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Mer du Nord

56° nord, 4° est
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Mer du Nord
Carte de la mer du Nord.
Carte de la mer du Nord.
Géographie humaine
Pays côtiersDrapeau de la NorvègeNorvège
Drapeau du Royaume-UniRoyaume-Uni
Drapeau de la FranceFrance
Drapeau de la BelgiqueBelgique
Drapeau des Pays-BasPays-Bas
Drapeau de l'AllemagneAllemagne
Drapeau du DanemarkDanemark
Géographie physique
TypeMer épicontinentale
LocalisationOcéan Atlantique
Coordonnées56° nord, 4° est
Superficie575 000 km2
Longueur1 113 km
Profondeur
· Maximale700 m
Salinité3,4 %Voir et modifier les données sur Wikidata
Géolocalisation sur la carte :Europe
(Voir situation sur carte : Europe)
Mer du Nord
Mer du Nord
Géolocalisation sur la carte :mer du Nord
(Voir situation sur carte : mer du Nord)
Mer du Nord
Mer du Nord
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Lamer du Nord est unemer épicontinentale de l'océan Atlantique, située au nord-ouest de l'Europe, et qui s'étend sur une superficie d'environ 575 000 km2.

Les pays qui bordent la mer du Nord sont laNorvège au nord-est ; leDanemark à l'est ; l'Allemagne au sud-est ; lesPays-Bas, laBelgique et laFrance (avec 50 km de littoral entre Calais et la frontière belge) au sud ; leRoyaume-Uni (île deGrande-Bretagne) à l'ouest ; enfin les îlesOrcades etShetland au nord-ouest. Elle communique avec laManche au sud-ouest ; avec l'océan Atlantique au nord-ouest et lamer de Norvège au nord ; avec leSkagerrak à l'est. Lecanal de Kiel permet aux navires de rejoindre directement lamer Baltique.

Elle constitue une zone de fort transit maritime, d'exploitationpétrolière et depêche. La mer du Nord et son littoral forment un milieu naturel très riche, mais lapollution marine, lasurpêche, l'industrie pétrolière (plates-formesoffshore) et letourisme sont sources de menaces pour l'avenir. Elle est en aval du centre de l'Europe industrielle, de l'estuaire duRhin auxfjords norvégiens et aux falaises du nord de laGrande-Bretagne. Le secteur Manche/Sud-mer du Nord, incluant lepas de Calais est considéré comme représentatif de mers mégatidales peu profondes, caractérisées par un fort courant et une eau trèsturbide (en raison des courants et phénomènes de renversement de marées), ce qui en fait une zone écologiquement particulière, mais également vulnérable au risque maritime en raison d'un intense trafic maritime (marchand et passager).

Toponymie

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Dans leslangues officielles de ses pays côtiers, la mer du Nord se nomme enallemand :Nordsee ; enanglais :North Sea ; endanois :Nordsøen ; ennéerlandais :Noordzee et ennorvégien :Nordsjøen. Dans leslangues régionales riveraines, elle est appelée enbas allemand :Noordsee ; enbas saxon néerlandais :Noordzee ;gaélique écossais :Cuan a Tuath ; enouest-flamand :Nôordzêe ; enouest-frison :Noardsee et enscots :North Sea.

Géographie

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Carte de la Manche/mer du Nord (avec important « panache » deturbidité lié à unbloom planctonique en aval de laTamise.
Amphidromie de la mer du Nord.
Anomalies gravimétriques mesurées en mer du Nord[1].

L'Organisation hydrographique internationale définit les limites de la mer du Nord de la façon suivante[2]:

Géomorphologie

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Les côtes

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Au nord, elles sont déchiquetées, récemment dépouillées par desglaciers despériodes glaciaires ; les montagnes norvégiennes plongent en mer, donnant naissance, au nord deStavanger à desfjords profonds et à des archipels aux multiples îles et îlots. Au sud, elles sont plus douces : recouvertes de débris glaciaires déposés ou directement par la glace ou redéposés par la mer.

Au sud de Stavanger, letrait de côte et son relief s'adoucissent, alors que les îles deviennent moins nombreuses. La côte écossaise orientale présente encore une allure déchirée, mais moins marquée qu'en Norvège. À partir de la « tête de Flamborough »(Flamborough Head), dans le Nord-Est de l'Angleterre les falaises s'amenuisent et leur matériau (demoraine souvent), moins résistant, s'érode plus facilement, donnant des formes plus arrondies. En Hollande, en Belgique et dans l'Est de l'Angleterre (Est-Anglie) le littoral devient bas et localement marécageux (avec zones depolders), et les estuaires s'élargissent. Les côtes est et sud-est de la mer du Nord (lamer des Wadden) sont principalement sablonneuses et rectilignes, notamment en Belgique et au Danemark.

Bathymétrie

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La mer du Nord repose en grande partie sur leplateau continental et possède donc peu de zones profondes de plus de 100 m. Toutefois, vers le nord, à partir de la latitude 53°24", d'une manière générale, le fond de la mer du Nord descend irrégulièrement. Vers le sud, il s'incline vers lepas de Calais.

Les profondeurs rencontrées dans sa partie méridionale sont de l'ordre de 40 m. Ce secteur est composé de nombreux hauts-fonds ou bancs probablement desères glaciaires mouvant au gré des fortes marées. Ceux-ci représentent d'importants dangers maritimes.

À l'est de laGrande-Bretagne, le vaste plateau morainique duDogger Bank s'élève jusqu'à −15 à −30 m, formant ainsi une région très poissonneuse[3].

Les plus grandes profondeurs se trouvent dans la fosse norvégienne qui longe la côte norvégienne de lamer de Norvège jusqu'àOslo. Large de 25 à 35 km, elle est profonde de 300 m environ au large de Bergen, et atteint jusqu'à 700 m dans leSkagerrak[4].

On trouve aussi des grandes profondeurs dans la partie occidentale de la mer du Nord, comme letrou du diable[5] (Devil's Hole) au large d'Édimbourg, jusqu'à plus de 460 m ; ou quelques tranchées au large de la baieThe Wash. Ces couloirs pourraient avoir été formés par les cours d'eau pendant la dernière glaciation. En effet, à cette époque de glaciation, le niveau de la mer du Nord se trouvait plus bas que le niveau actuel (régression). Les fleuves auraient alors érodé certaines parties alors découvertes que la mer recouvre aujourd'hui (transgression). Ce qui est le plus probable est qu'ils soient des restes devallées tunnels maintenues ouvertes par les courants de marée.

Puits de carbone

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Ducarbone s'y est accumulé sous forme decraie, mais aussi d'hydrocarbures ; notamment dans desschistes etcharbons profonds situés sous le gisement. Ces hydrocarbures se sont probablement formés à partir desédiments qui se sont accumulés auJurassique moyen et ausupérieur[6].

Lors de la formation durift de la mer du Nord, et dugraben central de la mer du Nord (graben inversé, propice à la formation de pétrole et gaz), alors que le fond marin s'enfonçait, ces hydrocarbures ont été peu à peu piégés par des schistes du Jurassique supérieur et desmarnes duCrétacé inférieur[6]. Ils sont aujourd'hui exploités par des forages profonds.

Sismicité

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La mer du Nord est encore en cours d'ouverture. Elle possède un petitrift et estsismiquement active (assez fortement au nord, sur la côte occidentale de la Norvège[7]). Elle l'est plus que les zonescontinentales qui l'entourent, sans toutefois pouvoir être comparée aux fonds marinsislandais,japonais ouindonésien très actifs.

Après celui deColchester en1884, le derniertremblement de terre important en mer du Nord (6,1 sur l'échelle de Richter en1931) a concerné leDogger Bank (en rouge sur l'image satellitaire).

Un réseau desismographes à courte période a été déployé sur les côtes d’Écosse et de Norvège (fin desannées 1960 et début desannées 1970). Il a mis en évidence une activité sismique, non uniforme en mer du Nord. Cette activité a fait l'objet d'une surveillance approfondie durant 10 ans[8]. Desséismes« petits à modérés sont relativement fréquents dans la mer du Nord, par comparaison avec les terres émergées adjacentes. De plus, quelques rares tremblements de terre plus importants sont documentés (avec pour les plus récents les événements deColchester en1884 et duDogger Bank en1931) ». Les données disponibles suggèrent« que quelques tremblements de terre peuvent dans cette région être d'une ampleur suffisante pour susciter l'intérêt des ingénieurs »[9] impliqués dans les activitésoffshore et portuaires. Des vibrations importantes sont perçues sur les plates-formesoffshore[8] et plusieurs séismes petits ou moyens sont enregistrés chaque année en mer du Nord.

Untremblement de terre de 6,1 sur l'échelle de Richter a eu lieu en1931 sur la zone du « Dogger Bank » (voirDogger Bank earthquake).

Legraben central, exploité pour ses ressources gazières et en hydrocarbures légers (condensats de gaz naturel), est traversé par une série defailles perpendiculaires. C'est là qu'est située laplate-forme de forageoffshore du champ d'hydrocarbures d'Elgin-Franklin dont le puits G4 d'Elgin foré« à 4 000 mètres de profondeur » (ou plus de 5 530 mètres selon le schéma du puits publié parTotal[10]) a fui en2012.

Des variations de pressions et de tensions sur la lithosphère sont induites par ladéglaciation et lerebond induit. Ce sont des sources destress locaux pour les structures géologiques (flexion lithosphérique). On observe ainsi une pression horizontale sur la côte ouest duViking Graben et une dépression horizontale sur le côté est[11].

Lerisque sismique pour les installationsoffshore a été évalué auRoyaume-Uni via dix ans de « surveillance sismologique de la mer du Nord » (de1979 à1989) réalisé par leBritish Geological Survey[8], en lien avec leBergen Seismological Observatory[8]. Cette surveillance visait :

  1. à étudier les liens entre structures géologiques et séismes en mer du Nord ;
  2. à fournir des données sur les spécificités du « séisme majeur » pouvant survenir sur cette zone ;
  3. à démontrer, dans des cas particuliers avec des données objectives, la cause probable de« fortesvibrations ressenties sur les plateformesoffshore ».

Sur la base des données historiques, de relevés sismiques[7] et d'un catalogue[12] récent et fiable des séismes en mer du Nord, l'étude faite pour le HSE (Health and safety executive) a conclu que des séismes demagnitude 4,1 à 4,4 sur l'échelle de Richter ont uneprobabilité annuelle d'occurrence de 0,7 en mer du Nord[8].

De plus, la fonte rapide de lacalotte polaire nord, et la montée de la mer pourraient par le jeu de rééquilibrages isostatiques et eustatiques réveiller des failles depuis longtemps inactives. Une étude récente (1999-2000)[13] ayant porté sur une « faille inverse » située dans le Nord de la mer du Nord (faille normale et restée longtemps inactive) montre que ce phénomène est actif. Cette étude a combiné des images sismiques détaillées à des mesures(in situ) de pression et de contraintes. Les auteurs concluent de leur analyse des données que cette faille est en cours de réactivation, pour trois raisons qui additionnent leurs effets :

  • une« augmentation récente de la contrainte de compression » dans la zone ; associée à un« rebond post-glaciaire » (soulèvement de masses géologiques (émergées ou immergées) à la suite de la fonte de la calotte glaciaire, bien plus rapide enArctique qu'enAntarctique)[13] ;
  • une pression interstitielle localement élevée dans la roche, en raison de la présence degaz naturel dans un réservoir d'hydrocarbure situé sur le côté d’une des parois de la faille[13] ;
  • une orientation de faille quasi optimale pour le glissement (dans le contexte du champ de contrainte actuelle)[13].

Ces trois facteurs réunis, ont permis une reprise du glissement le long de la faille, et d’autre part une fuite de gaz le long de la section de faille, qui délimitait la faille et assurait l’étanchéité du réservoir.

Les auteurs affirment que l'accumulation de colonnes de gaz (CO2 par exemple) dans le voisinage de failles tectoniques peut contribuer à les remettre en mouvement.

Écologie

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Voir aussi :Mer du Nord (écorégion) etListe de la faune de la mer du Nord.
Phoque.

Un aquifère salin de la Mer du Nord pourrait être utilisé dans le cadre de laséquestration géologique du dioxyde de carbone[14], à des fins dedécarbonation de l'économie[15].

Mammifères marins

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Les eaux de la mer du Nord sont différentes des autres. Un système complexe demarées et de courants apporte les eaux riches de l'Atlantique par laManche en créant des milieux variés qui nourrissent une grande diversité d'animaux. Trente espèces de cétacés y vivent, ainsi que six espèces de phoques dont deux se reproduisent sur ses côtes, lephoque gris et leveau marin.

Poissons

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Article détaillé :Liste des poissons de l'océan Atlantique.

Plus de 170 espèces de poissons, dont desrequins, l'aiglefin, lamorue, lemaquereau, lehareng, lelançon et lesprat fréquentent les eaux grises[Quoi ?] de la mer du Nord. Lesraies, les poissons plats, lesanguilles et labaudroie sont tapis sur le fond.

Invertébrés

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Les fonds abritent également des myriades d'invertébrés tels quehomards,éponges,oursins,crabes etpoulpes. Sur les hauts fonds, les forêts de varech abritentbalanes etmoules.

Contexte

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Les écosystèmes de cette zone, notamment suivi parOSPAR montrent des signes de fortes transformations liées aux pressions de pêche, aux apports terrigènes en nutriments, auréchauffement climatique et à des phénomènes cycliques tels que l'oscillation nord-atlantique, variation climatique périodique naturelle à grande échelle spatiale mesurée par l'indice NAO qui semble par exemple bien corrélé aux variations périodiques de certaines communautés de microalgues en zone côtière belge (S.-E. de la mer du Nord)[16].

Nom

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Le tableau suivant donne le nom de la mer du Nord dans les langues riveraines ; s'il n'y a pas de traduction, c'est que le terme signifie seulement « mer du nord ».

LangueVocables
AllemandNordsee
AnglaisNorth Sea
Bas allemandNoordsee
DanoisVesterhavet (« mer de l'ouest ») ;Nordsøen
françaisMer du Nord
Frison occidentalNoardsee
Frison septentrionalWeestsiie (« mer de l'ouest »)
Gaélique écossaisAn Cuan a Tuath
NéerlandaisNoordzee
Norvégien bokmålNordsjøen
Norvégien nynorskNordsjøen
ScotsNorth Sea

Économie

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Commerce et transport international

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Grands ports de la mer du Nord

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Quartier traditionnel àStavanger (Norvège).

La pêche

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Gisements de pétrole (en vert) et de gaz naturel (en rouge) en mer du Nord.
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Les hydrocarbures

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En1958, des géologues ont découvert ungisement de gaz naturel dans Slochteren dans la province néerlandaise deGroningue et il était soupçonné qu'un plus grand nombre de domaines gisaient sous la mer du Nord. Toutefois, à ce stade, les droits à l'exploitation des ressources naturelles sur la haute mer étaient encore en litige.

Un test de forage a débuté en1966 et, en1969,Phillips Petroleum Company a découvert le gisement pétrolierEkofisk (devenu norvégien), qui à ce moment-là était un des 20 plus importants au monde et s'est avéré être précieux par la faible teneur ensoufre de sonpétrole. L'exploitation commerciale a commencé en1971 avec les navires-citernes et après1975 par un gazoduc d'abord versCleveland, enAngleterre, puis un second après1977 versEmden, enAllemagne. Depuis la découverte de pétrole en mer du Nord dans lesannées 1970, des surnoms d'Aberdeen ont été capitale européenne du pétrole ou capitale européenne de l'énergie.[pas clair]

L'exploitation des réserves de pétrole de la mer du Nord a commencé juste avant lacrise pétrolière de 1973, et la montée des prix internationaux du pétrole ont rendu les gros investissements nécessaires pour l'extraction beaucoup plus attrayants. Dans lesannées 1980 et1990, de nouvelles découvertes de grands gisements de pétrole ont suivi. Bien que les coûts de production soient relativement élevés, la qualité du brut, la stabilité politique de la région, et la proximité de marchés importants enEurope occidentale ont fait de la mer du Nord une importante région productrice de pétrole. La plus grande catastrophe humaine dans l'industrie pétrolière en mer du Nord a été la destruction de la plate-forme pétrolièreoffshorePiper Alpha en1988 lors de laquelle 167 personnes ont perdu la vie. Une grande éruption en1977 dans le domaine Ekofisk a donné lieu à un écoulement de pétrole sans entrave à la mer pendant une semaine avant qu'il ne soit colmaté, les estimations de la quantité d'hydrocarbures rejetés dans l'environnement varient entre 86 000 et 202 380 barils (environ 10 000 à 30 000 tonnes, en fonction de la densité de l'huile). En revanche, les incendies sur le Piper Alpha ont brûlé la plupart des hydrocarbures à bord et libéré des puits perturbés.

La plate-forme pétrolière britannique Montrose Alpha, en mer du Nord.

Avec plus de 450 plates-formes pétrolières, la mer du Nord est la plus importante région du monde pour le forage au large. La partie britannique de la mer du Nord a le plus grand nombre de plates-formes, suivie par les norvégiens, néerlandais, et danois. Outre les champs de pétrole Ekofisk, le champ de pétroleStatfjord est aussi à noter comme étant à l'origine du premier gazoduc vers la Norvège. Le plus grand gisement de gaz naturel en mer du Nord,Troll, se trouve dans la fosse norvégienne à une profondeur de 345 mètres (1 100 pieds). Une plate-forme géante a été nécessaire pour y accéder. La section allemande a seulement deux plates-formes pétrolières, la plus grande des deux est leMittelplate, et l'Allemagne est le pays riverain qui a le moins développé l'extraction.

En1999, l'extraction a atteint un niveau record avec une production de près de 6 millions de barils (950 000 m3) de pétrole brut et 280 000 000 m3 de gaz naturel par jour. Toutes les grandes compagnies pétrolières ont été impliquées dans l'extraction. Mais ces dernières années, les grandes entreprises commeShell etBP ont cessé l'extraction et, depuis 1999, les quantités extraites ont constamment diminué en raison de l'épuisement des réserves[17]. Total a néanmoins repris son activité sur la plateforme d'Elgin-Franklin en mars2013[18].

Le prix duBrent Crude, l'un des premiers types de pétrole extraits de la mer du Nord, est utilisé aujourd'hui comme un standard de comparaison de prix pour le pétrole brut en provenance du reste du monde.

Les énergies renouvelables

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Le Sud de la mer du Nord n'a pas de marées ou vagues ou courants faciles à exploiter en raison de la nature des fonds et du fort trafic émergeant dupas de Calais. Les projetséoliensoffshores qui ont émergé dans les années 1990 dans leNord-Pas-de-Calais ont été retardés. De grands projets éoliens ont débuté plus au nord et au nord-ouest dès les années 1990 où les vents dominants sont forts et réguliers ; Angleterre et Danemark notamment ont utilisé les zones marines côtières pour produire de l'énergie.

La ferme éolienneoffshore deBlyth (Royaume-Uni, 2000) a précédé celle de la côte danoise (2002, près deHorns Rev) et d'autres ont été mises en service (dont OWEZ et Scroby Sands) ou sont en projet (ex : 2 parcs prévus pour 2012 sous réserve de délivrance des concessions demandées par la belgeElectrabel ; Blue4PowerI au nord duBligh Bank (en) à 60 km du trait de côte et Blue4PowerII à 20 km au sud du précédent entre leBligh Bank et leBank zonder Naam).

Certains parcsoffshore ont rencontré une résistance, par exemple en Allemagne, à propos des impacts environnementaux (collisions avec oiseaux, perturbations sous-marines lors de la pose des fondations…). La distance aux consommateurs conduit à des pertes énergétiques de transmission.

L'énergie marémotrice n'est pas oubliée : deux premières grandes turbines à eau profonde sont en commande pourTalisman Energy en Écosse, à 25 km (15 milles) en mer près du champ pétrolier Beatrice. (88 m (290 pieds) de haut et pales longues de 63 m, soit 210 pieds qui devraient produire 5 MW chacune, ce qui en fait le plus gros projet au monde. La côte norvégienne et l'intersection avec la mer d'Irlande pourraient être jugées aptes pour y exploiter l'énergie desvagues et/ou descourants marins.

Les premières tentatives de centrale d'électricité utilisant les vagues sont nées en2003-2005 au Danemark. LeEuropean Marine Energy Centre (EMEC) basé àStromness (Orcades, Écosse) est un organe de recherche soutenu par le gouvernement. Il a construit un site de tests en mer à Billia Croo sur les îlesOrcades et une station d'essai d'utilisation de l'énergie marémotrice sur l'île voisine d'Eday. Une petite installation-pilote pour la production d'énergie bleue existe àTrondheim (Norvège).

Tourisme

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Les conséquences de la surexploitation et des pollutions

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Chalutier à quai.
Coucher de Soleil àDorum (Allemagne).

Pendant des siècles, la mer du Nord a nourri les peuples vivant sur ses littoraux (et bien au-delà via le commerce du poisson). Ces dernières décennies, sesressources naturelles halieutiques ont été soumises à des pressions nouvelles, d'origine nettement anthropique. On observe des modifications importantes duréseau trophique et de certaines populations halieutiques ainsi que de la diversité des populations[19]. Pour partie, mais derrière lasurpêche, ledérèglement climatique pourrait être en cause[19]. Ceci est connu depuis quelques décennies pour les poissons, mais depuis on commence à mieux suivre les communautés d'invertébrésbenthiques, et à dresser des constats similaires. Certaines espèces sontbioindicatrices de changements importants environnementaux importants, notamment induits par lechalutage qui exerce une pression croissante sur certains fonds marins[19]. Une étude de l'épibenthos a montré qu'au tout début duXXe siècle, la diversité en espèces benthiques était plus faible dans le sud de la mer du Nord que dans les zones centre et du nord. Au contraire, il y avait plus d'espèces de poisson au sud[19]. les profondeurs de 50 m, 100 m et 200 m de profondeur définissent les limites de trois types différents de communautés benthiques (et de poissons). L'épibenthos de la mer du Nord méridionale était dominé par des espèces plus mobiles, alors qu'au nord, les espèces fixées dominaient. Un espace intermédiaire avec à peu près autant d'espèces sessiles que mobiles a été trouvé au large des côtes deNorfolk et deFlamborough s'étirant vers leDogger Bank[19]. La température du fond, les courants et la nature des sédiments expliquent une part de la répartition de toutes ces espèces, mais la position des faisceaux de chalutage est également un facteur explicatif de la richesse ou pauvreté en certaines espèces[19].

Lasurpêche a notamment décimé lesharengs et lesmorues. Faute de nourriture, lesmacareux disparaissent à leur tour[20]. En1983, des quotas de pêche ont été définis, mais n'ont pas suffi à protéger la ressource qui est prélevée plus vite qu'elle ne peut se renouveler : les experts pensent aujourd'hui qu'il faudrait diviser ces quotas par deux voire plus.

Des poissons malades, parasités ou malformés forment une part croissante des captures. On pense que cela est dû à lapollution (métaux lourds dontmercure[21],hydrocarbures, aromatiques polycycliques,antifoolings et autrespesticides, etc). On a rejeté en Manche/mer du Nord de nombreuxdéchets marins, dont desmunitions anciennes et desdéchets radioactifs qui resteront dans l'écosystème pendant des siècles. Les hydrocarbures provenant du nettoyage des cuves en mer ou des accidents de navires pétroliers restent une menace grave pour la faune.

Chaque année, la Grande-Bretagne envoie 250 000 tonnes d'azote quieutrophisent la mer du Nord, par voie aérienne. Mais la plus grosse pollution vient de la terre, apportée par les fleuves ou les égouts.

Le littoral menacé

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Sylt (Allemagne).
Littoral belge.

Les côtes de la mer du Nord sont très variées, des rivages rocheux aux marais salés et vasières des estuaires, aux longues plages bordées de dunes.Vasières etestuaires sont des aires de nutrition essentielle pour leslimicoles comme lechevalier gambette et lebécasseau variable, ainsi que lescanards et lesoies. Lorsque la mer se retire avec la marée, tous viennent se nourrir decrustacés etmollusques cachés dans la vase.

Malgré des efforts de protection, ces biotopes restent vulnérables et menacés. Les marais fragiles sont fragmentés, drainés et localement densément construits de huttes et mares de chasse (sources durables deplomb et desaturnisme aviaire) eutrophisés ou affectés par dessédiments pollués, éventuellement d'origine portuaire. Lesblooms planctoniques, dont dePhæocystisouPseudonitzchia delicatissima sont de plus en plus importants, étant un indicateur peut-être comparable à celui desmarées vertes enBretagne ou invasions deméduses enMéditerranée.

Depuis deux siècles, de nombreuseszones humides arrières littorales des côtes de la mer de Nord ont disparu, drainées et récupérées par l'agriculture, l'industrie ou le tourisme. Ont ainsi été transformés en terres agricoles40 000 hectares de lamer des Wadden, zone qui accueille 1 000 espèces animales et végétales et d'importants sites de frai. Entre1935 et1982, 48 % des estuaires de laTamise, deMedway et deSwale ont été mis en valeur et 90 % de l'estuaire de laTees ont été transformés en zone industrielle. Celles qui restent se sont parfois fortement dégradées.

Toutes ces régions servaient de sites d'hivernage aux limicoles etanatidés. D'autres ont été drainées et détruites pour agrandir les ports, comme autour deRotterdam.

Lesoiseaux privés de ces habitats peuvent se déplacer mais sont alors confrontés à des niches écologiques déjà occupées, et ils ont peu de chance de retrouver d'autre sites favorables, ce qui les condamne à mourir ou à avoir peu de chances de pouvoir se reproduire.

Les plans d'action internationaux

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Tous les trois ans, la conférence de la mer du Nord réunit les huit États riverains (Belgique,France,Royaume-Uni,Norvège,Suède,Allemagne,Danemark et lesPays-Bas), mais un grand nombre des objectifs n'ont jamais été atteints. LeRoyaume-Uni est le pays le plus pollueur et, seul, continue de déverser ses déchets industriels malgré l'accord de1987, applicable fin1989.

En1990, la conférence décidait que le rejet des boues d'égout devait progressivement cesser d'ici1995 et l'incinération des déchets en bord de mer cesser en1993. La pollution atmosphérique devait régresser de 50 %, tandis qu'étaient étudiés les effets de la pêche intensive.

L'organisationGreenpeace lança dans les années 1980 plusieurs campagnes de protestation contre le rejet de déchets toxiques en mer du Nord. Approuvée par la conférence de la mer du Nord et leParlement européen, elle réclame que cesse toute pollution dès l'an2000. Mais l'objectif ne sera pas atteint tant que l'industrie continuera de créer des sous-produits toxiques. Il faut passer à des méthodes de production « propres » pour sauver la mer du Nord et sa faune sauvage.

Cartes anciennes, filmographie et bibliographie

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  • Charles Joseph Dumas-Vence,Notice sur les ports de la Manche et de la mer du Nord, Revue maritime et coloniale, ministère de la Marine et des Colonies, 1869 et 1886.
  • Charles Joseph Dumas-Vence,Atlas des cartes, plans et vues. Notice sur les côtes de la Manche et de la mer du Nord, Revue maritime et coloniale, ministère de la Marine et des Colonies, 1876.
  • Grollimund B. ; oback M. D. ; Arnesen L.,Flexurally-induced stresses in the Northern North Sea: Preliminary comparison of observation and theory ; Congrès SPE/ISRM rock mechanics in petroleum engineering : Trondheim, 8-10 July 1998 EUROCK 98. Symposium, Trondheim, Norvège (1998-07-08) ; 23 ref. (Fiche Inist/CNRS).
  • ICES/CIEM,« Factors affecting the distribution Of North Sea fish », 10 p.
  • Klaus Müller,Der Nordsee, NDR Naturfilm, 2013, diffusionTV5 sous le titreSplendeur de la mer du Nord, en. Film documentaire naturaliste sur différents littoraux de cette mer.
  • QSR 2010, rapport (en anglais, illustré) présentant l'état de l'environnement dans la zone OSPAR.

Notes et références

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  1. Données : EGM2008, d'aprèsdonnée consultable ici.
  2. « Limites des Océans et des Mers, Publication spéciale n° 23,3e édition », Organisation hydrographique internationale,(consulté le)
  3. « Dogger bank »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  4. le Skagerrak
  5. trou du diable
  6. a etbJ. LASOCKI, J. M. GUEMENE A. HEDAYATI, C. LEGORJUS & W. M. PAGE, « The Elgin and Franklin fields: Royaume-Uni Blocks 22/30c, 22/30b and 29/5b » ; Petroleum Geology Conferences ; doi: 10.1144/0051007 Geological Society, London, Petroleum Geology Conference series January 1, 1999, v. 5, p. 1007-1020résumé.
  7. a etbExemple pour 1982-1984 : « Global seismology Report »,no 260 Catalogue of British earthquakes ; recorded by the BGS sismograph network 1982, 1983, 1984] ; PDF, 54 pages, avril 1985, Ed : T. Turbitt.
  8. abcd etePC Marrow,« Seismic monitoring of the north sea », rapport OTH 90 323, préparé par le Global seismology for Health and safety executive (HSE),Offshore technology, report, PDF, 59 pages, 1991(ISBN 0-11-885999-4).
  9. voir page 7/59 durapport de 1991 déjà cité : « Seismic monitoring of the north sea, Rapport OTH 90 323 ».
  10. Total-Elgin, schéma du puits G4 (« Elgin G4 well architecture offshore »), publié par Total, consulté 2012-04-21.
  11. Grollimund B. ; oback M. D. ; Arnesen L. (1998),Flexurally-induced stresses in the Northern North Sea : Preliminary comparison of observation and theory ; Congrès SPE/ISRM rock mechanics in petroleum engineering : Trondheim, 8-10 July 1998 EUROCK 98. Symposium, Trondheim, Norvège (1998-07-08) ; 23 ref. (Fiche Inist/CNRS).
  12. exemple pour la période 1980-1984 : « Catalogue of North Sea Earthquakes 1980 to 1984, Brief Project Summary: British Geological Survey, Global Seismology », Global Seismology Research Group Reports 246, 1985-25 p., par R. H. Newmark, T. Turbitt, British Geological Survey. Global Seismology Research Group.
  13. abc etdDavid Wiprut et Mark D. Zoback,Fault reactivation and fluid flow along a previously dormant normal fault in the northern North Sea ; (université Stanford), doi: 10.1130/0091-7613(2000) ; 28<595:FRAFFA> ; 2.0.CO;2 v. 28 n° 7 p. 595-598 ;Résumé.
  14. « Des majors pétrolières s'associent pour transporter et stocker du CO2 en mer du Nord », surconnaissancedesenergies.org,.
  15. « Comment la France voudrait stocker sous la mer une partie de son CO2… avec l’aide de la Norvège », surOuest-France,.
  16. Breton E., Rousseau V., Parent J.-Y., Ozer J., Lancelot C. (2006), « Hydroclimatic modulation of diatom/Phaeocystis blooms in nutrient-enriched Belgian coastal waters (North Sea) ». Limnol Oceanogr 51:1401–1409 (Résumé).
  17. https://www.lefigaro.fr/conjoncture/2014/03/20/20002-20140320ARTFIG00293-les-alternatives-au-gaz-russe-un-chantier-de-longue-haleine.php Les alternatives au gaz russe, un chantier de longue haleine.
  18. Royaume-Uni : Total redémarre la production de la zone d’Elgin/Franklin en mer du Nord britannique sur le site Total.com.
  19. abcde etfCallaway R., Alsvåg J., de Boois I., Cotter J., Ford A., Hinz H., Jennings S., Kröncke I., Lancaster J., Piet G. Prince P.Diversity and community structure of epibenthic invertebrates and fish in the North Sea. ICES Journal of Marine Science 2002;59:1199-1214.
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  21. M. Coquery, D. Cossa (1995), « Mercury speciation in surface waters of the North Sea »,Netherlands Journal of Sea Research, 34, pp. 245–257.

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