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Le termeMishna fait à la fois référence à l’ouvrage recensant ces quelque deux milliers d’articles — on parle alors dela Mishna — et aux articles eux-mêmes — on parle alors d’unemishna ou demishnayot. Les Talmuds désignent aussi du nom demishnayot des articles qui n’ont pas été inclus dans la Mishna mais dans des compilations parallèles, dénommées collectivementbraïtot (« [traditions] extérieures »). L’exposé desmishnayot et leur étude (guemara) forment le corpus desTalmudim.
La Mishna se veut le pendant oral de laTorah : elle ne discute pas de l’origine de la prescription de réciter leShema Israël deux fois par jour mais du moment de son accomplissement. Comme la Torah prescrit de« les dire […] en te couchant et en te levant » (Deutéronome 6:7), la Mishna commence par discuter du temps du coucher qui commence de l’avis de tous lorsque les prêtres rentrent pour manger leur part de récolte prélevée mais termine selonEliezer ben Hyrcanos à la fin de la première garde tandis queles sages prolongent ce temps jusqu’à la mi-nuit et le patriarche Gamliel jusqu’au monter de la lueur de l’aube ; il explique ensuite à ses fils qu’il est non seulement permis mais obligatoire de réciter le Shema après la mi-nuit si on ne l’a pas fait auparavant, comme dans tous les cas où les sages ont fixé la mi-nuit comme limite, mais qu’ils ont pris cette précaution pour éloigner autrui de la transgression.
Les traités de la Mishna sont regroupés en six ordres. Chaque traité aborde un thème principal et de très nombreux autres thèmes, qui peuvent parfois n'avoir un lien que très ténu avec le thème essentiel.
De façon très schématique (cette règle souffrant en effet de nombreuses exceptions), les traités de la Mishna sont rangés, à l'intérieur d'un ordre, du plus long au plus court[1].
Meguila, sur la fête de Pourim et la lecture du rouleau d'Esther
Moed Katan, sur les dispositions concernant spécifiquement lesjours de demi-fête, c'est-à-dire les jours intermédiaires entre le premier et le dernier jour de Pessah ou de Soucoth
Cet ordre traite principalement des lois relatives au mariage et de sujets qui y sont liés comme le divorce ou la fidélité conjugale mais aussi des vœux et du naziréen. Il est composé de sept traités :Yévamot,Kétoubot,Nédarim,Nazir,Sota,Guittin etKidouchine.
Cet ordre traite principalement des lois relatives à l'abattage rituel (che'hita), aux sacrifices et auTemple. Il est composé de onze traités :Zéva'him,Ména'hot,Houlin,Békhorot,Arakhine,Témoura, Kritout,Mé'ila,Tamid,Midot etKinim.
L'ordre Taharot[2] traite principalement des lois relatives à la pureté et à l'impureté rituelle. Il est composé de douze traités :Kélim,Ohalot,Néga'im,Para,Taharot,Mikvaot,Nida,Makhchirim,Zavim,Tvoul yom,Yadaïm etOuktsine.
Bien queSaadia Gaon ait rédigé un ouvrage lexicographique sur la Mishna afin d'en faciliter la compréhension et queRachi se soit penché sur la Mishna au cours de son commentaire sur le Talmud, il est généralement considéré que le premier commentaire exclusivement consacré à la Mishna est celui deMoïse Maïmonide. Rédigé enjudéo-arabe en1168, ce commentaire résume les débats talmudiques et propose lesdécisions dans les cas non tranchés. Maïmonide y adjoint souvent deshakdamot (sections introductrices) dont certaines atteignent la longueur de traités indépendants. Ceshakdamot sont souvent citées dans d'autres livres sur la Mishna et sur laloi orale en général. Parmi ces introductions, les plus notables sont l'introduction au Commentaire lui-même, l'introduction au dixième chapitre dutraitéSanhédrin où il énumère ses treize principes de foi et l'introduction autraitéAvot, intitulé Traité desHuit Chapitres. Traduit en hébreu, il inspire de nombreuses œuvres ultérieures dont leBeit HaBehira deMenahem Hameïri (XIIIe siècle) qui, tout en se voulant commentaire du Talmud, en reprend la structure et la concision. Quelques décennies après Maïmonide, leTossafisteSamson ben Abraham de Sens compose un commentaire. Bien que classique et imprimé dans de nombreuses éditions de la Mishna, il a eu une moindre influence.
AuXVe siècle,Ovadia ben Abraham de Bertinoro rédige son commentaire, généralement connu comme leBartenoura. S'inspirant de ses prédécesseurs, en particulier Maïmonide, il détaille davantage les discussions talmudiques (et non plus simplement les conclusions) et peut donc servir de source secondaire au Talmud. Un siècle plus tard, leMaharal de Prague initie l'étude organisée de la Mishna (Hevrat haMishnayot). L'un de ses disciples,Yom-Tov Lipman Heller systématise ses enseignements sous la forme duTossefot Yom Tov, conçu être auBartenoura ce que lesTossefot desTossafistes sont au commentaire deRachi sur le Talmud. CesTossefot Yom Tov ou une forme abrégée, l’Ikkar Tossefot Yom Tov, figurent en miroir auBartenoura dans de nombreuses éditions imprimées de la Mishna. Parmi les autres commentaires notables de l'ère desAharonim figurent celui duMaharshal, leShenot Eliyahou duGaon de Vilna, celui d'Akiva Eiger et leTiferet Israël d'Israël Lipschitz(en). Ce dernier est subdivisé en deux parties,Yakhin etBoaz (d'après les deux grands piliers duTemple de Salomon), la première traitant de considérations générales, la seconde étant plus analytique ; les découvertes scientifiques y apparaissent pour la première fois de manière explicite, ce qui a suscité une controverse autour de l'œuvre lors de sa parution.
Avec l'avènement de lascience du judaïsme, la Mishna fait l'objet de nombreuses études scientifico-critiques. Il en résulte notamment le commentaire deHanoch Albeck. Parallèlement,Pinhas Kehati rédige lesMishnayot mevouarot, où l'exégèse traditionnelle (ainsi que des travaux contemporains) est résumée enhébreu moderne de façon claire et concise. Son commentaire, conçu pour rendre la Mishna accessible à un large éventail de lecteurs de tous âges et niveaux, a acquis une certaine popularité en Israël ainsi que dans les pays anglo-saxons, depuis sa traduction en 1994.
↑ Une exception toutefois qui ne l'est pas : cette règle est respectée dans l'ordre de Nezikin, car les trois traités Baba Kamma, Metsia et Bathra n'en formaient qu'un à l'origine, de même pour Sanhedrin et Makkot.
↑Talmud de Babylone. Taharot, sur data.bnf(lire en ligne)