Pour les articles homonymes, voirZlatin.
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Miron Zlatin, né le àOrcha (Russie) et mort enEstonie en, est unagronomefrançais d'originejuiverusse, engagé dans l'accueil et la protection d'enfants réfugiés pendant laSeconde Guerre mondiale.
Installé dans le sud de la France avec son épouseSabine Zlatin, il participe à la création de la « colonie d’enfants réfugiés de l’Hérault »[1] àIzieu enAin, en. Il en assure la direction effective durant l’année 1943-1944, Sabine Zlatin étant souvent absente en raison de ses activités humanitaires[2].
Le, il est arrêté lors de laRafle d'Izieu, en même temps que 44 enfants et 7 adultes, organisée parKlaus Barbie. Son nom fut mentionné auprocès Barbie en 1987, au cours duquel l’ancien chef de laGestapo deLyon fut reconnu coupable decrimes contre l’humanité.
Détenu à laprison de Montluc à Lyon, Miron Zlatin est ensuite transféré aucamp de Drancy, puis déporté versTallinn, dans leconvoino 73[3], avec trois adolescents de la colonie. Il est exécuté par lesS.S. en.
Miron (Yoni)[4] Zlatin naît le[5] àOrcha (alors enRussie, aujourd'hui enBiélorussie), où son père, Roger est entrepreneur d'unflottage de bois sur leDniepr. En 1918, la famille Zlatin aurait fui larévolution russe pour s’installer àVarsovie (Pologne).
De 1924 à 1927, Miron-Michel suit des études supérieures d’agronomie àNancy (France). Il y rencontreSabine Zlatin,polonaise, étudiante en lettres et histoire de l'art. Ils se marient à Nancy le, puis à Varsovie le.
En 1929, après avoir occupé divers emplois enLimousin, dans laLoire et dans la région deCompiègne, Miron-Michel et Sabine Zlatin s'installent àLandas (Nord), près de lafrontière belge. Ils y reprennent uneferme avicole.
Miron-Michel modernise l'exploitation en y introduisant des couveuses de grande capacité, alors quasi inconnues en France. Il développe aussi une activité de sélection de races de poules, notamment deux variétés de la race « Bleue de Hollande ».
En 1939, il obtient la médaille d'or de la Reconnaissance agricole lors de l'exposition agricole de laPorte de Versailles. Leprésident de la République,Albert Lebrun, le félicite personnellement et lui propose lanaturalisation française.
En, à l’entrée enguerre, Sabine commence une formation d'infirmière militaire à laCroix-Rouge àLille. Le, au lendemain de l'invasion allemande de la Belgique, Miron quitte Landas pour Paris, où il retrouve Sabine. Le couple quitte ensuite Paris pourMontpellier fin mai ou début.
De à, Miron-Michel travaille dans l'élevage avicole du propriétaire du château et domaine deJacou, un petit village à 6 km au nord-est de Montpellier[6].
En, Miron-Michel crée son propre élevage à la « villa des pins » àMontpellier, avec l'aide de Jean Lang et de Paul Niedermann[7], un adolescent sauvé ducamp de Rivesaltes par Sabine Zlatin.
Le, à la suite de l'occupation allemande de la zone sud, Miron-Michel quitte Montpellier en train avec Paul Niedermann, Jean Lang et un autre adolescent, Théo Reiss. Ils rejoignentVic-sur-Cère (Cantal), où l'Œuvre de secours aux enfants (O.S.E.) a transféré son siège après avoir quitté Montpellier.
Miron-Michel est alors employé par l'Union générale des israélites de France en tant qu'« instructeur technique ». En réalité, il occupe le poste d'intendant au Touring-Hôtel, un établissement loué par les Amitiés Chrétiennes et mis à disposition de l'O.S.E. pour héberger des jeunes filles sorties ducamp de Gurs.
Début 1943, lepréfet du Cantal ordonne la fermeture du centre de Vic-sur-Cère. Miron-Michel est alors affecté temporairement au château de Chabannes àSaint Pierre de Fursac, dans laCreuse, un autre centre de l'O.S.E., en tant qu'économe-intendant.
En mars-, le couple quitteMontpellier avec 17 enfants juifs pourChambéry, puis s'installe dans le petit village d'Izieu dans l'Ain. À l'initiative de Sabine Zlatin — qui sera plus tard surnomméela Dame d'Izieu —, ils y fondent la colonie desEnfants d’Izieu, qui accueille des enfants juifs orphelins (mais aussi non juifs) dans l'objectif de les mettre à l'abri, notamment en les faisant passer enSuisse. Cette colonie, officiellement nomméecolonie d'enfants réfugiés de l'Hérault, est fondée à l'initiative de Sabine Zlatin, avec le soutien dupréfet délégué de l'Hérault,Jean Benedetti[8], de son secrétaire généralRoger Fridrici, ainsi que dePierre-Marcel Wiltzer,sous-préfet deBelley. Le choix du village d'Izieu s'explique notamment par sa situation dans lazone d'occupation italienne, alors exempte depersécutions antisémites, et par sa relative proximité avec la Suisse.
La colonie d'Izieu devient progressivement connue, et de plus en plus de familles y confient leurs enfants dans l’espoir de les mettre en sécurité. Le couple Zlatin participe activement au sauvetage d'enfants juifs, notamment depuis lescamps d'internement d'Agde, deRivesaltes et deGurs. Sabine Zlatin joue un rôle central dans ces opérations, se déplaçant régulièrement pour organiser des transferts et trouver des solutions de placement.
Le, laGestapo deLyon, investit la maison d'Izieu. Quarante-quatre enfants et leurs sept éducateurs sont arrêtés. Sabine, absente ce jour là — car partie àMontpellier pour solliciter d l'aide de l'abbé Prévost afin de mieux dissimuler les enfants — échappe à la rafle. Les personne arrêtées sont d'abord détenus à laprison de Montluc à Lyon les 6 et, puis transférés aucamp de Drancy.
Le, Miron-Michel est déporté, depuis lagare de Bobigny dans leconvoino 73 jusqu'àReval (aujourd'huiTallinn, enEstonie), avec trois adolescents de la colonie : Théo Reiss, Arnold Hirsch et Jean Lang. Interné à la prison Paterei, Miron est contraint de travailler dans une carrière. Il est fusillé par lesS.S. à la fin du mois de, peu avant l'arrivée de l'Armée rouge.
Après la guerre, Sabine Zlatin demande que son mari soit reconnu comme résistant. Sa demande est rejetée par l'administration française, au motif que Miron Zlatin n'avait appartenu à aucun groupe de résistance dans le département de l'Ain et n'avait participé à aucune action armée ou clandestine.