C’est le plus ancien symbole dujudaïsme, mais également le plus important, bien avant l’étoile de David apparue tardivement.
La menorah est reproduite dans de nombreuses synagogues anciennes et sur toutes sortes d'objets. Celle dutemple de Jérusalem apparaît sur une frise sculptée de l'arc de Titus àRome.
Depuis 1949 la menorah figure au centre desarmoiries de l’État d’Israël et apparaît sur tous ses documents officiels.
Ce mot « menorah » est constitué du préfixe « me- » indiquant la provenance d'une chose, associé à la racine hébraïque -norah, -nourah, denour, nor (flamme) au féminin.MeNoRah signifie donc « de la flamme », « qui provient de la flamme » ; cette flamme, selon laKabbale, n'est autre que laShekhina ou « présence de Dieu ».
La forme de la menorah, telle qu'elle est représentée sur l'Arc de Titus, ou encore sur la mosaïque de lasynagogue« Shalom Al Yisrael » deJéricho[2], est inspirée d'une variété desauge, plante très aromatique de la famille de lamenthe qui pousse enJudée,Salvia palaestina, appelée aussi « sauge d'Israël ». La description biblique qui se trouve dans l'Exode[3], utilise des termes botaniques tels que : branches, fleurs, pétales, calices… On remarquera à ce sujet que la sauge se dit « marva » enhébreu et « moriah » enaraméen, qui est également le nom dumont du Temple[4], et le lieu dusacrifice d'Isaac[5]. Selon certaines interprétations, le mot « Mor » (מָר) désignant l'un des ingrédients composant l'encens qui était utilisé dans leTemple de Jérusalem, et qui est souvent traduit parmyrrhe, pourrait être l'abréviation deMoriah[6][réf. non conforme].
Une variante en Y de cette forme fut dessinée parMaïmonide dans l'un de ses traitésmidrashiques : trois branches droites à l'est, trois à l'ouest et une au centre. Cette forme en Y, selon laKabbale, devait rappeler les Sept branches dudelta du Nil ; et son huile sainte, les eaux sacrées duNil qui ne devaient jamais manquer. La forme en Y a également été adoptée par le mouvementLoubavitch pour saHanoukkia.
SelonZacharie, ces sept lampes sont lesyeux de Dieu qui veillent sur toute laTerre (ceci est une interprétation ; les sept yeux semblent plutôt signifier l'omniscience deDieu). Toujours selon Zacharie, le chandelier à sept branches est encadré de deuxoliviers qui fournissent l’huile aux lampes. Victor Klagsbald a rédigé une analyse symbolique de l'objet dans son article « La menorah et le vêtement de Dieu » dansÀ l'ombre de Dieu : dix essais sur la symbolique dans l'art juif, paru en 1997 auxÉditions Peeters.
Rachi a écrit :Sortent de ses côtésde part et d’autre et en oblique, s’étirant en longueur jusqu’au niveau de la menorah elle-même, à savoir jusqu'à la hauteur de sa tige centrale. Les branches prenaient naissance sur la tige centrale, l’une au-dessus de l’autre, celle du dessous étant la plus longue et celle du dessus la plus courte. Il fallait en effet que tous leurs sommets se situent à la même hauteur que celui de la tige centrale, la septième, d’où sortaient les six autres branches.
Flavius Josèphe écrit :« On lui a donné autant de branches qu’on compte de planètes avec le soleil ». C’est une « imitation de la sphère céleste archétype » selonPhilon.
Clément d'Alexandrie considérait le chandelier à sept branches comme un équivalent de la croix duChrist.
Aujourd'hui, la menorah est aussi l'emblème de l'État d'Israël, car comme l'étoile de David, la menorah est un symbole de l'identité juive. Ainsi, les voitures officielles desPrésidents israéliens ont sur leur plaque d’immatriculation comme unique inscription une menorah[8].
La menorah se retrouve également sur la page de couverture du passeport Israëlien.
LeMenorah Journal, émanation de laHarvard Menorah Society, une organisation étudiante formée sur lecampus de Harvard en 1906, est une publication américaine lancée en 1915 à l'initiative de Henry Hurwitz. Cette publication, une des plus importantes revues juives américaines, connaît 147 éditions jusqu'en 1962.
Menorah, revue parisienne bimensuelle publiée entre 1922 et 1933, est l’une des premières revues juives de langue française. Créée par Jacques Cahmy et M. O. Camhy, deux Juifs sépharades actifs dans le mouvementsioniste international, la revue fut financée à ses origines parChaim Weizman. C'était principalement une revue culturelle juive, abondamment illustrée, faisant entendre des engagements sionistes jusqu'alors peu représentés en France[9].
Une revue culturelle germanophone paraît àVienne ainsi qu'àBerlin entre 1923 et 1932 :Menorah Jüdisches Famillienblatt für Wissenschaft Kunst und Literatur.
En 1955, paraît enBelgique une revue littéraire,Menorah, avec pour devise« Pour le Judaïsme, avec Israël[10] ».
En 1956, laGrande-Bretagne fait don à l’État d’Israël (« pour le plus vieux et le plus jeune Parlement »[11]) de l’œuvre du sculpteurBenno Elkan qui, face à sa production artistique prolifique, écrit :« Tout doit être mis au second plan derrière cette œuvre de ma vie[12] ». Les différentes tiges sont ornées de vingt-neufbas-reliefs illustrant l'histoire d'Israël depuisAbraham jusqu'à lacréation de l’État en 1948.
Martine Dulaey, « Le chandelier à sept branches dans le christianisme ancien »,Revue d’Études augustiniennes et patristiques,vol. 29,nos 1-2,,p. 3-26(lire en ligne)