Cet article est uneébauche concernant ungroupe ethniquetunisien.
Régions d’origine | Tunisie![]() |
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Langues | Arabe |
Religions | Islam |
Ethnies liées | Arabes |
LesMhadhba (المهاذبة) sont une tribuarabe[1] établie en Tunisie depuis leXVIe siècle dans la région deSfax.
La légende dorée de la tribu maraboutique des Mhadhba débute avec l’arrivée au sud deSfax deSidi Mhadheb,Cherifidrisside, originaire deSéguia el Hamra comme de nombreux saints maghrébins avant lui. Selon ce récit discutable, tous lesclans des Mhadhba constituent la descendance du vénérable maîtresoufi et donc aussi d'Ali Ibn Abi Taleb et de son épouseFatima Ezzahra, fille du prophèteMuhammad[2].
Une thèse opposée prétend que les Mhadhba forment en revanche un ensemble de clansberbères dominés jadis par leshilaliens et unifiés par la suite parSidi Mhadheb. Ce n’est qu’alors qu’ils parviennent enfin à asseoir leur emprise sur l’aire géographique qu’ils occupent jusqu’à aujourd’hui[3]. Salah Alouani définit la tribu maraboutique en général comme une « tribu regroupée autour de la famille d’un saint et qui se sert de la légitimité chérifienne pour asseoir son projet de propagande religieuse »[4] .
En1578, date du contrat octroyant une partie du territoire de la tribu desMthalith àSidi Mhadheb, les fidèles du saint homme se comptent à environ 1500 âmes[5].
Au début duXVIIIe siècle, un registre beylical estime qu’au sein des Mhadhba, 6.000 adultes mâles sont en âge de payer des impôts[6]. Dans l’arrière-pays de laSkhira, la tribu maraboutique dispose des revenus de l’immensehabous, henchir Sidi Mhadheb. Durant cette période, les Mhadhba sont constitués de fractions comportant 260 hommes en moyenne (les effectifs variant de 200 à 400 hommes). Le nombre moyen d’hommes adultes par groupe familial est de 3,84, voire de 4,14 dans le clan des Oulèd el Chikh (« Les enfants du Cheikh ») qui entretiennent d’étroits rapports avec l’opulentezaouïa deSidi Mhadheb[6]. Cette particularité des Oulèd el Chikh, serait un argument supplémentaire en faveur du caractère légendaire de l’ascendance prestigieuse et commune à l’ensemble des clans de la tribu.
Les Mhadhba étaient plus mobiles que les autres tribustunisiennes. En été, ils s’installaient à Friguia ou dans leCap Bon -Dakhlet Maaouine - où un bourg porte d’ailleurs leur nom et en automne, ils repartaient vers le sud du pays[7].
Unhabous d’environ 300.000hectares a été accordé àSidi Mhadheb en 1578[8],[5]. Cehabous s’étend deMahrès au nord jusqu’à Ouèd el Akarit au sud. Le henchir Sidi Mhadheb constituait une zone de passage sûre pour les tribus et lescaravanes. Lehabous a été annulé sur les ordres du présidentHabib Bourguiba en 1957[8].
Lors de l’invasion française en1881, le monarqueSadok Bey capitule et ordonne à ses troupes de n’opposer aucune résistance à l’envahisseur. Le, il signe letraité du Bardo qui place de facto laRégence de Tunis sous protectorat français. Du 15 au, les représentants des tribus dessteppes se réunissent dans laGrande mosquée de Kairouan sous la direction d’Ali Ben Khelifa Naffeti et signent unecharte appelant à la résistance armée. La résistance a lieu dans différentes régions du pays, menée par les tribus tunisiennes et des troupes régulières rejetant le traité du Bardo. AuSahel et au Centre, les Mhadhba résistent tout comme lesOulèd Saïd, lesJlass, lesSouassi et lesMthalith[9].
La tribu possède unpatrimoinemusical reconnu, avec notamment un chantbédouin typique de la tribu, fondé sur lapoésie populaire (malhoun). Ces chants sont construits sur un thème commun, à savoir : leGhazal (discours d’amour et de séduction), leMoukaffar (anathème sur les mécréants), l’hymne à la patrie ou encore la déploration, et ces chants sont classés enMahwa (idée de chute),Qassim (division),Malzouma (obligation) et enSouga (volonté de montrer le chemin). L’interprète est nomméAl Adib (l’homme de lettres) et le chœur, composé de deux chanteurs, est nomméEssouaf (ceux qui prêtent main-forte)[10].
Abdelffatah F. A. Abou Hassan Chokra énumère dans son ouvrage paru en 2018 les différents clans des Mhadhba tels que cités par l’historien tunisien Ibn Abi Dhiaf[12] :
À Bouaziz Samhoun, dont son article sur le chant bédouin de Mhadhba paru en 2015 rapporte la répartition clanique suivante[7] :
Parmi les Mhadhba, certains sont établis à Dakhlat Maaouine (leCap Bon) et àHammamet. D’autres vivent àMezzouna dans legouvernorat de Sidi Bouzid, ou encore près deHergla dans legouvernorat de Sousse.
Un registre français cite les différents clans dépendant du caïdat des Mhadhba dans la région de Skhira en 1900[13] :