Il connaît par la suite une longue période d'égarement d'une quinzaine d'années, pendant lesquelles il s'éloigne des projets cinématographiques les plus ambitieux, en rejetant des propositions de rôle importantes. De 1991 à 1995, il entreprend en vain une carrière de boxeur professionnel, dont les dommages physiques subis entraînent son recours à plusieurs opérations de chirurgie réparatrice et esthétique.
Philip Andre RourkeJr.[4] naît àSchenectady en 1952 dans une famille catholique d'originefrançaise par sa mère, Annette, etirlandaise par son père, Philip Andre Rourke Senior. Le surnomMickey lui aurait été donné dans son enfance par ses parents, qui trouvaient qu'il ressemblait à une souris[5]. Il a un frère et une sœur aînée.
Rourke a six ans lorsque son père quitte le foyer. Sa mère rencontre Eugene Addis, un policier de Floride, le couple s'installe un an plus tard àMiami pour recomposer une famille de huit enfants.
Dans ses entretiens, Mickey Rourke s'exprime régulièrement sur sa jeunesse, qu'il dit avoir passé dans les ghettos de Miami. Il déclare avoir été maltraité par son beau-père, sans jamais entrer dans les détails. Addis conteste[6] ses propos en confiant à un journaliste duNew York Times en 2008 que Rourke « n'a jamais dit la vérité dans sa vie ». Ses sœurs réagissent et défendent leur frère, remettant en cause les pratiques du journaliste qui n'a jamais essayé de les contacter[7].
Dans le cadre d'un projet scolaire, Il joue sa première de théâtre à laMiami Beach Senior High School, qu'il intègre en 1969 et dont il sort diplômé[8] en 1971. Néanmoins, Mickey Rourke est davantage attiré par lebaseball[9] et laboxe, sport qu'il commence dès ses 12 ans et qu'il pratiquera durant toute son adolescence. Il termine son parcours scolaire à laHorace Mann Senior High School.
En 1971, Mickey Rourke revient à New York à 19 ans où il devient tour à tour videur de boîte de nuit, gardien de parking et vendeur ambulant[4], tout en suivant les cours d'art dramatique duLee Strasberg Theatre Institute. Rourke dit de lui-même qu'il a été un élève timide et réservé, mais à l'aise dans l'improvisation[5]. Sa professeure Sandra Seacat le convainc de partir pourLos Angeles, de crainte qu'il ne reste un éternel étudiant.
Après quelques petits rôles à la télévision, il fait ses débuts au cinéma en 1979 en apparaissant dans1941 deSteven Spielberg, et dansLa Porte du paradis (Heaven's Gate, 1980), l'un des plus gros échecs commerciaux de l'histoire du cinéma où il rencontre le jeuneChristopher Walken etMichael Cimino. DansLa Fièvre au corps (Body Heat, 1981) deLawrence Kasdan, il se fait remarquer pour son rôle de Teddy Lewis, un ami de Ned Racine (William Hurt) aux allures de rebelle. Il est ensuite l'un des jeunes copains de la bande deSteve Guttenberg etKevin Bacon dans le succès critiqueDiner (Diner, 1982) deBarry Levinson, à la suite duquel il remporte leNSFC Award du meilleur acteur dans un rôle secondaire.
Il est contacté pour interpréter Jack Cates, l'un des deux personnages principaux dubuddy movie48 Heures (48 Hrs., 1982) deWalter Hill, mais il refuse le rôle, récupéré parNick Nolte.
Mickey Rourke se distingue une nouvelle fois dansRusty James (Rumble Fish, 1983) deFrancis Ford Coppola dans le rôle secondaire du grand frère sensible et protecteur deMatt Dillon. Il convoite ensuite l'argent deGene Hackman dansEureka (Eureka, 1983), puis il obtient son premier rôle principal dansle Pape de Greenwich Village (The Pope of Greenwich Village, 1984), en partageant la tête d'affiche avecEric Roberts. La genèse du film est chaotique, initialement conçu pour associerRobert De Niro etAl Pacino dans le rôle des deux cousins sous la direction deMichael Cimino. Finalement confié àStuart Rosenberg[10], le film reçoit un bon accueil critique mais passe relativement inaperçu à sa sortie auprès du public.
« C'est le film que j'ai eu le plus de plaisir à tourner, l'un des meilleurs moments de ma vie. Je vivais à New-York et j'ai vraiment aimé jouer en même temps. C'est drôle, car c'est aussi à ce moment-là que j'ai dérapé. Le studio a changé de propriétaire, ils n'ont pas promu le film qui est alors tombé aux chiottes. C'est à partir de là que j'ai commencé à dérailler, parce que j'avais beaucoup de considération pour le film. »
— Mickey Rourke, à propos deThe Pope of Greenwich Village (2003)[trad 1],[11]
Mickey Rourke refuse à nouveau un rôle principal dans unbuddy movie,Le Flic de Beverly Hills (Beverly Hills Cop, 1984)[12], qui devient avecEddie Murphy l'un des plus gros succès commerciaux de la décennie en fin d'année.
C'estMichael Cimino qui lui confie son premier rôle principal de grande ampleur, dansL'Année du dragon (Year of the Dragon), en 1985. Mickey Rourke y incarne Stanley White, un capitaine de police polonais qui a décidé d'éliminerJohn Lone, le patron du crime deChinatown àNew York. Le film est vivement contesté aux États-Unis, ses détracteurs dénoncent la représentation négative du peuple chinois et le caractère ouvertement raciste de son personnage central[13]. Nommé auxRazzie Awards 1986[source secondaire souhaitée] sans remettre en cause la performance de Mickey Rourke, le film est par ailleurs sélectionné à la11e cérémonie desCésar du cinéma.
Mickey Rourke accède à la notoriété internationale avec9 semaines 1/2 (Nine 1/2 Weeks, 1986) d'Adrian Lyne, dans le rôle du petit ami énigmatique deKim Basinger. Le succès de ce film à l'érotisme léger et accessible vient essentiellement du charmant couple qu'il forme avec la jeune actrice. Mickey Rourke acquiert une image de bel homme auprès du grand public[14], mais la reconnaissance à la fois critique et commerciale dans un même film tarde pourtant à venir : très rentable à l'étranger, le film cumule seulement 7 millions de dollars de recettes aux États-Unis pour un budget de 17 millions de dollars[15] et postule au titre de pire scénario de l'année auxRazzie Awards 1987.
Très sollicité en cette période, il refuse d'incarnerConnor MacLeod dansHighlander (Highlander, 1986), Maverick dansTop Gun (Top Gun, 1986) et un rôle dans le film à succèsPlatoon (Platoon, 1986). En, le tournage du filmLes Incorruptibles (The Untouchables) démarre avecKevin Costner et sans Mickey Rourke, qui a décliné le rôle d'Elliott Ness.
À l'affiche de trois films en 1987, Mickey Rourke assoit son statut de star du cinéma américain, dans lethriller fantastiqueAngel Heart : Aux portes de l'enfer (Angel Heart, 1987) deAlan Parker, où il incarne Harold Angel, un détective privé au passé inquiétant. Confronté àRobert De Niro, l'acteur de 34 ans est considéré comme parvenu au sommet de son art par les observateurs. Le journaliste Matthew Hammond analyse :« Rourke est totalement convaincant dans le rôle du mâle endommagé d'après-guerre […] Cependant, c'est par la progressive détérioration physique et émotionnelle de Angel qu'il réalise la performance la plus aboutie de sa carrière ; il stimule ses émotions jusqu'à en atteindre l'hystérie pour dépeindre le portrait d'un homme à l'âme déchirée »[trad 2],[16].
Le film est une nouvelle fois soumis à controverse aux États-Unis, initialementclassé X (interdit aux moins de 17 ans) à cause du caractère sanglant de la scène de sexe entre Mickey Rourke et la jeuneLisa Bonet, à peine débarquée duCosby Show. La séquence est finalement censurée au cinéma pour recevoir la mention « Rated R »[note 1] de la MPAA[17]. Malgré un nombre d'entrées relativement mesuré aux États-Unis, le film attire plus de 1 300 000 spectateurs dans les salles françaises[18] et accroît la cote de popularité de Rourke dans l'Hexagone.
Dans lemaking-of du film, Alan Parker dit notamment admirer« le naturel, la vérité qu'il dégage sans avoir l'air de trop travailler », ainsi que sa faculté à« inventer en permanence ». Il évoque également son caractère fantasque, en avouant« lui pardonner grâce à son charme lorsqu'il fait des choses répréhensibles ». Mickey Rourke, lui, avoue que travailler avec De Niro l'a quelque peu réconcilié avec son métier, dont il commençait à« penser beaucoup de mal »[19].
« Si Mickey Rourke était mort aprèsAngel Heart, on se serait souvenu de lui comme d'un James Dean ou d'un Marlon Brando. »
— Adrian Lyne, réalisateur de9 1/2 weeks[trad 3],[20]
Il interprète Henry Chinaski, un pilier de bar, poète maudit et écrivain de génie dansBarfly (Barfly, 1987) deBarbet Schroeder, avecFaye Dunaway. Rourke est nommé auxIndependent Spirit Awards 1988 pour son travail de composition calqué sur la gestuelle de l'écrivainCharles Bukowski, qui est aussi l'auteur du scénario. Le film fait partie de la liste des nommés à laPalme d'or duFestival de Cannes 1987, sans toutefois obtenir de récompense.
DansL'Irlandais (A Prayer for the Dying, 1987), il incarne un anti-héros terroriste et solitaire aux côtés deBob Hoskins et deLiam Neeson. Le traitement de ce film déplaît à Rourke, qui pensait initialement tourner dans un film engagé. Il traite le producteur Samuel GoldwynJr. de« menteur » et de« salaud » en conférence de presse duFestival de Cannes 1987, pour avoir selon lui dénaturé le message pro-IRA du film et avoir essayé d'en faire« une grosse production commerciale et extravagante »[21].
Tom Cruise récupère le rôle de Charlie Babbitt décliné par Rourke dansRain Man.
Dustin Hoffman lui fait parvenir le scénario deRain Man (Rain Man, 1988) pour jouer le rôle de Charlie Babbitt, qu'il ne lit même pas au profit d'un combat de boxe[22] et en lui préférant l'écriture deHomeboy (Homeboy, 1988), son premier script. Il solliciteEric Clapton pour la musique du film et s'associe à l'écran avecDebra Feuer etChristopher Walken autour du thème de la boxe, mais le résultat final rate sa cible. En plus de perdre beaucoup d'argent, cet échec critique et commercial finit d'établir la rupture entre l'industrie deHollywood et l'acteur, qui enchaîne dès lors les camouflets.
Mickey Rourke s'engage dans le projet deWalter Hill pour tournerJohnny Belle Gueule (Johnny Handsome, 1989), puis il apparaît dansL'Orchidée sauvage (Wild Orchid, 1990). Divorcé deDebra Feuer, il rencontre sur le tournage, l'actrice-mannequinCarré Otis qui devient son épouse en 1992. Le film est raillé par la critique pour sa faiblesse d'ensemble et ses scènes de sexe jugées trop explicites[23], dont certaines d'entre elles ont été coupées pour éviter au film d'être classé pornographique[24]. Rourke est nommé auxRazzie Awards 1990 au titre de pire acteur de l'année pour ses prestations dansL'Orchidée Sauvage et dansLa Maison des otages (Desperate Hours), sa quatrième collaboration avec Michael Cimino.
« Alec Baldwin, Daniel Day-Lewis, Kevin Costner… Vous me mettez dans une chambre avec n'importe lequel de ces acteurs, je mangerai leurs trous du c**. »
La carrière de l'acteur devient aussi dissolue que sa vie privée, marquée par des excès de drogue et d'alcool. Ses déclarations provocatrices et son comportement agressif marquent son profond rejet du monde du cinéma dont il ne supporte plus les règles et la mentalité. Parmi ses relations à cette époque, on peut citerTupac Shakur,John Gotti, au procès duquel il assiste etChristophe Rocancourt. Sa réputation se dégrade encore plus lorsqueCarré Otis porte plainte contre lui pour violences conjugales en.
Pendant cette période, Mickey Rourke incarne des repris de justice, des marginaux dans des films d'action sur les thèmes de la vengeance ou du délit, commercialisés directement sur le marché vidéo, commeThe Last Outlaw avecDermot Mulroney et deFall Time avecStephen Baldwin. Se tenant à l'écart des productions importantes, il déclineTombstone (Tombstone, 1993) et le rôle de Butch Coolidge dansPulp Fiction (Pulp Fiction, 1994) pour écrire, sous le pseudonyme « Sir Eddy Cook », les scénarios deF.T.W. (F.T.W., 1994) et deBullet (Bullet, 1996), dans lequel il forme un trio de gangsters avec le jeuneAdrien Brody etJohn EnosIII face à son amiTupac Shakur, assassiné un mois avant la sortie du film.Exit in Red sort également en 1996, sa deuxième collaboration à l'écran avecCarré Otis, avec laquelle il s'est réconcilié.
DeSables mortels àBullet, le visage de Mickey Rourke apparaît de plus en plus abîmé, conséquences de la reprise de la boxe. Trop âgé pour espérer se maintenir au plus haut niveau, et souffrant de pertes de mémoire, il arrête sa carrière de boxeur en 1995 au bout de huit combats[réf. souhaitée]. Il recourt à plusieurs interventions maxillo-faciales afin de réparer ses nombreuses blessures[réf. souhaitée], dont deux traumatismes crâniens, une pommette fracturée et la langue sectionnée.
Mickey Rourke apparaît à l'écran avec le visage opéré, les traits grossis et le corps épaissi dansDouble Team (1997) face àJean-Claude Van Damme[25]. C'est la première incursion deTsui Hark sur les plateaux américains. Rourke apparaît dans un registre inédit de méchant dans un pur film de combat, tandis que le timbre de sa voix, à l'origine doux et clair, est devenu grave.
Coppola fait appel à lui pour tenir un rôle dansL'Idéaliste (The Rainmaker, 1997). Pour la première fois depuis des années, il joue dans un film bien accepté par la critique, en tant que personnage secondaire qui intervient dans le parcours deMatt Damon.Love in Paris (Love In Paris, 1997), la suite de9 semaines 1/2, passe cependant inaperçue.
L'année de son divorce avec Carré Otis, il joue dansBuffalo '66 (Buffalo '66, 1998), la production indépendante deVincent Gallo classé36e meilleurfilm indépendant jamais réalisé par le magazine américainEmpire. Il se démarque en tournant quatre scènes dans le rôle d'un prisonnier travesti pourAnimal Factory (Animal Factory, 2000) le premier film deSteve Buscemi, puis il est dirigé parSean Penn pourThe Pledge (The Pledge, 2001), dans lequel il échange quelques répliques avecJack Nicholson.
Mickey Rourke alterne ainsi les apparitions spéciales dans des films de qualité et les rôles dans des productions moins réussies, à l'image deGet Carter (Get Carter, 2000) qui ne convainc pas la critique (53 critiques négatives sur les 60 critiques collectées parRotten Tomatoes) et marche moyennement. Le film réalisé parStephen T. Kay lui permet surtout de redresser sa situation financière, grâce à l'appui deSylvester Stallone qui tient le premier rôle[8].
Sans emploi, ruiné, il doit vendre sa collection de motocyclettes et son manoir de Los Angeles afin de rembourser ses créanciers, puis il est interné momentanément lorsque ses amis s'inquiètent de ses tendances suicidaires[26]. Il se retrouve par ailleurs démuni de plus de 30 millions de dollars sans qu'il ne sache comment[26]. Tandis queSpun (Spun, 2002) est un échec, son rôle de Billy Chambers dans le succèsIl était une fois au Mexique... Desperado 2 (Once Upon a Time in Mexico, 2003) deRobert Rodriguez lui offre une visibilité nouvelle, pour ensuite jouer dans le rentableMan on Fire (2004) avecDenzel Washington. Le, son frère Joey Rourke, avec lequel il avait tourné dansThe Last Outlaw etBullet, décède d'un cancer[8].
Mickey Rourke est l'une des têtes d'affiche du très ambitieuxSin City (Frank Miller's Sin City, 2005) deFrank Miller etRobert Rodriguez, qui remporte un franc succès critique et financier. Récompensé par de nombreux prix dont leSaturn Award du meilleur acteur pour son rôle deMarv, il incarne à nouveau des personnages principaux comme dansDomino (Domino, 2005) avecKeira Knightley. Il redevient un acteur rentable pour l'industrie cinématographique, grâce à certains réalisateurs à la mode tels queQuentin Tarantino etRobert Rodriguez[4], attristés de ne le voir jouer que de petits rôles et qu'il soit considéré comme « dépassé ». Le rôle d'anti-héros en marge du système devient sa marque de fabrique.
The Wrestler (The Wrestler, 2008) deDarren Aronofsky est le premier film unanimement reconnu par l'opinion internationale dans lequel Mickey Rourke tient le rôle principal. Salué dans le monde entier, Mickey Rourke est la vedette de la65e Mostra de Venise, le, sans recevoir le prix ultime déjà donné au film[27]. Le président du jury,Wim Wenders, déclare qu'il assure« une performance à briser le cœur » dans la peau de Randy « The Ram », un catcheur fatigué et touchant. SurRotten Tomatoes, le film recueille 98 % de critiques positives, pour une moyenne de 8,4/10 sur la base de 219 critiques collectées[28].
Le, il intègreHollywood Boulevard en devenant le254e acteur à laisser ses empreintes de mains et de pas devant leGrauman's Chinese Theatre[32]. Cette même année, il rencontreGareth Thomas et annonce sa volonté de l'incarner dans le film biographique que compte produire l'ancien joueur de rugby, malgré une différence d'âge de près de 23 ans entre les deux hommes. En, Thomas annonce dansThe Sun queTom Hardy est désormais pressenti, en expliquant que les effets spéciaux envisagés n'auraient pas été assez réalistes sur Rourke et que le programme d'entraînement était trop intensif[33].
En 2013, il est le narrateur[source secondaire souhaitée] deThe Good Son: The life of Ray "Boom Boom" Mancini, un film biographique sur l'ancien champion du monde des poids légers, etGeneration Iron, un film sur leculturisme.
Aux États-Unis, Mickey Rourke fait régulièrement parler de lui par ses attitudes décalées et des déclarations détonnantes dans le monde du cinéma, comme en 1989 lorsqu'il dit soutenir l'action de l'IRA et déclare avoir versé toutes ses indemnités du filmFrancesco à l'organisation irlandaise, soit 1 500 000 dollars, et s'être fait tatouer le symbole de l'organisation terroriste. Il renie ce choix plus tard[47].
« Je n'aime pas les acteurs. Un jour j'ai rencontréWarren Beatty et je me suis dit : c'est l'une des plus effrayantes chiasses que j'aie rencontrées dans ma vie. »
Mickey Rourke acquiert une réputation d'acteur ingérable et capricieux, Alan Parker déclare qu'il est« dangereux » et« cauchemardesque » sur les plateaux de tournage,« on ne sait jamais ce qu'il va faire »[49]. En 2000, il quitte le tournage deLuck of the Draw, une modeste production de série Z, à cause du refus des producteurs d'inclure son chihuahua dans le film[8].
À la fin de sa carrière de boxeur, Mickey Rourke commence une thérapie de plusieurs années pour se guérir de ses pulsions auto-destructrices. Après son retour sur le devant de la scène, il s'explique régulièrement sur les causes de son déclin, sur son comportement marginal dans les années 1990 et sur son recours à la chirurgie esthétique, affirmant notamment avoir eu cinq opérations du nez[22]. Il déclare lui-même que le chirurgien contacté pour réparer les dégâts subis par son visage avait fait un mauvais travail, et laissé ses traits dans un état déplorable[50].
« J'avais la grosse tête, je me prenais pour un génie. On gagne beaucoup, tout le monde vous lèche les bottes et on commence à se croire formidable. »
SelonCharlotte Rampling, partenaire de Mickey Rourke dansAngel Heart, c'est juste après ce film qu'il a commencé à« prendre un chemin contraire à celui de Hollywood pour ne pas faire partie du système » et qu'il en est finalement« presque devenu pire ». Elle émet également l'hypothèse que Mickey Rourke ait eu recours à la chirurgie pour se« reconstruire une personnalité »[51].
Darren Aronofsky évoque quant à lui la sensibilité de l'acteur :« Quand vous le rencontrez, il porte comme une armure, mais c'est parce qu'il a un cœur énorme et qu'il est extrêmement doux. Techniquement, c'est un acteur incroyable qui maîtrise totalement son métier[trad 6],[52]. »
Mickey Rourke révèle par ailleurs l'importance qu'ont eue seschiens pendant son rétablissement, il leur rend hommage dans son discours de remerciement lors desGolden Globes 2009[53]. Sur la plaque de ciment duGrauman's Chinese Theatre, il s'immortalise sous le nom de Mickey« Loki » Rourke, Loki étant le nom d'un des nombreuxchihuahuas qu'il possède et avec lequel il s'affiche régulièrement en public jusqu'à la mort de l'animal en 2009. Il refuse son étoile surHollywood Walk of Fame en raison de l'impossibilité d'y personnaliser sa signature[54].
En 2006, il approuve l'action deGeorge W. Bush après les attentats du, estimant que« personne n'aurait géré la situation mieux que lui ». En 2009, il déclare que Sean Penn est« l'une des personnes les plus homophobes qu'il connaisse »[55] après la victoire de l'acteur aux Oscars pour le rôle du célèbre politicien homosexuel américainHarvey Milk.
Fumeur depuis sa jeunesse, Mickey Rourke apparaît dans la majeure partie de ses films avec une cigarette. Kim Basinger, sa partenaire dans9 semaines 1/2, le surnomme à l'époque« the human ashtray » (« le cendrier humain »)[5].
Boxeur apprenti dès l'âge de 12 ans au Fifth Street Gym de Miami Beach, la salle de sport où avait débutéMohamed Ali, Rourke dispute un match d'entraînement en 1969 contreLuis Manuel Rodríguez, classé numéro un des poids moyens dans le monde à cette époque, au cours duquel il affirme avoir été victime d'une commotion cérébrale. En 1971, à la suite d'une autre commotion, les médecins lui conseillent de quitter les rings pour une année, puis il arrête en 1973. De 1964 à 1973, le bilan officiel de Rourke en tant que boxeur amateur, enregistré sous le nom de Phil Rourke, est de 27 victoires (dont 17 avec K.O) et 3 défaites. Il enchaîne notamment une série de 12 victoires consécutives selon l'IMDb3.
À 39 ans, Mickey Rourke commence une carrière de boxeur professionnel en 1991 sous le surnomEl Marielito, avec l'intention de disputer seize combats pro avant de concourir pour le titre mondial. Il est entraîné parChuck Zito, son ami desHells Angels et il affronte notammentPoli Díaz, l'ancien champion d'Europe, en match d'exhibition. Financièrement, son premier combat lui rapporte 250 dollars pour totaliser plus de1 000 000 dollars[2] à la fin de sa deuxième année de boxe.
Malgré un bilan favorable de 6 victoires et 2 nuls, il n'est pas considéré comme un bon boxeur.Chuck Zito dit de lui :« Soyons francs, je préfère les boxeurs qui passent devant la caméra aux acteurs qui montent sur un ring. Mickey a un tout petit niveau, il se leurre. C'est un tocard. Je ne dis pas cela méchamment car c'est mon frère de cœur, mais la boxe n'est ni pour les amateurs ni pour les rêveurs. En revanche, c'est un acteur admirable »[26].
Il tourne quelques publicités auJapon : pour le véhiculeDaihatsu Charade en 1988, les cigarettes Lark au début des années 1990 et les alcoolsSuntory[8]. En 2009, il s'investit dans une campagne de publicité en faveur de l'organisation de défense des animauxPETA[56].
Le, il épouse l'actrice américaineDebra Feuer, avec qui il tourneHomeboy. Ils divorcent en 1989.
Il a ensuite une relation de courte durée avecTerry Farrell.
Il se marie avecCarré Otis en 1992. Mickey Rourke fait sa demande en mariage en menaçant sa future femme de se fairehara-kiri avec un sabre si elle refuse sa demande. Cette relation est à l'époque largement relayée dans les médias et la pressepeople, puisqu'ils se sont connus sur le plateau deL'Orchidée sauvage deux ans auparavant, et que les observateurs n'hésitent pas à mettre en avant la non-simulation de certaines de leurs scènes de sexe, coupées au montage puis réinsérées dans la version vidéo[24]. Le couple défraye la chronique lorsque Carré Otis porte plainte contre Mickey Rourke pour violences conjugales en 1994, au moment où l'acteur est au creux de sa carrière. Après avoir retiré sa plainte et s'être réconciliés autour d'un deuxième film en 1996, ils divorcent en 1998. Après son retour aux affaires, Mickey Rourke dément avoir été violent avec Carré Otis, évoquant une probable manigance de l'agent de l'actrice pour accélérer sa carrière[57].
Il a également fréquenté les mannequins russesEugenia Volodina et Elena Kuletskaya. À partir de 2009, il est en couple avec Anastassija Makarenko. Ils achètent un appartement àWiesbaden, en Allemagne, à la mi-2011[58]. Ils se séparent en 2015.
Mickey Rourke s'est fait tatouer une tête de tigre sur l'épaule gauche, un crâne de taureau sur le biceps droit, un trèfle sur le bras droit. Il porte aussi des tatouages sur les doigts des deux mains[réf. nécessaire].
Depuis 1983 et sa performance dansDiner, 23 ans se sont écoulés entre ses deux premiers prix et les multiples distinctions qui lui sont attribuées pour son interprétation de Marv dansSin City en 2005, dont unSaturn Award du meilleur acteur secondaire. C'est incontestablement avecThe Wrestler et son rôle de Randy Robinson en 2008 que Mickey Rourke obtient les récompenses les plus nombreuses et les plus prestigieuses de sa carrière, parmi lesquelles unGolden Globe, unBAFTA Award et unEmpire Award, en plus de lui valoir une première et unique nomination à unOscar[59].