Pour un article plus général, voirPremière Guerre mondiale.


Lamobilisation russe de 1914 désigne, au tout début de laPremière Guerre mondiale, la mise sur le pied de guerre de l'armée impériale russe, c'est-à-dire l'augmentation de ses effectifs et sa concentration aux frontières.
Déclenchée le en réaction à la montée des tensions avec dans un premier temps l'empire d'Autriche-Hongrie et dans un second l'Empire allemand, cette mobilisation comprend d'une part l'habillement, l'équipement et l'armement desréservistes, et d'autre part le transport parvoies ferrées de toutes les troupes vers les frontières de l'Empire russe, principalement à l'ouest.
Larévolution industrielle transforme radicalement l'art de la guerre, non seulement par l'évolution de l'armement et de l'équipement, mais surtout par la capacité donnée aux États d'entretenir des effectifs militaires considérables en cas de guerre : d'armées composées de quelques centaines de milliers, on passe à des millions d'hommes. Comme il est économiquement et socialement impossible de tous les maintenir sous l'uniforme en permanence, ils sont laissés à la vie civile pendant le temps de paix, l'État lesmobilisant en cas de conflit. L'armée impériale russe est donc, dès la fin duXIXe siècle, une armée deconscription, comme celle de toutes les armées des grandes puissances continentales européennes de l'époque (Empire allemand,République française et empire d'Autriche-Hongrie).
Comme l'Empire russe est le pays le plus peuplé d'Europe avec une population totale estimée à 167 millions d'habitants en 1914, l'armée impériale peut donc s'appuyer sur un énorme réservoir deréservistes. La loi de 1912 fixe un service militaire pour tous les hommes de 20 à 43 ans, ce qui représente théoriquement un total de douze millions d'hommes[n 1], à raison d'environ 700 000 hommes pour chacune des 24 classes. À partir de 43 ans les hommes appartiennent à la territoriale, subdivisée en deux classes, destinées aux garnisons et à la surveillance des lignes de communication ; la majorité de ces hommes n'ayant pas connu la conscription, seuls deux millions de territoriaux sont concernés par une mobilisation[1].
Le territoire de l'Empire russe est subdivisé en douzedistricts militaires, chacun correspondant à plusieursgouvernements civils[2]. Les grandes unités stationnées sur le territoire d'un district sont structurées en plusieurs grandes unités (corps d'armée,divisions etbrigades) et sont sous les ordres du général commandant ce district. En cas de mobilisation, lesétats-majors des différentesarmées sont créés à partir de ceux des districts.

L'idée d'une alliance entre l'Empire russe et laRépublique française est évoquée en 1891 d'une part àSaint-Pétersbourg entre le ministreNicolas Karlovitch de Giers et l'ambassadeur de FranceGustave Lannes de Montebello, d'autre part àParis entre le ministreAlexandre Ribot et l'ambassadeur de RussieArthur von Mohrenheim. Des négociations secrètes commencent en entre les représentants des deux états-majors, les générauxde Boisdeffre etObroutchev : ils signent le une convention défensive prévoyant un soutien militaire mutuel des deux pays en cas d'agression de l'un d'eux par l'Empire allemand ou par l'empire d'Autriche-Hongrie[3]. Le texte est finalement ratifié le par l'empereurAlexandre III et le par le présidentCarnot[n 2].
Cette alliance militaire est presque immédiatement connue de toute l'Europe par une série d’événements symboliques : dès la fin, l'escadre française du nord est accueillie dans la base navale russe deKronstadt, puis, en, l'escadre russe de lamer Noire fait de même àToulon. En 1896, l'empereurNicolas II se rend à Paris et pose la première pierre dupont Alexandre-III, tandis qu'en 1897 le présidentFaure fait de même àSaint-Pétersbourg avec lepont de la Trinité. En, Nicolas II assiste auxgrandes manœuvres de l'armée française, qui ont lieu cette année-là enChampagne autour deBétheny. En, le président françaisÉmile Loubet rend la pareille en faisant une visite officielle en Russie, assistant à une imposante revue militaire. En 1909, l'empereur visite la base deCherbourg. En 1912, le grand-ducNicolas assiste aux grandes manœuvres françaises. Toujours en 1912, en août, le président du ConseilPoincaré fait une visite officielle en Russie, expérience qu'il renouvelle comme président de la République en.
Cette alliance apporte à la Russie le soutien financier français. Entre 1887 et 1913, desemprunts russes[n 3] sont souscrits par les épargnants européens, les Français participant majoritairement pour un montant total estimé en 1914 à 11,5 milliards defrancs-or[n 4],[4]. En 1906, les caisses de l'État russe, mises à mal par laguerre russo-japonaise de 1904-1905, sont renflouées par unemprunt d'État de 2,25 milliards à 5 %[n 5],[5], la moitié souscrit par des banques françaises. Ces emprunts sont assortis d'une condition : qu'ils servent entre autres au développement des lignes stratégiques du réseau ferroviaire russe, les Français insistant en 1898 sur la ligne d'Orenbourg àTachkent (menaçant l'Afghanistan et lesIndes britanniques, dans lecontexte de Fachoda)[n 6], puis en 1904 sur celle deBologoïe (sur la ligne deMoscou àSaint-Pétersbourg) àSiedlce (enPologne, menaçant l'Allemagne)[7].
L'autre apport français fut technologique, dans les domaines militaires de la construction mécanique et de la chimie : par exemple l'entreprise françaiseSchneider participe au développement en Russie ducanon de 76,2 mm modèle 1902[n 7] et de l'obusier de 152 mm modèle 1910[n 8], permettant ainsi de moderniser l'artillerie russe avec des pièces à frein hydro-pneumatique.
Le plan russe de mobilisation et de déploiement s'appelle le « plan 19 »[1],[n 9], il a été préparé par le généralIouri Danilov en 1910 et a été modifié en[8],[n 10],[9]. Ce plan prévoit le déploiement d'un premier échelon dedivisions (toutes d'active) aux frontières, terminant leur concentration du15e au20e jour après le début de la mobilisation[10], le second échelon de divisions (essentiellement de réserve) devant arriver à la fin de la mobilisation. Pour respecter les engagements envers les alliés français, qui espèrent que le « rouleau compresseur russe » fonce surBerlin, le front Nord-Ouest doit passer à l'offensive le plus tôt possible[n 11],[11], mais les détails du plan restent secrets[12]. La répartition des forces russes n'est communiquée à l'ambassadeur français[n 12] que le[13].
« Les troupes de l'armée active mobilisées auront, à l'exception des derniers éléments des trains et convois, terminé leur concentration à la frontière le15e jour et que l'on s'efforcera de prendre l'offensive dès cette date sans attendre les derniers éléments dont il s'agit et qui ne seront au complet que le20e jour. »
— Déclaration du généralGilinski au généralDubail, lors de la conférence d'état-major d'août 1911 àKrasnoïe Selo[10].
« Nos alliés s'engageaient à ne pas attendre que la concentration de leurs armées fût complète pour agir. L'offensive serait prise dès que les forces de première ligne seraient en position, ils ont calculé que la frontière russo-allemande pourrait être franchie, grâce à cette mesure, dès le16e jour. Enfin d'un commun accord, il fut entendu qu'une offensive décidée pourrait seule donner le succès. »
— Déclaration du ministre de la GuerreMessimy au Conseil des ministres français en 1911[14].
Le plan 19 A prévoit de déployer29 divisions (regroupées en deuxarmées :1re et2e) face aux Allemands et 46 divisions (regroupées en quatre armées :4e,5e,3e et8e) face aux Autrichiens. La variante 19 G, dans l'éventualité d'un déploiement allemand massif, prévoit l'envoi de la4e armée enLituanie[15]. Les armées face à laprovince de Prusse-Orientale sont regroupées en ungroupe d'armées, le « front du Nord-Ouest », tandis que celles face à laGalicie en forme un second, le « front du Sud-Ouest »[n 13],[16]. La6e armée gardeSaint-Pétersbourg et laFinlande, la7e fait de même avecOdessa et l'Ukraine ; la9e armée est créée à la fin d'août enPologne russe, tandis qu'une10e armée est prévue quand arriveront les troupes duTurkestan et deSibérie[13].
La principale innovation duplan 19 de 1910 est la modification du système d'affectation : chaque recrue ou réserviste devait auparavant rejoindre individuellement son unité en garnison aux frontières. Désormais, le système est de type territorial : l'affectation se fait dans une unité en garnison à proximité, qui ensuite est transportée vers la frontière. Cette modification entraine une nouvelle répartition des troupes (200 000 hommes sont redéployés vers l'intérieur)[17], ainsi qu'une évacuation des forces se trouvant dans lesaillant polonais, la concentration face à l'Allemagne étant prévue entreVilnius etBaranavitchy[n 14],[18] et derrière laNarew[n 15]. Unplan 20 était prévu pour être applicable à partir de 1915, avec réduction du délai de déploiement des divisions d'active, entrainant un retard pour les divisions de réserve[19]. Leplan 21 était en préparation pour application à l'horizon 1917, tenant compte de l'augmentation des forces russes prévue par le « Grand Programme », permettant la création d'une nouvelle armée autour deVarsovie[20].
LeCasus belli de l'attentat de Sarajevo le déclenche une succession d'ultimatums, demobilisations et dedéclarations de guerre qui s'étend rapidement à l'Empire russe.
Le,Vienne envoie àBelgrade unultimatum avec demande de réponse sous quarante-huit heures. LaSerbie appelle letsar russe à l'aide le 24. Le, leroyaume de Serbie décrète sa mobilisation face à l'ultimatum autrichien. En raison du soutien russe envers la Serbie, le 25 l'empire d'Autriche-Hongrie annonce une mobilisation partielle à partir du 26, concernant huitcorps d'armée déployés face à la Serbie mais aussi face à la Russie.
Le 25, lesgrandes manœuvres russes prévues sont annulées ; le 26, l'Empire russe lance des mesures de pré-mobilisation, ce qui inquiète l'ambassadeur allemandPourtalès (de) :
« J'ai interrogéSazonov sur la nouvelle répandue parmi les attachés militaires étrangers, d'après laquelle un ordre de mobilisation aurait été adressé à plusieurscorps d'armée russes de la frontière ouest. J'ai à cette occasion attiré son attention sur le grand danger d'une pareille mesure qui pourrait facilement provoquer des contre-mesures. Le Ministre répondit qu'il pouvait me garantir qu'aucun ordre de mobilisation n'avait été donné, qu'au contraire il avait été décidé au Conseil des ministres d'attendre pour prendre cette mesure que l'Autriche-Hongrie eût pris une attitude hostile à l'égard de la Russie. Sazonov convint toutefois qu'on prenait déjà certaines précautions militaires pour ne pas être surpris. »
— Télégramme de l'ambassadeur allemand à Saint-Pétersbourg à son ministre des Affaires Étrangères, le 26 juillet 1914 à21 h 30[21].
Le 27 au soir, lesconsulats allemands signalent à leur ministère des Affaires Étrangères des mouvements militaires àKowno,Riga,Kiev etVarsovie[22]. Le 28, l'Autriche-Hongrie lance sa mobilisation générale et déclare la guerre à la Serbie.

Le 29 au matin, l'empereur russe signe le décret ordonnant une mobilisation générale devant débuter le[23], contre-signé par les ministres de la Guerre, de la Marine et de l'Intérieur, puis y substitue à11 h une mobilisation partielle : sont concernés seulement les districts deKiev,Odessa,Moscou etKazan (qui sont face à l'Autriche-Hongrie)[24]. Sazonov convoque l'ambassadeur Pourtalès, lui expliquant« qu'en Russie la mobilisation ne signifiant nullement la guerre comme dans les États de l'ouest de l'Europe, que l'armée russe resterait éventuellement des semaines entières l'arme au pied sans franchir la frontière »[25].Nicolas II etGuillaume II échangent le 29 des télégrammes en anglais :
« Dans ce moment si grave, je fais appel à Ton aide. Une guerre ignoble a été déclarée à un pays faible. L'indignation en Russie, indignation que je partage entièrement, est énorme. Je prévois que bientôt je serai entraîné par la pression qui s'exerce sur moi et que je serais forcé de prendre des mesures extrêmes qui conduiront à la guerre. Pour tâcher d'éviter une calamité telle qu'une guerre européenne, je Te prie, au nom de notre vieille amitié, de faire ce que Tu peux pour empêcher tes alliés d'aller trop loin. Nicky. »
— Télégramme duTsar auKaiser du 29 juillet à1 h[26].
« J'ai reçu Ton télégramme et je partage Ton désir du maintien de la paix, mais comme je Te l'ai dit dans mon premier télégramme, je ne peux pas considérer l'action de l'Autriche contre la Serbie comme une guerre « ignoble ». L'Autriche sait par expérience qu'on ne peut absolument pas se fier aux promesses serbes sur le papier. [...] J'estime, en conséquence, qu'il serait parfaitement possible pour la Russie de rester spectatrice du conflit austro-serbe, sans engager l'Europe dans la plus horrible guerre dont elle ait jamais été témoin. Je crois possible et désirable une entente directe entre Ton Gouvernement et Vienne [...]. Évidemment, des mesures militaires de la part de la Russie, qui seraient considérées comme menaçantes pour l'Autriche, précipiteraient une calamité que tous deux nous désirons éviter et compromettraient mon rôle de médiateur que j'ai volontiers accepté sur Ton appel à mon amitié et à mon assistance. Willy. »
— Télégramme duKaiser auTsar du 29 juillet à18 h 30[27].
Le décret de mobilisation générale est de nouveau signé le 30 à16 h 30[28], prévoyant le début de la mise sur le pied de guerre de l'armée et de la flotte pour le lendemain[29]. Le 31, lechancelier allemandBethmann Hollweg transmet à l'ambassadeur Pourtalès l'ultimatum suivant qui est transmis au gouvernement russe à minuit[30] :« En dépit des négociations de médiations encore en cours, et bien que jusqu'à l'heure actuelle nous n'ayons pris aucune mesure de mobilisation, la Russie a mobilisé toute son armée et sa flotte, donc aussi contre nous. Ces mesures russes nous ont contraints, pour garantir la sécurité de l'Empire, à déclarer l'état de menace de guerre, qui ne signifie pas encore la mobilisation. Mais la mobilisation doit suivre si, dans le délai de douze heures, la Russie n'arrête pas toute mesure de guerre contre nous et l'Autriche-Hongrie et ne nous fait pas une déclaration précise en ce sens »[31]. Le1er août, Nicolas envoie à son cousin Guillaume un dernier télégramme :
« J'ai reçu Ton télégramme. Je comprends que Tu soies obligé de mobiliser, mais je désire recevoir de Toi les mêmes garanties que celles que je T'ai données ; c'est-à-dire que ces mesures ne signifient pas la guerre et que nous continuerons à négocier pour le bien de nos pays et de la paix universelle chère à nos cœurs. Notre amitié longuement éprouvée doit réussir, avec l'aide de Dieu, à éviter l'effusion de sang. Anxieux, mais plein de confiance, j'attends Ta réponse. »
— Télégramme duTsar auKaiser du1er août à14 h 6[32].
« Merci de Ton télégramme. J'ai signalé hier à Ton Gouvernement le seul moyen permettant d'éviter la guerre. Bien que j'aie demandé une réponse pour aujourd'hui midi, aucun télégramme de mon ambassadeur me transmettant une réponse de Ton Gouvernement ne m'est encore parvenu. J'ai été, en conséquence obligé de mobiliser mon armée. Une réponse immédiate, affirmative, claire et irrécusable de Ton Gouvernement est le seul moyen d'éviter des calamités sans bornes. Hélas, tant que je n'aurais pas reçu cette réponse, je serai dans l'impossibilité de discuter le sujet de Ton Télégramme. En fait, je dois Te prier d'ordonner immédiatement à Tes troupes de ne pas commettre, sous aucun prétexte, la plus légère violation de nos frontières. »
— Télégramme duKaiser auTsar du1er août à22 h[33],[n 16].
Le même jour, l'empereur d'Allemagne ordonne à17 h le début de la mobilisation allemande pour le[34], tandis que son chancelier déclare la guerre en son nom à l'empereur de Russie par la voix de l'ambassadeur à19 h (heure russe), en français[35] :« Sa Majesté l'Empereur, mon Auguste Souverain, au nom de l'Empire, relève le défi et Se considère en état de guerre avec la Russie » (déclaration de Pourtalès à Sazonov)[36],[n 17]. L'Autriche-Hongrie déclare elle aussi la guerre à la Russie le[37] à12 h[28].
L'armée impériale russe en temps de paix compte 1 423 000 hommes[38]. 3 115 000 réservistes sont mobilisés à partir du18 juillet 1914 (dans le calendrier grégorien)[n 18], 800 000 territoriaux sont appelés à partir du, auxquels se rajoutent 800 000 territoriaux à partir du, 715 000 recrues à partir du1er octobre et 200 000 territoriaux à partir des 12 et[39]. Le total mobilisé de 1914 à 1917 est de 15 378 000 hommes[40].
Les dimensions de l'empire et les faiblesses des transports ferroviaires russes font que la mobilisation est beaucoup plus lente que celles des autres puissances : l'armée allemande a besoin de 16 jours, l'armée française de 17 jours et l'armée russe de trois mois[41]. À la fin de la mobilisation, l'armée impériale doit aligner[n 19]150divisions, dont 114 d'infanterie et 36 de cavalerie, sans compter lesbrigades indépendantes[n 20] :
Étant donné la lenteur de la mobilisation, seules les grandes unités d'active (formées dès le temps de paix) sont disponibles à la fin du premier mois : les divisions de réserve (composées deréservistes, peu encadrées, mal équipées et armées) ne sont même pas encore arrivées.
Si l'empereurNicolas II est théoriquement le commandant en chef de l'armée impériale russe, il délègue ses pouvoirs à partir du jusqu'à l'été 1915 à son oncle legrand-ducNicolas Nikolaïevitch, qui était précédemment commandant du district de Saint-Pétersbourg (depuis 1905). Le ministre de la Guerre est alors le généralVladimir Alexandrovitch Soukhomlinov (depuis 1909).
LaStavka (le quartier général du commandant en chef) et leGenchtab (l'État-Major général) s'installent àBaranavitchy (puis àMoguilev à partir d').
« Considérant que la guerre a été déclarée par l'Allemagne d'abord à la Russie, et que la France, en tant que notre alliée, a estimé comme de son devoir de venir immédiatement à notre aide, il est naturel et indispensable qu'en vertu de nos obligations d'alliés nous soutenions les Français, puisque les Allemands dirigent contre eux leur offensive principale. Cet appui, nous le leur donnerons, en prononçant le plus rapidement possible notre attaque contre les forces allemandes en Prusse-Orientale. Cette attaque, laIre armée pourra la commencer pour attirer sur elle le plus possible de forces ennemies. [...] L'attaque des armées du front nord-ouest pourrait déjà commencer le quatorzième jour de la mobilisation (13 août). »
— Directive dugrand-duc Nicolas augénéral Jilinski, le[42].

Le Front du Nord-Ouest (Severo-Zapadnyi front) est un des deuxgroupes d'armées russes, celui du Nord-Ouest étant chargé du combat contre l'armée allemande, avec mission d'envahir laprovince de Prusse-Orientale. Le front est commandé depuis Lida[43] par le généralYakov Jilinski (précédemment commandant du district de Varsovie), remplacé dès le par le généralRouzski).
La1re armée est commandée par le généralPaul von Rennenkampf (précédemment commandant du district deVilnius) depuis Vilnius. Il est remplacé le par le généralAlexandre Litvinov (en).
La2e armée est commandée par le généralAlexandre Samsonov (précédemment commandant du district du Turkestan) depuis Volkosyski. L'armée est dissoute le, à la suite de sa destruction lors de labataille de Tannenberg et du suicide de son chef.
Le Front du Sud-Ouest (Yugo-Zapadnyi front) est legroupe d'armées chargé de combattre l'armée autro-hongroise avec mission d'envahir laGalicie. Le front est commandé par le généralNikolaï Ivanov (précédemment commandant du district deKiev).
La4e armée est commandée par le généralAnton Saltza (du district deKazan), remplacé le par le généralAlexeï Evert (commandant du district d'Irkoutsk).
La5e armée est commandée par le généralPavel von Plehve (district deMoscou), remplacé le par le général Alexeï Tchourine.
La3e armée est commandée par le généralNikolaï Rouzski, remplacé le par le généralRadko Dimitriev.
La8e armée est commandée par le généralAlexeï Broussilov jusqu'au.
L'armée impériale ne se déploie pas uniquement le long des frontières avec les Allemands et les Austro-Hongrois, mais aussi face à laRoumanie et l'Empire ottoman, en Asie centrale, ainsi que le long de certains littoraux.
La6e armée, commandée par le généralKonstantin Petrovitch van der Vliet (ru), doit protégerSaint-Pétersbourg, laFinlande et le littoral de lamer Baltique.
La7e armée, commandée par le général Vladimir Nikolaïevitch Nikitine, doit protégerOdessa, l'Ukraine et le littoral de lamer Noire.
L'armée duCaucase, commandée par le généralIllarion Ivanovitch Vorontsov-Dachkov, doit protéger laTranscaucasie :
Turkestan (Asie centrale russe) :
Sibérie :
La9e armée est créée à la fin d'août enPologne pour menacer directementBerlin en ponctionnant des unités sur les autres armées. Elle est commandée par le général Letchitski.
La10e armée est formée à partir du par le transfert d'une partie des troupes duTurkestan et deSibérie, commandée par le généralAlexeï Evert (commandant du district d'Irkoutsk), remplacé le par le général Vasily Flug, puis le par le généralThadeus von Sievers.
Sur les autres projets Wikimedia :
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Armées au début de laPremière Guerre mondiale | |||||||||||||||||||
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Empires centraux |
| ||||||||||||||||||
| Alliés |
| ||||||||||||||||||