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Metal

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Pour les articles homonymes, voirHeavy metal (homonymie) etMetal (homonymie).

Heavy metal
Données clés
Origines stylistiquesHard rock,rock 'n' roll,blues rock,rock psychédélique,garage rock[1]
Origines culturellesFin desannées 1960 ;Drapeau du Royaume-UniRoyaume-Uni etDrapeau des États-UnisÉtats-Unis
Instruments typiquesGuitare électrique,basse,batterie, chant, parfois :claviers
PopularitéMondiale, surtout dans lesannées 1980
Scènes régionalesAllemagne,Australie,Brésil,États-Unis (Bay Area),Royaume-Uni,Scandinavie (Danemark,Finlande,Islande,Norvège,Suède)
Voir aussiBlast beat,genres,labels,metalleux,mode,power ballad,umlaut

Sous-genres

Metal extrême (black metal,death metal,doom metal,thrash metal),glam metal,groove metal,heavy metal traditionnel,metal progressif,power metal,speed metal

Genres dérivés

Crust punk,drone metal,folk metal,funk metal,grindcore,metalcore,metal alternatif,metal avant-gardiste,metal chrétien,metal industriel,metal néo-classique,metal symphonique,nu metal,post-metal,rap metal,sludge metal,Viking metal,stoner rock,metal gothique,metal parodique,garage metal,deathcore,death mélodique,death technique,death'n'roll,deathgrind,djent,goregrind,crossover thrash,thrashcore,kawaii metal

Genres associés

Hard rock,punk rock,grunge

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Lemetal (ouheavymetal, parfois retranscritheavy métal enfrançais[2]) est ungenre musical dérivé durock[3] apparu auRoyaume-Uni et auxÉtats-Unis à la fin desannées 1960. Dans un sens large et généralisé, le metal désigne toutes les musiques qui descendent duheavy metal traditionnel et duhard rock.

Le metal puise son inspiration, entre1969 et1974[4], dans des groupes tels queBlack Sabbath,Deep Purple etLed Zeppelin, qui, en combinantblues et rock, ainsi que diverses influences plus subtilement distillées (tradition classique, musiques orientales...) ont créé un hybride aux sonorités lourdes et épaisses, centré sur la puissance de labatterie et des sons deguitare électrique fortementsaturée. Au fil des années, le metal a donné naissance à des sous-genres variés. Le genre s'est popularisé dans lesannées 1970 et1980, au fur et à mesure de l'apparition de ses sous-genres, et il génère toujours dans les années 2020 un fort engouement de la part de ses fans à travers le monde.

Caractéristiques

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Le metal se caractérise par la dominance de laguitare électrique et de labatterie, ainsi que par unerythmique puissante. Il puise ses influences dans lerock, lamusique classique et dans leblues. Toutefois, comme il englobe de nombreux sous-genres qui se sont démarqués les uns des autres de par leurs propres variations stylistiques, il existe désormais une très grande variété de sons et de styles au sein du genre dit metal. Selon le siteAllMusic,« de la kyrielle de formes musicales engendrées par lerock 'n' roll, le heavy metal constitue la plus extrême en termes de volume sonore, demachisme et de théâtralité »[5].

Instruments et sons

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Dans sa configuration instrumentale la plus fréquente, un groupe de metal reprend le dispositif instrumental du rock traditionnel[6] composé d'unebatterie, d'unebasse, d'uneguitare rythmique[6], d'unguitariste soliste (« lead » faisant référence au rôle d'une guitare jouant solos, insertions et/ou mélodies, par opposition à celui d'une guitare rythmique, faisant office d'instrument d'accompagnement) et d'unchanteur (qui peut jouer ou non d'un instrument). Lesclaviers (surtout l'orgue numérique[6] et, parfois, lemellotron), leviolon et levioloncelle (pourApocalyptica par exemple) et même les platines de DJ (Sid Wilson du groupeSlipknot ou encoreJoe Hahn du groupeLinkin Park) sont relativement répandus dans les premiers groupes de heavy metal mais, graduellement, leur utilisation est devenue de moins en moins fréquente. Le kit de batterie dans certaines formations est enrichi d'une doublegrosse caisse et de nombreuxtoms et cymbales[6]. Au sein des groupes des années 2000, les claviers (tout particulièrement lessynthétiseurs) et leséchantillons sonores sont en vogue dans certains sous-genres, tandis qu'ils sont rejetés par d'autres. Certaines tendances stylistiques (metal symphonique notamment) font également appel à des formations extérieures comme desorchestres symphoniques[6], tandis que lefolk metal peut avoir recours à des instruments traditionnels (bouzouki,vielle à roue,flûte, etc).

Guitare

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James Hetfield, un des guitaristes deMetallica, en 2008.

Laguitare électrique, alliée à la puissance sonore qu'elle propulse grâce à l'amplification, constitue l'élément-clé du metal[7]. Ladistorsion du son de guitare est utilisée pour créer un son plus puissant et plus lourd. Au fil de l'évolution du genre, lessolos de plus en plus complexes et lesriffs deviennent la marque de fabrique de la musique heavy metal. Pour un jeu rapide, les guitaristes utilisent les techniques dusweeping et dutapping, d'autant que nombre de sous-genres encouragent la virtuosité au détriment de la simplicité.

Au cours de la première moitié desannées 1970, commencent à émerger des groupes qui utilisent beaucoup de basse et deguitariste« lead » — notammentBlack Sabbath,Led Zeppelin, etDeep Purple, suivis par des groupes qui utilisent deux guitares leads tels queScorpions,Thin Lizzy ouJudas Priest, tous célèbres pour leurs paires de guitaristes capables d'assurer tant les solos et les mélodies que les accompagnements et les harmonies. Bon nombre de groupes, commeIron Maiden ouDef Leppard, ont alors pour habitude de faire alterner au sein d'un même morceau les jeux de leurs deux guitaristes, qui endossent tour à tour les rôles deguitariste rythmique et de guitariste« lead ».

Les riffs de guitares constituent un élément central de nombreux styles de metal.

Basse

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Steve Harris, bassiste d'Iron Maiden.

Dans le metal, contrairement à des styles comme lejazz ou lefunk, labasse tend généralement à assumer le rôle traditionnel d'un instrument de registre grave, en effet, la basse est généralement utilisée pour doubler à l'octave les parties graves de la guitare rythmique pour mettre en relief la base harmonique des riffs. À ce titre, le rapport de la basse et de la guitare rythmique peut être dans une certaine mesure comparé au rapport contrebasse / violoncelle des ensembles instrumentaux classiques, où la contrebasse vise le plus souvent à doubler à l'octave la ligne du violoncelle. À ce rôle de base de doublure de la guitare, les bassistes ajoutent parfois aussi des notes d'ornements ou des notes de passage pour enrichir leurs lignes. La basse est aussi souvent utilisée pour jouer despédales d'harmonie en fond, tandis que lesguitares jouent différentes harmonies par-dessus.

En dehors du rôle traditionnel qui lui est le plus souvent assigné, il arrive parfois que la basse joue un rôle plus autonome et plus indépendant de la guitare. C'est notamment le cas chezCliff Burton dansMetallica, où la basse pouvait jouer parfois un jeu de dialogue avec la guitare (exemples :For Whom the Bell Tolls etOrion), ou encore chezSteve Harris d'Iron Maiden, où les solos de basse permettent de créer des ponts mélodieux entre les différentes sections d'une même chanson, et de ce fait participant activement à la fluidité musicale (exemples :Iron Maiden (la chanson),For the Greater Good of God, ...). L'indépendance de la basse est souvent un élément récurrent dans le metal alternatif et un rôle fondamental dans le styleFunk metal, qui reprend l’importance attribuée à la basse dans le funk, comme c'est le cas d'un groupe commeInfectious Grooves qui joue souvent des lignes totalement différentes de celles de la guitare.

Les lignes de basses sont normalement jouées grâce aux frôlements des doigts sur les cordes (certains jouent à deux doigts,index etmajeur, d'autres rajoutant l'annulaire, commePatrice Guers du groupeRhapsody, puisLuca Turilli's Rhapsody). Mais dans les lignes rapides qu'exige le style, certainsbassistes préfèrent utiliser lemédiator (ex. :Jason Newsted,Lemmy Kilmister) pour augmenter leur vitesse de jeu. De plus, cela donne un son plus incisif et métallique au son habituel de la basse. Il existe également leslap, rarement utilisé dans les branches traditionnelles du metal, mais très largement dans lemetal alternatif, le bassiste deKorn,Fieldy, en est un bon exemple.

Voix

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Bruce Dickinson, chanteur du groupeIron Maiden.

Les techniques vocales utilisées dans le metal varient grandement d'un groupe à l'autre. L'habileté vocale des chanteurs peut s'observer aussi bien dans les voix théâtrales couvrant plusieursoctaves deRob Halford (Judas Priest) et deBruce Dickinson (Iron Maiden) que dans les techniques vocales volontairement bourrues deLemmy Kilmister (deMotörhead). Dans ledeath metal, est utilisée la technique vocale dugrunt, popularisée par Jeff Becerra dePossessed, ainsi que le chant éraillé dans leblack metal ou encore le« pig squeal » dans legrindcore. On notera l'utilisation d'une voix basse voire basse profonde, popularisée parTill Lindemann (Rammstein) bien présente dans laNeue Deutsche Härte dérivé dumetal industriel, un style a récupéré l'utilisation assez récurrente de voix modifiées électroniquement commeAl Jourgensen (deMinistry ; issu de la musique industrielle).

Au milieu desannées 1990, une évolution du chant émerge dans les groupes de metal/nu metal. Ainsi, pour beaucoup de groupes, le chant devientalterné ; cela consiste à passer des vocaux clairs-mélodiques au chant éraillé. Ce type de vocaux apparaît avec des chanteurs commeJonathan Davis (Korn),Corey Taylor (Slipknot) ouChester Bennington (Linkin Park). Plus récemment, certains groupes (tout particulièrement ceux demetal symphonique) tendent à intégrer des chanteurs qui maîtrisent les techniques du chant lyrique, c'est-à-dire le chant typique de l'opéra et de lamusique vocale classique, commeTarja Turunen (ex membre deNightwish) ouSarah Jezebel Deva (Cradle of Filth,Therion).

Batterie

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Mike Portnoy, batteur deDream Theater.

À l'origine, côtépercussions, le heavy metal reprenait les techniques de jeu traditionnelles du rock. Mais de nombreux sous-genres ont par la suite popularisé certaines techniques spécifiques comme la double pédale, lesskank-beats et, tout particulièrement, lesblast beats. Ces techniques de jeu permettent de créer des phrases rythmiques dynamiques et fulgurantes qui soulignent et ponctuent la dynamique des guitares.

  • La double pédale degrosse caisse fut introduite dans le heavy metal avec les premiers essais despeed metalJudas Priest avecExciter (1978),Motörhead avecOverkill (1979) etAccept avecFast as a Shark (1982)[8] — puis entérinée par les premiers groupes dethrash au début des années 1980. Cette technique est très fréquemment utilisée dans le speed, lepower metal, le thrash, ledeath et leblack metal. Elle se caractérise par le recours à une technique de jeu synchronisé des pieds dans laquelle les pulsations sont réparties alternativement sur deux pédales, permettant de créer des phrases rythmiques fulgurantes à la grosse caisse. À noter cependant que Bobbie Clarke, batteur deVince Taylor, dès lesannées 1960 utilisait cette technique de double-pédale de grosse caisse, suivi en cela par des batteurs tels queGinger Baker ouKeith Moon.
  • Les skank-beats, popularisés par lehardcore et adaptés par les premiers groupes de thrash, consistent à jouer en réduction sur deuxtemps une phrase rythmique de rock classique de quatre temps, ce qui donne une illusion d'accélération de la musique par deux alors même que letempo n'a pas augmenté. C'est le rythme typique du thrash metal.

Fichier audio
Blast beats joués à des tempos de 124, 160, 200 et 240 BPM.
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  • Lesblast beats, caractéristiques des groupes deblack metal,death metal etgrindcore, désignent une technique et un motif rythmique très rapides consistant à jouer en réduction rythmique sur un seul temps une phrase rythmique de rock classique de quatre temps (deux successionsgrosse caisse/caisse claire endouble croche), ce qui donne une illusion d'accélération de la musique par quatre. L'effet obtenu génère une impression dite de « mur de son »[9]. Cette technique fut employée pour la première fois dans le hardcore punk par le groupeDirty Rotten Imbeciles (DRI) en 1983[9]. Elle fut introduite dans le metal par Charlie Benante des groupesAnthrax etStormtroopers of Death, Mick Harris deNapalm Death et Pete Sandoval de Morbid Angel.

Volume sonore

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Le groupeManowar, connu pour être le groupe jouant avec le plus fort volume sonore sur scène.

Le volume sonore produit en concert est souvent considéré comme partie intégrante du folklore du heavy metal, au même titre que tout le reste[7]. En s'inspirant des arrangementslive deJimi Hendrix et desWho (qui se sont vu attribuer la distinction du « Groupe le plus bruyant du monde » par leLivre Guinness des records), les premiers groupes de metal ont repoussé les limites de référence en matière de volume sonore lors des spectacles. Plus récemment,Manowar, groupe célèbre pour ses volumes de jeu hors norme, a été répertorié par leGuinness comme le groupe jouant le plus fort au monde, à l'occasion de la seconde édition du Magic Circle Festival àBad Arolsen enAllemagne le. En effet, lors des balances, un volume atteignant 139 db a été mesuré sur la chanson Call to Arms issue de l'albumWarriors of the World. Ce groupe a la particularité de réussir à allier la puissance sonore à la conservation d'un son audible de grande qualité, grâce au recours à un matériel de pointe[10].

Tony Iommi, le guitariste deBlack Sabbath, est un exemple parmi tant d'autres de musicien ayant souffert de problèmes auditifs liés au volume excessif de ses propres concerts. Ainsi, le rocker américainTed Nugent ou le guitaristePete Townshend desWho sont presquesourds. De nombreux artistes, comme le guitaristeEdward Van Halen ouJoey DeMaio de Manowar[11], entre autres, montent sur scène avec desbouchons d'oreilles, pratique qui est aussi largement répandue dans le public.

Langage musical

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Rythme et groove

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Article connexe :Groove.

En ce qui concerne larythmique, le heavy metal se caractérise par ungroove spécifique s'appuyant fréquemment sur des phrases rythmiques enstaccato (à travers un large emploi dupalm mute). Des phrases rythmiques s'appuyant sur de courtes figures rythmiques égales binaires ou ternaires (le plus souvent encroche oudouble croche)[12] enmesure 4/4 le plus souvent. En termes plus métaphoriques, cela veut dire que le metal se caractérise souvent dans son ensemble par des rythmiques dynamiques et saccadées, réalisées à partir de petites cellules rythmiques sèches juxtaposées les unes aux autres. Beaucoup de groupes reprennent ensuite cette trame de base en l'agrémentant de diverses variations à travers desornements mélodiques ou dessyncopes[13]. Il se caractérise également par un usage récurrent de longues valeurs rythmiques (enronde, voire s'étendant sur plusieursmesures), dans les chansons àtempo lent : autrement dit, des accords oppressants qui résonnent longuement grâce à l'amplification.

Dans les sous-genres de metal, cegroove de base reste toujours fréquent mais il présente diverses variations selon les genres : lepower metal, lethrash et ledeath l'ont accéléré avec des rythmes entrémolo, tandis que les groupes deblack metal ont tendance à délaisser lestaccato dans leurtrémolo pour les jouer enlegato (sanspalm mute). Dans ledoom et lemetal gothique, c'est plutôt l'emploi de valeurs longues en ronde qui sera exploité plus en profondeur. Les groupes demetal progressif eux aussi reprennent souvent legroove de base mais l'adaptent à d'autres mesures (5/4, 7/4, 5/8, 7/8, etc.).

Accords

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L'une des caractéristiques du heavy metal réside dans sa grande utilisation dupower chord, et tout particulièrement desaccords s'appuyant sur la relationfondamentale/quinte, qui sont de loin les plus utilisés de tous. On rencontre parfois d'autres types depower chords[14] :

Relations harmoniques typiques

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Le heavy metal s'appuie par nature sur leriff, la base fondamentale du genre. Les riffs sont souvent construits autour d'un certain nombre detraits harmoniques particuliers :

Harmonies modales
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Le heavy metal privilégie généralement les modes mineurs qui sont culturellement associés aux connotations plus sombres et plus tristes. Il fait un large emploi deprogressions d'accords résultant d'harmoniesmodales.

  • Le mode de la (dit « éolien ») est tout particulièrement privilégié dans leheavy metal traditionnel[15]. Des progressions typiques du mode de La sont : I-VI –VII, I VII-(VI), I-VI –IV - VII ou parfois I - V(mineur)-I. Des exemples de ce type incluent les titresBreaking the Law deJudas Priest (riff principal : I - VI-VII),Hallowed be thy Name d'Iron Maiden (riff principal et phrases de couplet : I - VI-VII), etPrincess of the Dawn d'Accept (riff principal : I - VI-VII).
  • Le mode de mi (dit « phrygien ») est aussi largement utilisé dans le metal[15]. Les progressions harmoniques de type I-II(bémol) sont privilégiés. Des exemples de ce type incluent les titresGypsy deMercyful Fate (riff principal I-II-I-VI-V),Symphony of Destruction deMegadeth (riff principal s'articulant sur la succession II-I), etRemember the Fallen deSodom (riff principal - la fin du riff implique une cadence phrygienne I-II-III).
  • Le mode de si (dit « locrien ») ou du moins certaines de ses inflexions peuvent parfois aussi être utilisées à la place ou en alternance du mode de mi. Il est en effet proche structurellement du mode de mi mais inclut en plus un rapport de quinte diminuée entre son premier et cinquième degrés. Des exemples de ce type incluent les titresPainkiller deJudas Priest (le riff principal), etThe Shortest Straw deMetallica (le riff principal inclut à la fois des inflexions du mode de mi et du mode de si).
  • Lemode mineur harmonique est parfois utilisé (souvent en référence au classique). C'est en effet la gamme mineure typique du classique. Certains guitaristes virtuoses commeYngwie Malmsteen,Ritchie Blackmore,Patrick Rondat ou encoreUlrich Roth sont des spécialistes de son emploi. Il est toutefois minoritaire en regard du mode de la, mi ou des relations harmoniques tendues.
Relations harmoniques tendues et intervalles dissonants
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Un des traits harmoniques les plus fréquents dans les divers sous-genres du heavy metal est l'emploi de relations harmoniques tendues s'appuyant sur lechromatisme, letriton ou d'autresintervalles dissonants[16] et diverses instabilités tonales, comme l'emprunt d'accords à des tonalités éloignées dans une mêmephrase.

Plusieursmusicologues et musiciens ont noté le rôle dutriton[17] dans le heavy metal[18], un intervalle dissonant résultant de l'adjonction d'une fondamentale à unequarte augmentée (exemple Do-Fa#). L'emploi de cet intervalle avait été exclu de la musique médiévale à cause de son caractère jugé peu mélodique dans leplain-chant. Les moines le baptisèrent d'ailleursDiabolus In Musica (littéralement, « lediable dans la musique ») tant du fait de leur dédain à son égard que par association symbolique entre bon goût musical et morale chrétienne[19].En raison de cette association symbolique originelle, les sonorités de l'intervalle ont été, dans l'inconscient populaire, assimilées à quelque chose de diabolique. C'est pourquoi l'emploi du triton tend souvent à connoter, de nos jours, un sentiment « malsain » ou « maléfique », surtout quand sa dissonance est utilisée sans fonctionnalité tonale. Cet intervalle est tout particulièrement employé dans les solos et surtout dans les structures harmoniques mêmes, par exemple au début de la chansonBlack Sabbath dugroupe du même nom.

Exemple typique d'une progression harmonique avec le triton (sol-do#) : le riff principal de la chansonBlack Sabbath parBlack Sabbath.
Pédale d'harmonie
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Le heavy metal fait aussi un large usage despédales d'harmonie[note 1] en tant que bases desriffs. Une pédale d'harmonie est une note qui est tenue, généralement dans le grave (souvent latonique, c'est-à-dire la note la plus importante du passage) par-dessus laquelle se succèdent différents accords étrangers à cette note (c'est-à-dire dissonants)[20]. Les pédales créent souvent des effets de tension et d'attentes. Dans le heavy metal, les riffs sont souvent construits à partir d'accords ou de motifs évoluant autour d'une note grave continuellement répétée (une pédale), le plus fréquemment en corde à vide sur les cordes graves de Mi, La ou Ré à la guitare ou à la basse[note 2].

Un des exemples les plus parlants et les plus représentatifs est le riff d'ouverture deYou've Got Another Thing Comin' deJudas Priest. Dans ce cas de figure, une guitare joue la pédale en fa# grave en continu tandis que la seconde guitare fait résonner trois power chords différents successifs (mi5, si5 et fa#5) par-dessus.

Mais l'alternance ou la superposition entre pédales et accords peut aussi être réalisée par une seule guitare : exemple le riff principal deFight Fire with Fire deMetallica : la pédale est la note Mi grave (en corde à vide) répétée en continu de façon très rapide et en alternance avec les power chords successifs de Sol 5, Fa# 5 et Fa 5. Ces accords sont des accords étrangers à cette note en ce sens qu'ils ne possèdent pas la note Mi dans leur constitution naturelle.

Différences entre hard rock et heavy metal en matière d'harmonie
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En raison de ces traits particuliers, une distinction spécifique s'est lentement dessinée entre heavy metal ethard rock. Si les deux s'appuient sur la mise en avant des guitares et sur une structure à base de riffs, le heavy metal diffère tout particulièrement du hard rock dans le fait que les structures harmoniques et mélodiques dublues sont remplacées par des progressions modales et des relations tonales instables (chromatisme,intervalles dissonants,progressions d'accords noyant l'orthodoxietonale).

Ainsi, les harmonies du heavy metal sont généralement plus froides et plus sombres que celles du hard rock[21].

Thèmes

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Eric Adams, chanteur deManowar habillé de façon guerrière.

Comme souvent dans la musique populaire, l'imagerie et l'apparence occupent chez les groupes de heavy metal une place prépondérante. Les couvertures d'albums et les prestations en concert font autant partie de l'image d'un groupe que la musique elle-même. Par le biais du heavy metal, nombre d'artistes travaillent en collaboration dans le but de produire tous les éléments d'un album, chacun apportant à l'œuvre son talent particulier, en vue d'offrir au public un produit artistiquement riche. En cela, le heavy metal représente peut-être aujourd'hui davantage une forme d'artprotéiforme, au service de la manifestation d'un univers particulier, plutôt qu'une forme singulière dominée par un seul et même mode d'expression. De fait, si la musique demeure la composante principale de l'univers du heavy metal, elle n'en est toutefois pas la seule, l'image de chaque groupe s'incarnant aussi au travers de l'artwork[note 3] (les couvertures d'albums et les images de livrets), de lascénographie de ses concerts, du ton des paroles de ses chansons et du style vestimentaire de ses membres. L'illustrateur deheroic fantasyKen Kelly, qui travaille principalement avecManowar dans le domaine de la musique, a ainsi créé un personnage musculeux, sombre et vengeur qui illustre les albums de Manowar et qui fait dorénavant partie intégrante de l'image du groupe. Les illustrations participent à l'ambiance générale des albums en les étoffant d'un aspect visuel très important, grâce auquel le public peut se plonger plus rapidement dans l'univers de chaque groupe. Autre figure célèbre auprès des fans de heavy metal,Eddie, la mascotte d'Iron Maiden, apparaît sur la pochette de tous les albums du groupe.

Eddie, mascotte du groupeIron Maiden, en concert (2005).

Les historiens du rock ont tendance à considérer que, tandis que l'apport de la musique populaire occidentale donne au heavy metal son côté fantaisiste, à travers des paroles d'inspirationfantastique, dans le même temps, les racinesblues dans lesquelles ce genre est ancré lui confèrent une touche plus réaliste, pluscathartique, davantage axée sur des sujets tels que la perte de l'être cher, lechagrin et lasolitude. Tandis que les composantes auditives et thématiques du heavy metal sont majoritairement influencées par le réalisme du blues, les composantes visuelles le sont principalement par l'imaginaire de la musique populaire. Les thèmes du mal, du sombre, de la force et de l'apocalypse sont utilisés pour exprimer la réalité des problèmes de la vie[22]. En réaction à la culturehippiepeace and love desannées 1960, le heavy metal se développe comme unecontre-culture de typeexpressionniste dans laquelle la lumière est étouffée par l'obscurité et où la fin joyeuse des chansonspop cède la place à l'expression de la triste réalité de ce monde, où les choses ne s'arrangent pas toujours. Alors même que, selon certains fans, le message du heavy metal n'est pas sombre, ses détracteurs accusent le genre de glorifier les aspects négatifs de la réalité.

En dehors du fantastique, les thèmes abordés par le heavy metal sont généralement plus graves que ceux de la pop desannées 1950,1960 et1970. Ils tournent beaucoup autour de laguerre, la menacenucléaire, les problèmes de l'environnement, laviolence, lamort et lapropagandepolitique oureligieuse. Entre autres exemples de chansons traitant de ces sujets, on peut citerWar Pigs deBlack Sabbath,Killer of Giants d'Ozzy Osbourne,...And Justice for All (album) deMetallica,2 Minutes to Midnight d'Iron Maiden,Civil War deGuns N' Roses,Balls to the Wall d'Accept,Refuse/Resist deSepultura,Behind the Crooked Cross deSlayer etMort aux cons deTagada Jones.

Influence classique

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Comme le rappelle le musicologuePrRobert Walser, le heavy metal, à l’instar de la plupart des formes de rock et de soul, prend ses racines, à l’origine, dans la musique afro-américaine[23]. Mais il souligne également l’influence notable que la musique classique a pu exercer sur le metal. Les musiciens de heavy metal se sont, en effet, beaucoup inspirés des compositeursbaroques,romantiques etmodernes commeJean-Sébastien Bach,Niccolò Paganini,Richard Wagner etLudwig van Beethoven[24],[25]. Ce n’est pas la première fois, que la musique populaire s’inspire du classique. De nombreux musiciens populaires avaient déjà été attirés par ses ressources[26]. Walser évoque notamment l’impact que de telles influences ont pu avoir sur lejazz, leTin Pan Alley et lerock progressif[27]. Mais les références au classique vont s’intensifier avec l’essor du hard rock et du heavy metal. De nombreux musiciens tels queRitchie Blackmore[28],Jimmy Page[28],Edward Van Halen[29],Randy Rhoads[30], ou encoreYngwie Malmsteen[31], vont ouvertement s’inspirer de la musique classique. Walser parle même d’ « appropriation » de la culture classique[32]. Nombre de musiciens de hard rock comme Blackmore[33], Rhoads[34], Van Halen[35], ou encoreSteve Clark[36] ont d’ailleurs reçu une éducation classique, à un moment donné de leur parcours musical. Pour illustrer son propos, le musicologue, prend notamment comme exemple la façon dont le solo de la chanson « Highway Star » deDeep Purple, reprend un certain nombre de schémas typiques de la musique baroque italienne, notamment celle d’Antonio Vivaldi[37]. Blackmore construit une grande partie de son solo à partir de progressions d’accords (enmarche d’harmonie)[37] et de motifs mélodiques élaborés autour de cellules rythmiques en doubles-croches[37] et d’arpèges ascendants[37], - aspects récurrents dans les concertos de Vivaldi[37]. De façon similaire, le morceau « Eruption » par Van Halen présente là encore, dans sa dernière section, des figures rythmiques et mélodiques ensextolets similaires à ceux des concertos duprêtre roux[38]. Le solo de « Mister Crowley », par Randy Rhoads est également construit sur une progression enmarche d’harmonie typique des concertos baroques[39], bien qu’il se permette aussi de les faire cohabiter avec d’autres éléments musicaux étrangers à la musique baroque et classique[39]. Outre le solo de la chanson, Walser relève également l’influence de la musique baroque dans l’introduction jouée avec les sons d’unorgue synthétisé[40]. Pour l'introduction deDiary of a Madman (1982), Rhoads fait référence au compositeur de guitare classique cubainLeo Brouwer et, plus particulièrement, sonÉtudeno 6.

Mais c’est aussi dans l’appropriation d’une certaine forme de virtuosité qu’on trouve dans la musique de compositeurs comme Bach, Vivaldi ou dans le style romantique de Paganini ou de Liszt. De nombreux musiciens de metal se réclament explicitement du modèle classique de virtuosité[41]. Walser reconnaît toutefois que « la musique classique n’est, certes, pas le seul modèle de virtuosité, mais le prestige de ce répertoire a fait de ce modèle un de les plus influents »[41]. Certains groupes ont parfois été jusqu’à solliciter les services d’orchestres au grand complet. Yngwie Malmsteen et Ritchie Blackmore furent parmi les premiers à écrire de la musique orchestrale adaptée à leur style. Puis les générations qui suivirent, venant dupower metal, dumetal gothique et dublack metal (notamment des groupes commeRhapsody,Luca Turilli's Rhapsody,Nightwish,Therion,Tristania,Emperor,Dimmu Borgir) ont poussé leurs influences classiques jusqu’à systématiser le recours à des ambiances plus ou moins symphoniques grâce notamment à l'emploi desynthétiseurs, certains comme Therion allant même jusqu’à s’offrir les services d'orchestres et dechœurs à chaque enregistrement. L'emploi du triton dans le metal, souvent traité en libre dissonance en dehors des règles fonctionnelles de résolution tonale, afin d'en faire resortir certaines connotations diaboliques, est un procédé qui, au départ, a émergé dans la musique romantique chez des compositeurs commeLiszt,Berlioz ou encoreGounod[42], et s'est généralisé sous la plume des compositeurs modernes commeBartók,Stravinsky ouSchönberg. Tous ces compositeurs, en effet, l'utilisèrent tant pour ses sonorités aux connotations inquiétantes et sombres que pour sa fonction d'instabilité structurelletonale[42]. Mais malgré les différentes références et appropriations, le metal ne peut être considéré, à proprement parler, comme une forme de musique descendant du classique. Comme le souligne Walser, lui-même, le metal descend de la branche du blues. En termes de filiation, c'est lamusique (savante) contemporaine qui, en tant que courant musical moderne actuel, se rattache historiquement au classique. Le metal et le classique appartiennent à des traditions culturelles différentes, le premier se rattache à ce qu’on appelle lamusique populaire en général, tandis que le classique appartient à la tradition de lamusique savante. Comme le remarquent les musicologues Pr. Nicolas Cook et Dr. Nicola Dibben :« Les analyses qui ont été faites de la musique populaire révèlent parfois l'influence de la musique savante, un exemple étant le lien qu'établit Walser entre le heavy metal et les idéologies, voire parfois même la pratique instrumentale du romantisme. Cependant, il serait faux d'affirmer que les traditions comme le blues, le rock, le metal, le rap ou la dance music descendent directement de la musique savante[43]. »

Les musiciens de metal empruntent surtout des aspects relativement superficiels de la musique classique (des motifs, des mélodies, des gammes, voire une instrumentation orchestrale), cette pratique de réutilisation d'un matériau musical étant d'ailleurs traditionnelle et courante dans pratiquement tous les genres musicaux. Mais ces musiciens n’entendent pas pour autant se conformer à toutes les règles et procédés qui sous-tendent la complexité compositionnelle de la musique classique (et ce, même au sein des sous-genres de metal dits« néo-classique » ou« progressif », malgré leur érudition musicale). Par exemple, les guitaristes inspirés parBach font rarement usage des structurescontrapunctiques complexes caractéristiques de l’écriture de ce dernier. En outre, l'usage étendu despower chords dans le heavy metal (impliquant d'innombrablesquintes et octaves consécutives appelés également quintes ou octaves parallèles) va à l'encontre des principes d'écriture fondamentaux de la musique classique : l'emploi de quintes consécutives tout particulièrement constituant une violation d'une règle d'harmonie fondamentale de son esthétique[44],[45],[46],[47]. Enfin, le fait que de nombreux groupes se qualifient« symphoniques » en utilisant dessynthétiseurs en lieu et place d'orchestres est contraire aux conceptions classiques. En effet, la pauvreté des sons artificiels d'un synthétiseur ne peut égaler la richesse acoustique d'un vrai orchestre symphonique.

Histoire

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Article détaillé :Chronologie du metal.

Terminologie

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Le terme de« heavy metal » est sujet à confusion car il peut prendre plusieurs sens différents selon le contexte dans lequel il est employé. Dans son contexte d'origine, il était indifféremment utilisé comme un synonyme dehard rock[48]. Dans un second sens, le terme désigne leheavy metal traditionnel, une tendance esthétique plus radicale[6] qui, au cours des années 1970 et 1980, s’est démarquée du hard rock, en s’éloignant de ses racines blues[48], même si cette distinction est contestée par des recherches récentes[49].

Photographie duHindenburg en feu, adaptée ensuite parLed Zeppelin pour la pochette de leur premier album (Led Zeppelin I).

L'origine du terme heavy metal employé en musique est incertaine. Cette expression, utilisée depuis des siècles dans les secteurs de lachimie et de lamétallurgie (métal lourd), est répertoriée sous cette acception dans le dictionnaireOxford English Dictionary. L'une des premières utilisations du terme dans la culture populaireunderground revient à l'écrivain américainWilliam S. Burroughs qui, dans sonromanThe Soft Machine[50] (1961,La Machine molle en français), évoque un personnage du nom de « Uranian Willy, the Heavy Metal Kid ». Dans son roman suivant,Nova Express, publié en1964, il développe ce thème plus avant encore en faisant de l'expressionheavy metal unemétaphore desdrogues psycho-actives[51]. AuXIXe, ce terme était utilisé dans le jargon militaire pour signifier« artillerie lourde »[52].

Le premier emploi du terme heavy metal dans une chanson enregistrée remonte à1968, dans la phraseheavy metal thunder qui figure dans le morceauBorn to Be Wild deSteppenwolf[52],[53]. Cependant, Steppenwolf faisait là une référence au rugissement des motos[52]. D'après l'ouvrageThe History of Heavy Metal, le terme fut emprunté auhippiespeak (« jargon des hippies »),heavy (« lourd ») se rapportant à toute chose capable de générer une humeur intense etmetal qualifiant cette humeur potentiellement aiguisée, ou lourde, comme le métal. En effet, avant l'apparition du heavy metal, le terme « heavy » ne correspondait à aucun genre musical en particulier et était plutôt utilisé, notamment dans le mouvement hippie, pour désigner tout ce qui dégageait une atmosphère avec une certaine puissance[52]. Le motheavy (dans son acception signifiant« sérieux » ou« profond » enargot américain[54]) était entré quelque temps auparavant dans le jargon de lacontre-culture, notamment celui de laBeat generation, et on trouvait déjà couramment des références à laheavy music, cette expression désignant une musique aux variations plus lentes et plus amplifiées que celles de la musique populaire standard de l'époque. À titre d'illustration, on peut citer le groupeIron Butterfly, qui fit ses débuts àSan Diego en1966, son nom évocateur (littéralement,« papillon de fer ») étant expliqué sur la pochette de l'un de ses albums :« Iron symbolisait quelque chose de lourd dans le son et Butterfly représentait la lumière, attachante et versatile... un objet librement utilisable par l'imagination. » Qui plus est, le premier album de ce groupe, sorti en1968, s'intitulaitHeavy. Enfin, le fait que le nom même deLed Zeppelin, en partie inspiré parKeith Moon qui avait déclaré que le groupe allait« tomber comme un ballon de plomb[55], » ait incorporé dans sa sonorité l'appellation d'un métal lourd (heavy metal) — leplomb,lead en anglais, prononcéled — pourrait avoir scellé le début de la consécration de cette expression. Autre hypothèse : à la fin desannées 1960,Birmingham, qui était encore un haut lieu de l'industrie enAngleterre (de lamétallurgie, en particulier), voyait graviter dans ses environs de nombreux groupes de rock, commeThe Move ouBlack Sabbath, et certains suggèrent que le terme de heavy metal pourrait avoir un lien avec les activités de ce pôle industriel britannique. Ainsi, la biographie de The Move indique que le son du groupe est attribuable à son recours auxriffs deguitare« lourds » (heavy en anglais) qui étaient alors populaires dans les « metalMidlands », partie centrale de l'Angleterre, englobant les villes de Birmingham etSheffield, et dont sera issu plus tard un des groupes majeurs de laNew wave of British heavy metal (NWOBHM),Def Leppard[56].

Sandy Pearlman, producteur, manager et auteur des chansons des débuts du groupeBlue Öyster Cult, soutient qu'il a été, dans lesannées 1970, l'un des premiers à employer le termeheavy metal dans le contexte de la musique rock. Et il est vrai qu'il fut à cette époque l'un des pionniers de lacritique de rock, en sa qualité de collaborateur du magazine américainCrawdaddy![57], où il publia en1971 une critique de l'albumThe Notorious Byrd Brothers desByrds dans laquelle il fit usage de l'expressionheavy metal pour qualifier l'un des morceaux présents sur le disque,Artificial Energy. Autre relation entre Sandy Pearlman et le sens premier de l'expressionheavy metal : sa conception, dans le cadre de l'élaboration de l'imagerie propre au groupe, d'un symbole inspiré du symbolealchimique duplomb, l'un des métaux les plus lourds. Instinctivement, il mit ensuite ce terme en avant pour décrire le style de la musique deBlue Öyster Cult. Le groupe reprendra à son compte cette expression dans le refrain d'un de leur titre, le très controverséMe 262 (Secret Treaties, 1974) :They hung there dependant from the sky - Like some heavy metal fruit.

Une hypothèse concernant l'origine du genre fut avancée par« Chas » Chandler, manager deThe Jimi Hendrix Experience en 1969, dans un entretien qu'il accorda en 1995 à l'émissionRock and Roll d'une chaîne américaine du réseauPBS. Selon lui,« le terme "heavy metal" est apparu dans un article duNew York Times relatant une performance deJimi Hendrix ». Il rapporta en outre que l'auteur de l'article écrivait qu'écouter The Jimi Hendrix Experience, c'était« ...comme écouter du métal lourd (heavy metal) qui tombe du ciel. » D'autre part, le chanteur bien connuAlice Cooper a affirmé dans une entrevue dans le documentaireMetal: A Headbanger's Journey que le magazine Rolling Stone avait également utilisé l'expressionlike Heavy Metal falling from the sky pour décrire sa musique. Il semble que le premier usage bien documenté du termeheavy metal pour décrire précisément un style de musique soit apparu dans le numéro de mai1971 du magazine américainCreem, dans une critique de l'albumKingdom Come deSir Lord Baltimore. Dans cette critique, l'auteur,Mike Saunders (en), déclare que « Sir Lord Baltimore semble maîtriser à la perfection la plupart des ficelles du heavy metal »[58]. Par la suite, c'est au critiqueLester Bangs, grande figure de la critique rock et notamment du mensuelCreem, que l'on attribua la popularisation du termeheavy metal, au début desannées 1970, pour qualifier le style de groupes commeLed Zeppelin etBlack Sabbath[59],[60]. Si, à l'origine, le terme de heavy metal a parfois revêtu une connotation péjorative sous la plume de certains critiques, les fans du genre se le sont toutefois rapidement approprié. De la même manière, des groupes déjà bien établis, commeDeep Purple, qui venaient de lapop ou durock progressif, se sont immédiatement réclamés du heavy metal, saisissant l'occasion pour épouser une approche plus agressive de leur musique, en décuplant les effets dedistorsion et d'amplification[60]. Cependant,Jon Lord, le claviériste de Deep Purple, déclara au magazineKerrang! que son groupe ne joue pas de heavy metal et qu'il n'en jouera jamais voulant ainsi se distancer des porteurs de bracelets cloutés et de ceux qui posent en crachant du sang[60].

Origines (années 1960 et début des années 1970)

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Le chanteur dehard rockAlice Cooper en 1972.

C'est donc pour caractériser certains morceaux de la musique deJimi Hendrix, que l'expressionheavy metal, fut employée pour la première fois, par un journaliste américain. Un morceau tel queMachine gun, figurant sur l'albumMidnight Lightning en est le parfait exemple, mais également des titres commePurple Haze, ouFoxy lady.

Leblues et lamusique noire américaine furent des sources d'influence majeures pour les tout premiers artistes derock 'n' roll, par exempleElvis Presley ou encore les rockeursanglais. Des groupes comme lesRolling Stones et lesYardbirds ont enregistré de nombreusesreprises de chansons de blues classiques, parfois en accélérant letempo et en utilisant laguitare électrique au lieu de laguitare acoustique.

Ces pratiques d'amplification de la musique blues traditionnelle furent évidemment stimulées par les nouveaux champs d'expérimentation intellectuels et artistiques qui s'offrirent aux musiciens quand ils se mirent à exploiter les multiples possibilités de laguitare électriquement amplifiée en termes de puissance sonore et dedissonance. Côtépercussions, alors que les styles rythmiques du blues-rock consistaient en de simples rythmes enshuffle[61] sur des petitesbatteries, les batteurs commencèrent à adopter un jeu plus musclé, plus complexe et plus amplifié, de manière à se mettre au diapason des sons de guitares de plus en plus forts. De la même manière, pour s'adapter à l'amplification, les chanteurs ont modifié leurs techniques vocales, gagnant généralement au passage en emphase et en théâtralité. Dans le même temps, les avancées technologiques réalisées dans le domaine de l'enregistrement sonore ont permis la capture et la retranscription sur différents supports (bandes magnétiques,vinyles) de la puissance de cette nouvelle approche de la musique, à la fois plus lourde et plus technique. Les exemples les plus anciens de musique généralement identifiée comme porteuse des codes du heavy metal viennent duRoyaume-Uni où, dès la fin desannées 1960, des groupes commeLed Zeppelin etBlack Sabbath se sont mis à appliquer auxgammes et auxarrangements traditionnels du blues cette démarche alors avant-gardiste, qui donnait naissance à une musique nouvelle[62]. Ces groupes étaient en outre très influencés par les musiciens derock psychédéliqueaméricains commeJimi Hendrix etJefferson Airplane, qui furent les premiers à amplifier et à modifier les guitares du blues-rock et qui ont ainsi servi de pont entre lamusique afro-américaine et les rockeurseuropéens.

Parmi les autres influences souvent citées, on trouveVanilla Fudge, qui a ralenti et« psychédélisé » les mélodies populaires, et des rockeurs anglais commeThe Who etThe Kinks, qui ont posé les bases du style heavy metal en introduisant lespower chords et despercussions plus agressives.

Nombreux sont les artistes et les morceaux dont il a été dit qu'ils étaient les précurseurs du genre. Ainsi, pour certains, le titreYou Really Got Me desKinks (1964) constitue l'une des toutes premières chansons de heavy metal[63]. De fait, elle fut peut-être la première à utiliser comme base unriff depower-chords répétitifs etdistordus. Le groupeCream, avec sa formule alors novatrice depower trio, actif de 1966 à 1968, eut lui aussi une influence considérable, découlant de la puissance sonore engendrée par le jeu complice très amplifié du guitaristeEric Clapton et du bassisteJack Bruce, adossé au jeu de percussion musclé du batteurGinger Baker[64]. Influence similaire pourJimi Hendrix et son groupe (The Jimi Hendrix Experience), avec des titres commePurple Haze,Love Or Confusion ouFoxy Lady de l'albumAre You Experienced (1967). Dans le sillage de ces pionniers, en1968, les sons deheavy blues étaient devenus monnaie courante dans la musique populaire. Cette année-là, lareprise parBlue Cheer du hitSummertime Blues d'Eddie Cochran, parue en janvier, est considérée par certains comme la première vraie chanson de heavy metal[65]. Au même moment,Steppenwolf sort son titreBorn to Be Wild tandis que lesYardbirds, qui comptent alors en leur sein le guitaristeJimmy Page (futurLed Zeppelin), enregistrent le singleThink About It qui, propulsé sur les ondes deux mois plus tard, révèlera un son similaire à celui qui deviendra plus tard caractéristique de Led Zeppelin. Autre sortie notable de l'année 1968, dans la même veine annonciatrice du heavy metal : le titreIn-A-Gadda-Da-Vida d'Iron Butterfly, paru en juillet.

Les spécialistes desBeatles, pour leur part, mettent en avant la chansonHelter Skelter de l'albumThe Beatles (plus connu en tant queWhite Album ouAlbum blanc) et la version single du titreRevolution, toutes deux sorties en, qui firent date dans l'histoire de la musique pop et rock, en imposant de nouveaux standards de distorsion et d'agressivité sonore[66]. Au même moment, le groupe deDave Edmunds,Love Sculpture, sort lui aussi un morceau aux guitares torturées et tapageuses, sous la forme d'unereprise rock de la pièce classiqueLa Danse du sabre d'Aram Khatchatourian.

Sorti en,Truth, le premier opus duJeff Beck Group, fera date dans l'histoire du rock. Précédant de quelques mois le premier album de Led Zeppelin (), il est parfois considéré (surtout par les fans de blues britanniques) comme le premier album de heavy metal. En 1969, sur l'albumIn the Court of the Crimson King du groupe de rock progressifKing Crimson, on décèle sur le titre21st Century Schizoid Man nombre de traits thématiques et musicaux caractéristiques du heavy metal : un son de guitare particulièrement distordu, les solos dissonants du guitaristeRobert Fripp, des paroles axées sur une vision négative de l'avenir de l'homme duXXIe siècle, une ambiance sombre et l'extrême distorsion de la voix du chanteurGreg Lake.

Jethro Tull en1997.

Les codes du genre qu'on allait par la suite baptiser« heavy metal » furent véritablement définis et scellés par trois albums sortis en 1970 :Led Zeppelin III deLed Zeppelin,Black Sabbath deBlack Sabbath etIn Rock deDeep Purple[67]. En effet, on trouve indéniablement chez Led Zeppelin l'aspect théâtral du genre, avec les hurlements du chanteurRobert Plant mis au service des thèmes de la magie, de la conquête et de l'occulte abordés dans les paroles d'une chanson (à savoirImmigrant Song)[68]. Thèmes de l'occulte également très présents chez Black Sabbath, dont le nom même fut choisi en référence à un film d'horreur deBela Lugosi. Chez Black Sabbath, on découvre le recours intensif auxpower chords, le guitaristeTony Iommi, amputé des premières phalanges de deux doigts, imprimant à son jeu une couleur particulière qui sera ensuite associée au heavy metal. Le groupe Deep Purple, quant à lui, après avoir quelque peu cherché son style à ses débuts, aborde les années 1970 en adoptant une approche résolument heavy metal de sa musique, tant dans les choix vocaux de son chanteurIan Gillan que dans les arrangements de son guitaristeRitchie Blackmore[69] (qui accouchera duriff le plus célèbre de l'histoire du hard rock sur le titreSmoke on the Water, présent sur le tout aussi culte albumMachine Head). Le début des années 1970 fut aussi marqué par l'apparition d'Alice Cooper, considéré comme l'un des précurseurs dushock rock. Usant de formes de provocation particulièrement osées pour l'époque (simulations de décapitation à la guillotine sur scène, maquillage, vêtements et comportements résolument provocateurs),Alice Cooper, qui était alors un groupe soudé (dont le splitt marquera le point de départ de la carrière solo deVincent Furnier), sera "le premier groupe banni d'Angleterre" selon l'artiste, les autorités britanniques justifiant cette résolution par un excès de sang à l'occasion des manifestations scéniques du groupe[70].

Bon nombre des premiers groupes de heavy metal, comme Led Zeppelin, Deep Purple,Uriah Heep etUFO, sont désormais considérés, au sein de la communauté actuelle des amateurs de metal, non pas comme des groupes de heavy metal au sens où on l'entend aujourd'hui, mais plutôt comme des groupes dehard rock. D'ailleurs, beaucoup de ces groupes ne se réclament pas de l'étiquette heavy metal, même s'ils reconnaissent avoir contribué, par leurs œuvres respectives, au développement et à l'essor du genre. À cette époque, et tout au long des années 1970, les termesheavy metal ethard rock étaient en fait à peu prèssynonymes. Pour illustrer la confusion des genres ainsi générée, on peut citer le groupe de rock progressifJethro Tull, qui n'est pas considéré comme un groupe de heavy metal et qui ne s'est jamais réclamé du genre, mais qui a tant marqué les esprits avec son albumAqualung (1971)[71], au style proche des codes du heavy metal alors naissant, que le groupe reçut, des années plus tard, leGrammy Award du meilleur album du genre pourCrest of a Knave (1987), à la surprise générale. Autre groupe ayant flirté à la même époque avec les frontières encore floues entre rock psychédélique et heavy metal :Hawkwind, avec notamment sa chansonMaster of the Universe (1971).

Beaucoup d'artistes précurseurs du metal sont aussi considérés comme précurseurs dupunk, tels queThe Stooges, lesMC5,Grand Funk Railroad,The Who,The New York Dolls,The Troggs etBlue Cheer.

Heavy metal traditionnel (fin des années 1970 et début des années 1980)

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Article connexe :Heavy metal traditionnel.
Ronnie James Dio etRitchie Blackmore du groupeRainbow en 1977.

Les historiens de la musique ne sont pas tous d'accord quant au poids à accorder aux différents acteurs de la scène heavy metal de la fin des années 1970 et du début des années 1980. Ainsi, certains ignorent ou minimisent l'importance de groupes commeBlue Öyster Cult (qui connurent un succès modéré auprès du grand public) et de la scèneglam metal deLos Angeles (qui ne commença à véritablement devenir populaire que dans les années 1980), mettant plutôt l'accent sur l'apparition d'influences classiques chez des guitaristes tels que, par exemple,Randy Rhoads[réf. nécessaire]. Encore, certains vont mettre l'accent sur des groupes commeKiss etAlice Cooper, qui vont développer des concerts choquants et incroyables et donc aider à poser les bases dushock rock. D'autres, en revanche, préfèrent souligner l'hybridation qui intervint entre le heavy metal et lepunk rock à la fin des années 1970 (cf. lesSex Pistols)[réf. nécessaire], notamment en accordant beaucoup d'importance à laNew wave of British heavy metal (NWOBHM) apparue aux alentours de l'année 1980, menée par des groupes commeMotörhead,Def Leppard,Saxon etIron Maiden. Parmi ceux qui privilégient cette seconde hypothèse, au nombre desquels on compte des musiciens influents du genre, certains pensent que les fondations du style et du son caractéristiques du heavy metal pur, dit « classique », ont été établies par le groupe britanniqueJudas Priest, avec trois de ses premiers albums :Sad Wings of Destiny[72] (1976),Sin After Sin (1977) etStained Class (1978). De fait, selon le musicologue Robert Walser, Judas Priest passa la décennie à« parachever ladéfinition du heavy metal[73]. » C'est avec l'arrivée de Judas Priest que le metal devient un mouvement à part entière[74].

Le groupeRainbow, fondé en1975 parRitchie Blackmore, guitariste deDeep Purple, est parfois cité comme ayant sa place au sein des pionniers d'une sorte de heavy metal pur[75], dans la droite lignée stylistique des deux albums de Deep Purple sortis en1974,Burn etStormbringer, bien que ces groupes soient plus généralement considérés comme des groupes dehard rock. Suivant l'exemple de Judas Priest, les groupes de heavy metal ont rapidement commencé à regarder au-delà de l'utilisation presque exclusive de lagamme dublues pour incorporer dans leurs solos desmodes diatoniques. Cette approche plus complexe qui, via lerock progressif, s'est mise à intégrer davantage d'éléments issus de lamusique classique et dujazz, s'est depuis répandue dans les différentssous-genres du metal.

La virtuosité à la guitare, littéralement incarnée en1978 parEddie Van Halen dans le fameux solo qu'il réalise sur le titreEruption (tiré de l'albumVan Halen — solo que beaucoup considèrent comme une pierre angulaire dans l'histoire du heavy metal[76]), devient dès lors un ingrédient incontournable du genre, comme en témoignent, par exemple, les prouesses de guitaristes telles que celles deRitchie Blackmore,Randy Rhoads ouYngwie Malmsteen. Dans ce climat propice à la virtuosité, laguitare classique aux cordes en nylon est parfois utilisée en concert ou en studio, à l'instar de Randy Rhoads sur le titreDee de l'albumBlizzard of Ozz d'Ozzy Osbourne, sorti en1980. Qui plus est, à partir de cette période, des stars de la guitare classique, commeLiona Boyd, n'hésitent pas à collaborer avec des stars du heavy metal dans le cadre d'une toute nouvelle fraternité de guitaristes où les« anciens » et les« modernes » dépassent leurs traditionnelles querelles pour partager leurs techniques.

Succès auprès du grand public (années 1980)

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Kiss en concert (2004).

Le sous-genre du heavy metal le plus populaire, leglam metal, a émergé auxÉtats-Unis durant les années 1980. L'épicentre de cette explosion était surtout situé autour duSunset Strip deLos Angeles,Californie. La première vague de glam metal se composait de groupes commeMötley Crüe,Ratt,Dokken,W.A.S.P. etTwisted Sister qui étaient autant influencés par des groupes commeDeep Purple,Kiss ouBlack Sabbath (en incorporant des solos de guitare dans la majorité de leurs chansons, entre autres) que par des groupes deglam rock commeT. Rex etSweet. Mötley Crüe, W.A.S.P. et Twisted Sister, entre autres, se sont développés à partir des fondations laissées parAlice Cooper et Kiss, notamment par leur attitude sur scène, souvent en usant de la provocation à la manière dushock rock. À l'époque, des groupes traditionnels commeDio,Ozzy Osbourne etJudas Priest ont utilisé des stylistiques glam metal dans leur musique. Sous une forme ou une autre, le glam metal a dominé les ondes radios grand public du début des années 1980 jusqu'au début desannées 1990. Ce genre a causé une rupture dans la communauté metal des années 1980, largement à cause de l'image des groupes de glam metal, surtout celle des groupes cultivant une imagerie androgyne commePoison, par opposition à l'imagerie masculiniste véhiculée par le thrash metal et autres sous-genres plus violents.

Musicalement assez proche du glam, mais sans l'imagerie fantasque, le hard F.M[77]. développe un hard-rock simple et mélodique, souvent rehaussé de synthétiseurs, calibré pour passer sur les ondes radios et qui a pleinement profité de l'essor deMTV aux États-Unis au milieu des années 1980. Historiquement, des groupes commeREO Speedwagon,Foreigner ouJourney ont initié dans les seventies ce style typiquement américain, vite rejoints et dépassés dans les 80's par desblockbusters commeBon Jovi,Night Ranger ou encoreEurope ("the final countdown") sur le vieux continent. Des groupes européens issus de la NWOBHM commeDef Leppard avec leur hit planétaire "Photograph", Heavy Pettin' ou même Saxon à partir de leur album "Crusader" ont délaissé peu à peu le heavy metal traditionnel de leurs débuts pour se rapprocher au fil des ans du style hard FM, essentiellement pour prendre pied sur le marché américain en respectant un certain calibrage commercial leur assurant une programmation radio maximale. Bien que n'ayant jamais été stylistiquement associé au heavy metal, le groupe de hard-rock américainVan Halen a connu la même évolution avec son album "MCMLXXXIV" (1984) et le single "Jump" qui restera plusieurs semainesno 1 auBillboard Hot 100.

Diversification des sous-genres (des années 1980 aux années 2000)

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Articles détaillés :Thrash metal,death metal,black metal,power metal,doom metal,metal gothique,metal progressif etNew wave of British heavy metal.
Metallica, lors de la tournée promotionnelle de leur album...And Justice for All, renomméeDamage Justice Tour (1988).

Beaucoup desous-genres du heavy metal sont apparus durant les années 1980. Plusieurs personnes ont essayé de faire unecarte du monde complexe du metal underground[78], particulièrement les éditeurs du guide en-ligne "Allmusic", ainsi que le critique Gary Sharpe-Young. Les encyclopédies du metal multi-volumes de Sharpe-Young séparent le metal underground en cinq catégories majeures :thrash metal,death metal,black metal,power metal, et, finalement, les sous-genres très proches dudoom metal et dumetal gothique.En s'écartant des racines hard rock, un genre qui a été influencé par lepunk hardcore émergea dans les années 1980 : lethrash metal dont le son était plus agressif, plus bruyant et plus rapide que celui des groupes de metal originaux ou des groupes de glam metal de l'époque. Les partitions de guitares étaient souvent techniquement plus complexes. Ce sous-genre fut popularisé par ce que certains appellent aujourd'hui leBig Four Of Thrash (Les Quatre Grands du Thrash) :Anthrax,Megadeth,Metallica, etSlayer. D'autres groupes commeTestament etExodus, tous deux deCalifornie,Overkill, duNew Jersey,Voivod, duQuébec, et lesbrésiliensSepultura ont eux aussi eu un fort impact. À l'exception deMetallica, qui vendait constamment des millions de disques et qui ont même été6e auBillboard avec leur album...And Justice for All durant les années 1980, le thrash était plusunderground[78] en termes de ventes et de couverture média comparé à d'autres sous-genres populaires. Pendant les années 1990, les ventes des groupes de thrash ont augmenté, particulièrement celles duBig Four.

Megadeth, un des groupes duBig Four Of Thrash (2005)

Lemetal progressif, une fusion entre le style des groupes commeRush,King Crimson et le heavy metal est apparu dans les années 1980. Ses innovateurs, dontFates Warning,Queensrÿche,Dream Theater etThreshold, se sont réjouis du bon accueil et de leur succès à l'époque du glam metal.

À une époque où le thrash metal faisait sa loi dans le monde du metal underground, un nouveau genre connu sous le nom dedoom metal (commençant dans les années 1980 avec des groupes commeSaint Vitus) prit une différente direction. Au lieu de mettre l'accent sur la vitesse, les groupes de doom metal ont ralenti leur musique. Les thèmes, styles, et approches du genre ont été très influencées parBlack Sabbath, et ces influences ont résisté jusqu’à aujourd'hui. Dans le début et le milieu des années 1990, le thrash commença à évoluer et à glisser vers des genres de metal plus extrêmes, comme ledeath metal et leblack metal. Beaucoup de groupes de death metal décidèrent d'augmenter leur niveau de vitesse et de technicité pour créer un son qui n'avait jamais été entendu jusque-là. Même si le jeu de guitare très technique restait très important (comme dans la plupart des genres de metal), le death metal a aussi donné un rôle capital à des batteurs de qualité. Les techniques vocales du death metal sont généralement plutôt "dures" et peuvent être desgrognements gutturaux, des cris très hauts et aigus, ou d'autres vocalisations du même genre qu'on ne trouve pas dans d'autres styles de musique. En complément des voix agressives et profondes, on trouve des guitares sous-accordées soumises à de hauts niveaux dedistorsion et des percussions extrêmement rapides qui utilisent beaucoup de double-pédale (batterie équipée d'une pédale double sur la grosse caisse, afin d'augmenter la vitesse de jeu). Des changements de tempo et de durée de mesure ne sont pas rares. Le death metal, terme qui vient probablement de la chansonDeath Metal dePossessed, tiré de leur albumSeven Churches, avecPossessed etDeath comme groupes prééminents, évoluera plus tard en sous-genres divers et variés qui incluront beaucoup de groupes commeSuffocation, pionniers du brutal death.

Celtic Frost fut l'une des plus grandes influences pour les groupes de black metal des années 1990 (2006).

Leblack metal est un genre de metal extrême né en Europe et qui est peut-être l'un des genres de metal les plus underground[78] (bien que quelques groupes de black metal symphonique commeDimmu Borgir soient devenus très populaires). Les thèmes sataniques et païens sont très fréquents dans ce genre. Leblack metal, terme initié parVenom, avec leur albumBlack Metal, a finalement créé un petit cercle de groupes qui seront ensuite associés à une violence considérable dans les années 1990. Le black metal peut varier considérablement dans la qualité de sa production et dans son style, bien que presque tous les groupes utilisent une technique vocale grognée et criée, des guitares soumises à de très fortes distorsion, et une atmosphère sombre. LesDanoisMercyful Fate sont souvent considérés comme les pionniers ducorpse paint qui est fréquent dans le black metal.Bathory (généralement considéré comme l'un des premiers groupes de black metal, bien qu'il ait ensuite fait des albums centrés sur la musique viking),Celtic Frost etMayhem étaient les groupes clef de l'époque, et l'un des groupes les plus connus et techniquement habiles étaitEmperor.

Depuis les années 1980 et durant les années 1990, lepower metal, avec des groupes commeHelloween, a évolué dans une direction opposée au death metal et au thrash metal en gardant la vitesse, et l'intensité du heavy metal mais se concentrant plus sur des thèmes et mélodies épiques et positives. Le power metal contient généralement des chants "clairs" relativement hauts, similaires à ceux utilisé par les chanteurs deNew wave of British heavy metal (commeRob Halford ouBruce Dickinson), contrairement aux grognements du death metal. Les groupes power metal traditionnels commeManowar etHammerFall ont un son très proche de celui du heavy metal classique tandis que les groupes de power metal moderne commeNightwish,DragonForce etRhapsody (puisLuca Turilli's Rhapsody) ont souvent une forte influence symphonique basée sur les claviers, et parfois utilisent des orchestres ou des chanteurs (ou chanteuses) d'opéra. Le power metal a gagné une forte communauté de fans enAmérique du Sud et auJapon.

Metal alternatif et nu metal (années 1990 et années 2000)

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Articles détaillés :metal alternatif,metal industriel,nu metal etmetalcore.
Rage Against the Machine, auBig Day Out de 2008.

La domination du metal a pris fin avec l'apparition deNirvana et d'autres groupes degrunge qui ont annoncé la percée durock alternatif au début des années 1990. D'après certains critiques, le succès dePantera, dont le style degroove metal était également responsable du détrônement du metal populaire des années 1980, est aussi remarquable. Avec ces nouvelles percées, des groupes actifs durant lesannées 1980 commencèrent à devenir plus connus et à recevoir une plus grande attention de la part du grand public. Ce fut principalement le cas pour les groupes qui avaient fusionné le rock alternatif et le heavy metal et qui créèrent ce qui fut appelé lemetal alternatif. Ce nouveau genre intégra des groupes divers et variés comme le groupe de grungeAlice in Chains, le groupe de rock alternatifJane's Addiction, le groupe denoise rockWhite Zombie, et de nombreaux autres groupes influencés par d'autres genres alternatifs.Fishbone et lesRed Hot Chili Peppers ont fusionné leur rock alternatif avec dupunk, dufunk, duhip-hop, et du metal, tandis queDanzig a suiviGlenn Danzig (ancien fondateur desMisfits et deSamhain) vers un heavy metal teinté d'influencesblues à partir de 1987.Ministry commença à incorporer du metal dans leur musique industrielle,Primus a combiné des éléments de funk, de punk, de thrash metal, et de musique expérimentale, etNine Inch Nails mélange le metal avec des éléments d'electronica, d'ambient, desynthpop et d'autres genres demusique électronique. D'autres, enfin, renaissent en popularisant efficacement leur musique, commeAlice Cooper et son album à succèsTrash, incluant le tube particulièrement marquant,Poison.

Slipknot en concert en 2005.

Tandis que le succès du metal alternatif augmentait, des groupes très différents commeFear Factory,Helmet,Rage Against the Machine etTool, influencèrent une nouvelle vague de groupes de rock (même si certains, comme Tool, n'apprécient pas d'être cités comme référence ou refusent de s'assimiler à cette nouvelle vague[79]). Ces groupes n'étaient pas issus de la fusion précédente entre le rock alternatif et le heavy metal, mais d'un nouveau genre dérivé de cette fusion qui finit par se faire appeler lenu metal (néo metal en français).KoЯn,Deftones,System of a Down,Papa Roach,Limp Bizkit,Linkin Park,Disturbed,Slipknot etP.O.D. sont les groupes de nu metal les plus connus. Le nu metal a connu un bon succès populaire grâce à une forte publicité de la part deMTV et de la formation en1996 du festival de musiqueOzzfest, créé parOzzy Osbourne, qui conduisit les médias à parler d'un renouveau du heavy metal. Le succès massif du nu metal a suscité de nombreux débats dans le milieu du metal, notamment pour savoir et s'il faisait partie ou non du metal. Les fans de metal extrême ou de metal underground, ou encore les puristes fans du« true metal » des années 1980 considèrent en général que ce n'est pas le cas.

Au début des années 2000, le festivalOzzfest a reçu de nombreux groupes demetalcore (citons par exempleKillswitch Engage - considéré comme le groupe fondateur du mouvement de par son ancienneté -Chimaira,God Forbid,Trivium,Bullet for My Valentine,Avenged Sevenfold...) et a contribué à la popularité de ce genre. Quelques-uns voient dans ce style un successeur du nu metal, tandis que d'autres croient qu'il deviendra populaire et à la mode de la même manière que le nu metal. Ici aussi, est suscité un débat dans le milieu du metal pour savoir s'il fait partie du metal ou non.

Tendances récentes (milieu des années 2000)

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Au milieu des années 2000, une renaissance du heavy metal traditionnel a commencé à émerger avec des groupes dans le style des pionniers du genre, commeLed Zeppelin,Black Sabbath, etDeep Purple. Parmi ces nouveaux groupes influents on trouveWolfmother,Witch, et le groupeirlandaisThe Answer. Ces groupes ont gagné la reconnaissance des médias de musique populaire récente, commeRevolver,Kerrang!,Guitar World, et en particulierClassic Rock, qui a élu The Answermeilleur nouveau groupe de 2005. Wolfmother a atteint letop 25 des ventes d'albums auRoyaume-Uni et top 22 sur leBillboardaméricain.

Durant la même période, plusieurs groupes se sont reformés et ont ainsi aidé à faire renaître l'intérêt perdu pour le style "metal classique". La réunion de Black Sabbath avec leur chanteur initial en1997, tout comme celle de Judas Priest avec leur premier chanteur en2003, ainsi que de nombreux autres, ont aidé à attirer l'attention d'un public plus jeune vers des groupes plus anciens. Ces groupes se sont généralement réunis des années après leur séparation avec l'idée d'un concert unique, mais ont décidé de rester ensemble plus longtemps. Un des phénomènes qui s'observe en parallèle de cette résurgence du heavy metal originel est la montée en popularité des groupes dedoom metal et des sous-genres qui en découlent (stoner,sludge metal...). Cette famille du metal, le plus souvent par méconnaissance du public, n'avait jusqu'à présent connu qu'un succès mineur auprès du public en comparaison de la popularité de nombreux autres genres qui amassent des millions de fans à travers le monde (NWOBHM,thrash metal,power metal,death metal,black metal,metal symphonique...). Le fait que Black Sabbath, un des groupes référence du phénomène retour aux sources des années 2000, ait été dans les années 1970 un pionnier dans l'élaboration dudoom metal contribue en partie à cette mise en valeur de ce sous-genre du metal qui n'a réellement commencé à se diversifier à partir des années 1980 et qu'auprès d'un public connaisseur et minime en nombre. D'une manière générale, les années 2000 voient également la reformation et/ou la remise a l'honneur de nombreux groupes de metal des années 1970 et 1980 qui avaient connus une période déclinante dans les années 1980 (heavy metal traditionnel,hard rock) ou dans les années 1990 (thrash metal,glam metal...)

Impact socio-culturel

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Metal studies

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Les études spécialisées sur ce genre musical sont florissantes. Il existe même, au sein du monde de la recherche, un champ académique, lesmetal studies, avec le rôle fondateur de la « First global conference, metal, music and politics » tenue àSalzbourg en 2008 et les rassemblements successifs qui ont généré un mouvement collectif à l’origine de l’ISMMS (International Society for Music Metal Studies) créé en 2013[80].

Traditions culturelles

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Les« cornes ».

De nombreuses caractéristiques du heavy metal se sont répandues au-delà de la scène. Par exemple, les « cornes » (popularisées par le chanteur de heavy metalRonnie James Dio à l'époque deBlack Sabbath[81]), sont devenues quasi immanquables durant les concerts. D'autres pratiques, comme leheadbang, lepogo, lestage diving, l'air guitar, lebraveheart (ouWall of death) et leslam, sont aussi fréquentes, bien que l'air guitar soit moins populaire aujourd'hui[réf. nécessaire].

Metal et perception auprès du grand public

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Headbang etAir guitar.

L'image agressive et provocatrice du heavy metal a parfois généré des préjugés, voire des attitudes hostiles de la part du grand public, et ce dans de nombreux pays. En effet, le grand public perçoit la culture heavy metal, principalement dans les sociétés conservatrices, comme un encouragement à l'hédonisme et à des sentiments anti-religieux. EnJordanie, par exemple, tous les albums deMetallica (sortis ou non) ont été interdits en 2001[82]. En Europe et en Amérique, les fans de heavy metal, appelésmetalleux oumetalheads, sont stéréotypés par le grand public comme étant attirés par le côté anti-social et fantastique des paroles du heavy metal, mais aussi par le volume élevé et le rythme de cette musique. C'est ainsi qu'apparut le stéréotype duheadbanger, adolescent qui affiche sa rébellion en écoutant de la musique morbide et bruyante. Cette image a été mise en avant dans la culture populaire dans des émissions télévisées commeBeavis et Butthead ou dans le filmAirheads. Le filmWayne's World sorti en 1992 offre un autre point de vue à travers deux héros attachants, mais décérébrés dans lequel toute une génération de « hardos » s'est à un moment reconnue. Les excès du heavy metal, illustrés par le glam metal, ont souvent été parodiés, et particulièrement dans le filmThis Is Spinal Tap (voir aussi le phénomène du « umlaut heavy metal »).

À l'inverse, l'anthropologue Sam Dunn dans son documentaireMetal: A Headbanger's Journey ainsi que de nombreuses études sociologiques comme celle de Deena Weinstein tentent de dissiper certains malentendus et remettent en cause bon nombre de clichés. D'autre part, la victoire en 2006 du groupe de hard rock/heavy metal finlandaisLordi au concours de l'eurovision contribue aussi à populariser le heavy metal en Europe[83].

Satanisme

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Pentacles inversés, symbole dusatanisme, pendant un concert deSlayer.

Il a été souvent reproché aux adeptes de cette musique de prêcher des valeurs satanistes censées pervertir une jeunesse vue comme naïve et influençable[84]. Dans un dossier enquêtant sur la question, le magazineHard Force, remarquait que de tels préjugés ne sont pas nouveaux dans l'histoire de la musique[84] :

« La musique depuis qu'elle existe et dès qu’elle s'écarte un peu des sentiers battus, est une cible de premier choix. Bien avant le metal, le blues et le rock ont subi les foudres des intégristes parce que, quand on est pas comme tout le monde, on est vite pris pour un fou ou pour un sataniste [...]. Depuis ses débuts, le metal traîne une image sulfureuse et joue avec, même si parfois le jeu lui échappe pour faire celui des conservateurs de tout poil[84]. »

On a retrouvé ce genre de caractérisations de la musique et du public en France à l'occasion des polémiques sur le Hellfest.

Si certains groupes peuvent parfois se prendre au sérieux avec le satanisme (notammentDeicide,Morbid Angel ouEmperor par exemple), la grande majorité des groupes ne les prennent en fait que comme des éléments de folklore ou de fantastique sans aucune croyance. Par ailleurs, bon nombre d'autres groupes de metal n'y font tout simplement jamais référence.

Le plus souvent, lesatanisme n'est utilisé que comme simple symbole culturel de rébellion sociale (et non religieuse)[84],[85]. Ainsi beaucoup de fans arborent des symboles sataniques (pentacle de Satan par exemple) sans réellement adhérer sérieusement à ce genre de pratique religieuse[réf. nécessaire]. Le magazineHard Force soulignait, à ce propos, certaines implications métaphoriques, derrière ces apparentes références pseudo-sataniques[84] - un niveau de lecture qui n'est pas toujours bien saisi par les croyants qui les prennent au premier degré. En effet, dans une certaine logique métaphorique, explique le magazine, Dieu représente le pouvoir, l'ordre social établi, les normes conservatrices et patriarcales[84]. Or, utiliser de tels symboles est une façon provocatrice de bousculer certaines habitudes conformistes et normatives. Il arrive aussi que les références au satanisme soient utilisées explicitement pour viser la religion ou plus exactement les dogmes religieux, là aussi sans forcément adhérer sérieusement au satanisme. C'est notamment le cas d'un groupe comme Slayer[réf. nécessaire]. Il s'agit souvent, à travers ce genre de provocation, de choquer les croyants, mais aussi d'attirer l'attention sur certains aspects de la religion jugés négatifs tels que le dogmatisme irrationnel et oppressif de certaines croyances, l'intolérance, les abus sur mineurs, les guerres de religion, l'inquisition et les crimes commis au nom de la foi au cours de l'histoire. À cet égard, la critique de la religion s'avère un thème récurrent dans ce type de musique. Or, certains intégristes religieux vont parfois jusqu'à amalgamer une critique à de la haine anti-chretienne[réf. nécessaire].

Un autre malentendu rémanent associant à tort metal et satanisme est le symbole de la main cornue, ungimmick introduit sur scène parRonnie James Dio (Rainbow,Black Sabbath) qui est rapidement devenu le signe de ralliement international des fans de hard rock et de heavy metal. Popularisé dans beaucoup de cultures latines, lamano cornuto, loin d'être un signe satanique, est au contraire une protection spirituelle un brin superstitieuse que le petit Ronnald James Padavona, élevé dans la tradition catholique romaine, voyait pratiquer fréquemment par sa grand-mère italienne dans le quartier de New-York où il a passé son enfance[86].

Plusieurs mouvements fondamentalistes chrétiens sont donc entrés en croisade contre cette musique, l'accusant d'avoir des accointances avec le satanisme. Un certain nombre d'ecclésiastiques se sont ainsi attaqués de façon très virulente auhard rock et au heavy metal. Il y a eu de nombreuses publications à caractèrepamphlétaire aux titres que Fabien Hein juge « aussi hilarants qu’inquiétants »[87] de la part notamment des télévangélistes américains ou du religieux canadienJean-Paul Régimbald[88], qui ont pris au pied de la lettre cette imagerie et ont accusé des groupes commeBlack Sabbath,Iron Maiden,Kiss,Mercyful Fate,Judas Priest,Led Zeppelin,Mötley Crüe,Ozzy Osbourne,Alice Cooper,Slayer etW.A.S.P. de satanisme à cause de leur tendance à évoquer des thèmes occultes dans leurs paroles[89]. Toutes ces accusations s'avèrent en fait exagérées car aucun des groupes mentionnés n'adhère sérieusement au satanisme, et utilise essentiellement son imagerie folklorique comme une transgression sociale. En revanche, certains de ces groupes critiquent parfois sérieusement le dogmatisme et le puritanisme religieux en utilisant parfois volontairement des références satanistes dans le seul but de provoquer. Certains parmi eux sont pourtant même de confession chrétienne commeAlice Cooper, le fondateur dushock rock, ouTom Araya, le chanteur deSlayer connu pourtant pour ses textes virulents contre les religions[90].

Mais cette musique ne saurait pourtant se réduire à une hostilité systématique vis-à-vis de la religion. Certains groupes de metal s'inscrivent au contraire dans une démarche prosélytique du christianisme, notamment les courants du « metal chrétien ». Le principal et plus ancien représentant de ce mouvement est le groupeStryper, très lié aux mouvements évangéliques américains. Le groupe s'est rendu notamment célèbre dans les années 1980 pour avoir distribué des bibles dans la foule lors de ses prestations[91]).

AC/DC, dont la popularité dépasse très largement la seule frange du public metal, fut également un temps accusé de dévoyer la jeunesse américaine avec leur L.P.Highway to hell, certains religieux décodant le nom même du groupe comme étant un acronyme subliminal signifiant « After Christ/Devil Comes » ou selon les versions « Ante-Christ/Devil's Child »[92]. L'albumHighway to Hell dès 1979 souleva des critiques de la part des religieux : que ce soit le titre éponyme (Hell étant pourtant en fait une référence au rythme épuisant des tournées du groupe), la pochette montrant Angus Young en créature diabolique (en fait une parodie d'un album des Stones), et certains titres accusés d'inciter au meurtre commeNight Prowler[93]. L'album suivant,Back In Black, déclenchera pareillement la colère des fondamentalistes chrétiens U.S., notamment en raison du singleHells Bells - « Hell's Bells - The Dangers of Rock and Roll » est du reste le nom d'un documentaire de Eric Holmberg supposé ouvrir les yeux des jeunes américains sur les dangers de la culture rock[94],[note 4].

Ces intégristes s'inquiètent donc de l'impact de ces groupes sur la jeunesse. En France, le festivalHellFest, qui est pourtant devenu rapidement une référence mondiale en matière de rassemblement de metal, et dont l'organisation est saluée par tous comme exemplaire[95], est régulièrement attaqué comme étant un« rassemblement de satanistes », soit par des associations familiales catholiques commeCivitas[96], mais plus curieusement aussi lors de prises de position virulentes de politiques telsPhilippe de Villiers ouChristine Boutin[97],[98]. La position des croyants n'est toutefois pas monolithique : ainsi le Père Robert Cullat, ancien séminariste, Vicaire au Diocèse d'Avignon et lui-même fan de heavy metal, a assisté à de nombreuses éditions du Hellfest[99] et n'a jamais hésité à défendre publiquement ce festival, déclarant même à de multiples occasions qu'il y retrouvait« de nombreuses valeurs chrétiennes »[100].

Une autre tendance, plus officielle cette fois, a vu le jour avec des organismes tels que lePMRC aux États-Unis qui établit des listes de chansons« à proscrire » selon qu’elles évoquent divers phénomènes (sexe, violence, incitation à la consommation de stupéfiants), dont le satanisme. Le PMRC est notamment à l’origine des autocollants portant la mentionParental Advisory Explicit Lyrics. Le PMRC a vu le jour aux États-Unis en pleine révolution conservatrice des années Reagan, à l'initiative de l'épouse du président, Nancy Reagan, et de Paula Hawkins. Le PMRC publia notamment dans les années 1980« the filthy fifteen » (lit.« les 15 dégueulasses », un clin d’œil qui en anglais renvoie à l'allitération« the dirty dozen » (« les douze salopards »), une liste regroupant les artistes les plus infamants supposés corrompre la jeunesse américaine. Parmi les quinze artistes visés, on retrouvait une grande majorité de groupes de metal (Judas Priest, Motley Crue, WASP, Black Sabbath, AC/DC, Def Leppard, Mercyful Fate, Venom et Twisted Sister)[101]. Le Sénat Américain lança alors une commission d'enquête officielle et auditionna le trois représentants du monde du rock :Frank Zappa, John Denver et surtout Dee Snider, le fantasque chanteur du groupe de hard rockTwisted Sister, une audition burlesque retransmise en direct sur la télé américaine[102],[103]. Un autre organisme, français cette fois et dépendant des plus hautes instances de l’État, se montre virulent à l’encontre du heavy metal : laMIVILUDES qui a édité un ouvrage où sont véhiculés les préjugés habituels dont ce genre est victime (on peut y lire par exemple des phrases comme ;« la musique metal, qui reste extrêmement violente et véhicule des thèmes puisés dans les interdits sociaux (sexe, mort, le Mal, Satan), se rapproche beaucoup plus directement du satanisme. »[104]

Il existe aussi des amalgames entrenazisme, satanisme etgothisme qui sont propagés par une partie des médias[105], par des ecclésiastiques n’ayant pas de réelles connaissances du sujet commeBenoît Domergue (le sociologue Fabien Hein dénonce d’ailleurs la stratégie offensive du clergé de dénigrement systématique à l’égard de la musique[106])[107],[108] voire par certains auteurs, notamment Jacky Cordonnier[109],[110] etPaul Ariès[111],[112],[113].

Récemment, l'ancien candidat auxprimaires républicaines de 2012Rick Santorum s'est déclaré hostile au heavy metal, car selon lui,« la soif de sang des adolescents est essentiellement due au heavy metal »[114].

Messages subliminaux et incitation au suicide

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Une rumeur populaire souvent renforcée par les accusations d'intégristes religieux, laisse entendre que les albums de heavy metal véhiculeraient desmessages subliminaux encourageant leurs auditeurs à vénérer leDiable ou à se suicider.

Le cas le plus célèbre est celui deJudas Priest. En 1990, à la suite de la tentative de suicide de deux adolescents américains, le groupe fut accusé d'avoir inséré dans leur chansonBetter by You, Better than Me (1978), des messages subliminaux censés inviter l'auditeur au suicide. Les textes de la chanson ne traitaient pourtant aucunement de suicide. Le groupe a toujours réfuté ces accusations[84]. Lors du procès, il fut mis en évidence que les accusations n'étaient fondées sur aucune base crédible et le groupe a été innocenté à l'issue de leur procès[84]. Cependant la surmédiatisation du procès a ancré cette accusation infondée dans les croyances du grand public. Le procès fit l’objet d’un documentaire en 1991[115]. On y voit l'accusation prétendre, entre autres, que le groupe aurait inséré le messagedo it ("fais-le") dans la chanson. Rob Halford, le chanteur du groupe, pour sa part, souligne l'imprécision et l'invraisemblance d'une telle accusation :« Fais le? Faire quoi? Tondre la pelouse ? Boire un coup ? Regarder la télévision... Faire quoi ? » (« Well...do what? Mow the lawn? Have a drink? Watch some television? Wh-wha... do what? » en anglais). Le chanteur ajoutait que dans une logique commerciale, s'ils avaient vraiment voulu insérer des messages subliminaux, ils auraient préféré donner l’ordre : « achetez plus de nos disques ». Le guitariste Glenn Tipton remarquait pour sa part :« vous vous rendez compte, à l’époque (1977) on avait à peine de quoi se payer à manger, alors assumer le coût de la technologie que nous sommes supposés avoir utilisé, c’est irréaliste ». Rétrospectivement, Halford commente l'affaire :

« Ce procès nous a complètement épuisés, car nous luttions sans cesse contre des accusations qui ne relevaient que de purs mensonges. Aller au tribunal tous les jours et entendre des âneries fut une rude épreuve pour tous les membres du groupe. Les parents des victimes mentaient de même que leurs avocats, et tout ça pour obtenir de l'argent ! C’était presqu'irréel ! Nous sommes heureux d'être sortis blanchis de ce procès, mais il nous aura quand même coûté près de 400 000 dollars, alors que nous n'avions rien à nous reprocher. Nous avons vraiment sauvé la réputation du heavy metal, car si nous avions été reconnus coupables, la face de cette musique aurait dramatiquement changée. Je peux jurer qu'il n'y a jamais eu de messages diaboliques dans nos chansons, mais l'accusation a tout fait pour démontrer le contraire. Ce qui me dégoûte, c'est que tout fut dirigé contre le heavy metal, car il est évident, que la musique country, n'aurait jamais été la cible des censeurs ! En fait, c'est tout le heavy metal qui fut vraiment en danger de mort, et Judas Priest constituait un cible idéale, surtout en raison de son image. Ce n'était ni plus, ni moins une chasse aux sorcières. […] L'accusation ne cessait de répéter que nos chansons étaient truffés de messages diaboliques. Elle voulait nous faire croire qu'elle entendait des bêtises comme "Suck the Lord" ["Suce le seigneur"] ou « Commit suicide » [« mets fin à tes jours »] ! Ken et moi [étions] horrifiés par tant de mauvaise foi […][84]. »

Pour plus de détails, voir :L'affaire des messages subliminaux chez Judas Priest.

Le chanteurOzzy Osbourne fut accusé de façon similaire à propos de sa chansonSuicide Solution. Malgré le titre de la chanson qui paraît explicite à première vue, il ne s’agit aucunement d’une ode au suicide mais seulement d’une description de la perversité des effets de l’alcoolisme et du caractère suicidaire qu’il y a à se réfugier derrière une bouteille[note 5]. Les paroles présentent donc l’aspect négatif de l’alcool et n’invitent aucunement au suicide. Cependant un adolescent fan d’Ozzy en 1985 se suicide. Les parents accusent le chanteur et cette chanson de la mort de leur enfant et ils lancent une procédure judiciaire. On invoque là encore la présence de messages subliminaux. Osbourne clame qu'il n'a jamais mis de message subliminal dans ses enregistrements et est déclaré non coupable[116]. En revanche, il est mis en évidence, comme dans les cas de l’affaire Judas Priest, que la victime souffrait de dépression et connaissait des problèmes familiaux[117].Brian Johnson (AC/DC) commentait ainsi à la même époque :« c'est incroyable. Il y a une petite minorité qui s'intitule outrageusement « moral majority » et qui a suffisamment de pouvoir pour imposer ses vues aux médias. Ils disposent de moyens financiers énormes. Aux États-Unis, ils ont des problèmes terribles avec les kids : drogue, fugues, suicides... le rock est transformé en bouc émissaire : c'est tellement plus facile[118]! »

Face à ces accusations, le chanteurAlice Cooper décide d’écrire une chanson contre le suicide :Hey Stoopid pour laquelle il invite un certain nombre de stars du monde du metal et du hard rock pour jouer, notamment les chanteurs incriminés dans ces affaires Ozzy etRob Halford, mais aussi les guitaristesJoe Satriani etSlash ainsi que le bassiste deBon Jovi et d’autres encore[119]. La chanson est un hymne anti-suicide qui invite à se modérer face à ce genre de décision radicale, insistant sur l’idée que celui qui se suicide est le perdant de l'histoire, tandis que les raisons et les personnes qui l’oppressent dans la vie sont celles qui finalement l’emportent (they win, you lose !). Alice commente à ce sujet :« Il est juste impensable que quelqu’un puisse écrire une chanson qui incite un môme à se suicider. Chaque fois qu’un môme se tue, ils essaient de voir quel disque il écoute, au lieu de chercher ce qui se passait chez lui[120]! »

C’est précisément sur ce point que le groupe de thrashSacred Reich attaque le sujet de façon plus polémique dans la chansonWho's to Blame ?, un titre incisif commentant les affaires de Judas Priest et Ozzy. La chanson insiste sur le fait que ces artistes accusés n’étaient que des boucs émissaires et que la véritable raison du mal-être de ces adolescents suicidaires était leur environnement familial conflictuel et leur tendance dépressive. Ci-dessous, quelques passages traduits de la chanson :

« À présent il est temps pour les parents de tendre l'oreille et d’écouter. Peut-être est-il trop tard pour voir ce que vous avez manqué. Ce n'est pas la musique, la cause de la mort, c’est vous par l'étouffement. Si vous aviez ouvert vos yeux et tendu l'oreille vous sauriez qui est à blâmer[…]Où étiez-vous pour entendre les larmes d’une personne dans le besoin ? Étiez-vous là pour voir les signes ou étiez-vous trop occupés ? […] Alors la prochaine fois que vous fermerez les yeux et que vous choisirez de renvoyer la faute, souvenez-vous que vous pouvez sauver une vie »

— Sacred Reich, Who's to Blame-1990 – vers 21-56

Cependant, il arrive que certains groupes traitent de la question du suicide (par exempleMetallica avec la chansonFade to Black ou encoreType O Negative avec la chansonGravitational Constant: G = 6.67x10-8 Cm-3gm-1sec-2). Mais la majorité des groupes parlent de leur propre expérience et en parlent d'une façon exutoire, il ne s’agit aucunement d'un plaidoyer. La plupart du temps, ces groupes ne visent pas à encourager leur public à le faire. Il n'existe d'ailleurs aucune affaire de suicide de fans concernant ces groupes. Comme souvent, la musique du heavy metal ne joue qu'un rôle exutoire qui permet d'évacuer symboliquement certains sentiments négatifs.Peter Steele, le chanteur de Type O Negative (groupe connu pour ses chansons souvent dépressives et traitant parfois de l'idée du suicide) évoquait l'effetcathartique et curatif que pouvait générer la résonance affective de certaines chansons :

« Je sais qu'il y a des gens qui sont au plus mal quelque part et qui pourraient trouver un certain réconfort à l'idée qu'il y ait d'autres personnes comme moi qui ressentent aussi ce qu'ils ressentent et si ça peut les aider à traverser ces moments difficiles – parce que personne ne souhaite être seul dans le désarroi et la détresse – si je peux leur apporter du réconfort, j'imagine que j'en serais heureux[121]. »

Le musicologue Robert Walser remarque à ce sujet que« la meilleure façon de savoir si quelqu’un va se suicider est de tenter d’évaluer à quel point il est désespéré. Les jeunes écoutent du heavy metal pour se sentir fort et en lien avec d’autres jeunes. Cette musique leur rappelle qu’ils ne sont pas seuls et sans ressource. Il y en a d’autres qui vivent le même genre de choses et qu’il n’est pas nécessaire de se suicider[122] »

Accusations d'incitation à la violence

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Au-delà d'une supposée invitation au suicide, d'autres groupes ont vu leurs œuvres accusées d'inciter à la violence voire au meurtre, à la suite d'une lecture littérale et au premier degré de certains textes. Le cas le plus célèbre est celui du tueur en sérieRichard Ramirez, qui sévit au début des années 1980 sur la côte ouest des États-Unis, tuant une douzaine de victimes. Surnommé le "Night Stalker" (lit., "le traqueur de la nuit") par la presse américaine et finalement arrêté, il déclara aux enquêteurs puis à son procès que c'est la chanson "Night Prowler" (lit., « le rôdeur de la nuit ») tiré de l'albumHighway To Hell d'AC/DC qui l'avait incité à passer à l'acte[123]. Atlantic Records dut dépêcher des avocats au procès[124] pour dédouaner le groupe qui était notamment accusé d'avoir glissé un message subliminal à la fin deNight Prowler, le chanteur Bon Scott prononçant une phrase apparemment incohérente. Bon Scott y prononce en fait "Shazbot, nanu nanu!", une phrase récurrente que répèteMork, un extra-terrestre joué parRobin Williams dans le feuilleton de science-fictionMork and Mindy diffusé sur la chaine ABC entre 1978 et 1982 que Bon avait découvert et adoré au cours de la tournée U.S.Powerage du groupe. Malgré ces précisions, AC/DC du toutefois, sur ses tournées U.S.Flick of the Switch puisFly on the Wall en 84/86, faire face à de nombreuses protestations de ligues de vertus américaines, notamment en Californie[125].

Mouvement gothique

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Gothique aveccollier à pointes et piercings.

Il y a également une énorme confusion de la part du public entre le metal et lemouvement gothique. Il s'agit pourtant bien de deux mouvements distincts, là où le heavy metal a développé ses innombrables sous-genres, le mouvement gothique a aussi développé ses propres genres musicaux spécifiques : lerock gothique, ladark wave et ledeath rock qui sont des styles qui ne sont absolument pas liés au metal à l'origine.

En fait, la confusion entre ces deux mouvements provient du fait que certains groupes de metal (tout particulièrement de doom-death) au début des années 1990 se sont inspirés de la musique gothique pour la mélanger avec leurs propres bases metal, ce qui a engendré un style plus ou moins hybride : lemetal gothique. Mais c'est un genre qui n'est pas officiellement reconnu à proprement parler comme musique gothique pour la communauté gothique, bien que souvent appréciée par les gothiques[126].

Racisme et idéologie d'extrême droite

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Dans une enquête portant sur le milieu du metal, le sociologue Dr. Fabien Hein observait que le monde du metal était encore souvent suspect d'accointances avec les idéologiesracistes,fascistes ounéo-nazies[127]. L'ethnologue allemande Dr. Bettina Roccor, de son côté, constatait elle-aussi cette perception : "Dans la sphère publique règne l'image d'une scène metal majoritairement orientée à droite et fascistoïde"[128]. Pour Hein, il apparaît difficile d'attribuer une orientation politique générale et unilatérale au risque de tomber dans des réductionnismes ne reflétant pas la diversité des points de vue et des positions au sein de la scène[127]. Plusieurs groupes ont été accusés d'entretenir des sympathies avec ces idéologies au regard de l'utilisation de signes, d'imageries, de discours interprétés en ce sens. Bien que le metal ne soit pas à l'abri de ce type d'affiliations, Hein observe néanmoins qu'en général, la scène metal se tient à distance de ces idéologies[127]. La presse metal française notamment (Enfer Magazine, HardForce, Hardrock magazine entre autres), s'est souvent fermement positionnée contre les idéologies racistes et d'extrême-droite[127]. Par ailleurs, des groupes de metal se positionnent aussi ouvertement contre le racisme et les idéologies d'extrême-droite. Le magazineHard Force, dans un dossier enquêtant sur la question, interrogeait le guitaristeTom Morello, du groupeRage Against the Machine quant à la portée de ces idéologies dans le heavy metal :

« Il faut faire très attention et préciser ce dont on veut parler. Si certains pensent que le spectacle dans les salles de concerts, où les fans lèvent les bras en même temps et se déchaînent pour encourager leurs groupes, relève du fascisme, ils exagèrent nettement. Il n'y a rien à redire là-dessus. Quant au message véhiculé notamment par certaines formations, particulièrement de la mouvance black metal, qui prône parfois la supériorité de la race blanche, c'est premièrement stupide, mais c'est surtout révélateur d'un manque de culture évident. Cela dit, je suis un partisan de la liberté d'expression et j'accorde le droit à n'importe quel crétin de dire ce qu'il a envie. Mais je ne soutiendrai pas des groupes véhiculant une idéologie malsaine, au contraire »

— Tom Morello[129].

EnFrance, d'après un sondage datant de 2019 de l’anthropologue Corentin Charbonnier, les statistiques et les réponses montrent un réel engagement politique, marqué àgauche et anti-RN de la part des festivaliers de musique metal duHellfest[130].

Groupes accusés sans fondement

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Un certain nombre de groupes commeRammstein,Accept,Laibach,Kiss,Slayer,Type O Negative ou encoreTherion ont été accusés à tort d'être liés à des mouvances d'extrême droite du fait, soit d'allégations gratuites, soit de références maladroites au nazisme par ces groupes, qui ont été ensuite montés en épingle.

AinsiRammstein fut accusé d'afficher des sympathies nazies du fait de leur nationalité allemande[131], du caractère martial de leur musique et de l'utilisation dans un de leurs clips d'images des Jeux olympiques de 1936. Ces trois éléments ont donc favorisé des amalgames assimilant le groupe à des sympathisants nazis. Le groupe, quant à lui, nie fermement ces allégations[132],[133]. Par ailleurs, il clame clairement son orientation à gauche dans une chanson commeLinks 2,3,4 (« Links » voulant dire "Gauche" en allemand)[132]. Face à ces accusations,Paul Landers, l'un des guitaristes dira dans une interview (à propos de la pochette de leur albumHerzeleid) : « j’aurais préféré être espagnol, au moins on n'aurait pas eu tous ces problèmes »[134].

Le groupe allemandAccept est également célèbre pour avoir été la cible d'accusations similaires dans les années 1980 en France et en Pologne. Les accusations proviennent du fait qu’ils aient utilisé en introduction d'une de leurs chansons (Fast as a Shark) la mélodie traditionnelle « Ein Heller und ein Batzen » (plus connue sous le nom de « Heidi, Heido ») qui est souvent vue dans les pays occupés pendant la Seconde Guerre mondiale (comme la France et la Pologne) comme une chanson typiquement nazie. Il s'agit en fait d'une simplechanson à boire traditionnelle qui préexistait au régime nazi (elle date de 1830)[135]. Le fait que le groupe était allemand a d'autant plus renforcé les accusations. Le groupe a essayé maintes fois d'expliquer qu'il n'y avait aucune référence intentionnelle au nazisme dans leur usage de cette mélodie et qu'ils ignoraient même cette association faite dans les pays concernés. Les accusations apparaissent d'autant plus infondées que le groupe exprime clairement des opinionsantinazies etantiracistes dans ses chansons (Stone Evil,Prejudices,Objection Overruled) etantimilitaristes (Russian Roulette,Man Enough to Cry,Walking in the Shadow,Stand Tight). Le magazineEnfer magazine, prit d'ailleurs la défense du groupe en 1986, parlant à propos de ces allégations de "relents pestilentiels d'unegermanophobie rétrograde". Le guitariste du groupe remarquait à ce propos :

« Il y a ce problème deskinheads en Allemagne : ces gens qui agressent les étrangers et nous font une bien mauvaise réputation dans les autres pays. Cette réputation déteint sur les groupes allemands, y comprisceux de heavy metal, car certaines personnes font l'amalgame entre cesmouvements fascistes et ce genre de musique. […] Nous nous sentons concernés par la situation, mais elle ne nous effraie pas. Je pense qu'il est bénéfique que tout le monde soit alerté car cela permet de traiter le mal à la racine. Nous sommes prêts à mener campagne et user de notre influence, à faire une déclaration claire contre ces agressions envers les étrangers. Nous avons beaucoup voyagé, été dans la position d'"étrangers" dans les pays que nous visitions et nous avons toujours été bien reçus. Nous souhaitons qu'il en soit de même dans notre pays[136]. »

Au milieu des années 1970 déjà, le groupe américainBlue Oyster Cult est accusé de sympathie pro-nazie à la suite de la sortie de leur L.P.Secret treaties (1974) dont la pochette montre les musiciens accompagnés de deux bergers allemands, posant devant unMesserschmitt Me 262, le dernier avion de chasse de la Luftwaffe hitlérienne, le logo du groupe (un signe cabalistique grec signifiant "Chaos") remplaçant la croix-gammée sur la dérive de queue (une chanson de l'album,Me262, repose sur le point de vue d'un pilote allemand attaquant les forces anglaises, le clip vidéo l'accompagnant faisant la part belle à des images d'archives tirées des films de propagande allemands[137]). Devant la polémique suscitée et les interdictions de concert outre-atlantique sous la pression d'organisations de lutte contre l'antisémitisme, Blue Öyster Cult du a de nombreuses reprises expliquer par la suite qu'il ne s'agissait pas là d'un affichage politique pro-nazi mais qu'ils avaient voulu explorer l'esthétisme du régime hitlérien, rappelant également que deux des membres du groupe (Eric Bloom et Buck Dharma) et le producteur de l'album incriminé (Sandy Pearlman) étaient tous trois juifs et donc peu suspects a priori de sympathies avec le régime nazi[138].

Dès les années 1970, le groupeKiss a été accusé de promouvoir des idéaux racistes et liés au nazisme. En effet, la source des accusations est liée au fait que, dans le logo du groupe, les deux « S » sont identiques au logo des SS nazis. Or, ces accusations s'avérèrent complètement fausses, deux membres du groupe (Gene Simmons etPaul Stanley) étant juifs, la mère de Simmons étant même une survivante des camps de concentration de la Seconde Guerre mondiale.

Au milieu des années 1980, le mensuelEnfer Magazine déclencha une polémique au sein de ses lecteurs[139] en publiant une photo du groupe californien Exodus en concert, le guitariste Gary Holt y arborant un tee-shirt frappé d'une large croix-gammée[140]. Interrogé à ce sujet dans une interview ultérieure, Gary Holt aura ce commentaire : "Lorsqu'on fait une musique comme la nôtre, il faut arriver à provoquer le public pour qu'il réagisse et s'investisse dans notre musique. J'espère juste que les kids français n'iront pas s'imaginer qu'on cautionne les gens comme ça. Au contraire, ce serait plutôt pour se foutre de leur tronche qu'on met un t-shirt comme ça. Imagine un peu le contraste. Un néo-nazi qui viendrait à un de nos concerts deviendrait sûrement cinglé face à cette débauche de décibels et de cheveux longs !"[141]

Dans le cas deSlayer, des accusations plus sérieuses proviennent notamment du fait qu'une de leur chansonAngel of Death fait référence àJosef Mengele[142], médecin du camp d'Auschwitz. Mais à aucun moment, la chanson n'en fait l'apologie. Elle ne fait que décrire les actes du médecin. Mais ce qui a choqué (y compris dans le monde du metal) c'est justement l'apparente neutralité du ton de la chanson[143],[144]. Le guitariste Jeff Hanneman se défend de ces accusations en insistant sur le fait que selon lui, il n'y a pas besoin qu'une chanson le dise explicitement pour savoir que les actes de Mengele sont atroces et condamnables[145]. L'autre guitaristeKerry King commente l'affaire de façon cinglante :

« Oui, Slayer estNazi,fasciste,communiste - toutes ces drôles de conneries. Et bien sûr c'est en Allemagne, où on nous a fait le plus chier avec. Moi, j'étais du genre à dire « lisez les paroles et dites moi ce qu'il y a d'offensant ». Est-ce que vous le voyez comme un documentaire ou vous pensez que Slayer fait l'apologie de la Seconde Guerre mondiale ? Les gens se sont ancré cette idée dans la tête - tout particulièrement en Europe - et il n'y a pas moyen de les faire changer de disque[146],[147]. »

Le groupe de metal gothiqueType O Negative a été aussi accusé de sympathies fascistes, au début des années 1990[148]. Ils ont été attaqués à cet égard en Allemagne et aux Pays-Bas, par plusieurs mouvements de gauche convaincus que le groupe était sympathisant du nazisme[148]. Les origines de ces accusations semblent remonter à une plaisanterie que Steele aurait faite dans une interview allemande dont le second degré aurait été mal compris à cause de la barrière de la langue[149]. Ajouté à cela, il semble aussi qu’une des chansons du groupe,Der Untermensch (« lesous-homme »), de par son titre, ait été prise pour une chanson nazie, alors que le texte ne fait aucunement référence à ce thème, bien que les thèmes évoqués dans celle-ci soient la fraude sociale et l'assistanat[148]. Mais, comme de nombreux commentateurs l’ont souligné, le claviériste du groupe, Josh Silver, est d'origine juive et le leader du groupe Peter Steele est d’origine slave[149]. Par ailleurs, le groupe nie fermement toute assimilation à ce type d’idéologie[148],[149]. Le groupe a tourné en dérision ces accusations dans deux chansons au ton caustique : « Kill all the White People » et « We Hate Everyone ». En réaction à la chasse au bouc émissaire dont ils considèrent avoir été la cible en 91, le groupe a également édité un t-shirt proclamant :

« Type O tient à endosser la responsabilité de presque tous les désastres majeurs des deux derniers millénaires : de la crucifixion du Christ, au trou dans la couche d’ozone en passant par la guerre du golfe et le Sida[148]. »

Groupes sympathisants ou ambigus

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En revanche à côté de ces accusations souvent injustifiées, un des sous-genres du metal, le black metal s’est fait effectivement connaître dans les années 1990 pour ses excès criminels et parfois des sympathies pour des idéologies d’extrême droite. Notamment le groupe de black metal,Burzum[150] (bien qu'aucune chanson du groupe ne parle d'une quelconque forme de discrimination) et tous les groupes de la frange nazie duNational socialist black metal[150](parmi les groupes les plus notoires de cette frange citons notammentGraveland etAbsurd). D'autres groupes sans vraiment afficher une sympathie claire pour le nazisme, y font des références ambiguës, les thèmes de laNuit de Cristal ou de laNuit des Longs Couteaux sont par exemple parfois utilisés de façon détournée, pour les connotations qu'ils peuvent avoir comme c'est le cas du groupeMarduk (dans leur chanson « Night of the Long Knives » où le terme est utilisé de façon métaphorique[151]), groupe qui fait très fréquemment référence au nazisme mais qui officiellement ne se rallie pas à l'idéologie.

De façon similaire, le choix du nom de formations comme le groupe Zyklon B (composé de plusieurs grands noms de la scène black metal) a généré un certain nombre de controverses dû aux connotations ambiguës que ce nom induit[84]. LeZyklon B est, en effet, le nom du gaz utilisé dans les chambres à gaz des camps d'extermination pendant la Seconde Guerre mondiale[84]. Le groupe dit toutefois être apolitique et ne soutenir aucune doctrine liée à des préférences raciales[152]. Le groupe Darkthrone a également été critiqué par la presse metal, pour des propos tenus lors de la sortie de leur albumTransylvanian Hunger[84]. Le groupe clamait : « Nous souhaiterions souligner queTransilvanian Hunger est au-dessus de toute critique. Si jamais quelqu'un venait à critiquer cet album, il va sans dire qu'il devrait être bassement méprisé pour son évident comportement juif »[84]. Pour le magazine Hard force, avec de tels propos, « on quitte […] le domaine des allusions pour rentrer dans le vif du sujet : un certain nombre de groupes affichent ouvertement leurs satanisme et un antisémitisme plus que primaire »[84].

Mais si ce genre d’idéologie est plus fréquente et plus sérieuse dans le black metal, on ne peut là non plus réduire tout ce genre au nazisme[150]. Car bon nombre de groupes de black metal n’adhèrent pas forcément à cette idéologie. Il faut ajouter que la frange NSBM reste minoritaire dans le genre black metal. Enfin, le heavy metal ne se résume pas au seul black metal. La plupart de ses nombreux sous-genres de metal restent distants de ce genre de thèmes.

Certains autres groupes deFolk/Pagan metal tout particulièrement deblack folk, même s'ils n'affichent pas la moindre référence directe, traitent souvent de thèmes teintés de nostalgie identitaire et/ou passéiste qui les rapprochent souvent volontairement ou non des thèses idéologiques de l'extrême droite. Ces groupes présentent en effet une certaine nostalgie pour les époques anciennes pré-chrétiennes liées aux diverses culturespaïennes (celtique, viking, hellénique notamment). Des époques parfois vues comme des mondes idylliques encore épargnés par les divers brassages ethniques et culturels de l'époque moderne vue comme « décadente » - le magazine Hard Force parlant à ce propos de « volonté puérile de revenir à un monde pré-chrétien pagano-fasciste et idéalisé »[84]. À cet égard, quelques groupes deNational socialist black metal commeNokturnal Mortum[153], Temnozor[154] ou encore Kroda[155] sont tout particulièrement connus pour avoir fait des incursions dans le folk metal. Le magazine ajoute que « la glorification d'un pseudo-aryanisme teinté d'heroic-fantaisy était déjà monnaie courante dans les années 1920. On sait comment tout cela a fini »[84].

Mais de nombreux groupes de folk metal se distancient aussi de ces idéologies. Ce genre d'incursion dans le folk metal est vu par certains acteurs du folk metal tel le chanteur Ciaran O'Hagan, du groupeWaylander, « comme une insulte aux gens comme [lui] qui n'adhèrent pas du tout aux idéaux fascistes. »[156]. Il considère que les groupes de NSBM qui jouent du folk metal le font pour de « mauvaises raisons ».L'appropriation de symboles néo-païens par lenéo-nazisme, est également à l'origine de malentendus à l'égard de certains groupes de folk metal. Plusieurs groupes ont, en effet, été pris à tort pour des groupes de NSBM. C'est pourquoi, un certain nombre de groupes tels queCruachan[157],Skyforger,Moonsorrow,Månegarm ouTýr[158] ont publiquement cherché à marquer leur distanciation par rapport au fascisme, au nazisme et au racisme. Le groupe de folk metalSkyforger a été jusqu'à inclure la mention « No Nazi Stuff Here! » (Pas de trucs nazis ici !) au dos de leur pochette de disques.

Groupes anti-racistes et anti-nazis

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De nombreux groupes de metal se positionnent aussi clairement contre le racisme, le fascisme et le nazisme. On peut citerAccept,Trust,Anthrax,Napalm Death,Kreator,Running Wild,Iron Maiden,Doro Pesch,Lofofora,Therion,Sepultura,Skyclad,Suicidal Tendencies,System of a Down,Sabaton etRage Against the Machine pour les plus connus. Le groupe deBody Count a par ailleurs fait de la dénonciation du racisme et des brutalités policières auxÉtats-Unis l'un de ses thèmes de prédilection au fil de ses différents albums.

Corey Taylor, chanteur des groupesSlipknot etStone Sour, bien qu'il n'ait jamais abordé cette thématique en chanson, condamne ouvertement le racisme dans une interview en 2016. Il déclare ainsi queson principal groupe s'est« dévoué à combattre le racisme, à combattre la haine en général depuis le jour où [il] a commencé sa carrière ». Il ajoute également« je ne voudrais jamais que nos fans pensent qu'on les juge pour leur couleur, leur religion, leur culture, etc. [...] Nous accueillons tout le monde, nous l'avons toujours fait, et nous le feront toujours » et« je n'ai pas de temps à perdre pour ceux qui jugent autrui pour la couleur de leur peau, et si cela offense certains de mes fans, tant pis pour eux »[159],[160].

Parmi les titres anti-racistes ou hostiles au nazisme les plus marquants, citons :

  • Keep it in the Familly deAnthrax : une chanson anti-raciste qui critique la mentalité "white supremacist" de certains Américains[note 6] ;
  • People of the Lie deKreator qui critique les individus aux opinions racistes[note 7] ;
  • Prejudice deAccept : une chanson qui plaide contre tous les préjugés (notamment racistes)[note 8] ;
  • Nazi Punks Fuck Off ! : l'hymne anti-nazi repris parNapalm Death. Chanson écrite à l'origine par le groupe punkDead Kennedys qui visait à critiquer une partie de leur public punk adhérant à l'idéologie néo-nazie[note 9] ;
  • Stone Evil de Accept qui critique la montée du neo-nazisme dans certaines sociétés[note 10] ;
  • Europe after the Rain de Kreator, une chanson anti-nazie souvent introduite en concert par un discours du chanteur-guitariste Mille Petrozza contre le nazisme et le fascisme[161] ;
  • Amnes'History du groupe demetal alternatif[162]Lofofora : une chanson anti-fasciste en français qui invite à ce que l'histoire ne se reproduise pas[note 11] ;
  • Tyrant of the Damned deTherion : une chanson commentant et critiquant l'absurdité et la brutalité du régime nazi[163] ;
  • Objection Overruled deAccept qui critique la décision de justice qui a relaxé les policiers racistes dans l'affaire deRodney King et qui a mené auxémeutes de Los Angeles en 1992[164],[165] ;
  • Killing in the Name deRage Against the Machine, pointe du doigt le fait que certains policiers américains étaient aussi membres duKu Klux Klan[note 12] ;
  • Bad Blood deDoro : une chanson anti-raciste dont le clip fut encensé comme « meilleure chanson anti-raciste » aux MTV Awards européens[166] ;
  • Darquier parTrust : une chanson qui dénonce la politique antisémite du collaborationnisteLouis Darquier de Pellepoix sousl'occupation et fustige lespropos qu'il a tenus en1978 lors d'une interview[167] à propos deAuschwitz et de l'occupation (Interview de Louis Darquier de Pellepoix dansL'Express : « À Auschwitz, on n'a gazé que les poux »)[note 13] ;
  • Aces High deIron Maiden : une chanson qui rend hommage aux soldats-pilotes qui ont combattu le nazisme ;
  • Territory deSepultura qui critique la logique et la machine de tout régime despotique et les valeurs racistes qui l'accompagnent souvent ;
  • Born Dead deBody Count qui évoque sur un ton pessimiste le sentiment d'être un mort-né, un mort en sursis quand on n'est pas de couleur blanche dans une Amérique où les brutalités policières racistes restent impunies ;
  • The Gammadion Seed deSkyclad qui critique l'aveuglement et la passivité des gens tandis qu'un état fasciste prend le pouvoir et porte atteinte à leurs libertés. Le texte fait très vraisemblablement référence à l'histoire du régime nazi, si l'on tient compte de son titre. Le terme "Gammadion" étant un synonyme de Svastika.
  • Give It Revolution deSuicidal Tendencies qui critique la logique des régimes fascistes, mais aussi la passivité des gens face à cela et préconise l'action et la résistance ;
  • Smoked Pork deBody Count qui évoque l'attitude et les propos racistes d'un officier de policier appréhendant un homme noir se trouvant en panne due à une crevaison ;
  • Blood Brothers deIron Maiden qui entre autres choses appelle à une vision des êtres humains comme étant tous des« frères de sang », les invitant à se tolérer et à arrêter tous les conflits qui les opposent;
  • L'œuf deLofofora qui entonne« une seule race pour plusieurs couleurs »
  • Fight The Fire Of Hate etBad to the Bone deRunning Wild, deux chansons anti-nazies[168], dénonçant l'embrigadement des esprits, l'aveuglement[note 14] et l'idéologie haineuse, meurtrière et mensongère du nazisme. Les deux chansons décrivent ce régime et son idéologie comme l'essence du mal. La chanson "Fight the Fire of Hate" scande en refrain la nécessité de lutter contre ce mal.

Styles associés

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Angus Young, guitariste d'AC/DC (Cologne, 2001).

Lehard rock, mentionné plus haut, est très lié au heavy metal (ils sont d'ailleurs souvent confondus) bien que le hard rock ne corresponde pas à la description du heavy metal donnée par les puristes ; il est aussi dominé par l'emploi de la guitare et s'appuie sur des riffs, mais ses thèmes et leur exécution sont différents de ceux du heavy metal.Led Zeppelin est un exemple représentatif du genre vers la fin des années 1960 et le début des années 1970, ainsi que d'autres groupes des années 1970 et 1980 commeAC/DC,Aerosmith,Alice Cooper,Deep purple,Thin Lizzy,Kiss,Queen, etScorpions qui ont eu une grande influence sur le heavy metal. Une différenciation usuellement acceptée entre hard rock et heavy-metal repose sur le fait que le hard rock a conservé de façon évidente pour l'oreille ses racinesblues etrock 'n' roll - certains groupes emblématiques du genre commeAC/DC ont du reste toujours clamé qu'ils se considéraient d'abord et avant tout comme un groupe de rock 'n' roll[169].

Leglam rock (aussi appeléglitter rock) - qui n'a eu qu'une courte durée de vie au début des années 1970 - dépendait de guitares lourdes et « crunchy » (croustillant), de chansons à hymne, et d'une image théâtrale.T. Rex,David Bowie (particulièrement dans le rôle deZiggy Stardust) sont les exemples plus cités de ce sous-genre.

Lepunk rock et le heavy metal se sont mutuellement influencés, comme lorsqueLemmy Kilmister le leader du groupeMotörhead a passé du temps dans le groupe punkThe Damned et a essayé d'apprendre àSid Vicious à jouer de la basse[170]. Des groupes inclassables et psychédéliques commeHawkwind ou lesPink Fairies ont également pu avoir une influence majeure, tant sur le heavy metal que sur le punk. Il est à noter que ces deux groupes, très proches, donnèrent le jour à des expérimentations communes à l'occasion de prestations scéniques ponctuelles, le plus souvent dans des festivals d'été sous le nom des « PinkWind », ou des « HawkFairies ». Ce rapprochement finira par donner naissance àMotörhead. Motörhead est en effet le résultat d'une fusiona minima entreHawkwind (Lemmy Kilmister y jouait de la basse) et Larry Wallis (guitares) desPink Fairies. À la même période on aIron Maiden un des groupes fondateurs de la NWOBHM et qui reste aujourd'hui un vétéran de la scène métal mondiale.

Lerock alternatif, particulièrement legrunge, a souvent été influencé par le heavy metal. Quelques groupes de grunge, commeSoundgarden etAlice in Chains, ont d'ailleurs été considérés comme des groupes de metal avant que le genre « alternatif » soit reconnu par le public.

Lerock progressif et notamment le néo-progressif des années 1980, qui a abandonné les digressions symphoniques des seventies pour une musique plus dynamique, a longtemps été associé au metal. Le groupe le plus emblématique du genre reste les Anglais deMarillion qui a régulièrement été programmé dans des festivals traditionnellement associés au hard rock comme Castle Donnington ou le Reading Festival.Marillion avec son chanteurFish a du reste connu un vif succès en Europe dans les années 1980 grâce à une couverture médiatique essentiellement assurée par la presse metal du moment (Kerrang! etSounds en Grande-Bretagne,Enfer Magazine en France, ouMetal Hammer en Allemagne), au point que ce groupe a d'abord été présenté à tort comme une formation issue de la NWOBHM. Le progressif s'est inversement souvent trouvé des accointances avec des groupes de metal présentant soit une recherche mélodique et harmonique particulière (Thin Lizzy,Iron Maiden), soit une structuration complexe et parfois théâtrale des morceaux joués sous forme d'epics, en dépit de sonorités sur-saturées (Manowar,Mercyful Fate). Un point de convergence entre ces deux mondes musicaux est l'apparition dumetal progressif dans les années 1990, rapidement popularisé par des groupes commeDream Theater,Enchant (en) ou encore les Brésiliens deAngra qui allient rapidité d'exécution, virtuosité technique, et morceaux alambiqués multipliant les cassures rythmiques et dépassant fréquemment les 10 à 12 minutes. Historiquement, des groupes commeDeep Purple et son titreChild in Time dans les années 1970,Magnum avec l'albumOn a Storyteller's Night ouQueensryche dans les années 1980 ont parfois été identifiés comme jouant du rock progressif, bien que ces groupes appartiennent au monde du métal.

Lerock sudiste, un style exclusivement nord-américain, a développé des sonorités le rapprochant parfois du hard rock, plus rarement du metal pour certaines formations. Le groupe le plus célèbre est les vétérans deLynyrd Skynyrd, bien que d'autres formations aient pu rencontrer un grand succès dans les années 1970 (Allman Brothers Band, 38 Special, Point Blank) ou 80's (BlackFoot, Molly Hatchet,ZZ Top). Creuset de diverses musiques américaines (country, jazz, rock 'n' roll, blues) auquel se mêle un son typique de heavy rock, le Rock Sudiste se caractérise par ses sonorités deslide guitar et l'alignement fréquent de trois à quatre guitaristes de front, permettant des combinaisons harmoniques et dialogues très caractéristiques (Free Bird de Lynyrd Skynyrd, ou Highway Song de BlackFoot sont des titres emblématiques du genre).

Legrindcore, mélange de la branche dedeath metal & ducrust punk. Caractérisé par des chansons relativement courtes, allant d'une seconde (record de la plus courte chanson parNapalm Death) jusqu'à 2 ou 3 minutes en général. Les instrumentistes sont rapides et la voix utilise des parties de chant engrowl (chant éructé). Certains des groupes les plus populaires de grindcore sont :Napalm Death,Nasum,Brutal Truth,Last Days Of Humanity,Carcass (première période)

En littérature

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Notes et références

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Notes

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  1. lapédale est un procédé d'écriture harmonique qu'il ne faut pas confondre avec le matériel d'effet communément appelé « pédale d'effet » (distorsion,flanger,chorus, etc.).
  2. Usage qui tend à se raréfier dans le black metal. Quand le black metal en fait usage, la pédale d'harmonie fait rarement partie intégrante du riff de guitare mais est plutôt jouée en fond par la basse.
  3. « Productioniconographique » (artwork signifiant en anglais littéralement : « travail d'art »).
  4. Cela n'empêchera pas l'albumBack In Black de devenir le second disque le plus vendu de tous les temps, derrièreThriller deMichael Jackson.
  5. Les paroles de la chanson sont très claires sur ce thème et sans la moindre ambiguïté.
  6. Extrait de paroles de la chanson :"Don't even try to tell me what you think is right, When to you blacks are niggers, and Jews are kikes. And you expect to be taken seriously. But your actions, they're more than curiously, Juvenile, you emulate what you hateAnd you don't even know why you feel this way 'Cause Daddy hated this, and Mommy hated that And your own ability to reason's like a tire gone flat"
  7. Extrait de paroles de la chanson :You cannot hide behind those empty claims Your racist pride is nothing but a game And you will lose for right is on the side Of those who choose to fight for humankind
  8. Extrait de paroles de la chanson:Judging one another by the colour of skin. Carefully covering our feelings within. We solve our problems with a kick in the face. We're living in a world judged by colour and race. Prejudice - stop the hate, No more prejudice - I ain't losing my faith.
  9. Extrait de paroles de la chanson :You still think swastikas look cool. The real nazis run your schools. They're coaches, businessmen and cops. In a real fourth reich you'll be the first to go. Nazi punks Nazi punks. Nazi punks-Fuck Off!.
  10. Extrait de paroles de la chanson :They terrorize and tyrannize democracies. Their narrow minds still nothing learned from history. The seeds of hate acquired from their ancestry. Spreading like a cancer in societies. They've got the poison inside. Rivers of pesticide. Skin-headed minions - they're deaf, dumb and blind. Machine-like in body - robotic in mind. Stone evil - inherited sin
  11. Extrait de paroles de la chanson :Comment pourrais-je oublier alors encore enfant à l'école "Nuit et Brouillard" sur l'écran ? Dans le noir nos yeux hagards ne comprenaient pas comment nos grands parents avaient laisser faire ça. Un tyran, un fou, héros d'une nation, œuvrant ouvertement pour l'extermination d'une population désignée responsable d'office, accusée, coupable, offerte en sacrifice à tout un pays affamé de pain et de gloire. Ils semblaient fiers de l'infamie, certains de la victoire, usant de la folie, poussant à l'agonie les victimes choisies. Peu d'espoir de survie dans les camps de la mort, pire que du bétail, je n'crois pas qu'il s'agisse là d'un simple point de détail, furent bâtis les plus grands abattoirs de l'histoire.
  12. Extrait de paroles de la chanson:"Some of those that work forces, are the same that burn crosses"(…)"Those who died are justified, for wearing the badge, they're the chosen whites"
  13. Extrait des paroles : « L'homme respecté dont je vais te parler, aujourd'hui vit tranquille dans un autre pays. À une certaine époque, il trônait à Paris. France occupée que chacun a sali. Un retour aux sources est quelquefois pénible, surtout quand des gosses servaient de cible. Je ne veux pas faire revivre le cauchemar. Ni vous reparler deNuits et Brouillard Vice dans la justice. Qui étaient ses complices ? (…) Mais comment se fait-il que tout d'un coup, à Auschwitz on n'ait gazé que les poux? Ne te crois pas à l'abri de la rechute, L'ordre sacré n'est pas consumé. Saluerais-tu une nouvelle svastika ou serais-tu le premier à crever sous ses pas. Si tout était à recommencer la tête haute irais-tu collaborer ? »
  14. extrait de paroles: "The evil madman has taken his toll. Possessing their minds, owning their souls"

Références

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