Minsk est traversée du nord-est au sud-est par laSvislotch, qui forme plusieurs lacs grâce à des barrages et se jette plus loin dans laBérézina. Cette rivière coule dans la vallée d'un ancien fleuve de lapériode glaciaire.
Le premier nom connu de la ville estМѣньскъ (Mien'sk'), envieux slavon. Il pourrait être soit dérivé du nom de la petite rivièreMien[5], qui a la même étymologie que leMain allemand, soit venir de l'ancien mot slavemeniaty, qui signifie changer[6].
Quand ils possédèrent la ville, les Polonais l'appelèrentMińsk Białoruski (Minsk en Biélorussie), pour la différencier deMińsk Litewski (Minsk enLituanie) et deMińsk Mazowiecki (Minsk enMazovie).
Avant 1941, la ville de Minsk avait conservé un grand nombre de bâtiments qui remontaient à l'époque médiévale, dont son centre ancien. La ville de Minsk était l'une des plus belles villes de l'Empire russe. En 1944, plus de 90 pour cent de la ville étaient détruits. Les bâtiments historiques qui datent d'avant 1941 et qui sont visibles encore de nos jours connurent presque tous de grandes dégradations et furent restaurés après-guerre.
L'église du Sauveur, construite en1577 àZaslawie, dans les environs de Minsk.
L'emplacement de Minsk fut occupé par desProtoslaves à partir duIXe siècle. Les deux tribus présentes, lesKrivitches et lesDregovitches, avaient fait de laSvislotch leur frontière. Aux alentours de980, la région est incluse dans laprincipauté de Polotsk, un des premiers États slaves.
Une ville,Mien'sk' (Мѣнескъ), est mentionnée pour la première fois en1067 dans laPremière Chronique Russe[6]. Bien que cette date ne corresponde sans doute pas à une date de fondation, elle est souvent considérée comme telle.
L'église Saint-Pierre et Saint-Paul, édifiée auXVIIe siècle
Minsk échappa aux invasions mongoles qui dévastèrent laRussie de1237 à1239. Néanmoins, la ville fut attaquée quelques années plus tard par des guerriers de laHorde d'or qui mirent fin à l'hégémonie de laRus' de Kiev et la disloquèrent. Encore menacée par lesTartares, Minsk demanda la protection de plusieurs princes lituaniens et fut finalement incluse augrand-duché de Lituanie en1242[5].
En1569, l'union de laPologne et dugrand-duché de Lituanie fut définitivement scellée par letraité de Lublin, qui consacrait l'existence d'un seul État. Peu après, une communauté polonaise s'installa à Minsk et y créa ungouvernement, composé de clercs, d'officiers et d'artisans[5].
En1654, Minsk fut conquise par les troupes du TsarAlexisIer de Russie[6], qui la garda jusqu'en1667, date à laquelle le roi dePologne-Lituanie,Jean II Casimir Vasa, la reprit. À cause de la guerre, la ville fut en grande partie détruite, et perdit près de 8 000 habitants, tués ou déplacés[5].
Minsk déclina tout le long duXVIIIe siècle, en même temps que larépublique des Deux Nations. Toutefois, sa population s'élevait à environ 7 000 habitants en1790 et commençait à sortir du tissu urbain de1654. À cette époque, la plupart des Minskois étaient des Juifs ou des Polonais, les Biélorusses ne représentant qu'une minorité.
Au cours duXIXe siècle, la ville se développa significativement. Dans les années1830, la plupart des rues furent pavées. En1836, la première bibliothèque publique fut ouverte et, en1837, une brigade de sapeurs-pompiers fut mise en place. En 1838 apparut le premier journal local, leMinskiye gubernskiye vedomosti, diffusé dans tout le Gouvernement de Minsk. Le premier théâtre fut ouvert en1844.
Minsk devait à l'époque une grande part de son développement au transport. La ville est en effet sur la routeMoscou-Varsovie, ouverte en1846, et sur la ligne de chemin de fer parallèle à cette voie, ouverte en1871. Une seconde ligne fut construite en1873, elle reliait les bords de lamer Noire à lamer Baltique.
Un service municipal des eaux fut ouvert en1872, Minsk obtint le téléphone en1890 et un générateur électrique en1894[5]. Aux alentours de 1900, Minsk comptait 58 usines, employant 3 000 ouvriers. La ville comptait aussi des théâtres, des cinémas, des écoles, une université, une pléiade d'églises et de monastères, des synagogues et une mosquée. Le recensement de1897 révèle que la population de Minsk s'élevait à 91 494 habitants, dont 47 561 Juifs.
Rue Maxim Bahdanovič , l'une des rues centrales de Minsk.
Pendant laBelle Époque, Minsk était un haut lieu du mouvement de la défense des ouvriers. Le premier congrès fondateur duParti ouvrier social-démocrate de Russie se tint d'ailleurs à Minsk en1898. À cette époque, la ville était également un foyer du mouvement nationaliste biélorusse. L'essor économique et culturel de la ville fut stoppé par laPremière Guerre mondiale, et Minsk se retrouva en1915 sur la ligne de front entre les armées russes et allemandes. De nombreuses usines fermèrent leurs portes, une partie de la population fut évacuée et laissa place aux soldats russes. Des camps militaires et des hôpitaux furent ouverts.Larévolution d'Octobre eut un effet immédiat sur Minsk qui avait accueilli dès mars1917 un Soviet d'ouvriers, encouragé par des travailleurs et des soldats démobilisés. Après leTraité de Brest-Litovsk, Minsk fut occupée par les forces allemandes. Le, Minsk fut proclamée capitale de laRépublique populaire biélorusse. Mais la ville fut envahie dès décembre1918 par l'Armée rouge, les Soviétiques en firent la capitale de laRépublique socialiste soviétique biélorusse en janvier1919[5]. La ville fut prise à nouveau par les Polonais qui la contrôlèrent durant toute laguerre russo-polonaise de 1920. Mais elle fut récupérée finalement par les Soviétiques qui la rétablirent à la tête de laRépublique socialiste soviétique biélorusse, faisant désormais partie de l'Union des républiques socialistes soviétiques.
Juifs prisonniers dans une rue du ghetto de Minsk, 1941
Un programme de reconstruction et de développement commença en1922.Deux ans plus tard, Minsk comptait 29 usines et ses écoles, musées, théâtres, bibliothèques avaient été rouverts. Durant les années1920 et1930, Minsk retrouva son essor, redevenant un grand centre de développement de la langue et de la culture biélorusses.
À la veille de laSeconde Guerre mondiale, Minsk avait une population qui s'élevait à 300 000 habitants, dont 30 % de Juifs[7]. Dès le commencement de l'invasion de l'Union soviétique par l'Allemagne nazie, la ville fut bombardée, elle tomba quatre jours plus tard. Plusieurs milliers d'habitants ainsi que quelques usines et musées purent être évacués vers l'est. Les nazis choisirent Minsk comme centre administratif duReichskomissariat Ostland et traitèrent durement la population locale. Les communistes étaient tués ou emprisonnés puis déportés, des maisons furent réquisitionnées. Dans ces conditions, Minsk devint rapidement un des premiers centres de résistance contre l'occupant[5]. La ville fut d'ailleurs déclaréeVille héros en1974[6].
À Minsk fut aussi mis en place l'un des plus grandsghettos de laSeconde Guerre mondiale qui accueillit jusqu'à 100 000 Juifs. Environ 50 000 Juifs minskois moururent au cours de la guerre[8].
Minsk fut libérée par les troupes soviétiques le durant l'opérationBagration. L'Armée rouge ne prit la ville qu'après un combat féroce, à l'issue duquel la ville était détruite à 90 pour cent[6] et la population réduite à 50 000 habitants.
Après la guerre, les ruines de Minsk furent effacées et la ville fut entièrement reconstruite dans lestyle architectural stalinien[6]. Lesannées 1950 virent donc surgir de terre d'immenses immeubles séparés par de très larges avenues jalonnées par d'immenses places. L'industrialisation massive fit grandir considérablement la ville qui atteignit le million d'habitants en1972. La croissance démographique était alimentée par de jeunes Biélorusses qui fuyaient la campagne, mais aussi par des ouvriers venus de toute l'Union soviétique.
Durant les années1990, après la chute du Communisme, la ville continua à évoluer. Devenue capitale d'un État nouveau, elle acquit vite les attributs de son rang, avec ses ambassades, ses ministères… Mais le début de la décennie est marqué par la crise, qui provoque un chômage élevé et contraindra la ville à suspendre bon nombre de projets.
L'approche de l'an2000 vit la fin de la crise, le commencement de nombreux chantiers de modernisation des infrastructures, et la flambée des prix de l'immobilier. En2006, fut inaugurée laBibliothèque nationale de Biélorussie et en janvier2008, la municipalité a annoncé sur son site internet officiel sa volonté de rénover de nombreuses rues, de construire des hôtels de luxe, de démolir les anciens et de créer des pôles sportifs et de loisirs, dont un parc aquatique.
Le, la ville de Minsk a fêté les 940 ans de sa fondation.
C'est au cours d'une autre manifestation commémorative, que se produisit le un des seuls attentats de l'Histoire biélorusse et minskoise. Une bombe artisanalea explosé pendant un concert donné pour l'anniversaire de l'indépendance, devant le mémorial de la Ville héroïque, blessant quarante personnes ; le présidentAlexandre Loukachenko se trouvait à proximité. Les motivations de cet attentat sont encore inconnues.
D'azur à la Vierge au naturel vêtue degueules et d'azur, sur un nuage d'argent, portée par deux anges au naturel vêtus d'argent et surmontés de deux chérubins de même.
Ces armes furent rendues officielles en2001, mais elles furent créées en1591. Une légende affirme qu'elles seraient la représentation d'une icône deKiev, dévastée par lesTatars, arrivée à Minsk par les cieux.
Le drapeau officiel reprend les armes sur fond d'azur et a pour dimension 110 centimètres de large sur 180 centimètres de long.
La ville possède aussi son hymne officiel, adopté en même temps que les armes et le drapeau[9].
Célébration des 940 ans de Minsk sur le monument des Villes Héroïques en costumes traditionnels
Au début de son existence, Minsk était surtout habitée par desProtoslaves de l'Est, ancêtres des Biélorusses actuels. Après l'union entre laPologne et laLituanie en1569, la ville devint une terre d'immigration pour de nombreux Polonais, religieux, administrateurs, soldats ou encore enseignants, et pour des juifs dont la plupart étaient commerçants ou artisans. Avant l'annexion par laRussie en1793, beaucoup de Biélorusses de Minsk avaient abandonné leurs traditions, et adopté la culture polonaise. Ils adoptèrent ensuite massivement la culture russe.
En1897, les Juifs représentaient la majorité de la population (52,2 %), devant les Russes (25,5 %), les Polonais (11,4 %) et enfin les Biélorusses (9 %). Ces résultats ne correspondent pas tout à fait à la réalité, car des Biélorusses se sont déclarés Russes et une communauté deTatars vivait à Minsk à l'époque.
Les deux guerres mondiales affectèrent fortement la population de Minsk. La communauté juive fut exterminée pendant l'occupation de la ville par l'Allemagne nazie.
En1959, 63,3 % des Minskois étaient Biélorusses. Venaient ensuite les Russes (22,8 %), les Juifs (7,8 %), les Ukrainiens (3,6 %), les Polonais (1,1 %) et les Tatars (0,4 %). L'exode rural des Biélorusses changea beaucoup ces données: ils représentaient 68,4 % des habitants de la villevingt ans plus tard. Le recensement de1999 révèle que cette proportion était montée à 79,3 %. Suivaient les Russes (15,7 %), les Ukrainiens (2,4 %), les Polonais (1,1 %) et les Juifs (0,6 %). Les populations russe et ukrainienne augmentèrent très rapidement durant les années1980, mais après l'indépendance de la Biélorussie, beaucoup décidèrent de retourner dans leur pays d'origine. Les Juifs, autrefois très nombreux, sont estimés actuellement à 10 000 habitants, et nombre d'entre eux ont émigré enIsraël, auxÉtats-Unis ou encore enAllemagne.
De nouvelles communautés se sont aussi installées à Minsk, venues surtout deGéorgie, d'Arménie ou d'Azerbaïdjan, et d'autres anciennes républiques soviétiques.
Au cours de l'Histoire, beaucoup de langues ont été parlées à Minsk : d'abord leruthène, puis lepolonais et leyiddish, longtemps demeure une langue importante. Au cours duXIXe siècle, lerusse s'est largement imposé et est devenu langue officielle. La languebiélorusse a en même temps connu une forme de renaissance, devenant la langue de l'élite biélorusse minskoise. Dans les années1920 et1930, le biélorusse est devenu la langue de l'administration et des écoles, et fut rapidement parlé par toute la population. Le russe a toutefois retrouvé son hégémonie, qui s'est maintenue jusqu'à l'indépendance.
Aujourd'hui, la plupart des Minskois sont russophones dans leur vie quotidienne, bien que le biélorusse soit globalement compris par tous. La langue biélorusse reste utilisée par les Minskois opposés au régime, elle est très répandue sur les blogs. Certains migrants venus de la campagne biélorusse parlent quotidiennement letrasyanka, dialecte formé à partir des deux langues (pour un grand nombre de linguistes, ce serait un créole russe). En 1999, environ 8 000 personnes utilisaient le yiddish, soit plus de 80 % des Juifs. Généralement, les Juifs sont bilingues yiddish/russe.
La langue étrangère la plus usitée est l'anglais, dont les locuteurs sont majoritairement issus des jeunes générations. L'allemand est la deuxième, tandis que lefrançais, l'espagnol et l'italien ne sont que très peu parlés. Avant 1941, du fait de sa proximité avec le yiddish, l'allemand était la première langue étrangère. La grande bibliothèque de Minsk, incendiée en 1944 au départ des Allemands, avait un fonds principalement constitué de livres en allemand. Entre 1941 et 1944, le fonds de livres écrits en yiddish fut détruit par les Allemands (dont des livres de théologie hébraïque).
Il n'y a pas de statistiques officielles sur les religions en Biélorussie. Selon les estimations, entre 30 % et 50 % des Minskois ne pratiquent aucune religion. Ces chiffres regroupent lesathées, lesagnostiques, et les croyants qui ne sont attachés à aucun culte. Sur les Minskois qui pratiquent une religion, 70 % se considèrentorthodoxes, 15 à 20 %catholiques et 5 %protestants. Le nombre total de religions à Minsk s'élève à 116 (dont plusieurs dizaines de sectes).
Minsk est le siège administratif de lavoblast de Minsk, mais elle n'en fait pas partie. Elle forme une entité spéciale, qui regroupe la totalité de la ville. En tant que ville à statut spécial, elle est (comme la voblast homonyme) divisée enraïons (districts), comparables à des arrondissements urbains. Le maire de Minsk est désigné par Alexandre Loukachenko.
En1938, Minsk fut divisée en petites unités administratives, lesraïons ou districts. Ceux-ci devaient permettre une gestion plus facile de la ville, dont la population augmentait rapidement. Le, trois districts furent créés, ledistrict Staline, ledistrict Vorochilov et ledistrict Kaganovitch. Minsk compte aujourd'hui 9 districts[11].
Liste des districts
Carte des districts
Tsentralny, le « district du centre »
Savetski, nommé d'après le mot « Soviet », c'est l'ancien district Vorochilov
Minsk compte aussi desmicroraïons(en) oumicrodistricts, qui sont en fait de petitesvilles-dortoirs de banlieue. La plupart sont nommés d'après d'anciens villages situés autrefois sur ces emplacements.
Minsk est la capitale économique de la Biélorussie. Ses secteurs secondaire et tertiaire répondent aux besoins non seulement de la ville, mais du pays tout entier.
Minsk compte environ 300 usines[12], ce qui en fait le plus grand centre industriel de Biélorussie. La vocation industrielle de la ville naquit pendant les années1860, elle fut dopée par le chemin de fer, apparu dans les années1870. Les installations avaient été gravement endommagées durant laPremière Guerre mondiale et laSeconde, mais l'économie fut rapidement rétablie dans les années1950.
Minsk devint alors un grand centre de l'industrie mécanique et de l'électroménager. La ville se spécialisa dans la production de camions, tracteurs, matériel optique, réfrigérateurs, postes de radio et de télévision, montres, vélos[13]… Minsk possédait aussi des filatures, des usines de matériel de construction, d'agroalimentaire et des imprimeries.
Un hypermarché de Minsk
Après ladislocation de l'Union soviétique, l'industrie minskoise, qui vendait ses productions dans toute l'URSS, fut gravement affectée par le passage à l'économie de marché et la perte de ses anciens débouchés. Par la politiquekeynésienne mise en place par le gouvernement d'Alexandre Loukachenko après1995, l'industrie lourde fut relancée. Contrairement à beaucoup de villes d'Europe orientale, Minsk ne perdit pas beaucoup d'usines et 40 % des actifs minskois sont encore employés dans l'industrie. Soixante pour cent des produits fabriqués à Minsk sont exportés[13], surtout vers laRussie ou d'autres États de laCommunauté des États indépendants. Néanmoins, l'industrie minskoise est peu compétitive à l'échelle mondiale, en raison principalement de sa vétusté.
L'entrepriseMinski Traktorny Zavod ouMTZ (enbiélorusse :Мі́нскі тра́ктарны заво́д ouМТЗ) est une des plus grandes et sans doute la plus réputée des entreprises biélorusses. Elle est spécialisée dans la production de tracteurs. Ses usines se trouvent principalement à Minsk, mais il existe aussi des succursales en province.
Établie le, l'entreprise devait participer à la reprise de la vie économique de Minsk après la guerre. Le premier tracteur, le MTZ-2, sortit d'usine le.
L'usine employait 20 000 ouvriers en2005, et produisait 62 modèles de tracteurs, dont les plus connus, lesBelarus, à quatre roues. En1995, 3 millions de véhicules ont été fabriqués par la MTZ, ce qui en fait le premier producteur de tracteurs de laCommunauté des États indépendants. Depuis2000, ils sont certifiés conformes aux normes de l'Union européenne.
Minsk est au bord de l'autorouteM1/E30, qui relieBerlin àMoscou. Le périphérique de la ville est relié à cette autoroute par un tronçon de laE271 qui relieKlaipėda, enLituanie, àGomel, en Biélorussie. Le périphérique encercle la presque totalité de la superficie de Minsk et des zones urbanisées. D'autres axes, reliant Minsk aux principales villes de Biélorussie, viennent se raccorder au périphérique, puis se prolongent jusqu'au centre-ville sous forme de larges boulevards.
Minsk est régulièrement reliée aux capitales et grandes villes voisines par desautocars.
Minsk est la seule ville de Biélorussie à disposer d'un réseau de métro. Celui-ci, construit à partir de1977, a ouvert sa première ligne en1984. Depuis, la première ligne a donné naissance à deux nouvelles, longues de 12,2 et de 18,1 kilomètres. La plus courte bénéficie de travaux d'agrandissement, et elle devrait bientôt gagner 5,2 kilomètres et 5 stations. Une autre ligne est en projet, les travaux devaient débuter en2011, et les premières stations être inaugurées avant2020. Le réseau comprend actuellement en tout 25,4 kilomètres de lignes et 20 stations[14]. Chaque jour, 800 000 passagers l'empruntent, et les rames se succèdent toutes les 2 minutes aux heures de pointe.
Ces lignes de métro sont complétées par un dense réseau de lignes de bus et de tramways[12]. Letramway de Minsk compte huit lignes, pour un total de 123 kilomètres de voies.
Minsk est le nœud ferroviaire le plus important de Biélorussie. La ville est en effet située à la jonction de la ligne reliantMoscou àVarsovie et de la ligne reliantLiepaja, enLettonie, àRomny, enUkraine.
Les deux lignes se croisent engare de Minsk-Passajyrski, la plus grande gare de la ville, dont l'histoire reflète celle de la cité. Bâtie une première fois en bois en1873, puis reconstruite en pierre en1890, elle fut entièrement détruite pendant laSeconde Guerre mondiale. Le nouvel édifice, construit de1945 à1946, servit jusqu'en1991, puis fut remplacé par une gare plus moderne, qui a pu être achevée en2002, après des difficultés financières. Des gares plus petites sont en projet; elles pourraient voir le jour vers2020.
Le premier aéroport de la ville, leMinsk-1, fut ouvert en1934, à quelques kilomètres du centre historique[5]. Il devint aéroport international en1955, et était utilisé par plus d'un million de passagers en1970. Relayé en 1982 par un plus grand aéroport, situé à 42 kilomètres à l'est de la ville, il sert désormais à assurer des liaisons nationales, et relie aussi Minsk àKaliningrad,Moscou etKiev. Sa fermeture est envisagée, à cause des nuisances sonores; le site pourrait être aménagé en complexe résidentiel et commercial.
Minsk compte 11 théâtres, uncirque, 16 musées, 20 cinémas et 139 bibliothèques[12]. La richesse culturelle de la ville est, dans une large mesure, un héritage de l'époque soviétique ; rendre la culture accessible à tous était alors jugé comme un pilier du progrès de la société.
Le plus grand musée de Minsk et de Biélorussie est lemusée national des Beaux-Arts, qui regroupe de riches collections d'art biélorusse, russe, occidental et oriental.
Lemusée national de l'Histoire de Biélorussie existe depuis1957. Il regroupe la plus grande collection au monde d'objets anciens biélorusses. Il conserve notamment des monnaies anciennes, des costumes du passé ou encore des objets préhistoriques trouvés lors de fouilles.
D'autres musées sont consacrés à l'art contemporain, l'ethnologie, la littérature…[15]
Opéra de Minsk : l'entrée principale
Minsk possède un grandiose et prestigieuxthéâtre national d'opéra et de ballet programmant tout le répertoire classique ainsi que des œuvres contemporaines.
Labibliothèque nationale de Biélorussie, la plus grande du pays, existe depuis1922. Après avoir changé plusieurs fois de locaux, elle est installée depuis2006 dans une construction à l'architecture contemporaine. Elle conserve aujourd'hui plus de 3 millions d'ouvrages[16].
Les nombreux et vastes parcs minskois permettent la pratique de sports et de jeux, comme leParc des Chelyuskinites, vaste de 78 hectares, qui contient une voie ferrée pour les enfants.
Minsk est la ville la plus riche en écoles et universités de Biélorussie. La ville possède plus de 500 écoles maternelles, 258 établissements d'enseignement primaire et secondaire, 22 établissements techniques et professionnels[17] et 29 institutions d'enseignement supérieur, dont 21 sont des institutions d'enseignement supérieur nationales[18]. Deux universités minskoises,Université d'État biélorusse et l’Université nationale technique de la Biélorussie, font partie du classement mondial QS World University Rating 2018, étant classés 334 et 751+, respectivement[19].
Immeubles anciens le long de la rue Internationale
À cause des bombardements sévères et des combats qui se déroulèrent à Minsk pendant les deux guerres mondiales, la ville conserve peu de traces de son Histoire ancienne[20]. Les principaux monuments antérieurs à1945 sont des églises, généralement très rénovées, il reste néanmoins quelques vieilles maisons et immeubles, concentrés dans la ville haute. La colline de la Victoire commémore l'héroïsme des Biélorusses contre les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
La ville haute, c'est-à-dire le centre-ville, regroupe les grands immeubles administratifs, les églises anciennes, mais, surtout, abrite le seul quartier qui soit resté intact pendant laSeconde Guerre mondiale. Ce quartier, leFaubourg de la Trinité (en biélorusseТраецкае прадмесьце, en russeТроицкое предместье), fut activement rénové au cours des années1990, il est devenu un des endroits les plus estimés de la ville. Les maisons typiques, aux couleurs variées, se reflètent dans les eaux de laSvislotch. Dans ce quartier se trouve la maison natale de l'écrivainMaxime Bahdanovitch, aujourd'hui transformée en musée.
Non loin de là se trouve l'hôtel de Ville, copie fidèle de l'édifice duXIXe siècle détruit pendant la guerre. Le bâtiment actuel fut achevé en2003[15]. Dans la ville haute, on peut aussi voir, très rénovée, la seule maison en bois de Minsk qui ait survécu aux guerres. Elle avait accueilli le premier congrès duParti ouvrier social-démocrate de Russie en1898, un musée y est aujourd'hui installé.
Également bâties auXVIIe siècle, les églises fortifiées Saint-Pierre et Saint-Paul ont été récemment restaurées. Non loin se trouve l'église Saint-Joseph, construite de1644 à1652, restaurée en1983.
L'impressionnanteéglise catholique Saint-Siméon-et-Sainte-Hélène, appelée plus courammentl'église Rouge, fut construite de1906 à1910, financée par une famille de la noblesse biélorusse après la mort de deux de leurs enfants en bas âge[21].
Largement détruite, la ville actuelle fut en très grande partie reconstruite après laSeconde Guerre mondiale, et cela lui confère son aspect général homogène. Une certaine liberté fut laissée aux architectes, qui en profitèrent pour expérimenter de nombreux styles décoratifs, et des formes audacieuses; l'architecture stalinienne minskoise tranche donc avec les lignes froides et lourdes habituelles[8]. Certains ont même été édifiés dans le style néoclassique.
Les principaux bâtiments intéressants sont surtout des immeubles administratifs, dressés au bord de vastes places.
Laplace d'Octobre est le noyau de la ville et abrite lepalais de la République, surnommé par les Minskois « le sarcophage ». Non loin, sur la place de la Liberté, se situent l'hôtel de Ville et lacathédrale Sainte-Marie.
Dans les environs se trouvent plusieurs hôtels, dont l'Hôtel Europe et l'Hôtel Minsk, sur laplace de l'Indépendance, ancienne Place Lénine. Sur cette place on trouvera également laMaison du Gouvernement,l'université d'État, et lesiège du KGB.
Laplace de la Victoire est le lieu des défilés et des commémorations. En son centre, près de la flamme éternelle se dresse un obélisque qui commémore laSeconde Guerre mondiale, en mémoire de la décoration de Minsk en tant que ville héroïque.
L'avenue de l'Indépendance, qui a changé plusieurs fois de nom, est l'artère principale de Minsk[15]. Large de 6 voies et longue de 15 kilomètres, elle est bordée par de grands immeubles de style néoclassique.
L'Île des Larmes (en biélorusseВостраў сьлёз, en russeОстров слёз) fait face aufaubourg de la Trinité et commémore la guerre d'Afghanistan, durant laquelle de nombreux Biélorusses tombèrent. Le centre de l'île est surmonté par une petite chapelle.
Martyre de sœur Irena-Makrgna Mieczyslawska et de ses compagnes en Pologne, in-8°, texte sur le martyre des sœurs Basiliennes de Minsk de 1838 à 1845, publié dans le Correspondant, Paris, 1846.
↑La diaspora biélorusse et les milieux nationalistes, qui n'ont jamais accepté la réforme orthographique de 1933, préfèrent appeler la ville par son ancien nombiélorusse :Менск,Miensk.