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Mohamed Siad Barre

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Mohamed Siad Barre
محمد سياد بري
Illustration.
Le général Maxamed Siyaad Barre en 1970.
Fonctions
Président de la République démocratique somalie[N 1]

(21 ans, 1 mois et 6 jours)
PrédécesseurSheikh Mukhtar Mohamed Hussein (en)(intérim)
Abdirashid Ali Shermarke
SuccesseurAli Mahdi Mohamed(président du gouvernement intérimaire de Somalie)
Biographie
Nom de naissanceMaxamed Siyaad Barre
Date de naissance
Lieu de naissanceShilavo (Somalie italienne)
Date de décès (à 75 ans)
Lieu de décèsLagos (Nigeria)
Nationalitésomalienne
Parti politiquePSRS
ReligionIslam

Image illustrative de l’article Mohamed Siad Barre
Présidents de la République démocratique somalie
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Mohamed Siad Barre (ensomali :Maxamed Siyaad Barre ; enarabe :محمد زياد بري,Muhammad Ziād Barīy), né le àShilabo (Éthiopie) et mort le àLagos (Nigeria), est un officier et homme politiquesomalien,président de la Somalie entre 1969 et 1991.

Il est commandant de l'armée dugouvernement démocratique de Somalie lors de son accession à l'indépendance en1960. Six jours après l'assassinat du présidentAbdirashid Ali Shermarke en1969, il participe à uncoup d'État et prend le pouvoir comme le dirigeant duConseil suprême de la révolution (CSR). D’obédiencecommuniste, il rebaptise le pays laRépublique démocratique somalie et fonde leParti socialiste révolutionnaire somalien commeparti unique en 1976. Avec le soutien de l'Union soviétique, il tente la modernisation par la nationalisation des banques, l'introduction de l'alphabet somali latin, et la promotion des fermes coopératives.

En 1977, il ordonne une invasion de l'Éthiopie dans le but d'annexer la région de l'Ogaden comme partie d'un projet depansomalisme. Sa relation avec l'URSS se détériore en raison du soutien de Moscou à l'Éthiopie au cours de la guerre, et il s'allie alors avec lesÉtats-Unis. La défaite de la Somalie dans laguerre de l'Ogaden en 1978 provoque une série de rébellions dont laguerre d'indépendance du Somaliland (en) en 1981. Au cours des années 1980, son régime connaît un déclin économique qui contribue à une montée en puissance de l'opposition et de la tribalisation du pays. Simultanément, son régime devient de plus en plus dictatorial, adoptant des mesures répressives en réponse aux rébellions notamment legénocide des Isaaq. Il est renversé par larévolution somalienne en 1991 et s'enfuit en exil auKenya puis auNigeria, où il meurt quatre ans plus tard.

Débuts militaires

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Siyaad Barre est issu d'un clan de pasteursDarod de la tribu Marehan[1], qui vivent près de la frontière de l'Ogaden. C'est un berger orphelin et sans parcours scolaire lorsqu'il devient auxiliaire des forces de la police coloniale italienne dans lesannées 1930. Devenu sous-officier, il étudie à l'Académie militaire italienne. Sa participation aux combats durant laSeconde Guerre mondiale, aux côtés des forces italiennes, est probable. En 1941, il rejoint le corps de gendarmerie mis en place par les Britanniques, qui ont pris le territoire. Il est le premier Somalien nommé à la tête d'une brigade de gendarmerie, et devient de ce fait un notable important[2],[3]. En 1950, Siyad Barre est inspecteur-chef dans la police. En 1949, l'Organisation des Nations unies confie à l’Italie un mandat de dix ans sur le pays pour préparer l'indépendance. Siyaad Barre fait partie des premiers Somaliens envoyés en formation en 1954-55 à l'Académie des carabiniers àFlorence[3]. À l'indépendance, en 1960, il est nommé vice-commandant de l'armée.

La conquête du pouvoir

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En1969, l'assassinat du présidentAbdirashid Ali Shermarke déstabilise la Somalie qui se retrouve au bord de la guerre civile. Mais lecoup d'État mené par Siad Barre en compagnie de jeunes officiers évite au pays de plonger dans le chaos. Sous sa direction, la junte militaire promulgue le « socialisme scientifique » comme objectif à la Somalie[4]. Il instaure la Deuxième République, décrète l'égalité des citoyens devant la loi en imposant notamment à une société traditionnelle l'égalité des sexes. Il instaure la gratuité des soins et de l'éducation, ce qui encourage plusieurs centaines de milliers de nomades à s'installer dans les villes et notamment à Mogadiscio.Nationaliste, il développe unculte de la personnalité et appuie les minorités nationales de l'extérieur (Kenya,Ogaden,Djibouti)[4],[5],[6].

Le jeu des alliances

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Le général Maxamed Siyaad Barre le 5 septembre 1978.

Durant laguerre froide, l'URSS et lesÉtats-Unis s'intéressent à la Somalie pour son positionnement géographique stratégique, à l'entrée de lamer Rouge. Le gouvernement de Siad Barre reçoit tout d'abord le soutien de l'URSS, qui livre d'importantes quantités d'armes à la Somalie depuis le début des années 1960, et qui peut en échange obtenir des bases militaires, même si l'alliance entre les deux pays s'avère difficile. En effet, Siad Barre, en dépit de sa réelle admiration pour le système soviétique, souhaite garder son indépendance vis-à-vis de l'URSS. Conscient de l'importance de son pays pour le dispositif soviétique en mer Rouge, il demande toujours plus d'aide au gouvernement soviétique, et garde en parallèle des relations cordiales avec l'Arabie saoudite et la Chine. Par ailleurs, l'irrédentisme somali radical de Siad Barre qui revendique la région éthiopienne de l'Ogaden peuplée majoritairement par des Somalis, indispose les Soviétiques, qui craignent de s'attirer les foudres des autres pays de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), qui ont fixé le principe d'intangibilité des frontières[7].

Larévolution éthiopienne de 1974, qui voit l'avènement d'un gouvernement plus favorable à l'URSS, rebat les cartes. Il perd définitivement le soutien soviétique en 1977, à la suite destentatives somaliennes d'annexion de l'Ogaden, une région de l'Éthiopie peuplée par des Somalis qui est également soutenue par les Soviétiques. Siad Barre renvoie alors les conseillers soviétiques, rompt le traité d'amitié avec l'URSS, et se tourne vers l'Ouest. Les États-Unis entrent alors en scène et deviennent, jusqu'en1989, un soutien de poids au régime, en versant environ 100 millions deUSD par an en aide économique et militaire.

En1977, Siad Barre joue un rôle important lorsque, les 17 et, un commando palestinien du nom deMartyr Halimeh, proche duFront populaire de libération de la Palestine et de laFraction armée rouge, détourne leVol 181 de la Lufthansa vers Mogadiscio. Le chancelier allemandHelmut Schmidt et Siyaad Barre négocient pour laisser l'unité de lutte antiterroristeGSG 9 intervenir sur l'aéroport de Mogadiscio afin de libérer les otages.

La chute du régime

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Article connexe :Génocide des Isaaq.

À la fin desannées 1980, dans le Nord du pays, leSomali National Movement (SNM) du clanIsaaq, armé et entraîné par l'Éthiopie, s'oppose à Siad Barre et gagne rapidement du terrain. Une répression est menée par l'armée régulière sur les civils, faisant cinquante à soixante mille tués entre 1988 et 1990[8], ce qui en fait un des conflits les plus meurtriers sur le continent. Siad Barre est finalement destitué le. LeSAIMR, une organisation parapublique de mercenairesanti-communistes et desuprématistes blancs, développée enAfrique du Sud durant l'apartheid, a orchestré le renversement du président Siad Barre[9], pourtant censé être protégé par les mercenaires sud-africains[10]. Depuis, le SAIMR s’est taillé un fief en Somalie[9]. Le régime de l'apartheid souhaitait utiliser la Somalie comme une plaque tournante pour letrafic d'armes auMoyen-Orient[11].

Ali Mahdi Muhammad succède à Siad Barre jusqu'en, sans jamais réussir à s'imposer politiquement et militairement sur l'ensemble du territoire. Après avoir quitté Mogadiscio enjanvier 1991, Siad Barre reste dans le sud-ouest du pays, région contrôlée par son gendreMohamed Said Hersi (en). Il essaie par deux fois de reprendre le pouvoir à Mogadiscio, mais, en, il est mis en déroute par l'armée du généralMohamed Farrah Aidid et est contraint à l'exil. Il part pourNairobi, mais, au bout de deux semaines, devant la levée de boucliers de groupes d'opposition ayant le soutien du gouvernement kényan, il s'installe finalement auNigeria. L'Italie refusera de lui porter asile. Il meurt le àLagos d'un infarctus du myocarde. Ses restes sont inhumés dans sa ville natale en Somalie.

Notes et références

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Notes

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  1. Président du Conseil révolutionnaire suprême du au.

Références

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  1. Bernard Lugan,Les guerres d'Afrique : Des origines à nos jours, Monaco/Paris,Editions du Rocher,, 300 p.(ISBN 978-2-268-07531-0),p. 269-275.
  2. Bernard Nantet,Dictionnaire d'histoire et civilisations africaines, Larousse, 1999.
  3. a etb« Siyad Barre Mohamed (1919-1995) », surle site de l'encyclopédie Universalis.
  4. a etbJean-Claude Willame,Gouvernance et pouvoir : Essai sur trois trajectoires africaines : Madagascar, Somalie et Zaïre, Paris/Bruxelles,Éditions L'Harmattan,, 206 p.(ISBN 2-7384-2354-X,lire en ligne),p. 100-103.
  5. Nadine Puechguirbal,Le genre entre guerre et paix : conflits armés, processus de paix et bouleversement des rapports sociaux de sexe : étude comparative de trois situations en Érythrée, en Somalie et au Rwanda,Éditions Dalloz,.
  6. Marc Fontrier,L'État démantelé : annales de Somalie, 1991-1995 : de la chute de Siyaad Barre au retrait de l'ONUSOM,Éditions L'Harmattan,(présentation en ligne,lire en ligne),p. 15-16.
  7. Hélène Carrère d'Encause,Ni paix ni guerre, Le nouvel Empire soviétique, ou du bon usage de la détente, Flamarion,, 419 p., Chapitre 2 : "Pax sovietica en mer Rouge".
  8. (en)BOU-09.htm Rapport d'African Watch de 1990.
  9. a etbSusan Williams,Who Killed Hammarskjöld? The UN, the Cold War, and White Supremacy in Africa, Oxford University Press, 2014,p. 211.
  10. Mohamed Osman Omar,The Road to Zero: Somalia's Self-Destruction, HAAN Associates, 1992,p. 217
  11. Roger Pfister,Apartheid South Africa and African states: from pariah to middle power, 1961–1994, Volume 14, (I.B.Tauris, 2005),p. 114-117.


Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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v ·m
République somalienne
Ire République
(1960 - 1969)
République démocratique somalienne
(1969 - 1997)
Période transitoire
(2000 - 2009)
République somalienne
IIe République
(2009 - 2012)
République fédérale de Somalie
(2012 -)
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