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| Nom de naissance | Michel Dorigny |
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Bacchanale,Diane et Actéon,Apollon et les Muses |
Michel Dorigny, né en àSaint-Quentin et mort le àParis, est unpeintre etgraveurfrançais.
Il est l'élève et le gendre du peintreSimon Vouet (1590-1649)[1].
Il semble que Michel Dorigny provienne d'un milieu assez aisé. Son père Nicolas estconseiller du roi et son oncle, François Dorigny, estprêtre etchanoine. Aucun membre de sa famille ne proviendrait d'un milieu artistique. Dorigny sera le proche collaborateur deSimon Vouet,Premier peintre du Roi.
Le 9 ou, il quitteSaint-Quentin pour entrer dans l'atelier deGeorges Lallemant, qu'il ne quitte qu'en. Ce peintre demeure peu connu aujourd'hui, et pourtant sont sortis de son atelier des peintres aussi célèbres queNicolas Poussin,Philippe de Champaigne ouLaurent de La Hyre. Michel Dorigny entre ensuite dans l'atelier deSimon Vouet en 1638. La période de 1635 à 1637 reste obscure sur ses activités. Dès ses débuts dans l'atelier de Vouet, il dut reproduire ses principales œuvres enestampe afin de diffuser la manière du maître. Dès 1637, Vouet lui commande une série de 17 planches qui paraissent en 1638. Elles ont pour thème les plafonds que Simon Vouet est en train de réaliser auchâteau de Chilly, des parties du retable deSaint-Eustache, ou les décors de l'hôtel Séguier. Il travaille dans cet atelier jusqu'en 1649, date de la mort du maître, et prend son indépendance artistique.
Élève et collaborateur de Simon Vouet, Michel Dorigny n'en a pas laissé sa carrière de côté. Bien qu'il soit très peu étudié et que son œuvre soit dispersé dans le monde entier, on lui connaît de nombreuses huiles sur toile sur des sujets exclusivement religieux ou mythologiques. Il a également été, comme son maître, un admirable décorateur duParis deLouisXIII. Beaucoup de ses plafonds duXVIIe siècle ont été détruits, ou sont dans des demeures privées. En 1640, Dorigny et Vouet passent ensemble un contrat pour « ouvrages de peintures et planches » prévu pour durer du au. Dorigny en gagnera 220 livres par année. Il semble que la collaboration se soit déroulée jusqu'au mariage de ce dernier, en 1648.
Le, un arrêt du Conseil d'État constitue la naissance de l'Académie royale de peinture et de sculpture. Simon Vouet qui était le peintre le plus éminent du moment n'a pas été choisi pour en devenir le directeur. Il mourra l'année suivante, le. Michel Dorigny obtient de lui succéder dans la jouissance de son logis et de son atelier : il s'installe aux galeries dupalais du Louvre avec son épouse et obtient la permission royale en 1651 de poursuivre la diffusion desestampes qu'il réalise d'après son maître avec son beau-frère,François Tortebat. De la mort de Vouet à sa propre disparition en 1665, Michel Dorigny va véritablement s'imposer àParis en se détachant du style de son maître. En 1660, François Tortebat lui demande de réaliser unarc de triomphe à l'occasion de l'entrée deLouis XIV et deMarie-Thérèse d'Autriche, arc s'élevant juste avant celui deCharles Le Brun, prouvant ainsi sa notoriété et son talent[2]. Il sera reçu à l'Académie royale le, en même temps queJean Nocret etNicolas Mignard, à titre de conseiller. Il est nommé professeur l'année suivante.
La vie privée de Michel Dorigny est étroitement liée à sa vie professionnelle. À l'instar deFrançois Tortebat, Michel Dorigny épouse une des filles de Simon Vouet, Jeanne-Angélique Vouet (née le). Le contrat de mariage est signé le. Ils se marient le à l'église Saint-Germain-l'Auxerrois. Sur le contrat de mariage, Michel Dorigny porte le titre de « peintre ordinaire du Roy ». Le jeune couple s'installerue Saint-Thomas-du-Louvre. Ensemble, ils auront trois enfants :Nicolas etLouis, qui deviendront peintre et graveur, et un troisième enfant, Jean-Baptiste, enterré en 1649.
Il meurt le à Paris aupalais du Louvre. Il fut enterré le lendemain dans l'église où il s'est marié, en présence de quarante prêtres. Sa femme meurt en 1680.
Michel Dorigny s'est illustré dans les genres les plus estimés que l'Académie royale définira quelques années après. Toutefois, les sujets mythologiques semblent largement prédominer sur la peinture religieuse. On ne lui connaît aucunpaysage,portrait ounature morte. Ayant suivi la manière de Simon Vouet, il est difficile de lui attribuer ses œuvres.
Dès ses débuts avec Simon Vouet, Dorigny a participé à la réalisation de grands décors dans deshôtels particuliers, comme celui de l'hôtel Séguier au 5,rue Gît-le-Cœur à Paris. Devenu indépendant, il a poursuivi son activité de décorateur, livrant àParis et sa région des ensembles décoratifs dont beaucoup ont été détruits.
Dans le palais Mazarin à Paris (abritant aujourd'hui ledépartement des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale de France), une figure deL'Abondance peinte sur un double plafond séparé par une poutre lui est attribué.
Un plafond et une alcôve peints pour le château de Colombes et transférés auchâteau des Lions, aujourd'hui mairie duPort-Marly, sont de la main de Vouet et Dorigny. Vouet a peint le compartiment central disparu, connu d'après une gravure deJean Boulanger. Dorigny a peintLes Quatre Saisons de la voussure etLe Point du Jour et de la Rosée de l'alcôve.
Pour la reineAnne d'Autriche auchâteau de Vincennes, Dorigny a réalisé de nombreux plafonds en partie conservés au château ou aumusée du Louvre. Ce dernier conserveLa Force et la Prudence, ainsi queLa Tempérance,L'Amérique,L'Europe,L'Afrique,L'Asie et deuxtondi représentant des génies tenant les armes d'Anne d'Autriche. Le château de Vincennes conserveLa Renommée et la Justice, uneAllégorie à la gloire de Philippe d'Orléans, frère deLouis XIV etFlore et Zéphyr. Une grande composition d'Apollon et les Muses a été détruite lors de laSeconde Guerre mondiale[3].
À l'hôtel de Lauzun, Michel Dorigny réalise entre 1656 et 1657 des plafonds où l'influence de Vouet est moins perceptible. Il y peintDiane etEndymion,Flore etZéphyr,Le Triomphe deVénus,Le Triomphe deCérès et unTriomphe de Flore[4].
Dorigny aurait également participé à la décoration de l'hôtel de Ribault, de l'hôtel d'Hesselin, de l'hôtel Amelot de Bisseuil et duchâteau de Dampierre-en-Burly, entre autres[5].
Michel Dorigny a gravé près de 140 estampes à lapointe sèche. Le catalogue de l'œuvre gravé de Michel Dorigny a été publié parAlexandre-Pierre-François Robert-Dumesnil en 1839.
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