C'est aussi, une opération de conversion de population non chrétienne. La mission implique alors, le plus souvent, l'envoi d'individus ou de groupes qu'on appelle des missionnaires en dehors des frontières de l'église, souvent au-delà des frontières géographiques, pour partager la "Bonne Nouvelle" (Évangile), former des disciples etbaptiser les croyants[2],[3],[4],[5].
Il a un appel à la mission et un mandat donné par une organisation missionnaire, un ordre religieux ou une Église, il se déplace géographiquement[4].
Le travail missionnaire peut inclure également du travail social ouhumanitaire chrétien[6]. La majorité des ONG chrétiennes aident tout le monde, sans distinction de religion[7].
Cela a conduit à des mouvements historiques d'évangélisation de peuples par certaines Églises, qui ont été à chaque fois une occasion de réadapter les principes de la foi chrétienne à une culture particulière[8],[9].
Dans l’Évangile selon Matthieu 28:19-20a, laGrande Mission est donnée aux disciples parJésus après saRésurrection[10] :« Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom duPère, duFils et duSaint-Esprit ; apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé ». Il en est également question enMarc 16:15ss et enActes 1:6ss.
Bien que les missions chrétiennes aient pris un élan nouveau à partir desgrandes découvertes et des progrès de la navigation, on peut parler de cinq grandes périodes de mission :
Dans lecatholicisme, les missionnaires sont généralement desévêques, desprêtres, des frères religieux ou des sœurs religieuses[13].
Dans son décretAd Gentes sur l’activité missionnaire de l'Église, leconcile Vatican II rappelle que tout chrétien est appelé par sonbaptême à être missionnaire, ne fût-ce que par le témoignage de sa vie personnelle inspirée par les valeurs de l’Évangile.
Lorsque les premières missions outre-mer furent entreprises, les missionnaires ont pu être bien accueillis. Ainsi le roi de Bungo (Yamaguchi auJapon) donne àFrançois Xavier la permission deprêcher (1551)[18]. En 1578, l’empereurAkbar invite lesJésuites à sa cour deFatehpur-Sikri[19]. Vers 1626, leroi de Gugé (Tibet occidental) insiste pour queAntonio de Andrade revienne chez lui[20], mais lorsque leurs liens avec le pouvoir colonial apparurent, comme ce fut le cas enChine ou auJapon, les autorités les expulsèrent et les nouveaux chrétiens furent parfois persécutés.
En 1886, leStudent Volunteer Movement for Foreign Missions (Mouvement volontaire étudiant pour les Missions étrangères) est créé pour promouvoir l'idée missionnaire et recruter des missionnaires parmi les étudiants américains[25], ce qu'il fait pendant près de 80 ans, recrutant des milliers de missionnaires protestants au sein des universités américaines.
Dans lechristianisme évangélique, les églises accordent beaucoup d’importance à l’engagement de chaque fidèle dans l’évangélisation comme missionnaire, au niveau local et à l’étranger[26],[27].
En 1960, plus de la moitié des missionnaires américains protestants sont évangéliques[28]. Les missions américaines et européennespentecôtistes sont également nombreuses, mais lepentecôtisme va surtout se développer de façon autonome, par des résidents non-étrangers, dans diverses régions du monde, notamment en Afrique, en Amérique du Sud et en Asie[29].
AuXXe siècle, plusieurs sociologues ont dénoncé la place des missionnaires chrétiens dans lacolonisation et l’assimilation culturelle des peuplesautochtones[35]. En 1974, lors du Premier congrès international sur l'évangélisation mondiale àLausanne, les égliseschrétiennes évangéliques ont confessé leur passé colonial et leurimpérialisme et ont plaidé en faveur d’un mouvement de « contextualisation » qui consiste à être plus sensible aux dimensions culturelles locales[36].
En 2011, des historiens ont reproché aux missions catholiques du seizième siècle de l'ordre des Frères mineurs d’avoir contribué à la disparition de certains manuscrits et traditions religieuses de civilisations autochtones deMésoamérique[37].
Selon le professeur américain David P. King, les organisations adhérant au concept de mission par la foi étaient plus susceptibles d’engager des missionnaires sans formation théologique[38].
En 2021, lors de lapandémie du Covid-19, des missionnaires évangéliques ont été critiqués auBrésil pour leur opposition au vaccin contre cette maladie dans des communautés indigènes[40].
↑Annie Lenoble-Bart (dir.),Missionnaires et Églises en Afrique et à Madagascar (XIXe et XXe siècles), Anthologie de textes missionnaires, Turnhout (Belgique),Brepols,, 733 p..
↑Voir par exempleYvonne Munnick, « La mission de Paris au Lesotho : évangélisation et indépendance politique »,Protestantisme et autorité, Revue Anglophonia, Toulouse, Presses universitaires du Mirail,no 17,,p. 396(ISBN2858167761).
Paul-André Turcotte, « Pour une sociologie du migrant - La figure du missionnaire »,Incursions,no 4,.
Paul-André Turcotte,Le regard de l’autre, les Viateurs français en Bas-Canada (1847-1870) : le missionnaire comme migrant et étranger, Claretianum, Role,, 56 p.
Amédée Nagapen,La Naturalisation du Père J.-D Laval et des missionnaires spiritains - Un volet de la politique coloniale britannique à l'île Maurice, Port-Louis, Diocèse de Port-Louis,.
Joseph Janin,Le clergé colonial de 1815 à 1850, Imprimerie H. Basuyau, Toulouse,, 421 p.(lire en ligne).
Paul Mury,Les jésuites à Cayenne : histoire d'une mission de vingt-deux ans dans les pénitenciers de la Guyane, Strasbourg, F.-X. Le Roux,, 264 p.(lire en ligne).
Le site duDEFAP, Service protestant de mission et de sa revueMission. Également en ligne, le catalogue de la bibliothèque avec unfonds important d'archives écrites et iconographiques sur les missions protestantes auxXIXe et XXe siècles