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Moïsseï Ouritski

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Moïsseï Ouritski
Moïsseï S. Ouritski.
Fonction
Député de l'Assemblée constituante russe de 1918
Biographie
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
Моисей УрицкийVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Faculté de droit de l'université nationale Taras-Chevtchenko de Kiev(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Autres informations
Partis politiques

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Moïsseï Solomonovitch Ouritski (enrusse :Моисей Соломонович Урицкий) est un révolutionnaire actif pendant laRévolution russe, né le àTcherkassy (gouvernement de Kiev,Empire russe) et mort le àPetrograd.

Il fut l'un des leaders révolutionnaires et politiques de laRussie et il est surtout connu pour ses activités en tant que « tchékiste ».

Biographie

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Il est né àTcherkassy, enUkraine, dans une famille de commerçantsjuifs, que le père abandonne alors que Moïsseï est âgé de trois ans. Il reçoit une éducationreligieuse traditionnelle et poursuit ses études au lycée deBila Tserkva. En1897, il est diplômé de l'université de Kiev.

Dès lesannées 1890, Ouritski se détache de lareligion et milite au sein du mouvement révolutionnaire russe. En1898, il est membre duParti ouvrier social-démocrate de Russie (POSDR). En1899, il est arrêté et exilé dans la province deIakoutie. En1903, après la séparation du POSDR, il rejoint le partiMenchevik aux côtés deJulius Martov. La même année, il prend part à la réunion du2e congrès du partiMenchevik. Il participe également à larévolution de février 1905. En1906, il est de nouveau arrêté et exilé àVologda puis dans la province d'Arkhangelsk. En, il participe au congrès du Parti social-démocrate àVienne (Autriche).

En1914, Ouritski, pacifiste, fuit l'Empire russe. En1916, il s'établit enSuède et collabore depuisStockholm au journalNache Slovo (Notre parole), un quotidien socialiste internationaliste publié àParis.

Après laRévolution de février 1917 qui inaugure laRépublique russe démocratique, Ouritski revient àPetrograd et rejoint le groupe des inter-districts. En1917, il se rallie au partiBolchevik et travaille pour le journal laPravda. Il est d'autant plus militant, qu'en tant qu'ex-Menchevik il doit gagner la confiance de ses nouveaux camarades. Il y parvient et auVIe congrès duPOSDR de juillet-, il est élu membre du Comité central. Après lecoup d'état qui met en place lerégime communiste, il signe avec Lénine, le, la dissolution de l'Assemblée constituante : c'est la fin de la brève tentative dedémocratie de laRévolution russe. En, il est nommé membre du Comité révolutionnaire de Petrograd puis, le suivant, président de la section de Petrograd de lapolice politique dunouveau régime, la « Tcheka »[1]. En, il occupe également le poste de commissaire aux affaires internes de la région du Nord.

Devenu l'un des chefs de la « Tcheka », il fait preuve d'un zèle qui inspirera le livrepanégyrique deVladimir Zazoubrine,Chtchepka (« Le galon »), paru en 1923, adapté en 1992 parAlexandre Rogojkine en unfilm titréLe Tchékiste. Le nombre de victimes exécutées sur les ordres d'Ouritski pendant la période du au s'élèverait à 5 000[2].

« Pour moi — disait Ouritski — il n'y a plus aucun plaisir à voir comment les monarchistes meurent. Je n'ai pas vu un seul cas où ils auraient pu manifester une certaine peur animale de la mort »[3].

La Tchéka était loin de tuer (la plupart du temps sans jugement) seulement lestsaristes : elle s'en prenait aussi aux mencheviks, auxsocialistes révolutionnaires, aux commerçants ou artisans refusant les réquisitions, aux fidèles et aux clergés des religions, aux intellectuels critiquant les bolchéviks ou risquant de les critiquer, auxsoviets et aux syndicats refusant de se soumettre auPCR(b) et plus largement à leurs familles et amis, en une « terreur préventive ». Le secrétaire de l'ambassade duDanemark à Petrograd raconta comment Ouritski s'était vanté d'avoir signé en un seul jour 23 condamnations à mort[3], mais Ouritski ne faisait qu'appliquer les consignes duPCR(b) pour sapolice politique, publiées quelques mois plus tard par Martyn Latsis :

« La Commission extraordinaire n'est ni une commission d'enquête, ni un tribunal. C'est un organe de combat dont l'action se situe sur lefront intérieur de laguerre civile. Il ne juge pas l’ennemi : il le frappe. Nous ne faisons pas la guerre contre des personnes en particulier. Nous exterminons labourgeoisie commeclasse. Ne cherchez pas, dans l'enquête, des documents et des preuves sur ce que l'accusé a fait, en acte et en paroles, contre le pouvoir soviétique. La première question que vous devez lui poser, c'est à quelle classe il appartient, quelle est son origine, son éducation, son instruction et sa profession. Ce sont ces questions qui doivent décider de son sort »[4].

Le, Ouritski est assassiné par un étudiant socialiste-révolutionnaire, le poèteLeonid Kannegisser, dans le hall du Commissariat du Peuple à l'Intérieur. Ouritski devint aussitôt un héros de la Révolution et est inhumé auChamp de Mars àSaint-Pétersbourg ; Kannegisser est arrêté et exécuté[5],[6].

En 2018, une plaque commémorative a été inaugurée à St-Pétersbourg en mémoire de Moïsseï Ouritski par le directeur du musée de l'Ermitage, avec un commentaire flatteur qui n'a pas manqué de susciter des débats en Russie et de la perplexité, voire de l'indignation à l'étranger[7].

Notes et références

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  1. NicolasWerth,Essai sur l'histoire de l'Union soviétique 1914 - 1991, Paris, Perrin,coll. « Tempus », (1re éd. 2019), 476 p.(ISBN 9782262078799),p. 89
  2. M. Margulies,Années d'intervention, tome 2.
  3. a etbM. MarguliesAnnées d'intervention tome 2 page 77.
  4. Martyn Latsis, dans le journalLa Terreur rouge du1er novembre 1918, cité par Viktor Tchernov dansTche-Ka, ed. E. Pierremont,p. 20.
  5. Sergueï Melgounov,La Terreur rouge en Russie, 1918-1924, éditions des Syrtes, 2004,(ISBN 2-84545-100-8). Condamné à mort par les Bolcheviks en 1919, Sergueï Melgounov avait vu sa peine commuée en emprisonnement et avait été libéré en 1921 : il s'est ensuite enfui à l'étranger et il a cité en 1927 le texte de Martyn Latsis, qui suit de peu l'assassinat d'Ouritski le et le début, le, de ce qui a été appelé la « grande terreur rouge »
  6. Lucien Sève,Octobre 1917, une lecture très critique de l'historiographie dominante, suivi d'un choix de textes de Lénine, Éditions Sociales, Paris 2017, p. 62-63.
  7. Selon les déclarations dugouvernement bolchevik citées parLucien Sève, la terreur rouge est une« légitime réponse aux actions des ennemis de classe ».

Sources

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Bibliographie

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  • Edvard Radzinsky,Nicolas II le dernier tsar, Le Cherche-midi, Paris 2002,(ISBN 2-7491-00429)

Liens externes

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