Le nom de la localité est attesté sous diverses formes enlatin médiévalMontensis en 1036,Montibus en 1066 - 1070 -1073,Montes en 1140 qui laissent des vocables précoces enancien françaisMonz en 1051,de Monte en 1070,Mons en 1178[2].
Mons s'expliquerait par le terme romanmontes[3], c'est-à-dire le mot gallo-romanMONTES, forme pluriel deMONTE (autrement notéemontem),MONTE étant effectivement issu de l'accusatifmontem du latin classiquemons, montis « colline » (qui a donné le mot dérivé « montagne »). C'est exactement la même étymologie que lenom communmont « hauteur, élévation, colline, montagne »[4]. La graphie Mons sans-t correspond soit à une latinisation, soit à une évolution de la prononciation et une simplification de la graphie (Monz avec-z =-ts >Mons) que l'on retrouve aussi parfois pour le nom propre au pluriel dans les textes du Moyen Âge[3]. Le nom néerlandais deMons estBergen, qui a exactement la même signification.
Le nom au pluriel, retrouvé en langue néerlandaiseBergen, s'explique par la présence des cinqcollines en bord de la vallée de laHaine : Mons, Bois-là-Haut et les monts Héribus, Panisel et Saint-Lazare[5].
La Haine avec en arrière-plan Mons sur sa colline.
Le relief de la commune de Mons est influencé par la vallée de laHaine, rivière qui s’écoule d’est en ouest au nord de la ville avant de rejoindre l'Escaut enFrance[8]. LaTrouille, affluent de la Haine (Direction Sud-Nord) se jette dans la Haine au niveau deJemappes. Le nord et le sud de la vallée de la Haine sont constitués de collines et de plateaux dont l’altitude augmente progressivement pour atteindre des hauteurs variant de 50 à115 mètres[9] (point culminant situé au nord-est du village deSaint-Denis). Au niveau de la vallée, l’altitude descend jusque20 mètres à proximité de la rivière et ducanal Nimy-Blaton-Péronnes.
La ville s’est ainsi développée au fil des siècles sur une colline située au confluent des deux rivières, ce qui lui confère une forme presque circulaire actuellement. Lepetit ring délimite très bien le centre-ville des faubourgs. On remarque aisément que l’altitude augmente en se rapprochant du centre de ce cercle pour atteindre son maximum à proximité dubeffroi.
Sur le territoire communal, le sous-sol de la vallée de la Haine est composé d’alluvions[10]. À l’extrême nord de la vallée, on peut apercevoir des couches decraie duCrétacé à proximité des villages deGhlin et deObourg. Cette craie d’Obourg, qui date duCampanien[11], renferme des fossiles debélemnites mais est généralement dépourvue desilex. La craie est utilisée dans la région depuis de nombreuses années pour la fabrication deciment. La craie deSpiennes dont l'âge a été récemment revu est également datée du Campanien[12]. Toutes ces craies et ces fossiles prouvent que la région de Mons était une mer tropicale auCrétacé, il y a plus de75 millions d’années.
Au nord des versants crayeux, l’altitude augmente sensiblement pour atteindre 80 à120 mètres. À ce niveau, le sol est composé de couches plus jeunes d’argiles datant de l’yprésien[14]. Au sommet des buttes boisées (bois de Ghlin et limite avec la commune deSoignies), on retrouve un sol composé de couches sableuses datant également de l’yprésien.
Il existe également à Mons plusieurs projets d’utilisation de sources de chaleurgéothermiques qui sont déjà disponibles àSaint-Ghislain,Douvrain et Ghlin pour chauffer certains bâtiments publics et privés. Le nouveau quartier de la gare de Mons est prévu pour profiter de la chaleur géothermique dès 2013 et plusieurs autres projets sont à l'étude d'ici 2020 et pourraient au total offrir à la région une puissance de 40 MW[15]. Le sous-sol montois abrite en effet des nappes d’eau chaude en profondeur dont la température avoisine les70°C à Ghlin. Seuls deux puits, à Saint-Ghislain et à Douvrain, font l’objet d’une exploitation depuis1985. Le site de Saint-Ghislain permet, par exemple, une économie annuelle avoisinant les 1 000 Tonnes Équivalent Pétrole (Tep). Celui de Ghlin pourrait, s’il était exploité, fournir un débit naturel de plus de 100 m3/h d’eau à une température de71°C. La région montoise bénéficie là d’uneressourceénergétique exceptionnelle car la géothermie apparaît comme une alternative économiquement viable parmi les différentes sources d’énergie renouvelable, que ce soit pour la production d’électricité ou des applications thermiques directes.
Le climat de la région de Mons est unclimat tempéré océanique[16] comme pour l’ensemble de la partie occidentale de laBelgique, cela grâce à la proximité de l’océan Atlantique qui régule le temps grâce à l’inertie calorifique de ses eaux. Le climat peut être influencé par des zones humides et douces en provenance de l’océan, mais aussi par des zones sèches (chaudes en été et froides en hiver) en provenance de l’intérieur du continenteuropéen. En moyenne (moyenne faite sur une période couvrant les 100 dernières années), on observe208 jours depluie par an dans la région de Mons[17].
Les lieux alentour sont occupés dès leNéolithique, principalement au sud de laHaine : àSpiennes,Givry (dans la commune actuelle deQuévy), mais aussi plus au nord, comme àObourg.
Le lieu se trouve ensuite sur le territoire de la tribubelge desNerviens. À l'époque romaine, une garnison se serait établie sur la colline montoise[19]. D'après certains auteurs, se fondant sur deux textes médiévaux (unevita de sainteAldegonde duVIIIe siècle et le testament d'Anségise, abbé deFontenelle[N 2]), le quadrillage caractéristique des camps romains se retrouverait dans la topographie actuelle de la ville. Le géologue Serge Ghiste a notamment tenté de le démontrer en superposant le plan de la ville au plan d'un camp romain. Cependant, aucun vestige ne vient confirmer cette hypothèse plausible[20].
Plan[21] représentant Mons au temps du comté de Hainaut.
La ville est fondée auVIIe siècle durant l'époquemérovingienne, autour d'unoratoire érigé par Waldetrude[22], fille d'un intendant deClotaire II canonisée à sa mort en 688 sous le nom deWaudru. Waudru, suivant les conseils de son confesseursaint Ghislain, fonde cet oratoire, devenu par la suite un monastère, sur un site inhabité du domaine d'Obourg-Nimy-Maisières, propriété de sa cousineAye et de son époux,Hydulphe, un notable mérovingien.
À partir duXe siècle, lescomtes de Hainaut font de Mons leur résidence principale et la ville devient leur capitale, un titre qu'elle aurait déjà reçu deCharlemagne en 804[24]. Devenant le centre administratif ducomté, Mons se développe durant les800 ans qui suivent autour du nouveau château et duchapitre de Sainte-Waudru. Le bras de fer incessant entre l'autorité religieuse (le chapitre, propriétaire initial de la ville) et l'autorité administrative (le comte de Hainaut, qui tente de s'étendre) modèle le paysage montois.
Les grands travaux de rénovation et d'entretien desfortifications sont le fait deBaudouin IV etBaudouin V au milieu duXIIe siècle. C'est à cette époque queBernard de Clairvaux vient à Mons prêcher lacroisade (1148). En l'an 1290, selon la ville de Boussu cité par leBaron de Reiffenberg[25],« presque toutes les maisons de Mons sont de bois, et les forets qui environnent cette ville procurent aux habitans des matériaux en abondance ». Cette même année 1290,Jean II d'Avesnes construit la deuxième fortification[26] qui, à la différence de la première, défend aussi la ville et non plus seulement le château : cetteenceinte urbaine (frumeteit oufermetei(t) en picard montois) est percée de six portes[27]. Seule laTour valenciennoise (1358) subsiste actuellement.Guillaume le Bon, fils et successeur de Jean II, permet au commerce de s'épanouir dans la ville[28].
Mons souffre également de plusieurs désastres au cours de cette période. En 1112, unincendie a déjà détruit une grande partie de la cité. En 1348, lapeste noire sévit dans la ville et la population diminue fortement. La petite histoire veut que l'épidémie cesse après la procession, organisée par les autorités, des reliques de sainte Waudru[28]. C'est l'origine de laducasse de Mons.
En 1356,Marguerite II(d’Avesnes), comtesse de Hainaut, décède àLe Quesnoy : son fils,GuillaumeIer duc deBavière-Straubing lui succède et devient le nouveau comte de Hainaut (Guillaume III). Celui-ci sera « inauguré » (entrée solennelle) à Mons le 26 février 1357. Un des premiers actes du comte sera l’imposition aux Bourgeois de Mons, aux Lombards et aux Juifs de demeurer constamment armés : cette obligation est à l’origine des « milices bourgeoises » qui maintiendront l’ordre, la sécurité et la défense perpétuelle des villes, des comtes et du pays de Hainaut[29].
En 1497, la tour de l'horloge est érigée sur le site de l'actuelbeffroi : celui-ci la remplacera après son incendie et l'écroulement d'une tour de remplacement, survenu en 1661.
En 1515,Charles Quint est sacré comte de Hainaut. À cette époque, Mons compte environ 9 500 habitants et elle attire un grand nombre d'artisans (tanneurs, cordonniers, tisserands). Ainsi, des tanneries s'installent le long de laTrouille, qui à cette époque passe encore dans la ville[33].
Peu avant son abdication en 1555, Charles Quint transmet à son fils,Philippe II d'Espagne, ses possessions non autrichiennes, notamment lesPays-Bas dont Mons fait partie.
Laguerre de Quatre-Vingts Ans porte un coup au commerce et à l'industrie de la ville au cours duXVIe siècle. La ville tombe aux mains desGueux :Louis de Nassau prend la ville par surprise le. Le but est de donner Mons au roi de France.Ferdinand Alvare de Tolède, le duc d'Albe, n'acceptant pas cette situation, reprend la ville le 21 septembre de la même année[28].
En 1615, la ville est à nouveau touchée par une épidémie depeste[34]. La ville est alors mise en quarantaine et des soldats interdisent le passage des remparts. Néanmoins, les échevins montois s'adressent au chapitre deGand pour obtenir les reliques de saint Macaire en espérant ainsi faire disparaître l'épidémie. Les Gantois acceptent et les reliques sont placées dans lacollégiale Sainte-Waudru. En 1616, l’épidémie décroît, avant de cesser totalement. En remerciement, la ville fait réaliser par un orfèvre montois une châsse en argent pour y transférer les reliques : elle fait toujours partie des trésors de lacathédrale Saint-Bavon de Gand.
Le siège de 1691.Plan de Mons durant le siège de 1691.
En 1655, la ville est assiégée par l’armée française. Les opérations de siège sont dirigées par le chevalierde Clerville ; elles commencent le 15 août et la ville tombe le 18[35].
En 1718, le pouvoir, représenté par la cour souveraine du Hainaut, quitte le château qui, par faute d'entretien, se dégrade. Le site est rasé auXIXe siècle, seuls lachapelle Saint-Calixte (XIIIe siècle), la conciergerie et le beffroi étant préservés : un parc public y est inauguré le 10 juin 1873.
En 1787, larévolution brabançonne se produit, en rejet à des réformes prises à partir de 1780, parl'empereur Joseph II qui frappent l'administration, la justice, la fiscalité, les coutumes. Les États généraux sont réunis le7 janvier 1790 à Bruxelles.
L'acte d'union qui unit et confédère les provinces insurgées, dont le Hainaut, est ratifié le 20 janvier 1790 par tous les États des provinces insurgées, excepté par ceux du Limbourg, sous la dénominationd’États belgiques unis. Le traité d'union est édité dansLe Moniteur Universel du 31 janvier 1790,
En l'absence de soutien international et à la suite de problèmes financiers, lesÉtats belgiques unis ne peuvent pas résister au retour des troupes autrichiennes, et à la fin de l'année 1790, l'armée impériale autrichienne reprend le pouvoir au nom de l'empereurLéopold II.
La ville fortifiée de Mons comprend six portes, dites deNimy, d'Havré, de Bertaimont, du Rivage, du Parc et de la Guerrite[39].
Les six paroisses de la ville sont les églises de Saint-Germain, détruite en 1691, Sainte-Elizabeth, brulée en 1714, de Saint-Nicolas, de Bertamont et du Béguinage et la collégiale Sainte-Waudru.
Les monastères religieux sont l'abbaye du Val-des-Ecoliers, les Récollets, les Jésuites.
Après labataille de Jemappes, le 6 novembre 1792[40], Mons devient « ville libre ». LaConvention veut réunir lesPays-Bas autrichiens et laprincipauté de Liège (alors État distinct) à la France, mais elle est combattue. Le vainqueur de Jemappes,Dumouriez, est sensible au désir d'autonomie des populations, mais son vœu de voir procéder à des élections se heurte aux vieilles structures, sauf à Mons,Liège etCharleroi[41] et aux dirigeants français avides des richesses belges[42].
Bien que des pillages et exactions soient signalés dès cette première conquête française, les choses s'aggravent avec la seconde (les Autrichiens ont reconquis brièvement leurs Pays-Bas en 1793), consécutive à lavictoire de Fleurus, le. Des massacres ont lieu à Mons,Nalinnes etTiercelet, faisant200 victimes, les religieux étant les premiers visés[43]. Par ordre officiel de laConvention nationale, le pays est soumis à une exploitation forcenée des armées françaises qui doivent « évacuer en France toutes les richesses des pays conquis »[44],[N 3]. Les occupants imposent alors par des arrêts des contributions toujours plus grandes « sous peine d'exécution militaire. Il sera pris des otages jusqu'à l'acquittement »[45].Ce régime s'adoucit relativement rapidement en raison des protestations parvenues auComité de salut public[46][source insuffisante] et parce que la Belgique était exsangue[47]. Mais lesreprésentants en mission ont quand même frappé Mons[N 4].
En 1794, comme en 1792, les révolutionnaires français peuvent compter sur de nombreux sympathisants à Mons[48] comme à Liège. La ville devient la préfecture dudépartement de Jemappes (alors orthographiéJemmapes) en 1794. En 1800 débutent les travaux duCanal Mons-Condé : il permet d'acheminer le charbon des mines duBorinage vers le reste de laFrance (les mines boraines produisent plus de charbon que la France entière)[49].
C'est à cette époque qu'Antoine-Joseph Moneuse et sa bande dechauffeurs sévissent notamment dans la région de Mons ; le, Moneuse est jugé en première instance à Mons et l'un de ses complices, François François dit « La Mouche », y est guillotiné en 1807.
Larévolution belge, en préparation àBruxelles dès la fin août1830, ne laisse pas la population locale indifférente. Dès le 3 septembre, la nervosité est sensible dans les classes populaires, d'autant plus furieuses qu'elles sont en situation difficile du fait de la cessation des activités des charbonnages. Il y a des heurts avec la garde urbaine le 17 septembre. Le 19 septembre, avec l'arrivée du généralOtto von der Howen, la tension grandit encore : les mineurs marchent vers la porte deNimy, mais deux compagnies les prennent à revers : on relève11 morts. Le 29, à la nouvelle de la défaite néerlandaise à Bruxelles, les troupes belges des garnisons néerlandaises se mutinent et le général de Howen, son état-major ainsi que les soldats néerlandais sont arrêtés[51].
La ville perd sa fonction de ville forte dèsl'indépendance de la Belgique en 1830. Dès 1841, une liaison dechemin de fer est réalisée entre Mons et Bruxelles. Le démantèlement desfortifications a lieu entre 1861 et 1864, sous lemaïorat deDésiré Dethuin, tandis que son successeur,François Dolez, donne à Mons son aspect actuel en faisant construire deux ceintures : le boulevard intérieur sur le site de la fortification dite « urbaine » et le grand boulevard sur les fondations du mur néerlandais. Même sans ces protections devenues inutiles face aux canons, Mons reste une ville de garnison jusqu'en 1914.
Transféré depuis laprison des Petits-Carmes de Bruxelles,Paul Verlaine est incarcéré à la prison de Mons d'octobre 1873 à janvier 1875 à la suite de sa condamnation pour coups et blessures contreRimbaud[52] : il y écrit despoèmes insérés ensuite dansRomances sans paroles etSagesse.
À la fin duXIXe siècle, Mons est le théâtre de revendications sociales et politiques[53]. Ainsi, le, des groupes d'ouvriers borains parcourent la ville en chantantLa Marseillaise, criant « Vive la République ! » et acclamant le député socialisteLéon Defuisseaux. Le, 3 000 mineurs en grève marchent sur la ville : la colonne de grévistes se heurte à trois compagnies de gardes civiques qui, à la suite d'une charge des ouvriers qui ont arraché lesbaïonnettes à certains gardes, font feu. Il y a sept morts et de nombreux blessés[54]. Le 18 avril, le Parlement épouvanté, notamment par cet incident très grave[55],[N 5], vote lesuffrage universel tempéré par levote plural. Le congrès duParti ouvrier belge (POB), qui aurait dû se tenir à Mons, se réunit en1894 dans la commune boraine deQuaregnon où il adopte laCharte de Quaregnon[56].
Le4th Battalion desRoyal Fusiliers sur la grand-place, le.
Les 23 et 24 août1914, les environs de Mons sont le siège d'une bataille féroce entre Britanniques et Allemands où ces derniers subissent de lourdes pertes (5 000 hommes perdus côté allemand contre 1 500, dont763 tués, côté britannique)[57]. Bien que les forces allemandes soient supérieures en nombre, les troupes britanniques retardent leur percée permettant à l'armée française d'échapper à l'encerclement par la1re armée allemande. Labataille de Mons donne naissance à la légende desanges de Mons ayant inspiré l'héroïsme des Britanniques lors de cette bataille[58].
En, se déroule dans la salle des redoutes duThéâtre Royal, leGrand procès de Mons. Le Feldgericht allemand y siège pour juger trente-neuf prévenus dans le cadre de leur participation à un réseau d'espionnage ferroviaire initié parVictor Ernest fin1914. Neuf personnes sont condamnées à mort, sept d'entre elles sont exécutées sur la plaine deCasteau àMasnuy-Saint-Jean. Parmi les condamnés à mort, une jeune fille,Herminie Vaneukem, est graciée[59],[60],[61].
Le,Arthur Currie, commandant ducorps expéditionnaire canadien, ordonne au corps d'armée canadien d'attaquer Mons, malgré les rumeurs d'armistice. Mons est libérée dans la matinée du 11 novembre ; il y a280 victimes au corps canadien.
Lors du dénouement de laQuestion royale en1950, Léo Collard, député et échevin de Mons, déclare le 18 juillet que la Wallonie est menacée « d'un mouvement incontrôlable et irrationnel de nature morale et psychologique »[63]. C'est à Mons qu'ont lieu les premiers attentats à l'explosif: le 21 à hauteur du Waux-Hall ainsi que sur la ligne vicinale Mons-Charleroi[64]. Le 29, 10 000 manifestants défilent[65].
La crise houillère et sidérurgique laisse pour des décennies d'immensesfriches industrielles. Un mouvement de rénovation urbaine se met en place dès les années 1970, en se poursuivant dans lesannées 1980 : le but est de mettre en avant les richesses culturelles et patrimoniales de la ville. Conçue à l'origine comme une place forte et donc fermée, la ville est maintenant ouverte autourisme et aucommerce.
Le, la ville de Mons a été désignée à l'unanimité par les membres du jury (composée de six Belges et sept européens non-Belges) pour êtreCapitale Européenne de la Culture en 2015. La ville a profité de cette occasion pour poursuivre la rénovation urbaine, et améliorer l'offre muséale, culturelle et hôtelière.
Ce sont ces armoiries qui ont inspiré la serrure d’art de l’hôtel de ville, dont on peut voir une copie vandalisée (il y manque le chien) sur la porte principale. La serrure originale se trouve aumusée de la vie montoise ou Maison Jean Lescarts.
Deux autres symboles sont souvent utilisés pour figurer la cité : leSinge du grand’garde, qui se trouve sur la façade de l’hôtel de ville de Mons ou ledragon du « Lumeçon », combat traditionnel de laDucasse qui se déroule le dimanche de laTrinité.
Au la commune de Mons a une population totale de 96 358 habitants[68]. En 2023, la ville de Mons était la douzième commune la plus peuplée deBelgique
La ville a perdu beaucoup d'habitants dans lesannées 1980, mais l'ampleur du déclin s'est atténuée ensuite. Cette chute démographique des années 1980 s’intégrait dans une tendance nationale qui voyait la population des villes décroître au profit des régions plus rurales[69]. La tendance s'est inversée dès les années 1990 car la ville revit grâce à la restauration en profondeur du cœur historique de ces dernières années. Une partie non négligeable de la population est constituée d'étudiants qui ne logent sur place que pendant les jours de la semaine dans des « kots ». Ces derniers sont environ 3 200, mais ne sont pas domiciliés à Mons et ne figurent donc pas dans le registre de la population de la ville. Comme dans beaucoup de pays occidentaux, la ville est confrontée à un léger vieillissement de population. Cela s'explique par la diminution de la natalité qui ne renouvelle pas la population née durant l’après-guerre.
La zone d'influence régionale de la ville de Mons englobe une population de près de 260 000 personnes, tandis que les autorités parlent d'une zone d'influence de 390 000 personnes, évoquant même le chiffre de 1 390 000 dans unezone d'influence à30 minutes, incluantValenciennes etMaubeuge[71].
En tenant compte des anciennes communes entraînées dans la fusion de communes de 1972 et 1977, on peut dresser l'évolution suivante
Les chiffres des années 1831 à 1970 tiennent compte des chiffres des anciennes communes fusionnées.
Source :DGS, de 1831 à 1981=recensements population; à partir de 1990 = nombre d'habitants chaque1er janvier
1972 : fusion avec Cuesmes, Ghlin, Hyon, Nimy et Obourg ainsi que des parties de Baudour et Jemappes
1977 : fusion avec Ciply, Harmignies, Harveng, Havré, Jemappes, Maisières, Mesvin, Nouvelles, Saint-Symphorien, Spiennes et Villers-Saint-Ghislain ainsi que des parties de Casteau, Masnuy-Saint-Jean et Ville-sur-Haine
Nombre d'habitants de 1992 à nos jours (au1er janvier)
Les différentes églises de la ville de Mons et des anciennes communes fusionnées sont gérées par trois Unité Pastorales différentes, qui dépendent du Diocèse de Tournai.
Les paroisses de la ville de Mons et des villages de Hyon et de Ghlin font partie de l'Unité Pastorale Nouvelle (UPN) de Mons, sous le patronage de Sainte-Waudru. Cette UPN est composée de huit lieux de culte :
la Collégiale Sainte-Waudru
l'église Sainte-Elisabeth
l'église Saint-Nicolas
la chapelle d'Epinlieu (qui dépend de Saint-Nicolas)
l'église Notre-Dame de Messines (anciennement Saint-Nicolas-en-Bertaymont)
l'église du Sacré-Cœur
l'église Saint-Martin à Ghlin
l'église Saint-Martin à Hyon
Les anciennes paroisses de Cuesmes, Jemappes et Flénu dépendent de l'Unité PastoraleMarie Porte du Ciel.
A cela s'ajoute l'Unité Pastorale Saint-François Mons-Est, dont dépendent les autres lieux de cultes (toutes les anciennes communes sauf Hyon, Ghlin, Jemappes, Cuesmes et Flénu).
On estime à 5 000 personnes le nombre demusulmans à Mons, soit environ 5,3 % de la population[72].
Lamosquée An-Noor (La Lumière), mosquée du centre-ville, a ouvert ses portes en 2006 et est depuis 2015 reconnue officiellement par l'État fédéral[73].
Il existe d'autres mosquées sur le territoire communal comme Fatîh Camii (Diyanet) à Cuesmes, Al Fath à Flénu ou Al Imane à Cuesmes.
Le niveau des connaissances en Communauté française, où se situe la ville de Mons, est plus faible que sur l'ensemble du pays. Le tableau ci-dessous compare les scores moyens des connaissances entre le niveau national et le niveau francophone[75].
Branche
Mons
Communauté française
Belgique
Mathématiques
?
498
533
Sciences
?
479
509
Résolution de problèmes
?
492
524
Lecture
?
456
489
On constate dans le tableau ci-dessous[76] que laproportion des revenus faibles est plus importante dans la région de Mons que dans toute laBelgique. À l’opposé, le nombre de personnes ayant desrevenus importants est plus faible que pour lamoyenne nationale. Cela indique que les revenus des habitants de la région sont inférieurs à la moyenne nationale[77]. L'inadaptation des connaissances des demandeurs d'emploi par rapport aux demandes des entreprises semble constituer un grave problème pour l'emploi[78].
Entre 1993 et 2001 a sévi un assassin non identifié de plusieurs femmes dans la région de Mons : ledépeceur de Mons.
En 2006, 40 156[79] faits criminels ont été relevés sur l'arrondissement judiciaire de Mons qui compte une population d'environ 420 000 habitants[80]. Cela représente un taux decriminalité (nombre de faits par habitant) de 9,5 % en 2006. Cette valeur est légèrement inférieure à la moyenne de laprovince de Hainaut (10,1 %), est égale à la moyenne de laRégion wallonne et légèrement supérieure à la moyennebelge (9,3 %).
La « zone de police de Mons-Quévy » est compétente dans la commune de Mons, ainsi que celle de Quévy.
Mons, chef-lieu du Hainaut, est un centre administratif et juridique. Principale ville de l'entitéMons-Borinage[7], elle s'affirme en centre tertiaire, avec ses multiples équipements de transports pour la route, les canaux et le chemin de fer électrifié, ses entrepôts et centres commerciaux, son université, son centre de recherche nucléaire.
L'industrie en banlieue ouest s'est concentrée, en particulier dans le parc industriel Ghlin-Baudour pour les secteurs du papier-carton, des profilés aluminium, du caoutchouc et de la brasserie.
Le domaine de la défense militaire internationale est représenté depuis l'installation du quartier général de l'OTAN à Casteau.
Mons est desservie par l'autoroute de Wallonie menant àLiège et par l'autoroute de Bruxelles, qui mène à Paris et au nord de la France. La ville bénéficie d’unréseau autoroutier très dense. Se rendre à Mons en voiture est assez simple par autoroute, mais circuler dans la ville l'est beaucoup moins. Comme dans toutes les villes anciennes, le centre historique est composé d'un réseau de rues étroites, non prévu pour la circulation automobile actuelle. De ce fait, presque toutes les rues sont à sens unique et il n'est pas aisé d'y trouver un emplacement libre pour garer un véhicule. La ville dispose néanmoins de deuxparkings couverts payants dans le centre-ville ainsi que de nombreux parkings gratuits[81].
Le bâtiment de 1952 situé place Léopold a été démoli en 2013[82] et a été remplacé progressivement par une nouvelle gare conçue par l'architecteSantiago Calatrava[83]. Initialement prévue pour 2015, elle est finalement mise en service le[84], puis est inaugurée le dans le cadre du festival « Mons en Lumières[85] ».
La ville a mis au point avec leTEC Hainaut (lasociété publique wallonne de transport par autobus) un réseau de navettes intérieures nomméIntramuros qui parcourt Mons suivant deux itinéraires (City R etCity O). D'autres bus circulent également dans la ville, qui partent de la place Léopold ou de la gare provisoire, reliant Mons à l'ensemble de la région.
Leterril de Ciply, témoin du passé charbonnier de Mons.Cimenterie d'Obourg au couchant.
En1850, l'historien géographe françaisMalte-Brun décrivait la région de Mons-Borinage comme étant dotée d'une puissance industrielle calculée en chevaux-vapeur supérieure à celle de toute laFrance, ceci en raison du nombre decharbonnages et des moteurs de traction qui équipaient les puits d'extraction.
Sur le territoire de Mons, laFaïencerie de Nimy a longtemps été un fleuron de la production de faïence hennuyère (de 1789 à 1951).
L'économie montoise est sinistrée depuis la fermeture des charbonnages qui faisaient de Mons-Borinage une des régions les plus prospères dans l'entre-deux-guerres, bien que les ouvriers vivaient souvent dans des conditions très précaires. Depuis lors, lechômage structurel augmente et letaux d'emploi n'est qu'artificiellement maintenu par des emplois dans lafonction publique. On constate que depuis la fin des années 1990 le nombre d’entreprises créées ne permet pas de compenser le nombre de faillites[86]. Les conséquences sont letaux important de chômage et le niveau de revenu moyen par habitant inférieur de 10 % par rapport à la moyenne belge.
Le taux de chômage était de 28 % en2005 (12 % pour laBelgique)[87]. Le taux de chômage à Mons était, en août2008, de 20,75 %[88].
La répartition de l'emploi par secteurs économiques (2002) était de 1,57 % dans lesecteur primaire, 8,32 % dans le secteur secondaire et 90,1 % dans le secteur tertiaire. Les services publics représentent par ailleurs 19,9 % dans l’arrondissement de Mons alors que la moyenne belge se limite à 10,8 %[89].
LePIB du Hainaut équivaut seulement à 68 % du PIB moyen européen, ce qui vaut à la province des subsides européens (Objectif 1) pour atténuer son retard économique. Ces fonds ont permis la création duparc scientifiqueInitialis et la fondation des centres de rechercheMateria Nova et Multitel.Microsoft a également décidé d'installer un centre de recherche dans ce parc scientifique[90]. La ville a également affecté une partie de ces fonds à la rénovation de la Grand-Place afin de favoriser son développement touristique.
La politique dite du « zoning » qui consiste à rassembler les industries sur quelques sites biens dotés en infrastructures routières et fluviales n'a pas permis d’endiguer le chômage. Néanmoins, le « zoning de Ghlin-Baudour[91]» accueille un grand nombre d’entreprises. Celles-ci sont attirées par les moyens de transports locaux (autoroutes, canaux appartenant à la liaison entre le port maritime deDunkerque enFrance et la vallée industrielle de laRuhr enAllemagne) et par le caractère bon marché des terrains. La firmeGoogle a par ailleurs décidé d'installer dans ce zoning un tout nouveau centre de traitement des données[92].
La part dusecteur tertiaire (services) atteint plus de 90 % du total de l'emploi. Alors que le secteur primaire représente moins de 2 %[93]. La part des emplois privés est également assurée par les activités commerciales du centre-ville et du complexe desGrands Prés. En plus de sa galerie commerçante, l'espace des Grands-Prés comporte le complexe cinématographiqueImagix, un nouveau hall d'exposition du nom deLotto Mons Expo et des entreprises à fortes valeurs ajoutées dans son parc scientifiqueInitialis. La ville ambitionne de faire de cet espace un zoning industriel important et d'en faire le centre de gravité économique de la ville, situé pour le moment plutôt dans le vieux centre-ville.
Drapeaux des pays membres de l'OTAN flottant sous le vent juste à l'entrée du SHAPE à Maisières (Photo 2006).
La présence duSHAPE depuis1967 stimule également l'économie locale, mais au détriment du prix des loyers, alors que les militaires en poste effectuent de nombreux achats importants hors taxes dans le centre commercial interne au SHAPE.
Le nombre actuel de touristes avoisine environ les 250 000 personnes par an et est en constante augmentation depuis10 ans. L’origine des touristes à Mons montre qu’il s'agit d’un tourisme de proximité[94](29 % de Belges néerlandophones, 27 % de Belges francophones, 12 % d'Anglo-saxons, 12 % de Français, 10 % de Néerlandais, 5 % d'Allemands et 5 % autres).
En résumé, l'économie de Mons est axée sur :
le secteur public (niveaux communal, provincial, régional et fédéral) ;
deszonings (zones d'activités) pour entreprises privées ;
le développement ducommerce (secteur tertiaire en général) ;
Mons est une villeuniversitaire. La plus ancienne des universités de la ville est laFaculté polytechnique de Mons qui a été fondée en1836 sous le nom d'École des Mines. L'École supérieure commerciale et consulaire est transférée à Mons, sur la Grand-Place, en 1899. Il s'agit actuellement de l'UCLouvain FUCaM Mons, implantation de l'université catholique de Louvain. L'Institut commercial des industriels du Hainaut, fondé en1899 parRaoul Warocqué entre autres, est à l'origine de l'Université de Mons-Hainaut. Cette dernière a reçu le statut universitaire en1965, tout comme lesFUCaM. Au, l'École d'interprètes internationaux jusque-là indépendante est devenue une faculté à part entière de l'UMH. Le, la Faculté polytechnique de Mons et l'Université de Mons-Hainaut ont fusionné pour donner naissance à une seule université publique, appelée simplementUniversité de Mons.
La ville compte également plus de50 écoles primaires et/ou maternelles,16 écoles d'enseignement secondaire et14 écoles d'enseignement supérieur[96].
La bibliothèque de l'Université de Mons, qui a fêté son bicentenaire en 1997, possède 715 000 ouvrages. Parmi ceux-ci,450 manuscrits, l'un d'eux datant duXe siècle, et140incunables, dont un exemplaire de laBible de Gutenberg[97].
En ce qui concerne l'offre au niveau des piscines, Mons possède, après la fermeture de la piscine deFlénu pour cause de vétusté, deux piscines communales, une àCuesmes, et l'autre, inaugurée le 18 mars 2011 auGrand Large.
Le port de plaisance.Le port de plaisance vu de la capitainerie.
Mons dispose d'unport de plaisance au Grand-Large, équipé de 157 anneaux et d'une capitainerie moderne opérationnelle sept jours sur sept de9 h à18 h 30. Le Royal Club nautique Mons-Borinage (RCNMB) y organise ses activités. On peut y suivre des cours de navigation et y obtenir les brevets nécessaires à la navigation sur les cours d'eau belges. Le Grand-Large est une extension ducanal Nimy-Blaton-Péronnes qu'il relie aucanal du Centre, à proximité de l'autoroute E19 reliantBruxelles àParis.
La vie politique montoise est marquée depuis le milieu des années 1950 par la prédominance duParti socialiste. La puissance de ce parti degauche, renforcée par les électeurs des communes du Borinage fusionnées à partir de 1972, s'enracine dans son histoire sociale et économique comme pour la plupart des autres grandes villes wallonnes. Il arrive que l'on explique son maintien au pouvoir par les conditions économiques moroses de la région depuis la fermeture descharbonnages dans les années 1950 et 1960.
Le Parti socialiste, malgré la majorité absolue dont il dispose, partage le pouvoir de2000 à avril 2016 avec leMouvement réformateur, un parti dedroite. Ensuite, le PS s'allie avec leCdH un parti centriste[99].
En 2006, le budget de la ville de Mons s'est élevé à 165 111 634,00 euros[102]. Ce budget, qui est en partie le fruit des recettes fiscales communales, a été en équilibre grâce à un apport financier de laRégion wallonne (Plan Tonus). Il a permis à la ville de mener plusieurs projets de restauration de sonpatrimoine architectural. Lesrecettes fiscales de la ville proviennent de diverses sources[103] :
Taxe additionnelle à l’impôt des personnes physiques (8 % en 2007) ;
Délivrance de documents administratifs payants…
Malgré quelques variations mineures, ces différents montants restent proches de la moyenne nationale belge, même si certaines communes de Belgique sont parfois privilégiées grâce à une situation économique locale plus enviable.
Mons abrite, entre autres, six commissariats de proximité de police (Mons-Centre, Jemappes, Cuesmes, Grands-Prés, Havré et Ghlin)[104]. une caserne de pompiers, deux hôpitaux, une prison (pour les longues peines), unpalais de justice, une cour d'appel et le siège du gouvernement de laprovince de Hainaut.
La ville de Mons est desservie par plusieurs établissements hospitaliers regroupés sous l'entité du CHU Helora. Les principaux sites hospitaliers sont :
CHU Helora – Hôpital de Mons – Site Constantinople, qui dispose de 263 lits[105] ;
CHU Helora – Hôpital de Mons – Site Kennedy (anciennement Hôpital Ambroise Paré), qui compte 415 lits[106].
Le Centre Hospitalier Universitaire et Psychiatrique de Mons-Borinage, une intercommunale, comprend également le Centre hospitalier psychiatrique du Chêne aux Haies, doté de 375 lits psychiatriques, de 70 places d’hospitalisation de jour, ainsi que de 90 lits en Maisons de Soins Psychiatriques (MSP)[107].
Afin de résoudre une partie du problème de lagestion des déchets, les autorités montoises ont mis en place une technologie écologique innovante de mise en valeur des immondices organiques : labiométhanisation. C'est un procédé qui consiste à transformer des déchets biodégradables en compost, tout en produisant ungaz naturel renouvelable. Ce gaz sera transformé en électricité. Cette biométhanisation est confiée à l'ITRADEC[108]. Cette méthode propre de transformation des déchets biodégradables diminue les mises endécharge et l'incinération, deux méthodes hautement nocives pour l'environnement.
L'épuration des eaux est confiée à uneintercommunale[109], l'IDEA[110], qui gère les fonds des contribuables. Ses responsabilités ont été récemment étendues à la collecte des immondices anciennement assurée par l'ISPH (Intercommunale de Salubrité Publique du Hainaut).
Malgré les efforts consentis par les citoyens dans le tri sélectif des déchets, l'intercommunale de gestion des déchets autorise l'incinération parHolcim, lacimenterie d'Obourg[111]. Les riverains[112] sont attentifs aux répercussions sur la pollution de l'air par les rejets de l'activité de cimenterie additionnés de ceux émis par l'incinération des déchets ménagers.
Briare (France) depuis. Le jumelage associe à l'origine Briare avec Jemappes : il fait suite à la création de laCEE ;
Thoissey (France) depuis 1963. Le jumelage entre Thoissey et Obourg est né de l'amitié entre un adjoint au maire de Thoissey, M. Berlioz, et le président du cercle les « Troubadours » d'Obourg, M. Lusuky ;
District métropolitain de Sefton (Royaume-Uni) depuis 1964. Le jumelage associait à l'origine Bootle, devenu Sefton à la suite d'un regroupement de comtés et de districts urbains en1974, avec Mons ;
Little Rock (États-Unis) depuis 1999.Wesley Clark, commandant en chef duSHAPE entre 1997 et 2001 et citoyen de Little Rock, est à l'origine de cette association : il souhaitait ainsi remercier Mons pour l'accueil de ses compatriotes ;
Lecentre-ville est constitué en grande partie de maisons enbriques rougeâtres. Bien qu'il y ait quelques constructions anciennes et plus rarement nouvelles enpierre bleue, son usage se limite en général à des parties décoratives des façades. Une grande partie du centre est constituée demaisons accolées, à deux ou trois étages maximum. Dans les secteurs commerçants, le rez-de-chaussée est utilisé pour des fonds de commerce, alors que les étages sont utilisés pour l'habitation. Bien que généralement invisible de la rue, l'arrière des maisons est généralement équipé d'un petitjardin.
Lesfaubourgs de la ville sont en général également constitués de maisons accolées, en briques. Celles-ci disposent néanmoins de plus grands espaces verts à l'avant ou à l'arrière. Dans les zones plus éloignées du centre, on retrouve desvillas à quatre façades.
La ville a connu après laSeconde Guerre mondiale une politique assez limitée de construction debuildings. QuelquesHLM ont ainsi été bâties àGhlin,Hyon etJemappes, dans la proche banlieue de la ville. Depuis la fin des années 1990 et surtout depuis l'incendie criminel[116] qui a eu lieu dans un de ces bâtiments, la ville mène une politique de déconstruction[117] de HLM qui est toujours en cours à l'heure actuelle. Toute une série de bâtiments à caractère social sont également dispersés dans le centre-ville et sa proche banlieue.
16,5 %[118] de la population de la ville habite enappartement (17 % pour la Belgique) et 82,7 % en maison unifamiliale (82,3 % en Belgique). Sur les 82,7 % de maisons unifamiliales, seulement 26 % (37,3 % en Belgique) sont des maisons séparées alors que 55,7 % (44,4 en Belgique) sont des maisons accolées oumitoyennes. Cela représente assez bien une ville moyenne de Belgique. Les grandes communes disposent en effet de moins de maisons unifamiliales, mais de beaucoup plus d'appartements alors que les plus petites communes disposent de peu d'appartements et de beaucoup de maisons unifamiliales. Il est intéressant de remarquer que les chiffres indiquent très clairement la forte présence de maisons accolées plutôt que de maisons séparées : cela représente bien l'urbanisation du centre-ville, mais également de noyaux urbains tels queJemappes etCuesmes.
LaGrand-Place est le centre de la vieille ville. Elle se situe tout près de la rue commerçante (piétonnière) et du beffroi. Elle est pavée à la manière des vieilles villes et abrite de nombreux cafés et restaurants, ainsi que l'Hôtel de ville.
Le contour de la place est accessible aux voitures, mais il leur est interdit de stationner ou de circuler en son centre.
L'architecteMathieu de Layens originaire de Soignies, auteur entre autres de l'Hôtel de Ville deLouvain, fut appelé pour en dresser les plans. Il devait s'agir d'un édifice en stylegothique flamboyant mais il semble bien que le plan (que l'on n'a pas retrouvé) n'ait pas été respecté, notamment par l'abandon du deuxième étage, qui était pourtant prévu. Lecampanile destyle Renaissance fut ajouté auXVIIIe siècle. Il contient une cloche datant de1390, laBancloque, et porte unehorloge à cadran donnant sur la Grand-Place ainsi qu'une horloge lumineuse. LeXIXe siècle vit diverses modifications de la façade, l'enlèvement desmeneaux de pierre à l'étage et de divers ornements de pierre.
Dans son état actuel, l'Hôtel de Ville présente un ensemble remarquable de divers bâtiments abritant une grande partie des services communaux. Ces bâtiments ont subi de nombreuses modifications au cours des siècles, des restaurations et des ajouts d'éléments provenant d'autres bâtiments, comme une cheminée gothique duchâteau de Trazegnies, des portes sculptées duXVIe siècle provenant de démolitions, une cheminée venant du château deGouy-lez-Piéton, une autre cheminée de1603 venant duchâteau d'Havré.
Le a été inauguré un groupe statuaire enbronze deGérard Garouste, déjà auteur d'une fresque pour la salle des mariages. L'œuvre, évoquant le combat de saint Georges et du dragon, se trouve en façade de l'hôtel de ville, au bas des rampes de l'escalier donnant accès à l'une des entrées de l'Hôtel de ville.
Le 19 avril 2021, des travaux de rénovations qui s'étendront sur500 jours, ont commencé, obligeant l'hôtel de ville à se couvrir d'échafaudages. Une enveloppe de près de 6,5 millions d'euro a été prévue.
L'ensemble des bâtiments entoure un petit parc de forme très irrégulière, le jardin duMaïeur, avec une sortie dans la rue d'Enghien. On y trouve la fontaine duRopieur, réalisée par le sculpteur Léon Gobert (1869-1935) : le ropieur est le symbole du garnement montois, arrosant les passants avec l'eau de la fontaine. Le jardin est clos du côté sud par l'ancien Hôtel du Marquis de Gages, un bâtiment protégé dont la cour intérieure abrite parfois des événements culturels.
Devant l'entrée principale de l'Hôtel de ville se trouve une petite statue en fer forgé d'unsinge. Son origine n'est pas vraiment connue, mais elle date de plusieurs siècles. Certains historiens affirment qu'elle a été placée là afin de porter chance à la ville et à ses habitants. De nos jours, la tradition veut que celui qui passe devant le singe doive lui caresser la tête avec la main gauche pour obtenir la réalisation d'un vœu. On peut remarquer sur la photo que la tête du singe n'a plus la même couleur que le reste de son corps et qu'elle apparaît usée. Son histoire repose sur trois hypothèses: le chef-d'œuvre d'un forgeron voulant accéder à la maîtrise de son art, unpilori pour enfants turbulents ou l'enseigne d'une taverne, "L'estaminet de la grand place" qui se trouvait dans les caves de l'hôtel de ville. Il fut déclaré porte-bonheur par la jeunesse montoise en 1930.
Bien que située au cœur de l'ancien comté de Hainaut, elle est une des églises les plus caractéristiques et les plus homogènes de l'architecture gothique brabançonne.
Lacollégiale a été bâtie auXVe siècle sur ordre des chanoinesses. Elle constitue, avec le beffroi tout proche, un symbole majeur de la ville de Mons. Elle renferme de nombreuses œuvres deJacques Du Brœucq.
Elle est faite degrès, de pierre bleue et de briques, matériaux locaux. Son plan, classique, est en forme de croix latine. Elle mesure 108,60 mètres de long, 35,75 mètres de large et s'élève à 24,56 mètres à la clef de voûte. Le chœur est entouré d'un déambulatoire et de 15 chapelles rayonnantes, il fait 32,71 mètres de long et sa largeur, identique à celle du transept et de la grande nef, est de 10,60 mètres[119].
Victor Hugo a dit de ce beffroi dans une lettre à sa femme :
« Figure-toi une énorme cafetière, flanquée au-dessous du ventre de quatre théières moins grosses. Ce serait laid si ce n'était grand. La grandeur sauve[120]. »
Maison construite dans le type d'architecture duXVIe siècle, dite espagnole, selon la tradition des anciens Pays-Bas. Les caractères restentgothiques avec des pignons sur rue àpas de moineau ou gradins. Il s'agit d'une architecture sobre utilisant la brique. Ce matériau économique s'est considérablement développé après le grand incendie de, lorsqu'il fallut reconstruire à frais réduits, la pierre étant trop coûteuse. Une ordonnance échevinale de 1548 interdit l'emploi des matériaux inflammables.
Les bâtiments ont été restaurés, en1919-1920, sur les plans de l'architecte communal E. Bertiaux et sont occupés par la Maison de la Presse.
Le site de la Machine-à-eau, dont la machinerie a été démontée en[121], reste le témoignage des préoccupations sanitaires et hygiéniques nées à Mons dans les années 1865-1870 ; elle marque le passage du système médiéval d'alimentation en eau par les puits, fontaines et pompes à mains, à celui reposant sur des pompes aspirantes et refoulantes. L'eau qui alimentait Mons provenait des sources de la Vallière et du Trou-de-Souris àSpiennes, laTrouille (rivière) servant seulement de force motrice au moteur hydraulique.
Le hall industriel actuellement présent est le seul vestige de la machine qui alimenta Mons en eau potable dès1871, année où la Trouille fut détournée[122]. Construit en métal et en verre, d'après les plans de l'architecte Hubert et de l'ingénieur Celi Moullan, il contenait une machinerie faite de pompes, tuyaux et canalisations dont le principe était de refouler l'eau du niveau de la vallée jusqu'aux réservoirs communaux aménagés dans la square du château (point culminant de la colline).
Cette innovation sur le plan domestique changea le mode de vie des Montois habitués à quérir l'eau à des puits ou fontaines, parfois situés à plus d'une centaine de mètres des habitations. Elle s'est réalisée dans la continuité d'un autre projet urbain : l'introduction en1828 dugaz de ville afin d'éclairer les boulevards et les rues nouvelles. Ces deux changements ont été rendus possibles grâce à la démolition des fortifications, qui dégage des terrains, et au détournement de la Trouille dont le rôle stratégique d'alimentation des fossés était alors dépassé.
Le bâtiment de la Machine-à-eau a été restauré au début desannées 1990 et a accueilli jusqu'en 2014 différentes activités culturelles. En 2015, l'édifice est transformé et agrandi en vue d'accueillir leMons Memorial Museum, créé dans le cadre deMons 2015.
Le parc duWaux-Hall fut aménagé auXIXe siècle (1862-1864) à l'initiative de la Société du Waux-Hall créée à cet effet par des membres de la bourgeoisie. Il s'agit donc à l'origine d'un parc privé. Il est situé à l'emplacement du fort dit des Hollandais qui formait un ouvrage avancé de la dernière fortification (1815-1864). Des restes du fort subsistent encore sous le pavillon actuel. Les jardins ont été dessinés par Louis Fuchs et le pavillon central fut construit par l'architecte Joseph Hubert, en style guinguette.
L'École technique et professionnelle d'horticulture, créée en1863, s'y est installée sous l'autorité de la Société du Waux-Hall. Elle est devenue communale en1892 au moment de l'acquisition du Waux-Hall par la ville de Mons, puis passa sous l'autorité de la province de Hainaut en 2006.
C'est au pied du pavillon central que se déroulait chaque année, le mercredi après-midi de laducasse, le combat du petit Lumeçon dont les acteurs sont des enfants. En 2009 cet événement a été transféré sur la Grand-place.
LalogemaçonniqueLa Parfaite Union est la plus ancienne de Belgique[123] et peut-être même du continent. Elle a été fondée en1721. À cette époque, Mons devint un centre maçonnique important à la suite de la création de plusieurs nouvelles loges (Vraie et parfaite harmonie (1767),À l'Orient de Mons (1783) et laLigue équitable (1786)).
Après laRévolution française, les réunions eurent lieu en différents endroits. L'avocat Ch. de Bettignies, dans son livreÀ travers les rues de Mons, édité en 1864, signale que :C'est dans la cour du Dromadaire, qu'a été érigé, sur les plans de l'architecte Vangierdegoom, le nouveau temple de la franc-maçonnerie montoise. Les bâtiments se composent de chambres destinées aux épreuves, et de deux longs salons superposés, placés en équerre, dans la direction de la chaussée, avec la construction dont la façade, ornée du compas traditionnel, donne dans la cour susdite. Le 12 mais 1839, la loge de Mons, dite la Parfaite Union, a célébré par un banquet donné au grand salon de l'Hôtel de Ville, l'inauguration du nouveau local maçonnique.
Par la suite, un concours fut organisé parLa Parfaite Union pour la construction d'un bâtiment définitif. Les plans de l'architecte Hector Puchot furent retenus en1890. Le style néo-égyptien était alors devenu une référence pour l'architecture maçonnique et on peut considérer la loge de Mons comme un modèle du genre avec ses nombreux motifs « égyptiens », chapiteaux papyriformes, frise en bouton de lotus, etc.
La caserneGuillaume, rebaptisée caserneMajor Sabbe après la Première Guerre mondiale et appelée depuis les années 1990Carré des Arts, remonte à 1824-1827, à l'époque duroyaume uni des Pays-Bas. Elle est l'œuvre de l'architecteRemi De Puydt (1789-1844). La façade et la toiture du bâtiment ont été classées en 1983 sur avis de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles.
Conservant sa destination militaire jusqu'à la fin des années 1940, le bâtiment a été ensuite utilisé par l'athénée royal Jean d'Avesnes des années 1960 jusqu'au début des années 1990. Depuis la fin des travaux de reconversion menés entre 1993 et 1995, le Carré des Arts accueille l'École supérieure des Arts plastiques et visuels (ESAPV) et la télévision régionaleTélé Mons Borinage (télé MB)[124].
En 2014, la cour du Carré des Arts a été rénovée et équipée d'unetoiture amovible selon un projet conçu par le bureau d'architecture AgwA[125] et le bureau d'études Ney & partners à l'initiative en 2008 de la Ministre de la Culture de Fédération Wallonie Bruxelles Fadila Laanan. La couverture se compose de cinq toiles modulaires à double courbure ancrées dans le sol et sous les corniches. À cette occasion, l'artiste Jean-Luc Moerman réalise une vaste fresque abstraite à la peinture bleu cobalt sur le nouveau sol en asphalte engravillonné. Les travaux sont réalisés entre autres afin d'accueillir le "Festival au Carré", proposant une série de spectacles et concerts organisés par le Manège.Mons.
Fontaine-piloriLe Rouge-Puits, au coin des rues de la Coupe et de la Chaussée.
Trois des puits-fontaines qui ornaient autrefois les places de Mons ont subsisté jusqu'à aujourd'hui. C'est le cas de la fontaine-pilori, destyle Louis XVI, construite en1779 en pierre bleue par l'architecte Ouvertus. Elle fut déplacée à plusieurs reprises et se trouve actuellement à la place du Chapitre. Elle fut restaurée en1930 et vers1980.
La chapelle et le couvent des Visitandines, aujourd'hui investis par l'Université de Mons (UMONS), jouxtent la place aux côtés de bâtisses historiques en briques et pierres.
Construit par Albert Jamot en 1831, ce puits a été transféré au centre du Marché-aux-Herbes en 1877 et y a servi de fontaine après l'aménagement de la distribution d'eau en ville dans les années 1869-1870. Il a retrouvé son emplacement d'origine à l'intersection des rues de la Coupe et de la Chaussée en 1981[126] (début du piétonnier, côté Grand-place). Après avoir été au Marché aux Herbes, la fontaine (non raccordée à la distribution d'eau) a été placée pendant quelques années au Parc, tout au bout de la rue des 4 Fils Aymond.
Lescasemates et la boulangerie militaire sont les restes des fortifications datant du royaume des Pays-Bas (1814-1830). La loi votant le démantèlement des fortifications date de1861[127]. Elles sont situées à proximité de la place Nervienne. Le toit de l'ancienne boulangerie a été transformé en un jardin public et ludique destiné aux enfants, tandis que les casemates accueillent lemusée de la Route.
Il s'agit de la dernière trace existante de l'enceinte médiévale qui entourait la ville. Cette construction défensive en moellons de grès deBray, qui a perdu environ un tiers de sa taille originale, fut érigée aux environs de1358. Ses murs percés demeurtrières ont une épaisseur allant jusqu'à4 mètres.
La tour a abrité une installation sonore dans le cadre du festival d'art audio-visuel contemporainCitysonics lors de sa réouverture[128]. Un projet d'installation d'une terrasse accessible au public en son sommet a été finalisé en 2009.
En1966, le Conseil des Ministres décide la construction de nouveaux bâtiments pour y installer les Cours de Justice[129] : Cour d'Assises, Cour du Travail, Cour d'appel, Tribunal du commerce... Le choix se porte sur l'emplacement de l'ancien « Hall des expositions ». Le maître d'ouvrage est la Régie des Bâtiments et le bureau d'architectes désigné pour le projet est le Bureau Aura (Jean Barthélemy(nl)). La forme triangulaire du terrain a permis de créer des espaces intérieurs, décroissants en hauteur et en largeur, formant une sorte de « cathédrale spatiale » soulignée par un trait lumineux central continu. Sur cet axe majeur, épine dorsale du projet, se créent les espaces de rencontre et de dégagement. Les techniques les plus récentes ont été mises en œuvre en vue d'une gestion économique de l'énergie, en accordant un maximum de confort au personnel et au public tout en assurant la mise en valeur architecturale du bâtiment.
Inauguré en mai 2007, l'ensemble de bâtiments présente déjà (janvier 2011) de nombreux problèmes d'infiltration d'eau et de stabilité. C'est ainsi qu'une des portes d'entrée pesant une centaine de kilos est sortie de ses gonds et a failli tomber sur une avocate qui entrait, des fissures apparaissent entre des blocs de béton, des joints de fenêtres laissent passer le vent et l'eau, il pleut dans la salle des pas perdus... L'absence de contrat d'entretien serait la cause de ces problèmes, mineurs au départ mais allant s'aggravant[130].
Le quartier abbatial (1725) de l'ancienneabbaye d'Épinlieu de Mons, fondée en1216 et supprimée en 1796, est à présent le siège de l'Académie des Beaux-Arts de Mons[131].
Tous les ans se déroule à Mons un des festivals d'art sonore,City Sonic, organisé par l'association Transcultures, Centre des cultures numériques & sonores.
Les chanoinesses jouentLa Vie et l'Ystoire de madame Sainte-Waudru (1433) ; en juillet1455, on représente unMystère de la Passion sur la grand-place, repris en1457.La Vengeance de Jhesucrist occupe quatre jours en1458. Le, à nouveau sur la grand-place, leJeu de Madame sainte Barbe. On signale encore un concours derhétoriciens en1469, leMystère de la Passion de Notre-Seigneur en1484, laVye Sainte Catherine en1487, leJeu et exemple de Godefroy de Bouillon et leJeu et exemple du chevalier Yde en1489,La Vie de saint Georges et laVie de dame sainte Barbe en1491. Au cours de la première moitié du siècle suivant, l'activité ne se ralentit pas avec les représentations diverses en 1502, 1506, 1510, 1520-21, 1534, etc.
Gustave Cohen, professeur à laSorbonne, a publié le livre des Conduites du régisseur et le Compte des dépenses pour leMystère de la Passion joué à Mons en 1501[134]. C'est le seul texte que l'on ait conservé de cette vie théâtrale intense et c'est même la seuledidascalie que nous possédions, selon Cohen, desmystères du Moyen Âge.
Ce théâtre demandait une mobilisation extraordinaire de la population puisque ce mystère-ci exigea la prestation de non moins de 460 acteurs[135], la plupart de Mons. Lors de la représentation de cettePassion, l'historiographe deBourgogne, le chroniqueurJean Molinet, avait été invité avec, comme à l'accoutumée, les villes du Hainaut et du Nord de la France[136]. La représentation s'est étalée sur une semaine. Des copistes ont établi le texte à partir d'une version empruntée à la ville d'Amiens, qui l'avait jouée l'année précédente. Il a été engagé des machinistes pour les effets spéciaux, et des« conducteurs de secrets » ont été appelés deChauny, en Picardie. Un théâtre provisoire est installé sur la place du Grand Marché, qui est creusée pour ancrer la structure qui accueille les décors et le public. LesChambres de rhétorique des villes voisines sont invitées, à 100 km aux alentours, en particulier celle d'Amiens. Il a fallu également payer une surveillance spéciale, la ville étant désertée pendant le spectacle, donc exposée à des dangers extérieurs[137].
Mons dispose d'un riche passé dans l'art de l'orfèvrerie. Plusieurs de ces œuvres se retrouvent dans les différents musées et lieux publics de la ville. On y apercevra également des œuvres en porcelaine, mais également de splendides collections defaïencerie locale (XIXe siècle) et de pendules (1795-1815).
Anne-Charlotte de Lorraine, abbesse séculière du chapitre de Sainte-Waudru à partir de1754, favorisa le développement de ladentelle locale. En1773, on trouvait plus de 1 000 dentellières dans la ville[138]. Bien que cette industrie ait maintenant totalement disparu, il est possible de découvrir quelques réalisations anciennes dans la collégiale Sainte-Waudru.
LeMusée des arts décoratifs François Duesberg possède plusieurs collections prestigieuses dont une collection de pendules de la période Louis XVI, Directoire, Consulat et Empire et tout un ensemble d’objets décoratifs de qualité (orfèvrerie, faïence, porcelaine, …). D'autres musées présentent plutôt des objets en rapport avec la ville comme leMusée du Folklore et de la Vie montoise – Maison Jean Lescarts qui expose des objets relatifs à la vie quotidienne montoise et en particulier des objets concernant laDucasse de Mons et leMusée Chanoine Puissant qui expose quant à lui des objets des collections offertes à la ville par le chanoineEdmond Puissant.
L'histoire militaire est mise en valeur dans leMusée d’Histoire militaire de Mons qui présente trois collections couvrant la période 1830 à 1945, tandis que leMusée de la Route de Mons présente tout une série d’engins utilisés dans la construction et l’entretien des routes.
Finalement, il existe différents lieux prévus pour l’organisation d’évènements temporaires comme lesAbattoirs de Mons, laMaison Folie, la salle Saint-Georges ou bien encore leMundaneum.
L’année folklorique montoise débute au printemps avec laducasse de Messines qui a lieu tous les ans le dimanche le plus proche du 25 mars. Cet évènement festif propose un grand marché aux fleurs pour célébrer le retour du printemps.
L’apogée folklorique montoise est laducasse de Mons (populairement appelée le « Doudou »). Les festivités ont lieu le dimanche de laTrinité et sont déjà précédées d’activités le vendredi et le samedi soir avec notamment un concert gratuit sur la Grand-Place et se prolongent jusqu'au mercredi suivant, avec le feu d'artifice le mardi soir et le dimanche; jour où se déroule à nouveau le combat mais cette fois ce sont les enfants qui sont acteurs et qui constituent le public.
À la fin du mois de juin et pour fêter le début de l'été, grâce à un comité formé pour la circonstance la ville s’embrase avecLes Feux de la Saint-Jean[139]. Mons voit également en août un rassemblement d'engins militaires de la Seconde Guerre mondiale, appelé « Tanks in Town ».
Durant l'automne, Mons accueille une grandefête foraine, la Foire d'automne. Elle se déroule de novembre à décembre, généralement sur trois ou quatre semaines.
L'année se terminant, la ville se garnit d'illuminations de Noël et organiseMons, Cœur en Neige qui est unmarché de Noël qui accueillepatinoire, une cinquantaine dechalets en bois, grandsapin de Noël ainsi qu'attractions, spectacles en rues, parades dans la rue piétonne et autres activités festives sur la Place du Marché aux Herbes. L'évènement Mons, Cœur en Neige est si populaire qu'il est devenu l'un des évènements de fin d'année les plus connus enWallonie.
Pour atteindre ses ambitions dans les domaines de la culture et du tourisme, la ville met en valeur son patrimoine culturel.
Indépendamment du sien propre, la ville, l'une des quatre plus importantes duSillon Sambre-et-Meuse, est au centre d'un espace marqué par des sites exceptionnels comme lesminières néolithiques de silex de Spiennes (sur le territoire de Mons). Liés à cette activité industrielle, on notera lesascenseurs à bateaux du Canal du Centre reconnus commepatrimoine mondial par l'UNESCO, lePASS (parc de découverte scientifique) àFrameries, l'ancien complexe industriel duGrand-Hornu, transformé en musée d'art contemporain, dont il n'existe qu'un seul équivalent à l'étranger (en France). Le Fonds Structurel Européen aide à la mise sur pied de ces initiatives.
Mons est la ville natale deFernand Dumont : elle a consacré plusieurs expositions[140] auxsurréalistes belges et wallons, notamment du Hainaut, groupe auquel peuvent se joindre à certains égards des gens comme le BorainConstant Malva et l'écrivainAchille Chavée, originaire deLa Louvière, ville par excellence du surréalisme hennuyer, où sera fondé avec les écrivains montois ou borains cités le groupeRupture. À propos de Mons qu'il qualifiait de « banquise intellectuelle », Fernand Dumont écrivit : « Il faut avoir vécu en province et particulièrement dans une ville où la bourgeoisie a des prétentions intellectuelles pour mesurer le néant de celles-ci ».
Mons est l'une des rares villes du pays à avoir son propre journal satirique avecEl Batia moûrt soû (traduction/adaptation wallonne et picarde duBateau ivre deRimbaud), qu'anime notamment le peintre Serge Poliart[141].
↑Dans la vie de sainte Aldegonde, on mentionne lecastrorum locus, tandis que dans le second texte on fait référence aucastrorum monasterium : le pluriel latincastra désigne les camps romains.
↑Henri Pirenne explique la nécessité des pillages : « La France […] épuisée par la lutte gigantesque qu'elle mène contre le monde […] est forcée […] sous peine de mourir de faim et de misère d'exploiter les pays conquis. » dansPirenne 1948, t. VI,p. 37.
↑Pirenne, 1948, t. ?,p. 59[source insuffisante] cite une lettre du représentant Laurent qui signale que les églises regorgent de saints qui « ont voulu aller voir la Convention nationale à Paris. Je les envoie par la diligence deMaubeuge... ».
↑Dans d'autres lieux, la situation était également menaçante, comme àGand.
↑JeanGermain,Guide des gentilés : les noms des habitants en Communauté française de Belgique, Bruxelles, Ministère de la Communauté française,(lire en ligne).
↑Maurits Gysseling,Toponymisch Woordenboek van België, Nederland, Luxemburg, Noord-Frankrijk en West-Duitsland (vóór 1226)[lire en ligne].
↑The Siege and Surrender of Mons. A Tragi-comedy exposing the Villany of the Priests, and the Intrigues of the French [« Louis XIV et le siège de Mons de 1691. Analyse critique d'une tragi-comédie méconnue »] (trad. Roger Rapaille), Mons,(présentation en ligne). Roger Rapaille,Le siège de Mons par Louis XIV en 1691. Étude du siège d'une ville des Pays-Bas pendant la guerre de la Ligue d'Augsbourg, Mons, éditions du Renard Découvert, 1992. Martin Barros, Nicole Salat etThierry Sarmant, préface de Jean Nouvel,Vauban - L’intelligence du territoire, éditions Nicolas Chaudun et Service historique de l'armée, Paris, 2006. 175 p,(ISBN2-35039-028-4),p. 167.
↑En réaction aux pillages organisés en Belgique, Charles Dumouriez déclara le à plusieurs commissaires français : « On fait éprouver aux Belges tous les genres de vexations. On a violé à leur égard les droits sacrés de la liberté. On a insulté avec impudence leurs convictions religieuses. Les crimes atroces, qu'on a commis, tournent contre la France et je la sers en cherchant à les effacer » — paru le, dans leno 84 duMoniteur de Paris.
↑Arrêté du à Mons. Cité dansAlbert Milet, « Les contributions imposées en Hainaut au début de la seconde occupation républicaine française »,Mémoires et publications de la Société des Arts et des Lettres du Hainaut, Mons, Maison Léon Losseau,vol. 98,,p. 41.
↑« Lorsque la Belgique fut exsangue, les beaux sentiments de fraternité refirent surface, et la réunion à la France fut, cette fois, envisagée et présentée officiellement aux Belges qui, dans leur lassitude et dans l'espoir d'échapper à de nouvelles impositions, se résignèrent à leur nouvelle destinée. » DansMilet 1996,p. 39.
↑Marie Arnould, « Idées politiques et classes sociales au sein du pouvoir communal à Mons de 1785 à 1835 »,Revue belge d'Histoire contemporaine,t. XI,no 3,,p. 307-337(lire en ligne, consulté le).
↑Léopold Genicot,Histoire de la Wallonie, Provat, Toulouse, 1973.
↑Gérard Waelput, « La fusillade de l'avenue de Jemappes vue à travers la presse montoise » dansLa Pensée wallonne,no 156, 2000,p. 27-35[lire en ligne].
↑Alain Jouret,1914-1918 dans la région de Mons-Borinage. En patois et en images, Saint-Ghislain, 2018, 512 p. (Publication extraordinaire du Cercle d'histoire et d'archéologie de Saint-Ghislain et de la région, 17)..
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↑Marie-Thérèse Isaac (éd.),La Bibliothèque de l'Université de Mons-Hainaut 1797-1997, Université de Mons-Hainaut, Mons, 1997 (catalogue d'exposition)(ISBN2-87325-007-0).
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