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Milan Obrenović (enserbecyrillique Милан Обреновић), né le àMărășești enMoldavie et mort le àVienne, est un souverain serbe, prince deSerbie de 1868 à 1882 sous le nom de Milan IV Obrenović, puis roi deSerbie de 1882 à 1889 sous le nom deMilan Ier. En 1889, il doit abdiquer en faveur de son filsAlexandre et s'exiler, mais il revient le conseiller entre 1893 et 1900.
Milan Obrenović est le petit-neveu du princeMiloš Ier Obrenović qui, après avoir régné en Serbie entre 1815 et 1839, avait dû quitter le pouvoir. Après le départ de Miloš Ier, la dynastie desKarađorđević, rivale desObrenović, arrive au pouvoir, en la personne d’Alexandre Karađorđević, élu prince de Serbie en 1842. Les Obrenović doivent partir en exil. C’est ainsi que Milan est né enMoldavie, dont le princeAlexandre Jean Cuza vivait avec une de ses tantes, Hélène-Marie Obrenović.
En 1858, le prince Miloš redevient prince régnant de Serbie avant de mourir deux ans plus tard. Son fils, le princeMichel III Obrenović, qui a déjà régné de 1839 à 1842 avant d'être contraint à abdiquer, remonte sur le trône[1].
En 1861, à la mort de son père, Milan Obrenović est adopté par le prince Michel. Il est alors envoyé àParis pour fréquenter lelycée Louis-le-Grand où il se montre un élève brillant.
Le, le prince Michel Obrenović est assassiné. Le gouvernement réunit le Parlement qui désigne Milan Obrenović comme prince régnant. Un conseil de régence est nommé pour assumer le pouvoir jusqu'à la majorité du prince. Il est composé du colonelMilivoje Blaznavac(en), de l'homme d'ÉtatJovan Ristić et de Jovan Gavrilovic[2]. La majorité de Milan est officiellement célébrée àBelgrade le.
La politique du roi Milan consiste à trouver un équilibre entre l’Autriche-Hongrie et laRussie. Il joue de préférence la carte de l’Autriche.
Avec l’appui de ce puissant voisin, le roi développe les infrastructures et l’industrie du pays. Mais l’augmentation des impôts qui en résulte et l’accroissement des charges militaires supportées par les Serbes le rendent peu à peu impopulaire. Le roi est même soupçonné de corruption. L'écrasement sanglant de larévolte du Timok conduite par leParti national radical en 1885 entame sa popularité[3],[4].
À partir de 1886, le roi connaît également des difficultés d’ordre privé. Le couple royal est fortement désuni[6]. Souvent infidèle, Milan reproche à son épouse son soutien systématique à la Russie. La reine Natalija finit par quitter la Serbie en emmenant avec elle le jeune prince Alexandre. En 1888, Milan réussit à récupérer son fils ; il demande et obtient un divorce qui est par la suite annulé.
Le, il fait adopter une constitution libérale[7]. Mais le suivant, mis en difficulté à la fois par les conservateurs pro-autrichiens et par les radicaux pro-russes, il abdique en faveur de son fils et s’installe à Paris, où il vit comme un simple particulier. La presse, dontGil Blas, rapporte qu'il collectionne les œuvres d'art des modernes[8].
Le nouveau roi encore mineur, c’est la reine Natalija qui exerce la régence. Rentrée au pays, elle use de son influence pour incliner la politique serbe en faveur de la Russie.
En février 1891, un cabinet est constitué par des radicaux favorables à la Russie[9]. Mais par crainte de mouvements révolutionnaires et pour éviter le retour du roi Milan, le cabinet négocie un arrangement. Au mois de mai suivant, la reine Natalija est invitée à quitter la Serbie et Milan reçoit un million de francs prélevé sur la liste civile, à condition qu’il ne rentre pas à Belgrade avant la majorité de son fils. En mars 1892, Milan renonce à tous ses droits et abandonne même la nationalité serbe.
En avril 1893, le jeune roi Alexandre décide de prendre le pouvoir avant sa majorité par uncoup d'État. Comptant sur l’expérience et sur les conseils paternels, Alexandre rappelle son prédécesseur qui arrive à Belgrade en. Le suivant, un décret rétablit dans leurs droits le roi Milan et la reine Natalija. Le 21 mai, la Constitution de 1869, plus conservatrice que celle de 1889, est restaurée. La reine Natalija rentre à son tour à Belgrade en mai 1895. En 1897, Milan Obrenović est nommé commandant en chef des armées serbes.
Excellentes au départ, les relations entre Milan et Alexandre s’enveniment au moment du mariage de ce dernier en août 1900 avecDraga Mašin. Milan démissionne de son poste de commandant en chef et Alexandre lui ordonne alors de quitter la Serbie.