Dans lenom malgache Randrianirina Michaël, le nom de famille précède le prénom, mais cet article utilise l’ordre habituel en français Michaël Randrianirina, où le prénom précède le nom.
| Michaël Randrianirina | |
| Fonctions | |
|---|---|
| Président de la Refondation de la république de Madagascar (chef de l'État) | |
| En fonction depuis le[a] (1 mois et 10 jours) | |
| Premier ministre | Ruphin Zafisambo Herintsalama Rajaonarivelo |
| Prédécesseur | Andry Rajoelina (président de la République) |
| Commandant duCAPSAT | |
| En fonction depuis (3 ans) | |
| Président de laCommunauté de développement d'Afrique australe | |
| – (24 jours) | |
| Vice-président | Cyril Ramaphosa[1] |
| Prédécesseur | Andry Rajoelina |
| Successeur | Cyril Ramaphosa(intérim)[1] |
| Gouverneur d'Androy | |
| – (2 ans) | |
| Biographie | |
| Date de naissance | (52 ans) |
| Lieu de naissance | Sevohipoty (Madagascar) |
| Nationalité | Malgache |
| Profession | Militaire |
| Religion | Luthéranisme |
| Résidence | Palais d'Iavoloha (Antananarivo) |
| Chefs d'État malgaches | |
| modifier | |
| Michaël Randrianirina | |
| Allégeance | |
|---|---|
| Arme | Forces armées de Madagascar |
| Unité | Corps d'armée des personnels et des services administratifs et techniques |
| Grade | Colonel |
| Commandement | CAPSAT |
| Conflits | Coup d'État de 2025 à Madagascar |
| Distinctions | |
| modifier | |
Michaël Randrianirina, né le à Sevohipoty, dans la région d'Androy, est unofficier supérieur desForces armées malgaches.
En tant quecommandant duCorps d'armée des personnels et des services administratifs et techniques (CAPSAT), une unité d'élite de l'armée, il devient la figure centrale desmanifestations d'octobre 2025 puis de la prise de pouvoir. Le, à la suite de la fuite duprésidentAndry Rajoelina et de sa destitution par l'Assemblée nationale, il prend le pouvoir et est investi par la Haute Cour constitutionnelle le.
Sa fonction de chef d'État de Madagascar lui confère également celle de président de laCommunauté de développement d'Afrique australe. Toutefois, le, songouvernement annonce son intention de se retirer de la présidence de l'organisation[2]. Le, unsommet extraordinaire est organisé parvisioconférence, attribuant l'intérim auprésident sud-africainCyril Ramaphosa[1].
Michaël Randrianirina est un colonel de l'armée malgache formé à l'académie militaire d'Antsirabe (ACMIL) et commandant reconnu du CAPSAT, une unité d'élite influente au sein de l'appareil sécuritaire du pays[3],[4].
Le colonel Randrianirina aurait été condamné et brièvement détenu de à, avant de reprendre son statut d'officier d'active après un passage aucentre hospitalier de Soavinandriana[5]. Dans un premier temps, les détails concernant la nature des accusations, les circonstances de cette condamnation ou les raisons de sa réintégration n'ont pas été publiquement divulgués[6],[7]. Accusé d'« incitation à la mutinerie militaire en vue d’un coup d’État », il aurait été condamné à un an de prison avec sursis pour« atteinte à la sûreté de l’État ». Selon les sources, il aurait été un temps incarcéré à la prison de Tsiafahy[8], ou peut-être simplement placé en résidence surveillée au sein de l'hôpital[9]. Sa nomination à la tête du CAPSAT, unité prestigieuse et proche des cercles de pouvoir, a priori peu compatible avec de telles accusations, serait due à l'estime dont il n'a cessé de jouir au sein de l'appareil militaire[10].
À partir du, un mouvement de protestation mené par des jeunes, surnommé la « Génération Z », émerge àAntananarivo[11],[3]. Initialement motivées par les pannes chroniques d'électricité et les coupures d'eau, les manifestations s'élargissent rapidement pour dénoncer la corruption, le coût de la vie et la pauvreté généralisée, exigeant la démission du président Andry Rajoelina[3],[12],[4].
Le week-end du 11 et marque un tournant lorsque le colonel Randrianirina et les troupes du CAPSAT quittent leurs casernes pour rejoindre les manifestants[12]. Le CAPSAT annonce publiquement son refus de tirer sur la foule, se positionnant en protecteur du peuple[4],[13]. Cette unité avait déjà joué un rôle décisif dans lecoup d'État de 2009 qui avait porté Andry Rajoelina au pouvoir, ce qui renforce son image de « faiseur de rois » dans la politique malgache[3],[12],[4].
Après des échanges de tirs avec des forces loyalistes au cours desquels un soldat du CAPSAT aurait été tué, l'unité affirme prendre le contrôle de l'ensemble des forces armées et nomme le généralDemosthène Pikulas comme nouveau chef d'état-major, une nomination validée par le ministre des Armées.
Dans des entretiens ultérieurs avec des médias internationaux, le colonel Randrianirina rejette le terme de « coup d'État », affirmant que« l'armée a simplement montré qu'elle existe encore et a répondu à l'appel du peuple malgache »[5]. Il minimise également son rôle personnel, se décrit comme un« simple officier exécutant » et précise que le pouvoir est détenu par le commandement militaire supérieur[5].
Face à la mutinerie, le présidentAndry Rajoelina quitte le pays dans la journée du, invoquant des craintes pour sa sécurité[3]. Le, l'Assemblée nationale vote sa destitution[3],[12].
Le même jour, le colonel Randrianirina apparaît aupalais présidentiel d'Ambohitsorohitra et annonce officiellement la prise de pouvoir par l'armée[3],[4]. Il annonce la création d'un conseil de gouvernement militaire — dénomméAdministration collégiale du chef de l’État pour la rénovation —, la suspension de laConstitution et de la Haute Cour constitutionnelle, ainsi que la dissolution duSénat, tout en maintenant l'Assemblée nationale en fonction. Il annonce également la nomination future d'unPremier ministre civil et l'adoption d'une nouvelle Constitution par un référendum[3],[12],[14]. La destitution de Rajoelina est validée par la Haute Cour constitutionnelle, pourtant dissoute, qui invite Randrianirina à exercer les fonctions de chef de l'État[15], du fait de la vacance du poste de président du Sénat, et de l'impossibilité du gouvernement d'assurer l'intérim. Une nouvelle élection présidentielle doit cependant être organisée dans un délai de 30 à 60 jours. De son côté, Randrianirina annonce diriger le pays durant une période transitoire de deux ans[16].
Le, il annonce revenir sur la dissolution du Sénat et de la Haute Cour constitutionnelle[17]. Il est ensuite investi par la Haute Cour constitutionnelle le[18] avec le titre de président de la Refondation de la république de Madagascar[19]. Il déclare vouloir réformer la constitution, élaborer de nouveaux textes relatifs aux élections et au referendum et « réformer en profondeur les systèmes administratifs, socio-économiques et politiques de gouvernance du pays »[20]. Outre Randrianirina, le Conseil présidentiel se compose également d'autres officiers : Lucien Rabearimanana, Solofoniaina Thierry Rampanarivo, Gervais Andriamiarisoa et Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Ranoelson. Enfin, alors que la Haute Cour constitutionnelle réitère sa volonté d'aller vers des élections dans les délais constitutionnels, Randrianirina souhaite mener des réformes de la Constitution et de la loi électorale, cette dernière contredit la Constitution, puisqu'elle prévoit des élections dans un délai de 90 jours minimum[21].
Membre actif au sein de l’Église luthérienne de Madagascar, le colonel Randrianirina est investi du statut de « Mpiandry », c'est-à-dire de laïc auquel a été conférée une autoritédiaconale, sensiblement équivalente au statut d'aumônier en France[8].
| ||