Cette entité fédérative, qui couvre 0,08 % du territoire national[7] se trouve au centre du pays, sur un plateau situé à une altitude de 2 400 mètres, entouré de sommets volcaniques culminant à plus de 5 000 mètres[8], 307 km2 de son territoire se situent en zone agricole[9].
Lazone métropolitaine de la vallée de Mexico (ZMVM) est uneaire urbaine définie, mais non une entité politique. Sa population est de 20 892 724 habitants, la majorité d'entre eux vivant dans l'État de Mexico et dans l'entité fédérative de Mexico[10]. C'est l'aire urbaine la plus peuplée du monde hispanophone, une des trois plus peuplées du continent américain (avecNew York etSão Paulo) et une des cinq à quinze villes les plus peuplées du monde[11]. Elle comprend 76 entités administratives distinctes dont les 16 délégations, 59 municipalités de l'État de Mexico et une de l'État d'Hidalgo.
Enespagnol mexicain, les habitants de Mexico (ceux de l'entité fédérativeCiudad de México, distingués des autres habitants de la zone métropolitaine) sont le plus souvent appeléscapitalinos[15],[16] (« ceux de la capitale ») ou, plus familièrement,chilangos(es)[16] (parfois avec une connotation dépréciative).
On les appelle également parfoisdefeños (« ceux du District fédéral »), en référence à l'ancien district fédéral[16]. Il n'existe pas encore d'usage bien établi pour le nom des habitants de l'entité« Ciudad de México » nouvellement créée par laréforme de janvier 2016(es) ;mexiqueño est répertorié par l'Académie royale espagnole depuis 2014[17], mais il n'est quasiment pas usité[16].
Legentilémexicano (« mexicain ») s'applique à tous les habitants du pays et « mexiquense » à ceux de l'État de Mexico, qu'il ne faut pas confondre avec l'entité fédérative de Mexico.
Le sous-sol de lavallée de Mexico présente des variations naturelles de perméabilité et de résistance en raison de la présence d'argile, de sédiments de l'ancien lac, de lave et de cendres déposés auquaternaire[18]. Les fortes pentes et l’accélération de l’érosion favorisent les mouvements de masse et lesglissements de terrain. Les tensions continuent de s’exercer et les chaînes volcaniques s’élèvent de 4,5 à 6 cm par an. Du fait de l’ajustement dynamique aux tensions, la cuvette est une zone desubsidence qui s’enfonce de plusieurs centimètres par an. Tous les écoulements se déversent vers la lagune deTexcoco, dont le niveau monte lors des précipitations concentrées en été. L’endoréisme favorise les inondations chroniques.
Mexico a un climat tempéré d'altitude (Cwb selon laclassification de Köppen). Bien qu'elle soit située dans lazone intertropicale, la température moyenne sur l'année est modérée par les effets de l'altitude. L'hiver est plutôt sec, le printemps est la saison la plus chaude et l'été correspond à la saison des pluies (de juin à septembre). Les vents dominants soufflent du nord-nord-est. Les secteurs les plus bas reçoivent moins de précipitations que la partie méridionale. Les régions sud deTlalpán et deMilpa Alta, situées dans la chaîne de montagnesAjusco(es) possèdent une végétation deconifères et dechênes.
Leséisme du 20 mars 2012(en), d'une magnitude de 7,8, dont l'épicentre se situe sur la frontière entre les États deOaxaca de Juárez et deGuerrero, est le plus fort tremblement de terre ressenti à Mexico depuis 1985. Survenu à midi, il déclenche une panique vive, mais qui reste contrôlée. Tous les bâtiments sont évacués, y compris le Parlement, alors en pleine session[24]. Le séisme fit une dizaine de blessés dans la capitale et des centaines d'habitations furent touchées[25]. Une réplique a été ressentie le.
Mexico déploie des détecteurs sismiques permettant de prévenir l'arrivée d'un séisme quelques minutes avant son déclenchement, par l'intermédiaire des téléphones mobiles[26]. Mexico est menacée par un gap sismique qui prend sa source dans l'État deGuerrero, proche de la zone originelle du séisme de 2012. Cette zone située entre la côte et la ville de Mexico fait l'objet d'un programme de recherche et est équipée de stations de mesuresGPS installées par les chercheurs de l'UNAM et duCNRS[27],[28].
En1986 a été mis en place un système de surveillance atmosphérique (Sistema de Monitoreo Atmosférico ou SIMAT), qui donne un indice métropolitain de la qualité de l'air (IMECA)[29].
Mexico est dans les années 1990 la ville la plus polluée au monde[30].
En2008, 1,5 % des gaz à effet de serre du monde étaient produits par l'agglomération de Mexico[31]. 4 000 décès par an sont imputés à la pollution par les associations de défense des droits de l'homme[31]. Ces chiffres cependant ne sont que des estimations.En 2016, 2,34 % des gaz à effet de serre du monde étaient produits par l'agglomération de Mexico[réf. nécessaire].
Cette pollution est en particulier la conséquence de la circulation automobile — on compte quatre millions d'automobiles, 27 000 microbus, 92 000 taxis qui consomment environ14 millions de litres d'essence chaque jour — et d'une activité industrielle qui a connu un essor extrêmement rapide (60 000 entreprises industrielles travaillent dans l'agglomération de Mexico[32]), sans toujours respecter les normes environnementales. L'étalement urbain et la construction de nouvelles autoroutes depuis une trentaine d'années renforcent l'usage de l'automobile à Mexico. D'après un rapport de la Commission des Droits de l'Homme de Mexico (CDHDF) publié en, 80 % des émissions de GES sont produites par les transports[31].
Depuis 1989, le programme decirculation alternéeHoy No Circula[33], qui obligeait les vieux modèles de voitures à ne pas circuler un jour par semaine, et le contrôle des véhicules ont été mis en place pour essayer de remédier à ce problème. Depuis 2008, le programme a été étendu au samedi.C'est aussi pourquoi les gens qui en ont les moyens possèdent plusieurs véhicules avec des numéros d'immatriculation pair et impair ou des plaques de couleurs différentes pour pouvoir circuler toute l'année.[réf. nécessaire]
Il existe également des problèmes de pollution par l'ozone[34].
Le volcanPopocatepetl, dont l'activité est permanente depuis[35] est également une importante source de pollution par l'injection de particules fines (moins de10micromètres) et de dioxyde de soufre dans l'atmosphère, qui occasionnent des problèmes respiratoires. Le rôle du SIMAT est de lancer des alertes en cas de vents défavorables. Il peut recommander le cas échéant aux personnes les plus sensibles de rester confinées chez elles. Les enfants et les personnes âgées sont les plus atteints.
La situation de cuvette aggrave l'effet de lapollution en favorisant l'inversion thermique. La longue saison sèche favorise la stagnation de l’air sur la ville pendant la moitié de l’année. Du fait de l’altitude, certains quartiers s’étendent à plus de 2 800 mètres, il gèle une dizaine de nuits entre décembre et février. Le refroidissement du sol provoque une inversion thermique : une couche d’air froid stagnante de quelques centaines de mètres d’épaisseur accumule les gaz, les fumées, les poussières qui ne se dispersent partiellement que lors du réchauffement du milieu de la journée (pas tous les jours). Cette combinaison d’éléments favorables à la concentration de pollution atmosphérique se réduit pendant la saison des pluies : les températures sont plus élevées, les orages presque quotidiens renouvellent l'air, l’humidité des sols et la croissance de la végétation empêchent la formation de nuages de poussière.
Enfin, l'exposition aux radiations solaires par combinaison entre l'altitude élevée et un climat généralement ensoleillé est à l'origine d'un risque important de cancer de la peau[36].
En, la ville est atteinte par un épais nuage de fumées dues principalement aux incendies dans les forêts avoisinantes[37]. Les écoles sont fermées et les chantiers sont suspendus[38].
Les glissements de terrain et l'érosion sont provoqués par les défrichements sur les pentes et leur artificialisation. Le traitement des déchets représente également un grand défi pour Mexico qui produit des milliers de tonnes d'ordures chaque jour ; une partie est incinérée, ce qui ne favorise pas la qualité de l'air ; une autre partie est laissée dans des décharges à ciel ouvert[18].
La promenade du Vice-roi dans le Canal de la Viga, par Pedro Villegas en 1706.Musée Soumaya[39],[40]. Il s'agit de la plus ancienne représentation connue du Canal de la Viga et deschinampas.
À l'origine, une grande partie de la vallée se trouvait sous les eaux dulac Texcoco, un système de lacs salés et d'eau douce interconnectés. LesAztèques ont construit des digues pour séparer l'eau douce utilisée pour les cultures dans leschinampas ("jardins flottants" ou îles artificielles pour l'agriculture)[41] et pour prévenir les inondations récurrentes. Ces digues ont été détruites lors du siège de Tenochtitlan et, à l'époque coloniale, les Espagnols ont régulièrement asséché le lac pour prévenir les inondations. Il ne reste qu'une petite partie du lac d'origine, située à l'extérieur de la ville de Mexico, dans la municipalité d'Atenco, dans l'État de Mexico.
En1555, la première inondation frappe la ville de Mexico[44]. Face aux inondations catastrophiques, les Espagnols utilisent d’abord les techniques indigènes puis décident de drainer. De nouveaux travaux sont réalisés en1607 sous la direction de Juzan Sánchez Vaquero et Enrico Martínez. Le drainage de la ville par les Espagnols fut une catastrophe écologique[45]. Des milliers d'Amérindiens furent employés au creusement d’un tunnel[46]. Après l'inondation de1629, les travaux reprirent en 1680 puis épisodiquement auXVIIIe siècle[46]. À la fin duXIXe siècle,Porfirio Díaz fait construire un deuxième canal de drainage[46]. Avec la disparition des lacs, le climat de la ville est devenu plus sec ; en hiver, le vent soulève des nuages de poussière appeléstolvaneras[47].
Le problème de l'eau à Mexico est double : il faut approvisionner la ville en eau potable, mais aussi évacuer les eaux usées et saumâtres en évitant les infiltrations entre les deux réseaux, même pendant la saison humide. Il s’agit d’un « paradoxe hérité de l’histoire »[48] : il a fallu trois siècles de travaux pour expulser l’eau que l’on fait venir à grands frais des vallées environnantes. De nos jours, le « système de Cutzamala », se compose de sept barrages dont l'eau est transportée jusqu'à la ville par un aqueduc de110 kilomètres de longueur[49]. Ce système est aujourd'hui obsolète, le mauvais état des tuyaux représente un déficit de30 mètres cubes d'eau par seconde pour alimenter correctement la ville de Mexico. Un plan de rénovation est prévu pour 2025.
Aujourd'hui, la métropole mexicaine manque d'eau : La capitale est déclarée en stress hydrique depuis 2004. Il existe un déséquilibre entre les ressources et la consommation qui s'élève à350 litres par jour et par habitant, soit deux fois celle des capitales européennes, d'après le directeur du réseau d'adduction d'eau de Mexico[49]. En janvier2009, la Commission nationale de l'eau (Conagua) a annoncé des restrictions pendant la saison sèche[49].
Environ 20 % des habitants n'ont accès à l'eau potable que quelques heures par jour[51].
Les années de sécheresse accentuent la pression sur l'approvisionnement en eau dans la ville, obligeant le gouvernement à réduire en 2023 les quantités distribuées, alors qu'un tiers des habitants en reçoit déjà trop peu[52].
Les traces d'occupation les plus anciennes du site, qui n'était alors qu'un ensemble d'îlots sur lelac Texcoco, remontent à la phase Mazapa, peut-être entre leIXe et Xe siècles[53]. Lescodex aztèques situent la fondation de la ville à la date symbolique de1325 mais les premières constructions retrouvées par les archéologues ont été datées à une époque légèrement antérieure, probablement vers 1300[53].
Elle s'est ensuite agrandie progressivement. À la fin de l'époque aztèque, au début duXVIe siècle,Tenochtitlan était déjà une capitale et une ville très peuplée.Cortés l'a comparée à la ville deVenise parce qu'elle était parcourue par de multiples canaux. Son plan étaitorthogonal et son centre se trouvait auTemplo Mayor, qui correspond aujourd'hui auZócalo. Deux grandes axes perpendiculaires partaient de ce quartier politico-religieux qui divisaient la cité en quatre sections(campan). Chaque section était divisée en quartiers (calpulli) qui possédait son marché, son école et son temple. Toutes les nouvelles constructions devaient être approuvées par lecalmimilocatl, un fonctionnaire chargé de l'urbanisme de la ville. La ville possédait aussi des latrines publiques. Les excréments étaient recueillis pour être utilisés comme engrais. Environ 1 000 personnes travaillaient de plus au nettoyage de la ville.
Dans les régionsmarécageuses duLac de Xochimilco, lesAztèques ont créé de nouvelles terres cultivables appeléeschinampas, sortes de jardins flottants. Pour cela, ils prélevaient de laboue dans le fond du lac qu’ils déposaient sur de larges radeaux constitués de branches et de végétaux coupés. Ces îlots artificiels étaient séparés par des canaux étroits qui permettaient aux paysans de circuler en canots et enpirogues. Ces chinampas étaient trèsfertiles et pouvaient produire plusieurs récoltes par an.
Mexico possède des quartiers très variés. Au centre se trouve le quartier historique, lieu de fondation deTenochtitlan par lesAztèques. Classé sur la liste depatrimoine mondial, il a fait l'objet de réhabilitations et de fouilles archéologiques[54]. C'est également le centre du pouvoir politique (palais présidentiel) et religieux (cathédrale métropolitaine).
Les plus anciennes traces d'occupation humaine sur le territoire de la ville de Mexico sont celles de la "Femme de Peñón" et d'autres trouvées à San Bartolo Atepehuacan (Gustavo A. Madero). On pense qu'ils correspondent à la période du Cénolithique inférieur (9500-7000 av. J.-C.)[56]. Cependant, une étude de 2003 a placé l'âge de la femme Peñon à 12 700 ans (âge calendaire)[57], l'un des plus anciens restes humains découverts en Amérique. L'étude de son ADN mitochondrial suggère qu'elle était d'origine asiatique[58] ou européenne[59].
Vue de Mexico-Tenochtitlan sur le territoire actuel de la ville.
Au cours des trois premiers millénaires avant notre ère, sous l'influence ou dans l'ombre de la cultureolmèque, plusieurs populations importantes telles queCuicuilco se sont développées ici. Vers la fin duPréclassique, l'hégémonie de Cuicuilco cède la place à l'essor deTeotihuacan, située au nord-est dulac Texcoco. Pendant la périodeclassique, cette ville a été un noyau qui a concentré la plupart des habitants du bassin du lac, laissantAzcapotzalco comme l'un de ses satellites sur la rive occidentale, occupée par des peuples d'origineotomi. À l'est du lac, la collineCerro de la Estrella était le siège d'un petit village de Teotihuacan.
En raison de son originemythologique, il n'existe pas de consensus scientifique sur la date de la fondation de la ville de Mexico-Tenochtitlan, mais il est possible qu'elle ait eu lieu au début duXIVe siècle[60],[61]. Les sources duXVIe siècle qui établissent une corrélation entre les calendriers anciens et les calendriers occidentaux la situent en 1325[62] -2 maisons dans le récit calendaire mexicain- ou en 1345, sur un îlot situé au centre de la zone lacustre. Quelques années plus tard, une fraction des Mexica migrant depuis le nord du pays aurait fondé la ville deMexico-Tlatelolco sur un autre îlot au nord-ouest[63]. Plus tard, en 1428, Tenochtitlan, Tetzcoco et Tlacopan établirent laTriple Alliance dominée par les Mexica qui créèrent un empire sur un territoire d'environ 300 000 kilomètres carrés. Dans le cadre de cette expansion, Tenochtitlan a conquis l'autre ville mexicaine de Tlatelolco en 1473[63], qui, en raison de leur proximité, ont été réunies en une seule zone urbaine. À l'époque de l'arrivée des Espagnols,Mexico-Tenochtitlan était l'une des plus grandes villes du monde antique avec, selon les estimations modernes, une population estimée à 300 000 personnes.
SelonJacques Soustelle, lesAztèques s'installèrent dans ce lieu peu propice parce que tous les autres endroits étaient occupés par des tribus plus puissantes[64].
La conquête de Tenochtitlan par Hernan Cortés (1521)
En 1519, leconquistador espagnolHernán Cortés, chargé par le gouverneur de Cuba,Diego Velázquez de Cuéllar, d'une mission d'exploration et de contact au Mexique, fonde la ville deVeracruz en juillet, puis marche vers Mexico-Tenochtitlan à la tête de 300 Espagnols et 800Totonaques.
La plus ancienne carte européenne de Tenochtitlan, 1524. [version tardive, coloriée à la main]. Extrait de la lettre de Hernán Cortés “Plaeclara Ferdinandi Cortéssi de Nova maris Oceani Hyspania Narratio”.Newberry Library, Chicago[65].
Les Espagnols atteignirent le territoire de l'actuelle ville de Mexico parIztapalapan en juillet 1519. Ils poursuivent leur voyage par la chaussée d'Iztapalapan jusqu'à la capitale Tenochca[66] Il arrive dans la capitale le 9 novembre et est bien accueilli parMoctezuma II. Moctezuma accueille les Espagnols ; ils échangent des cadeaux, mais la camaraderie ne dure pas longtemps[67]. Cortés assigne Moctezumaà résidence, espérant gouverner par son intermédiaire[68],[69]. Mais dans les mois qui suivent, les relations deviennent difficiles et après l'assassinat de dignitaires aztèques en mai 1520, la ville se soulève et assiège les Espagnols dans le palais que leur a alloué l'empereur. En 1520,Pedro de Alvarado (en l'absence de Cortés) attaque les Aztèques à laMassacre de Toxcatl[70]. C'est à ce moment-là que les Aztèques entament les hostilités contre les envahisseurs européens.
Pendant la conquête,Hernán Cortés avait pour assistante et traductrice Malintzin, connue sous le nom deLa Malinche, qui l'aidait à communiquer avec lesAztèques[71].
Remplaçant Montezuma, lynché par son peuple après avoir été contraint par les Espagnols de le convaincre de cesser les hostilités,Cuitláhuac fut élutlatoani deMexico-Tenochtitlan, menant la résistance contre l'occupation espagnole,vainquant les envahisseurs et leurs alliés indigènes le 30 juin 1520 lors de l'épisode connu sous le nom de "La Noche Triste" (La Nuit Triste) - les Aztèques se sont soulevés contre l'intrusion espagnole et ont réussi à capturer ou à chasser les Européens et leurs alliésTlaxcaltèques[72], compensée le 7 juillet par leurvictoire àOtompan. Cortés se regroupe à Tlaxcala. Les Aztèques pensent que les Espagnols sont définitivement partis. Cortés entame lesiège de Tenochtitlan en mai 1521. Pendant trois mois, la ville souffre du manque de nourriture et d'eau ainsi que de la propagation de lavariole apportée par les Européens[73]. Cortés et ses alliés débarquent leurs forces dans le sud de l'île et se frayent lentement un chemin à travers la ville[74]. Une épidémie désastreuse devariole s'est également déclarée à cette époque, faisant des milliers de victimes, dont Cuitláhuac lui-même. Le remplaçant de Cuitláhuac futCuauhtémoc, qui fut assiégé par les Espagnols alliés aux indigènes de lavallée de Puebla-Tlaxcala.
Ayant reconstitué ses forces grâce à l'appui de ses alliés indigènes(Totonaques etTlaxcaltèques), Cortés revient en mai 1521 mettre lesiège devant la ville, qui tombe le : la capitale aztèque est en grande partie détruite et plusieurs dizaines de milliers de morts sont à déplorer[75]. Cuauhtémoc se rendit après de multiples défaites des Aztèques et des Tlatelolcas par l'épidémie de variole et la famine, le 13 août 1521, lorsqu'il fut capturé à Tlatelolco.
La ville devint la capitale de laNouvelle-Espagneet durant cette période la ville la plus peuplée du continent américain.[réf. nécessaire]
Tous les bâtiments aztèques furent détruits sauf les palais de l'empereurMoctezuma, dont Cortés fit sa résidence. En 1521, Cortés décida de faire de Tenochtitlan la capitale de la Nouvelle-Espagne et ordonna sa reconstruction, car elle avait été détruite pendant la guerre de conquête. Pendant la reconstruction, il établit le gouvernement espagnol dans la ville deCoyoacán, au sud du lac Texcoco[87],[88]. De là, il gouverna provisoirement avec le titre deCapitaine général, qui fut ratifié par l'empereurCharles Quint[89]. À partir de Coyoacán, les expéditions de conquête de ce qui avait été l'empire aztèque ont entrepris de soumettre les peuples indigènes des différentes régions de ce qui allait devenir levice-royaume de Nouvelle-Espagne. En 1528, la première Audience du Mexique est créée, avec à sa têteNuño de Guzmán[90], et en 1535, la vice-royauté de Nouvelle-Espagne est établie, avec son premier vice-roi,Antonio de Mendoza, qui poursuit l'expansion territoriale de la conquête espagnole[91].
Les villes autour du lac (commeTacuba ouXochimilco) ont souvent été données enencomiendas auXVIe siècle, mais ont peu à peu dépendu uniquement des fonctionnaires du roi[92]. La ville de Mexico a été divisée enbarrios (qui se sont installés sur les structures territoriales descalpultin mexicas. Ces barrios indiens étaient à l'origine situés à la périphérie, mais avec la croissance urbaine et les migrations pour le travail, les frontières sont devenues de moins en moins claires, et les Indiens ont fini par vivre au centre de la ville. Parallèlement, un processus d'assimilation culturelle un processus d'assimilation culturelle et d'éducation des indigènes a eu lieu dans les écoles situées dans les couvents et les paroisses. L'éducation des Indiens a fait l'objet d'une intense campagne, menée tout d'abord par les Franciscains qui, outre la doctrine, enseignaient l'art et l'artisanat. Lesfranciscains ont également créé leCollège de la Sainte-Croix de Tlatelolco pour les enfants de la noblesse indigène, où les élèves apprenaient, entre autres, lelatin[93]. À la fin duXVIe siècle, ce collège est tombé en désuétude.
Sous la vice-royauté, la ville de Mexico est remplie de constructions somptueuses, que ce soit pour le culte religieux, les bâtiments administratifs ou les résidences de l'élite[94],[95], entourées de quartiers pauvres. L'idée des deux républiques -indienne et espagnole- est dépassée par la réalité d'une population métisse, où les catégories d'espagnol ou d'indien ne dépendent pas uniquement de l'origine ethnique. On ne peut donc pas parler de l'existence d'une "ville d'Espagnols" riche par opposition à une "ville d'Indiens" pauvre.
La ville vice-royale a été victime de plusieurs inondations, les plus remarquables étaient en 1555, 1580, 1607, 1629, 1707, 1714, 1806. Il est impressionnant de constater que Tenochtitlan était inondée en moyenne tous les64 ans, tandis que la capitale vice-royale était inondée tous les14 ans[96]. C'est pourquoi les Espagnols décidèrent d'assécher le bassin lacustre de la vallée de Mexico en construisant un canal de drainage et unetranche pour drainer et évacuer l'eau via larivière Tula, en laissant de côté la méthodeaztèque des chaussées, des digues et des vannes[96].
Le vice-roi du Mexique ou vice-roi vivait dans le palais vice-royal sur la place principale ouPlace de la Constitution (Mexico). Lacathédrale métropolitaine de Mexico, siège de l'archevêché de la Nouvelle-Espagne, a été construite de l'autre côté du Zócalo, tout comme le palais de l'archevêque et, en face, le bâtiment abritant le conseil municipal ou ayuntamiento de la ville. Une peinture du Zócalo réalisée à la fin duXVIIe siècle parCristóbal de Villalpando représente la place principale[97], qui était l'ancien centre cérémoniel aztèque[98].La reconstruction de la ville après le siège de Tenochtitlan a été réalisée grâce à l'abondante main-d'œuvre indigène des environs. Le frère franciscainToribio de Benavente Motolinia, l'un desDouze Apôtres du Mexique arrivés en Nouvelle-Espagne en 1524, a décrit la reconstruction de la ville comme l'une des afflictions ou des fléaux de la première période:
Le septième fléau fut la construction de la grande ville de Mexico qui, dans les premières années, employa plus de monde que la construction de Jérusalem. La foule des ouvriers était si nombreuse que l'on pouvait à peine circuler dans les rues et les chaussées, pourtant très larges. Beaucoup moururent écrasés par des poutres, ou tombant d'un endroit élevé, ou en démolissant de vieux bâtiments pour en construire de nouveaux[99].
Avant la conquête, Tenochtitlan était construite au centre du système de lacs intérieurs, la ville étant accessible encanoë et par de larges chaussées menant au continent. Les chaussées ont été reconstruites sous la domination espagnole avec de la main d'œuvre indigène. Les villes coloniales espagnoles étaient construites selon un plan quadrillé, si aucun obstacle géographique ne s'y opposait. À Mexico, le Zócalo (place principale) était la place centrale à partir de laquelle la grille était ensuite construite vers l'extérieur. Les Espagnols vivaient dans la zone la plus proche de la place principale, dans ce que l'on appelait la traza, dans des rues ordonnées et bien aménagées. Les résidences indigènes se trouvaient en dehors de cette zone exclusive et les maisons étaient situées au hasard[100]. Les Espagnols cherchaient à séparer les indigènes, mais comme le Zócalo était un centre de commerce pour les Amérindiens, ils étaient constamment présents dans la zone centrale, de sorte qu'une ségrégation stricte n'a jamais été appliquée[101]. À intervalles réguliers, le Zócalo était le lieu des grandes célébrations ainsi que des exécutions. Il fut également le théâtre de deux émeutes majeures auXVIIe siècle, l'une en 1624, l'autre en 1692[102].
La ville s'est développée au fur et à mesure que la population augmentait et s'est heurtée aux eaux du lac. La profondeur des eaux du lac fluctuant, la ville de Mexico était sujette à des inondations périodiques. Pendant la période coloniale, des milliers d'indigènes ont été contraints de travailler sur les infrastructures pour prévenir les inondations, dans le cadre d'un projet de travail majeur, le desagüe. Les inondations n'étaient pas seulement un inconvénient, mais aussi un danger pour la santé, car pendant les périodes d'inondation, les déchets humains polluaient les rues de la ville. L'assèchement de la zone a permis de réduire la population de mosquitos ainsi que la fréquence des maladies qu'ils propagent. Cependant, l'assèchement des marécages modifie également l'habitat des poissons et des oiseaux et les zones accessibles aux cultures indigènes à proximité de la capitale[103]. LeXVIe siècle voit la prolifération des églises, dont beaucoup sont encore visibles aujourd'hui dans lecentre historique[104]. Sur le plan économique, la ville de Mexico prospère grâce au commerce. Contrairement auBrésil ou auPérou, le Mexique a des contacts faciles avec les mondes atlantique et pacifique. Bien que la couronne espagnole ait tenté de réglementer complètement le commerce dans la ville, elle n'y est parvenue que partiellement[105].
Le concept denoblesse s'est développé en Nouvelle-Espagne d'une manière inédite dans les autres régions des Amériques. Les Espagnols ont rencontré une société dans laquelle le concept de noblesse reflétait le leur. Les Espagnols ont respecté l'ordre nobiliaire indigène et l'ont complété. Au cours des siècles suivants, la possession d'untitre de noblesse au Mexique ne signifiait pas que l'on exerçait un grand pouvoir politique, car ce pouvoir était limité même si l'accumulation de richesses ne l'était pas[106]. Le concept de noblesse au Mexique n'était pas politique, mais plutôt un concept social espagnol très conservateur, basé sur la preuve de la valeur de la famille. La plupart de ces familles prouvaient leur valeur en faisant fortune en Nouvelle-Espagne en dehors de la ville elle-même, puis en dépensant les revenus dans la capitale, en construisant des églises, en soutenant des œuvres de charité et en construisant des palais extravagants. L'engouement pour la construction de la résidence la plus opulente possible a atteint son apogée dans la dernière moitié du XVIIIe siècle. Nombre de ces palais sont encore visibles aujourd'hui, ce qui a valu à Mexico le surnom de "ville des palais" donné parAlexander Von Humboldt[107],[104],[106].
Après l'occupation de laPéninsule par les Français, les autorités se prononcent en faveur de la création d'une Junte souveraine chargée de gouverner la Nouvelle-Espagne au nom deFerdinand VII pendant la durée de l'occupation, ses membres les plus radicaux, commeFrancisco Primo de Verdad y Ramos(es) etMelchor de Talamantes, estimaient que l'indépendance devait être définitive.Cependant, un mouvement réactionnaire favorable aJoseph Bonaparte emprisonne les membres de la Junte en 1808 et provoque la destitution du vice-roi[109],[110].
Après labataille de Monte de las Cruces a l'issue incertaine les deux camps s'en disant victorieux[112], les insurgés décidèrent de retourner dans leBajío sans prendre la capitale.
Dès lors, la vallée de Mexico n'est plus un objectif militaire pour les opposants aux espagnols et devient le bastion de l'armée royaliste. En 1820 la ville de Mexico est le théâtre de nouveaux mouvements contre le gouvernement vice-royal. Cette fois, les conspirateurs sont les mêmes que ceux qui ont réussi à destituer Iturrigaray, dont les privilèges sont menacés après l'adoption de laConstitution de Cadix. Parmi eux,Agustín de Iturbide conclut un pacte (Plan d'Iguala) avecVicente Guerrero (chef de la révolution dans le sud du Mexique) et obligeJuan O'Donojú à signer lestraités de Córdoba qui déclarent l'indépendance du Mexique. L'armée des Trois Garanties entre en triomphe dans la ville de Mexico le 27 septembre 1821, après quoiAgustín de Iturbide est proclamé empereur duPremier Empire mexicain par le congrès et couronné dans lacathédrale de Mexico[113],[114].
Après l'indépendance, Mexico est la capitale de l'État du même nom. Le 18 novembre 1824, le Congrès décida de créer un district fédéral, entité qui abriterait les pouvoirs fédéraux[117]. Le territoire du district fédéral était composé de la ville de Mexico et de six autres municipalités:Tacuba,Tacubaya(es) ,Azcapotzalco etMixcoac, le 20 février 1837.
Cette période a été marquée par des luttes internes, deux invasions étrangères (française et américaine) et une guerre civile qui s'est terminée par le triomphe des libéraux et du gouvernement deBenito Juárez[118].
C'est sous son régime que furent mises en œuvre leslois de Réforme œuvre des libéraux et deBenito Juárez, qui imposaient dès1857 un examen des fondements historiques et philosophiques de la société mexicaine. Elles font que nul ne peut se prévaloir de ses origines ethniques en faisant de tous les mexicains des citoyens égaux et le catholicisme européen en promouvant la dissolution des associations religieuses et des biens communaux indigènes dont les titres de propriété datant de la période coloniale ne sont plus reconnus, ; elles proclament la séparation de l'Église et de l'État, la désaffectation des biens ecclésiastiques et la liberté de l'éducation (en dissolvant les ordres religieux qui la monopolisaient)[119],[120].
Le président mexicainPorfirio Díaz (deuxième à partir de la droite).LePalais des Postes construit entre 1902-1907[127],[128], aujourd'hui utilisé comme bureau de poste principal du centre de Mexico.
Des événements tels que laguerre américano-mexicaine, l'intervention française et laguerre de réforme ont laissé la ville relativement intacte et elle a continué à se développer, en particulier durant le gouvernement dePorfirio Díaz. À cette époque, la ville s'est dotée d'infrastructures modernes, telles que des routes, des écoles, des systèmes de transport et des systèmes de communication[129],L'objectif de Díaz était de créer une ville capable de rivaliser avec les grandes villes européennes.[réf. nécessaire]
Dès l'arrivée au pouvoir de Porfirio Díaz la ville a fait l'objet d'une vaste modernisation et de nombreuses zones rurales périphériques ont été transformées en quartiers urbains ou industrialisés, la plupart d'entre eux étant dotés de l'électricité, du gaz et des égouts en 1908. Si l'accent a d'abord été mis sur le développement d'hôpitaux, d'écoles, d'usines et de travaux publics massifs, les effets les plus visibles actuellement de la modernisation porfirienne sont le quartier de laColonia Roma et le développement duPaseo de la Reforma[130].
LeMonument à la révolution mexicaine devait être le dôme principal de la nouvelle salle du sénat de Díaz, mais lorsque la révolution commencé, seuls le dôme de la salle du sénat et ses piliers de soutien ont été achevés[131], ce qui a été considéré par de nombreux Mexicains comme un symbole de la fin définitive de l'ère porfirienne et a donc été transformé en monument de la victoire sur Diaz.
Le, juste avant lesJeux olympiques d'été de 1968 qui ont eu lieu à Mexico, des manifestations étudiantes très violentes sont réprimées par la police (dix morts). Le, en début de soirée, l'armée mexicaine (ou la police ?) ouvre le feu sur des manifestants rassemblés sur laplace des Trois Cultures deTlatelolco.Lemassacre de Tlatelolco aurait fait au moins300 morts mais leur nombre exact reste inconnu[réf. nécessaire].
Pendant lesannées 1990, Mexico a connu une importante croissance dont le symbole le plus visible est la construction de laTorre Mayor (230 mètres avec l'antenne). Elle a accueilli plusieurs événements sportifs internationaux dans la seconde moitié duXXe siècle : lesJeux olympiques d'été de 1968 et deux Coupes du monde de football en1970 et en1986.
En2002,Rudy Giuliani, ancien maire deNew York connu pour la politique de tolérance zéro qu'il y avait instaurée et pour y avoir réduit la criminalité, fut engagé parAndrés Manuel López Obrador,chef de gouvernement du District Fédéral, pour essayer de réduire la criminalité de la ville.Cependant, aucun résultat concret n'a été constaté à Mexico, les deux villes ne possédant pas les mêmes caractéristiques et les moyens mis à disposition étant inférieurs (le salaire des fonctionnaires était en particulier plus faible).[réf. nécessaire]
Lundi 6 septembre 2021, les autorités mexicaines ont confirmé leur souhait de retirer la statue deChristophe Colomb, faisant alors référence aucolonialisme dont a souffert le pays par le passé. À la place, une représentation de femmeindigène siègera. Comme l'explique la maire de la ville,Claudia Sheinbaum : "les femmes indigènes ont peut-être eu le plus grand poids dans l'histoire du Mexique"[132]. LaMalinche qui contribua en tant qu'interprète et maîtresse deHernán Cortés en est l'un des exemples les plus connus.
LePalais national, résidence officielle du président du Mexique, a été construit entre 1522 et 1799.
L'Acte constitutif de la fédération du 31 janvier 1824 et la Constitution fédérale du 4 octobre 1824[133] fixent l'organisation politique et administrative desÉtats-Unis du Mexique après laguerre d'indépendance. En outre, la section XXVIII de l'article 50 donne au nouveau Congrès le droit de choisir l'emplacement du gouvernement fédéral. Ce lieu serait alors constitué comme terre fédérale, le gouvernement fédéral agissant en tant qu'autorité locale. Les deux principaux sites retenus pour devenir capitale étaient Mexico etQuerétaro[134].
En grande partie grâce à la persuasion du représentant Servando Teresa de Mier, la ville de Mexico a été choisie parce qu'elle était le centre de la population et de l'histoire du pays, même si Querétaro était géographiquement plus proche du centre. Le choix a été officialisé le 18 novembre 1824, et le Congrès a délimité une superficie de deux lieues carrées (8 800 acres) centrée sur leZócalo. Cette zone a ensuite été séparée de l'État de Mexico, ce qui a contraint le gouvernement de cet État à déménager dupalais de l'Inquisition de Mexico (aujourd'hui Musée de la médecine mexicaine) àTexcoco. Cette zone ne comprenait pas les centres de population des villes deCoyoacán,Xochimilco,Mexicaltzingo etTlalpan, qui ont toutes continué à faire partie de l'État de Mexico[135].
Les politiques menées par les administrations des chefs de gouvernement de Mexico à la fin duXXe siècle sont généralement plus libérales que celles du reste du pays[137],[138], que ce soit avec le soutien du gouvernement fédéral, comme c'est le cas avec l'approbation de plusieurs lois environnementales globales dans les années 1980, ou par des lois approuvées depuis par l'Assemblée législative. Celle-ci élargit les dispositions relatives à l'avortement, devenant la première entité fédérale à l'étendre au Mexique au-delà des cas de viol et des raisons économiques, pour l'autoriser au choix de la mère avant la12e semaine de grossesse[139]. En décembre 2009, le district fédéral devient la première ville d'Amérique latine à légaliser lemariage entre personnes du même sexe[140].
La réforme du régime politique de Mexico fait l'objet d'un décret promulgué le. Uneassemblée constituante de cent membres (dont 60 élus au suffrage universel direct) se réunit le et adopte le la Constitution politique de la ville de Mexico, qui entre en vigueur le.
Le territoire est divisé en seizearrondissements, anciennement appelés en espagnol « delegaciones » et renommés « alcaldías » (pour l'organe du gouvernement) ou « demarcaciones » (pour l'espace territorial) en 2016 selon les articles 52 et 53 de la Constitution politique de Mexico[141]. Ces arrondissements sont eux-mêmes divisés enquartiers (« colonias » en espagnol mexicain) au nombre de 400.
La ville de Mexico est l'un des centres économiques les plus importants d'Amérique latine. En 2019, la ville proprement dite a produit 17,7 % du produit intérieur brut du pays[142]. En 2021, la ville de Mexico avait un indice de développement humain de 0,815[143]. En 2020, Mexico a réalisé132 milliards de dollars de ventes internationales,183 milliards de dollars d'achats internationaux, 2,54 milliards d'euros d'exportations, 4,53 % du taux de chômage, 45,8 % du taux d'informalité de l'emploi et 10,9 milliards d'euros d'investissements directs étrangers[144]. En 2007, les résidents des douze premiers pour cent des détenteurs du PIB par habitant de la ville disposaient d'un revenu disponible moyen de 98 517 USD. Le pouvoir d'achat élevé des habitants de Mexico rend la ville attrayante pour les entreprises proposant des produits de prestige et de luxe. En 2021, la ville de Mexico se classait à elle seule au vingt-sixième rang des plus grandes économies du monde, et la deuxième en Amérique latine, après Sao Paulo[145], avec un PIB de 194,495 millions de dollars en 2019.
Santa Fe est l'un des centres d'activité économique les plus importants de la ville[146].
En 2007, la ville de Mexico est le principal contributeur au PIB industriel du pays (15,8 %) et également le principal contributeur au PIB du pays dans le secteur des services (25,3 %). En raison de l'espace non urbanisé limité au sud - dont la majeure partie est protégée par des lois environnementales - la contribution de la ville de Mexico à l'agriculture est la plus faible de toutes les entités fédérales du pays[147].
Les réformes économiques du présidentCarlos Salinas de Gortari ont eu un effet considérable sur la ville, car un certain nombre d'entreprises, notamment des banques et des compagnies aériennes, ont été privatisées. Il a également signé l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA). Cet accord a entraîné une décentralisation[148] et un changement de la base économique de Mexico, qui est passée de l'industrie manufacturière aux services, la plupart des usines ayant déménagé dans l'État de Mexico ou, plus communément, à la frontière nord. En revanche, les immeubles de bureaux des entreprises se sont installés dans la ville.
La ville de Mexico offre un marché de détail immense et varié, allant des produits alimentaires de base aux produits de luxe haut de gamme. Les consommateurs peuvent acheter dans des marchés intérieurs fixes, dans desmarchés mobiles (tianguis), auprès de vendeurs de rue, dans des magasins du centre-ville situés dans une rue consacrée à un certain type de produits, dans des magasins de proximité et des magasins de quartier traditionnels, dans des supermarchés modernes, dans des magasins-entrepôts et des magasins à adhésion et dans les centres commerciaux qu'ils abritent, dans des grands magasins, dans des magasins à grande surface et dans des centres commerciaux modernes. En outre, des "tianguis" ou marchés mobiles s'installent dans les rues de nombreux quartiers[149], selon le jour de la semaine. C'est le dimanche que ces marchés sont les plus nombreux.
La principale source de produits frais de la ville est la Central de Abasto[150]. Il s'agit d'une mini-ville autonome située dans le quartier d'Iztapalapa, qui couvre une superficie équivalente à plusieurs dizaines de pâtés de maisons. Le marché de gros approvisionne la plupart des "mercados", supermarchés et restaurants de la ville, ainsi que les personnes qui viennent acheter les produits pour eux-mêmes. Des tonnes de produits frais sont acheminées chaque jour par camion depuis tout le Mexique. Le principal marché aux poissons est connu sous le nom de La Nueva Viga[151], dans le même complexe que le Central de Abastos[152]. Le marché deTepito, occupe 25 pâtés de maisons et vend une grande variété de produits, bien que le quartier de Tepito soit également dangereux[153]. L'omniprésence du "mercado" est un élément essentiel pour les consommateurs de la ville. Chaque quartier important de la ville possède son propre marché réglementé par l'arrondissement, et souvent plusieurs. Il s'agit de grandes installations bien établies qui proposent la plupart des produits de base, tels que des produits frais, de la viande et de la volaille, des produits secs, des tortillerías, et de nombreux autres services tels que des serruriers, de la phytothérapie, des articles de quincaillerie, des outils de couture, ainsi qu'une multitude de stands proposant de la cuisine maison fraîchement préparée et des boissons dans la tradition des aguas frescas et desatole.
Les vendeurs ambulants exercent leur activité à partir d'étals dans les tianguis ainsi que dans des concentrations non contrôlées officiellement autour des stations de métro et des hôpitaux; dans les plazas comerciales, où les vendeurs d'un certain "thème" (par exemple, la papeterie) sont hébergés; à l'origine, ces places ont été organisées pour accueillir les vendeurs qui vendaient auparavant dans la rue; ou simplement à partir d'étals improvisés sur un trottoir de la ville[154]. En outre, la nourriture et les marchandises sont vendues par des personnes marchant avec des paniers, poussant des charrettes, à partir de vélos ou à l'arrière de camions, ou simplement à partir d'une bâche ou d'un tissu posé sur le sol[155]. Dans le centre de la ville, les vendeurs de rue informels sont de plus en plus visés par des lois et des poursuites[156]. Le San Felipe de Jesús Tianguis hebdomadaire est considéré comme le plus grand d'Amérique Latine[157],[158].
Le centre historique de Mexico est largement connu pour ses détaillants spécialisés. Certains pâtés de maisons ou rues sont consacrés à des boutiques vendant un certain type de marchandises, avec des zones consacrées à plus de 40 catégories telles que les appareils électroménagers, les lampes et l'électricité, les placards et les salles de bains, les articles ménagers, les robes de mariée, les juke-boxes, l'imprimerie, le mobilier de bureau et les coffres-forts, les livres, la photographie, la bijouterie et les opticiens[159].
Depuis la périodepréclassique mésoaméricaine, les habitants des colonies autour dulac Texcoco ont produit de nombreuses œuvres d'art et d'artisanat complexes de renommée mondiale, dont certaines sont aujourd'hui exposées auMusée national d'anthropologie et auMusée du Templo Mayor. Si de nombreuses pièces de poterie et gravures sur pierre ont survécu, la grande majorité de l’iconographie amérindienne a été détruite lors de laconquête du Mexique.
Une grande partie de l'art colonial ancien était dérivée descodex (livres illustrés aztèques), dans le but de récupérer et de préserver une partie de l'iconographie et de l'histoire aztèque et amérindienne. Dès lors, les expressions artistiques au Mexique étaient majoritairement à caractère religieux. LaCathédrale Métropolitaine expose encore des œuvres deJuan de Rojas,Juan Correa et une peinture à l'huile dont la paternité a été attribuée àMurillo. Les œuvres d'art profanes de cette période comprennent laStatue équestre de Charles IV d'Espagne (es), connue localement sous le nom de « El caballito ». Cette pièce en bronze est l'œuvre deManuel Tolsá (es) et a été placée sur la place du même nom, devant lePalacio de Mienría (es). Ici se trouve également leMusée national d'art (MUNAL).
Au XIXe siècle, l'Académie de San Carlos, fondée à l'époque vice-royale, était un producteur d'art important. Elle deviendra plus tard l'École nationale des arts plastiques (es), qui enseigne la peinture, la sculpture et le graphisme, aujourd'hui l'une des écoles d'art de l'UNAM. De nombreuses œuvres réalisées par les étudiants et les professeurs de cette époque sont aujourd'hui exposées auMusée national de San Carlos (es). L'un des étudiants,José María Velasco, est considéré comme l'un des plus grands peintres paysagistes de son époque. Le régime dePorfirio Díaz a parrainé les arts, en particulier ceux qui avaient une influence française. Les arts populaires fleurissent sous forme de caricatures et d'illustrations, par exemple celles deJosé Guadalupe Posada etManuel Manilla. La collection permanente du San Carlos comprend également des peintures de maîtres européens tels queRembrandt,Velázquez,Murillo etRubens.
L'ancienne maison de Dolores Olmedo abrite unmusée du même nom. L'installation est située àXochimilco, dans la zone sud de la ville, et comprend plusieurs bâtiments entourés de vastes jardins. Il abrite une importante collection de peintures et dessins de Rivera et Kahlo, ainsi que duxoloitzcuintles, un chien très emblématique de la région. Il présente également de petites mais importantes expositions temporaires d'art classique et moderne, par exemple de l'école vénitienne et d'art moderne deNew York.
LeMusée Soumaya, du nom de l'épouse du magnat mexicainCarlos Slim, possède la plus grande collection privée de sculptures originales d'Auguste Rodin en dehors de la France. Il possède également une grande collection de sculptures deDalí, ainsi que des pièces duGreco,Velázquez,Picasso etCanaletto. Elle possède une installation plus petite au sud de la ville. LeMusée Jumex est consacré à l'art contemporain, situé sur le vaste terrain de l'entreprise de jus Jumex, et possède la plus grande collection privée d'art contemporain d'Amérique latine ; Il abrite des pièces de sa collection permanente, ainsi que des expositions itinérantes d'artistes contemporains de premier plan. L'antiqueCollège de San Ildefonso, dans lecentre historique de Mexico, un palais à colonnades du XVIIe siècle, accueille régulièrement des expositions d'art mexicain et international, parmi lesquelles celles deDavid LaChapelle,Antony Gormley etRon Mueck. LeMusée National d'Art (MUNAL) est également situé dans un ancien palais du centre historique, qui abrite une grande collection d'œuvres des principaux artistes mexicains des 400 dernières années et organise également des expositions.
Un autre lieu important parmi les musées de la ville est leMusée Mémoire et tolérance, inauguré début 2011. L'idée de deux jeunes mexicains a été transformée en un espace unique destiné à montrer tous les principaux événements historiques de discrimination et de génocide. Les expositions permanentes comprennent celles sur l'Holocauste et d'autres atrocités à grande échelle. Il accueille également des expositions temporaires ; celui duTibet a été inauguré par leDalaï Lama en septembre 2011
L'Auditorio national est le principal lieu de spectacles contemporains au Mexique, considéré comme l'un des meilleurs au monde par divers médias spécialisés, situé sur lePaseo de la Reforma, où se trouve un autre lieu de plus petite capacité pour les spectateurs appelé le Lunario. La ville dispose également d'arènes de spectacle, destinées à des événements tels que des concerts, des événements sportifs, des cirques, entre autres. La plus ancienne est l'Arena México, une arène polyvalente spécialement utilisée pour la lutte professionnelle ; l'arènePalais des sports construite pour lesJeux olympiques de 1968 et la nouvelleArena Ciudad de México, le centre de divertissement le plus grand et le plus moderne du pays. La capitale possède leForo Sol, un complexe sportif destiné à accueillir des événements de grande envergure, comme leVive Latino et un autre espace sportif également destiné aux événements de divertissement est leStade Azteca.
Teotihuacan, à environ40 kilomètres au nord-est de la ville de Mexico, est un important site archéologique de la vallée de Mexico, comprenant certaines des plus grandes pyramides mésoaméricaines jamais construites.
↑Les preuves consistent en une sépulture dans le premier cas, et en despaillettes lithiques associées à des restes de faune éteinte. Leur âge a été estimé à environ 10 000 ans. — Cfr. Acosta Ochoa, 2007 : 9.
↑«L'histoire de la migration de ce groupe indigène qui a quitté Aztlan -le lieu des blancs- pour fonder Mexico-Tenochtitlan, a été racontée de différentes manières, tant par les protagonistes eux-mêmes que par les conquérants et, à l'heure actuelle, par des historiens mexicains et étrangers ; c'est pourquoi il n'y a pas de consensus pour déterminer la date exacte à laquelle ce peuple s'est installé au milieu du lac de Tetzcoco. Cependant, cette date n'est pas certaine pour deux raisons : d'une part, parce que les sources documentaires nous donnent plusieurs dates et, d'autre part, parce qu'il existe encore une controverse sur le calcul du temps utilisé par les Mexica dans leur calendrier. Parmi les exceptions les plus sérieuses qui disqualifient cette année, dit-il, il y a celle de Nigel Davies qui, sur la base de calculs effectués par les historiens Wigberto Jiménez Moreno et Paul Kirchhoff, établit la date de 1345", in "En nuestro país se exalta el pasado mexica y se discrimina a los indígenas actuales", Boletín UNAM-DGCS-553, Mexico, 16 juillet 2003, Universidad Nacional Autónoma de México.
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