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Mer la moins profonde du monde avec seulement 18 m de profondeur maximale, au niveau dudétroit de Kertch, en raison du grand nombre de sédiments qui s'y accumulent, elle est également assez peu salée.
Elle porte le nom de la ville russe d'Azov qui se trouve à proximité de ses côtes à sa pointe nord-est, et dont le nom provient dutatarAzaq (« désirée »)[4].
La mer d’Azov est de fait le plus grand deslimans de lamer Noire et forme l’estuaire commun de plusieurs fleuves, dont le principal est leDon. Comme pour les autreslimans, ses eaux sontsaumâtres et peu profondes (dix mètres en moyenne) tandis que ses rives sont généralement basses, marécageuses et couvertes de joncs et de roseaux ; d’ailleurs à l’époque de laGrèce antique, on l’appelaitἡ Μαιῶτις λίμνη : « Le Palus-Méotide ouliman Méotide »[8].
Si celiman a pris une telle proportion, cela tient au fait qu’à la fin de ladernière glaciation leDon, les fleuves des plaines d’Ukraine (Berda,Mious,Kalmious,Molotchna) et ceux venus duCaucase (Eïa,Beïsoug,Kouban), grossis de la fonte des glaces, butèrent, au niveau dudétroit de Kertch, sur les premiers contreforts de la chaîne criméo-caucasienne. La mer d’Azov est leur déversoir et leurlagune commune d’accumulation. La plupart d’entre eux forment aujourd’hui des limans secondaires ou undelta individuel qui débouche ensuite dans ce bassin commun.
L’eutrophisation d’origine agricole et urbaine est un des problèmes régionaux majeurs : les taux denitrates en particulier ont doublé, voire triplé en mer Noire et en mer d’Azov dans lesannées 1980 et1990 selon le rapport Dobris[9] qui estime que les contrôles des activités en pleine mer sont insuffisants. D'autres problèmes sont liés à l’introduction d’espèces invasives.
Dans l’Antiquité, lesGrecs l'appellent lac Méotide. Les habitants de ses rives sont appelésCimmériens (Cimmerii, soit « ceux du bout du monde ») parHérodote et « Meoti » (Méotes) parTacite : ils sont décrits comme de souchescythe. Sous l’Empire ottoman, on y pêchait l’esturgeon et on y produisait déjà ducaviar exporté dans la glace vers laRussie ; la glace était retirée l’hiver des limans secondaires en eau douce, et conservée le reste de l’année entre des couches de paille dans de grandes glacières entourées depeupliers ombreux, auprès de pêcheries spécialisées appeléeskerhana[10]. Les rives de la mer d’Azov sont devenues russes en1783, provoquant laguerre russo-turque de 1787-1792.
Au cours de laguerre de Crimée, au début du printemps 1855, ledétroit de Kertch ainsi que la ville deKertch, où se trouvaient d'importants dépôts de ravitaillement et de munitions russes, ont été occupés par les troupes franco-britanniques. La chose a permis non-seulement de fortement gêner le ravitaillement de la ville deSébastopol assiégée, mais aussi à une escadre franco-britannique de pénétrer en mer d'Azov. Du au, cette escadre a, de façon parfaitement planifiée, attaqué méthodiquement toutes les installations stratégiques russes de la mer d'Azov en les détruisant ou les endommageant gravement. Seules les villes d'Azov et deRostov, protégées par les défenses de l'embouchure du Don, ont été épargnées.
Aspects géostratégiques et conflits de territorialité
À l'époque moderne, un canal a été creusé le long du littoral sud-ouest (canal de Pivinichno), pour assurer la circulation des bateaux jusqu’auDniepr, très proche. L'URSS a ensuite construit lecanal Don-Volga pour relier la mer d'Azov à lamer Caspienne, il relie le Don à laVolga en amont respectivement deRostov-sur-le-Don et d’Astrakhan. D'autre part, la liaison entre la mer d'Azov et lamer Noire se fait par ledétroit de Kertch, qui représente de ce fait un point éminemment stratégique, et explique qu'il était gardé par le port antique deThéodosie. Ce détroit peu profond ne peut être franchi que par lechenal de Kertch, dans la zone portuaire duport homonyme.
Autrefoismer intérieure de l'URSS, la mer d'Azov est devenue une mer internationale bordée par l’Ukraine et la Russie. En, la Russie venait de construire une digue avec une route sur le cordon littoral reliant ainsi lapéninsule de Taman à l’île de Touzla. C’est alors que l'Ukraine a rappelé que depuis 1970, cette île lui appartenait, or qui contrôle l’île contrôle le trafic maritime dans le détroit de Kertch. La faible profondeur du détroit (moins de huit mètres en moyenne) fait que la zone navigable par les navires se trouve alors du côté ukrainien : c’est le chenal Kertch-Enikal, dans la zone portuaire deKertch. Un accord est intervenu par la suite sur l’utilisation conjointe du détroit et sur le statut de la mer d'Azov, mais un désaccord a persisté concernant l'île de Touzla. En 2014, lors durattachement de larépublique de Crimée à laRussie, l'île de Touzla est rattachée aukraï de Krasnodar, mais tout comme la Crimée, reste revendiquée par l'Ukraine.
La construction par la Russie dupont de Crimée ferme la mer d'Azov aux bateaux de grande hauteur[11]. Les ports ukrainiens deMarioupol etBerdiansk ont vu ainsi leur trafic fortement diminuer depuis la construction du pont.