Pour les articles homonymes, voirSima.
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Picasso à Antibes 21 visages d'artistes |
Michel Sima, pseudonyme de Michał Smajewski, né le àSlonim enPologne (auj. enBiélorussie), mort le àLargentière enArdèche[Note 1],[1], est unsculpteur,photographe,céramiste etgraveurpolonais, membre de la nouvelleÉcole de Paris.
Michał Smajewski naît en 1912 àSlonim en Pologne. Très jeune, il veut devenir sculpteur. Issu d’une famille de la bourgeoisie juive libérale, il arrive àParis en 1929 à l’âge de 17 ans, et est admis à l’académie de la Grande-Chaumière.
En 1933, il rejoint le groupe du peintreFrancis Gruber. Il travaille notamment dans les ateliers deConstantin Brâncuși et d'Ossip Zadkine, et gagne également sa vie en photographiant l’actualité pour les journaux.
Il fréquente le cercle deGertrude Stein et de son frèreLeo, et lie de nombreuses amitiés :Jean Cocteau,Francis Picabia,Paul Éluard,Robert Desnos et sa compagne Youki Foujita,Max Ernst,Pierre Tal Coat. Il rencontrePablo Picasso en 1936. Il participe à plusieurs expositions de groupe à Paris et sur laCôte d’Azur.
Sous le pseudonyme de Michel Sima, il pratique l'art du portrait d’artiste. Il crée son style, qui laisse transparaître le profond attachement pour ses modèles. Et au cours des années suivantes, il réalise le portrait de presque tous les artistes de l’école de Paris.
Réfugié enzone libre pendant laSeconde Guerre mondiale, Sima est arrêté àGolfe-Juan en 1942 en tant que juif et étranger. Il est déporté àAuschwitz, depuis lecamp de Drancy, par le convoi n° 38, puis àBlechhammer, alors même que son exposition commune avecFrancis Picabia àCannes connaît un réel succès[2].
De retour en France en 1945 et gravement malade, Michel Sima passe de longs mois de convalescence àCannes, chez son amiRomuald Dor de la Souchère (sv), et àGrasse. En 1946, il retrouve Picasso à Golfe Juan, qui, par son entremise, obtient de disposer d'un vaste atelier aumusée Grimaldi d’Antibes mis à sa disposition par Dor de La Souchère[3],[2]. C’est là quePicasso crée notammentLa Joie de Vivre[4] et leTriptyque.
Sur les conseils de Picasso, Sima se tourne vers la photographie. Son état de santé ne lui permet plus une pleine activité de sculpteur, même s’il continue à réaliser de petites pièces, des gravures et à pratiquer lacéramique. Il couvre de façon très personnelle et documente le travail de Picasso. Un livre en résulte, publié en 1948,Picasso à Antibes.
C'est à cette époque, en 1946, que Sima qui pratique la céramique àVallauris y emmène Picasso qui, par la suite, travaillera chez les Ramié à la poterieMadoura, poterie où Sima a réalisé une série de portraits saisissants de Picasso[5],[6].Françoise Gilot témoigne sur cette période dans le film deChristian Tran,Picasso et Sima, le modeleur d'amitié (2009)[5],[7] :
« Cette année-là malgré tout c’est là où on a aussi vu les Ramier pour la première fois. Les Ramier de la poterie Madoura. Également avec Sima. Sima avait une intuition extraordinaire parce qu’il a quand même prévu que Picasso pourrait peut-être faire de la céramique. C’est assez extraordinaire et ce n’était pas écrit dans les astres vous voyez. »
Au sujet de Sima, Picasso et leur intérêt pour la photographie, F. Gilot déclare :
« Picasso aimait faire des photos lui-même et aimait que les autres fassent des photos. D’autre part, il s’est révélé, parce que Picasso s’y connaissait quand même très bien en photo, il s’est révélé que Michel Sima était un très bon photographe. Alors raison de plus pour en faire davantage, je veux dire, et on voit aussi que certainement il comprenait la forme, ça se sent, on sent ces contrastes entre la lumière et l’ombre, etc. Et ces formes et les ambiances et tout ça…, Michel Sima, moi je le considère comme un très bon photographe. Ce qui plaisait à Picasso c’est que, justement, Picasso aimait à s’entourer avec des personnes qui avaient quelque chose eux-mêmes, en eux-mêmes. »
Un premier livre est publié en 1959 par leséditions Fernand Nathan :21 visages d’artistes. Mais, profondément déçu par la qualité médiocre de reproduction, Sima décide ne plus publier ses photographies[8].
En 1967, Sima découvre l’Ardèche par l’intermédiaire de son vieil ami, le peintreRené Besset, et décide de s’y établir avec sa famille. C'est àSaint-Pons, commune proche d'Alba-la-Romaine, qu'ils vivent de 1967 à 1970.
Tout en conservant son atelier parisien àLa Ruche et jusqu’à sa mort le à Largentière en Ardèche, il continue à expérimenter de nouveaux matériaux, et de nouvelles formes en sculpture.
Michel Sima a publié deux ouvrages de son vivant :
Par ailleurs, les portraits de Picasso ont été publiés parVogue en 1948[9]. Il semble qu'il s'agisse là des seules publications des portraits d'artistes réalisés par Sima, de son vivant, hormis celles relatives à la promotion de ses ouvrages.
Les photographies de Michel Sima font partie de plusieurs collections publiques, dont celles dumusée Picasso àAntibes, dumusée national du Message biblique Marc-Chagall àNice, dumusée Picasso àBarcelone, de lafondation Arp àClamart[12] , de lafondation Alberto et Annette Giacometti àParis, du centre de documentation dumusée Matisse de Nice et de la collectionWürth.