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Mont Cayley | |||
![]() Vue aérienne du mont Cayley depuis l'est. | |||
Géographie | |||
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Altitude | 2 377 m[1] | ||
Massif | Chaînons du Pacifique (chaîne Côtière) | ||
Coordonnées | 50° 07′ 13″ nord, 123° 17′ 26″ ouest[2] | ||
Administration | |||
Pays | ![]() | ||
Province | Colombie-Britannique | ||
District régional | Squamish-Lillooet | ||
Ascension | |||
Première | , E.C. Brooks, W.G. Wheatley, B.Clegg, R.E. Knight et Tom Fyles | ||
Voie la plus facile | Face nord-est | ||
Géologie | |||
Âge | 3,8 millions d'années | ||
Roches | Dacite,rhyodacite,brèche | ||
Type | Volcan desubduction | ||
Morphologie | Stratovolcan | ||
Activité | Endormi | ||
Dernièreéruption | 200 000 ans | ||
CodeGVP | Aucun | ||
Observatoire | Commission géologique du Canada | ||
Géolocalisation sur la carte :Canada Géolocalisation sur la carte :Colombie-Britannique | |||
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Lemont Cayley, enanglais :Mount Cayley, du nom d'un alpiniste duClub alpin du Canada mort quelques mois avant lapremière ascension du sommet en1928, est unvolcan endormi situé enColombie-Britannique, dans le Sud-Ouest duCanada. Il se trouve dans unchamp volcanique qui a pris son nom et qui fait partie de laceinture volcanique de Garibaldi, à l'extrémité septentrionale de l'arc volcanique des Cascades.
Bien que sa dernière éruption remonte à 200 000 ans, il reste une menace pour les installations humaines. En effet, il est soumis à desséismes et, sur son versant occidental, à desglissements de terrain et une activitégéothermique, qui fait d'ailleurs l'objet de prospections. Le sommet s'élève à 2 385 mètres d'altitude dans leschaînons du Pacifique, au sein de lachaîne Côtière. Malgré cette altitude modérée et un climat relativement clément, son versant oriental surplombe unchamp de glace, celui dePowder Mountain, et lui confère un isolement important qui fait que la zone a été cartographiée seulement dans lesannées 1980 et reste encore difficile d'accès pour les randonneurs etalpinistes.
La montagne est baptisée par Tom Fyles à l'occasion de l'expédition ayant atteint le sommet en, en l'honneur de Beverley Cochrane Cayley, unalpiniste ayant participé aux comités exécutifs duClub alpin de Colombie-Britannique et de la section deVancouver duClub alpin du Canada durant plusieurs années[3]. Beverley Cayley était un ami des participants à l'ascension, mort le de la même année, à l'âge de 29 ans, à Vancouver[3].
Dans lalangue squamish, parlée par lepeuple éponyme, la montagne est nomméet'ak'takmu'yin tl'a in7in'a'xe7en. Sa signification est « lieu d'atterrissage de l'oiseau-tonnerre »[4].
Le mont Cayley est situé dans le Sud-Ouest duCanada et plus particulièrement de laprovince deColombie-Britannique, dans ledistrict régional deSquamish-Lillooet. Il fait partie deschaînons du Pacifique, appartenant à lachaîne Côtière. Il se trouve à 25 kilomètres à l'ouest de lastation de sports d'hiver deWhistler, à 45 kilomètres au nord deSquamish[5] et 110 kilomètres au nord deVancouver. Ces trois villes sont reliées par l'autoroute provinciale 99, plus connue en tant queSea to sky highway. Ledétroit de Géorgie est à 80 kilomètres au sud-ouest alors queBlack Tusk et lemont Garibaldi, deuxstratovolcans se trouvant dans leparc provincial Garibaldi, s'élèvent à respectivement 23 et 35 kilomètres au sud-est[2].
Le mont Cayley est constitué d'arêtes, dedômes de lave et d'aiguilles rocheuses fortement érodées, dont la plus haute atteint 2 377 mètres d'altitude[1]. Sa cime présente deux faces bien prononcées, orientées au sud-ouest et au nord-est. Il est entouré de sommets secondaires créés par l'érosion et decônes satellites formés sur les flancs duvolcan après l'obturation descheminées principales par de lalave refroidie et solidifiée[6]. En cela, il est assez similaire aumont Shasta, bien que celui-ci, à l'extrémité méridionale de l'arc volcanique des Cascades, ne se trouve pas en milieuglaciaire[7]. Les petits cônes satellites du mont Cayley sont de plus en plus jeunes depuis le sud vers le nord et constituentson champ volcanique[8]. L'ensemble, à une altitude relativement élevée, a produit plusieurséruptions sous-glaciaires. En raison de leur isolement, les appareils volcaniques qui en sont issus n'ont pas été étudiés ou cartographiés en détail[8].
Au sud du pic principal du mont Cayley se trouvent lepic Pyroclastic etVulcan's Thumb, produit par l'érosion du stratovolcan. À quatre kilomètres au sud-est s'élève lemont Fee, constitué par les restes d'une cheminée volcanique secondaire et présentant deux cimes de 150 mètres de hauteur environ séparées par un col le long d'une arête longue d'un kilomètre[8]. Desdépôts pyroclastiques ont été découverts au pied du sommet. Leur complète érosion et l'absence detillite indiquent une éruption préglaciaire oupléistocène[8],[9]. Environ un kilomètre au sud du mont Fee se trouvent une série d'arêtes nommées Ember Ridge, constituées par l'évent le plus ancien et le plus méridional[10]. Formées dans un environnement subglaciaire, elle se compose de dômes de lave reliés par descoulées de lavebasaltiques. À l'opposé, au nord du mont Cayley, se trouvent une série de volcans secondaires, partiellement ou totalement recouverts de glace, et detuyas : ledôme Pali[8],[11],Cauldron Dome[8],[12],Slag Hill[8],[13],Ring Mountain[8] etLittle Ring Mountain[8]. Ils constituent le champ volcanique du mont Cayley.
Le versant méridional, par le biais du Turbid Creek, et le versant occidental appartiennent aubassin versant du fleuveSquamish, que le mont Cayley domine d'environ 2 200 mètres de haut. La neige accumulée sur le versant oriental alimente l'extrémité méridionale duchamp de glace Powder Mountain qui s'épanche, via notamment le Callaghan Creek, vers la rivièreCheakamus, elle-même affluent du Squamish, qui est surplombée par le sommet de 1 800 mètres environ[2],[5].
À l'instar des autresvolcans du Sud-Ouest de laColombie-Britannique, le mont Cayley est entouré par lesplutonsgranitiques qui sont remontés à la surface pour constituer lesbatholites de lachaîne Côtière, le plus vaste d'Amérique du Nord d'un seul tenant, et d'une partie desNorth Cascades[14]. Les roches intrusives etmétamorphisées associées s'étendent sur 1 800 kilomètres le long de la côteNord-Ouest Pacifique depuis l'État de Washington jusqu'à l'Alaska Panhandle et le Sud-Ouest duYukon. Elles résultent d'un ancienarc volcanique formé par lasubduction de laplaque Farallon puis de laplaque de Kula, qui s'en est séparée entre 90 et 80 millions d'annéesBP, sous le continent à l'est[14].
Levolcanisme qui donne naissance entre autres au mont Cayley, aumont Meager, aumont Garibaldi et aumont Silverthrone est plus tardif[15]. L'arc volcanique des Cascades apparaît en effet à l'aplomb d'une nouvelle zone de subduction, Cascadia, 36 millions d'années BP, impliquant le reliquat de la plaque Farallon appeléplaque Juan de Fuca. L'activité volcanique diminue, entre 17 et 12 millions d'années BP, au cours duMiocène. Toutefois, avec la séparation simultanée de laplaque Explorer et l'épaississement de la zone de subduction, l'angle duplan de Wadati-Benioff augmente. Les frictions deviennent plus intenses, le relief s'accroît et le volcanisme reprend entre 7 et 5 millions d'années BP, au début duPliocène[16],[17]. Le mont Cayley naît 3,8 millions d'années BP[18], ce qui en fait le plus vieux de laceinture volcanique de Garibaldi[1].
Le mont Cayley est principalement constitué dedacite, uneroche magmatique riche enfer, ainsi que derhyodacite[1]. La dacite contient desphénocristauxsilicatés deplagioclase,hypersthène,hornblende etbiotite[1]. Il s'agit d'unstratovolcan, formé par l'accumulation de couches delave, detéphra et decendre volcanique. En raison de sonmagma visqueux, riche ensilice, seséruptions ont été explosives[19].
Le mont Cayley se situe dans l'écoprovince de la côte et des montagnes et plus précisément l'écorégion deschaînons du Pacifique, une zone de transition où se confrontent un climat doux et humide amené par lesmasses d'air dominantes de l'océan Pacifique et un climat sec et froid généralement présent dans l'intérieur du continent. Toutefois, le relief de la partie méridionale des chaînons du Pacifique étant relativement peu élevé, les précipitations d'ouest s'y déversent en moindre quantité. Si les températures sont souvent douces, il peut arriver en hiver que les masses d'airarctiques pénètrent dans la région, apportant d'épaisses couches nuageuses et de la neige d'octobre à mars[20]. Ainsi, à 1 340 mètres d'altitude, à 13 kilomètres au nord-ouest du sommet, dans la haute vallée du fleuveSquamish en amont de son point de confluence avec l'Elaho, l'enneigement normal mesuré depuis1989 culmine début avril à 3,7 mètres avec des extremums situés entre 2,5 mètres et 6,2 mètres (record enregistré en1999) à cette même période. La neige y persiste fréquemment jusqu'en juillet. À 1 040 mètres d'altitude, à 13 kilomètres à l'est du sommet, près deWhistler, l'enneigement normal mesuré depuis1976 culmine à seulement 2,0 mètres courant mars avec des extremums situés entre 0,6 mètre et 4,0 mètres (également en 1999). Sur ce site, soumis à un effet d'ombre pluviométrique, la neige fait son apparition seulement fin décembre et disparaît totalement en juin[21],[22]. Parfois, l'air froid arctique est piégé par le regain de masses d'air du Pacifique. Un phénomène d'inversion de températures apparaît alors dans le fond des vallées où s'entassent durablement les nuages[20].
Les vallées et lespiémonts de l'écosection deschaînons du Pacifique orientaux sont dominés par desforêts côtièrespluviales tempérées dePruche de l'Ouest (Tsuga heterophylla). Les pentes supérieures supportent des forêtssubalpines pluviales tempérées dePruche subalpine (Tsuga mertensiana) ainsi que, sur les versants nord-est, des forêts subalpines humides d'Épinette d'Engelmann (Picea engelmannii) et deSapin subalpin (Abies lasiocarpa)[20]. Lalimite des arbres autour du mont Cayley se situe entre 1 500 et 1 800 mètres d'altitude[23]. Une frange de végétationalpine est présente entre la forêt subalpine et l'étage nival, où se rencontrent uniquement des rochers et de la glace[20].
Le Cerf à queue noire (Odocoileus hemionus columbianus) est une sous-espèce deCerf mulet largement répandue en lisière de forêt dans la région. LaChèvre des montagnes Rocheuses (Oreamnos americanus) se rencontre en haute altitude, dans les terrains escarpés. L'élan (Alces alces) et lewapiti (Cervus canadensis) sont présents dans les vallées orientales de lachaîne Côtière. L’Ours noir (Ursus americanus), leLoup gris (Canis lupus), lepuma (Puma concolor) sont des espèces communes ; legrizzli (Ursus arctos horribilis) est en voie de disparition au sud de la chaîne. LaLoutre de rivière (Lontra canadensis) est courante dans les cours d'eau, milieu dont s'éloigne rarement leVison d'Amérique (Neovison vison). LaChauve-souris de Keen (Myotis keenii) se rencontre essentiellement à l'ouest du sommet. LaChouette tachetée (Strix occidentalis) niche au sud. LePygargue à tête blanche (Haliaeetus leucocephalus) et leFaucon pèlerin (Falco peregrinus) sont très répandus. En hiver, leCygne trompette (Cygnus buccinator) et leGarrot d'Islande (Bucephala islandica) migrent dans la région, à proximité desestuaires. LaCouleuvre du Nord-Ouest (Thamnophis ordinoides) se rencontre dans les prairies en bordure de forêt. LeTriton rugueux (Taricha granulosa), laSalamandre foncée (Ambystoma gracile), laSalamandre à dos rayé (Plethodon vehiculum), l'ensatine (Ensatina eschscholtzii), l'Anéide ombragé (Aneides ferreus) et laGrenouille à pattes rouges (Rana aurora) sont desamphibiens adaptés à la vie en altitude. LeChabot côtier (Cottus aleuticus) et leChabot de torrent (Cottus rhotheus) peuplent les eaux vives au pied du mont Cayley[20].
Le mont Cayley a connu trois phasesactives distinctes au cours de son histoireéruptive. Vers 3,8 millions d'annéesBP se produit une émission decoulées de lavedacitiques, detéphras et debrèches pyroclastiques. Cette première phrase se conclut avec la formation d'undôme de lave central dont les restes constituent les actuelles aiguilles du sommet principal[1]. Vers 600 000 ans BP, des brèches et de grandes quantités delave dacitique sont émises tout au long de la seconde phase, formant la plupart des pics secondaires s'étendant désormais à partir de la crête sommitale acérée dupic Pyroclastic en passant parVulcan's Thumb, sur le versant sud-ouest du mont Cayley[1],[8]. S'ensuit une longue période d'érosion où la plus grande partie ducône volcanique externe originel est détruite[1]. La troisième et dernière phase éruptive voit alors, entre 300 000 et 200 000 ans BP, la mise en place de cônes satellites. Des coulées de lave dacitique s'épanchent dans la vallée du Shovelnose Creek[1]. Toutefois, en raison de l'isolement duchamp volcanique, le nombre et l'âge des éruptions récentes ne sont toujours pas déterminés avec certitude[8].
Le mont Cayley demeure l'un des onzevolcans duCanada à présenter unesismicité, avecCastle Rock, lemont Edziza,Hoodoo Mountain,The Volcano,Crow Lagoon[24], lecône Nazko[25], lechamp volcanique de Wells Gray-Clearwater, lemont Silverthrone, lemont Meager et lemont Garibaldi[24]. Les données sismologiques suggèrent que ces volcans connaissent toujours des mouvements demagma, rendant possible uneéruption à l'avenir[5],[26]. Plusieurssources chaudes sur le versant sud-ouest du mont Cayley apportent une preuve supplémentaire que le volcan n'est qu'endormi[1].
La pratique de cérémonies traditionnelles, de la chasse, de pièges ou encore de la cueillette a été mise en évidence par des traces laissées dans la région environnant lemont Garibaldi. Descouteaux,ciseaux,herminettes et autres outils tranchants enobsidienne de l'époque précolombienne ont été retrouvés. De larhyodacite a été plus spécifiquement exploitée sur les versants du mont Cayley et dumont Fee. Cesartéfacts lithiques ont été mis au jour dans des sites de chasse à la chèvre et au niveau de l'abri sous roche de la rivièreElaho, un affluent en rive droite du fleuveSquamish. Ils sont datés de 8 000 à seulement 100 ans[27].
Lapremière ascension recensée du mont Cayley est réalisée par lesalpinistes E.C. Brooks, W.G. Wheatley, B.Clegg, R.E. Knight et Tom Fyles duClub alpin du Canada en[3]. Des photographies de la montagne réalisées par Fyles sont publiées dans le numéroXX de laRevue canadienne alpine, en1931[3]. En1980, levolcanologue Jack Souther réalise des illustrations duchamp volcanique du mont Cayley, incluant le mont Cayley lui-même mais aussiCauldron Dome,Slag Hill, lemont Fee, Ember Ridge etRing Mountain qu'il intitule alorsCrucible Dome (littéralement « dôme du creuset »). Ces travaux mènent à la création d'une carte géologique détaillant le relief de la région et situant les différents volcans[8]. L'étude la plus complète du sommet a lieu durant cette période[28].
L'approche vers le mont Cayley peut se faire en quittant l'autoroute provinciale 99 pour emprunter uneroute forestière le long du fleuveSquamish. L'entrée dans cette zone nécessite une autorisation mais permet d'approcher à deux kilomètres à vol d'oiseau au sud-ouest du sommet[1]. L'ascension finale est généralement réalisée par la face nord-est, en été, lorsque la neige qui le recouvre est suffisamment compacte[29]. La descente à ski depuis la cime est considérée comme improbable mais la montagne offre toutefois la possibilité d'un dénivelé skiable de près de 2 000 mètres[23]. Il est également possible d'effectuer le tour de la montagne enski de randonnée pour une distance de trente kilomètres et un dénivelé de 1 800 mètres[23]. Lerefuge le plus proche, offrant un confort sommaire, semble être le refuge ou cabine Brew. Il est géré par leVarsity Outdoor Club et peut abriter douze à quinze personnes. Il se situe sur le versant méridional du mont Brew, au sud-est dumont Fee[30].
Lazone de conservation de Callaghan (Callaghan Conservancy) a été créée en2009[31] sur le versant oriental du mont Cayley, incluant une partie duchamp de glace Powder Mountain mais sans toutefois comprendre le sommet[32],[33]. Elle s'étend sur un peu plus de8 081 hectares[31],[34] ou8 269 hectares[32]. Il s'agit d'uneterre de la Couronne[34] contrainte par la loi provinciale sur les parcs et qui reconnaît l'importance de celle-ci par lesAmérindiens pour leur usage social, culturel ou cérémoniel. Elles permettent aussi un plus grand régime d'activités économiques de faible impact que celle desparcs provinciaux[35]. Callaghan est situé sur les territoires traditionnels desSquamish et desLillooet[36].
En raison de l'activitégéothermique sur son versant sud-ouest, le mont Cayley a fait l'objet d'études et explorations scientifiques[1]. Parmi les seize sites géothermiques identifiés enColombie-Britannique, le mont Cayley est l'un des six présentant un potentiel de développement commercial[37]. Des températures de50 °C en fond de puits et ungradient géothermique supérieur à10 °C tous les 100 mètres ont été mesurés[1] parmi les cinq forages peu profonds réalisés en1977[38],[39]. Des droits d'exploitation sont vendus en sur les territoires traditionnels desSquamish et desLillooet, prévoyant initialement un plan de développement sur cinq ans[39]. À partir de2009, l'octroi d'une concession de 7 875[32] à9 285 hectares[33] est envisagé sur tout le versant sud-ouest duchamp volcanique incluant le sommet du mont Cayley. La construction d'unecentrale électrique permettrait le développement d'une puissance de 100 mégawatts, cependant les terrains accidentés rendent sa réalisation extrêmement compliquée[37].
Du fait de leur isolement et de leur faible intensité, leséruptions volcaniques causent rarement des pertes humaines auCanada. Il faut remonter à1775 pour déplorer la mort de 2 000 personnes en raison desgaz volcaniques émis lors de l'éruption duTseax Cone[40]. Cependant, plus de la moitié de la population de laColombie-Britannique se trouve dans un rayon de 100 kilomètres autour du mont Cayley, en premier lieu dans les villes deWhistler etSquamish, mais aussiVancouver. Il est probable qu'une éruption future engendrerait des dégâts aux installations humaines, notamment l'autoroute provinciale 99, faisant desvolcans de laceinture volcanique de Garibaldi une menace majeure[41],[26]. Certains volcans du Canada nécessiteraient une carte desaléas et des plans d'évacuation. Parmi ceux-ci, le mont Cayley, en raison de sonactivité sismique, présente un des risques les plus élevés[26].
Le versant occidental du mont Cayley a déjà fait l'objet deglissements de terrain[5], notamment un de grande ampleur en1984[42], et il abrite plusieurssources chaudes[5],[43]. En outre, desséismes peu profonds se sont produits à proximité du mont Cayley depuis1985 et les études menées par les sismologues et lesgéologues ont mis en évidence une vaste surface de réflexion à mi-croûte, sous le volcan, coïncidant avec l'existence d'une large intrusionmafique solidifiée, similaire à unsill, entre 12,5 et 13 kilomètres de profondeur[5]. Le scénario d'une éruption se base sur l'activité volcanique passée dans la ceinture de Garibaldi, en termes de magnitude et de fréquence des explosions, notamment lors de l'éruption dumont Meager voisin il y a 2 350 ans[5],[44]. Celle-ci, événement volcanique majeur le plus récent au Canada, était similaire enexplosivité à l'éruption du mont Saint Helens en 1980[45].
Des signes d'activités sont attendus sous la montagne des semaines voire des années avant l'éventuelle remontée demagma dans la croûte terrestre[5]. L'accroissement de la sismicité combinée à la sensibilité dessismographes actuels préviendrait sans défaut laCommission géologique du Canada[5]. À l'arrivée du magma vers la surface, la montagne gonflerait et sa surface romprait, entraînant un réchauffement sensible et la multiplication des sources chaudes ainsi que la formation defumerolles[5]. L'ampleur des glissements de terrain pourrait entraîner le barrage temporaire du fleuveSquamish, comme cela s'est déjà produit par le passé sans activité volcanique[5]. La présence durable de magma à proximité de la surface pourrait interagir avec les eaux de surface et causer deséruptions phréatiques et deslaves torrentielles, de façon similaire à l'éruption dumont Saint Helens en1980[5]. À ce moment-là, l'autoroute provinciale 99 serait fermée et la ville de Squamish au moins partiellement abandonnée[5]. Lacendre volcanique pourrait se répandre sur tout leNord-Ouest Pacifique, occasionnant la fermeture d'aéroports et le détournement ou l'annulation de vols. En raison des vents dominants d'ouest, lepanache volcanique s'étendrait sur l'Alberta et pourrait perturber le trafic aérien jusqu'àTerre-Neuve-et-Labrador[5]. Lalave, en refroidissant, pourrait occasionnellement éclater et créer desnuées ardentes. Laroche volcanique, devenue instable, pourrait périodiquement réactiver des laves torrentielles[5]. L'éruption pourrait se prolonger pendant plusieurs années, suivies par des décennies d'activité secondaire décroissante[5]. Des travaux de réaménagement considérables seraient nécessaires pour remettre en état l'autoroute provinciale 99 et reconstruire la région de Squamish[5].
Pourtant, les instruments de mesure actuels de la Commission géologique du Canada ne suffisent pas à déterminer avec précision le niveau d'activité dans lachambre magmatique[44]. Le réseau de sismographes a été mis en place en1975 et complété à partir de1985[5] afin d'enregistrer la sismicité mais est trop éloigné pour fournir des indications correctes de ce qui se passe sous la montagne[44]. En effet, les volcans actifs ou endormis nécessitent généralement trois appareils dans un rayon de quinze voire cinq kilomètres pour plus de précision, tandis qu'au mont Cayley le plus proche est à quarante kilomètres, entraînant une marge d'erreur de quelques kilomètres quant à la localisation de l'hypocentre et un traitement ralenti de l'information[5]. En raison de l'absence d'étude détaillée coût-bénéfice sur les volcans de Colombie-Britannique et leur menace, aucun programme d'amélioration n'a toutefois pu être lancé[5]. Il existe donc une possibilité non nulle qu'une éruption mineure soit détectée uniquement une fois celle-ci commencée[44]. L'étude parallèle de l'histoire géologique permettrait d'établir une carte des aléas mais, contrairement au mont Meager, les connaissances glanées indépendamment par lesvolcanologues restent trop parcellaires sur le mont Cayley[5].
L'oiseau-tonnerre, qui a valu son nom au mont Cayley dans lalangue squamish, est unecréature légendaire à la forme d'oiseau, commune à l'histoire et la culture de plusieurs populationsamérindiennes d'Amérique du Nord[4]. Comme pour leBlack Tusk, situé plus au sud, il est dit que la roche du mont Cayley a été calcinée par les éclairs projetés par les yeux de la créature — le tonnerre étant pour sa part provoqué par son battement d'ailes[27]. Cette montagne, comme d'autres dans la région, est considérée comme sacrée en raison de son importance historique pour lesSquamish, une desPremières nations.
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