) et Fugaku(富岳ou 富嶽?,litt.montagne Fuji), Fuji-no-Yama(ふじのやま?,litt.la montagne de Fuji) et Fujiyama (ふじやま), tous les cinq donnés par le dictionnaire de japonais contemporain 大辞泉.
Les kanji pour le mont Fuji,富 et士, signifient respectivement « richesse » ou « abondance » et « un homme avec un certain statut » mais ces caractères sont probablement unateji, c'est-à-dire qu'ils ont probablement été sélectionnés en raison de la similitude de leur prononciation avec les syllabes du nom mais sans pour autant posséder un sens particulier. Dans les méthodes deromanisationNippon-shiki etKunrei, le nom est transcritHuzi. Lors de l'exposition universelle deSan Francisco en 1939, une photographie géante était ainsi titrée « Mont Huzi ». Néanmoins, la transcriptionFuji, selon laméthode Hepburn, reste la plus courante dans le monde.
L'origine du nom Fuji reste incertaine. Uneétymologie populaire récente affirme qu'il provient de不二 (négation + chiffre 2), signifiant « sans égal ». Une autre affirme qu'il provient de不尽 (négation + « échappement »), signifiant « sans fin ». Un enseignant classique japonais de lapériode Edo, Hirata Atsutane, explique quant à lui que le nom est dérivé d'un mot ayant pour sens « une montagne s'élevant avec la forme de l'épi d'un plant de riz ». Un missionnaire britannique, John Batchelor (1854-1944) émet l'hypothèse que le nom provient du motaïnou pour « feu » (fuchi) de la déesseKamui Fuchi mais il est contredit par le linguiste japonaisKyōsuke Kindaichi (1882-1971) sur la base des développements phonétiques. Aussi,huchi signifie « vieille femme » etape « feu »,ape huci kamuy étant la déesse du feu. Des recherches sur la distribution des noms de localités incluantfuji suggèrent que l'origine du nom estyamato plutôt qu'aïnou. Enfin, un toponymiste japonais, Kanji Kagami, explique que le nom a la même racine que « glycine » (fuji) et « arc-en-ciel » (variante deniji) et provient de ses « longues pentes bien formées »[4],[5],[6]. Un texte duTaketori monogatari dit que le nom vient d'« immortel »不死 (fushi?) et de l'image d'abondants富 (fu?) soldats士 (shi?)[7] grimpant les versants de la montagne[8].
Le mont Fuji est situé dans le centre duJapon et de l'île principale deHonshū, encadré par lesmonts Akaishi desAlpes japonaises à l'ouest, lesmonts Okuchichibu au nord et l'océan Pacifique au sud et à l'est. Administrativement, il est situé à cheval sur lespréfectures deShizuoka au sud et deYamanashi au nord. S'élevant à 3 776 mètres d'altitude au pic appelé Shin-Fuji[3], il constitue ainsi le point culminant du Japon[10], visible les jours de beau temps deTokyo situé à moins de 100 kilomètres à l'est-nord-est.
Image de synthèse du mont Fuji et de la baie de Tokyo.
Animation représentant le Fuji en trois dimensions.
La topographie du mont Fuji est dictée par levolcanisme dont il est né : de la forme d'un cône quasi-symétrique de trente kilomètres à sa base, ses pentes prononcées et régulières s'élèvent jusqu'à 3 776 mètres d'altitude[10], conférant un volume de 870 km3 à cestratovolcan[11]. Il est couronné par uncratère de 500[12] à 700 mètres[11],[13] de diamètre pour une profondeur comprise entre 100[11] et 250 mètres[12]. La seule véritable irrégularité de ses pentes est constituée par le cratère Hōei-zan situé approximativement à 2 300 mètres d'altitude[3].
Les scientifiques ont identifié quatre phases d'activité volcanique distinctes dans la formation du mont Fuji. La première phase, appeléeSen-komitake, est composée d'un cœur d'andésite récemment découvert en profondeur sous la montagne. La deuxième,Komitake-Fuji, consiste en une couche debasalte probablement formée voici plusieurs centaines de milliers d'années. Il y a 100 000 ans environ, le « Vieux Fuji » se serait formé par-dessus leKomitake-Fuji. Enfin, le « Nouveau Fuji » se serait formé en lieu et place du sommet du « Vieux Fuji », il y a 10 000 ans environ[15],[16].
Le mont Fuji est actuellement classé actif avec un faible risque éruptif. La dernière éruption enregistrée a commencé le et s'est terminée autour du, durant l'époque d'Edo. Elle est parfois appelée « grande éruptionHōei ». Pendant cet évènement, un nouveaucratère volcanique, ainsi qu'un second pic, appeléHōei-zan, s'est formé à mi-pente[3], sur le versant sud-est de la montagne[10]. Les scientifiques prédisent une activité volcanique mineure dans les prochaines années.
Du fait de l'altitude élevée du sommet du mont Fuji, plusieursclimats s'étagent le long de ses pentes. Une grande partie de la montagne se trouve au-delà de l'étage alpin où règne unclimat montagnard très froid etventeux en raison de l'altitude ce qui y limite le maintien de lavégétation qui n'a toujours pas réussi à se régénérer complètement depuis la dernière éruption survenue il y a trois siècles. Ce climat rigoureux ne permet pas la fonte prononcée de laneige tombée au cours de l'hiver et qui se maintient jusqu'au mois de mai, desnévés subsistant parfois toute l'année. Le bas des pentes est en revanche couvert deforêts et les pieds de la montagne, jouissant d'un climat plustempéré, sontcultivés.
À la suite de la phase du « Vieux Fuji », une période de 4 000 ans d'inactivité s'est déroulée, pour prendre fin il y a 5 000 ans avec la phase actuelle du « Nouveau Fuji ». Les éruptions du mont Fuji présentent descoulées de lave, des émissions demagma, descories et decendre volcanique, des effondrements et des éruptions latérales, d'où le qualificatif de « grand magasin des éruptions ». Lescendres du Nouveau Fuji sont souvent noires et ses éruptions sont récentes en termes de couches géologiques. Des informations précieuses sont consignées dans les documents historiques japonais duVIIIe siècle. Ils présentent une série d'éruptions représentatives[16].
Quatre éruptions explosives se sont déroulées à l'époque Jōmon, il y a environ 3 000 ans, connues sous les nomsSengoku (Sg),Ōsawa (Os),Ōmuro (Om) etSunazawa (Zn). Comme le vent souffle généralement de l'ouest dans la région du mont Fuji, la plupart deséjectas sont tombés à l'est mais, dans le cas deŌsawa, les scories et cendres ont été portées par un vent d'est jusqu'aux environs deHamamatsu.
Il y a 2 300 ans environ, le versant oriental du volcan s'est effondré et descoulées de boue ont dévalé vers la région deGotenba jusqu'à la plaine d'Ashigara à l'est et la baie de Suruga à travers la ville deMishima au sud. Cet incident est appelé aujourd'huicoulée de lave de Gotenba(御殿場泥流,Gotemba deiryū?).
En864 (sixième année de l'ère Jōgan), une éruption se déroule sur le versant Nord-Est du mont Fuji produisant une grande quantité delave. De la lave comble le vaste lac Senoumi(せの海?), le divisant en deux et formant les actuelslac Sai(西湖?) etlac Shōji(精進湖?). Cet évènement est connu sous le nom d'Aokigahara lava(青木ヶ原溶岩?) et le lieu est actuellement couvert par la dense forêt d'Aokigahara.
« Jōgan 6, le cinquième mois : le mont Fuji est en éruption depuis 10 jours et il éjecte du sommet une immense quantité de mâchefer et de cendres qui retombent sur terre jusqu'à l'océan à la baie d'Edo. Beaucoup de gens périssent et un grand nombre d'habitations sont détruites. L'éruption volcanique a commencé sur le flanc duFuji-San, à proximité du mont Asama, jetant des cendres jusqu'à la province Kai. »
Carte de l'épaisseur descendres etscories projeté par l'éruption de 1707 dans la région deTokyo.
La dernière éruption du mont Fuji, survenue en 1707 (quatrième année de l'ère Hōei), est connue sous le nom de « grande éruption de Hōei ». Ayant débuté 49 jours après letremblement de terre de Hōei, qui figure parmi les plus puissants jamais enregistrés auJapon, elle s'est déroulée sur le versant Sud-Ouest du mont Fuji et a formé trois nouvelles cheminées volcaniques, nommées « première », « deuxième » et « troisième cheminée ».
« Hōei 4, le vingt-deuxième jour du dixième mois : une éruption du mont Fuji. Le mâchefer et les cendres tombent comme de la pluie à Izu, Kai, Sagami et Musashi. »
Bien qu'elle n'ait pas engendré decoulée de lave, cette éruption est remarquable par la propagation descendres volcaniques et desscories émises jusqu'à une région aussi éloignée qu'Edo (ancien nom deTokyo) située à cent kilomètres au nord-est. Le volume d'éjectas a été estimé à 800 000 000 m3, soit unindice d'explosivité volcanique qui pourrait être estimé à 4. L'année suivante, les débris volcaniques accumulés dans les champs près du cours de la rivière Sakawa, située à l'est de la montagne, sont mobilisés par les pluies, comblent le lit du cours d'eau et forment çà et là desbarrages temporaires. L'averse des 7 et provoque une avalanche de cendre et de boue qui détruit les barrages, provoquant alors uneinondation dans la plaine Ashigara[23].
Seize éruptions ont été enregistrées depuis781. La plupart se sont déroulées durant l'époque Heian avec douze éruptions entre800 et 1083. Parfois, les périodes d'inactivité peuvent durer des centaines d'années comme entre 1083 et 1511[24]. Actuellement, aucune éruption n'a eu lieu depuis l'éruption Hōei, il y a plus de 300 ans.
La prévention des risques éruptifs est assurée par le Comité de coordination pour la prévention des éruptions volcaniques dépendant de l'Agence météorologique japonaise en ce qui concerne la prévision et le suivi sismique des évènements, lecabinet duPremier ministre en ce qui concerne la mise en place d'un plan d'évacuation et le Ministère du territoire, des infrastructures et du transport pour la protection contre les risques de glissement de terrain.
Ainsi, entre et, le nombre de secousses telluriques sous le volcan est passé d'une ou deux par mois à 35 en septembre, 133 en octobre, 222 en novembre, 144 en décembre puis 36 en, faisant craindre le pire, avant que tout ne rentre dans l'ordre. Ces secousses étaient pour la plupart du typebasse fréquence et se situaient à quinze kilomètres de profondeur, au nord-est du sommet[25].
Le shintoïsme, tout comme le bouddhisme, impose des interdits en rapport avec tout ce qui touche au sang. Les femmes, par exemple, du fait de lamenstruation, sontconsidérées comme impures. En conséquence, elles sont exclues des lieux saints des deux religions, en particulier des montagnes comme le mont Fuji[28]. Le statut de ce dernier dans la culture japonaise incite cependant des femmes à braver cet interdit ; en 1832, Takayama Tatsu, une jeune femme membre d'une secte adoratrice du mont Fuji, se joint, vêtue d'une tenue d'homme, à un groupe de pèlerins et effectue, avec la bienveillance de son maître spirituel, la première ascension connue du volcan par une femme[29].
Mont Fuji depuis Omiya, vers 1890.
À la fin de l'ère Edo, les autorités religieuses, soucieuses d'attirer davantage de croyants aux temples et sanctuaires, commencent à envisager la levée de l'interdiction faite aux femmes d'escalader les montagnes sacrées afin de favoriser leur visite des lieux saints construits au pied des montagnes ou sur leurs pentes. Ainsi, dès la première année de l'ère Man'en (1860-1861), l'ascension du mont Fuji est permise aux femmes jusqu'à la huitième station, à l'altitude d'environ 3 200 mètres[30]. Ce mouvement d'ouverture s'accélère les années suivantes sous l'impulsion de personnalités étrangères ; en, lediplomate britanniqueHarry Smith Parkes gravit le mont Fuji en compagnie de son épouse, Fanny Parkes, qui devient la première femme non-japonaise à entrer dans le périmètre sacré du volcan[30]. La présence d'une femme, étrangère de surcroît, au sommet du mont Fuji n'ayant suscité ni opposition ni protestation dans le pays, des Japonaises prennent l'initiative de demander l'autorisation d'y accéder à leur tour[30]. Cinq ans plus tard, legouvernement de Meiji lève par ordonnance l'interdiction dans tout le pays. Depuis, le mont Fuji constitue une destination touristique populaire et nombreux sont les Japonais qui le gravissent au moins une fois dans leur vie.
L'ascension du mont Fuji est relativement aisée bien que pouvant se révéler éprouvante du fait de la grande distance horizontale à parcourir entre le lieu de départ pédestre et le sommet. Il arrive que sessentiers soient bondés, levolcan étant un lieu depèlerinage populaire, hormis en hiver lorsqu'il est alors recouvert deneige et deglace. La période la plus fréquentée pour gravir le mont Fuji dure du au en raison de l'ouverture estivale desrefuges et autres commodités touristiques ainsi que de la circulation des bus jusqu'à la cinquième station, la dernière accessible par la route et la plus proche du sommet[32]. Chaque année, le nombre de visiteurs gravissant le mont Fuji est d'environ 300 000 personnes[33], dont 70 % de Japonais.
Une des stations où les grimpeurs peuvent s'arrêter pour boire, manger ou se ravitailler en oxygène.
L'ascension peut prendre entre trois et huit heures et la descente entre deux et cinq heures. La randonnée est divisée en dix stations et la route se termine à la cinquième station, à environ 2 300 mètres d'altitude, dont les refuges ne sont pas souvent ouverts la nuit pour les randonneurs[32]. Quatre itinéraires majeurs partent vers le sommet depuis cette cinquième station :Kawaguchiko,Subashiri,Gotenba etFujinomiya (dans le sens des aiguilles d'une montre) avec quatre itinéraires secondaires depuis les pieds de la montagne :Shojiko,Yoshida,Suyama etMurayama. Les stations réparties le long des différents itinéraires se trouvent à des altitudes variées : la plus haute, la cinquième station localisée àFujinomiya, est suivie par celle deKawaguchiko, deSubashiri et enfin deGotenba. Même si elle n'est que la deuxième plus haute station parmi les cinq,Kawaguchiko est la plus fréquentée en raison de son vaste stationnement[32],[34].
Panneau indiquant le sommet.
Bien que la plupart des randonneurs ne montent pas par les itinéraires deSubashiri et deGotenba, beaucoup les empruntent lors de leur descente afin de profiter de leurs sentiers recouverts decendres volcaniques. Ainsi, il est possible de couvrir la distance séparant la septième de la cinquième station en seulement trente minutes. Il est également possible d'effectuer l'ascension avec unvélo tout terrain afin de profiter de la descente, même si l'exercice est particulièrement risqué en raison de la foule et de la difficulté à contrôler la vitesse[32].
Aurore depuis le sommet du mont Fuji.
Les quatre itinéraires depuis le pied de la montagne offrent l'accès à des sites historiques :Murayama est le plus ancien alors queYoshida présente de nombreuxsanctuaires anciens, des maisons dethé et des refuges tout au long du sentier d'où sont parfois visibles desours noirs d'Asie[32]. Chaque 26 août, une retraite aux flambeaux est organisée, passant par les templesshintô et se rendant jusqu'au sanctuaire de Yoshida. Ces itinéraires qui ont récemment gagné en popularité sont par conséquent restaurés.
Depuis juillet 2024, l'ascension du sentier Yoshida coûte 2 000 yens ; il est limité à 4 000 personnes par jour et interdit d'accès entre 16 heures et 2 heures du matin. Ces mesures ont été prises par lapréfecture de Yamanashi le 4 mars 2024 en raison dusur-tourisme du sentier Yoshida, qui voit affluer 60 % des personnes qui veulent gravir le sommet du mont Fuji. Les accès par les trois autres sentiers restent gratuits, et ils ne sont pas impactés par ces restrictions[35].
Au sommet, le sentier permet de gagner chacun des huit pics situés sur le rebord ducratère sommital et dont le plus élevé comporte le systèmeradar. Les grimpeurs ayant fait l'ascension de nuit, outre le fait d'avoir évité l'éprouvante randonnée sous le soleil, ont le privilège d'assister au lever du soleil depuis le sommet, évènement particulièrement apprécié des Japonais, spécialement dans la nuit du au et cela malgré les conditions climatiques difficiles. Il est possible ensuite d'observer lepanorama durant la descente[34].
Mont Fuji et parapente vus de Gotenba, sur le versant méridional.
Lesparapentistes décollent du voisinage du parking de Gotenba, entre Subashiri et le pic Hōei-zan, sur le versant sud de la montagne, ou parfois d'autres endroits selon la direction du vent. Plusieurs écoles de parapente utilisent les vastes pentes mi-sablonneuses mi-herbeuses du volcan comme terrain d'entraînement.
En 1913, une premièrecourse de montagne est organisée depuis lagare de Gotemba jusqu'au sommet du volcan. La course est ensuite rallongée en format « montée et descente » mais ce nouveau format particulièrement difficile voit des concurrents s'évanouir. La course est alors transformée enrelais ekiden en 1923, suivant un parcours en boucle sur le flanc du volcan. Suspendue lors de laSeconde Guerre mondiale, la course est brièvement relancée au début des années 1950 puis de manière permanente depuis 1976[36].
Lacourse du mont Fuji voit le jour en 1948. Partant de l'ancienne ville de Fujikamiyoshida (actuelleFujiyoshida), elle rallie le sommet du volcan en suivant l'itinéraireYoshida[37].
Depuis 2012, unultra-trail appeléUltra-Trail Mt.Fuji se dispute chaque année enavril au pied du mont Fuji. L'épreuve intègre l'Ultra-Trail World Tour en tant que cinquième étape d'un circuit mondial de dix courses lors de sa fondation en 2013.
Il existe également un circuit automobile au pied du mont Fuji : leFuji Speedway. Le tracé de 4,563 km a été créé en 1965 et a accueilli leGrand Prix du Japon deFormule 1 en 1976 et 1977. Cette année-là, un grave accident impliquant laFerrari deGilles Villeneuve entraîne la mort d'un spectateur et d'un commissaire de piste. Le Japon est privé de Grand Prix jusqu'en 1987 où il se déroule, jusqu'en 2006, àSuzuka[38]. En 2000, le circuit du mont Fuji devient la propriété deToyota[39] et finalement, en 2007, la compétition y fait son retour avec la victoire deLewis Hamilton.
Candidat depuis 2007[42], le mont Fuji est inscrit sur la liste des biens culturels dupatrimoine mondial de l'UNESCO en[43]. Le projet, né au début desannées 1990, semblait impossible à réaliser tant les conditions environnementales sont drastiques mais cette perspective a poussé les autorités à se lancer dans un plan de nettoyage de cette montagne emblématique[44].
Station météo du mont Fuji en 2007, sans le radar. Sa base ronde au centre est encore visible.
En 1932, unestation météorologique temporaire est installée au sommet du mont Fuji. Elle récolte de nombreuses informations qu'elle envoie paronde VHF. En 1936, il est décidé de la transformer en station permanente, ce qui en fait la plus élevée au monde à l'époque. Un des buts de la station météorologique est d'obtenir des données en altitude afin de mieux alimenter les modèles atmosphériques pour prévoir lestyphons en mesurant latempérature de l'air, l'humidité et lapression atmosphérique.
Le, l'installation est complétée par leradar météorologique du mont Fuji d'une portée de 800 kilomètres possédant une antenne circulaire de cinq mètres de diamètre[45],[46]. Malgré les conditions météorologiques difficiles, il est utilisé en ces lieux jusqu'à fin 1999 alors que sa fonction de veille lointaine est remplacée par lessatellites météorologiques. L'antenne, leradôme et l'équipement de soutien sont redescendus en 2004 au pied de la montagne, au nouvel observatoire millimétrique deFujiyoshida, où ils font partie d'un musée[47],[48].
Les eaux souterraines du mont Fuji et des alentours sont utilisées à des finspharmaceutiques, pour les industriespapetières et commeeau minérale grâce à leur richesse envanadium. Il existe de célèbres sources d'eau chaude tout autour du volcan qui ont permis l'essor duthermalisme.
Le nom de « Fuji » sert de franchise à un certain nombre d'entreprises au Japon, l'une des plus connues étantFujifilm, la marque de film photo et le fabricant d'appareils photos et caméras numériques.
Du fait de son profil montagneux exceptionnellement symétrique, le mont Fuji est devenu un des symboles du Japon. Après avoir alimenté l'inspiration de nombreux poètes, il apparaît dans d'innombrables représentations picturales (emaki ou rouleaux illustrés,mandalas comme leFuji-sankei,estampesukiyoe ou encore artisanat). La plus ancienne retrouvée est un dessin sur le papier d'une porte coulissante datant environ duXIe siècle[49].
Il a été l'objet d'un attachement tout particulier des peintres japonais duXIXe siècle qui, comme le maître de l'estampe nipponneHokusai (1760-1849) avec sesTrente-six vues du mont Fuji (Fugaku Sanjūrokkei, 1831), ont fortement influencé l'impressionnisme européen. En 1835, le même Hokusai publie sa série lesCent vues du mont Fuji (Fugaku Hyakkei) sous la forme de trois livres en noir et gris[50].
Cent vues du mont Fuji,L'apparition de Hōeizan : effets de l'éruption de 1707[51].
Le dragon s'échappant dans la fumée du mont Fuji.
Parallèlement, un autre grand artiste,Hiroshige (1797-1858), présente en 1833-1834 lesCinquante-trois Stations du Tōkaidō qu'il déclinera dans une dizaine d'éditions totalement originales jusqu'en 1857. Il peint également deux séries personnelles desTrente-six vues du mont Fuji[52].
Plus récemment,Kobayashi Kokei (1883-1957) a peintFuji etYokoyama Misao (1920-1973) leFuji rouge (Aka-Fuji)[49].Shinya Shimoto, qui peint essentiellement des tableaux liés aux catastrophes naturelles, a consacré toute une série de peintures au mont Fuji.
Le sanctuaire de Sengen, point de départ de l'itinéraire historique de Fujiyoshida.
Le mont Fuji est une montagnesacrée depuis leVIIe siècle. De nombreux synonymes japonais du mont Fuji rendent eux aussi compte de son caractère religieux. Dans leshintoïsme, la légende raconte qu'un empereur ordonna de détruire au sommet de la montagne un élixir d'immortalité qu'il détenait : la fumée qui s'en échappe parfois serait due à ce breuvage qui se consume. De plus, selon la tradition, lesdivinités shintôFuji-hime etSakuya-hime y habiteraient[53] tout commeKonohana-no-Sakuya-hime, « La princesse qui fait fleurir les arbres » (en particulier les cerisiers). Lebouddhisme vénère quant à lui sa forme rappelant le bouton blanc et les huit pétales de la fleur delotus. Toutes ces raisons font que son ascension est interdite aux femmes jusqu'en 1872 : une chapelle appeléeNyonin-do (« refuge des femmes ») leur permet d'attendre à l'abri leurs maris, fils ou frères.
Afin de vénérer les nombreuses divinités des différentes religions, plusieurssanctuaires, tels que leFujisan Hongū Sengen-taisha et lessanctuaires Asama, ont été bâtis sur ou aux pieds du mont Fuji et de nombreuxtorii jalonnent le parcours afin de marquer les limites de l'enceinte sacrée. Des confréries (Fuji-kō) s'y sont établies depuis leXVIIe siècle afin de vénérer la montagne et d'y organiser despèlerinages, à l'instar de Hasegawa Takematsu en 1630. Ces groupes construisent alors des répliques du mont Fuji à petite échelle appelésfujizuka(富士塚?) pour leurs membres qui ne peuvent pas faire le pèlerinage[54].
C'est à l'époque du décès de Jikigyō Miroku (1671-1733), mort enjeûnant au mont Fuji, que la foi s'est transformée en religion et que l'ascension est devenue rituelle, même si sa pensée a été mal interprétée[55]. Plus récemment, dessectes spécifiquement dédiées au culte du mont Fuji ont été créées, principalement dans lesannées 1940 comme celle deFuji-Gōho fondée en 1946 parIto Gensaku et celle deFuji-Kyō fondée en 1948 parHasegawa Teruhiro[53].
Pacific Rim Uprising, 2018, réalisé parSteven S. DeKnight : le mont Fuji est la cible principale des Kaijûs, qui veulent l'utiliser pour déclencher une terraformation qui éradiquera l'humanité. On peut voir un Kaijû grimper le volcan vers la fin du film.
Dans le jeu vidéoŌkami, le joueur doit aller dans les montagnes du Japon, la plus grande d'entre elles se nommantEzofuji. Ce nom est tiré d'Ezo, qui est le nom des indigènes Ainu dumont Yōtei en Hokkaido, et deFuji, le nom de la plus grande montagne du Japon, située sur l'île deHonshū.
Dans le jeu de courseDriveClub, le mont Fuji apparaît sur les différents tracés situés au Japon :Nakasendō,Lac Shōji, Asagiri Hills Racetrack, Takahagi Hills et Goshodaira.
Dans les jeux de course en général, le mont Fuji apparaît en arrière-plan sur le circuitFuji Speedway.
Dans le jeuInazuma Eleven 2, le joueur accède au Mont Fuji, élément clé de l'histoire car il se révèle être le repère de l'Académie Alius. Le sentier perdu est le nom du chemin allant jusqu'au Mont Fuji. Le joueur y affronte l'équipe des Robots, de Genesis, de Diamond Dust ou de Prominence selon la version (Diamond Dust pour Tempête de Glace et Prominence pour Tempête de Feu) et du FC Sous-Bois.
Dans le jeuTouhou Project 8 : Imperishable Night, le boss du stage extra est Fujiwara no Mokou, dont l'histoire et celle de sa rivale, Kaguya Houraisan, tourne entre autres autour du mont Fuji.
↑Comme la plupart des kanjis,山 a deux lectures,on (sonorité approchée du sinogramme correspondant) etkun (mot japonais représenté par ce kanji).Yama est la prononciationkun,san (ousen) la prononciationon, qui doit être utilisée ici.
↑Siyun-sai Rin-siyo, Hayashi Gahō,Nihon ōdai ichiran ouAnnales des empereurs du Japon (1652), traduit en 1834 parIsaac Titsingh avec l'aide de plusieurs interprètes attachés au comptoir hollandais de Nangasaki ; ouvrage relu, complété et corrigé sur l'original japonais-chinois, accompagné de notes et précédé d'unAperçu d'histoire mythologique du Japon, par J. Klaproth
La version du 16 janvier 2008 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.