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Minihi

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Minihi (Minihy ouMinic'hi) est un motbreton qui dérive du latinmonachia (lui-même démarqué du grec). Étymologiquement, il désigne un « territoire monastique ».

Toponyme

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Minihi provient du grec via lelatinmonachus,moine. Il est devenu enbretonminihi, qui a d'abord désigné un « lieu consacré par la résidence d'un saint », puis un lieu d'asile[1].

Institution médiévale

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En Bretagne, auMoyen Âge, cette institution ne se rencontre que dans les zones qui furent, durablement ou non, bretonnantes. C’est une circonscription religieuse qui associe audroit d’asile un certain nombre d’exemptions et de franchises vis-à-vis des pouvoirs laïcs. Le minihi est donc à la fois un asile et une immunité.

Dès leIVe siècle des individus poursuivis par la justice se mirent à l'abri des autels ou de croix ; « certains, àCarentoir enLa Gacilly se réfugiaient sous le chêne de la Sauvegarde et en embrassant le tronc »[2] ; plus tard, « desconciles duXIe siècle définirent la zone d'immunité comme le territoire déterminé par un rayon de quarante pas autour des églises et de trente autour des chapelles[3].

Ernest Renan écrit dansSouvenirs d'enfance et de jeunesse : « Un cercle sacré d'une ou deux lieues, qu'on appelait le minihi, entourait le monastère et jouissait des plus précieuses immunités. »

« Chez les Bretons, fils dévoués de l'église, une foi vive et une confiance sans bornes dans la sollicitude de cetteMère commune de tous les chrétiens avaient ouvert de plus larges espaces à l'asile ecclésiastique. Ces lieux, que l'on nommait minihis par contraction de ces deux motsmenech ty, monastères ou maisons de moines (...) occupaient souvent de larges cantons de terre autour des monastères élevés à la place de la cellule ou du tombeau de quelque saintcénobite. Parfois aussi les princes bretons, dans la fondation d'églises importantes, avaient concédé ce privilège au territoire voisin ; tels étaient leminihy attaché à la cathédrale deSaint-Pol-de-Léon, qui s'étendait de la rivière de Pensez [Penzé] jusqu'à la mer ; leminihy desaint Tugdual, autour de la ville épiscopale deTréguier ; leminihy deLocronan, autour du prieuré de Locronan, enCornouaille, (...) demeure desaint Ronan; au jour de la fête de ce saint, une procession fait le tour de l'asile de sept ans en sept ans. Cette procession est appelée latro-meny (tro minihy), le "tour de l'asile »[4], c'est-à-diretroménie en français actuel.

Albert le Grand cite d'autresminihis : l'asile desaint Gouesnou, l'asile desaint Sané, l'asile desaint Briac àBourbriac. Un légendaire duXIIe siècle évoque celui desaint Goulven : « l'enceinte fut entourée de tant de respect et si privilégiée, que jusqu'à ce jour personne au monde n'ose l'enfreindre, ni en arracher violemment, prendre ou dérober aucun objet qu'il n'en ressente le châtiment dans son corps. C'est la vengeance que tire saint Golven de la violation des immunités attachées et du respect dû à ce lieu saint. (...) C'est ce domaine qu'on appelle aujourd'hui leMinihy de saint Golven »[4]. Des chartes évoquent leminihy de Trédillac (Quédillac), celui deSaint-Malo, celui deBeauport. Les cimetières étaient aussi traditionnellement considérés comme des lieux d'asile.

Les minihis furent frappés d'interdiction auXVe siècle, mais il fallut l'ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539 pour qu'ils disparaissent véritablement[5].

Exemples

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Notes et références

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  1. Géraud Lavergne, « Les noms de lieux d'origine ecclésiastique »,Revue d'histoire de l'Église de France, Tome 15,no 68, 1929,p. 326
  2. Jean-Loup Montigny, "Essai sur les institutions du duché de Bretagne, Paris, 1961.
  3. Amédée Guillotin de Corson, "Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem", Nantes, 1902.
  4. a etbCommunication de Delabigne-Villeneuve sur le droit d'asile en Bretagne, Bulletin archéologique de l'Association bretonne, 1854, consultablehttps://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k207468n/f74.pagination.r=Locronan.langFR
  5. Alain Guigny, "La grande histoire du Tro Breiz", éditions Ouest-France, 1997,(ISBN 2-7373-2159-X)
  6. Nobiliaire et armorial de Bretagne, consultablehttps://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5406239c/f338.textePage.langFR et "Revue historique et archéologique du Maine", 1894, consultablehttps://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k415355z/f177.image.r=Plouvien.langFR

Voir aussi

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Bibliographie

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