Unmoine, ou unemoniale (du latinmonachus, « homme solitaire »[1] et du grecmonakhos, demonos, seul[2]), est une personne liée à desvœux de religion et menant, en solitaire ou en communauté, une vie essentiellement spirituelle,dévotionnelle etcontemplative[2].
SaintAntoine (v. 251-356) est considéré comme le modèle et le père des moines. Il vit seul, enanachorète ouermite, dans undésert d'Égypte après avoir entendu les mots de l'Évangile :« Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens, suis-moi. » (Mt 19,21)[3]. Des hommes d'abord et principalement, mais aussi quelques femmes, quittent les villes et la société pour se dépouiller et aller vivre dans des lieux désertiques ou des déserts. Dans laBible, le désert est le lieu de la confrontation d'avec soi-même, de la mise à nu, de la purificatrice et de la rencontre avecDieu[4]. Les premiers moines choisissent donc l'abstinence et le renoncement au superflu, puis la mise en commun des biens, à la recherche de l'essentiel, de la vérité, du sens de la vie.
Pour leur vie deprière et de contemplation, la très grande majorité choisit de rejoindre unecommunauté religieuse (cénobitisme) et ils vivent dans unmonastère ou uncouvent généralement éloigné des villes. Mais ils peuvent préférer vivre seul en ermite (érémitisme) en cellule séparée ou plus loin dans la nature. Les moinesgyrovagues - qui allaient de monastère en monastère - bien qu'ils ne soient plus autorisés par l'Église catholique, existent toujours.
Les moines (bhikkhu) et nonnes (bhikkhuni) appartiennent ausangha, la communauté monastique bouddhique. La vie monastique exige le respect ferme d'une série de préceptes, parmi lesquels :
ne jamais avoir de relation sexuelle ;
ne jamais tuer délibérément un être humain ou ordonner à d’autres de tuer ;
ne jamais prendre ce qui ne lui appartient pas avec l’intention de le posséder ;
ne jamais se prévaloir indûment de tout accomplissement spirituel (le moine est excusé s’il est malade mental, orgueilleux ou manque de sérieux).
Déjà, durant la vie du Bouddha, des communautés se créent, ayant à cœur le respect des préceptes énoncés par celui-ci. Contrairement à la vie monastique chrétienne, le monachisme bouddhique accepte dans la majorité de ses monastères le retour à la vie civile, ce retour est même vu comme faisant partie de la démarche d'élévation spirituelle[5].
↑Les traditions protestantes ont souvent rejeté le monachisme, mais ce n'était pas toujours le cas. En Allemagne par exemple, des abbayes luthériennes ont existé, voir lacatégorie:Abbaye luthérienne en Allemagne.
Gisèle Krauskopff, Adeline Herrou,Moines et moniales de par le monde : La vie monastique au miroir de la parenté, Éd. de L'Harmattan, 201, p. 38(ISBN978-2-2961-0692-5)voir en ligne