Michael Faraday naît le, àNewington Butts, une bourgade duSurrey (Angleterre), aujourd'hui intégrée dans leGrand Londres. Sa famille, pauvre, appartient à une secte, lessandemaniens, issus de l'Église d'Écosse. Son père, James Faraday, a été le forgeron du village de Outhgill dans leWestmorland, d’où il a émigré vers 1790. Le jeune Michael, issu d’une fratrie de quatre enfants, ne reçoit qu’une éducation primaire[1], principalement du fait que ses capacités n'étaient pas conformes au système scolaire, très rigide, de cette époque (il ne parvenait pas à répéter simplement des choses comme on le lui demandait, il n'en comprenait pas l'intérêt).
Dès l'âge de 14 ans, il est apprenti auprès de George Riebau, unlibraire-relieur et fait preuve de grands talents manuels et de curiosité :« apprenti, j'adorais lire les livres scientifiques qui me tombaient sous la main ». Parmi ceux-ci, mentionnons le livre d'Isaac Watts,L’amélioration de l’esprit, dont il tirera les « six principes de Faraday » et les livres de vulgarisation scientifiques deJane Marcet, dontConversations sur la chimie.
En 1812, un des clients de la librairie lui offre des places pour assister à des conférences de chimie du chimiste SirHumphry Davy, membre de laRoyal Institution et de laRoyal Society. Faraday est très vite impressionné et fasciné par les travaux que mène Davy auquel il écrit, joignant à sa lettre un livre de 300 pages basé sur les notes prises lors des conférences. À la suite d'un accident de laboratoire, Davy est blessé à l’œil gauche et fait appel au jeune Faraday, fin 1812, pour lui servir de secrétaire.
Le[2], à la suite d'une violente dispute avec un collègue, William Payne, assistant de laboratoire de la Royal Institution, est licencié. Faraday est embauché pour le remplacer à compter du.
Le, Michael Faraday se marie avecSarah Barnard (1800-1879), rencontrée à l'église glasite, mariage resté sans enfant.
Il est élu à laRoyal Society en1824, et nommé directeur du laboratoire de cette institution en1825. En, l'université d'Oxford le nommedocteurhonoris causa en droit civil. S'il accepte ce titre honoraire et universitaire, Faraday rejettera son anoblissement au titre dechevalier et refusera par deux fois l'honneur de devenir président de la Royal Society. En1833, il est le premier titulaire de la chaire fullerienne de chimie (Fullerian professorship) à laRoyal Institution, sans obligation d'enseigner.
Ses problèmes de mémoire de plus en plus nombreux ne l'empêchent pas de continuer son travail, de tout noter et de faire de remarquables découvertes.
En 1848, sur proposition duprince-consort,Albert de Saxe-Cobourg-Gotha, Michael Faraday se voit attribuer une maison dansHampton Court, libre de toute servitude. Cette maison, connue comme étant celle du maître-maçon, est plus tard appelée Faraday House, et se trouve au numéro 37, dans Hampton Court Road. En 1858, Faraday prend sa retraite et l'habite définitivement[3]. C'est là qu'il meurt, le. Fondamentalement modeste, il avait refusé d'être enterré dans l'abbaye de Westminster (où une plaque, non loin de la tombe d'Isaac Newton, célèbre néanmoins sa mémoire) et sa tombe se trouve au cimetière deHighgate àLondres.
Ses plus grands travaux concernent l'électricité. En1821, après la découverte du phénomène de l'électromagnétisme par le chimiste danoisØrsted, Faraday inverse l'expérience du danois en construisant deux appareils pour produire ce qu'il appelle unerotation électromagnétique : lorsqu'un câble électrique, trempant dans un bain de mercure au milieu duquel est placé un aimant statique, est traversé par un courant électrique, le câble se met alors à tourner autour de l'aimant. Par ce mouvement circulaire continu d'une force magnétique autour d'un fil, Faraday fait la démonstration dumoteur électrique[4].
Dix ans plus tard, en1831, il commence une longue série d'expériences. Le il découvre l'induction électromagnétique[5]. Ces expériences forment la base de la technologie électromagnétique moderne. Dans son travail sur lecourant continu, Faraday démontre que la charge se situe seulement à l'extérieur d'un conducteur chargé, et que celle-ci n'a aucun effet sur ce qui peut être situé à l'intérieur : c'est l'effet de « blindage », utilisé dans lacage de Faraday.
Il a également donné son nom à l’instabilité de Faraday, mise en évidence en1831, déclenchée lorsqu'un bain liquide est vibré verticalement avec une amplitude suffisamment importante. Lorsque cette instabilité est déclenchée, la surface du liquide se réorganise et des ondes de surface sous-harmoniques apparaissent...
Faraday réalise ses premières expériences en chimie alors qu'il est assistant deHumphry Davy. En étudiant lechlore il découvre deux nouveauxchlorures de carbone. Il conduit des expériences sur l'effusion desgaz, un phénomène identifié parJohn Dalton et dont l'importance sera mise en lumière parThomas Graham etJoseph Loschmidt. Il réussit laliquéfaction de quelques gaz naturels, dont le chlore. Il analyse différents alliages d'acier et obtient des nouveaux types deverres à usage optique. L'un d'entre eux deviendra important pour la science puisque c'est grâce à lui que Faraday identifie la rotation du plan depolarisation de la lumière quand le verre est placé dans unchamp magnétique. Il s'attache aussi à lavulgarisation des méthodes d'analyse en chimie.
On lui doit encore d'avoir mis au point un modèle rudimentaire de brûleur à gaz qui deviendra lebec Bunsen, par la suite universellement utilisé dans les laboratoires[6],[7].
Faraday découvre, entre autres substances chimiques, lebenzène[8] et invente le système dunombre d'oxydation. En1820, Faraday réussit la première synthèse des composés de carbone et de chlore,C2Cl6 etC2Cl4, résultats qu'il publie l'année suivante[9],[10],[11]. Faraday définit la composition duclathrate de chlore qui avait été découvert par Humphry Davy en 1810[12],[13].
Faraday est le premier à mentionner l'existence de ce qui sera connu sous le vocable denanoparticules métalliques. En 1847, il observe que les propriétés optiques ducolloïde d'or diffèrent de celles du métal pur, observation que l'on pourrait considérer comme la naissance desnanosciences[14].
Faraday s’intéressait à laspiritualité et prit quelque temps la direction de la secte dessandemaniens[15], ce qui fait dire àPaul Valéry qu'il« porte deux hommes en lui »[16].
Le mentor et sponsor de Faraday étaitJohn « Mad Jack » Fuller(en), qui créa le « Fullerian Professorship » de chimie à laRoyal Institution. Faraday fut le premier et le plus fameux des détenteurs de ce poste pour lequel il fut nommé à vie. LaRoyal Society lui décerne lamédaille Copley en1832 et1838, et lamédaille Rumford en 1846. Il est également lauréat de laRoyal Medal en 1835 et 1846. Faraday fut également membre de l’Académie des sciences en France : élu correspondant pour la section de chimie le, puis associé étranger le[17].
↑Michael Faraday,Experimental Researches in Chemistry and Physics, Londres, Richard Taylor and William Francis,, 81–84 p..
↑« The Birth of Nanotechnology », Nanogallery.info, :« Faraday made some attempt to explain what was causing the vivid coloration in his gold mixtures, saying that known phenomena seemed to indicate that a mere variation in the size of [gold] particles gave rise to a variety of resultant colors. ».
↑« Il n’y a point de doute que la foi existe; mais on se demande avec quoi elle coexiste dans ceux chez qui elle existe. Un incrédule y voit une singularité, quoique contagieuse, estime qu’un croyant d’esprit distingué ou supérieur, un homme comme Faraday, chef de la secte des Sandemaniens, ou Pasteur porte véritablement deux hommes en lui. » Paul Valéry,Variété II, 1929,p. 116.
Jean-Baptiste Dumas, « Éloge historique de Michel Faraday », lu dans la séance publique annuelle du, dansMémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, Gauthier-Villars, Paris, 1870, tome 36,p. VII-LXIV[lire en ligne].