La commune est au centre du principal bassin agricole duTrièves. Le canton dont elle est le chef-lieu est séparé des territoires voisins par les gorges profondes duDrac et de l'Ébron.
Au, Mens est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[7].Elle est située hors unité urbaine[8] et hors attraction des villes[9],[10].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (62,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (62,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (33,6 %), prairies (29,6 %),terres arables (16,4 %), zones agricoles hétérogènes (16,2 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,8 %), zones urbanisées (1,7 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (0,7 %)[11]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Les principaux hameaux sont : Menglas, Milmaze, Foreyre, Pierre-Longue, Saint-Genis (siège d'une commune indépendante jusqu'à son rattachement à Mens en 1973), Mentayre, Ser Clapi.
Hameaux et fermes constituent les écarts, organisés concentriquement autour du bourg et témoignant d'étapes successives d'extension du territoire agricole.Les limites communales, situées sur des reliefs ou dans des gorges, sont le plus souvent occupées par des pinèdes, dont certaines ont recolonisé d'anciens écarts, abandonnés pendant l'exode rural (hameau du Verdier, domaine de Raud maintenant occupé par le Centre écologiqueTerre vivante).
On trouve de nombreux toponymes avec « pierre » dans les alentours : Pierre longue, Pierre grosse, Pierre des sacrifices, etc....
Plusieurs hypothèses sont avancées quant à l'origine du nom de la localité.
Selon certaines, son nom serait attesté sous la formeMenz auXIIe siècle[14].Menz serait alors un nom de personne gauloisMincios, Mincius, pris absolument, sous-entendu*Minciumfundum[15].
Pour d'autres[Qui ?], Mens se serait appelée Saint-Mens.
Une chose est certaine : Mens porte déjà son nom actuel au Haut Moyen Âge[16].
AuMoyen Âge, le village est fortifié. Une famille anglaise Mens l'a fortifié en se dirigeant sur Jérusalem. Elle a ainsi participé à bouter hors de Provence les Sarrasins. L'actuel quartier historique de Mens en rappelle l'étendue. L'église primitive duXIe siècle est développée d'abord par lesTempliers auXIIe siècle, puis auXIVe siècle.
Le village compte alors 1200 habitants dont 90 % de protestants. Alors que les guerres de Religion opposant catholiques et protestants sévissent en France, Mens fait exception.
En 1685, avec larévocation de l'édit de Nantes, le catholicisme s’impose et 300 protestants mensois, sur 1 200 habitants, choisissent l’exil. D’autres poursuivent leur culte dans la clandestinité.
Le parlement de Grenoble cherche à nettoyer ce nid de protestants et envoie régulièrement ses troupes. Beaucoup dehuguenots sont inquiétés, mis en prison ; les femmes envoyées au couvent. Jean Bérenger, que l'on appelle lepasteur Colombe, responsable de la « Religion Prétendue Réformée » sur tout le Dauphiné, est condamné deux fois à mort par contumace. Il est brûlé en effigie sur la place du Breuil.
Patrimoine religieux : ancien bastion du protestantisme en Dauphiné, Mens garde ses deux clochers (église catholique ettemple protestant), ainsi que de nombreux cimetières privés, tous protestants, datant de l'époque où les Réformés n'avaient pas le droit d'enterrer les leurs en terre « chrétienne » ; il y a aussi deux cimetières publics, l'un catholique et l'autre protestant.
Avec l'édit de tolérance en 1787, et surtout avec le Premier Empire, la liberté de religion est rétablie, mais la ferveur des fidèles a beaucoup faibli.
Un jeune évangéliste,Félix Neff, arrivé de Genève en 1821, ranime alors le protestantisme en Trièves. C’est l’initiateur de « l’École modèle », longtemps la seule école normale protestante de France, qui fonctionne de 1834 à 1914.
Dès lors, Mens se développe comme nœud de communications, mais aussi grâce à son activité de tissage duchanvre. Une usine desoie est construite en 1895 et fermera ses portes en 1962. Aujourd'hui, le tourisme a permis de compenser l'exode rural, et Mens attire désormais des citadins séduits par le calme et la nature préservée du Trièves[18].
Pendant laSeconde Guerre mondiale, Mens est proche des maquis, notamment celui du Pas de l'Aiguille où s'engagent plusieurs jeunes Mensois. Des familles juives ont été accueillies dans la région.
Édouard Arnaud, maire de Mens et propriétaire du « Café des Arts » est arrêté par les Allemands pour fait de résistance en juillet 1944. Il est envoyé aucamp de Neuengamme où il meurt d'épuisement le 29 janvier 1945 ; il sera, malgré son absence, élu maire aux élections de mai 1945, Mens ne connaîtra son décès qu'en juin 1945.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[19]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[20].
En 2022, la commune comptait 1 431 habitants[Note 2], en évolution de +2,43 % par rapport à 2016 (Isère : +3,07 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Historiquement, le quotidien régionalLe Dauphiné libéré consacre, chaque jour, y compris ledimanche, dans son édition deRomanche et Oisans, un ou plusieurs articles à l'actualité de la communauté de communes, du canton, ainsi que des informations sur les éventuelles manifestations locales.
Depuis 2014, uneradio associative locale,Radio Dragon, émet depuis son local place de la Halle, dans le centre historique du village. Elle émet sur la régionTrièves -Matheysine -le Baumont - Valbonais sur les fréquences 104.4 et 96.8
En visitant Mens, il est impossible d'ignorer la fameusebouffette composée de deux biscuits de Savoie (sorte degénoise) fourrés avec une crème vanillée à base de sucre glace et de crème fraîche dont la recette de la famille Perrier, boulangers de père en fils, est tenue secrète depuis plusieurs générations. Parmi les autres spécialités locales, les ravioles du Trièves figurent parmi les incontournables plats; petits raviolis généralement fourrés de fromage local ainsi que d'herbes aromatiques.
La commune bien que petite compte un certain nombre de commerces, attestant de la vitalité de celle ci : une cave à vins, deux pâtisseries, deux boulangeries, une petite épicerie, un salon de coiffure, un magasin de poterie, une librairie généraliste, un bureau de tabac, un magasin d'artisanat local, une mercerie, une fleuriste, un magasin de création et couture, un réparateur de vélos, 5 cafés-restaurants, un camping, une auberge, un glacier, un café-internet et une supérette.
Le Samedi matin le marché se tient sur trois places du village et attire un grand nombre de personnes des villages avoisinants. On y retrouve un grand nombre de producteurs et productrice duTrièves et de la région.
Lafontaine de la place de la Mairie est inscrite au titre des monuments historiques par arrêté du 23 mai 1961[26], ainsi que la fontaine de la place Paul-Brachet[27].
Dans le vieux bourg, les deux devantures et le décor intérieur duCafé des Arts sont partiellement inscrits au titre desmonuments historiques par arrêté du 23 janvier 1989[29].
Lepasteur Colombe, (1731-1813), fut un chef prédicant célèbre du temps de la clandestinité pour la religion réformée. Condamné à mort par contumace, brûlé en effigie sur une place à Mens, il fut président du synode des églises dudésert dans le Dauphiné. Il est le père du Comte Jean Bérenger, personnalité d'influence sous le Premier Empire.
Félix Neff, né le 8 octobre 1798 à Genève et mort le 12 avril 1829 dans la même ville, est un pasteur protestant suisse qui exerça la quasi-totalité de son ministère en France, essentiellement dans le Dauphiné, où il œuvra en tant qu'évangéliste, enseignant, agronome et ingénieur.
Jules Bérenger, né en 1803. Premier magistrat protestant dans l'histoire de laCour des comptes (nommé parLouis-Philippe, en 1834).
Callixte Accarias, né à Mens en 1831, juriste professeur de Droit romain à la faculté de Droit de Paris, inspecteur général des Universités.
James Durand-Savoyat (1849-1914), homme politique, député de l'Isère de 1889 à 1893.
Parti de gueules au lion contourné d'argent, et d'or au dauphin d'azur barbé, oreillé, lorré et peautré de gueules; le tout au comble d'argent chargé de l'inscription « Mens en Trièves » de sable accostée de deux trèfles à quatre feuilles de sinople[38].
↑Dans Wikipédia, au moins quatre entités se réclament du nom deForum Neronis :Carpentras etson marché (Vaucluse),Forcalquier (Alpes-de-Haute-Provence),Lodève (Hérault) et Mens (Isère).
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)